Procédé pour la production d'un crésol cyano-mercurialisé. La présente invention a pour objet un procédé pour la production d'un crésol cyano- mercurialisé, consistant à faire réagir, dans une suspension aqueuse, de l'oxyde de mercure avec de l'o-crésol chloré tel qu'on l'obtient en chlorant à froid, et du cyanure de potas sium, le produit obtenu possédant des pro priétés bactéricides remarquables, puis une grande affinité pour les fibres végétales, le caoutchouc, la gutta-percha etc., n'étant pas caustique et n'attaquant pas les métaux.
On ne peut rien dire de précis de l'évo lution chimique de la réaction ni de la nature chimique du produit de cette réaction. Le mercure disparait sous forme d'ions dans sa réaction et il est impossible, par des mé thodes physiques, et à peine possible par des moyens chimiques, de décomposer le produit en ses éléments primitifs. Il s'agit donc d'une combinaison uniforme dans la- quelle le mercure est combiné organiquement (masqué) et non sous forme d'ions.
Pour obtenir le nouveau produit, on procède de préférence de la façon suivante: On prend une suspension aqueuse de six parties d'oxyde de mercure et on la mélange avec trois parties d'o-crésol chloré à froid et avec une partie de cyanure de potassium. On chauffe ensuite au bain-marie à 80 C. environ, jusqu'à ce que l'oxyde de mercure soit dissous sauf un petit reste. On fait alors bouillir vivement, on filtre et on laisse refroidir. On obtient bientôt une pâte d'un blanc rougeâtre qui se dissout facilement dans l'eau en toutes proportions.
La solution est indifférente aux alcalis, aux métaux et aux solutions salines.
Le mécanisme de la réaction est pro bablement le suivant
EMI0001.0011
Comme déjà exposé, ce nouveau produit ainsi obtenu, est fortement bactéricide; il a encore une autre propriété remarquable, qui le rend très précieux pour l'agriculture et l'industrie, car on a trouvé en effet que ce nouveau produit a une grande affinité pour les fibres du bois et les autres fibres végétales, ainsi que pour certaines autres matières, telles que, entre autres, le caoutchouc et la gutta-percha, lesdites fibres extrayant le nouveau produit de sa solution aqueuse et le fixant de telle sorte qu'il n'est plus possible de l'éliminer en les lavant avec de l'eau.
On ne saurait dire s'il s'agit ici d'une combinaison chimique entre le nouveau pro duit et la substance fibreuse ou d'une com binaison par absorption (une sorte de solu tion solide au sens de la chimie colloïdale moderne). Il semble qu'il se passe là quel que chose d'analogue à ce qui se passe lorsque l'on teint des fibres textiles au moyen de couleurs d'aniline. Ces faits reconnus permettent donc d'uti liser ce nouveau produit, dans l'agriculture pour chauler les semences, et dans l'indus trie pour imprégner les bois de construc tion, en particulier pour les constructions hydrauliques.
Des essais ont montré que les maladies des céréales, maladies si redoutées dans l'agriculture (rouille de l'orge et charbon du <B>'blé),</B> sont évitées de façon absolue lors que les semences infectées sont traitées par des solutions aqueuses du produit ci- dessus. Des spores du charbon ont été dé truites en 5 minutes par une solution aqueuse à 0,03 %. Des essais en pleine terre ont montré que des semences char bonneuses traitées par immersion dans une solution aqueuse à 0,03 0% de ce produit ont donné une récolte abondante non atta quée par le charbon.
On a constaté égale ment que la puissance de germination et la force du germe des semences ainsi traitées sont de 150 à 200 % plus élevés que pour les semences non traitées. Le traitement par le procédé à aspersion exige une solution à 0,05 % pour obtenir sûrement la stéri lisation.
L'imprégnation des bois de construction, en particulier des piles de ponts dans les eaux tropicales et sous-tropicales, permet, grâce à la fixation, "résistant à l'eau", de ce nouveau produit dans la fibre du bois, d'assurer une protection complète contre la putréfaction et le taret si redouté. L'im prégnation se fait de préférence par le pro cédé d'imprégnation en creux, mais elle peut se faire aussi par tout autre procédé d'impré gnation connu (imprégnation complète) ; il ne peut se produire aucune corrosion du récipient d'imprégnation, attendu que le nouveau produit est indifférent relativement aux métaux.
L'im prégnation du bois au moyen du nouveau produit par l'un des procédés d'imprégnation quelconque connu est avantageusement suivie d'un traitement au moyen de formaldéhyde. Le but de ce traitement supplémentaire est de fixer complètement les substances pro tectrices qui pourraient se trouver encore dans les vides. Il se produit ainsi une légère polymérisation et une légère condensation avec transformation en complexes insolubles de haute molécularité, possédant encore l'activité des nouveaux _ corps primitifs. On réalise cette opération supplémentaire de préférence en introduisant sous pression des gaz de formaldéhyde chauds dans le réci pient d'imprégnation lorsque l'imprégnation est terminée.