<Desc/Clms Page number 1>
L'invention se rapporte à la technique de l'ennoblissement des fibres végétales, généralement groupées sous la dénomination se fibres communes et qui sont généralement du type lin, ramie, chanvre, jute, etc...
Le but de l'invention s'écarte assez sensiblement de ceux qui ont été généralement poursuivis par les procédés d'ennoblisse- @ment de telles fibres communes, en ce qu'il se rapporte non seulement à l'obtention d'une bien meilleure qualité d'une plus grande souplesse, d'une plus grande traction, respectivement d'une fibre de plus grande pureté, mais qu,'en même temps que ces buts communs aux différents procédés conuus sont atteints, le procédé selon l'in vention améliore très sensiblement la technique et l'économie des filatures filant de telles fibres communes dont les hommes de mé-
<Desc/Clms Page number 2>
tier connaissent tous les inconvénients et les difficultés actuelles.
En fait, on connaît, à l'heure actuelle, deux procédés.essen- tiels, l'un à base d'un traitement bactériologique et le second à base d'un traitement chimique. Le procédé de l'invention appartient à cette deuxième catégorie. Il permet de traiter la fibre blanchie ou écrue.
Il est bien connu aussi que ce sont les traitements chimiques qui doivent être envisagés car le traitement des fibres de lin routes bactériologiquement est pratiquement incompatible avec les exigences actuelles des critères de productivité.
En effet, si le blanchiment se fait ex-écheveaux, le mode opératoire usuel est substantiellement comme suit le paquet de fils est défait et les écheveaux sont placés un à un sur des bâtons lesquels prennent appui, sur le bord des bacs ou barques, .les écheveaux plongeant dans le bain de traitement, respectivement le bain de blanchiment. Il faut noter, par ailleurs, que, préalablement, les écheveaux ont été dégraissés, rincés et séchés. Toutefois, par cette opération préalable, les fibres n'ont pas été dégommées notamment à raison de la torsion donnée aux fibres ce qui empêche la pénétration de bain jusqu'à l'âme du fil.
Ce mode opératoire présentant un caractère traditionnel n'est économiquement quasi plus applicable 4/1'heure actuelle.
C'est en vue de combattre les inconvénients de ce procédé qu'on a tenté de traiter de plus en plus les fibres textiles en rouleaux ou gâteaux. Ceux-ci sont placés en autoclave où ils sont successivement dégraissés, rincés, blanchis, puis rincés à nouveau et, ensuite, séchés et expédiés au tissage.
Ce procédé permet de réduire sensiblement les manutentions et la main-d'oeuvre mais les rrix de revient du traitement en autoclave sont relativement élevés.
Malgré le progrès que représente ce mode opératoire, il a été jugé parfois préférable encore de tisser directement le fil de lin
<Desc/Clms Page number 3>
écru et de traiter la matière fibreuse après tissage. Dans ce cas, la toile est ultérieurement dégraissée, blanchie puis rincée et séchée.
Ce mode opératoire exige malheureusement le tissage d'une fibre souvent impropre et les spécialistes savent que le traitement de toile, surtout en grande largeur, est particulièrement délicat et souvent préjudiciable pour la toile.
Selon l'invention, les fibres végétales du type lin, ramie, chanvre, jute et toutes fibres similaires dites communes, sont aussi traitées chimiquement mais, contrairement au procédé connu, le traitement selon l'invention se fait directement sur les poigié es des fibres décortiquées mais non dégommées, en circulation, respec- tivement en mouvement relatif entre bain et fibres et les bains sont multiples mais de courte durée, en sorte que, par la corrélation de ces moyens, l'action des bains est plus complète, plus profonde et plus rapide.
On obtient donc une fibre meilleure de plus bel aspect et avec un rendement sensiblement augmenté par rapport aux performances. industrielles actuellement atteintes par lesprocédés connus. On peut aussi appliquer le procédé de l'invention sans blanchiment dans lequel cas la fibre peut être maintenue écrue et présente un très bel aspect donnant à l'écru un apparence noble.
Conformément à l'invention, on peut enti,èrement' traiter une quantité importante de lin, par exemple dans un cycle complet qui ne dépasse pas 240 minutes, séchage non ccmpiis.
Les hommes de métier considéreront évidemment.une telle per- formance courue surprenante en cette matière. En vue d'atteindre de tels résultats, la matière fibreuse est soumise, successivement, à l'action de quatre bains que l'on peut, respectivement, considérer comme bain de dégommage, bain d'élimination de la pectine secon- daire, venant du dégommage, bain de blanchiment' et bain de désodo- risation et de finition.
<Desc/Clms Page number 4>
La caractéristique essentielle de, ce procédé par bains multiples en circulation résulte essentiellement des moyens qui consistent à écarter chimiquement la pectine secondaire, qui est particulièrement nocive, en la détruisant plus spécialement par l'action du secoud bain, le premier bain constituant, en quelque sorte, phase préparatoire à cette action anti-pectinique.
Par ailleurs, ce bain est conduit, conformément à l'une des caractéristiques dominantes de l'invention. d'une telle manière que la pectine dite prit'aire, laquelle est inodore et incolore, soit totalement sauvegardée attendu qu'elle constitue, un quelque coite, l'agglomérant des différents éléments capillaires constituant la fibre de lin.
Le différents bains, considérant leur fonction respective, peuvent être conditionnés de Manières diver&es au prorata de l'équipement industriel mis en oeuvre, attendu que le procédé offre cet avantage supplémentaire de permettre aussi bien l'exploitation d'une installation réduite à manutention manuelle qu'une installation in- dustrielle importante à manutention mécanique. Néanmoins, quel que soit l'équipement.industriel, le traitement se fera toujours sur poignées de fibres lesquelles devront, conformément à l'invention, être mises en présence des bains à l'état non compact déterminé par un bain de pénétrabilité satisfaisant pour permettre un contact franc et répété entre chaque portée des fibres et les bains.
Il en résulte, comme a pu l'établir le Demandeur, que des résultats particulièrement satisfaisants sont obtenus en traitant les poignées de fibres dont le poids est de l'ordre de + 400 à 520 selon le degré de mécanisation de l'installation.
Le premier bain se fera généralement à une température voisine de 100 C en milieu aqueux, à solution casstique fortement diluée, par exemple de l'ordre de 1% de soude caustique solide.
Les fibres à dégommer sont introduites dans ce bain et un mouvement relatif est créé entre le milieu liquide et la fibre, soit par mouvement de l'un, soit par mouvement de l'autre, soit par la
<Desc/Clms Page number 5>
mise en mouvement des deux.
La durée de ce bain est de l'ordre de 60 minutes et peut se développer en deux phases successives de même durée, après quoi la séparation est faite entre la fibre et le bain.
Le second bain sera, de préférence, appliqué à une température sensiblement inférieure à celle du premier bain en vue de polari- ser son action spécifiquement sur la pectine secondaire. Cette température pourra être de l'ordre de 50 à 60 C. Le bain pourra être formé d'une forte dilution d'acide acétique, par-exemple de l'ordre de 5 /oo. L'effet de ce bain, malgré la forte dilution, est ' extrêmement surprenant, d'autant plus que, dans l'emploi de solution d'acide acétique, il est généralement admis que des doses sensible- @ ment plus fortes sont nécessaires pour Atteindre une certaine effi- cacité.
De préférence également, conformément à l'invention, un mouvement relatif sera entretenu entre la matière fibreuse et le milieu liquide et ce deuxième bain sera poursuivi pendant une du- rée de l'ordre de 30 minutes*
Le troisième bain sera appliqué en deux phases, la première à température sensiblement'moindre que celle du bain précédent, par exemple de l'ordre de 30 C, la seconde phase faisant intervenir ,le même bain mais à température doublée.
Ce bain est, de préférence, constitué par de l'hypochlorite de soude très fortement dilué, par exemple de l'ordre de 2%. Par l'action successive d'un même bain, mais à températures différentes, :respectivement croissantes, e. a. le blanchiment de la matière fibreuse se trouve considérablement amé- lioré par rapport aux résultats obtenus par les procédés usuels.
Effectivement, la matière fibreuse obtenue présente un aspect sensiblement plus noble que celui qui résulte de l'application des procédés finis lesquels procédés, tout en présentant une améliora- tion certaine, sont sensiblement inférieurs à ce qui est produit par l'application du présent procédé. La durée de ce bain sera de l'ordre de 60 minutes.
<Desc/Clms Page number 6>
Le quatrième et dernier bain est appliqué pratiquement à froid respectivement à la température ambiante et réalise quasi lui bain de rinçage, cependant qu'en vue de faire disparaître l'odeur de chlore actif,l'eau de ce bain est additionnée d'une très faible quantité d'acide acétique, par exemple une dilution de l'ordre de 4 /oo. La durée de ce quatrième bain sera de l'ordre de 15 minutes.
Evidemment, pour l'établissement de la durée totale du traitement, il faut tenir compte du temps intermédiaire de manipulation pour vidanger et remplir les cuves.
Il faut considérer la durée de 240 minutes comie étant la durée la plus longue résultant d'une manutention manuelle, cependant que, par l'application de moyens mécaniques, le Demandeur a établi qu'il était parfaitement possible de réduire la durée te taie du traitement de moitié.
Pour atteindre un tel résultat surprenant, on peut également activer l'action des bains en sollicitant la fibre végétale immergée par des moyens mécaniques et en introduisant les liquides de traitement dans un circuit fermé activement mis en mouvement par une pompe de circulation adéquate. De plus, le circuit des bains de traitement peut être périodiquement inversé, soit par un jeu de robinets à quatre voies, soit par une pompe à inversion, ' soit par tout autre moyen cornai.
Pour l'application de ce procédé général d'ennoblissement, on pourra utiliser tout matériel adéquat au prorata des manutentions manuelles ou mécaniques. Le mouvement relatif entre les matières fi.breuses et le milieu aqueux pourra être produit, soit par la mise en mouvement manuelle ou automatique des matières à traiter, soit par la création d'un circuit ouvert pour les bains de traitement dans la trajectoire duquel seront opportunément interposées les matières fibreuses à traiter.
L'invention concerne aussi bien le procédé en soi dans lequel les produits, respectivement les pl,ases opératoires pourront évidem-
<Desc/Clms Page number 7>
ment être remplacées par tout produit ou phase 'équivalente ou d'ef- fets équivalents, qu'aux installations manuelles ou mécaniques per- mettant l'application de ce procédé et qu'aux fibres dites communes telles que lin, chanvre, jute, ramie, etc... ennoblies par l'appli- cation dudit procédé.
REVENDICATIONS.
1.- Procédé pour l'ennoblissement de fibres végétales communes, du type dit lin, ramie, chanvre, jute, etc..., par traitement chi- mique à l'intervention de bains successifs, caractérisé en ce qu'il consiste à traiter la fibre moyennant un mouvement relatif entre fibre et bains, ceux-ci étant conditionnés pour constituer, succes- sivement, bain de dégraissage, bain d'élimination de la pectine se- condaire, bain de blanchiment et bain de désodorisation et de fini- tion, l'application de ces bains'se faisant dans des temps relative- ment courts en sorte que le cycle complet s'effectue en un temps maximum de 240 minutes, séchage non compris.