Déshuileur pour moteur à combustion interne
La présente invention se rapporte, de façon générale, au domaine des moteurs à combustion interne et concerne, plus particulièrement, un déshuileur prévu pour déshuiler les gaz sortant d'un carter de vilebrequin.
La figure 1 du dessin schématique annexé représente de manière schématique, en coupe longitudinale, une portion d'un moteur à combustion interne selon la technique antérieure, pour expliquer le problème à la base de la présente invention. Comme l'illustre la figure 1 , un carter 1 contient un vilebrequin 2 qui coopère avec des pistons 3 coulissant dans des cylindres 4. Le vilebrequin 2 est lubrifié avec une huile de lubrification 0. Des cheminées 5 relient le carter 1 à une culasse 6.
La culasse 6 mène à un déshuileur 7 prévu pour déshuiler des gaz de carter G, issus de fuites entre les pistons 4 et les cylindres 3, et qui se sont chargés de gouttelettes d'huile de lubrification 0 dans le carter 1.
Pour ce faire, le déshuileur 7 comporte des moyens de captation 11 d'huile associés à un siphon 12. Les moyens de captation sont par exemple des séparateurs à obstacles 11 tels que chicanes, ailettes, coudes... A l'intérieur du déshuileur 7, les gouttelettes d'huile 0 ont des trajectoires différentes des particules de gaz, moins denses que l'huile, et sont retenues par les séparateurs 11.
Les gouttelettes 0 s'écoulent jusqu'à s'accumuler au fond du déshuileur 7. L'huile ainsi récupérée retourne alors vers la culasse 6 par le siphon 12, tandis que les gaz déshuilés rejoignent une ligne d'admission d'air
10, en passant au préalable par un clapet 8 et par un volet papillon 9. Le clapet
8 se ferme lorsque la dépression après le volet papillon 9 est importante.
Le siphon 12 assure la présence d'une réserve d'huile suffisante au fond du déshuileur 7, qui empêche l'entrée de gaz non décantés G dans le circuit en compensant la dépression (P1 - P2) entre l'entrée du déshuileur 7 à la pression P1 et la position du siphon 12 à la pression P2.
Les pressions dans le circuit de gaz de carter varient en fonction des ondes de pression créées par les soupapes d'admission et le mouvement des pistons 3 dans les cylindres 4. Lorsque les dépressions sont suffisamment élevées, le siphon 12 peut se désamorcer, c'est à dire que du gaz, sous forme de bulles, passe à travers le siphon 12. Ce désamorçage peut également se
produire sous l'effet de phénomènes difficiles à contrôler : vibrations du moteur, effet de l'accélération du véhicule entraînant un déjaugeage du niveau d'huile...
Le déjaugeage du siphon 12 va produire des bulles de gaz qui vont éclater au niveau de la surface de décantation de la réserve d'huile, créant des gouttelettes d'huile. Par leur vitesse, les gaz au-dessus de la surface de décantation entraînent ces gouttelettes d'huile vers la ligne d'admission d'air
10. Ce phénomène d'entraînement d'huile se produit également au moment de l'amorçage du siphon 12. La présente invention vise à éviter les inconvénients précités en fournissant un déshuileur dont le siphon soit plus stable et moins sensible aux dépressions.
A cet effet, l'invention a pour objet un déshuileur pour moteur à combustion interne, prévu pour déshuiler les gaz sortant d'un carter de vilebrequin, et comportant essentiellement des moyens de captation de l'huile associés à un siphon dont l'entrée à l'intérieur du déshuileur est entourée par une chambre de récupération d'huile dont la paroi est percée :
- d'au moins un petit trou de récupération d'huile, ménagé au plus bas de la chambre en sortie des moyens de captation, et - d'au moins un petit trou de mise en dépression, ménagé au plus haut de la chambre au dessus de la surface d'huile récupérée, et qui relie la chambre à un point en dépression.
Le fait d'isoler l'entrée du siphon par un volume tampon, communiquant avec le flux principal par des petits trous, permet d'amortir les pulsations de pression que l'on peut observer dans le flux principal du circuit des gaz de carter.
Lorsque le siphon déjauge, le débit d'air passant au-dessus de la flaque d'huile est limitée par le diamètre des trous de la chambre, il y a donc peu d'entraînement direct de l'huile vers l'admission d'air. Les gouttes éventuellement projetées ont peu de risque de passer par le trou de mise en dépression qui est de faible dimension.
De plus, la surface libre du siphon peut dépasser la hauteur du trou de récupération d'huile sans risque que l'huile ne soit entraînée vers l'admission d'air. Le trou de mise en dépression entre la chambre et le flux principal étant ménagé au plus haut possible, l'huile peut remplir la chambre en
cas de forte dépression, ce qui est notamment le cas lorsque les moyens de captation sont efficaces et créent beaucoup de pertes de charge.
Selon une forme de réalisation possible, le point en dépression est réalisé sous la forme d'un tube de Venturi. Le tube de Venturi présente l'avantage, par rapport à une prise de pression en aval de l'écoulement (et donc en dépression), de créer une source de dépression sans faire appel à une grande longueur de conduit.
De plus, le débit d'aspiration par le Venturi est proportionnel au débit passant dans le décanteur, de sorte qu'un maximum d'aspiration est obtenu dans la phase de fonctionnement qui l'exige. Avec une prise de pression en aval de la ligne, cette coordination dans le temps n'existe pas, de sorte que le débit d'aspiration peut être élevé dans une phase de fonctionnement où le débit de décantation est faible.
Dans ce contexte, la paroi de la chambre de récupération peut être percée d'un second trou d'aspiration d'huile ménagé au plus bas de la chambre à l'aval du tube de Venturi. Cette disposition permet d'aspirer complètement l'huile récupérée même dans des phases exceptionnelles de fonctionnement de véhicule, notamment de fortes accélérations sur des routes inclinées, dans lesquelles toute l'huile n'est pas décantée. Afin de renforcer ce phénomène, le tube de Venturi est avantageusement coudé vers l'aval de façon à ce que l'extrémité aval du tube de Venturi débouche à proximité du second trou d'aspiration d'huile. Le coude en sortie du tube de Venturi vient augmenter la pression de refoulement vers le second trou d'aspiration. Avantageusement, afin d'optimiser la stabilité du siphon, le volume de la partie du siphon à la pression de la chambre est environ trois fois inférieur au volume de la partie du siphon à la pression du carter.
De toute façon, l'invention sera bien comprise à l'aide de la description qui suit, en référence au dessin schématique annexé représentant une forme de réalisation préférée d'un déshuileur selon l'invention, sur lequel dessin :
- la figure 1 (déjà citée) est une vue schématique, en coupe longitudinale, d'une portion d'un moteur à combustion interne selon la technique antérieure ; . - la figure 2 est une vue schématique d'un déshuileur conformément à une première forme de réalisation de l'invention ;
- la figure 3 est une vue schématique d'un déshuileur conformément à une seconde forme de réalisation de l'invention ;
- la figure 4 est une vue en coupe d'une réalisation de déshuileur analogue à la figure 3. Les éléments structurels représentés en figures 2, 3 et 4 qui correspondent à ceux précédemment décrits en référence à la figure 1 sont désignés par les mêmes repères numériques et ne seront pas décrits de nouveau.
Selon l'invention, et comme l'indique la figure 2, l'entrée du siphon 12 à l'intérieur du déshuileur 7 est entourée par une chambre de récupération d'huile 13.
La chambre 13 isole l'entrée du siphon 12 et permet d'amortir les pulsations de la pression P1 dans le flux principal.
La paroi de Ia chambre 13 est percée d'un petit trou de récupération d'huile 14, ménagé au plus bas de la chambre 13 en sortie des séparateurs à obstacles 11.
Un petit trou de mise en dépression 15 est également ménagé au plus haut de la chambre 13, au dessus de la surface de décantation de l'huile récupérée. Le trou 15 relie la chambre 13 à un point en dépression 16. Lorsque le siphon 12 déjauge, le débit d'air passant au-dessus de la flaque d'huile est limité par le diamètre des trous 14 et 15 ; il y a donc peu d'entraînement direct de l'huile vers l'admission d'air 10. Les gouttelettes d'huile éventuellement projetées ont peu de risque de passer par le trou de mise en dépression 15 car celui-ci est de faible dimension. Le trou de mise en dépression 15 est ménagé le plus haut possible dans la chambre 13. Ainsi, en cas de forte dépression, le niveau d'huile peut remplir la chambre 13 au-delà de la hauteur du trou de récupération d'huile 14 sans risque que l'huile ne soit entraînée vers l'admission d'air 10.
Si V1 et V2 désignent les volumes du siphon 12, respectivement à la pression P1 du carter 1 et à la pression P2 de la chambre 13, différents essais effectués par le Demandeur ont conduit au rapport de volumes suivant entre les différentes parties du siphon 12 : V1 = 3 x V2. Ce rapport permet de réduire les risques de déjaugeage du siphon 12.
Dans la forme de réalisation illustrée en figure 3, le point en dépression est réalisé sous la forme d'un tube de Venturi 16.
II importe en effet de créer une dépression dans la chambre 13 pour pouvoir aspirer l'huile correctement. Pour réaliser cette aspiration, le tube de Venturi 16 est plus avantageux qu'une prise de pression en aval de l'écoulement, car il ne nécessite pas de grande longueur de conduit pour créer la dépression.
La paroi de la chambre 13 est également percée d'un second trou d'aspiration d'huile 17 ménagé au plus bas de la chambre 13 à l'aval du tube de Venturi 16. Cette disposition permet d'aspirer complètement l'huile récupérée même dans des phases exceptionnelles de fonctionnement du véhicule, notamment de fortes accélérations sur des routes inclinées, au cours desquelles toute l'huile n'est pas décantée.
Le tube de Venturi 16 présente vers l'aval un coude 16a de façon à ce que l'extrémité aval du tube de Venturi 16 débouche à proximité du second trou d'aspiration d'huile 17. Le coude 16a vient augmenter la pression de refoulement vers le second trou d'aspiration 17.
Comme le montre la figure 4, les séparateurs à obstacles peuvent être réalisés en forme de coudes 11 successifs.
Comme il va de soi, l'invention ne se limite pas aux seules formes d'exécution décrites ci-dessus à titre d'exemples non limitatifs ; elle en embrasse au contraire toutes les variantes. L'on ne s'éloignerait notamment pas du cadre de l'invention en remplaçant les moyens de captation, ici réalisés sous forme de séparateurs à obstacles, par des séparateurs à cyclone ou à médias filtrants.