L'invention a pour objet un procédé de fabrication d'articles sous forme d'enveloppes tabulaires, en particulier de boyaux artificiels pour saucisson, en matière fibreuse, en- veloppes obtenues à partir de matières animales.
Jusqu'ici on faisait gonfler les morceaux de peau constituant des déchets industriels, à partir desquels on obtient
des matières fibreuses, de préférence dans des acides, presque sans exception dans de l'acide chlorhydrique; afin de les mettre en forme, on leur a donné une forme pâteuse et on les a traités par extrusion à travers une buse annulaire à l'état .précité, puis on a aspergé le produit ainsi obtenu avec une solution durcissante avant de procéder au séchage consécutif du produit final obtenu. Lors de ce séchage, il se produit, par suite du gonflement acide utilisé, qui se fait de préférence au sein d'acides minéraux, une gélatinisation des fibres et leur encollage réciproque. Il en résulte que le retrait des fibres individuelles, par rapport à leur longueur initiale, ne
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chaude d'environ 75 [deg.]C , tandis qu'un boyau animal naturel subit un retrait de 66% et davantage quant on le porte dans de l'eau se trouvant à la même température. Bien que la manipulation
et le stockage à l'état sec soient favorables industriellement, ils comportent en plus de l'inconvénient précité de l'encollage encore l'inconvénient grave qu'il faut procéder avant l'utilisation comme boyau artificiel à une nouvelle humectation et à un nouveau gonflement.
Grâce à la présente invention, on peut éviter les inconvénients précités si on introduit,l'enveloppe formée, directement après sa mise en forme, dans un bain.de coagulation déshydratant contenant des sels, comme par exemple du sel de cuisine, du sulfate de magnésium, du sulfate d'ammonium, du sulfate de zinc et si on la laisse dans ce bain jusqu'à l'obtention de la consolidation du boyau désirable dans chaque cas.
En réglant la concentration du bain précité, on peut modifier
à volonté la durée du traitement. Plus la concentration est élevée, plus court sera le temps de séjour nécessaire pour.le fixage de la structure fibreuse de l'enveloppe. En général,
la teneur saline se monte à 15 à 35% en poids, par rapport à
la quantité d'eau qui est nécessaire pour préparer le bain de précipitation. La durée du traitement est comprise entre 0,5
et 30 minutes ou davantage suivant la consolidation et la stabilisation à l'effet de l'eau qu'on dé.sire réaliser. Un séjour prolongé n'a aucune influence nuisible.
De cette manière, on peut obtenir des boyaux artificiels d'une bonne utilisation, qui se prêtent parfaitement à la fabrication du saucisson sec et du saucisson fumé, sans séchage préalable et qui possèdent un pouvoir de retrait élevé,
car le caractère d'une pellicule naturelle que présente la matière première reste conservé en grande mesure.
Une pâte de fibres de peau, qu'on a fait gonfler fortement pour obtenir le pouvoir élevé de déformabilité
occasionne, par suite de la présence d'acides minéraux forts qu'on utilisait jusqu'à présent comme agents de gonflement,
par exemple d'acide chlorhydrique, une hydrolyse profonde et une modification intense de la structure fibreuse. La fibre
de peau insoluble dans l'eau à l'état naturel exige, 'par
suite de cette hydrolyse se produisant sous l'effet du gonflement par les acides, ou respectivement de celui de la dépolymérisation lors du finissage de l'enveloppe, un tannage d'une intensité correspondante. Cependant, un tannage prononcé avec des agents durcissants connus, tels que la formaldéhyde ou des -produits de distillation provenant du fumage, entraîne nécessairement à coté de la diminution et de l'élasticité, également celle de l'adhérence de la face intérieure de l'envelloppe sur la viande quand on utilise l'enveloppe sous la forme d'un boyau, cette adhérence étant une condition primordiale quand on consomme en même temps l'enveloppe et la viande contenue, par exemple pour des saucisses de Francfort.
On supprime cet inconvénient consécutif à un tannage prononcé du fait qu'on utilise comme agents de gonflement des acides organiques, de préférence des oxyacides polybasiques, tels que l'acide tartri- <EMI ID=2.1>
lans ces acides n'entraîne pratiquement aucune destruction
par hydrolyse de la substance cutanée, même après une action prolongée. Une fibre que n'est que peu hydrolysée, ou même
pas du tout, conserve très largement son caractère insoluble dans l'eau et n'exige par conséquent qu'un tannage insignifiant, même lorsqu'on se propose de fabriquer avec cette fibre des enveloppes de/saucisson résistant au bouillon.
Suivant un développement supplémentaire de l'invention on peut, lorsqu'il s'agit de fabriquer des boyaux artificiels devant supporter une pression de bourrage élevée lors du remplissage, exposer les enveloppes fabriquées ultérieurement pendant un temps aussi court que possible à une température qui est supérieure à la température de rétrécissement de la fibre.
On a constaté que la fibre commence à se contracter
lors d'un chauffage au bain-marie à environ 65-68[deg.]G, tandis qu'une action de plusieurs heures de l'eau chaude à 58-60[deg.]C ne produit aucune modification de la longueur des fibres indivi-
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le plus court la valeur maximum du rétrécissement, valeur qui
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laissant qu'un quart de la longueur initiale.
On a encore fait la constatation remarquable que les fibres ne raccourcissent pas quand on opère un tannage complet, lors d'un retrait par la chaleur et lors de l'action d'agents gonflants, tels que des acides, des bases et des sels neutres; si, par contre, elles ne sont tannées que partiellement, ces fibres réagissent très nettement à la chaleur et aux agents gonflants. On sait que le tannage à la formaldéhyde est très nettement fonction du pH. Tandis qu'on a pu déterminer un maximum prononcé du tannage pour un pH de 8 à 12, auquel corres-
<EMI ID=5.1> la formaldéhyde sous un pH final de 5,5 (point isoélectrique) ne donne qu'une résistance de'. 30% environ à l'action de l'eau
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Il faut attribuer à cette dépendance du pH des qualités des fibres et, comme on peut le supposer, à une réaction spéci-
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j
gène tanné à la formaldéhyde présente sous l'effet de la chaleur
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peut s'allonger à nouveau en partie après'le refroidissement* Pour des fibres et des fibrilles libres, le raccourcissement se
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température de 75 [deg.]C, ce qui entraîne une torsion en spirale des fibres les unes autour des autres et un enchevêtrement des unes dans les autres. Lors du refroidissement, on peut constater un
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d'elle-même jusqu'à atteindre le double de sa longueur à l'état rétréci. Cette alternance entre le rétrécissement et la dilatation peut être répétée indéfiniment. Lorsque l'action de la chaleur est extrêmement courte, on ne peut pas découvrir avec certitude une modification nuisible de la fibre. Une fois
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rétrécies, des fibres cutanées qui/sont pas tannées avec de la formaldéhyde ne se modifient plus lors d'un passage du chaud
- au froid. Il est remarquable de constater qu'on peut ramener, par l'effet de la tra:ction ou de la pression, par exemple par un gonflage à l'air, des articles en forme de boyau approximativement à leur longueur initiale de formation et au diamètre de leur calibre sans qu'ils perdent l'amélioration remarquable de leur solidité. Il est vrai que pour cela, il est nécessaire d'éliminer par des rinçages la totalité des électrolytes, par exemple des acides ou des restes de sels, avant de procéder au rétrécissement par la chaleur.
En outre, on a constaté d'une-manière surprenante que des boyaux consolidés par un effet de gaufrage mécanique conservent indéfiniment, même après un agrandissement de leur volume jusqu'à presque leur dimension initiale, leurs nouvelles propriétés. Un traitement ultérieur avec du sel marin, surtout quand la masse fibreuse contient
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rement l'effet précité.
On a trouvé en outre que des boyaux formés à partir
d'une masse fibreuse plastique et pétrissable, d'origine animale à laquelle on ajoute tout de suite après la mise en forme des produits durcissants, tels que la formaldéhyde et d'autres aldéhydes, au moment où on coagule cette masse dans un bain contenant des sels déshydratants, tels que le sel de cuisine, le sulfate de soude, le sulfate d'ammonium, etc..., sont suffisamment consolidés et stabilisés à l'eau pour servir d'enveloppes de saucisson devant présenter une certaine résistance à l'ébullition; dans ce cas, il est suffisant d'utiliser de 0,1
à 1,5% de formaldéhyde seulement pour supprimer le caractère hydrophile des boyaux.
Si on désire cependant obtenir des boyaux artificiels résistant au bouillon, on incorpore, suivant un mode de réalisation préféré de l'invention, au bain de coagulation, en plus des sels déshydratants, tels que le sel de cuisine, le sulfate de magnésium, les aluns, également des produits organiques contenant des groupements ayant une affinité pour les albumines, en des
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0,01% à 0,75%, par exemple, des produits suivants: les produits
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tels que les phénols, les polyphénols, les thiophénols, les crésols, les naphtols, la pyridine, les quinones, l'urée, la thiourée, la mélamine, etc... On cite comme exemples de tels
<EMI ID=15.1> 1- <EMI ID=16.1> )n peut ajouter au 'bain de coagulation avantageusement des aldéhydes libres,'telles que la formaldéhyde, la benzaldéhyde, Le furfural, le glyoxal, etc... pris en un rapport moléculaire
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lés ci-dessus. Les produits d'addition précités provoquent la stabilisation de la déshydratation du boyau qui se produit
lans le bain de coagulation, c'est-à-dire que le boyau n'est plus hydrophile quand il sort du bain de coagulation; en 3' autres termes, il ne se dissout plus dans l'eau et ne gonfle pas d'une façon notable. Si la concentration et la durée du traitement sont suffisantes, le boyau sortant du bain de coagulation résiste en outre au bouillon.
Suivant un autre mode de réalisation de l'invention, le boyau ne reste dans le bain que pendant un temps court compris entre 1/2 et 15 minutes; après cela, on élimine mécaniquement le liquide entraîné, par exemple sur des rouleaux ou des cylindres, on saupoudre le boyau soigneusement avec du sel fin, par morceaux de 10 à 20 mètres, et on l'emballe dans des sacs en feuille de cellulose hydratée ou dans des tonnelets. On ne pouvait aucunement prévoir qu'un boyau pourrait absorber, pendant un traitement qui ne dure qu'une à deux minutes dans des bains de concentration relativement faibles en matières durcissantes, des quantités suffisantes de ces matières et que ces dernières développeraient une action progressive seulement au cours d'une conservation de plusieurs jours à l'état salé.
Des boyaux fraîchement préparés, rincés immédiatement et traités seulement pendant peu de temps ne sont au contraire pas' résistants à l'eau, perdent leur solidité et se redissolvent. Si au contraire, on conserve les mêmes produits 1 à 2 semaines à la température ambiante, ils perdent entièrement leur caractère hydrophile et possèdent même après des rinçages prolongés une solidité suffisante pour qu'on puisse les bourrer et les suspendre.
Comme les boyaux sortant de la buse annulaire contiennent habituellement une certaine quantité d'air,. ils surnagent sur
le bain de coagulation. On a donc jugé utile de les asperger constamment pendant leur séjour dans le bain avec le liquide constituant celui-ci. Cet arrosage, qui se fait de préférence sous une faible pression avec des buses de pulvérisation, est organisé de manière que le boyau soit maintenu constamment au. milieu du bain et soit entraîné en même temps par la pression
du liquide à la même vitesse à laquelle il entre dans le bain.
On peut aussi incorporer les produits d'addition organiques destinés au bain, non seulement à celui-ci, mais en partie à la masse fibreuse ou même exclusivement à cette dernière, avani de la mettre en forme au moyen de la buse annulaire.
Par suite du fixage rapide de l'enveloppe fraîchement formée dans le bain de précipitation utilisé conformément à l'invention, on a la possibilité de fabriquer des boyaux d'une forme spéciale, par exemple en couronne, en arc, des boyaux fermés à un bout, etc... On réalise ces formes spéciales immédiatement après la sortie de la buse, l'air ou les gaz inclus servant de mandrin flexible. On peut ainsi faire l'économie totale des installation coûteuses, qui sont autrement nécessaires pour fabriquer des boyaux artificiels d'une forme spéciale.
Par suite des propriétés particulières des boyaux fabriqués conformément à l'invention et surtout parce qu'on
peut les faire avancer sans exercer de traction et sans les faire passer sur des rouleaux, il est possible d'obtenir
d'après ce procédé des petits boyauxd'un diamètre aussi faible que 12 mm, dont l'épaisseur de paroi est, à l'état sec, abaissée jusqu'à 0,02 mm et ceci d'une façon impeccable et très économique
Les exemples non limitatifs ci-après se rapportent à la <EMI ID=18.1>
mise en oeuvre de l'invention.
Exemple 1:
On règle le pH de. déchets de peau du commerce provenant par exemple des tanneries, après les avoir débarrassés à en-
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dans une solution d'acide citrique à 10%, jusqu'à environ 3,0-3,2' puis on les passe dans une déchiqueteuse. On règle
de manière habituelle la pâte fibreuse à une teneur en produit sec d'environ 12 à 15% et on en forme des enveloppes ou boyaux en utilisant des buses rotatives.
On procède ensuite au fixage du 'boyau ainsi formé,
par exemple lorsqu'on veut fabriquer un boyau artificiel pour
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ayant la composition suivante:
25% de sel de cuisine
0,5% de résorcine
1-1,5% de formaldéhyde (solution à 40%)
Exemple 2:
On exécute le fixage de l'enveloppe brute, formée suivant l'exemple 1, dans un bain de coagulation ayant la composition suivante:
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,On utilise le bain à -une température de 30 [deg.]G.
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ment une solidité suffisante pour les saucisses à griller et bouillir.
Exemple 3:
Pour fabriquer des boyaux artificiels utilisables
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composition que celle mentionnée dans l'exemple 1, on effectue le traitement pendant 5 minutes dans un bain de coagulation formé par une solution de�sel saturée à froid contenant
en outre:
0,25% de formaldéhyde et
0,05%de résorcine.
On saupoudre dès la sortie du bain le boyau avec du sel fin et on le laisse reposer au moins 5 à 10 jours, ce qui lui fait perdre son caractère hydrophile. De tels produits adhèrent aussi bien que le boyau naturel et sans formation de plus
à la chair du saucisson et donnent à celui-ci un aspect naturel; en même temps ils sont faciles à fumer.
Exemple 4:
On traite des boyaux moyens, calibre 60, pendant 10 minutes dans un bain contenant:
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1% de formaldéhyde.
0,25% de résorcine.
Des boyaux salés immédiatement et ayant séjourné pendant 3 à 5 jours se cuisent sous forme de boudin ou de saucisson exactement comme les boyaux naturels.
Exemple 5:
Pour des petits boyaux, qu'on utilise pour des saucisses de Francfort ou de Toulouse, on se sert d'un bain contenant:
20% de sel de cuisine et
0,5% de formaldéhyde.
Bien que le temps de traitement dans le bain de coagulation ne se monte par exemple qu'à 2 minutes, les produits artificiels présentent, après un séjour de 2 à 3 jours dans le sel, le même aspect que des boyaux naturels et n'ont plus aucun caractère hydrophile, même après un rinçage de plusieurs heures. Par suite de la bonne porosité des fibres, qui ne sont pas encollées réciproquement, l'air emprisonné peut s'échapper même lorsqu'on fait frire les saucisses dans la graisse chaude, et on peut griller les produits sans qu'ils éclatent. On peut faire bouillir des petits boyaux préparés de cette manière, sous la forme de saucisses de Francfort, jusqu'à 30 minutes à
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qu'ils éclatent.