<B>Appareil pour la fabrication de matériaux enrobée.</B> La présente invention est relative à un appareil pour la fabrication de matériaux enrobés.
On sait que, pour le revêtement des chaus sées, on utilise des matériaux enrobés, tels que tarmacadam et béton bitumineux, par exemple, qui sont des mélanges convenable ment dosés de pierre et de goudron ou de bitume.
On sait, en outre, que lesdits mélanges peuvent être réalisés, soit à chaud, en ren dant liquides par une chauffe préalable les liants qui sont incorporés à la pierre qui a été portée, également, à. une température con venable, soit à froid, cas dans lequel on fait usage de liants spéciaux, du type émulsion, fluides à la température ambiante et qui sont. incorporés à la pierre, elle-même à la tempé rature ambiante.
Le procédé d'enrobage à froid comporte deux opérations réalisées successivement, à savoir: un préenrobage, qui est une sorte de préparation de la pierre avec un liant spécial, et l'enrobage proprement dit, destiné à la fini tion du matériau enrobé et qui est également effectué à l'aide d'un autre liant approprié.
Pour l'enrobage à froid, on utilise jusqu'à présent un matériel du type bétonnière qui nécessite, dans le cas de grandes productions, une force motrice considérable et une immo bilisation importante de main-d'oeuvre.
L'invention a pour objet la réalisation d'un appareil pouvant être agencé de faon à permettre l'enrobage à froid, d'une manière automatique et continue, ce qui a pour effet, d'une part, de réduire la force motrice né cessaire et, d'autre part, de diminuer la main- d'aeuvre.
L'appareil selon l'invention est caractérisé en ce qu'il comporte un corps malaxeur rotatif comprenant deux chambres en communication l'une avec l'autre, pourvues de moyens desti nés à faire circuler à travers elles le matériau à enrober, l'une de ces chambres servant au préenrobage avec un certain liant et l'autre à l'enrobage avec un autre liant.
Sur le dessin annexé donné uniquement à titre d'exemple: La fig. 1 est une vue schématique en élé vation d'une forme d'exécution de l'appareil selon l'invention.
La fig. 2 est une vue en coupe longitudi nale du corps malaxeur.
Les fig. 3 à 5 sont des vues analogues à celle de la fig. 2, illustrant des variantes de réalisation du corps malaxeur.
Selon l'exemple d'exécution représenté aux fig. 1 et 2, l'élément principal de l'appa reil est constitué par un corps malaxeur rota tif comportant deux enveloppes 1 et 2, co axiales et sensiblement tronconiques, destinées à délimiter, la première, une chambre 3 dite de préenrobage, la seconde, une chambre 4 dite d'enrobage.
Les deux enveloppes 1 et 2 sont disposées bout à bout et rendues solidaires l'une de l'autre, par exemple au moyen de boulons 5, de faon que l'extrémité de plus petit dia mètre de l'enveloppe 1 débouche dans l'en veloppe 2, du côté de l'extrémité de plus grand diamètre de cette dernière.
Sur la paroi interne de l'enveloppe 1 est disposée une nervure hélicoïdale continue 6, constituant en quelque sorte vis d'Archimède; de même, une nervure hélicoïdale 7, consti tuant aussi vis d'Archimède, est prévue sur la paroi interne de l'enveloppe 2. Les pas respectifs desdites nervures sont tels que la nervure 7 constitue, en quelque sorte, le pro longement de la nervure hélicoïdale 6 de l'en veloppe 1.
Le corps malaxeur décrit est complété par deux cercles de roulement 8 et 9 solidaires, respectivement, de la paroi extérieure de l'en veloppe 1 et de la paroi extérieure de l'en veloppe 2.
Le corps malaxeur repose, par ses deux cercles de roulement 8 et 9, sur des galets à gorge 10 et 11, calés sur deux arbres longitu dinaux parallèles 12, montés dans des paliers 13, solidaires du châssis 14 de l'appareil. Ce dernier est constitué par deux longerons en. profilés entretoisés et entre lesquels sont dis posés deux bacs 15 et 16 destinés à contenir, le premier, le liant nécessaire à la réalisation du préenrobage, le second, le liant de finition destiné à l'enrobage proprement dit.
A l'avant de chaque bac 15, 16, le châssis 14 est muni d'une pompe 17, 18, qui aspire le liant du bac 15, 16, auquel elle est associée pour le refouler, la première, dans la chambre de préenrobage 3, la seconde, dans la chambre d'enrobage 4.
L'entraînement en rotation des arbres lon- gitudinaux 12 est assuré par un moteur 19 monté sur une plate-forme formée par le pro longement vers l'avant des longerons du châs sis 14 et, par l'intermédiaire d'un arbre trans versal arrière 20, muni à chacune de ses extré mités d'une vis sans fin 21, en prise avec une roue hélicoïdale 22 correspondante, calée sur l'extrémité arrière de chaque arbre 12. L'arbre 20 est disposé sur deux supports for més par le prolongement des deux parois laté- rales du bac 16, ledit arbre étant entraîné à partir du moteur 19 par une courroie non représentée.
Pour le chargement dans le corps ma laxeur du matériau à enrober, de la pierre par exemple, on monte sur le châssis 14 un élévateur à godets 23, d'un type connu quel conque, susceptible de prélever la pierre sur un tas et de la déverser par une goulotte 24 à l'intérieur de l'enveloppe 1 et du côté de l'extrémité de phis grand diamètre de cette enveloppe. De préférence, l'élévateur est mis en mouvement par l'intermédiaire d'une chaîne 25, reliant sa roue de commande 26 à une roue à chaîne 27, calée sur l'extrémité de l'un des arbres 12. On obtient, ainsi, un synchronisme entre les mouvements du corps malaxeur et de l'élévateur, ce qui permet de doser la quantité de pierre introduite par le dit élévateur dans la chambre 3.
En ce qui concerne les pompes 17 et 18, elles sont commandées par des cames 28 et 29, solidaires, respectivement, de la paroi exté rieure des enveloppes 1 et 2, et cela afin de permettre un dosage des liants approprié à la quantité de pierre à traiter.
L'ensemble de l'appareil est réglé de ma nière telle qu'à chaque tour du corps tour nant malaxeur, correspond le déversement dans la chambre 3 d'un nombre déterminé de godets de l'élévateur 23 et un nombre dé terminé de coups de pompe.
Pour l'évacuation du matériau enrobé, l'ex trémité de sortie de l'enveloppe 2 débouche au-dessus d'une goulotte 30, montée de ma nière rabattable.
Comme représenté, le corps tournant ma laxeur est contenu, en majeure partie, dans une enveloppe extérieure 31 servant également d'abri pour les bacs à liant 15 et 16.
Afin de permettre le déplacement sur route de l'appareil décrit, le châssis 14 est pourvu de roues 32 et 33. En outre, ëe châssis est pourvu de tous les dispositifs accessoires nécessaires à un bon fonctionnement de l'ap pareil, tels que volant 34 pour la commande des freins, robinets de vidange 35 et 36 pour les pompes 17 et 18, volant de manaeuvre 37 d'un robinet à trois voies 38 associé à la pompe 18.
Le fonctionnement de l'appareil décrit est le suivant Le moteur 19 étant en marche entraîne l'arbre arrière 20, qui met en rotation les deux arbres longitudinaux 12, pourvus des galets 10 et 11, et qui assurent, d'une part, la rotation du corps malaxeur et, d'autre part, l'entraînement de l'élévateur 23.
Les pierres prises par cet élévateur sont introduites par la goulotte 24 dans la chambre 3 où elles sont soumises à un premier arrosage avec le liant. prélevé dans le bac 15 par la pompe 17 et qui est refoulé, par cette der nière, en tout endroit convenable de ladite chambre. Le corps malaxeur étant en rota tion, les pierres introduites dans la chambre 3 cheminent sur toute la longueur de cette chambre grâce à l'action de la nervure héli coïdale 6. Dans cette chambre 3, les pierres introduites sont donc soumises à un préen- robage et à un malaxage jusqu'à ce qu'elles soient déversées dans la chambre 4, dans la quelle est refoulé, en tout endroit convena ble, le liant de finition prélevé dans le bac 16 par la pompe 18.
Les pierres préenrobées qui arrivent dans la chambre 4 sont alors en robées avec le liant de finition, pendant qu'elles sont astreintes à cheminer sur toute la longueur de ladite chambre 4, sous l'action de la nervure hélicoïdale 7.
Dans la chambre 4, les pierres sont sou mises à un second malaxage jusqu'à ce qu'elles arrivent à l'extrémité de ladite chambre 4 où elles se déversent à l'extérieur de l'appareil par la goulotte d'évacuation 30.
Grâce à l'appareil décrit et représenté, l'enrobage à froid des matériaux destinés à constituer des revêtements routiers est donc effectué d'une manière automatique et conti nue et en réduisant au strict minimum la main-d'oeuvre nécessaire à la conduite et à la surveillance de l'appareil. Il est à remarquer, en outre, que l'appareil peut être très facile ment remorqué sur route, ce qui facilite ses déplacements pour aller d'un chantier à un autre.
Des essais effectués avec l'appareil décrit en utilisant des liants de qualités différentes, tant pour la phase de préenrobage que pour la phase de finition, ont permis de constater que l'obtention d'un résultat parfait dans les deux phases de traitement est fonction, selon les liants utilisés, non seulement du temps de malaxage, mais aussi de la rapidité avec la quelle les matériaux sont astreints à rouler sur eux-mêmes pendant le malaxage ce qui, pour une vitesse de rotation déterminée du corps malaxeur, est fonction du chemin relatif parcouru par ces matériaux dans les deux chambres dudit corps.
C'est ainsi qu'avec certains liants, il est nécessaire que la phase de préenrobage s'ef fectue à grande vitesse et que la phase d'en robage de finition s'effectue à petite vitesse, tandis qu'avec d'autres liants, il est néces saire que la phase d'enrobage de finition s'effectue à une vitesse bien plus grande que la phase de préenrobage.
Lorsqu'il est nécessaire que la phase de préenrobage s'effectue à grande vitesse et que la phase d'enrobage de finition s'effectue à petite vitesse, il est préférable de remplacer le corps malaxeur représenté à la fig. 2 par le corps malaxeur illustré sur la fig. 3, dans lequel les deux enveloppes 1 et 2, solidaires l'une de l'autre, sont cylindriques et coaxiales. Comme représenté, le diamètre de l'enveloppe 1 qui délimite la chambre de préenrobage est plus grand que le diamètre de l'enveloppe 2 qui délimite la chambre d'enrobage de fini tion.
Les matériaux à enrober devant se dépla eer dans le corps malaxeur dans le sens des flèches, la dernière spire de la nervure héli coïdale 6, c'est-à-dire la spire de cette ner vure voisine de l'extrémité d'entrée de l'en veloppe 2, est ménagée de telle manière qu'elle remonte les matériaux arrivant à l'extrémité de sortie de l'enveloppe 1 pour les faire passer dans l'enveloppe 2, pendant la rotation du corps malaxeur.
Les deux-enveloppes 1 et 2 étant de lon gueurs déterminées suivant la qualité du liant utilisé et étant entraînées toutes deux en rota- tion à la même vitesse, on voit que, en raison de la différence de diamètre des enveloppes 1 et 2, les matériaux circulent dans l'enve loppe 1 à -une vitesse supérieure à celle qu'ils peuvent prendre dans l'enveloppe 2.
Avec le corps malaxeur des fig. 1 et 2, il est donc possible de préparer des matériaux enrobés avec des liants nécessitant une grande vitesse pour la phase de préenrobage et une petite vitesse pour la phase d'enrobage de finition.
Le corps malaxeur de la fig. 4 est analogue à celui de la fig. 3, mais, dans ce dernier cas, c'est l'enveloppe 2 qui a im diamètre supé rieur à celui de l'enveloppe 1. Avec ce second appareil, il est 'donc possible d'enrober des matériaux avec des liants nécessitant une pe tite vitesse pour la phase de préenrobage et -une grande vitesse pour la phase d'enrobage de finition.
Le corps malaxeur de la fig. 5, avec le quel on peut préparer des matériaux enrobés de la même faon qu'avec l'appareil de la fig. 4, se distingue de ce dernier appareil en ce que l'enveloppe 2, au lieu de se trouver dans le prolongement de l'enveloppe 1, est disposée, tout au moins en partie, autour de ladite enveloppe 1, afin de permettre aux matériaux en cours d'enrobage de suivre le trajet indiqué par les flèches.
Pour que le fonctionnement soit possible, il est simple ment nécessaire que le pas de la nervure héli coïdale i, prévue à l'intérieur de l'enveloppe 2, soit inversé par rapport au pas de la ner vure hélicoïdale 6 prévue à l'intérieur de l'en veloppe 1.
Dans l'un quelconque des corps malaxeurs décrits, la phase de préenrobage s'effectue toujours dans la première enveloppe du corps malaxeur, la phase d'enrobage de finition s'effectuant toujours dans la deuxième enve loppe. .
Dans tous les exemples d'exécution qui précèdent, les deux enveloppes du corps ma laxeur sont coaxiales, comme cela est préfé rable. Il va sans dire, toutefois, qu'on ne sor tirait pas du domaine de l'invention en réali sant le- corps malaxeur sous la forme de deux tubes parallèles, décalés dans un plan verti- cal et reliés entre eux par une goulotte, le pré enrobage se faisant dans le tube supérieur et l'enrobage de finition dans le tube inférieur.