Circuit élévateur de tension
La présente invention concerne un circuit élévateur de tension. Une application particulièrement intéressante de l'invention se situe dans le domaine des convertisseurs de puissance continu-continu DCDC 12V/42V ali- mentes par le réseau de bord d'un véhicule automobile (tension batterie de 12V) et assurant l'alimentation des ponts de puissance pour le contrôle du courant des machines électriques à inductance variable.
On utilise ainsi souvent des convertisseurs DCDC 12V/42V comme source de tension de ponts de puissance en H dits aussi ponts « quatre quadrants » monophasés ou polyphasés. Ces ponts servent notamment à commander le courant d'actionneur de soupapes électromagnétiques (système « camless » en anglais).
Un tel convertisseur DCDC est réalisé à l'aide d'un circuit élévateur de tension. Un exemple d'un circuit 1 élévateur de tension, dit aussi circuit de type « Boost», est illustré en figure 1.
Le circuit 1 comporte
- une source de tension 2 telle que la tension de la batterie d'un véhicule automobile comportant une première et une seconde bornes (ici une borne + et la masse), - une inductance 3 dont la première borne est reliée à la borne + de la source de tension 2,
- une diode 4 dont l'anode est reliée à la seconde borne de l'inductance 3,
- un condensateur 5 dont la première borne est reliée à la cathode de la diode 4,
- un interrupteur 6 de courant tel qu'un transistor à effet de champ MOSFET relié entre la seconde borne de l'inductance 3 et la masse,
- un deuxième interrupteur 7 de courant (qui peut être un transistor MOSFET ou un composant électromécanique du type relai) relié en- tre la borne + de la source de tension 2 et la première borne de l'inductance 3 (on notera que ce deuxième interrupteur peut égale-
ment être relié entre la seconde borne du condensateur 5 et la masse).
Le fonctionnement du circuit « Boost » 1 peut être divisé en deux phases distinctes selon l'état de l'interrupteur 6 : - une phase d'accumulation d'énergie : lorsque l'interrupteur 6 est fermé (état passant), cela entraîne l'augmentation du courant dans l'inductance 3 et donc le stockage d'une quantité d'énergie sous forme d'énergie magnétique. La diode 4 est alors bloquée et le condensateur 5 est déconnecté de l'alimentation. - Lorsque l'interrupteur 6 est ouvert, l'inductance 3 se trouve alors en série avec le générateur et sa f.e.m. (force électromotrice) s'additionne à celle du générateur (effet survolteur). Le courant traversant l'inductance traverse ensuite la diode 4 et le condensateur 5. Il en résulte un transfert de l'énergie accumulée dans l'inductance 3 vers le condensateur 5.
Cette décharge n'est possible que si la tension Vs aux bornes du condensateur 5 est supérieure à la tension Ve (tension batterie). La tension de sortie Vs est alors quasiment continue et sa valeur dépend de Ve et du rapport cyclique oc = τ/T du signal en créneau de commande de l'interrupteur 6 où τ est le temps à l'état haut du signal de commande dans une période et T est la période du signal de commande. Il s'agit d'un contrôle du courant de charge par MLI (Modulation de Largeur d'Impulsion). Dans ce cas on a : Vs = Ve/(1-α) et on a bien une tension de sortie toujours supérieure à celle d'entrée (le rapport cyclique variant entre 0 et 1) et qui augmente avec α. Le condensateur 5 est très souvent formé par un condensateur chimique ayant son pôle positif relié à la cathode de la diode 4. L'usage de ~-)ndensateurs chimiques est souvent incontournable dans les applications nécessitants une grande réserve d'énergie. En effet, ceux-ci ont la meilleure densité énergétique. Cependant, l'utilisation de ces condensateurs chimiques pose un certain nombre de problèmes.
Ainsi, les condensateurs chimiques ont pour inconvénient de générer de grands courants de fuite qui peuvent s'avérer gênants dans une applica-
tion notamment alimentée par la batterie d'un véhicule automobile. Les courants de fuite peuvent provoquer une décharge profonde de la batterie, si l'appareil reste suffisamment longtemps hors-tension. C'est le cas par exemple d'un convertisseur connecté à la batterie 12V d'un véhicule en mode « parking ». Il peut alors être nécessaire de déconnecter les condensateurs pour diminuer les courants de fuite. Tout particulièrement, un système de soupape électromagnétique nécessite un convertisseur pour générer non seulement un réseau d'alimentation adapté aux actionneurs de soupapes, dans le cas présent il s'agit d'un réseau 42V, à partir du réseau de bord, mais aussi et surtout pour découpler le réseau de bord 12V du réseau auxiliaire 42V. En effet, la commande des actionneurs génère un taux d'harmonique basse fréquence très élevé. Afin de limiter les ondulations de courant sur le réseau de bord et préserver ainsi la batterie, il est nécessaire d'augmenter la capacitance du réseau 42V. Un banc capacitif de forte valeur est donc nécessaire, lequel possède des courants de fuite incompatibles avec les spécifications en mode « parking ».
Une solution connue pour résoudre ce problème lié aux courants de fuite consiste à utiliser un interrupteur 7 de déconnexion de ces condensateurs. Ainsi, l'ouverture de l'interrupteur en mode « parking » permet d'éviter toute fuite de courant et donc tout risque de décharge de la batterie.
Cependant la mise en œuvre de cette solution pose certaines difficultés.
Ainsi, comme mentionné plus haut, le contrôle du courant dans le circuit 1 n'est possible que si la tension Vs aux bornes du condensateur 5 est supérieure à la tension Ve. Le circuit 1 ne peut pas contrôler le courant lorsque la tension de sortie est plus basse que la tension d'entrée. Ce cas de figure est rencontré à chaque mise sous tension (fermeture de l'interrupteur 7) lorsque la tension de sortie Vs est nulle car le condensateur réservoir 5 est déchargé. La charge du condensateur 5 génère un courant qui n'est pas contrôlable par le circuit 1. L'appel du courant n'est limité que par les résistances de ligne. Le temps de charge est défini par la taille des condensateurs et ces résistances de ligne. Lors de la mise sous tension, le condensateur 5 de sortie est chargé brutalement jusqu'à ce que la tension de sortie
atteigne une valeur d 'équilibre proche de la tension d'entrée. Dans le cas d'une charge de condensateur au travers d'une résistance, on considère que pour une quantité d'énergie transférée autant est dissipée. Cette énergie est dissipée sur une courte durée. Les puissances mises en jeux peu- vent être destructrices. En effet, le courant d'appel peut atteindre des valeurs qui dépassent les spécifications des composants traversés par ce courant notamment celles de l'interrupteur 7 qui permet la mise sous-tension. Dans le cas d'un interrupteur mécanique ou électromécanique, l'appel de courant provoque la destruction ou l'usure des contacts sous l'effet de l'arc électrique. Dans le cas d'un contact direct entre le câble d'alimentation et une source de tension à faible résistance interne comme une batterie par exemple, l'arc peut provoquer la fusion des métaux en contact et émettre des projections. Dans le cas d'un interrupteur statique du type transistor MOSFET, l'appel de courant peut provoquer sa destruction ou son vieillis- sèment prématuré par un échauffement local violent notamment lorsque le composant possède une faible capacité calorifique.
Le courant d'appel peut en outre engendrer d'autres désagréments tels que l'écroulement de la source de tension si la résistance interne de celle-ci est trop importante. On notera que, même s'il n 'a pas d'interrupteur 7 de mise sous tension, on peut transposer les mêmes inconvénients sur tout autre interrupteur qui se trouve sur la boucle parcourue par le courant d'appel.
On connaît des solutions permettant de limiter ce courant d'appel : ces circuits de limitation ont pour principe de limiter l'appel de courant par dissipation thermique. Un circuit de limitation est d'autant plus utile que la capacité de sortie est élevée.
Un premier exemple de circuit 10 de limitation est illustré en figure 2. Le circuit 10 est identique au circuit 1 de la figure 1 (les composants communs portent les mêmes numéros de référence) à la différence qu'il com- porte un transistor 8 monté en série entre la deuxième borne du condensateur 5 et la masse. Ce transistor 8 peut être un transistor bipolaire ou un transistor à effet de champ du type MOSFET ou JFET. La solution consiste à contrôler Ie courant de charge du condensateur 5 par un fonctionnement
en mode linéaire du transistor 8. Ce transistor peut aussi avoir la fonction d'interrupteur (mode saturé) pour isoler ou connecter le condensateur 5 à la masse après que la limitation ait été activée. Pour de forte valeur de capaci- tance, le nombre de transistors peut être important, notamment si le délai accordé à la pré-charge est court. Un nombre élevé de transistors entraîne un surcoût important. De plus la mise en parallèle de transistors en mode linéaire complexifie le circuit car l'équilibrage des courants n'est pas naturel. Une autre solution consiste à limiter le courant d'appel par une résistance en série. Cette solution est illustrée par le circuit 20 représenté en fi- gure 3.
Le circuit 20 est identique au circuit 1 de la figure 1 (les composants communs portent les mêmes numéros de référence) à la différence qu'il comporte un interrupteur 9 monté en série entre la deuxième borne du condensateur 5 et la masse ainsi qu'une résistance 11 montée en parallèle avec l'interrupteur 9. Le courant d'appel est alors limité par la résistance 11. L'interrupteur 9 permet d'isoler ou de relier le condensateur à la masse.
Toutefois, les solutions illustrées en figure 2 et 3 posent également certaines difficultés.
Ainsi, notamment dans le cas de la commande de soupapes électro- magnétiques, le délai pour démarrer (i.e. le délai entre le moment ou le conducteur tourne la clef de contact et le moment où le système doit être prêt) est un délai relativement court, de l'ordre de 300 ms au total. Par ailleurs, durant ce délai, de nombreuses autres actions autres que la précharge du condensateur doivent être effectuées (diagnostic, reset, mise en route d'alimentations,...) : dès lors, il y a peu de temps réservé à la précharge du condensateur 5. L'une ou l'autre des solutions des figures 2 ou 3 ont l'inconvénient de limiter le courant par dissipation de chaleur. Dans le cas où il est nécessaire de faire une pré-charge rapide, la puissance à dissiper est importante et conduit à des circuits relativement volumineux et coû- teux par rapport aux temps d'utilisation de la fonction sur le cycle de vie du produit. Pour donner un ordre de grandeur, si on souhaite réaliser une précharge en 4,7 ms (valeur de RC), on peut prendre une résistance 10 R=O, 1Ω et un condensateur 5 ayant une capacité C=47mF. En prenant une
valeur de tension d'entrée Ve de 10V (la tension batterie est souvent légèrement inférieure à 12V) et en estimant la valeur maximale du courant d'appel à Ve/R, on obtient un courant d'appel de l'ordre de 100 A, soit une puissance dissipée de l'ordre de 1000W. Dès lors, on a une puissance dis- sipée très importante. Même si Ia résistance présente une faible valeur, une telle configuration nécessite une résistance de puissance de très grande taille. Seules des résistances à piquer peuvent être utilisées et il n'est pas envisageable d'utiliser des composants CMS (Composant Monté en Surface) ; il peut même être nécessaire d'utiliser deux résistances en parallèle. On conçoit donc aisément que ces solutions entraînent non seulement une perte de place mais également un surcoût important.
Dans ce contexte, la présente invention vise à fournir un circuit élévateur de tension permettant de façon économique de réaliser une pré-charge rapide de l'élément capacitif tout en réduisant la place occupée par les com- posants formant ledit circuit.
A cette fin, l'invention propose un circuit élévateur de tension comportant :
- une source de tension comportant une première et une seconde bornes, - au moins une inductance dont la première borne est reliée à ladite première borne de ladite source de tension,
- au moins une diode dont l'anode est reliée à la seconde borne de ladite inductance,
- au moins un condensateur dont la première borne est reliée à la ca- thode de ladite diode,
- au moins un interrupteur de courant relié entre ladite seconde borne de ladite inductance et ladite seconde borne de ladite source de tension,
- un deuxième interrupteur de courant relié entre la seconde borne du- dit condensateur et ladite seconde borne de ladite source de tension, ledit circuit étant caractérisé en ce qu'il comporte des moyens pour permettre au courant de circuler de ladite seconde borne dudit condensateur vers ladite première borne de ladite source de tension.
On entend par condensateur, tout type de charge capacitive : il peut s'agir d'un condensateur unique mais également d'un banc capacitif comportant une pluralité de condensateurs montés en série ou en parallèle. De même, le terme inductance couvre une inductance unique mais également une pluralité d'inductances montées en série ou en parallèle.
Grâce à l'invention, la configuration proposée présente l'avantage de ne pas limiter le courant par dissipation de chaleur en utilisant une structure qui permet le contrôle de courant. L'ajout de moyens pour permettre au courant de circuler de la seconde borne du condensateur (son pôle négatif dans le cas d'un condensateur chimique) vers la première borne de la source de tension (la borne positive de la batterie dans le cas d'une alimentation par la batterie du véhicule) permet le contrôle du courant de charge du banc capacitif. Ces moyens sont par exemple formés par une diode. En reliant la cathode du condensateur sur la batterie plutôt qu'à la masse au travers de cette diode, on permet la circulation du courant de charge provenant de la démagnétisation de l'inductance.
Par ailleurs, à l'exception des pertes que l'on retrouve habituellement dans un circuit élévateur, cette solution ne dissipe pas de chaleur supplémentaire contrairement à une résistance de limitation ou à un contrôle de courant par transistor en mode linéaire. Le circuit selon l'invention permet de s'affranchir de l'utilisation de composants de puissance induisant un surcoût important.
En outre, cette configuration ne change pas le fonctionnement de l'élévateur de tension et permet de contrôler le courant de charge par une MLI conventionnelle et cela quelque soit l'état de charge du banc capacitif.
Le deuxième interrupteur permet de déconnecter (et de reconnecter) l'élément capacitif de la masse.
Le système selon l'invention peut également présenter une ou plusieurs des caractéristiques ci-dessous, considérées individuellement ou se- Ion toutes les combinaisons techniquement possibles.
De façon particulièrement avantageuse, lesdits moyens pour permettre au courant de circuler de ladite seconde borne dudit condensateur vers ladite première borne de ladite source de tension sont formés par une se-
conde diode dont l'anode est reliée à ladite seconde borne dudit condensateur et la cathode est reliée à ladite première borne de ladite source de tension.
L'invention trouve une application particulièrement intéressante dans le cas où ledit au moins un condensateur est un condensateur chimique.
Selon un mode de réalisation avantageux, le circuit selon l'invention comporte un second condensateur relié entre l'anode de ladite au moins une diode et ladite seconde borne de ladite source de tension.
Selon un autre mode de réalisation avantageux, le circuit selon l'invention comporte :
- n inductances Lbi, avec i variant de 1 à n et n étant un entier naturel supérieur ou égal à 2, chacune des inductances Lbi ayant sa première borne reliée à ladite première borne de ladite source de tension, - n diodes Dbi, avec i variant de 1 à n, chacune des diodes Dbi ayant son anode reliée à la seconde borne de ladite inductance Lbi,
- n interrupteurs de courant Mbi, avec i variant de 1 à n, chacun des interrupteurs Mbi étant relié entre ladite seconde borne de ladite inductance Lbi et ladite seconde borne de ladite source de tension et cha- cun des interrupteurs Mbi étant commandé de sorte qu'il est passant pendant que les autres interrupteurs sont ouverts, ledit au moins un condensateur ayant sa première borne reliée à la cathode de chacune desdites diodes Dbi.
Avantageusement, ladite source de tension est formée par la batterie d'un véhicule automobile.
Avantageusement, le circuit selon l'invention assure la conversion d'une tension continue de 12V en une tension continue de 42V.
Là présente invention a également pour objet l'utilisation du circuit selon l'invention pour l'alimentation d'un pont en H pour le contrôle du courant dans un organe électrique de commande, la tension aux bornes dudit au moins condensateur formant la tension d'alimentation.
Avantageusement, l'organe électrique est compris dans un actionneur pourvu d'une pièce actionnée, ledit organe électrique commandant en déplacement ladite pièce actionnée.
Préférentiellement, ledit actionneur est un actionneur pour soupapes électromagnétiques.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront clairement de la description qui en est donnée ci-dessous, à titre indicatif et nullement limitatif, en référence aux figures annexées, parmi lesquelles :
- la figure 1 est une représentation schématique de la structure élec- tronique d'un circuit élévateur de tension illustrant l'état de la technique ;
- les figures 2 et 3 illustrent chacun un circuit élévateur de tension incorporant un circuit limiteur de courant selon l'état de la technique ;
- la figure 4 représente un circuit élévateur de tension selon l'invention ; - les figures 5 et 6 illustrent le fonctionnement en limiteur de courant du circuit élévateur de tension selon l'invention tel que représenté en figure 4;
- la figure 7 représente l'évolution du potentiel Vs en fonction du temps pendant la phase de pré-charge du condensateur ; - la figure 8 représente un circuit élévateur de tension selon un seconde mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 9 représente un circuit élévateur de tension selon un troisième mode de réalisation de l'invention ;
Dans toutes les figures, les éléments communs portent les mêmes numéros de référence.
Les figures 1 à 3 ont déjà été décrites en référence à l'état de la technique.
"La figure 4 représente un circuit 100 élévateur de tension -selon l'invention. Le circuit 100 comporte :
- une source de tension S telle que la tension de la batterie d'un véhicule automobile comportant une première et une seconde bornes (ici une borne +BAT et la masse) délivrant une tension d'entrée Ve,
- une inductance Lb dont Ia première borne est reliée à la borne +BAT de la source de tension S,
- une diode Db dont l'anode est reliée à la seconde borne de l'inductance 3, - un condensateur Cb, du type condensateur chimique, dont la première borne (pôle positif) est reliée à la cathode de la diode Db (on notera que ce condensateur Cb n'est généralement pas uniquement et est souvent formé par un banc capacitif),
- un interrupteur Mb de courant tel qu'un transistor à effet de champ MOSFET relié entre la seconde borne de l'inductance Lb et la masse,
- un deuxième interrupteur M de courant (qui peut être un transistor MOSFET ou un composant électromécanique du type relai) relié entre la seconde borne (pôle négatif) du condensateur Cb et la masse,
- une deuxième diode D dont l'anode est reliée au pôle négatif du condensateur Cb et dont la cathode est reliée à la borne +BAT.
L'interrupteur Mb est commandé par une commande du type MLI ayant un rapport cyclique α avec une période de découpage T.
Lors de la pré-charge du condensateur Cb avec limitation du courant d'appel, l'interrupteur M est ouvert de sorte que la seconde borne (pôle né- gatif) du condensateur Cb n'est pas reliée à la masse mais à la batterie.
Le fonctionnement du circuit 100 en limiteur de courant d'appel est illustré en référence aux figures 5 et 6. Sur chacune de ces figures, les flèches en gras indiquent le sens du courant.
Comme illustré en figure 5, lorsque l'interrupteur Mb conduit (le signal de commande de Mb variant de 0 à αT), l'inductance Lb se magnétise et stocke donc de l'énergie qu'elle libère lorsque l'interrupteur Mb s'ouvre.
Après l'ouverture de l'interrupteur Mb (le signal de commande de Mb variant de αT à T)1 comme illustre ëή "figuré 6, les diodes Db et D conduisent à leur tour et l'énergie est ainsi transférée de Pinductance Lb au condensa- teur Cb.
Lorsque que l'interrupteur Mb conduit à nouveau les diodes sont bloquées et le condensateur ne peut pas libérer son énergie. Elle s'accumule ainsi à chaque période du découpage T.
L'ajout de la seconde diode D et la déconnexion du pôle négatif du condensateur Cb de la masse permettent le contrôle du courant de charge du banc capacitif Cb. En reliant la cathode du condensateur Cb sur la batterie plutôt qu'à la masse au travers de cet interrupteur, on permet au courant de charge provenant de la démagnétisation de l'inductance Lb de circuler. Cette configuration ne modifie pas le fonctionnement du circuit 100 en élévateur de tension et permet de contrôler le courant de charge par une MLI conventionnelle et cela quelque soit l'état de charge du banc capacitif Cb.
A l'exception des pertes que l'on retrouve habituellement dans un convertisseur, cette solution ne dissipe pas de chaleur supplémentaire contrairement à une résistance de limitation ou à un contrôle de courant par transistor en mode linéaire.
On notera qu'au départ, l'interrupteur M est ouvert pour l'obtention d'une pré-charge sans courant d'appel (i.e. avec courant contrôlé) du condensateur Cb. Quand la tension Vc aux bornes du condensateur Cb est égale à Ve (voire légèrement supérieure pour éviter tout courant d'appel) on peut fermer M et fonctionner en circuit élévateur de tension.
On notera en outre que le potentiel Vs (potentiel du point S correspondant au pôle positif du condensateur Cb par rapport à la masse) n'est pas continu pendant Ia phase de pré-charge du condensateur Cb. La figure 7 illustre ce phénomène en représentant la tension Vs en fonction du temps. Le potentiel Vs est découpé (haché) à la fréquence da la MLI (de l'ordre de 70 kHz dans le cas de l'application relative aux soupapes électromagnétiques). En effet, lorsque l'interrupteur Mb conduit, les diodes Db et D sont bloquées ce qui fixe le potentiel Vs à une tension qui varie entre 0 et Vc. Lorsque l'interrupteur Mb est ouvert, les diodes Db et D conduisent ce qui fixe le potentiel Vs à Ve+Vfd+Vc où Vfd représente la chύtte de potentiel aux bornes de la diode D.
Dans des applications où la tension Vs doit présenter le moins de discontinuités possibles pendant la phase de pré-charge du condensateur, deux solutions sont illustrées sur les figures 8 et 9.
La figure 8 représente ainsi un circuit 200 élévateur de tension selon un second mode de réalisation de l'invention permettant de s'affranchir du problème de discontinuité de Vs.
Le circuit 200 est identique au circuit 100 de la figure 4 à la différence qu'il comporte un condensateur C additionnel relié entre l'anode de la diode Db et la masse. La valeur de la tension aux bornes de ce condensateur est donc égale à la valeur du potentiel Vs.
Ce condensateur C est un condensateur à faible courant de fuite et faible valeur (des condensateurs de type « film » ou céramique de faible capacité peuvent être utilisés). Le condensateur C est connecté entre la masse et la sortie S pour maintenir le potentiel Vs lorque l'interrupteur Mb conduit. Ce condensateur C est connecté en permanence donc il est initialement chargé à la tension de batterie (aux chutes de tension près).
Lorsque l'interrupteur Mb conduit, le potentiel Vs est maintenue à la tension de charge du condenateur C. Le condensateur C fournit le courant d'une éventuelle charge connectée en sortie. Lorque l'interrupteur Mb est ouvert, les diodes Db et D conduisent et le courant charge non seulement ce condensateur C mais aussi le banc capacitif Cb. La tension aux bornes de C suit la tension imposée par le banc capacitif Cb. Leurs dimensionnements dépendent évidemment de la charge connectée en sortie lors du démarrage.
La figure 9 représente un circuit 300 élévateur de tension selon un troisième mode de réalisation de l'invention permettant également de s'affranchir du problème de discontinuité de Vs.
Contrairement aux circuits 100 et 200 des figures 4 et 8 qui sont des circuits monocellulaires, le circuit 300 est un circuit multicellulaire ; en d'autres termes, ce circuit 300 comporte n cellules chacune constituée par un triplet (Lbi, Dbi, Mbi) d'inductance-diode-interrupteur (avec i variant de 1 à n, n étant un entier naturel supérieur strictement à 1). Dans l'exemple de la figure 9, n est égal à 2. Chacune des inductances Lbi a sa première borne reliée à la borne
+BAT.
Chacune des diodes Dbi a son anode reliée à la seconde borne de l'inductance Lbi.
Chacun des interrupteurs Mbi est relié entre la seconde borne de l'inductance Lbi et la masse.
Le condensateur Cb à pré-charger a sa première borne (pôle positif) reliée à la cathode de chacune des diodes Dbi. De façon identique aux circuits 100 et 200, le circuit 300 comporte :
- un interrupteur M de courant relié entre le pôle négatif du condensateur Cb et la masse,
- une diode D dont l'anode est reliée au pôle négatif du condensateur Cb et dont la cathode est reliée à la borne +BAT. On a donc ici plusieurs cellules en parallèle formant plusieurs circuits élévateurs. Ces cellules ne sont pas synchronisées de sorte que les différents interrupteurs Mbi ne ferment pas ensembles (ils ferment chacun leur tour). Ce type de configuration multicellulaire permet de réduire les ondulations du courant de charge du condensateur Cb (il faut bien entendu un nombre suffisant de cellules pour garantir la continuité de charge du condensateur Cb ; i.e. n est souvent supérieur à 2). L'avantage d'une configuration multicellulaire par rapport à une cellule unique est qu'il permet de réduire considérablement les ondulations de courant (pour obtenir une ondulation identique avec un système monocellulaire, il faudrait une inductance ayant une valeur très importante) et de répartir la puissance.
Le déphasage entre les cellules permet de garantir qu'au moins une des diodes Dbi est conductrice à chaque instant. Dès lors, le potentiel Vs est maintenue à la valeur à Ve+Vfd+Vc où Vfd représente la chutte de potentiel aux bornes de la diode D. Sur l'exemple présenté en figure 9, l'interrupteur Mb1 est fermé (donc l'interrupteur Mb2 est ouvert) et la diode Db2 est conductrice. Les flèches respectivement hachurées et en gras indiquent les deux chemins possibles du courant selon que l'on est dans la phase de magnétisation de l'inductance Lb 1 ou de pré-charge du condensateur Cb.
Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être décrit.
Notamment, l'invention a été plus particulièrement décrite dans le cas d'une utilisation d'une diode permettant de relier le pied du condensateur à la borne +BAT mais d'autres moyens permettant au courant de circuler de la
seconde borne du condensateur vers la borne +BAT peuvent également être utilisés ; on peut ainsi utiliser un interrupteur en série entre le pôle négatif du condensateur et la borne +BAT, cet interrupteur se fermant au moment de l'ouverture de l'interrupteur Mb. De même, les modes de réalisation décrits mettent en œuvre des transistors MOSFET utilisés en tant qu'interrupteurs mais d'autres types de transistors (IGBT par exemple) peuvent également être utilisés sans sortir du cadre de l'invention.
Enfin, on pourra remplacer tout moyen par un moyen équivalent.