Machine à bourrer le ballast Les machines à bourrer le ballast connues à ce jour peuvent être classées en deux grandes catégories : celles qui roulent sur rail et celles qui sont portées à bras d'homme.
Les premières ont ceci de commun que la réaction de l'effort de l'outil est supportée par le châssis de la machine ; chez les secondes, c'est l'homme qui supporte cet effort.
Les machines à bourrer qui roulent sur rail - bien qu'en général plus puissantes et d'un rendement supérieur aux machines à main - ont le grand inconvénient, du point de vue exploitation ferroviaire, d'occuper la voie et sont, en conséquence, même si elles ont la possibilité d'évacuer la voie en un temps rela tivement court, soumises aux règlements de circulation des véhicules.
Les petites machines guidées à main échap pent à cette servitude, et leur utilisation est, de ce fait, plus indiquée sur les voies à trafic intense.
Mais ces machines guidées à la main, dont l'action est basée sur l'effort de l'homme, ont le grand désavantage de fatiguer l'homme qui les porte, d'être de rendement faible et irré gulier.
La présente invention a pour but de remé dier à ces inconvénients. Elle a pour objet une machine à bourrer le ballast guidée à la main et dont l'outil est destiné à être déplacé sensiblement axialement au cours de son tra vail. Cette machine est caractérisée en ce qu'elle comprend un dispositif de commande de l'avance de l'outil par rapport au corps de la machine et des moyens permettant l'accro chage du corps de la machine à la voie pour faire supporter à celle-ci la réaction de l'effort de bourrage exercé par l'outil sur le ballast.
Une telle machine peut donc être accrochée soit au rail, soit à une traverse de la voie, de manière telle que la machine puisse être im médiatement sortie de la voie en étant sim plement portée à bras d'homme, lors du pas sage d'un train, par exemple.
Le dessin annexé représente, schématique ment. et à titre d'exemple, plusieurs formes d'exécution de la machine selon l'invention.
La fig. 1 est une vue en élévation latérale de la première forme d'exécution de la ma chine, en position d'utilisation.
La fig. 2 est une vue en plan de la ma chine.
La fig. 3 est une vue en élévation, dans le sens du rail (selon III-III de la fig. 1), de la machine selon cette première forme d'exécu tion.
La fig. 4 est une vue en élévation latérale d'une seconde forme d'exécution de cette machine en position d'utilisation ; et la fig. 5, une vue en élévation à plus grande échelle dans le sens du rail.
La fig. 6 montre en élévation une troisième forme d'exécution de la machine à bourrer, dont la fig. 7 est une vue en élévation à plus grande échelle, dans le sens du rail.
Cette machine à bourrer le ballast com prend un corps 1 à l'intérieur duquel est dis posé un vibreur d'un type quelconque connu. L'extrémité inférieure du corps 1 porte un outil 2 qui est susceptible d'être déplacé axia- lement par rapport au corps 1.
En effet, cette machine comprend un dis positif de commande de l'avance de l'outil 2 par rapport à son corps -1. Ce dispositif de commande comprend un servomoteur hydrau lique 3 disposé dans le corps 1 de la machine et agissant sur l'outil 2 pour provoquer son enfoncement dans le ballast. Ce servomoteur hydraulique 3 est alimenté en liquide@sous pres sion à partir d'un groupe motopompe, non représenté, par l'intermédiaire d'une conduite souple 4. Cette machine est munie, de la façon habituelle, de deux poignées de préhen sion 5 et 6.
Cette machine comprend, en outre, des moyens permettant l'accrochage du corps 1 à la voie 7 pour faire supporter à celle-ci la réaction de l'effort de bourrage exercé par l'outil 2 sur le ballast 8. Ces moyens d'accro chage comprennent une armature 9 présentant au moins deux parties 10 et 11 destinées à servir de points d'appui sur le rail 12. La partie 10 appuie de bas en haut contre le rail 12, et la partie 11 de haut en bas. Dans l'exemple représenté aux fig. 1 à 3, ces par ties 10 et 11 prennent appui contre le cham pignon du rail 12. La partie 10 forme un sabot s'engageant sous l'un des côtés du champignon du rail 12, alors que la partie I1 est en forme d'étrier et s'engage sur le sommet du champignon.
En outre, une pièce 13 en forme de crochet est articulée à la partie 10 selon un axe 13a. Cette pièce 13 est prévue pour contrecarrer le couple résultant de la course active de l'outil 2 et tendant à faire tourner la machine autour d'un axe vertical, en sens contraire des aiguilles d'une montre, à la fig. 2.
Du fait que cette pièce 13 est articulée par rapport à l'armature 9, elle peut être en gagée et dégagée rapidement du rail 12 sans difficulté.
Le point de liaison 14 de l'armature 9 au corps 1 de la machine est disposé de manière qu'en position de travail, l'effort s'exerçant sur l'armature 9 tende à provoquer un coincement longitudinal de l'armature sur le rail 12. Comme on le voit aux fig. 1 et 3, ce point de liaison 14 est porté par un support 15 en forme de triangle faisant partie de l'arma ture 9. Ce point de liaison 14 peut être consti tué sous la forme d'une rotule pour laisser toute liberté de mouvement au corps 1.
Cette armature 9 comprend, en outre, une partie 16 dont l'extrémité 17 est destinée à venir prendre appui en un point 18 de la voie 7 éloigné latéralement du rail 12 pour contrecarrer le couple de renversement trans versal agissant sur l'armature 9 au cours du travail de la machine. A la fig. 3, on a sup posé que le point 18 se trouvait sur une tra verse 19 de la voie.
L'utilisation de la machine décrite ci-dessus en regard des fig. 1 à 3 se fait de la manière suivante Lorsque le ballast 8 d'un certain tronçon de voie 7 doit être bourré sous les traverses 19 de celle-ci, l'armature 9 de la machine à bour rer est engagée sur le rail 12 et l'outil 2 est dirigé vers l'une des traverses 19.
Après avoir mis en marche le vibreur, l'ouvrier commande, à l'aide d'un organe de manoeuvre non représenté, la phase active du servomoteur 3 provoquant un déplacement axial de l'outil 2 vers l'extérieur du corps 1. L'extrémité 20 de cet outil 2 s'enfonce dans le ballast 8 et vient pousser les morceaux de celui-ci sous la traverse 19. Pendant cette opération, la réaction de l'effort de bourrage exercé par l'outil 2 sur le ballast 8 est trans mise au rail 12 par l'intermédiaire de l'arma ture 9 qui se coince sur celui-ci.
L'ouvrier peut, sans changer la position de l'armature 9 le long du rail, effectuer plusieurs opérations successives de bourrage en divers points de la traverse 9 en provoquant plusieurs mouve ments de va-et-vient de l'outil 2 par rapport au corps 1 et en déplaçant angulairement le corps 1 par rapport à l'armature 9.
Une fois le bourrage sous une traverse 19 terminé, l'ouvrier dégage l'armature 9 du rail 12 et l'accroche en un autre point de ce rail 12 pour effectuer le bourrage sous une autre traverse.
Si le travail doit être continué sous une traverse 19 adjacente à celle qui vient d'être bourrée, l'ouvrier peut aussi, au lieu de déga ger l'armature 9 du rail 12, faire glisser celle-ci le long du rail 12 jusqu'à la traverse 19 sui vante.
Le dégagement de l'armature 9 du rail 12 se fait aisément en la basculant en avant et en relevant la pièce 13.
En variante de cette première forme d'exé cution, la pièce 13, au lieu d'être articulée sur l'armature 9, pourrait être fixe. Toutefois, dans ce cas, cette pièce 13 devrait être placée un peu en arrière du sabot 10 de manière à être dégagée du rail 12 avant le sabot 10 au cours du mouvement de basculement en avant de l'armature 9.
En variante encore de cette première forme d'exécution (fig. 1 à 3), et pour éviter un glissement du sabot 10 sur le côté du rail 12, on pourrait prévoir un dispositif à mordaches à l'extrémité correspondante de l'armature 9, dont les mordaches s'engageraient de part et d'autre du champignon du rail pour garantir l'accrochage de l'armature 9 sur le rail 12.
Bien entendu, un dispositif de blocage et déblocage rapides de ces mordaches devrait être prévu pour que l'engagement et le dégage ment de l'armature 9 du rail se fasse rapide ment.
La machine représentée aux fig. 4 et 5 est semblable à la précédente et comprend les mêmes organes 1 à 6. Toutefois, les parties 10 et 11 de son armature 9 sont constituées par les extrémités recourbées d'une barre 21. L'ex trémité recourbée 10 est engagée sous le rail 12 et s'appuie de bas en haut contre le rail 12, alors que l'autre extrémité 11 de la barre 21 s'engage sur le champignon - du rail 12.
Dans cette seconde forme d'exécution, on peut aussi prévoir une pièce 16 pour contre carrer le couple de renversement transversal agissant sur l'armature 9 au cours du travail de la machine. Toutefois, il est à noter que dans ce dernier cas, ce couple de renversement peut être pris en charge par les parties 10 et 11 elles-mêmes qui le transmettent au rail 12 (voir fig. 5) et que, de ce fait, cette pièce 16 n'est pas absolument nécessaire.
Le travail à l'aide de la machine selon les fig. 4 et 5 se fait de la même manière qu'à l'aide de la machine décrite en regard des fig. 1 à 3.
La machine selon la troisième forme d7exé- cution représentée aux fig. 6 et 7 présente les mêmes organes 1 à 6 que la machine repré sentée aux fig. 1 à 3. Toutefois, dans cette troisième forme d'exécution, l'armature 9 est de forme quelque peu différente. En effet, celle-ci présente deux parties 22 et 23 destinées à servir de points d'accrochage à la voie 7, la partie 22 étant en forme de crochet pour venir s'agripper à une traverse 19 de la voie. La seconde partie d'accrochage 23 est aussi en forme de crochet et est destinée à venir prendre appui de bas en haut contre le rail 12.
Dans la forme d'exécution représentée aux fig. 6 et 7, cette partie 23 est destinée à venir s'accrocher sous le talon du rail 12. La par tie 24 de cette armature 9 est destinée à venir prendre appui latéralement contre le rail 12 pour contrecarrer le couple de renversement transversal agissant sur l'armature 9 au cours du travail de la machine. Dans cette dernière forme d'exécution, l'armature 9 est reliée au corps 1 de la machine par une articulation à rotule 25.
L'utilisation de cette machine selon la troisième forme d'exécution se fait de la même manière que celle indiquée pour la première forme d'exécution. Toutefois, comme on le comprend sans autre à la vue du dessin, la réaction de l'effort de bourrage exercé par l'outil 2 sur le ballast 8 n'est plus prise en charge directement et uniquement par coince ment de l'armature 9 sur le rail 12, mais bien en partie par l'une des traverses 19 et en partie par le rail 12.
En variante de cette troisième forme d'exé cution, la partie d'accrochage 23, au lieu d'être de forme correspondant à celle du talon du rail 12, pourrait être formée par un sabot, ou éventuellement par une paire de mordaches venant s'agripper sous le champignon du rail 12.
Bien entendu, de nombreuses autres for mes d'exécution. pourraient être prévues pour cette machine à bourrer le ballast, et notam ment pour l'armature 9, formes d'exécution permettant toutes de faire supporter à la voie 7 la réaction de l'effort de bourrage exercé par l'outil sur le ballast.
En outre, dans les formes d'exécution dé crites ci-dessus en regard du dessin, un vibreur était prévu dans le corps 1 pour soumettre l'outil 2 à un mouvement vibratoire transversal. Toutefois, l'on pourrait aussi prévoir des ma chines à bourrer du même type, mais non munies d'un tel vibreur.