Composé synthétique biépitopique
La présente invention concerne le domaine du diagnostic ou pronostic. En particulier, elle concerne un composé synthétique biépitopique utile lors de la mise en œuvre d'immunoessais.
Les immunoessais sont utilisés couramment dans les domaines d'analyses cliniques, alimentaires, pharmaceutiques et chimiques. Ainsi, ils ont pour but de déterminer la présence d'un grand nombre d'analytes, sous forme de protéines (antigènes/anticorps), de peptides, d'haptènes, comme les stéroïdes ou les vitamines, dans des échantillons susceptibles de contenir ces analytes. L'immunoessai est un test largement connu de l'Homme du Métier qui implique des réactions immuno logiques entre Panalyte à détecter et un ou des partenaire(s) de liaison à cet analyte. A titre d'exemple de tels immunoessais, on peut citer les méthodes telles qu'ELISA (Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay), ELFA (Enzyme Linked Florescent Assay) et RIA (Radio Immuno Assay) qui peuvent fonctionner selon le principe du « sandwich », ou encore selon le principe de la « compétition », et les méthodes d'immunodétection comme l'immunohistochimie, l'immunocytochimie, l'immunofluorescence, le Western-blot et le Dot-blot. Les méthodes en « compétition » sont habituellement utilisées pour des petites molécules telles que les haptènes, les méthodes « sandwich » étant utilisées pour les autres analytes.
Ces immunoessais pratiqués notamment dans les laboratoires d'analyses biologiques nécessitent la fourniture par le fabricant, en plus des réactifs nécessaires au test, tels que les partenaires de liaison, les agents de révélation ou encore les solutions de dilution, d'un contrôle positif du test qui, mis en œuvre dans des conditions analogues à celles du test de l'échantillon à étudier, souvent de manière simultanée, servira à valider le bon déroulement de l'immunoessai. Si le contrôle positif est bien retrouvé positif, le résultat du test est valide et peut être interprété. Si le contrôle positif n'est pas retrouvé positif, cela indique que la mise en œuvre de l'immunoessai ne s'est pas déroulée de manière conforme aux attentes. Il convient alors de ne pas interpréter le résultat du test qui est invalide et de recommencer l'analyse.
Quant à la quantification d'un analyte par immunoessai dans un échantillon biologique susceptible de contenir ledit analyte, elle nécessite en plus des réactifs
nécessaires au test et du contrôle positif sus-cités, l'utilisation d'une courbe étalon. Celle-ci est obtenue i) en mesurant le signal généré par des étalons, également appelés standards ou encore calibrateurs, qui correspondent à des quantités ou concentrations croissantes et connues de l'analyte ou d'un composé ayant la même réactivité antigénique que l'analyte dans l'immunoessai utilisé, ii) puis en traçant la courbe donnant le signal en fonction de la quantité ou de la concentration. Très souvent, il est d'usage de trouver un modèle mathématique qui représente de la manière la plus fidèle possible cette relation entre le signal et la quantité ou la concentration, afin de pouvoir calculer facilement les résultats d'un immunoessai quantitatif.
Pour ce faire, les solutions contrôles ou étalons doivent mimer l'analyte recherché et être reconnues de la même façon par les partenaires de liaison utilisés dans l'immunoessai. Ainsi, si la méthode de l'immunoessai est une méthode sandwich, les solutions contrôles ou étalons doivent comprendre un composé qui possède les deux épitopes de reconnaissance des deux partenaires de liaison utilisés. On parle alors de composé biépitopique.
Il n'est pas exclu que les deux épitopes d'un composé biépitopique soient identiques. Lorsque l'analyte à détecter ou quantifier est multimérique, au moins dimérique, il est possible d'utiliser le même partenaire de liaison en capture et en détection de l'immunoessai sandwich. Dans ce cas, le composé biépitopique contiendra deux fois le même épitope.
Les solutions contrôles ou étalons habituellement utilisées dans les tests d'immunoessai peuvent être d'origine humaine ou animale et contenir l'analyte en tant que tel à l'état naturel. Ces solutions sont préparées à partir de lyophilisât, et congelées en doses unitaires et conservées à -20°C ou -80°C. Une telle conservation n'est pas adaptée à une pratique fluide de laboratoire. De plus, pour pouvoir être utilisées, ces solutions contrôles ou étalons lyophilisées ont besoin d'être remises en solution. Or dans le cadre d'immunoessai, la mise en œuvre du test doit être rapide et cette remise en solution a pour conséquence une perte de temps. De plus, le fait d'effectuer cette remise en solution peut entraîner une erreur de mesure due à un biais dû à la dilution. Les solutions contrôles ou étalons prêtes à l'emploi, conservées sous forme liquide à + 2/8°C, sont donc particulièrement recommandées, et ce pour des raisons de
commodité évidentes. Néanmoins, pour être représentatives des conditions réelles du dosage, ces solutions contrôles ou étalons prêtes à l'emploi ne contiennent que des faibles concentrations de l'analyte, par exemple de l'ordre du pg/mL, du ng/mL ou du μg/mL, en fonction de la gamme de mesure de l'analyte concerné, ce qui a pour conséquence d'affecter leur stabilité à une température de + 2/8°C. Par conséquent, pour remédier à cet inconvénient, des étalons synthétiques ont été utilisés.
La demande de brevet européen EP 0 650 053 A décrit des étalons synthétiques contenant des sites actifs pour un ou plusieurs récepteurs, reliés entre eux par une structure arborescente. Cette demande décrit plus spécialement des étalons synthétiques de la troponine T. Néanmoins ces étalons présentent une durée de stabilité en solution n'excédant pas 3 semaines à 4°C.
La demande de brevet W098/24816, quant à elle, propose des composés synthétiques biépitopiques utilisables comme étalon dans les immunoessais en « sandwich », pour le dosage de la troponine I, stables pendant plusieurs mois. Les composés décrits, de formule Σ-Ε1-^-Ε2-Ψ, comprennent deux séquences peptidiques El et E2 comprenant un épitope minimum de la troponine I, chacun de ces épitopes étant lié entre eux par un groupe de liaison ^ (linker) qui peut être un peptide central comprenant de 1 à 40 acides aminés. Chaque épitope peut également comprendre à son extrémité une séquence peptidique de 1 à 10 acides aminés (∑ et Ψ). Néanmoins la solution proposée dans cette demande de brevet a pour inconvénient que les composés biépitopiques décrits, pour être suffisamment immunoréactifs avec les partenaires de liaison utilisés dans l'immunoessai, doivent posséder un nombre non négligeable d'acides aminés, de sorte que leur synthèse n'est pas aisée. De plus, de par leur nature uniquement peptidique, une grande quantité de composé est nécessaire dans la solution contrôle ou étalon pour avoir une immunoréactivité optimale avec les partenaires de liaison utilisés dans l'immunoessai, ce qui représente un coût non négligeable pour le fabricant de trousses contenant ce contrôle ou cet étalon et donc pour le laboratoire utilisateur de la trousse ainsi produite.
Le brevet US 6,114,180, propose quant à lui un composé synthétique utilisable comme contrôle ou étalon dans les immunoessais comprenant deux épitopes de la troponine I reliés entre eux par une molécule support, telle que la BSA, dans le but
d'augmenter sa solubilité et/ou sa stabilité en solution. Toutefois la construction particulière de ce composé, rend sa production difficile et pose la question de l'équimolarité entre les deux épitopes reliés à la molécule support.
La Demanderesse a mis en évidence de façon surprenante un composé synthétique à utiliser dans les immunoessais en « sandwich » palliant les inconvénients décrits dans l'art antérieur. En effet, sa synthèse est facile et simplifiée, il est stable à + 2/8°C et à faible concentration, il est soluble et il présente une excellente immunoréactivité avec les partenaires de liaison utilisés dans l'immunoessai. De plus, il n'est pas nécessaire d'en utiliser une grande quantité, si le composé est présent dans la solution contrôle ou étalon, pour avoir une immunoréactivité optimale avec les partenaires de liaison utilisés dans l'immunoessai. Enfin, la construction du composé selon l'invention garantit l'équimolarité des deux épitopes. à certaines
Ainsi, la présente invention a pour premier objet un composé biépitopique de formule (I) :
E1 - X - Z - Y - E2
Molécule support (I) dans laquelle :
El et E2, identiques ou différents, représentent chacun indépendamment une séquence peptidique comprenant au moins un épitope d'un analyte,
X et Y, identiques ou différents, représentent chacun indépendamment un bras de liaison,
la molécule support est soluble et
Z représente un dérivé d'acide aminé porteur d'une fonction thiol avant sa liaison avec la molécule support .
Un autre objet de l'invention concerne une composition contenant un composé de formule I en solution dans l'eau, dans un tampon ou dans un fluide biologique.
Encore un autre objet concerne l'utilisation d'un tel composé biépitopique ou d'une telle composition contenant ce composé en tant que contrôle ou étalon ou ajusteur dans un immunoessai.
Encore un autre objet de l'invention concerne les procédés d'immunoessai utilisant en tant que contrôle et/ou étalon ou ajusteur un composé biépitopique de formule I ou une composition contenant ce composé.
Enfin, le dernier objet de la présente invention est une trousse pour la mise en œuvre d'un immunoessai comprenant un composé biépitopique de formule (I) ou une composition contenant un tel composé.
La Demanderesse a donc mis au point contre toute attente un composé synthétique biépitopique qui permet de remédier à tous les inconvénients de l'état de la technique cités précédemment. Le composé de l'invention présente la formule (I) suivante :
E1 - X - Z - Y - E2
Molécule support (I) dans laquelle :
El et E2, identiques ou différents, représentent chacun indépendamment une séquence peptidique comprenant au moins un épitope d'un analyte;
X et Y, identiques ou différents, représentent chacun indépendamment un bras de liaison,
la molécule support est soluble et
Z représente un dérivé d'acide aminé porteur d'une fonction thiol avant sa liaison avec la molécule support.
Le composé de l'invention est donc un composé biépitopique. Par composé biépitopique, on entend un composé qui comprend deux épitopes d'un même analyte afin de mimer la reconnaissance antigénique en immunoessai sandwich dudit analyte. Bien entendu, en aucun cas, le composé biépitopique synthétique ne consiste en la même séquence que l'analyte qu'il mime. Ce composé synthétique ne correspond donc pas à un enchaînement d'acides aminés existant dans la nature, par exemple une protéine ou un fragment de protéine. On appellera le composé de l'invention, de façon évidente et équivalente dans toute la demande, composé biépitopique, composé biépitopique non naturel, composé biépitopique synthétique ou composé biépitopique synthétique non naturel.
Le préfixe « immuno » dans le terme « immunoessai », par exemple, n'est pas à considérer dans la présente demande comme indiquant strictement que le partenaire de liaison est nécessairement un partenaire d'origine immunologique, tel qu'un anticorps ou un fragment d'anticorps. En effet, comme cela est bien connu de l'Homme du Métier, ce terme est plus largement utilisé pour désigner aussi des tests et procédés dans lesquels le partenaire de liaison n'est pas un partenaire d'origine/de nature immunologique mais consiste, par exemple, en un récepteur de l'analyte que l'on souhaite détecter et/ou quantifier. Quelle que soit son origine ou sa nature, le partenaire de liaison concerné devrait être capable de se lier à l'analyte recherché, de préférence de manière spécifique. Ainsi, il est connu de parler du dosage ELISA pour des dosages qui utilisent des partenaires de liaison non immunologiques stricto sensu, appelés plus largement en anglais « ligand binding assay », que l'on pourrait traduire en langue française par « dosage utilisant la liaison à un ligand », alors que le terme « immuno » est inclus dans l'intitulé in extenso correspondant à l'acronyme ELISA. Dans un souci de clarté et d'uniformité, le terme « immuno » est employé dans la présente demande pour désigner toute analyse biologique utilisant au moins un partenaire de liaison adapté pour se lier à l'analyte recherché et détecter et/ou quantifier ce dernier, de préférence de manière spécifique, même quand ledit partenaire de liaison n'est pas de nature ou d'origine immunologique au sens strict.
Les immunoessais de type sandwich (ou plus simplement «immunoessai sandwich ») utilisent un premier partenaire de liaison, dit « partenaire de liaison de capture », pour lier, de manière spécifique, l'analyte recherché, et un deuxième partenaire de liaison, dit « partenaire de liaison de détection », marqué et également destiné à se lier de manière spécifique avec l'analyte recherché, révélant ainsi la liaison entre le partenaire de liaison de capture et l'analyte, et donc la présence de l'analyte. En d'autres termes, l'analyte recherché se trouve pris « en sandwich » entre lesdits premier et deuxième partenaires de liaison, le premier partenaire de liaison (« de capture ») étant généralement présent en excès par rapport à l'analyte recherché. Le partenaire de liaison de capture peut, par exemple, être immobilisé sur un support solide (par liaison covalente, adsorption ou toute autre méthode appropriée).
Un épitope, aussi appelé déterminant antigénique, est la plus petite partie d'un antigène qui peut être reconnue par un paratope qui est la partie variable d'un anticorps. La structure de l'épitope est complémentaire avec le paratope de l'anticorps. La structure mise en jeu peut-être la structure primaire, dans le cas d'un épitope linéaire, également appelé épitope séquentiel, ou la structure tertiaire dans le cas d'un épitope conformationnel, également appelé épitope discontinu.
La séquence d'un épitope linéaire peut comporter des modifications dites conservatrices qui ne changent pas signifîcativement la liaison entre l'épitope et l'anticorps d'un point de vue de la spécificité.
Un mimotope est une macromolécule, un peptide souvent, qui imite la structure tridimensionnelle d'un épitope donné. Un anticorps qui reconnaît ledit épitope est également capable de reconnaître et de se fixer sur le mimotope qui imite cet épitope. Dans le cas des antigènes de nature protéique, des mimotopes peptidiques, donc linéaires, sont souvent utilisés pour mimer des épitopes conformationnels. Selon l'invention, les épitopes conformationnels peuvent être remplacés par des mimotopes. Les mimotopes sont également inclus dans la portée de la présente demande en remplaçant le terme épitope.
Lorsque l'antigène est de nature protéique, comme c'est souvent le cas, les épitopes linéaires et les mimotopes correspondent à une séquence peptidique de longueur variable. Dans le cas des épitopes linéaires, il convient de distinguer les notions d'épitope minimal et d'épitope optimal. L'épitope minimal correspond à la séquence peptidique de plus petite taille reconnue de manière spécifique par l'anticorps correspondant. Lorsqu'un acide aminé de l'extrémité N-terminale ou de l'extrémité C- terminale de ladite séquence peptidique est délété, la fixation de l'anticorps n'est plus possible, la reconnaissance est perdue. Un épitope minimal peut contenir de 3 à 20 acides aminés, plus souvent de 4 à 8 acides aminés.
L'épitope optimal correspond à la séquence peptidique reconnue de manière spécifique qui a la meilleure réactivité possible par l'anticorps correspondant (le signal le plus intense). Il s'agit très souvent de séquences peptidiques de 6 à 30 acides aminés de longueur. L'épitope optimal comprend en règle générale l'épitope minimal. Dans de rares cas, l'épitope optimal et l'épitope minimal peuvent être confondus.
Le composé de l'invention est tel qu'il contient deux séquences peptidiques El et E2 comprenant au moins un épitope d'un analyte. Par séquence peptidique comprenant au moins un épitope d'un analyte, on entend que la séquence peptidique est constituée au moins des acides aminés de F épitope minimal. Selon un mode de réalisation de l'invention, la séquence peptidique est constituée d'au plus des acides aminés de F épitope optimal. Bien entendu, l'Homme du Métier sait qu'il est également possible d'ajouter 1, 2, 3, 4 ou 5 acides aminés supplémentaires d'un côté de l'épitope optimal ou des deux côtés sans trop affecter la reconnaissance antigénique. De tels acides aminés supplémentaires sont également inclus dans la définition.
Les acides aminés de ces séquences peptidiques peuvent être les acides aminés naturellement retrouvés dans la séquence de F analyte ou bien des acides aminés analogues. Par acides aminés analogues, on entend deux acides aminés dont la substitution est une substitution conservatrice en nature, c'est-à-dire prenant place dans une famille d'acides aminés. Spécifiquement, les acides aminés sont généralement divisés en 4 familles, à savoir (1) les acides aminés acides tels que l'aspartate et le glutamate, (2) les acides aminés basiques tels que la lysine, l'arginine et l'histidine, (3) les acides aminés non polaires tels que l'alanine, la leucine, l'isoleucine, la proline, la phénylalanine, la méthionine et le tryptophane et (4) les acides aminés non chargés polaires tels que la glycine, l'asparagine, la glutamine, la cystéine, la sérine, la thréonine et la tyrosine. La phénylalanine, le tryptophane et la tyrosine sont parfois classés en acides aminés aromatiques. Par exemple, on peut prédire de façon raisonnable qu'un remplacement isolé de leucine par de l'isoleucine ou de la valine, d'un aspartate par un glutamate, d'une thréonine par une sérine, ou un remplacement conservateur similaire d'un acide aminé par un autre acide aminé ayant un rapport structurel, n'aura pas d'effet majeur sur l'activité biologique ou l'antigénicité. L'Homme du Métier déterminera facilement l'acide aminé qui peut tolérer un changement par référence aux plots Hopp/Woods et Kyte-Doolite, bien connus dans la technique. Selon un mode de réalisation, les acides aminés de la séquence peptidique sont les acides aminés naturellement retrouvés dans l'analyte. Selon un autre mode de réalisation, la séquence peptidique El ou la séquence peptidique E2 ou encore les deux
sont des mimotopes et par conséquent les acides aminés de la séquence peptidique sont majoritairement différents des acides aminés naturellement retrouvés dans l'analyte.
Le terme analyte désigne une substance d'origine biologique, contenue dans un échantillon, détectée, identifiée et/ou quantifiée par une analyse. Il doit être compris, au sens large, comme désignant une substance chimique, biologique ou biochimique qui fait l'objet d'une ou plusieurs analyses. A titre d'exemple d'analytes, on peut citer une protéine ou un peptide.
L'analyte sera représentatif d'un état pathologique ou de la présence d'un microorganisme dans un milieu. Par état pathologique, on entend tout état de santé altéré d'un patient, dû à des maladies causées par de nombreux facteurs tels que les facteurs environnementaux (infectieux), génétiques et/ou biologiques. A titre d'exemples de maladies, on peut citer les maladies infectieuses, dues à des microorganismes tels que virus, bactéries, parasites (hépatites, sepsis, etc.), les maladies autoimmunes, les maladies neurodégénératives, les cancers (sein, prostate, colon, etc.), les maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, etc.), etc. Les analytes sont alors associés aux diverses maladies. A titre d'exemple d' analyte, on peut citer la Troponine I cardiaque utile en tant qu'analyte pour l'infarctus du myocarde et la proDefensine-A6 en tant qu'analyte du cancer du côlon. Ces analytes seront décrits plus en détails par la suite. Selon un mode de réalisation, El et E2 sont des séquences peptidiques comprenant au moins un épitope de la troponine I cardiaque ou de la proDéfensine-A6.
Le radical central Z est un dérivé d'acide aminé porteur d'une fonction thiol avant sa liaison avec la molécule support. Par dérivé d'acide aminé, on entend toute molécule formant deux liaisons peptidiques -CO-NH- avec les bras de liaison X et Y auxquels elle est liée. Pour ce faire, l'acide aminé correspondant comporte, avant liaison avec les bras de liaison X ou Y, un groupement réactif -NH2 et un groupement réactif -COOH. Après liaison aux bras de liaison X et Y, le dérivé d'acide aminé comporte donc un groupement -NH- et un groupement -CO-. L'acide aminé correspondant comporte également une fonction thiol (-SH) avant sa liaison avec la molécule support. Des exemples de tels radicaux Z comprennent les dérivés de cystéine, d'homocystéine et de pénicillamine. Les acides aminés correspondants, utilisés pour
former ces dérivés, sont bien entendu la cystéine, l'homocystéine et la pénicillamine, lesquelles sont des acides aminés connus de l'Homme du Métier.
Les deux bras de liaison X et Y du composé de l'invention sont identiques ou différents l'un par rapport à l'autre. Les bras de liaison sont caractérisés par leur capacité à former chacun deux liaisons peptidiques -CO-NH-, d'une part avec El ou E2, et d'autre part avec le radical Z central. Les bras de liaison X et Y sont alors des dérivés d'acides aminés comportant un groupement -NH- et un groupement -CO-. Pour ce faire, les composés utilisés pour former les bras de liaison comportent, avant liaison avec les séquences peptidiques El ou E2, un groupement réactif -NH2 et un groupement réactif -COOH. Bien entendu, les bras de liaison peuvent comprendre d'autres groupements, par exemple latéraux, lesquels ne sont pas réactifs en tant que tels ou ne sont pas réactifs car ils sont protégés par des groupements protecteurs connus de l'Homme du Métier par exemple des groupements trityle, t-butyle, t-butyle-éther benzyle ou benzylester. Les bras de liaison peuvent être obtenus à partir d'un ou plusieurs composés présentant chacun un groupement réactif -COOH et un groupement réactif -NH2 avant leur engagement dans le composé biépitopique de l'invention. On appellera ces composés « monomères utiles pour former les bras de liaison ».
Les monomères utiles pour former les bras de liaisons peuvent être des acides α-aminés protéinogènes, nécessaires à la synthèse de protéines biologiques, lesquels sont connus de l'Homme du Métier. Ces acides α-aminés protéinogènes peuvent être codés génétiquement ; dans ce cas, ils sont au nombre de 22. Les 20 acides a-aminés protéinogènes universellement distribués chez tous les êtres vivants sont : L-Alanine, L-Arginine, L-Asparagine, L-Aspartate, L-Cystéine, L-Glutamate, L-Glutamine, L- Glycine, L-Histidine, L-Isoleucine, L-Leucine, L-Lysine, L-Méthionine, L- Phénylalanine, L-Proline, L-Sérine, L-Thréonine, L-Tryptophane, L-Thyrosine et L- Valine. Les 2 autres acides aminés protéinogènes sont beaucoup plus rares : la L- Pyrrolysine ne se rencontre que chez certaines archées méthanogènes et la L- Sélénocystéine n'est présente que dans quelques enzymes de la famille des oxydoréductases.
Outre ces 22 acides aminés codés génétiquement, il existe plusieurs dizaines d'autres acides aminés biologiques qui peuvent être obtenus à partir des précédents par
modifications enzymatiques, comme par exemple la L-Citrulline, l'Acide L- pyroglutamique, la L-Ornithine, la L-3,4-dihydroxyphénylalanine, l'acide γ- amino butyrique et l'acide domoïque.
Les monomères utiles pour former les bras de liaison peuvent également être des pseudo acides aminés, appelés aussi acides aminés artificiels, c'est-à-dire des acides aminés non biologiques. Dans ce cas, la seule condition est que le composé comprenne deux fonctions libres, -COOH et -NH2.
Selon un mode de réalisation particulier de l'invention, les bras de liaison X et Y, identiques ou différents, comprennent chacun un ou plusieurs dérivés d'acides aminés (tels que acides α-aminés protéinogènes, et /ou acides aminés biologiques et/ou pseudo acides aminés). Les bras de liaison peuvent être préparés à partir de un à six acides aminés, de préférence de un à quatre acides aminés. Par exemple, les bras de liaison peuvent avoir la séquence GGGS, ou la séquence SGGG, ou la séquence GSGSGS ou encore la séquence SGSGSG.
Selon un mode de réalisation de l'invention, X et Y dans la formule (I), c'est-à- dire après formation des liaisons peptidiques avec E1/E2/Z, présente un ou plusieurs dérivés de monomères de formule (II) suivante :
-NH-R-CO- (II)
dans laquelle R est un radical constitué d'un ou plusieurs groupements choisis indépendamment parmi les groupements (-C(R')H-C(R")H, (-C(R')H-C(R")H-0-), (-C(R')H-) et (-C(R')H-O-), R' et R" étant choisis indépendamment parmi l'hydrogène, le groupement hydroxyle et les groupements alkyle en C1 -C5. Selon un mode de réalisation, R est constitué d'un ou plusieurs groupements choisis indépendamment parmi (-CH2-CH2-0-), (-CH2-0-) et (-CH2-). Selon un mode de réalisation particulier, le radical R peut comprendre de un à six groupements (-CH2-CH2-0-), de préférence de un à quatre groupement (-CH2-CH2-0-). A titre d'exemples non limitatifs de radical R, on peut citer le pentaoxaoctadécanoyle, le tétraoxapentadécanoyle, le trioxadodécanoyle, le trioxatridécanoyle, le dioxaoctanoyle, l'oxapentoyle et l'héxaoxahénéicosanoyle et leurs dérivés. A titre d'exemple de composé utile pour donner un dérivé de monomère de formule (II), on peut citer l'acide 8-amino-3,6- dioxaoctanoïque (No CAS : 134978-97-5), lequel est un pseudo acide aminé connu. Par
exemple, les bras de liaison peuvent être un dimère ou un trimère de l'acide 8-amino- 3,6-dioxaoctanoïque, (Ado)2 ou (Ado)3.
A titre d'autre exemple de groupements du radical R, on peut citer les dérivés d'acides aminés biologiques cités ci-dessus, sous forme de résidu, c'est-à-dire sans leur groupement -COOH et -NH2 mais comportant un groupement -NH- et un groupement -CO-. Ainsi par exemple, si le composé formant le bras de liaison est la leucine, de formule (CH3)2CH-CH2-CH(NH2)-COOH, alors R du composé de formule (II) sera
ÇHÎCHS £ CH
Chaque bras de liaison a, entre les groupements -CO ou -NH des deux extrémités, une taille comprise entre 10 et 60 Â, de préférence entre 20 et 30 Â, ce qui constitue un mode de réalisation particulier de l'invention.
Comme les monomères utiles pour former les bras de liaison X et Y ont des groupements réactifs -COOH et -NH2 avant leur engagement dans le composé biépitopique de l'invention et permettent la formation de liaisons peptidiques, l'enchaînement E1-X-Z-Y-E2 peut être considéré comme un peptide, appelé ci-après peptide biépitopique, de sorte qu'il peut être produit par synthèse peptidique, ce qui a pour avantage
une synthèse facile, rapide, standardisée, reproductible et simplifiée, la production d'un composé équimolaire par rapport à El et E2.
Le peptide biépitopique est obtenu selon les procédures bien connues de l'Homme du Métier telle que la synthèse peptidique en phase solide décrite par Merrifïeld, 1963. Les améliorations de cette technique ont été revues et discutées par Fields et Noble, 1990. Une telle synthèse utilise une phase solide sur laquelle est fixé le premier acide aminé C-terminal. Dans ce cadre, chaque groupement -NH2 du nouvel acide aminé, ajouté pour former le peptide, est protégé par un groupement protecteur de type Fmoc (9-fluoréméthyloxycarbonyle) ou Boc (t-butoxycarbonyle), pour favoriser la
réaction entre le groupement -NH2 présenté par la phase solide et le groupement - COOH du nouvel acide aminé ajouté, comme bien connu de l'Homme du Métier.
Selon l'invention, la longueur du peptide biépitopique n'excède pas une longueur correspondant à 100 acides aminés, de préférence elle n'excède pas une longueur correspondant de 20 à 30 acides aminés et plus préférentiellement elle n'excède pas une longueur correspondant de 25 à 27 acides aminés.
Le peptide biépitopique est lié, via le radical Z, à une molécule support. La molécule support a pour rôle la stabilisation du composé biépitopique et permet de rendre les séquences peptidiques El et E2, comprenant au moins un épitope de l'analyte dudit composé biépitopique, plus disponibles, et ce tout en conservant l'équimolarité entre El et E2.
On entend par molécule support toute molécule soluble qui peut être couplée à un peptide. A titre de molécule soluble, on peut citer les protéines telles que l'Albumine Sérique Bovine, Pimmunoglobuline G et la thyroglobuline, et les polymères telles que les polylysines. Selon un mode de réalisation, la molécule support est une protéine dont le poids moléculaire est compris entre 20kDa et 700kDa, de préférence entre 60kDa et 250kDa.
Les polylysines sont des polymères connus de l'Homme du Métier. Elles sont disponibles par exemple chez Sigma-Aldrich.
L'Albumine Sérique Bovine et la thyroglobuline sont connues de l'Homme du Métier. Pour Pimmunoglobuline G, il convient de la choisir pour qu'elle ne provienne ni de l'espèce utilisée pour obtenir les anticorps de l'immunoessai, ni de l'espèce d'où provient l'échantillon à analyser, afin d'éviter les problèmes d'interférences. On peut citer à titre d'exemple, les immunoglobulines G de lapin, de souris, de cheval, de chèvre, de cochon... (liste non exhaustive).
Selon un mode de réalisation, la molécule support est lAlbumine Sérique Bovine.
Selon un autre mode de réalisation, la molécule support est une immunoglobuline G de lapin dans un immunoessai dont les anticorps proviennent de la souris et dont l'échantillon à analyser provient de l'Homme.
Le couplage entre le peptide biépitopique et la molécule support de nature protéique au niveau du radical Z peut se faire par covalence, selon des méthodes bien connues de l'Homme du Métier. Le groupement sulfhydrile (-SH) présent dans la chaîne latérale du radical Z est réactif vis-à-vis des groupements maléimides, haloacétyles et disulfures de pyridyle. Ainsi, dans une première étape, il convient d'activer la molécule support, par réaction avec un excès molaire d'un agent de réticulation (crosslinker en anglais) qui va être capable de réagir au niveau des groupements aminés (-NH2) accessibles de la molécule support et d'introduire ainsi à la surface de la molécule support des groupements réactifs choisis parmi les maléimides ou les haloacétyles. Ces groupements sont préférés car ils permettent d'obtenir un couplage par une liaison thioéther qui est stable. Parmi les agents de réticulation qui permettent d'introduire des groupements maléimides, on peut citer de manière non exhaustive, le N-(8-Maléimidocaproyloxy)succinimide ester, le m- Maléimidobenzoyl-N-hydroxysuccinimide ester, le succinimidyl 4-(N- maléimidométhyl)cyclohexane-l-carboxylate ou encore le sulfo succinimidyl 4-(N- maléimidomethyl) cyclohexane-l-carboxylate. Parmi les agents de réticulation qui permettent d'introduire des groupements haloacétyles, on peut citer de manière non exhaustive, le N-succinimidyl(4-iodoacétyl)aminobenzoate et le sulfosuccinimidyl(4- iodo-acétyl)aminobenzoate. Ensuite, la molécule support activée est purifiée par dessalage, par exemple par chromatographie gel filtration, ou encore par dialyse, afin d'éliminer l'excès de l'agent de réticulation et les sous-produits. Finalement, la molécule support activée est mise en présence du peptide biépitopique comprenant le radical Z en position relativement centrale. Les groupements maléimides ou haloacétyles réagissent avec le groupement sulfhydrile (-SH) du radical Z du peptide biépitopique pour former une liaison covalente thioéther, stable. Il convient d'effectuer la réaction entre les groupements maléimides et sulfhydriles dans des conditions proches du pH neutre (pH 6,5 à 7,5) et d'exclure les thiols étrangers, par exemple la plupart des agents réducteurs, de la composition du tampon réactionnel afin d'éviter la compétition pour les sites de couplage. Il convient d'effectuer la réaction entre les groupements haloacétyles et sulfhydriles à pH 7,2 à 9. Pour limiter la génération d'iode libre qui est susceptible de réagir avec la tyrosine, l'histidine et le tryptophane, il est
préférable de réaliser la réaction dans l'obscurité. De tels procédés, connus de l'Homme du Métier, sont décrits par exemple dans « Chemistry of Protein Conjugation and Cross-linking » de Shan S. Wong, CRC Press Inc., Boca Raton, Florida, Etats-Unis, 1991.
Afin de favoriser le couplage du peptide biépitopique sur le radical Z, si les bras de liaison X/Y et/ou les séquences peptidiques E1/E2 contiennent des dérivés d'acides aminés portant une fonction thiol, il convient d'utiliser, pour la formation dudit peptide, des dérivés d'acides aminés protégés au niveau de cette fonction thiol par un groupement protecteur stable durant les étapes de synthèse dudit peptide ainsi que durant l'étape de couplage avec la molécule support. Ainsi, seul l'acide aminé utilisé pour donner le radical Z portera une fonction thiol réactive. Pour éviter une telle étape de protection des fonctions thiols des bras X/Y et/ou des séquences peptidiques E1/E2, il convient que ni X, ni Y, ni El et ni E2 ne contienne un dérivé d'acide aminé portant une fonction thiol, ce qui constitue un mode de réalisation particulier de l'invention.
Les acides aminés protégés au niveau de leur fonction thiol sont disponibles par exemple chez NOVABIOCHEM®.
Après couplage du peptide biépitopique avec la molécule support, les fonctions thiol seront ou non déprotégés selon des techniques connues de l'Homme du Métier. On peut citer comme groupement protecteur le groupement t-butylthio qui est facilement éliminé en milieu aqueux (bicarbonate d'ammonium 0.1 M) en présence de DTT (dithiothréitol). Lorsque seuls les bras de couplage X/Y contiendront des dérivés d'acides aminés portant une fonction thiol, une telle déprotection ne sera pas nécessaire et sera déconseillée. Lorsque les séquences peptidiques E1/E2 contiendront des dérivés d'acides aminés portant une fonction thiol, une telle déprotection sera nécessaire si cela affecte la reconnaissance épitopique.
Il est également possible que les bras de couplage et/ou les séquences peptidiques ne contiennent aucun dérivé d'acide aminé portant une fonction thiol. Ainsi le composé biépitopique de l'invention comprend un ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
le bras de liaison X ne comporte pas de dérivé d'acide aminé portant une fonction thiol,
le bras de liaison Y ne comporte pas de dérivé d'acide aminé portant une fonction thiol,
la séquence peptidique El ne comporte pas de dérivé d'acide aminé portant une fonction thiol, et
la séquence peptidique E2 ne comporte pas de dérivé d'acide aminé portant une fonction thiol.
Selon un mode de réalisation particulier, les séquences peptidiques El et E2 ne comportent aucun dérivé d'acide aminé portant une fonction thiol. Selon encore un autre mode de réalisation, aucun des éléments parmi X, Y, El et E2 ne comporte de dérivé d'acide aminé portant une fonction thiol.
Le composé de l'invention, pour sa mise en œuvre dans un immunoessai, peut être contenu dans une composition, laquelle comprend ou contient ledit composé de formule (I) en solution dans l'eau, dans un tampon ou dans un fluide biologique, ce qui constitue un autre objet de l'invention.
Une composition contenant le composé biépitopique de formule (I) en solution dans l'eau est une solution liquide et limpide obtenue par dissolution complète dudit composé et dont le solvant majoritaire est l'eau, représentant au moins 50% en volume par rapport au volume total de la solution. La quantité de solvant est bien entendu fonction de Panalyte concerné et sera déterminée facilement par l'Homme du Métier.
Le composé de formule (I) peut également être en solution dans un tampon. Les tampons à utiliser sont largement connus de l'Homme du Métier et sont fonction de l'analyte concerné. A titre d'exemple de tampons, on peut citer des tampons tels que les tampons PBS, HEPES et TRIS-HC1.
Lorsque la composition contient un fluide biologique, celui-ci peut correspondre à l'échantillon que l'on voudra tester. A titre d'exemples, on peut citer le sang total ou ses dérivés, par exemple sérum ou plasma, les urines, la salive et les épanchements.
La quantité de composé de formule (I) dans la composition de l'invention dépend de l'analyte concerné et de la gamme de mesure correspondante. Elle sera facilement déterminée par l'Homme du Métier. Ainsi, elle peut être de l'ordre du pg/mL, du ng/mL ou du μg/mL.
Les mêmes caractéristiques et préférences décrites précédemment, notamment quant au choix de El, E2, X, Y, Z, molécule support et analyte s'appliquent également aux compositions de l'invention.
Bien entendu, les compositions de l'invention peuvent comprendre d'autres composés, tels que des sels, protéines de charge comme la BSA ou des polymères synthétiques type dextran ou polyéthylène glycol, détergents, bien connus de l'Homme du Métier.
Comme indiqué précédemment, les composés et les compositions de l'invention sont particulièrement avantageux car ils sont synthétisés facilement, sont stables à + 2/8°C et sont solubles dans les conditions d'un immunoessai. Par ailleurs, les composés de l'invention possèdent contre toute attente une immunoréactivité aux partenaires de liaison utilisés dans l'immunoessai particulièrement élevée, c'est-à-dire que les partenaires de liaison les reconnaissent particulièrement bien, de sorte que, si on veut les utiliser en tant que contrôle, étalon et/ou ajusteur, ils peuvent être contenus dans les solutions contrôle, étalon et ajusteur en faible quantité, tout en étant stables dans les conditions d'immunoessai.
Ainsi, un autre objet de l'invention concerne l'utilisation d'un tel composé biépitopique ou d'une telle composition contenant ce composé en tant que contrôle ou étalon ou ajusteur dans un immunoessai.
Par utilisation en tant que contrôle du composé de formule (I) ou la composition contenant ce composé, on entend son utilisation pour, entres autres, vérifier que l'immunoessai fonctionne selon les attentes (également appelé témoin ou contrôle positif) et que la détection de Panalyte dans l'échantillon de test n'est pas faussement négative.
Par utilisation en tant qu'étalon du composé de formule (I) ou la composition contenant ce composé, on entend son utilisation pour l'établissement d'une gamme étalon. L'établissement de la gamme étalon, étape nécessaire pour pouvoir effectuer une quantification d'un analyte, est une étape largement connue de l'Homme du Métier comme décrit précédemment. Il consiste à mesurer le signal généré par des quantités ou concentrations croissantes et connues de l'analyte, à tracer la courbe donnant le signal en fonction de la quantité ou de la concentration et à trouver un modèle mathématique
qui représente de la manière la plus fidèle possible cette relation. Pour ce faire, plusieurs compositions aqueuses de l'invention sont utilisées, chacune contenant une concentration différente en analyte. Le modèle mathématique sera utilisé pour déterminer par extrapolation les quantités ou concentrations d' analyte inconnues contenues dans l'échantillon à tester.
Par utilisation en tant qu'ajusteur, également appelé calibrateur, du composé de formule (I) ou la composition contenant ce composé, lequel est un étalon particulier, on entend son utilisation pour ajuster la mesure de l'immunoessai de l'analyte. Dans ce cas, la concentration en analyte est fixe et connue. Le signal généré lors de l'utilisation dans l'immunoessai par l'ajusteur est également connu. L'ajusteur sert à vérifier que la mesure (signal) produite lors de la mise en œuvre de l'immunoessai correspond bien à la valeur attendue. Si ce n'est pas le cas, l'ajusteur sert à mesurer la dérive qui pourra le cas échéant être corrigée mathématiquement ou par une intervention physique sur l'instrument de mesure (ajustement). Par commodité, le terme étalon comprendra dans la présente demande le terme ajusteur.
Comme indiqué précédemment, l'analyte est toute substance d'origine biologique, chimique ou biochimique contenue dans un échantillon, détectée, identifiée et/ou quantifiée par une analyse.
Selon un premier mode de réalisation, l'analyte est la troponine I cardiaque et le composé de formule (I) ou une composition le contenant sont utilisés comme contrôle, étalon ou ajusteur dans un immunoessai de la troponine I cardiaque.
Il est connu que la troponine est un complexe protéique myofïbrillaire, constitué de trois protéines, les troponines I, T et C. Ce complexe protéique permet de contribuer à la régulation de la contraction du muscle par l'ion Ca2+, en interagissant avec la myosine et l'actine.
La troponine I cardiaque (N° accession Uniprot PI 9429) est la sous-unité de la troponine responsable de l'inhibition de la liaison entre la myosine et l'actine.
Les épitopes et mimotopes de la Troponine I cardiaque sont connus de l'Homme du Métier. Dans un mode particulier de l'invention, les séquences peptidiques El et E2 sont choisies parmi les séquences suivantes :
Séquence 1 : ATEPHAKK
Séquence 2 : AGLGFAELQDL
Séquence 3 : KISASRKLQLKT
Les séquences peptidiques dérivant desdites séquences peptidiques par substitution, délétion ou insertion d'un acide aminé, appartiennent aussi au domaine de l'invention, dans la mesure où elles conservent la capacité d'être reconnues par l'anticorps concerné.
Selon un autre mode de réalisation, le composé de formule (I) ou une composition le contenant sont utilisés comme contrôle, étalon ou ajusteur dans un immunoessai de la Prodéfensine-A6.
Les Défensines sont une famille de peptides antimicrobiens impliqués dans la défense de l'hôte contre les attaques microbiennes. Sous la forme mature, elles sont constituées de 30 à 40 acides aminés et ont la propriété de désagréger sélectivement les membranes. Comme d'autres protéines eucaryotes, les Défensines peuvent être présentes non seulement sous forme de protéine mature mais également sous forme de précurseur. On parle alors de Prodéfensine. La Prodéfensine-A6 (N° accession Uniprot Q01524), a été décrite comme pouvant être utile comme marqueur dans le cadre du cancer et notamment du cancer colorectal, notamment dans la demande de brevet WO2010/112777 de la Demanderesse.
Des épitopes et mimotopes de la protéine proDéfensine-A6 sont connus et sont décrits par exemple dans la demande de brevet WO2010/112777. Dans un mode particulier de l'invention, les séquences peptidiques El et E2 sont choisies indépendamment dans les groupes de séquences suivants, sachant que si El est choisie dans un groupe, E2 est choisi dans un autre groupe :
Groupe 1 :
- Séquence 4 : NYVTPPWAIFRH
- Séquence 5 : WTGVLSPTQEYR
- Séquence 6 : SHLTPPWMDYRV
- Séquence 7 : VMAVTCSTCDSR
- Séquence 8 : LTPPTEDLRPPD
Groupe 2 :
- Séquence 9 : YGNHSCTHIGHC
Séquence 10 : GPSYTCLHFGHC
Séquence 11 : TEREVHNWFPFH
Groupe 3
Séquence 12 YPHPWSMHVIRA
Séquence 13 TTTPHPWALFAV
Séquence 14 TPHPWQRWVVYS
Séquence 15 EDVLRWHPEWPG
Groupe 4
Séquence 16 : YHETWPPKSAQL
Séquence 17 : YHDNWPQPSRSW
Séquence 18 : QHNHQRHGAMGA
Séquence 19 : YHDMWPMSGRMA
Séquence 20 : YHDNWPPLNGAR
Séquence 21 : YHDMWPAIQLSP
Séquence 22 : YHEKFPGPVVLP
Groupe 5
- Séquence 23 : QAEDDPLQAK
Ces contrôles, étalons et/ou ajusteurs sont particulièrement adaptés pour leur mise en œuvre dans les procédés de détection et/ou quantification d'un analyte par immunoessai dans un échantillon de test susceptible de contenir ledit analyte.
Aussi, un autre objet de l'invention concerne un procédé de détection d'un analyte par immunoessai dans un échantillon de test susceptible de contenir ledit analyte comprenant
i. un test d'immunoessai par mise en contact dudit échantillon de test avec un ou plusieurs partenaires de liaison à Γ analyte,
ii. un test de contrôle de la validité du test d'immunoessai par mise en contact d'un composé biépitopique de formule I tel que défini précédemment ou d'une composition telle que définie précédemment, à titre de contrôle positif, avec lesdits un ou plusieurs partenaires de liaison à Γ analyte,
iii. la lecture du test d'immunoessai si le test de contrôle de validité est positif,
iv. la détermination de la présence dudit analyte dans l'échantillon de test lorsque le signal obtenu par le test d'immunoessai de l'étape i est supérieur au seuil de détection du test d'immunoessai.
L'échantillon de test dans le cadre de l'invention peut être de diverses origines, par exemple d'origine alimentaire, environnementale, biologique, vétérinaire, clinique, pharmaceutique ou cosmétique.
Parmi les échantillons d'origine alimentaire, on peut citer, de façon non- exhaustive, un échantillon de produits lactés (yaourts, fromages, etc.), de viande, de poisson, d'œuf, de fruit, de légume, d'eau, de boisson (lait, jus de fruits, soda, etc.). Bien évidemment, ces échantillons d'origine alimentaire peuvent aussi provenir de sauces ou de plats plus élaborés ou des matières premières non transformées ou partiellement transformées. Un échantillon alimentaire peut également être issu d'une alimentation destinée aux animaux, telle que des tourteaux, des farines animales. Tous ces échantillons, s'ils ne sont pas liquides, sont préalablement traités pour être sous forme liquide.
Tel qu'indiqué précédemment, l'échantillon peut être d'origine environnementale et peut consister, par exemple, en un prélèvement de surface, d'eau, etc.
L'échantillon peut également consister en un échantillon biologique, d'origine humaine ou animale, pouvant correspondre à des prélèvements de fluide biologique (urine, sang total ou dérivés tels que sérum ou plasma, salive, pus, liquide céphalo- rachidien, etc.), de selles (par exemple diarrhées cholériques), de prélèvements de nez, de gorge, de peau, de plaies, d'organes, de tissus ou de cellules isolées, d'échantillons d'écouvillonnage. Cette liste n'est évidemment pas exhaustive.
D'une manière générale, le terme « échantillon » se réfère à une partie ou à une quantité, plus particulièrement une petite partie ou une petite quantité, prélevée à partir d'une ou plusieurs entités aux fins d'analyse. Cet échantillon peut éventuellement avoir subi un traitement préalable, impliquant par exemple des étapes de mélange, de dilution ou encore de broyage, en particulier si l'entité de départ est à l'état solide.
L'échantillon analysé est, en général, susceptible de - ou suspecté de - contenir au moins un analyte représentatif de la présence de microorganismes ou d'une maladie à détecter, caractériser ou suivre.
Les étapes de ce procédé de détection d'un analyte par immunoessai sont des étapes largement connues de l'Homme du Métier qui ont été décrites précédemment. Notamment, la première étape consiste en la mise en contact de l'échantillon de test avec un ou plusieurs partenaires de liaison à Γ analyte, de préférence deux partenaires de liaison pour un test sandwich. Comme décrit précédemment, l'un des deux partenaires peut être couplé à un marqueur pour former un conjugué ou un traceur. L'autre partenaire de liaison peut être capturé sur un support solide comme connu de l'Homme du Métier. On parle alors de partenaire de capture pour ce dernier et partenaire de détection pour le premier.
Le signal mesuré émis par le conjugué est alors proportionnel à la quantité d'analyte de l'échantillon biologique.
Les partenaires de liaison à l'analyte d'intérêt sont toute molécule capable de se lier à l'analyte. A titre d'exemple de partenaires de liaison à l'analyte, on peut citer les partenaires de liaison de nature ou d'origine immuno logiques tels que les anticorps (monoclonaux ou polyclonaux) et les fragments d'anticorps, bien connus de l'Homme du Métier, ainsi que les partenaires de liaison n'étant pas de nature ou d'origine immunologique tels que les nanofitines, les récepteurs à l'analyte s'ils existent, les aptamères, les DARPins ou toute autre molécule qui est connue pour avoir une interaction avec ledit analyte.
Les nanofitines (nom commercial) sont de petites protéines qui, comme les anticorps, sont capables de se lier à une cible biologique permettant ainsi de la détecter, de la capturer ou tout simplement de la cibler au sein d'un organisme.
Les aptamères sont des oligonucléotides, généralement ARN ou ADN, identifiés dans des banques contenant jusqu'à 1015 séquences différentes, par une méthode combinatoire de sélection in vitro appelée SELEX pour « Systematic Evolution of Ligands by Exponentiel Enrichment » (Ellington AD et Szostak JW., 1990). La plupart des aptamères sont composés dARN, en raison de la capacité de 1ARN à adopter des structures variées et complexes, ce qui permet de créer à sa surface des cavités de
géométries variées, permettant de fixer des ligands divers. Il s'agit d'outils biochimiques d'intérêt qui peuvent être utilisés dans des applications biotechnologiques, diagnostiques ou thérapeutiques. Leur sélectivité et leurs propriétés de fixation de ligands sont comparables à celle des anticorps.
Les « DARPins » pour Designed Ankyrin Repeat ProteINS (Boersma YL et Plutckthun A, 2011) sont une autre classe de protéines permettant de mimer les anticorps et de pouvoir se fixer avec une affinité et une sélectivité élevées sur des protéines cibles. Ils dérivent de la famille des protéines ankyrines qui sont des protéines adaptatrices permettant de fixer les protéines de membrane intégrales au réseau spectrine/actine qui constitue « la colonne vertébrale » de la membrane plasmatique cellulaire. La structure des ankyrines est basée sur la répétition d'un motif d'environ 33 acides aminés et il en est de même des DARPins. Chaque motif a une structure secondaire de type hélice-coude-hélice (« helix-turn-helix »). Les DARPins contiennent au moins trois, de préférence quatre à cinq motifs répétés et sont obtenus par « screening » de banques combinatoires.
Par marqueur, on entend, notamment, toute molécule contenant un groupement réactif avec un groupement du partenaire de liaison, directement sans modification chimique, ou après modification chimique pour inclure un tel groupement, laquelle molécule est capable de générer directement ou indirectement un signal détectable. Une liste non limitative de ces marqueurs de détection directe consiste en :
les enzymes qui produisent un signal détectable par exemple par colorimétrie, fluorescence, luminescence, comme la peroxydase de raifort, la phosphatase alcaline, la bêta-galactosidase, la glucose-6-phosphate déshydrogénase, les chromophores comme les composés fluorescents, luminescents, colorants,
32 35 125
• les molécules radioactives comme le JZP, le JJS ou le
les molécules fluorescentes telles que les Alexa ou les phycocyanines, et les sels électrochimiluminescents tels que des dérivés organo- métalliques à base d'acridinium ou de ruthénium.
Des systèmes indirects de détection peuvent aussi être utilisés, comme par exemple des ligands capables de réagir avec un anti-ligand. Le ligand correspond alors au marqueur pour constituer, avec le partenaire de liaison, le conjugué.
Les couples ligand/anti- ligand sont bien connus de l'Homme du Métier, ce qui est le cas par exemple des couples suivants : biotine/streptavidine, haptène/anticorps, antigène/anticorps, peptide/anticorps, sucre/lectine, polynucléotide/complémentaire du polynucléotide.
L'anti-ligand peut alors être détectable directement par les marqueurs de détection directe décrits précédemment ou être lui-même détectable par un autre couple ligand/anti- ligand, et ainsi de suite.
Ces systèmes indirects de détection peuvent conduire, dans certaines conditions, à une amplification du signal. Cette technique d'amplification du signal est bien connue de l'Homme du Métier, et l'on pourra se reporter aux demandes de brevet antérieures FR 2781802 ou WO 95/08000 de la Demanderesse.
Selon le type de marquage utilisé, l'Homme du Métier ajoutera des réactifs permettant la visualisation du marquage ou l'émission d'un signal détectable par tout type d'appareil de mesure approprié, comme par exemple un spectrophotomètre, un spectrofluorimètre, un densitomètre ou encore une caméra haute définition.
L'étape de test de contrôle de la validité de l'immunoessai est telle que décrite précédemment.
Le test d'immunoessai i) et le test de contrôle ii) peuvent être mis en œuvre dans n'importe quel ordre, simultanément ou successivement, sur le même support solide ou non.
La lecture du test d'immunoessai est également une étape largement connue de l'Homme du Métier qui dépend du test utilisé.
Enfin, la dernière étape consiste en la détermination de la présence dudit analyte dans l'échantillon de test lorsque le signal obtenu par le test d'immunoessai de l'étape i est supérieur au seuil de détection du test d'immunoessai. Cette étape est également largement connue de l'Homme du Métier.
Outre la détection, les composés de l'invention sont également appropriés pour la quantification d' analyte dans un échantillon de test. Ainsi un autre objet de
l'invention concerne un procédé de quantification d'un analyte par immunoessai dans un échantillon de test susceptible de contenir ledit analyte, comprenant
i. un test d'immunoessai par mise en contact dudit échantillon de test avec un ou plusieurs partenaires de liaison à Γ analyte,
ii. un test de contrôle de la validité du test d'immunoessai par mise en contact d'un contrôle positif avec lesdits un ou plusieurs partenaires de liaison à Γ analyte,
iii. la lecture du test d'immunoessai si le test de contrôle de validité est positif, et
iv. la détermination de la quantité dudit analyte dans l'échantillon de test par comparaison du signal du test d'immunoessai avec une courbe étalon préalablement obtenue en utilisant d'un composé biépitopique de formule (I) tel que défini précédemment ou une composition telle que définie précédemment.
Les étapes du procédé de quantification sont telles que définies précédemment. En particulier, le test d'immunoessai i) et le test de contrôle ii) peuvent être mis en œuvre dans n'importe quel ordre, simultanément ou successivement, sur le même support solide ou non.
Dans ce procédé de quantification, le contrôle positif peut être tout composé utile en tant que contrôle, lequel a une réactivité antigénique comparable à Γ analyte dans l'immunoessai utilisé. Selon un mode de réalisation, le contrôle positif est un composé biépitopique ou une composition tels que décrits précédemment.
La courbe étalon est préparée avec le composé ou la composition de l'invention. Néanmoins, toute autre solution étalon appropriée peut être utilisée. Ainsi, un autre objet de l'invention concerne un procédé de quantification d'un analyte par immunoessai dans un échantillon de test susceptible de contenir ledit analyte comprenant
i. un test d'immunoessai par mise en contact dudit échantillon de test avec un ou plusieurs partenaires de liaison à Γ analyte,
ii. un test de contrôle de la validité du test d'immunoessai par mise en contact d'un composé biépitopique de formule I tel que défini précédemment ou une
composition telle que définie précédemment, à titre de contrôle positif, avec lesdits un ou plusieurs partenaires de liaison à l'analyte,
iii. la lecture du test d'immunoessai si le test de contrôle de validité est positif, et
iv. la détermination de la quantité dudit analyte dans l'échantillon de test par comparaison du signal du test d'immunoessai avec une courbe étalon.
Les mêmes caractéristiques et préférences décrites précédemment, notamment quant au choix des composés particuliers et des analytes, aux différentes étapes de l'immunoessai s'appliquent également aux procédés de détection et quantification de l'invention.
En particulier, dans tous ces procédés, de détection et de quantification, l'analyte peut être la troponine I cardiaque ou la proDéfensine-A6.
Les procédés d'immunoessai de l'invention impliquent la mise en œuvre de trousses de diagnostic comprenant les composés ou compositions de l'invention, ce qui constitue un autre objet de l'invention.
Outre les composés ou compositions de l'invention tels que décrits ci-dessus, les trousses selon l'invention peuvent également contenir les composés nécessaires à la mise en œuvre d'un procédé pour la détection ou quantification par immunoessai de la présence d'un analyte d'intérêt, par exemple par immunoessai type « sandwich », tels que les partenaires de liaison et tous les composés nécessaires pour la mise en évidence de la réaction entre le ou les partenaires de liaison et l'analyte d'intérêt.
L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples suivants qui sont donnés à titre illustratif et non limitatif, ainsi qu'à l'aide des figures, dans lesquelles :
- la Figure 1 est un graphique donnant le signal de fluorescence RFV, déterminé par l'automate VIDAS®, émis par un composé biépitopique selon l'art antérieur (Composé REF), un composé biépitopique selon l'invention (Composé 1) et un peptide biépitopique correspondant au composé biépitopique 1 de l'invention, mais non couplé à une molécule support (Peptide 1 non couplé), en fonction de leur concentration ;
- la Figure 2 est un graphique donnant le signal de fluorescence RFV, déterminé par l'automate VIDAS®, émis par le composé biépitopique selon l'art antérieur
(Composé REF) et des composés biépitopiques selon l'invention (Composés 1 et 3), en fonction de leur concentration.
- la Figure 3 est un graphique donnant le signal de fluorescence RFV, déterminé par l'automate VIDAS®, émis par le composé biépitopique selon l'art antérieur (Composé REF) et des composés biépitopiques selon l'invention (Composés 1 et 4), en fonction de leur concentration.
EXEMPLES
Exemple 1 : Synthèse des peptides
Les synthèses peptidiques ont été réalisées en utilisant soit le synthétiseur ABI 433A d'Applied Biosystems (Foster City, CA, Etats-Unis), soit le synthétiseur Liberty de CEM Corporation (Matthews, NC, Etats-Unis). La résine Rink Amide MBHA (Cat. No. 855003, Novabiochem®, Merck Millipore, Molsheim, France) a été utilisée en tant que support solide polymérique.
En fin de synthèse chimique, les peptides ont été déprotégés et clivés du polymère en présence d'un mélange d'acide trifluoroacétique-éthanedithiol- triisopropylsilane-eau (94/2,5/1/2,5 V/V/V/V) pendant environ 2 heures. Après élimination du polymère par filtration, les peptides ont été isolés par précipitation dans de l'éther diéthylique à 0°C.
Afin d'augmenter leur degré de pureté, les peptides ont été purifiés par chromatographie liquide haute performance (HPLC) préparative en phase inverse sur une colonne VYNAC DENALI™ 120Â C18, 10 μιη (Mandel Scientific Company Inc., Guelph, Ontario, Canada). Chaque peptide a été élué par un gradient en paliers d'acétonitrile (de 0 à 95%) en solution aqueuse contenant 0,1% d'acide trifluoroacétique, le pourcentage d'acétonitrile des paliers ayant été choisi de manière à optimiser l'isolement du pic qui correspond au peptide d'intérêt. Après cette étape finale, deux différentes techniques d'analyse ont été mises en œuvre afin de contrôler et de caractériser les peptides obtenus.
Pour chaque peptide, un profil d'HPLC analytique a été généré sur une colonne de phase inverse Chromo lith® High Resolution RP-18 encapped (Merck Millipore, Molsheim, France). L'élution a été effectuée par un gradient linéaire d'acétonitrile (de
0 à 100%) en solution aqueuse contenant 0,1 % d'acide trifluoroacétique et suivie par mesure de l'absorbance à 214 nm. Cette analyse permet de déterminer le niveau de pureté du peptide.
Chaque peptide a également été analysé en chromatographie liquide- spectrométrie de masse (LC/MS) sur une colonne ZORBAX Eclipse Plus Cl 8 R HD 2, 1 X 50 mm, taille de particule 1 ,8μιη (Agilent Technologies, Santa Clara, CA, Etats- Unis) couplé à un spectromètre de masse Q-TOF LC/MS 6540UHD Accurate-Mass (Agilent Technologies). Cette analyse permet de déterminer la masse molaire du peptide.
Les séquences des peptides synthétisés ainsi que les résultats de caractérisation sont présentés dans le Tableau 1.
Tableau 1. Séquences et caractéristiques des peptides synthétisés.
L'abréviation Tnl correspond à Troponine I cardiaque et PDEF-A6 à la proDéfensine-A6. L'abréviation Ado correspond à l'acide 8-amino-3,6- dioxaoctanoïque (No CAS : 134978-97-5).
Tableau 2. Récapitulatif des composés biépitopiques selon l'invention obtenus (formule I) et testés en immunoréactivité.
. | lîi *is liras Molécule
1 demi rhinl Anah tc Kpitopc K l Kpilop* 1:1
Y support
Composé 1 Tnl ATEPHAKKK AGLGF AELQDL (Ado)2 (Ado)2 BSA
Composé 2 Tnl KISASRKLQLKT AGLGF AELQDL (Ado)2 (Ado)2 BSA
Composé 3 Tnl ATEPHAKKK AGLGF AELQDL (Ado)2 (Ado)2 IgG
Composé 4 Tnl ATEPHAKKK AGLGF AELQDL GGGS SGGG BSA
PDFF-
Composé 5 A6 QAEDDPLQAK WTGVL .SPTQEYR (Ado)2 (Ado)2 BSA
L'abréviation Tnl correspond à Troponine I cardiaque et PDEFA6 à la proDéfensine-A6. L'abréviation Ado correspond à l'acide 8-amino-3,6- dioxaoctanoïque (No CAS : 134978-97-5). L'abréviation BSA correspond à l'Albumine Sérique Bovine. L'IgG est l'immunoglobuline G de lapin.
Exemple 2 : Préparation des composés biépitopiques
Les composés biépitopiques ont été obtenus en réalisant des couplages covalents entre les peptides obtenus dans l'Exemple 1 d'une part et des molécules support de l'autre. Le Tableau 2 présente de manière détaillée les différents composés biépitopiques selon l'invention préparés. Tous ces composés satisfont la formule I. Le Tableau 3 quant à lui récapitule l'ensemble des couplages effectués, en précisant les couples peptide et molécule support.
Le mode opératoire des couplages est le suivant :
Dans un premier temps, la protéine choisie en tant que molécule support a été activée en présence d'un excès de Sulfo-SMCC (Sulfosuccinimidyl-4-(N- maleimidomethyl)cyclohexane-l-carboxylate, No. CAS : 92921-24-9, Cat. No. 22322, Pierce, Thermo Scientifïc, Villebon sur Yvette, France). Pour l'Albumine Sérique Bovine (BSA, Proliant Health & Biologicals, Ankeny, IA, Etats-Unis), nous avons choisi un ratio molaire de BSA/SMCC de 1/20. Ainsi, la BSA a été diluée à 10 mg/mL en PBS pH 7,2 (phosphate buffered saline) et 53 d'une solution de sulfo-SMCC à 25 mg/mL en eau, préparée extemporanément, a été ajoutée goutte à goutte. Après une incubation de 1 heure ± 5 minutes à 30°C ± 2°C au bain-marie, sous agitation magnétique douce, la BSA-SMCC a été dialysée contre un tampon phosphate 50 mM,
NaCl 150 mM pH 6,8 dans un boyau de dialyse ayant un seuil de coupure de 12 à 14 kDa. La dialyse a été effectuée à température ambiante et le bain de dialyse a été changé toutes les heures, 3 fois. Après la dialyse, la concentration en protéine de la solution de BSA-SMCC a été déterminée par mesure de l'absorbance à 280 nm et cette concentration a été ajustée à 5 mg/mL en un tampon phosphate 50 mM, NaCl 150 mM pH 6,8. Cette étape permet la modification de la surface de la molécule support qui porte dorénavant plusieurs groupements réactifs de type maleimide.
Le peptide à coupler a été dissous à 5 mg/mL en tampon phosphate 50 mM, NaCl 150 mM, EDTA 5 mM pH 6,8, en tenant compte de la pureté. Nous avons choisi un ratio molaire de BSA/peptide de 1/10. Ainsi, 2,35 mg de BSA-SMCC à une concentration de 5 mg/mL (0,47 mL) ont été ajoutés à 1 mg de peptide à une concentration de 5 mg/mL (200 μί). Ce mélange a été incubé 16 heures minimum à 2/8°C sur une roue. La réaction a ensuite été bloquée par addition de 0,1 M de 2- mercaptoéthylamine (No. CAS : 60-23-1, cystéamine) en tampon phosphate 50 mM, NaCl 150 mM, pH 6,8, préparé extemporanément. Après incubation 20 ± 5 minutes sur roue à la température du laboratoire, le conjugué peptide-BSA a été mis en dialyse contre un tampon PBS pH 7,2 dans un boyau de dialyse ayant un seuil de coupure de 12 à 14 kDa. La dialyse a été poursuivie 16 heures minimum à 2/8°C. Après la dialyse, la concentration en protéine a été ajustée à 2 mg/mL théorique en BSA en tampon PBS pH 7,2. La concentration du conjugué peptide-BSA a ensuite été déterminée par mesure de l'absorbance à 280 nm. Cette étape permet la réaction entre les groupements maleimide et les groupements sulfhydryl (-SH) du peptide, au niveau de la cystéine terminale ou médiane selon la séquence peptidique à coupler, afin de former des liaisons thioethers.
Les composés 1, 2, 4 et 5 ont tous été obtenus en appliquant le mode opératoire décrit ci-dessus. Pour le composé REF, qui correspond au composé biépitopique tel que décrit dans le brevet US 6 114 180, le même mode opératoire a également été appliqué sauf que 2 peptides (peptide 2 et peptide 3) ont été mis en présence de BSA-SMCC simultanément et chaque peptide a été couplé à un ratio molaire théorique BSA/peptide de 1/10. Pour le composé 3, le peptide 1 a été couplé à l'immunoglobuline G polyclonal de lapin (bioMérieux). Le mode opératoire a été identique, sauf que la BSA a été
remplacée par une autre molécule support. Le ratio molaire théorique molécule support/peptide a été de 1/10.
Tableau 3. Récapitulatif des couplages peptide - molécule support.
Exemple 3 : Etude de l'immunoréactivité du composé biépitopique 1 selon l'invention
L'étude du caractère biépitopique des composés a été réalisée grâce à un immunodosage de la Troponine I cardiaque en utilisant l'automate d'immunoanalyse VIDAS® (bioMérieux). Le cône à usage unique sert à la fois de phase solide pour la réaction et de système de pipetage. La cartouche est composée de 10 puits (X0 à X9 recouverts d'une feuille d'aluminium scellée et étiquetée. Le premier puits (X0) comporte une partie prédécoupée pour faciliter l'introduction de l'échantillon. Le dernier puits (X9) est une cuvette optique dans laquelle la fluorescence du substrat est mesurée. Les différents réactifs nécessaires à l'analyse sont contenus dans les puits intermédiaires. Toutes les étapes du test sont réalisées automatiquement par l'instrument. Elles sont constituées d'une succession de cycles d'aspiration/refoulement du milieu réactionnel. L' immunodosage de la Troponine I cardiaque a été réalisé par un test sandwich en une étape.
a) Sensibilisation et passivation des cônes
Les caractéristiques et les fournisseurs des anticorps utilisés sont présentés dans le Tableau 4. Les cônes ont été sensibilisés avec 300 d'une solution des anticorps monoclonaux 19C7 et B90 dilués chacun à 2,5 μg/mL dans un tampon PBS pH 6,2.
Après environ 20h d'incubation à +18/25°C avec la solution de sensibilisation, les cônes ont été vidés. Ensuite, 300 de cette même solution contenant 10 g/L d'albumine bovine sont ajoutés. La passivation se poursuit à +18/25°C sur la nuit. Les cônes sont vidés, séchés, puis conservés à +4°C jusqu'à utilisation, à l'abri de l'humidité.
Tableau 4. Anticorps utilisés pour l'immunodosage de la Troponine I cardiaque.
l'abréviation TnC correspond à la troponine C cardiaque. L'abréviation Cat. No. correspond à la référence catalogue du fournisseur. b) Mode opératoire de l'immunodosage
Les composés à tester ont été dilués dans un tampon PBS-BSA à différentes concentrations et dosés comme échantillon.
Dès que le cône VIDAS® est en contact avec l'échantillon, la réaction immunologique commence car les anticorps de capture sont immobilisés sur ce cône. L'automate mélange l'échantillon à tester (135 μί) avec 270 de la solution de conjugué. Cette solution contient les 2 anticorps monoclonaux, le 3D5F7 et le 7B9, sous forme de fragments Fab' couplés à la phosphatase alcaline. Ces conjugués ont été dilués à environ 0,75 μg/mL dans un tampon phosphate 100 mM pH 6,4 contenant aussi 150 mM de NaCl et des protéines de charge.
L'incubation dure 6,8 minutes à 37°C et permet la liaison spécifique de la Troponine I cardiaque, ou des composés biépitopiques Tnl cardiaque, ou des peptides Tnl cardiaque, aux anticorps adsorbés sur le cône d'une part et aux conjugués de l'autre. Ensuite, les composants non liés sont éliminés par 3 lavages avec un tampon
Tris 200 mM H 7,8, NaCl 300 mM, Triton X-100 0,2%. Lors de l'étape finale de révélation, le substrat 4-méthylombelliferyl phosphate est aspiré puis refoulé dans le cône ; l'enzyme du conjugué catalyse la réaction d'hydrolyse de ce substrat en 4- méthylombelliferone dont la fluorescence émise est mesurée à 450 nm. La valeur du signal de fluorescence (RFV=relative fluorescence value) est proportionnelle à la concentration de l'antigène présent dans l'échantillon.
Le Tableau 5 récapitule les signaux de fluorescence (RFV=relative fluorescence value) déterminés par l'automate VIDAS® lorsque l'on compare l'immunoréactivité du composé biépitopique REF (l'art antérieur), du composé biépitopique 1 selon l'invention et du peptide 1 non couplé (Exemple 1). La Figure 1 représente ces mêmes données sous forme de graphique. Pour rappel, le peptide 1 comprend 2 épitopes de la Tnl cardiaque, l'un reconnu par l'anticorps de capture B90 de l'immunodosage décrit précédemment, et l'autre par l'anticorps de détection 3D5F7. Dans le composé 1 selon l'invention le peptide 1 est couplé via la cystéine médiane sur la BSA afin d'en assurer une meilleure présentation antigénique et une stabilité améliorée. Le composé REF présente les 2 mêmes épitopes de la Tnl couplés également sur la BSA. A la différence du composé 1, chacun des 2 épitopes est sous forme d'un peptide individuel (peptides 2 et 3) qui a été couplé à la BSA au niveau de la cystéine terminale. Le composé 1, le composé REF, qui correspond à un composé biépitopique tel que décrit dans le brevet US 6 114 180, et le peptide 1, qui correspond à un composé synthétique biépitopique tel que décrit dans la demande de brevet W098/24816, sont tous réactifs dans l'immunodosage de la Tnl cardiaque mais leurs niveaux de réactivité sont très différents. Ainsi, pour obtenir un signal d'environ 1000 RFV, il faut 21 μΜ du composé 1 contre 1118 μΜ du composé REF, soit environ 50 fois moins. Le composé 1 présente donc une bien meilleure immunoréactivité que le composé REF. Par ailleurs, la bonne dynamique du signal VIDAS® obtenue avec le composé 1 n'est pas reproduite avec le composé REF, même en testant des concentrations bien plus importantes de ce composé. Le peptide 1 non couplé est beaucoup moins bien reconnu que les deux composés biépitopiques couplés sur la BSA.
Tableau 5. Immunoréactivité des composés biépitopiques 1, 3, 4, REF et du peptide 1 Tnl cardiaque.
L'abréviation [c] correspond à la concentration en μΜ du composé. L'abréviation S correspond au signal en RFV.
Exemple 4 : Comparaison de l'immunoréactivité des composés biépitopiques selon l'invention utilisant différentes molécules supports
Dans cet exemple, le peptide 1 qui comporte 2 épitopes différents de la Tnl cardiaque a été couplé sur 2 molécules supports différentes: la BSA (composé 1) et l'immunoglobuline G de lapin (composé 3). L'obtention de ces composés biépitopiques est décrite dans l'Exemple 2. La comparaison de l'immunoréactivité de ces composés dans l'immunodosage de la Tnl cardiaque a été effectuée comme décrite dans l'Exemple 3 et les résultats sont présentés dans le Tableau 5 ci-dessus et la Figure 2, laquelle représente un graphique donnant les signaux de fluorescence RFV émis par les différents composés, composé biépitopique selon l'art antérieur (Composé REF) et
composés biépitopiques selon l'invention (Composés 1 et 3), en fonction de leur concentration. Les résultats montrent que les composés 1 et 3 sont tous deux réactifs dans l'immunodosage de la Tnl cardiaque et présentent une réactivité comparable, largement supérieure à celle observée pour le composé REF.
Exemple 5 : Comparaison de l'immunoréactivité des composés biépitopiques selon l'invention utilisant différents bras d'espacement
Dans cet exemple, les composés biépitopiques comparés ne diffèrent qu'au niveau du bras d'espacement. Dans le cas du composé 1, les deux bras d'espacement sont identiques, il s'agit d'un dimère de l'acide aminé artificiel Ado. Le composé 4, quant à lui, comporte la séquence GGGS en tant que bras X et la séquence SGGG en tant que bras Y. Pour rappel, les deux composés présentent 2 épitopes de la Tnl cardiaque et la molécule support est la BSA. L'obtention de ces composés biépitopiques est décrite dans l'Exemple 2. La comparaison de l'immunoréactivité de ces composés dans l'immunodosage de la Tnl cardiaque a été effectuée comme décrite dans l'Exemple 3 et les résultats sont présentés dans le Tableau 5 ci-dessus et la Figure 3, laquelle représente un graphique donnant les signaux de fluorescence RFV émis par les différents composés, composé biépitopique selon l'art antérieur (Composé REF) et composés biépitopiques selon l'invention (Composés 1 et 4), en fonction de leur concentration. Les résultats montrent que le composé 4 comportant des bras GGGS et SGGG est moins bien reconnu que le composé 1 comportant des bras (Ado) mais est bien supérieur au composé REF.
Exemple 6 : Tests de stabilité
Les composés 1 et 2 ont été dilués à 3,75 ng/mL dans les différents tampons indiqués dans le Tableau 6. Un premier dosage a été effectué à J0, le jour de la préparation des solutions. Les valeurs obtenues ont servi de référence pour le suivi des stabilités. Les solutions diluées des composés biépitopiques ont été conservés à +2/8°C et dosées à J7 (7eme jour après la préparation. Le Tableau 6 ci-dessous présente la variation du signal RFV de l'immunodosage entre J0 et J7 (Signal J7 / Signal J0 x 100).
Les composés 1 et 2 sont stables et leurs propriétés antigéniques sont préservées lorsqu'ils sont conservés à +2/8°C pendant 1 semaine.
Tableau 6. Stabilité des composés 1 et 2 à +2/8°C pendant 7 jours.
Dans un deuxième temps, une étude de stabilité de plus longue durée a été réalisée pour le composé 1 uniquement, dilué en PBS pH 6,2, BSA 50 g/L. Conservé à +2/8°C, le composé 1 est stable en solution diluée : 97% du signal de l'immunodosage est retrouvé à 1 mois de conservation, 94% à 3 mois et 90%> à 6 mois. Conservé à +18/25°C, le composé 1 est stable en solution diluée pendant environ 1 mois (88% du signal est retrouvé). Il est également important de noter que le composé 1 est capable de supporter au moins 3 cycles de congélation / décongélation à -20°C sans aucune dégradation de ses propriétés antigéniques. Nous n'avons pas testé un nombre plus important de cycles de congélation / décongélation.
L'ensemble de ces résultats démontre l'excellente stabilité des solutions du composé 1 selon l'invention.
Exemple 7 : Etude de l'immunoréactivité du composé biépitopique 5 selon l'invention comprenant un mimotope
Le composé biépitopique 5 a été conçu pour fonctionner en tant que contrôle et/ou étalon et/ou ajusteur lors d'un immunodosage de la Prodéfensine A6. Le composé 5 associe un épitope linéaire (QAEDDPLQAKL) et un mimotope (WTGVLSPTQEYR). L'immunodosage de la Prodéfensine A6 a été réalisée en utilisant l'automate d'immunoanalyse VIDAS® (bioMérieux), en suivant le protocole décrit dans la demande WO2010/112777, à savoir en utilisant, comme anticorps de capture, le clone 12H4E1 (bioMérieux), lequel reconnaît l'épitope minimal linéaire de séquence EDDPLQ, et, comme anticorps de détection, le clone 1H8C9 (bioMérieux),
dont l'épitope n'est pas linéaire mais est un mimotope de séquence WTGVLSPTQEYR. Ces épitope/mimotope sont ceux retrouvés dans le composé 5.
Le Tableau 7 ci-dessous récapitule les signaux de fluorescence (RFV=relative fluorescence value) déterminés par l'automate VIDAS® lorsque l'on teste différentes concentrations du composé 5 (masse molaire moléculaire : 98155 Daltons). Le composé 5 est bien réactif dans l'immunodosage de la Prodéfensine A6.
Tableau 7. Immunoréactivité du composé biépitopique 5.
Références Bibliographiques
- Boersma YL et Plûtckthun A, 2011, Curr. Opin. Biotechnol, 22 : 849-857
- Ellington AD et Szostak JW., 1990, Nature, 346 : 818-822
- Fields et Noble, 1990, Int J Pept Protein Res., 35:161-214
- Merrifield 1963, J Am Chem Soc. 85:2149-2154
- Shan S. Wong, 1991, Chemistry of Protein Conjugation and Cross-linking », CRC Press Inc., Boca Raton, Florida, Etats-Unis