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PROCEDE DE BLANCHIMENT DU LIN ET DU COTON ET D AUTRES FIBRES TEXTILES VEGETALES.
La présente invention a pour objet des perfectionnements au pro- cédé de blanchiment des fibres textiles ayant fait l'objet du brevet principal.
On a déjà rappelé dans le brevet que les procédés de blanchiment des fibres végétales jusqu'ici connus, consistent à faire subir à ces fibres quatre traitements successifs : - un premier traitement de débouillissage en bain alcalin à chaud, souvent sous pression et pendant un temps prolongé; - un deuxième traitement de chloration sous l'action d'un bain hypochlorite ou alcalinoterreux, qui provoque le blanchiment facilité par le dégommage initial; - un troisième traitement destiné à éliminer le chlore des fibres traitées, - enfin, une opération de rinçage des fibres pour éliminer les produits chimi- ques qu'elles ont retenus.
Le brevet principal avait principalement pour objet d'améliorer le premier traitement de débouillissage en le réalisant à l'aide d'un bain d'a- rylalkyles sulfonés à une température ne dépassant pas 50 et en quelques mi- nutesseulement.
Les perfectionnements suivant la présente invention concernent tout d'abord la nature des arylalkyles sulfonés utilisés et les conditions de traitement.
Ils concernent également le traitement de déchlorage en vue de le rendre plus efficace que les traitements connus tout en permettant un blan- chiment meilleur de la fibre traitée.
Selon le brevet principal et l'exemple qui l'illustre, les aryl-
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alkyles sulfonés utilisés sont sous forme acide, c'est-à-dire qu'il s'agit'en réalité des acides arylalkyles-sulfoniques. La présente addition a pour but de préciser que l'on peut utiliser non seulement ces acides arylalkyles sulfoniques mais également les sels de ces derniers, à savoir les sulfonates d'aryalkyles qui sont des corps basiques, en bain basique,
Dans ces conditions, il est possible d'utiliser comme bain ini- tial, non seulement une solution fraîchement préparée d'acides arylalkyles sul- foniques, mais aussi bien une solution fraîchement préparée de sulfonates d'a- rylalkyles la premier étant acide, et la seconde basique.
Par sulfonate, on désigne d'ailleurs les dérivés sulfonés non seu- lement des arylalkyles, mais encore de tous leurs dérivés substitués, par exem- ple les arylalkyles halogénés.
La présente addition a également pour but d'utiliser pour le trai- tement soit une solution fraîchement préparée du sulfonate d'arylalkyle soit le dernier bain de traitement d'une opération antérieure, dans lequel on intro- duit une quantité d'appoint d'arylalkyles sulfonés. Dans ce dernier cas, si cette quantité est sous forme d'acide sulfonique, elle se transforme en sulfo- nate basique et le traitement a lieu entièrement en milieu basique, ce qui est de grande importance quand il s'agit de fibres sensibles à l'action des acides.
En plus de la possibilité de recyclage des bains qui vient d'être exposée, l'utilisation des arylalkyles sulfonés permet un traitement de déchlo- rage à l'eau oxygénée, réactif que l'on ne pouvait jusqu'ici pas utiliser de façon satisfaisante en raison du manque d'affinité des fibres pour lui. En effet l'utilisation d'arylalkyle sulfoné modifie l'affinite des fibres à l'é- gard de l'eau oxygénée laquelle agit sur les complexes chlorés formés lors du traitement de blanchiment en les transformant en hypochlorite dont l'action vient s'ajouter à ceux du bain de chlorage.
De plus, l'action de l'eau oxygénée sur les hypochlorites initiaux et ceux ainsi formés, se traduit par la formation de chlorure alcalin, d'eau et d'oxygène qui se dégage en continuant au cours de la troisième phase, le blanchiment commencé dans la deuxième. Pour éviter la formation d'oxygène mo- léculaire lors du blanchiment on associe avantageusement des stabilisants à l'eau oxygénée; ces stabilisants, peuvent être des silicates pour les fibres d'origine végétales, des phosphates (tels que le phosphate trisodique et le pyrophosphate de sodium) pour les fibres animales ou synthétiques.
L'utilisation des arylalkyles sulfonés selon l'invention, pré- sente en outre l'avantage que les fibres après leur blanchiment n'ont subi aucune altération, présentent d'excellentes qualités mécaniques et se prêtent admirablement à la teinture et à l'impression. Elle permet d'ailleurs l'ap- plication du procédé non seulement aux fibres elles-mêmes, mais également aux toiles et tissus obtenus à partir de ces fibres, sans modifier leurs qualités mécaniques et leur aptitude à la teinture ultérieure éventuelle.
Le procédé de dégommage aux arylalkyles sulfonés est également susceptible d'être appliqué non seulement au blanchiment de fibres textiles de toute nature, aissi bien végétales, animales, que synthétiques mais égale - ment au dégommage de fibres végétales non textiles dont les utilisations sont extrêmement diverses. Ainsi, on a constaté que les pâtes à carton, préparées à partir de paille et qui jusqu'ici n'avaient jamais été utilisés en raison de leur coloration pouvaient, grâce au traitement selon l'invention, être blanchies de façon surprenante et par un procédé d'une simplicité remarquable.
On sait en.effet que la paille utilisée comme matière première pour la préparation de la pâte à carton contient des noeuds dont le blanchiment avec les procédés connus, s'était révélé pratiquement impossible. Ces noeuds sont constitués par une accumulation de cire et de pectose que les traitements de dégommage connus ne permettaient pas d'éliminer. Les pâtes à carton brunes, soumises au traitement aux arylalkyles sulfonés suivant l'invention, se prê- tent au contraire au blanchiment par les procédés classiques dans des conditions telles que la pâte obténue est d'une blancheur égale à celle des meilleures
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pâtes à papier à base de bois blanc, et ceci à un prix de revient dérisoire.
A titre d'exemples illustratifs on va décrire ci-après deux mo- des d'application du procédé selon l'invention, l'un dans le cas d'une fibre textile, le lin, l'autre dans le cas de la pâte à carton.
Exemple 1.- Blanchiment des fibres et tissus de lin. a) On traite des fibres de lin dans un bain ayant la composition suivante :
EMI3.1
<tb> acide <SEP> monononylnaphtalène <SEP> sulfonique <SEP> 0.500 <SEP> Kg
<tb>
EMI3.2
eau ordinaire ...................... lu0 il
Selon la température, pouvant varier entre 20 et 5 , .La durée du traitement varie entre 1 heure 1/2 et dix minutes environ. On traite en- suite les fibres dans un bain contenant 500 gr. d'hypochlorite de sodium à 47 B pour cent kilos. On peut remplacer ce dernier bain par un bain d'hypochlorite de calcium à 15 B et de même concentration.
On retire immédiatement les fibres et on les traite dans le bain de déchlorage dont la composition est la suivante :
EMI3.3
<tb> Silicate <SEP> de <SEP> sodium <SEP> (solution <SEP> commerciale) <SEP> 0.500 <SEP> Kg
<tb> Carbonate <SEP> de <SEP> sodium <SEP> anhydre <SEP> ............. <SEP> 0.500 <SEP> Kg <SEP>
<tb>
EMI3.4
Eau oxygénée à 110 vol..........0....... 0.500 Kg
Après ce traitement, on rince les fibres avec de l'eau ordinaire, ce rinçage étant complet et très facile grâce à l'action profonde des arylàl- kyles sulfonés.
Les fibres obtenues présentent une blancheur parfaite et un toucher remarquable,, Leurs qualités mécaniques sont parfaitement respectées. b) On réalise le premier traitement indiqué ci-dessus'en rempla- çant l'acide monononylnaphtalène sulfonique par du sulfonate de monononylnaph- talène à concentration équivalente. Les résultats obtenus sont sensiblement identiques. c) On répète le traitement indiqué en b) en employant comme bain de récupération d'un traitement de déchlorage antérieur, auquel on ajoute du sulfonate de monononylnaphtalène en quantité équivalente. Les résultats sont également identiques.
On obtient des résultats identiques en remplaçant le monononyl- naphtalène par le dodécylbenzène.
De même, on peut mettre en oeuvre un traitement analogue sur des fibres d'origine animale, en remplaçant le silicate par du pyrophosphate de sodium ou du phosphate triosodique. Les résultats obtenus sont aussi satisfai- sants.
Exemple 2,- Blanchiment de la pâte à carton.
On prépare la pâte à carton à partir de pailles broyées traitées à la chaux et à la soude selon les procédés habituels. On ajoute environ trois parties d'eau par partie de paille brute. On malaxe ce mélange, puis on le chauffe pendant plusieurs heures; après essorage on additionne à nouveau la pâte d'eau pour la raffiner, on la broie, puis on la malaxe avec dix parties d'eau pour une de pâte sèche; cette pâte se présente sous l'aspect d'une masse fibreuse brune que l'on n'avait encore jusqu'ici jamais réussi à blanchir.
A la sortie du bac de traitement à la chaux et à la soude, on traite la pâte selon l'invention par une solution ayant la composition sui- vante :
EMI3.5
<tb> Carbonate <SEP> de <SEP> sodium <SEP> anhydre <SEP> 0.500 <SEP> Kg
<tb>
<tb> Silicate <SEP> de <SEP> sodium <SEP> (sol. <SEP> à <SEP> 36 B)... <SEP> 0.500 <SEP> "
<tb>
EMI3.6
Eau oxygénée à 110 viol............ 0.500 "
EMI3.7
<tb> Monononylnaphtalène <SEP> sulfoné <SEP> ....... <SEP> 0.500 <SEP> "
<tb>
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EMI4.1
<tb> Eau <SEP> naturelle <SEP> ................. <SEP> 100
<tb>
EMI4.2
Pâte carton ................. 50 Il
Ce bain est constitué à partir du bain de' déchlorage provenant d'une opération précédente. Ceci explique la présence de l'eau oxygénée'et du silicate de sodium qui la stabilisait.
La présence du carbonate de sodium. rend ce bain alcalin,
On chauffe le tout à environ 5CP pendant 3 heures en malaxant lentement. A la sortie, on blanchit la pâte par une solution d'hypochlorite lacalin comme à l'exemple 1; on a constaté qu'on obtenait un excellent résultat en laissant simplement la pâte en contact avec le bain à froid pendant 24 heu- res.
A la sortie de ce bain, on essore la pâte, puis on la place dans un bain de déchlorage analogue également à celui décrit à l'exemple 1 et que l'on pourra réutiliser après addition convenable de dégommant comme il est in- diqué précédemment.
La pâte ainsi blanchie est d'une blancheur parfaite; la formation des oxycelluloses est presque négligeable et le chlore est parfaitement élimi- né. Cette pâte convient donc pour toutes les utilisations auxquelles était nécessaire jusqu'ici la pâte de bois blanc dont le prix de revient est des di- zaines de fois plus élevé.
L'invention n'est naturellement pas limitée au champ d'applica- tion correspondant aux exemples précédents, En particulier, on peut-citer en- core parmi les fibres végétales auxquelles elle est applicable les bois en gé- néral, et plus spécialement les fenilles de contre-plaqué dont'on peut réaliser le blanchiment en épaisseur en un temps de dépassant pas deux ou trois jours pour les plus grandes épaisseurs. Ces feuilles de bois peuvent ensuite être traitées selon les techniques habituelles. On peut citer la possibilité de traiter des bois communs pour leur conférer ensuite toute espèce de coloris.
L'invention s'applique avantageusement aux bois résineux, ce qui permet ainsi d'envisager pour les conifères de nombreuses applications qui leur avaient été refusées jusqu'à présent.
Enfin, il est possible d'étendre encore ce procédé aux matières premières utilisées pour la confection des agglomérés. L'invention n'est donc limitée en aucune façon aux exemples et aux modes de réalisation décrits pré- cédemment.
REVENDICATIONS.
1. Procédé de traitement des fibres en vue de leur blanchiment, en effectuant leur dégommage préalable par une solution d'arylalkyle sulfoné conformément au brevet principal, caractérisé en ce que l'on utilise les arylalkyles sulfonés aussi bien sous forme des acides arylalkyles sulfoniques que des sulfonates d'arylalkyles sulfoniques que des sulfonates d'arylalkyles en bains respectivement acide ou basique.