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Procédé pour préparer le cuir.
Lors du tannage minéral des peaux animales, opéré par exemple à l'aide de composés du fer, il se forme souvent par hydrolyse des composés insolubles qui se séparent notamment dans les couches extérieures du cuir et qui provoquent ainsi un surtannage de ces couches. Ceci rend la fleur cassante, et diminue l'aptitude du cuir à la conservation en stock.
Or, on a trouvé qu'on peut préparer de manière très avantageuse du cuir de bonne qualité en traitant les cuirets au moyen de sels d'aluminium basiques, notamment au moyen de chlorures d'aluminium basiques. On produit ainsi
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une combinaison irréversible de l'aluminium avec la fibre de la peau ; cuirs obtenus se laissent bien nourrir et sèchent sans durcir. Les sels d'aluminium dont la basicité est comprise entre 40 et 66 % selon Schorlemmer produisent en général un effet particulièrement avantageux.
On peut fabriquer les combinaisons de diverses manières, par exemple en dissolvant de l'aluminium dans des solutions aqueuses, de préférence concentrées, de sels d'aluminium, ou on peut obtenir les sels d'aluminium basiques en peptisant ou en dissolvant de l'hydroxyde d'aluminium dans la quantité correspondante d'acide chlorhydrique dilué ou de solution de sel d'aluminium diluée. On emploie avec succès les produits de conversion des composés de l'aluni- nium avec les oxydes alcoyléniques. On peut aussi employer des composés d'aluminium basiques solubles dans l'eau, qu'on obtient en électrolysant des solutions de sels d'aluminium, de préférence avec interposition d'un diaphragme poreux, et en séparant le liquide formé dans le compartiment cathodique.
Pendant ou après le tannage opéré à l'aide des substances tannantes susmentionnées, on procède avantageusement à une neutralisation à la soude, au bicarbonate de sodium ou au moyen d'un réactif analogue. Après un court rin- çage à l'eau chaude on peut nourrir le cuir de la manière usuelle. On obtient après séchage et palisonnage des cuirs clairs inaltérables à la lumière, qui en comparaison des cuirs mégissés usuels se distinguent par leur grande résistance à l'eau chaude. On peut traiter les cuirs par les agents de traitement ultérieur utilisés en tannerie.
Il est particulièrement avantageux d'exécuter le tannage au moyen des composés basiques d'aluminium en employant en même temps des sels solubles dans l'eau d'acides organiques non tannants ou, si ces acides sont eux-mêmes
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solubles dans l'eau, en employant en même temps les acides libres. Les sels ou acides non tannants précités peuvent être amenés sur le cuiret ou sur le cuir avant, pendant ou, de préférence,, après le tannage.
On peut par exemple employer les sels d'acides carboxyliques mono- ou polybasiques aliphatiques ou aroma- tiques, par exemple des acides formique, acétique ou phtalique, et dans le cas d'acides solubles, ces acides eux-mêmes. Con- viennent aussi les sels d'acides mono- ou polysulfoniques aliphatiques ou aromatiques ou les acides solubles dans l'eau, par exemple les acides naphtalènedisulfoniques et leurs sels.
On peut souvent employer avec beaucoup de succès des acides substitués, par exemple ceux contenant des groupes halogènes ou oxhydriles, par exemple les acides dichlorophtaliques, acides trichlorophtaliques, acide 2,4-dichlorobenzoïque, acide 5-chloro-2-oxybenzoïque et acides analogues et leurs sels.
On peut par exemple ajouter ces substances au bain de tannage ou les faire agir sur le cuir conjointement avec ou au lieu des agents employés pour la neutralisation après le tannage. En général, on en emploie avantageusement 0,5 à 6 % rapportés au poids du cuiret.
Grâce à l'adjonction des sels ou acides solubles précités on améliore notablement le plein du cuir, la clarté de teinte, la solidité à la lumière et la conservation, sans compromettre la solidité de la combinaison des composés d'a- luminium avec la fibre de la peau ou du cuir. Après rinçage et nourriture les cuirs sèchent en durcissant beaucoup moins que sans adjonction des sels ou acides précités. A la diffé- rence des cuirs mégissés, .on peut opérer la nourriture à l'aide des émulsions de graisse employées ailleurs en tannerie. La préparation ultérieure des cuirs rincés et nourris peut être @
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exécutée de la manière usuelle pour les cuirs tannés à l'aluminium.
EXEMPLE 1. -
Fouler 100 parties en poids de cuiret de mouton non picklé, pendant une demi-heure, avec 80 parties en poids d'eau et 5 parties en poids de sel neutre. Puis ajouter en une heure 8 % d'un chlorure d'aluminium basique (A1:C1=1:1,5) dissous dans 20 % d'eau et continuer à fouler pendant 8 heures. Le cuir est ensuite mis sur chevalet pour 24 heures, remué au tonneau pendant une demi-heure, à 30 C, avec 300 % d'eau et 3 % de sulfate de sodium et finalement nourri de la manière usuelle. On obtient un beau cuir blanc.
EXEMPLE 2.
Fouler 100 parties en poids de cuiret de mouton non picklé., pendant une demi-heure, avec 80 parties en poids d'eau et 5 parties en poids de sel de cuisine. Puis ajouter graduellement en une heure 3 % d'un chlorure d'aluminium basique (basicité selon Sehorlemmer égale à 50 %), dissous dans 20 % d'eau, et continuer à fouler. Après 3 heures ajouter une solution de 3 % du même sel d'aluminium et 2,2 % de soude dans 20 % d'eau et fouler pendant 8 heures encore. On obtient un cuir qui à 70 C résiste au gonflement à l'eau et qui sèche sans durcir. Après un bref séjour sur chevalet, on rince le cuir, on le nourrit et on le corroie de la manière usuelle. On obtient un cuir plein, ouvert et absolument blanc.
EXEMPLE 3.
Fouler pendant une demi-heure 100 parties en poids d'un cuiret de chevreau, picklé en employant 0,3 % d'acide sulfurique et 10 % de sel de cuisine, avec 50 parties en poids d'eau et 5 parties en poids de sel de cuisine.
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Puis ajouter,en deux heures deux fois 5 % d'un chlorure d'aluminium basique (A1:C1=1:1,5) dissous dans 50 parties en poids d'eau et continuer à fouler pendant 7 heures encore.
Après 24 heures sur chevalet, on foule le cuir avec 400 % d'eau et 5 % de sulfate de sodium, pendant une demi-heure, à 30 C., et on le nourrit ensuite de la manière usuelle. On obtient un beau cuir blanc qui se distingue par une bonne stabilité à l'eau chaude.
EXEMPLE 4.
Dissoudre dans 2000 parties en poids d'eau 554 parties en poids de chlorure d'aluminium anhydre et faire réagir, en refroidissant, avec 360 parties en poids d'oxyde propylénique. Après un repos relativement long (d'environ 5 heures) la majeure partie de la chlorhydrine propylénique ainsi formée se sépare en une couche supérieure. Après élimination de cette couche, on obtient par ébullition, sous forme d'une pâte blanche, un composé d'aluminium contenant environ 1,5 atome de chlore pour 1 atome d'aluminium. En séchant cette pâté, on la transforme en une poudre blanche facilement soluble dans l'eau. L'oxyde propylénique formé peut aussi être éliminé par distillation.
On peut aussi produire la réaction à des températures plus élevées, par exemple allant jusqu'environ 100 C.
Lorsqu'elle est exécutée à environ 45 C, on obtient un produit ayant sensiblement la même composition analytique que celui mentionné ci-dessus.
On foule pendant 20 minutes 100 kilogrammes d'un cuiret de mouton, picklé de la manière usuelle en employant 1 % d'acide sulfurique, avec 60 % d'eau et 5 % de sulfate de sodium anhydre. Puis on ajoute 5 % de la pâte produite selon le premier paragraphe du présent exemple, contenant 24,6 % de A1203 et 26,4 % de chlore et diluée avec 15 %
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d'eau (rapportés au cuiret). Après un foulage d'une heure on ajoute encore une fois la même quantité de la même pâte diluée et on foule en tout pendant 10 heures.
Puis on met le cuir sur le chevalet, pour une durée de 24 heures, on rince pendant 10 minutes, on traite encore pendant une demiheure, à 30 C., avec 200 % d'eau et 6 % de sulfate de sodium anhydre, on rince à 30 C. pendant 10 minutes et on nourrit ensuite le cuir.
Lorsqu'on emploie pour le tannage le produit obtenu par conversion à 45 C., le cuir obtenu est de bonne qualité, mais un peu moins plein.
EXEMPLE 5.
Dissoudre dans 2000 parties en poids d'eau 1000 parties en poids de chlorure d'aluminium hydraté cristallisé et faire réagir, en refroidissant, avec 245 parties en poids d'oxyde propylénique. La séparation de la chlorhydrine propylénique ainsi formée peut s'opérer de la manière indiquée à l'exemple 4 ou par distillation. On obtient un composé d'aluminium contenant 2 atomes de chlore pour 1 atome d'aluminium et sous forme d'une pâte blanche. Si on le désire, on peut le transformer dans des conditions modérées en une masse cireuse ou, après un séchage ultérieur, en une masse pulvérulente solide facilement soluble dans l'eau. On la dissout dans l'eau et on l'emploie pour le tannage, par exemple de la manière décrite à l'exemple 3.
EXEMPLE 6.
Dissoudre dans 1000 parties en poids d'eau 266,7 parties en poids de chlorure d'aluminium anhydre et 266,7 parties en poids de chlorure chromique vert et faire réagir avec 300 parties en poids d'oxyde propylénique. Après distillation de la chlorhydrine propylénique ainsi formée ou séparation opérée de la manière indiquée à l'exemple 3, on
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obtient une pâte verte dans laquelle l'aluminium et le chrome ont l'e rapport atomique d'environ 2:1 et où il ne reste qu'environ la moitié du chlore contenu dans les matières de départ. La pâte se dissout très facilement dans l'eau et se laisse transformer en poudre par séchage modéré.
On tanne 100 kilogrammes de cuiret de veau, picklé de la manière usuelle enemployant 1 % d'acide sulfurique, avec 10,9 % de la pâte obtenue selon le¯premier paragraphe du présent exemple, contenant 15,72 % de A1203., 11,79 % de Cr2O3 et 23,71 % de Cl, et avec 5 % de sulfate de sodium anhydre, dissous dans 150 % d'eau, en ajoutant cette solution au cuiret en trois fractions égales à des intervalles de 1 heure. On foule en tout pendant 10 heures, puis on met le cuir sur chevalet pour 10 heures et on neutralise l'aci- dité. au moyen de 5 % de sulfate de sodium dans 100 % d'eau à 30 C.
Après un bref rinçage à l'eau courante on nourrit le cuir, on le palissonne, on le sèche et on le corroie de la manière usuelle pour le cuir chromé. On obtient un cuir très plein et doux, de couleur claire et à coupes claires.
EXEMPLE 7.
Fouler pendant une demi-heure 100 parties en poids de cuiret de mouton non picklé, avec 50 parties en poids d'eau et 5 parties en poids de sel neutre. Puis ajouter une solution de 3 à 5 parties en poids de chlorure d'aluminium 6/12 basique dans cinq fois son poids d'eau. Après un foulage d'une heure ajouter une solution de 1,5 à 2,5 parties en poids d'acétate de sodium contenu dans cinq fois son poids d'eau.
Après un nouveau foulage d'une heure ajouter encore une fois la quantité précitée d'une solution de chlorure d'aluminium basique et après encore une-heure de foulage encore une fois la quantité précitée de solution d'acétate, et finalement fouler encore pendant 5 à 6 heures. Après avoir mis le cuir sur
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chevalet pendant 24 heures, on le rince pendant 10 minutes et on le traite pendant une heure et demie avec une solution de 5 parties en poids de sulfate de sodium anhydre contenu dans 200 parties en poids d'eau, à 30 C. Après un nouveau rinçage on nourrit le cuir et on le corroie de la manière usuelle. Le cuir est bien plein, se conserve de façon satisfaisante et peut être employé comme cuir pour ceintures.
EXEMPLE 8.
Tanner de la manière usuelle 100 parties en poids de cuiret de mouton non picklé, avec 8 à 12 parties en poids d'un chlorure d'aluminium 6/12 basique, en ajoutant 5 parties en poids de sel neutre et 200 parties en poids d'eau.
Immédiatement après le tannage, traiter le cuir pendant 2 heures dans une solution de 3 à 6 parties en poids d'acétate de sodiun dans 200 parties en poids d'eau. Ensuite le laisser reposer en magasin pendant 24 heures et le soumettre au travail ultérieur de la manière décrite à l'exemple 7.
Le cuir ainsi obtenu, bien plein et de bonne conservation, sèche après nourriture sans durcir et peut être employé comme cuir pour ceintures.
Au lieu d'acétate de sodium on peut aussi employer pour le traitement ultérieur d'autres sels ou acides parmi ceux spécifiés ci-dessus. Lorsqu'on opère le traitement ultérieur du cuir tanné selon le premier paragraphe du présent exemple pendant 2 heures avec 4 parties en poids de dichlorophtalate de sodium contenu dans 200 parties en poids d'eau, on obtient après rinçage et nourriture un cuir d'une belle couleur blanche très stable à la lumière.
On obtient un cuir particulièrement plein en exécutant le traitement ultérieur avec un mélange de parties égales de dichlorophtalate de sodiun et de tétrachlorophtalate
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de sodiun. En soumettant à un traitement ultérieur avec 4 parties en poids d'acide 5-chloro-2-oxybenzoïque et 200 parties en poids d'eau, un cuir tanné selon le premier paragraphe du présent exemple, on obtient également un cuir bien plein, qui se distingue en outre par sa grande fermeté.
EXEMPLE 9.
Remuer au tonneau, pendant 1- heure, 100 parties en poids de cuiret de mouton non picklé., avec 3 parties en poids d'un chlorure d'aluminium 6/12 basique, 3 parties en poids d'acide citrique et 5 parties en poids de sel de cuisine dans 100 parties en poids d'eau. Puis ajouter peu à peu, en une heure, 3 parties en poids de soude, de manière à porter à 4,5-4,8 la valeur du pH de la bouillie de tannage. Après un foulage de 5 heures, laisser reposer le cuir en magasin pendant environ 24 heures, le rincer et le nourrir de la manière usuelle. On obtient un cuir ouvert qui, sensiblement comme le cuir chromé, sèche sans durcir et contient l'aluminium à l'état combiné irréversible.
Au lieu d'acide citrique on peut aussi employer avec succès l'acide glycolique ou l'acide saccharique.
REVENDICATIONS ---------------------------
1.- Procédé pour préparer le cuir, caractérisé en ce qu'on tanne les cuirets au moyen de sels d'aluminium basiques, notamment au moyen de chlorures d'aluminium basiques.