LIANT SYNTHETIQUE ESSENTIELLEMENT A BASE DE MATIERES ISSUES DE RESSOURCES RENOUVELABLES, EN PARTICULIER D'ORIGINE VEGETALE, ET
SES APPLICATIONS EN TECHNIQUE ROUTIERE
L'invention concerne la formulation d'un liant synthétique à base d'une ou plusieurs résines contenant éventuellement un ou plusieurs plastifiants tous issus de ressources renouvelables, en particulier d'origine végétale.
De manière générale, on entend par matières issues de ressources renouvelables, des matières naturelles renouvelables dont le stock peut se reconstituer sur une période courte à l'échelle humaine. Il s'agit en particulier de matières premières d'origine animale ou d'origine végétale.
Ce liant peut être pigmenté et utilisé en génie civil en remplacement de liants bitumineux et/ou de liants de synthèse d'origine pétrochimique.
Les liants bitumineux sont notamment utilisés dans les domaines des chaussées, des matériaux de toitures, des revêtements, de 1 ' étanchéité .
Une de leurs applications principales, les bétons bitumineux appelés également enrobés bitumineux, sont des mélanges comprenant un liant bitumineux et des granulats, qui sont utilisés de manière courante pour construire des couches de chaussée en construction routière ou pour des travaux d ' étanchéité . Les couches de chaussées peuvent être des couches d'assises ou des couches de roulement.
Par couche de roulement, on entend ici la couche de surface d'une chaussée. L'homme du métier y reconnaîtra différentes formules d'enrobés bitumineux, généralement normalisées, tels que les Bétons Bitumineux Semi-Grenus, les Bétons Bitumineux Minces, les Bétons Bitumineux Très Minces, les Bétons Bitumineux Ultra Minces, les Enrobés Drainants, les Béton Bitumineux Aéronautiques, les Bétons Bitumineux Cloutables, les Bétons Bitumineux Souples, les Enrobés Coulés à Froid, les Coulis Bitumineux, les Enrobés Denses à Froid, les Enrobés Ouverts à Froid et les Bétons Bitumineux à Froid. On entend également les
formules de couche de roulement utilisées dans d'autres pays et facilement reconnaissables par l'homme du métier, ainsi que les formules d'enrobés utilisées de manière provisoire comme couche de roulement, par exemple en attente de la mise en œuvre d'une couche de roulement définitive.
Par granulats, on entend des granulats d'origines diverses, parmi lesquels les granulats issus de carrières ou de gravières, les produits de recyclage tels que les agrégats provenant du fraisage d'enrobés anciens, les rebuts de fabrication, les matériaux provenant du recyclage de matériaux de construction (bétons de démolition, etc.), les laitiers, les schistes, les granulats artificiels de toute origine et provenant par exemple de mâchefers d'incinération des ordures ménagères (MIOM) , ainsi que leurs mélanges en toutes proportions. Des spécifications pour ces matériaux sont décrites dans la norme NF EN 13 043 portant sur les "Granulats pour mélanges hydrocarbonés et pour enduits superficiels utilisés dans la construction des chaussées, aérodromes et d'autres zones de circulation". Cette norme définit également les fines, également appelées fines minérales, poussières ou fillers, qui sont les particules minérales qui passent à travers un tamis à maille carrée de 63 μιτι. Un mélange granulaire typique pour béton bitumineux, contient des proportions variant environ entre 3 et 15 % en poids de fines, qui peuvent être celles naturellement présentes dans le granulat à l'issue de son procédé de fabrication, et/ou peuvent être ajoutées, provenant alors du même granulat ou d'un autre granulat. Il est ainsi courant d'ajouter des fines calcaires. De manière moins courante, il peut s'agir de fines d'autres provenances comme du ciment ou de la chaux.
Une autre application importante des liants bitumineux sont les enduits superficiels, tels que décrits dans le Guide Technique "Enduits Superficiels d'Usure" publié par le Service d'Études Techniques des Routes et Autoroutes (SETRA) et le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC) en mai 1995.
Ces liants bitumineux sont généralement des bitumes dits naturels, issus du pétrole brut, des schistes bitumineux, d'huiles lourdes, de sables bitumineux, etc., obtenus notamment par distillation et désasphaltage de la fraction lourde issue de la distillation.
Ils peuvent être utilisés tels quels ou être fluidifiés par un ou plusieurs fluxant(s) ou fluidifiant (s) , issus par exemple de la carbochimie, de la pétrochimie ou d'origine végétale, ou encore être employés sous forme d'une émulsion ou d'une mousse.
II est connu de l'homme du métier que de nombreux additifs peuvent être ajoutés à l'enrobé, à l'enduit ou au liant, tels que des agents de fluidification ou des agents émulsifiants , de manière à en réguler les propriétés. Par exemple, et de manière non limitative, il est possible d'ajouter des additifs tels que les zéolithes, les cires, les fibres naturelles ou synthétiques pour en ajuster la maniabilité, et/ou des agents favorisant l'adhésion du liant au granulat, et/ou des polymères (éventuellement de récupération tels que des déchets de câble, des poudrettes de caoutchouc, etc.) et/ou des additifs visant à réguler la rupture de l' émulsion, et/ou des additifs visant à réguler la formation de mousse.
Toutefois, de tels liants bitumineux présentent un inconvénient majeur lorsqu'ils sont utilisés en construction routière : leur couleur, invariablement noire, est difficilement modifiable.
Les revêtements colorés améliorent la sécurité des usagers de la route en identifiant clairement les voies spécifiques (voie piétonnes, pistes cyclables, voies de bus, etc.) et en matérialisant certaines zones de danger (entrées d'agglomération, virages dangereux, etc.) .
Ils contribuent par ailleurs à l'amélioration du cadre de vie par le côté esthétique qu'ils apportent aux projets d'aménagement (esplanades, places etc.), les couleurs possibles étant limitées par les choix et quantités de pigments disponibles commercialement et leur rendu en présence des autres composants de l'enrobé, notamment les granulats.
Ils permettent également d'améliorer la visibilité en condition de faible luminosité, par exemple la nuit ou dans des sites particuliers comme les tunnels. Ils contribuent aussi à diminuer, dans les entrées de tunnel, le contraste visuel à l'entrée (effet "trou noir"), diminuant la gêne pour l'usager. De plus, ces revêtements clairs réfléchissent plus de lumière et permettent ainsi des baisses des dépenses d'éclairage pour un même niveau lumineux global .
Des revêtements plus réfléchissants permettent également de diminuer les températures en surface de revêtements, luttant ainsi efficacement contre les phénomènes d'orniérage consécutifs à une trop grande fluidification du liant suite à une forte augmentation de température. Des études réalisées sur le périphérique parisien rapportées par Y. Brosseaud et M. Saint- Jacques dans l'article "Bilan d'utilisation des revêtements bitumineux colorés en France" publiés dans les Comptes-Rendus du 3ème Congrès Eurasphalt & Eurobitume, Vienne (Autriche) , 12- 14 mai 2004, vol. 1, pp.43-53, notent une réduction de température de surface de 5°C pour un revêtement au liant clair comparé à un enrobé bitumineux classique, dans des conditions de températures extérieures estivales de 34 °C.
La fabrication de revêtements colorés ne peut se faire avec des liants bitumineux classiques. Il existe des procédés, par exemple décrits dans le brevet US 2 195 536 afin de traiter chimiquement un liant bitumineux pour en diminuer la teneur en asphaltènes, qui sont les composés aromatiques polycondensés du bitume qui contribuent largement à lui donner sa couleur noire. Toutefois, cette voie ne permet pas de contrôler la couleur dans une large gamme et seuls des pigments rouges peuvent être utilisés, pour donner des enrobés systématiquement de couleur marron, voire bordeaux.
Des liants dits de synthèse, également appelés liants clairs ou pigmentables ou encore bitumes synthétiques, clairs ou pigmentables , ont alors été développés. Ils permettent de changer à loisir la couleur du liant. Pour cela, il faut donc pouvoir disposer d'une base claire, le liant de synthèse, de
couleur blanche, voire jaune ou beige clair, à laquelle il est alors possible d'ajouter tout type de granulats et/ou de pigments de nature organique ou minérale, afin d'obtenir la couleur voulue. Ces liants éventuellement pigmentés peuvent alors être utilisés, en remplacement des liants bitumineux, dans toutes les applications de ces derniers, par exemple la construction routière.
Parmi les différentes compositions sous le terme liant de synthèse nous pouvons distinguer deux familles : les liants d'origine pétrochimique et les liants d'origine végétale.
Le brevet US 5,021,476 décrit un liant pour la réalisation d'un enrobé élastique qui consiste en un mélange de résine de tall oil, ou une résine de bois, une résine de térébenthine, un dérivé de ces résines ou un mélange des ces résines et une huile de traitement minérale ou végétale. Pour conférer des propriétés élastiques à ces liants afin d'obtenir une résistance à froid convenable, un polymère d'origine pétrochimique (élastomérique ou/et thermoplastique) est ajouté au liant.
Le brevet FR 2 853 647 décrit la composition d'un liant d'origine végétale qui présente des propriétés de viscoélasticité comparables à celles du bitume pour une large gamme de température, allant de -20°C à 70°C, permettant la réalisation de matériaux pour le bâtiment et/ou les travaux publics. Une telle composition comprend :
^ au moins une résine naturelle ou naturelle modifiée d'origine végétale ayant un point de ramollissement mesuré de 30°C à 200°C (ISO 4625),
^ au moins une huile végétale ayant une viscosité à 25 °C de 50 mPa.s à 1000 Pa . s .
En outre, il est important de bien noter qu'un tel liant est totalement exempt de tout élastomère naturel ou synthétique ou de tout autre polymère thermoplastique.
Les propriétés et proportions des ingrédients formant le liant de synthèse sont ajustées de manière à obtenir un liant qui présente au final des propriétés adhésives et mécaniques proches de celles des liants bitumineux usuels. En particulier,
il est recherché des liants dont les propriétés répondent au mieux aux spécifications pour bitumes routiers, tels que décrites dans la norme NF EN 12591 "Spécifications des bitumes routiers" .
Le brevet FR 2 915 204 décrit la composition d'un liant végétal constitué essentiellement de poix végétal, plus particulièrement de poix de tall-oil. De façon générale, un ou plusieurs additifs de réglage de caractéristiques physiques ou chimiques entrent également dans une telle composition. Il s'agit en particulier d'additifs permettant de régler la viscosité, parmi lesquels on relèvera des polymères, des colophanes ou dérivés de colophanes ainsi que des terpènes et dérivés de terpènes etc.
La présente invention a pour but de formuler un liant essentiellement à base de matières issues de ressources renouvelables, en particulier d'origine végétale permettant d'obtenir des propriétés rhéologiques au moins équivalentes à un liant bitumineux et aux liants d'origine végétale décrits dans la littérature.
Cette formulation permet d'obtenir un liant synthétique essentiellement à base de matières issues de ressources renouvelables, en particulier d'origine végétale ayant toutes les qualités requises pour être employé en technique routière, en particulier les propriétés mécaniques et adhésives, mais aussi une bonne tenue au stockage, une amélioration de la résistance au vieillissement et les propriétés rhéologiques permettant d'améliorer la maniabilité des enrobés et par conséquence réduire les températures d'enrobage des enrobés à chaud. Cette réduction de température peut atteindre 40°C.
Pour atteindre de telles propriétés, il s'est avéré nécessaire de recourir à un polyester issu de ressources renouvelables satisfaisant des propriétés physicochimiques particulières. En l'occurrence, l'indice d'acide et l'indice d'hydroxyle doivent être ajustés de manière à obtenir un liant selon l'invention présentant une faible sensibilité à l'eau, en particulier au stade de ses applications. En l'occurrence,
l'indice d'iode doit également être ajusté pour permettre de satisfaire les propriétés applicatives.
Le choix de la viscosité n'apparaît qu'en tant que caractéristique secondaire dans la mesure où elle peut être corrigée au stade des applications envisagées par ajout éventuel d'additifs tels que des polymères.
La présente invention concerne un liant synthétique comprenant :
^ de 20 % à 100 % en poids d'au moins un polyester essentiellement à base de matières issues de ressources renouvelables, en particulier d'origine végétale présentant :
un indice d'hydroxyle inférieur à 100 mg KOH/g, un indice d'acide inférieur à 25 mg KOH/g, - un indice d'iode inférieur à 100 g I2/100g,
et ,
^ de 0 % à 80 % en poids d'au moins une résine naturelle ou modifiée issue de ressources renouvelables, en particulier d'origine végétale.
Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, ledit liant synthétique comprend :
^ de 20 % à 100 % en poids d'au moins un polyester essentiellement à base de matières issues de ressources renouvelables, en particulier d'origine végétale présentant :
un indice d'hydroxyle inférieur à 25 mg KOH/g, un indice d'acide inférieur à 5 mg KOH/g, un indice d'iode inférieur à 40 g I2/100g, et ,
^ de 0 % à 80 % en poids d'au moins une résine naturelle ou modifiée issue de ressources renouvelables, en particulier d'origine végétale.
Selon une autre caractéristique de l'invention, le polyester végétal est obtenu par polycondensation d'un mélange d'huiles et/ou d'acides gras, de préférence saturés, et de polyacides avec des polyols.
Selon une autre caractéristique de l'invention, les acides gras ou huiles sont issus de ressources renouvelables d'origine végétale ou animale, saturés ou insaturés.
Par huile issue de ressources renouvelables, on entend les huiles, brutes ou raffinées, obtenues par trituration de graines, noyaux ou fruits de végétaux, en particulier les plantes oléagineuses, telles que, de manière non limitative, les huiles de lin, de colza, de tournesol, de soja, d'olive, de palme, de ricin, de bois, de maïs, de courge, de pépins de raisin, de jojoba, de sésame, de noix, de noisette, d'amande, de karité, de macadamia, de coton, de luzerne, de seigle, de carthame, d'arachide, de coprah, de tall et d'argan et/ou obtenues à partir des graisses animales en particulier l'huile ou graisse de suif. Plus particulièrement, les huiles seront sélectionnées parmi les huiles de colza, de tournesol, de soja, de palme, de coprah et de tall ainsi que le suif. Les acides gras sont choisis parmi :
■ les acides gras insaturés conjugués choisis parmi l'acide linoléique, l'acide linolénique, les acides gras de tournesol, de lin, de soja, de ricin (déshydraté), les huiles de tung, d'oiticica, de soja, de tournesol, de carthame, d'olive, de palme, de lin et de ricin ;
■ les acides gras insaturés non conjugués, les acides gras saturés, les monoacides gras choisis parmi les acides gras de ricin, de coco, de coton, de ricin déshydraté, de soja, de tall, les acides 2-éthyle hexanoïque, linoléique, linolénique, oléique, palmitique, caprylique, caprique, laurique, myristique, stéarique, isostéarique, arachidique, béhénique, pélargonique, rosine, les huiles de ricin, de coco, de coton, de ricin déshydraté, de soja et de tall ;
■ les monoacides carboxyliques non gras, choisis parmi les acides benzoïques, butanoïque, p-tert-butyl benzoïque, caproïque, caprylique, caprique, propanoïque, pentanoïque, abiétique et crotonique .
Selon une autre caractéristique de l'invention, les polyacides d'origine végétale sont choisis parmi les polyacides carboxyliques ou anhydrides de fonctionnalité au moins égale à 2, en particulier parmi l'acide citrique, isophtalique, téréphtalique l'anhydride pyromellitique , les acides ou anhydrides adipique, azélaïque, fumarique, maléique, phtalique, succinique, sébacique, diglycolique, trimellitique, dimérisés, trimérisés et dodécandioïque .
Selon une autre caractéristique de l'invention, lesdits polyols d'origine végétale sont choisis parmi les polyols de fonctionnalité au moins égale à 2, en particulier parmi éthylène glycol, polyéthylène glycol (M variant de 300 à 6000), propylène glycol, 1,3-butylène diol, pentane diol, néopentyle glycol, hexane diol, diéthylène glycol, dipropylène glycol, triéthylène glycol, glycérol, triméthylol propane, triméthylol éthane, pentaérythritol , dipentaérythritol , sorbitol, méthyl glucoside et triméthylolpropane .
Comme déjà mentionné précédemment, la ou les résine (s) éventuellement présente (s) dans le liant synthétique selon l'invention sont également d'origine renouvelable.
Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, les résines naturelles sont choisies parmi les colophanes naturelles brutes ou naturelles modifiées, les terpènes naturels ou les terpènes naturels modifiés.
Selon une autre caractéristique de l'invention, le liant synthétique contient un pigment coloré, de préférence de couleur claire (oxydes métalliques tels que des oxydes de Ti, Zn, Fe) .
Selon une autre caractéristique de l'invention, le liant synthétique contient en outre un agent renforçant la tenue aux UV.
Selon une caractéristique additionnelle de l'invention, le liant synthétique contient en outre des agents structurants, des agents de renfort et/ou des agents modificateurs de rhéologie.
Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, le liant synthétique est utilisé pour ses applications en technique routière .
Selon une autre caractéristique de l'invention, le liant synthétique est utilisé pour la réalisation de couches de roulement de chaussées, de zones aéroportuaires, de stations service, pour des revêtements pour trottoirs, parkings, esplanades, aménagements urbains.
Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, le liant synthétique est utilisé sous la forme d'une émulsion aqueuse contenant de 5% à 95 % en poids dudit liant synthétique.
L'invention concerne également un enduit superficiel ou enrobé coulé à froid, réalisé à l'aide d'une émulsion de liant synthétique .
De manière surprenante, les demandeurs ont découvert que le polyester végétal spécifique objet de la présente invention, en mélange avec des agents structurants et/ou des renforts utilisés couramment dans la formulation des liants de synthèse, permettait d'obtenir un nouveau liant aux propriétés mécaniques contrôlées. Parmi ces agents structurants, la présente invention privilégiera les agents structurants d'origine renouvelable tels que les résines naturelles, naturelles modifiées, de préférence sans ajout de polymère pétrochimique. Toutefois, dans certaines conditions d'utilisation il peut s'avérer utile d'ajouter au liant selon l'invention des polymères, en particulier choisis parmi les copolymères styrène-butadiène, les copolymères styrène-isoprène, les copolymères éthylène-acétate de vinyle (EVA) , les terpolymères , tel que par exemple le composé d'une chaîne éthylénique avec des groupements fonctionnels d' acrylate de butyle et de glycidyl acrylate de méthyle. Lorsque de tels polymères sont éventuellement ajoutés, ils sont présents à raison d'une concentration en masse inférieure à 10 %, de préférence inférieure à 5%.
Dans l'optique de ces applications particulières, les demandeurs privilégieront les acides gras saturés, les polyacides végétaux et les polyols végétaux pour rendre le polymère 100% renouvelable et satisfaire les propriétés applicatives en terme de :
^ stabilité à la température :
lors du stockage du liant : 80 à 160 °C et préférentiellement 100 à 140°C ;
sur la chaussée : - 40°C à 70°C et préférentiellement entre 20°C et 50°C ;
stabilité aux rayons UV ;
stabilité à l'eau.
Pour entrer utilement dans la formulation du liant selon l'invention, la résine ou les résines précédemment définies doivent avoir une température de ramollissement comprise entre 30 à 200°C, et préférentiellement entre 80 à 150°C.
Plus précisément, les demandeurs ont découvert qu'un mélange contenant de 20% à 100% et préférentiellement de 20 % à 80 % et préférentiellement de 40 % à 60%, de polyester végétal dans une résine adaptée, caractérisé par des essais dès fabrication et après des sollicitations (température, humidité, UV) :
température de ramollissement (NF EN 1427) ;
- pénétrabilité à 25°C (NF EN 1426) ;
viscosité en fonction de la température ;
permettait d'obtenir un liant d'origine renouvelable aux propriétés applicatives entièrement satisfaisantes.
L'invention peut être employée avantageusement en mélange avec des granulats pour toute application en technique routière, en particulier pour l'exécution de couches de roulement de chaussées ou de revêtements pour trottoirs, parkings, esplanades etc .
Comme déjà indiqué précédemment, un pigment pourra être ajouté à l'enrobé pour modifier sa coloration. Par pigment, on entend toute substance organique ou minérale apportant une couleur, ainsi que leurs mélanges en toutes proportions.
Selon une application préférentielle de l'invention, le liant est utilisé pour faire une couche de roulement à visibilité améliorée par exemple pour la conduite nocturne ou les tunnels.
Selon une application préférentielle de l'invention, le liant est utilisé pour faire une couche de roulement de couleur contrôlée permettant par exemple de mettre en valeur une zone particulière de la chaussée (voie de bus, piste cyclable, etc.) ou encore de réaliser des effets esthétiques mettant en valeur un aménagement urbain, place, esplanade, etc.
Selon une application préférentielle de l'invention, le liant synthétique est résistant aux carburants grâce à l'emploi d'huiles issues de ressources renouvelables, et est utilisé dans des couches de roulement pour zones aéroportuaires ou stations- services ou encore toute zone de stationnement ou de transit où la résistance au carburant permet d'améliorer la durée de vie de la chaussée.
Le liant synthétique selon l'invention peut également être mis en émulsion à l'aide des moyens classiques utilisés pour 1 ' émulsification des bitumes, par exemple le moulin colloïdal, le mélangeur statique ou les procédés par inversion de phase en régime laminaire. La mise en émulsion peut se faire à l'aide de tout émulsifiant ou mélange d' émulsifiants , choisi par exemple parmi les émulsifiants cationiques, anioniques, amphotères ou non-ioniques .
Selon une application préférentielle de l'invention, le liant synthétique émulsifié est utilisé dans une application pour couche de roulement telles qu'un enduit superficiel ou un enrobé coulé à froid.
Selon une application préférentielle de l'invention, le liant synthétique mis en émulsion est résistant aux carburants par exemple grâce à l'emploi d'huile végétale, et est utilisé dans des couches de roulement telles qu'un enduit superficiel ou un enrobé coulé à froid pour zones aéroportuaires ou stations- services ou encore toute zone de stationnement ou de transit où la résistance au carburant permet d'améliorer la durée de vie de la chaussée.
Le liant synthétique selon l'invention peut être également mélangée avec un fluxant végétal siccatif pour la réalisation d'un liant synthétique d'origine végétale pour la formulation d'enduit superficiel et d'enrobé à froid. Un catalyseur d'oxydation pourra être ajouté pour cette application afin de favoriser la cinétique de montée en cohésion du liant synthétique. Par catalyseur d'oxydation, on entend tout composé capable d'accélérer la réaction de siccativation de l'huile siccativante . Il s'agit par exemple des sels métalliques, notamment des sels organiques de cobalt, de manganèse et de zirconium.
Pour la réalisation de revêtements spécifiques (trafics importants, zone de cisaillement, etc.) de 0% à 3% en poids d'agents de renforts, par exemple polymérique d'origine végétale ou pétrolière pourront être ajoutés à la composition de revêtement .
Exemple 1 : Fabrications et analyses de polymères d'origine végétale
Fabrication PVl :
Procédé de production de polymère végétal témoin aux propriétés physicochimiques non satisfaisantes : Indice d'hydroxyle 40-60 mg KOH/g, viscosité > 25 dPa.s, indice d'acide > 5 mg KOH/g :
Pour 100 parties de polyester végétal, sont mélangées 47 parties d'huile de palme, 0,05 partie de lithine et 6,5 à 7 parties de glycérol qui sont chauffées à 200-220°C pendant 1 heure. Après l'ajout 47 à 48 parties d'acides gras dimérisés, la température est maintenue à 220°C. L'indice d'acide et la viscosité sont suivis toutes les heures. Une fois que l'indice d'acide atteint 20 mg KOH/g, la pression est réduite progressivement jusqu'à atteindre 100 raBar. La réaction stagne ensuite autour de 8-10 mg KOH/g et est arrêtée.
Résultats :
Indice d'acide : 7 - 12 mg KOH/g (ISO 660)
Indice d'hydroxyle : 40 - 60 mg KOH/g (ISO 4629)
- Indice d'iode : 55 - 70 g I2/100g (ISO 3961)
- Viscosité à 25°C : 30 - 45 dPa.s
- Couleur Gardner : 8
Fabrication PV 2 :
Procédé de production de polymère végétal aux propriétés physico-chimiques satisfaisantes : indice d'hydroxyle < 25 mg KOH/g ; Indice d'acide < 5 mg KOH/g, viscosité > 25 dPa.s :
Pour 100 parties de polyester végétal, sont mélangées 54 à 55 parties d'acide stéarique, 10,5 à 11 parties de glycérol et 39,5 parties d'acides gras dimérisés. Le mélange est ensuite chauffé progressivement à 190 - 220°C tout en favorisant l'élimination de l'eau coproduite. L'indice d'acide et la viscosité sont suivis toutes les heures. Une fois que l'indice d'acide atteint 15 mg KOH/g, la pression est réduite progressivement jusqu'à atteindre 100 mbar. La réaction est ensuite arrêtée lorsque l'indice d'acide atteint 5 mg KOH/g. Résultats :
Indice d'acide : 3 - 5 mg KOH/g (ISO 660)
Indice d'hydroxyle : 20 - 24 mg KOH/g (ISO 4629)
- Indice d'iode : 30 - 40 g I2/100g (ISO 3961)
- Viscosité à 25°C : 30 - 50 dPa.s
- Couleur Gardner : 7
Exemple 2 : Fabrication de liants selon l'invention et analyses
* Colophane polymérisée et estérifiée à la glycérine à bas indice d'acide
Conditions de mélange :
Le polymère végétal et la résine ont été mélangés à 130 °C pendant 1 heure .
Caractéristiques des liants :
* traduisant une compatibilité du liant avec l'eau qui peut ainsi y pénétrer trop facilement et influencer négativement les propriétés applicatives dudit liant.
(1) 1 kg de liant est mis dans un pot métallique fermé d'une contenance de 2 kg pendant 14 j à 150 °C
(2) du liant est placé en film mince dans une coupelle à chaud.
Après refroidissement, de l'eau est mis sur le film de liant et l'ensemble est mis dans une étuve à 50°C. A divers instant, le technicien relève l'aspect de surface du liant.
Exemple 3 : Fabrication et analyses d'enrobés
1 ' invention
3-1 Enrobés à base de granulats silico- calcaires :
2/6 Silico-calcaire 50 %
0/2 Silico-calcaire 49 %
Filler Meac 1 %
Teneur en liant : 6,3 ppc
Les granulats sont chauffés à 130 °C et malaxés. Le liant végétal chauffé est ajouté à 130 °C. L'enrobé est malaxé 3 minutes dans un malaxeur classique de laboratoire
3-2 Enrobés à base de granulats dioritiques
6/10 diorite 71 %
0/2 diorite 26 %
Filler Meac 3 %
Teneur en liant : 5 , 7 ppc
Liant LV1 LV2 Spécifications
Essais Duriez (NF C (kPa) 6070 6820
12697-12/procédure B) Cd(kPa) 8200 8320
Cw/Cd 74 82 > 70
Exemple 4 : Evaluation des performances après vieillissement
Afin d'évaluer l'évolution des performances des liants d'origine végétale des essais de traction en fonction du temps de mûrissement à 50 °C ont été effectués.
La vitesse de traction est fixée à 2 mm/min
Deux enrobés sont ainsi comparés. Ces deux enrobés diffèrent par le liant utilisé. La formule de l'enrobé est la suivante :
2/6 Silico-calcaire 50 %
0/2 Silico-calcaire 49 %
Filler Meac 1 %
Teneur en liant : 6 , 3 ppc
Les liants utilisés sont :
Liant d'origine végétale selon l'art antérieur : Dertoline MG (77 %) + Huile de lin (23 %) : (Liant art antérieur)
- Liant selon l'invention
La figure 1 en annexe représente les propriétés en traction, mesurée à 25°C, après 56 jours de mûrissement à 50 °C. Ces résultats montrent l'impact de la formulation du liant végétal sur l'évolution des propriétés de ductilité de l'enrobé dans le temps.