Procédé de séchage et séchoir pour sa mise en oeuvre. On sait que le séchage d'une matière donnée, c'est-à-c1ire l'élimination hors de cette matière d'un fluide indésirable (généralement de l'eau) dépend d'un grand lcmbre de fac teurs divers, ce qui rend son contrôle délicat et incertain. Il en est notamment ainsi des matières qu'on sèche â l'intérieur d'une cham bre de séchage dans un courant d'air ou autre fluide-support et avec lesquelles il con vient de se tenir dans certaines limites d'in tensité de séchage si l'on veut éviter des phé nomènes accessoires indésirables.
Le procédé formant l'objet de l'invention vise à permettre une commande facile et, att besoin automatique, d'une opération de sé chage avec n'importe duel genre de matière. Le procédé suivant l'invention est caractérisé en ce qu'on maintient constants pendant au moins une partie de la phase de séchage le débit du fluide-support à travers la chambre de séchage, la température de ce fluide-sup- port à l'intérieur de cette chambre et la quantité de fluide à éliminer retirée de la matière par unité de temps, tandis qu'on fait varier la différence entre la tension de vapeur du fluide à éliminer, d'une part, à l'intérieur de la matière,
d'autre .part, dans le fluide-support entourant celle-ci.
Le séchoir, avec chambre de séchage, sui vant l'invention pour la mise en oeuvre du procédé ci-dessus est caractérisé en ce qu'il comporte une tuyauterie déterminant pour un fluide-support un circuit fermé avec tra- versée de la chambre de séchage, des moyens Pour faire circuler le fluide-support, des dis positifs pour chauffer ce fluide-support avant son entrée dans cette chambre, un séparateur clans lequel le fluide à éliminer de la ma tière et entraîné par le fluide-support lors de sa traversée de la chambre de séchage vient se séparer de ce dernier au moins en partie, un compteur de débit mesurant la quantité de fluide à éliminer séparée du fluide-support dans l'unité de temps,
et des dispositifs de réglage actionnés par ledit compteur et agissant sur le séparateur en vue de maintenir constante la quantité précitée.
Le dessin annexé montre schématiquement, titre d'exemple, une forme d'exécution d'un séchoir suivant l'invention.
Le séchoir représenté comporte une cham bre de séchage étanche 1 ainsi qu'un ventila teur 2 dont l'aspiration 3 et le refoulement 4 sont, reliés à la chambre 1 de manière à créer une circulation en circuit fermé du fluide remplissant la chambre 1 et qu'on supposera être de l'air. Sur ce circuit en amont du ventilateur 2 est interposé un dis positif de chauffage 5.
En dérivation sur une partie du circuit ainsi constitué est branché un circuit secon claire 6 renfermant un condenseur 7. Le cir cuit 6 s'ouvre dans le circuit principal en amont du dispositif de chauffage 5 et il abou tit dans la partie du circuit principal com prise entre la sortie dudit dispositif 5 et l'entrée du ventilateur 2, c'est-à-dire dans l'aspiration 3 de celui-ci. Comme montré, ledit circuit secondaire 6 se termine clans cette aspiration 3 par une tuyère 6a orientée dans le sens de circulation de l'air, de telle ma- iiière que le courant d'air principal entraîne l'air se trouvant dans le circuit secondaire et en assure ainsi la circulation.
Le condenseur 7 comporte encore tin compteur de débit 8 traversé par l'eau con densée, laquelle s'échappe à l'extérieur par un siphon 9 formant joint hydraulique em pêchant toute rentrée d'air extérieur dans le séchoir. Le condenseur 7 est alimenté en eau de refroidissement par des canalisations 10 comprenant un robinet de réglage 11 et il peut éventuellement être prévu des moyens pour réchauffer cette eau quand on veut réduire ou arrêter la condensation d'eau.
Le circuit 6 est lui-même pourvu d'une vanne de réglage 12 et il comporte en aval du conden- seur 7 un dispositif de chauffage 13 destiné à réchauffer l'air sortant du condenseur, no tamment en vue d'éviter les phénomènes in désirables de condensation d'eau dans les tuyauteries.
Le robinet 11 et la vanne 12 (ou un seul d'entre eux seulement) sont accouplés avec le compteur 8 soit directement, comme montré, soit par l'intermédiaire de relais appropriés, de manière à se fermer quand le débit de l'eau condensée augmente et vice versa. On comprend que de cette manière le compteur 8 assure automatiquement -un débit constant d'eau condensée.
L'arrivée d'air provenant du ventilateur 2 se fait par le haut de la chambre 1 et il y est prévu un fau.Y-plafond 15 qui divise le cou rant d'air et l'oblige à descendre le long des murs latéraux de la chambre. La reprise d'air humide s'effectue sous le faux-plafond 15 par un dôme 16. L'espace compris entre le dôme 16 et le plafond 15 constitue un caisson dont le dôme 16 forme le fond, des trous 17 dans le faux-plafond 15 assurant l'égalisa tion des pressions de part et d'a-Litre de ce faux-plafond et évitant la condensation éven tuelle dans le dôme en mettant le caisson en communication avec l'arrivée d'air chaud.
Cette disposition oblige l'air chaud à lécher d'abord les parois de la chambre, ce qui évite toute condensation intempestive, puis à traverser la matière à traiter et à remonter.
Une soupape hydnulique 18 assure l'échappement de l'excès d'air en cas de sur pression interne.
Le condenseur 7 petit en outre comporter une tuyauterie de réchauffage dont la vanne de réglage 19 est accouplée à un thermostat s0 disposé dans la conduite d'air de manière à ce qu'elle se ferme quand l'air sortant de la chambre a atteint une température déter minée.
Le séchoir peut en outre comporter des thermomètres ou thermostats à la façon con nue, pour permettre de connaitre la tempé rature en divers de ses points ou, éventuelle ment, pour assurer automatiquement la cons tance de l'une de ces températures (par exem ple de la température de l'air arrivant dans la chambre 1).
Le séchoir décrit s'utilise comme suit pour la mise en aeuvr e de l'invention On prévoit en général plusieurs phases opératoires, savoir une première phase de ré- chauffage, durant laquelle la matière à sé cher est peu à peu réchauffée à la tempéra ture prévue; éventuellement, une phase de préséchage, durant laquelle la matière achève de s'échauffer, mais en commençant à perdre un peu de son eau (cette seconde phase n'étant pas toujours indispensable) ; enfin une phase de séchage effectif pendant la quelle la matière est soumise .à un séchage dans les conditions prévues et conformément ait procédé décrit.
Durant la phase de réchauffage, on met le condenseur 7 hors d'action, par tous moyens appropriés (par exemple en y faisant circuler de l'eau chaude à travers la vanne 19), afin que la matière ne soit soumise à aucun séchage sensible (une fois l'air du sé choir saturé d'eau, aucune évaporation ulté rieure ne peut phis avoir lieu), et on élève progressivement la température en mettant en marche le dispositif de chauffage 5. Avec certaines matières on peut pour suivre cette phase de réchauffage jusqu'à ce qu'on atteigne la température prévue pour la phase de séchage effectif. Mais avec d'au tres, il est au contraire avantageux de com mencer à éliminer un peu d'eau avant que cette température ne soit atteinte.
Pour fixer les idées par un exemple, si l'on se donne 80 C comme température de la. matière à sé cher pendant la phase de séchage effectif, on pourra poursuivre la phase de réchauffage jusqu'à ce que la matière ait atteint 60 C, puis, à partir de ce moment, on commencera à, condenser -Lui peu d'eau dans le conden- seur 7. Pour cela, on règlera le compteur 8 de telle manière qu'il maintienne un débit d'eau relativement faible dans l'unité de temps et qui sera en rapport avec l'équilibre hygroscopique de la matière.
Une fois que la matière a atteint la tem pérature prévue pour le séchage effectif, on procède conformément au procédé décrit. On maintient donc. constante la température de l'air en circulation ainsi que sa vitesse. On règle le compteur 8 pour qu'il maintienne un débit d'eau correspondant à la valeur qu'on s'est fixée à l'avance en fonction des caractéristiques de la. matière traitée, et on laisse le séchoir fonctionner automatique ment.
Tous les facteurs susceptibles d'influer sur le séchage sont ainsi constants pendant toute la phase de séchage effectif, à l'excep tion de la. différence des tensions de vapeur d'eau, d'une part, dans la matière, d'autre part, dans l'air en circulation.
Bien entendu, le séchoir doit être prati quement étanche pour que l'air extérieur ne puisse y pénétrer et fausser les réglages, mais cela peut aisément s'obtenir en prévoyant., au besoin, une certaine surpression interne. Il va de soi, d'autre part, que le fonctionnement du séchoir avec extraction d'une quantité d'eau constante dans l'unité de temps n'est possible que jusqu'au moment où le degré de siccité de la matière est tel que le séchoir, fonctionnant à pleine puissance, ne peut plus assurer cette extraction, mais alors on a atteint le degré de séchage désiré pour la ma tière donnée traitée dans un séchoir appro prié.
En certains cas, on peut diviser la phase de séchage effectif en plusieurs parties en modifiant la quantité d'eau éliminée dans l'unité de temps par un réglage approprié du compteur 8.
Le circuit dérivé 6 peut s'insérer entre l'aspiration et le refoulement du ventilateur; de même, le dispositif de chauffe 5 peut se disposer sur le refoulement de ce dernier. Mais ces variantes sont moins avantageuses, du moins en général, que la disposition dé- erit.e ci-dessus. L'invention s'applique également au cas où le fluide à éliminer n'est pas de l'eau, mais, par exemple, un liquide tel que la ben zine, le toluène, etc., et où le fluide-support n'est pas de l'air, mais un autre fluide quel conque (azote, gaz carbonique, etc.).
Comme compteur de débit du fluide éli miné, on peut utiliser, par exemple, un orifice calibré disposé au bas d'un tube à flotteur, dans lequel la hauteur du niveau de liquide est fonction du débit, un compteur à auget basculants, dans lequel la cadence de renver sement des augets est également fonction du débit, etc.