VITRAGE DE SECURITE MUNI D'UN REVETEMENT COMPRENANT UN POLYMERE
L'invention concerne un vitrage de sécurité, notamment du type miroir, et son procédé d'obtention.
On entend par vitrage de sécurité un vitrage qui peut être cassé sans éparpillement de ses différents morceaux et répond à la norme prEN12600. Un tel comportement atténue fortement le danger vis-à-vis d'une personne lorsque le bris du vitrage est causé par le choc direct entre ladite personne et le vitrage. De plus, le bris d'un vitrage entraîne habituellement la formation de nombreux morceaux de tailles très diverses et à la tranche coupante. Le rassemblement et l'élimination de ces bris de verre est de ce fait une opération fastidieuse et dangereuse que l'on cherche à pouvoir éviter. Dans le cadre de la présente demande, le terme vitrage est à prendre dans son sens le plus large, c'est-à-dire celui d'un panneau comprenant au moins une feuille de verre. Le vitrage final selon l'invention comprend donc au moins une feuille de verre et au moins un revêtement comprenant un polymère et le cas échéant d'autres couches comme une couche d'argent. On a déjà proposé d'appliquer au dos des miroirs des films (ou feuilles) en polymère comme en polypropylène, en polyester, en mousse de polyuréthanne. Cependant, si ces films remplissent bien la fonction d'éviter l'éparpillement des bris de verre, ils compliquent l'opération de découpe du miroir. En effet, un miroir sortant de fabrication est de grande dimension (par exemple selon les dimensions standards suivantes : 3,21 x 6 mètres ou 3,21 x 2 à 2,5 m), et il est souhaitable de pouvoir conserver la technique de découpe traditionnelle, par traçage à l'aide d'une molette ou diamant, suivi d'un rompage. Cependant, les films de l'art antérieur, en retenant les morceaux de miroir découpés nécessitent une opération supplémentaire de découpe du film lui-même. C'est pourquoi ces films sont appliqués soit après découpe du miroir mais cela nécessite une découpe particulière du film pour l'ajuster aux dimensions du miroir, soit avant découpe du miroir, mais dans ce cas le film doit aussi être découpé par une opération supplémentaire.
On a également déjà proposé que le verre d'un miroir soit un vitrage feuilleté. Comme document de l'art antérieur on peut citer DE 8815286 U.
Un vitrage de sécurité ne peut donc habituellement pas être découpé de façon classique, c'est-à-dire après traçage sur le verre à l'aide d'une molette ou d'un diamant car la fonction de sécurité conféré par le film ou la feuille en polymère qu'il comprend (à son dos ou en son milieu comme pour un vitrage feuilleté) retient assemblés les différents morceaux de verre découpés. La découpe du vitrage nécessite donc la découpe dudit film en une étape supplémentaire à celle du verre. L'invention résoud les problèmes sus-mentionnés et répond notamment au critère anti-bris selon la norme prEN12600 niveau 3B voire niveau 2B. En effet, selon l'invention, un revêtement comprenant un polymère est appliqué à l'état de faible masse moléculaire, liquide ou fondu au dos du vitrage, en particulier entre +90 et +130°C, et peut être découpé après traçage sur sa face avant tant que le polymère est dans un état de suffisamment basse masse moléculaire pour autoriser cette découpe, puis la masse moléculaire du polymère est suffisamment augmentée, par exemple par réticulation, afin que le revêtement solide formé comprenant le revêtement assure sa fonction de sécurité. Selon ce procédé, le polymère à l'état de basse masse moléculaire n'empêche pas la découpe du vitrage et il n'est pas nécessaire d'avoir recours à une opération supplémentaire de découpe du revêtement pour séparer les morceaux de vitrage découpés. Cette découpe est généralement réalisée dans des conditions ambiantes normales, c'est-à-dire entre -10 et +60°C et plus généralement entre +18 et +30°C. Après augmentation de la masse moléculaire, le revêtement assure sa fonction de sécurité, c'est-à-dire qu'en cas de cassure, il retient les bris de verre ensemble, mais cela signifie également que si l'on souhaite découper le vitrage après ladite augmentation de la masse moléculaire, il est alors nécessaire d'avoir recours à une étape supplémentaire de découpe du revêtement. L'application à l'état fondu ou liquide de la composition comprenant le polymère est un procédé particulièrement facile à mettre en œuvre.
Le procédé selon l'invention comprend les étapes suivantes : - application à l'état fondu ou liquide en une épaisseur suffisante d'une couche d'une composition comprenant un polymère comprenant des
fonctions d'augmentation de sa masse moléculaire sur une première face d'un vitrage, puis
- augmentation suffisante de la masse moléculaire du polymère afin que la couche se transforme en un revêtement conférant au vitrage son caractère de vitrage de sécurité comme précédemment expliqué.
L'invention concerne plus particulièrement la variante selon laquelle une découpe du vitrage est réalisée après traçage sur sa seconde face, entre d'une part l'application de la couche de la composition comprenant le polymère et d'autre part la transformation de la couche en revêtement conférant au vitrage son caractère de vitrage de sécurité, la masse moléculaire du polymère étant restée suffisamment faible au moment de la découpe pour que les morceaux découpés se séparent du fait de ladite découpe.
Le vitrage de départ peut être une simple feuille de verre sans aucun autre revêtement. Il peut également s'agir d'une feuille de verre revêtue d'une couche de peinture par exemple du type acrylique thermodurcissable. Dans ce cas, la couche de la composition est généralement appliquée sur la couche de peinture. Afin d'améliorer l'adhésion, on peut prévoir une couche d'un primaire d'adhésion entre la couche de peinture et la couche de la composition. Le vitrage peut également être un miroir comprenant une couche métallique réfléchissante, généralement en argent. Après application du revêtement selon l'invention, la couche métallique se trouve alors entre la feuille de verre et ledit revêtement. Le miroir utilisé dans le cadre de la présente invention peut être fabriqué selon les techniques habituelles de fabrication des miroirs, c'est-à-dire notamment par la succession des étapes suivantes : - sensibilisation d'une première face d'une feuille de verre, par exemple par une solution de chlorure stanneux, puis
- éventuellement activation sur la même face par une solution de chlorure de Palladium PdC , puis,
- dépôt sur la même face d'une couche métallique réfléchissante comme l'argent, notamment à partir d'une solution d'argenture, puis
- éventuellement application sur la même face d'au moins une couche de peinture, puis
- éventuellement, afin d'améliorer l'adhésion peinture/revêtement, application d'au moins une couche d'un primaire d'adhésion entre la couche de peinture et la couche de la composition. La réalisation d'une étape d'activation est préférée. La composition comprenant le polymère est ensuite appliquée sur la dernière couche de peinture si elle existe, où alors directement sur la couche métallique (comme l'argent). La couche de peinture sert à protéger la couche métallique de la corrosion. Cependant, le revêtement appliqué dans le cadre de l'invention joue également ce rôle dans une certaine mesure et pourrait permettre dans certains cas de s'affranchir de l'application de la peinture. La peinture est généralement du type alkyde, acrylique, époxyde, époxy-ester, polyester. De préférence, on utilise une peinture du type alkyde. La peinture a généralement une épaisseur de l'ordre de 50 μm.
Au niveau propriétés mécaniques, le revêtement final offre d'une part un comportement tenace après augmentation de la masse moléculaire pour assurer la résistance au choc et à la perforation. La composition de départ dont est issu le revêtement offre un comportement cassant avant augmentation de la masse moléculaire pour permettre la découpe classique du miroir.
Au niveau propriétés chimiques, le revêtement final offre un compromis satisfaisant entre d'une part une adhésion forte au substrat (notamment à la peinture) pour retenir les éclats de verre en cas de bris et permettre le relevage des vitrages par ventouses côté revêtement, et le plus faible tack résiduel voire une absence de tack résiduel d'autre part pour permettre l'empilement des vitrages avec des séparateurs classiques en billes de polymère, papier ou carton. Suivant sa nature, la couche de la composition comprenant le polymère peut être appliquée par tout moyen approprié.
Notamment, le polymère contenu dans le revêtement peut être un polymère thermofusible (souvent appelle « hot-melt ») auquel cas la composition peut être le polymère lui-même et être appliquée à l'état fondu, par exemple par rouleau ou par buse à lèvres. Après dépôt de la couche, il est possible d'utiliser un rouleau lamineur pour contrôler l'épaisseur déposée, une raclette pour éviter les surépaisseurs, un caisson de soufflage pour évacuer la chaleur.
De préférence, la couche de la composition ainsi que le revêtement qui en résulte adhèrent suffisamment sur la surface sur laquelle il est appliqué. La composition de départ peut donc présenter des propriétés de collage (ou de « tack ») au moment de son application. Cependant, une fois appliquée sur le vitrage, il est préférable qu'elle perde rapidement cette propriété du côté de sa surface libre de façon à ce que le vitrage puisse être manipulé plus facilement, par exemple posé sur cette surface libre pour être découpé à partir de la surface opposée du vitrage.
Le polymère contenu dans la composition comprend des fonctions d'augmentation de sa masse moléculaire, ce qui signifie que des réactions chimiques appropriées (notamment une réticulation ou une polymérisation) sont susceptibles de faire augmenter la masse moléculaire du polymère.
Le polymère peut être tel que l'augmentation de sa masse moléculaire soit activable par des moyens extérieurs à la composition comme par exemple l'humidité ambiante ou des ultraviolets.
Le polymère dans la composition peut notamment être réticulable, sa réticulation étant activable par des moyens extérieurs à la composition comme par exemple l'humidité ambiante ou des ultraviolets. En jouant sur l'intensité de ces moyens, comme le taux d'humidité ou l'intensité des ultraviolets, on contrôle alors la. cinétique de réticulation. La température permet également d'influencer la cinétique de l'augmentation de la masse moléculaire du polymère.
Le polymère peut notamment être du type polyuréthanne.
La couche de la composition comprenant le polymère est appliquée en une épaisseur suffisante pour que le revêtement final soit suffisamment épais pour conférer son caractère de sécurité au vitrage. Ainsi, le revêtement peut être appliqué à raison de 20 à 400 g/m2 et plus particulièrement 30 à 300 g/m2 de façon à ce que le revêtement ait une épaisseur comprise entre 0,02 et 0,5 mm et plus particulièrement 0,03 et 0,3 mm.
Le vitrage de sécurité final présente de préférence une résistance à l'impact la plus forte possible. Ainsi, de préférence, la composition comprenant le polymère est appliquée en une épaisseur suffisante pour que la résistance à l'impact souhaitée soit atteinte. De préférence, une hauteur de chute d'au moins 200 mm au sens de la norme pr EN 12600 classe 3B est atteinte. De manière encore
préférée, une hauteur de chute d'au moins 450 mm au sens de la norme pr EN 12600 classe 2B est atteinte.
La composition peut notamment être un polymère thermofusible (comme le polymère de marque PUR-FECT 41 commercialisé par National Starch). Un polymère thermofusible adapté présente de préférence les propriétés suivantes considérées individuellement les unes des autres et de manière encore préférée en combinaison les unes avec les autres :
Avant augmentation de la masse moléculaire :
- applicable à l'état fondu à une température inférieure à 130°C, généralement entre 90 et 130°C par exemple entre 110 et 120°C,
- présentant un temps de prise à 40 °C (temps nécessaire après application pour que la couche perde son caractère collant ou poisseux au toucher c'est-à-dire son tack ce qui permet le relevage des vitrages par ventouses ainsi que leur empilement) à l'air ambiant le plus rapide possible, par exemple inférieur à 3 min et même inférieur à 1 min voire quasi instantané, ledit air ambiant présentant généralement un taux d'humidité d'au moins 20%, généralement d'au moins 30% par exemble d'au moins 50%,
- présentant de bonnes propriétés mécaniques, notamment entre -10°C et 60°C,
- présentant une résistance à la déchirure à 21 °C d'au plus 5000N.m"1 et même d'au plus 10000 N.m"1, notamment mesurée selon la méthode décrite dans la demande de brevet français n° 0204776 du 15 avril 2002, - présentant à 21 °C une forte adhésion à la surface sur laquelle il a été appliqué, de préférence supérieure à 4 Mpa au test de torsion notamment mesurée selon la méthode décrite dans la demande de brevet français n° 0204776 du 15 avril 2002.
- présentant à 21 °C une résistance à la rayure d'au moins 16 N mesurée par un scléromètre ;
Après augmentation de la masse moléculaire :
- présentant de bonnes propriétés mécaniques, notamment entre -10°C et +60°C,
- présentant une forte résistance à la déchirure à 21 °C, de préférence supérieure à 15000 N.m"1, et même supérieure à 20000 N.m"1, notamment mesurée selon la méthode décrite dans la demande de brevet français n° 0204776 du 15 avril 2002, - présentant à 21 °C une forte adhésion à la surface sur laquelle il a été appliqué (notamment une couche de peinture de type alkyde), de préférence supérieure à 4 MPa, et de manière encore préférée allant de 4 à 8 Mpa, au test de torsion notamment mesurée selon la méthode décrite dans la demande de brevet français n° 0204776 du 15 avril 2002,
- présentant à 21°C une résistance à la rayure d'au moins 16 N mesurée par un scléromètre ;
- présentant le moins possible de caractère collant (« tack »), . voire ne présentant aucun caractère collant, et ce de façon à pouvoir empiler les volumes de vitrage les uns sur les autres sans avoir à redouter leur collage les uns aux autres.
En ce qui concerne le temps d'augmentation de la masse moléculaire du polymère (temps compté à partir de l'application jusqu'au moment où la viscosité est la viscosité finale à 5% près) en proportion telle que le caractère de sécurité est conféré au vitrage, le comportement du polymère à l'air ambiant, suivant sa nature, peut être l'un de ceux qui suivent :
- en l'absence d'humidité, temps d'augmentation de sa masse moléculaire à 21 °C allant par exemple de 12 heures à 1000 heures ou même supérieur à 1000 heures voire infini, mais pouvant être raccourci par dosage de l'humidité;
- en l'absence d'UV, temps d'augmentation de sa masse moléculaire à 21 °C allant par exemple de 12 heures à 1000 heures ou même supérieur à 1000 heures voire infini, mais pouvant être raccourci en le soumettant à un rayonnement UV; - en présence d'une humidité moyenne normale, temps d'augmentation de sa masse moléculaire à 21 °C allant par exemple de 12 heures à 1000 heures.
Selon cette dernière variante, le vitrage peut être recouvert par le revêtement et découpé à l'air ambiant (entre -10 et +60°C et plus généralement entre +18 et +30°C) sans que les conditions ambiantes ne soit notablement modifiées. Généralement, le temps d'augmentation de la masse moléculaire peut être raccourci par augmentation de la température.
La figure 1 représente un mode d'application sur le vitrage 4 de la composition 5 comprenant un polymère, notamment lorsque la composition est elle-même un polymère thermofusible. Le vitrage 4 est entraîné selon la direction de la flèche par la rotation du rouleau 3 (qui peut être recouvert d'un élastomère en silicone vulcanisé). Le rouleau 2 peut être en acier recouvert de PTFE (comme le Téflon), le rouleau 1 (qui peut être recouvert d'un élastomère en silicone vulcanisé) est généralement plus souple de façon à amortir les différences d'épaisseur de verre et le rouleau 3 entraîne le vitrage. Les rouleaux 1 et 2 permettent de doser la matière par l'écartement entre eux et la vitesse de rotation. Leur état de surface est donc très important et il convient de veiller à éviter la formation de rayures en leur surface. Le rouleau 1 est de préférence rectifié tous les six mois. Les rouleaux 1 et 2 sont chauffés à la température nécessaire à l'application de la composition (par exemple à 120°C dans le cas du PUR-FECT 41 commercialisé par National Starch) par exemple par des résistances électriques placé à l'intérieur des rouleaux. La température peut être régulée et mesurée par une sonde optique située au dessus du rouleau 1. Le rouleau 3 est également chauffé mais généralement de manière moins importante.
Ainsi, l'invention concerne également notamment une composition comprenant un polymère comprenant des fonctions d'augmentation de sa masse moléculaire, ladite composition étant solide entre -10 et +60°C et présentant à 21 °C une résistance à la déchirure d'au plus 15000 N.m"1 , une résistance à la rayure d'au moins 16 N , ladite composition devenant liquide entre +90°C et 130°C et perdant tout caractère collant (« tack ») en moins de trois minutes à l'air ambiant à 40°C (ledit air ambiant présentant généralement un taux d'humidité d'au moins 20%, généralement d'au moins 30% par exemble d'au moins 50%), ladite composition étant capable d'être transformée, notamment à l'air ambiant, par augmentation de la masse moléculaire dudit polymère en un solide présentant à
21 °C une résistance à la déchirure supérieure à 15000 N.m"1 et une résistance à la rayure d'au moins 16 N. Notamment, l'invention concerne une composition de ce type présentant à 21 °C une résistance à la déchirure d'au plus 10000 N.m"1 et tel que le solide obtenu après augmentation de la masse moléculaire du polymère présente à 21 °C une résistance à la déchirure supérieure à 20000 N.m"1 . Notamment, la composition selon l'invention est de préférence telle qu'après application à l'état liquide entre +90°C et 130°C sur une couche de peinture, généralement de type alkyde, et après augmentation de la masse moléculaire dudit polymère, elle présente une adhésion à 21 °C allant de 4 à 8 Mpa. La composition utilisée dans le cadre de l'invention perd son caractère collant le plus vite possible après application de façon à ce que plusieurs vitrages sur lesquels elle a été appliquée puissent être empilés les uns sur les autres. Cette absence de tack est particulièrement important pour le vitrage final, après augmentation de la masse moléculaire. L'invention concerne également un vitrage comprenant un revêtement issu d'une composition comprenant un polymère au sens de l'invention, le terme « issu » signifiant que la matière constituant le revêtement est dérivée de la composition par augmentation de la masse moléculaire.
EXEMPLE
On utilise comme composition comprenant un polymère, un polymère thermofusible de marque PUR-FECT 41 commercialisé par National Starch. Ce produit, du type polyuréthanne réticulable à l'humidité, présente une densité d'environ 1 , une viscosité Brookfield RVT à 120°C (module 27, vitesse 0,5 tour/min) d'environ 30000 mPa.s. Son extrait sec est supérieur à 99 % en poids. Il est appliqué à une température comprise entre 110 et 120°C pour des quantités déposées variant entre 30 et 300 g/m2, soit une épaisseur comprise entre 0,03 et 0,3 mm. Il peut être réactivé à 100°C tant qu'il n'est pas réticulé. Son temps de réticulation varie entre 1 et 7 jours suivant le grammage et le taux d'humidité et le revêtement réticulé présente d'excellentes propriétés mécaniques entre -20 et +100 °C. Sa résistance à la déchirure à l'état réticulé est de 22000 N.m'1, ce qui est comparable aux 25000 N.m"1 des miroirs feuilletés et bien meilleur que les 2600 N.m"1 des miroirs filmés classiques. Sa force d'adhésion sur une peinture du
type alkyde vaut entre 4,5 et 6 Mpa au test de torsion selon la technique déjà mentionnée (à comparer à 4 à 8 MPa pour l'adhésion PVB/verre des miroirs feuilletés). Le temps de réticulation de ce polymère thermofusible peut être contrôlé par le taux d'humidité. Par ailleurs, et il est possible de réactiver thermiquement la réticulation tant que celle-ci n'est pas complète.
Une plaque de verre Planilux de dimension 1938 x 876 x 4 mm a été recouverte sur l'une de ses faces principales, après sensibilisation et activation de façon classique, d'une couche d'argent métallique de 800 nm elle-même recouverte par deux couches de peinture successives de 25 μm chacune. Ces peintures étaient du type alkyde et étaient commercialisés sous la référence 16782 et 16781 (par ordre d'application) par la société AKZO. On a ensuite appliqué sur la dernière couche de peinture (du type 16781) séchée une couche du hot me.lt PUR-FECT 41. Le hot melt a été appliqué au dos du miroir par une encolleuse à rouleaux de largeur 1 ,40 m. Elle est constituée de 3 rouleaux comme montré sur la figure 1. Les rouleaux 1 et 2 étaient chauffés à 120°C par des résistances électriques placées à l'intérieur des rouleaux. La température était régulée et mesurée par une sonde optique située au dessus du rouleau 1. Le rouleau 3 était également chauffé mais de manière moins importante. La vitesse de passage du vitrage était de 7 m/min et une épaisseur de hot melt de 140 μm a été déposée. Vingt quatre heures après son application, on constate que le revêtement ne présente plus qu'un léger tack résiduel à température ambiante (vers 21 °C). On procède à un traçage à l'aide d'une molette du côté du verre, puis on. applique une force de rompage classique. On constate que le vitrage se laisse découper aussi facilement qu'en l'absence du hot melt sans qu'il ne soit nécessaire de découper le hot melt en une étape supplémentaire. Les parties découpées ont ensuite été laissés 21 jours à 25°C avec une humidité relative supérieure à 50% pour laisser réticuler la couche de hot melt. Après cela le vitrage a été caractérisé à 21 °C comme suit :
- l'adhésion peinture / hot-melt mesurée par un test en cisaillement est de 4,5 Mpa,
- la résistance du revêtement à la rayure mesurée avec un scléromètre (référence 3092 du catalogue BRAIVE 2001 , pointe de diamètre 0,75 mm) est de 20 N,
- bonne conformité à la classe 3B de la norme pr EN 12600,
- bonne conformité à la norme EN 1036 en tests de durabilité BSC (brouillard salin cupro-acétique) et BSN (brouillard salin neutre).
On constate qu'après réticulation du hot melt, si l'on tente de découper le miroir comme cela a été décrit avant réticulation, il est nécessaire de découper au cutter et selon une étape supplémentaire le revêtement.