Procédé pour façonner et monter dans le drageoir d'une lunette, .un verre protecteur en matière flexible, et machine pour la mise en oeuvre de ce procédé. L'invention concerne un procédé pour fa çonner et monter dans le drageoir d'une lu nette, par exemple une lunette de boite de montre de forme, un verre protecteur en ma: Hère flexible.
Selon les procédés actuellement en usage, le verre en matière flexible est découpé à plat dans une feuille de matière selon la forme qu'il doit avoir pour pouvoir être bombé. Ce découpage est fait au moyen d'une fraise qui forme en même temps le profil d'assemblage du verre permettant de monter ce dernier dans le drageoir de la lu nette, au moyen d'un outillage ad hoc.
Les procédés connus comportent donc deux opérations distinctes qui sont exécutées au moyen de deux outillages dont l'un sert à façonner le verre à plat, tandis que l'autre permet d'assembler le verre avec la lunette.
Le procédé suivant l'invention offre la possibilité de façonner le verre et de le mon ter dans la lunette, à l'aide d'une seule ma chine, respectivement d'un seul outillage. A cet effet, un morceau de matière flexi ble, formant l'ébauche du verre, est engagée et enserrée entre deux mandrins dont l'un est de forme concave et l'autre de forme bombée, de façon que ladite ébauche soit déformée et affecte une forme bombée. L'ébauche à l'état bombé est ensuite façonnée à l'aide d'une fraise qui donne au pourtour de l'ébauche la forme définitive requise, en même temps qu'un profil d'assemblage à épaulement cor respondant au drageoir d'assemblage de la lunette.
Enfin; la lunette est amenée sur le verre ainsi terminé, mais toujours à l'état bombé, et l'on desserre les mandrins; de ma nière que le verre en se détendant s'engage par 'son pourtour dans le drageoir d'assem blage de la lunette.
L'invention comprend également une ma chine pour la' mise en oeuvre du procédé dé crit ci-dessus et dont une forme d'exécution est représentée, à titre d'exemple, au dessin annexé. La fig. 1 la montre vue en élévation de face, la fraise n'étant pas représentée; la fig. 2 la représente en élévation de face et partiellement en coupe, un verre étant enserré entre les mandrins de la machine complétée par la fraise; la fig. 3 montre, partiellement en coupe, les mandrins desserrés et le verre engagé dans le drageoir de la lunette.
Sur un bâti 4 sont montés deux mandrins 5, respectivement 6, chacun au moyen d'un axe 7, respectivement 8, monté dans le bâti. Sur l'axe 7 est calé un bras 10, à l'aide du quel on peut faire tourner l'axe 7 et assigner au mandrin 5 une position angulaire déter minée, le bras portant un bouton mobile 11 dont une tige 12 coopère avec un disque fixe 18 percé de trous 13' pour immobiliser l'axe 7 et le mandrin 5 dans leur position acquise. Après avoir dégagé la tige 12 du disque 13, on peut faire tourner le bras 10 et partant l'axe 7 et le mandrin 5 pour amener ce der nier dans la position angulaire désirable, oii il est de nouveau assuré au moyen du bou ton 11 dont la tige coopère avec l'un des trous du disque 18.
L'axe rotatif 8 du mandrin 6 est égale ment mobile suivant le sens axial, de manière qu'on puisse amener le mandrin bombé 6 contre le mandrin concave 5 et enserrer entre les deux mandrins un verre 14 à façonner et à monter dans la lunette, comme représenté dans les fig. 2 et 3.
A cet effet, il est prévu une douille 15 montée librement sur une partie cylindrique 4' du bâti 4, de manière qu'elle puisse non seulement tourner sur cette partie cylindri que, mais encore s'y déplacer axialement. La douille 15 porte une vis de butée 16, contre l'extrémité antérieure de laquelle s'appuie l'axe 8, sous l'action d'un ressort de rappel 17 monté sur l'axe 8, entre une portée du bâti 4 et une bague 18 calée sur ledit axe.
La douille 15 est percée d'une rainure courbe 19, au travers de laquelle passe un tenon de guidage 20 formé par une vis fixée à la partie cylindrique 4' du bâti. Un bras 21, fixé à la douille 15, permet de communi- quer à la douille un mouvement angulaire li mité par la rainure 19 coopérant avec le te non 20.
Si l'on fait tourner la douille 15 de 90 suivant le sens de rotation d'une aiguille de montre, en partant de la fig. 1 pour arri ver à la position représentée en fig. 2, elle effectue en même temps un mouvement axial sur le noyau cylindrique 4', mouvement qui est déterminé par le jeu réciproque du tenon 20 et de la rainure courbe 19.
Ce déplacement axial de la douille a pour effet que la vis de butée 16 pousse l'axe 8 en avant, en compri mant le ressort de rappel 17, comme repré senté en fig. 2, de sorte que le mandrin bombé 6 se rapproche du mandrin 5 pour en serrer la pièce à travailler 14, préalablement engagée entre les deux mandrins. Cetté pièce 14 constituera le verre; elle est formée par un morceau d'une feuille de matière flexible et transparente, par exemple de celluloïde, et présente approximativement la forme du verre terminé, par exemple la forme carrée, rectangulaire ou tonneau. Toutefois, la gran deur de l'ébauche excède celle du verre ter miné.
Il est bien entendu que la forme des mandrins doit correspondre à celle du verre à façonner et à monter dans la lunette. Ces mandrins sont de préférence amovibles sur leur axe, pour permettre le remplacement ra pide d'un mandrin par un autre mandrin de forme différente.
Par le serrage des mandrins, l'ébauche 14 est déformée et prend la forme bombée du mandrin 6, mais son pourtour dépasse les man drins, de manière qu'il puisse être taillé à. l'aide d'une fraise profilée 22 de la machine.
Le mandrin 6 maintient enserrée la pièce 14 par le fait que durant le serrage, le te non 20 est engagé dans le fond d'une bran che à peu près rectiligne et perpendiculaire à l'axe 8, de la rainure courbe 19, ce qui assure la position avancée de la douille 15.
La position initiale de l'axe 8 est réglable à l'aide de la vis de butée 16. Cette vis n'em pêche pas l'axe 8 de tourner sur lui-même et conjointement avec l'axe 7, lorsqu'on fait tourner, à l'aide du bras 10, la pièce à tra vailler enserrée entre les mandrins. La fraise 22 reçoit un mouvement de ro tation rapide et est commandée par un mé canisme de guidage dont la construction n'offre rien de particulier et qui n'a pas été représenté, car de tels mécanismes existent déjà et comportent généralement un gabarit ou un pantographe permettant de guider la fraise de manière qu'elle taille exactement le pourtour du verre.
La fraise est profilée de façon à donner à ce pourtour un profil d'assemblage à épaulement conforme au dra geoir de la lunette 23.
Les côtés du verre, rectilignes ou courbes, sont fraisés l'un après l'autre, en faisant tourner d'un certain angle la pièce de tra vail, à l'aide du bras 10, chaque fois qu'un côté du pourtour est façonné.
Lorsque le verre est façonné à la fraise, on amène la lunette 23, préalablement enga gée sur l'arbre 8, sur le pourtour du verre comme représenté en fig. 3 et l'on desserre lentement les mandrins 5 et 6 à l'aide du le vier 21 que l'on ramène à sa position d'ori gine, ce quia pour effet que le verre 14 se détend partiellement et s'engage par son pourtour dans le drageoir de la lunette. Ce drageoir étant conforme au profil à lan guette du pourtour du verre, le verre et la lunette sont solidement assemblés par encas trement l'un avec l'autre, grâce à l'élasticité du verre maintenu dans la lunette à l'état bombé.
Le verre de protection est ainsi façonné et monté dans la lunette, à l'état bombé, au moyen de la machine décrite, en partant d'une ébauche de verre n'ayant qu'approxi mativement la forme du verre terminé.