Procédé de renvidage sans torsion, et dispositif pour sa mise en oeuvre.
La. présente invention, due à M. André
Coquet, comprend un procédé cle renvidage, sousunetension qui demeure inférieure à une valeur fixée, de fils, crins, films, rubans ou articles analogues, qui sont fournis à un dispositif renvideur à une vitesse contrôlée, sans leur donner de torsion au cours de cette opération. L'invention comprend aussi un dispositif pour la mise en oeuvre de ce pro cédé.
On sait qu'il est nécessaire d'éviter, au cours du renvidage, les tensions indésirables qui, en particulier lorqu'elles sont irrégu- lieres, nuisent à la qualité du fil. Dans ce but de nombreux appareillages ont été décrits qui assurent un réglage de la vitesse angu- laire du support en fonction de la vitesse d'alimentation du fil et de la tension à laquelle il doit être soumis, mais ces dispositifs sont relativement compliqués.
Le procédé que comprend l'invention est caractérisé par le fait qu'on entraîne un support, sur lequel on effectue le renvidage, au u moyen d'un moteur, qui peut être pneuma- tique ou hydraulique, par exemple roue à palettes ou roue à aubes, dont la courbe de puissance, en fonction de la vitesse angulaire de rotation, est telle que tout point de cette courbe ait une ordonnée comprise entre celles des points de même abscisse, d'une part de la courbe de la puissance absorbée par les résistances mécaniques et de l'air au cours du renvidage et, d'autre part, de la courbe de la puissance totale absorbée par l'ensemble constitué par le support et l'article lorsqu'on le renvide sous cette tension fixée,
ces deux courbes étant également établies en fonction de la vitesse angulaire de rotation.
Le dispositif que comprend également l'invention est caractérisé en ce qu'il comprend un moteur, pneumatique ou hydrau- lique, pour l'entraînement, d'un support sur lequel s'effectue le renvidage, la courbe de puissance de ce moteur, en fonction de la vi tesse angulaire de rotation, étant telle que tout point de cette courbe ait une ordonnée comprise entre celles des points de même abscisse, d'une part de la courbe de la puissanee absorbée par les résistances mécaniques et de l'air au cours du renvidage et, d'autre part, de la courbe de la. puissance totale ab sorbée par l'ensemble constitué par le support et l'article lorsqu'on le renvide sous une tension fixée, ces deux courbes étant établies en fonction de la vitesse angulaire de rotation.
La fig. 1 du dessin annexé illustre, à titre d'exemple, une mise en oeuvre du procédé que comprend l'invention.
Pour le choix du moteur réalisant cette condition, il suffit de déterminer expérimen- talement, pour la vitesse linéaire contrôlée à laquelle est fourni le fil à renvider, la puissance absorbée pour vaincre les résistances mécaniques et la résistance de l'air au cours du garnissage du support de renvidage, c'est à-dire au fur et à mesure que se forme l'en- roulement de fil sur ce support, et on trace la courbe de cette puissance absorbée en fonc- tion de la, vitesse angulaire de rotation du support (fig. l-courbe A).
On trace ensuite une courbe B, telle que l'ordonnée de chaque point de celle-ci soit supérieure à celle du point de même abscisse de la courbe 1 d'une quantité constante :
P=Vt égale au produit de la vitesse linéaire à laquelle est fourni le fil à renvider par la valeur de la tension que l'on désire ne pas dépasser au cours de l'opération de renvi- dage.
On choisit alors, pour entraîner le support de renvidage, un moteur pneumatique ou hydraulique tel que, éventuellement après qu'il ait été modifié dans ce but par tout moyen connu, la. courbe de sa puissance en fonction de sa vitesse angulaire de rotation (par r exemple la courbe C) soit comprise entre les courbes A et B, c'est-à-dire que l'ordonnée de tout point de la courbe C ait une valeur eomprise entre celles des ordonnées des points de même abscisse des courbes A et B.
Au cours de cette mise en oeuvre du procédé, le fil ou l'article analogue ne subit, au cours du renvidage, aucune action d'apla tissement, d'écrasement ou d'arrachement et conserve, par suite, la forme de sa. section et ses qualités propres de résistance et d'allon- gement. En outre, les produits d'ensimage ou autres dont il peut être imprégné avant le renvidage restent normalement répartis sans être chassés par la pression comme cela se produit lorsque l'enroulement est entraîné par sa périphérie.
Le procédé que comprend l'invention est applicable aux fils, crins, films, rubans et produits analogues de toute nature, qu'ils soient fournis au dispositif renvideur à une vitesse constante ou à une vitesse variable contrôlée. On peut en particulier l'utiliser pour le renvidage des fils artificiels ou svn- thétiques, quel que soit leur procédé de fa brication, par exemple ceux à base de viscose, d'esters cellulosiques, de dérivés poli- vinyliques, de superpolycondensats, etc.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, plusieurs t'orniez d'exécution du dispositif que comprend l'invention.
La fig. 2 est nne vnp en eoupe axiale d'une première forme d'éxecution du dis- positif.
La fig. 3 est un graphique semblable à la fig. 1, pour cette forme d'exécution.
Les fig. 4 et 5. sont des vues semblables, respectivement aux fig. 2 et 3. d'une deuxième forme d'exécution.
Les fig. 6 et 7 sont également des vues semblables, respectivement aux fig. 2 et 3, d'une troisième forme d'exécution.
Les fig. 8 et 9 sont des coupes axiales de deux variantes de la forme d'exéeution repré- sentée à la fig. 2.
La tonne d'exécution représentée à la fig. 2 comprend un tube en carton 1 pour le renvidage, fixé sur un manchon 2 dont l'axe fixe 3 est horizontal. L'article à renvider est un fil artificiel à l'acétate de cellulose obtenu par le procédé dit de filature à seeeo et qui est délivré à la vitesse constante de 400 m par minute, le renvidage devant être effectué sous une tension qui ne dépasse pas 2 g.
On détermine expérimentalement la puissance absorbée pour vaincre les résistances méca- niques et la résistance de l'air au cours du garnissage du tube 1 en fonction de la vitesse angulaire de rotation de ce tube et on trace la courbe représentative A (fig. 3) en portant en abscisse la vitesse de rotation exprimée en radians par seconde et en ordonnée la puissance exprimée en Idiogram- mètres par seconde.
On trace ensuite une courbe B (fig. 3) telle que l'ordonnée de chacun de ses points soit supérieure à celle du point de même abscisse de la courbe l d'une quantité constante égale au produit de la vitesse (expri- mée en mètres par seconde) à laquelle le fil est fourni, par la tension (exprimée en kilogrammes) que l'on désire ne pas dépasser au cours du renvidage, soit dans ce cas:
400 X 0,002 = 0,013 60
On choisit alors une turbine pneumatique 4 dont la eourbe de puissance en fonction de la vitesse angulaire est. comprise entre les courbes 1 et B.
On rend la turbine 4 soli daine du manchon 2 qui porte le tube 1. On actionne la turbine 4 au moyen d'air sous pression, le débit d'air étant de 0, 4 litre par seconde sous une pression de 105 mm d'eau.
Dans cet exemple, on peut, au lieu d'uti- liser une turbine pneumatique, choisir une turbine hydraulique ayant une courbe de puissance sensiblement identique. Dans ce cas, le débit d'eau utilise pour alimenter la turbine est de 0, 002 litrelseeonde sous une pression de 2, 5 kgcmS.
La forme d'exécution représentée à la l ig.-1-sert à r envider sur une bobine à Joues 1, fixée sur un manchon 2 dont l'axe fixe 3 est horizontal, un fil synthétique polyamidique obtenu par le procédé dit de filature à l'état fondue, qui est délivré à la vitesse constante de 900 mètres par minute, le renvidage devant être effectué sous une tension qui ne dépasse pas 5 grammes.
Comme dans 1'exemple précédent, on trace les courbes et B (fig. 5), chaque point de la courbe. 6 ayant une ordonnée supérieure à celle du point de même abscisse de la courbe
A, d'une quantitÚ Úgale Ó:
900 X 0,005 = 0,075
60
On choisit alors une. turbine pneuma- tique 4, dont la courbe de puissance, en fonction de la vitesse angulaire, est comprise entre les courbes. l et B. Cette turbine est rendue solidaire du manchon 2 qui porte la bobine 1. On actionne la turbine 4 au moyen d'air sous pression, le débit d'air étant de 3, 5 litres ! seconde sous une pression de 95 mm d'eau.
La forme d'exécution représentée à la. fig. 6 sert à renvider sur un tube 1 porté par un manchon 2, dont l'axe 3 est vertical, un fil viscose obtenu par le procédé dit de filature humides et qui est délivré à la vitesse constante de 150 mètres par minute, le renvidage devant être effectué sous une tension qui ne dépasse pas 3 grammes.
Comme dans les exemples précédents, on trace les courbes A et B (fig. 7), chaque point de la courbe B ayant une ordonnée su prieure à celle du point de même abscisse de e la courbe. A, d'une quantité égale à :
150 X 0,003 = 0,0075
60
On choisit alors une turbine hydraulique 4 dont la courbe de puissance est comprise entre les courbes A et B. On rend cette turbine solidaire de l'axe 3 qui porte le tube 1 par l'inter- médiaire du manchon 2. On alimente la turbine au moyen d'eau sous pression, le débit d'eau étant de 0, 001 litrejseconde sous une pression de 1, 6 kg ! em2.
L'air employé pour l'entraînement des moteurs pneumatiques peut également être utilisé pour alimenter des paliers fluides remplaçant les roulements à billes ou les paliers lisses classiques.
Suivant la pression d'air admise par lesdits paliers, on peut faire passer l'air d'abord dans les paliers et, à la sortie de ceux-ci, le diriger par des buses convenables sur des roues de turbine, ou bien on peut alimenter les paliers par l'air ayant subi une première détente dans la turbine motrice.
Les variantes des fig. 8 et 9 présentent des dispositions de ce genre. Dans le dispo sitif de la fig. 8, le tube 1 est fixé sur un manchon 2 dont l'axe fixe 3 est horizontal.
Dans toute la longueur de cet axe est foré un canal 4 amenant de l'air utilisé pour alimenter les paliers 5. L'air s'échappant de ces paliers est collecté dans une chambre 6 d'où il est conduit par des buses 7 éjectant l'air en sens inverse sur les ailettes d'un aubage fixe 8.
Dans le dispositif de la fig. 9, le tube 1 est porté par un manchon 2 dont l'axe fixe 3 est horizontal. L'air est amené d'abord à la turbine 4. Après avoir actionné cette turbine, il est collecté dans une chambre 5 d'où il est conduit, par un tube 6 et un canal 7 foré dans l'axe 3, à des paliers d'air 8. 9 repré- sente une soupape de décharge destinée à évacuer le surplus d'air utilisé dans la. tur- bine et qui n'est pas employé pour alimenter les paliers.
REVENDICATIONS :
I. Procédé de renvidage sans torsion, sous une tension qui demeure inférieure à une va leur fixée, d'un fil. crin, film, ruban ou ar- ticle analogue fourni à une vitesse contrôlée, caractérisé par le fait qu'on entraîne un support, sur lequel on effectue le renvidage, au moyen d'un moteur dont la courbe de puis sance, en fonction de la vitesse angulaire de rotation, est telle que tout point de cette courbe ait une ordonnée comprise entre celles des points de même abscisse, d'une part de la courbe de la puissance absorbée par les résistances mécaniques et de l'air au cours du renvidage et. d'autre part, de la courbe de la puissance totale absorbée par l'ensemble constitué par le support et l'article lorsqu'on le renvide sous cette tension fixée, ces deux courbes étant établies en fonction de la.
vitesse angulaire de rotation.