DISQUES MOULES POUR SUPPORTS D'ENREGISTREMENT D'INFORMATIONS AUDIO ET/OU OPTIQUES EN COPOLYMERE METHACRYLIQUE A RESISTANCE
AMELIOREE AU STOCKAGE
DESCRIPTION
L'invention est relative à des disques moulés pour supports d'enregistrement d'informations, particulièrement audio et/ou optiques, en particulier des disques audio (CD) et DVD ("digital versatile dise" en langue anglaise, c'est-à-dire disque numérique universel). Ces disques sont formés en un matériau à base de copolymère méthacrylique. Par "copolymère méthacrylique" au sens de l'invention, on entend particulièrement un copolymère contenant majoritairement des motifs dérivant du monomère methacrylate de méthyle.
L'homopolymère du methacrylate de méthyle et les copolymères méthacryliques contenant majoritairement des motifs methacrylate de méthyle sont des polymères thermoplastiques de plus en plus utilisés en raison de leurs propriétés optiques exceptionnelles (brillance, transparence très élevée avec au moins 90 % de transmission lumineuse dans le visible), leur tenue au vieillissement, à la corrosion et aux agents atmosphériques. En outre, ces polymères et copolymères, ci-après appelés (co)polymères, présentent un certain intérêt pour les disques moulés utiles pour fabriquer des supports d'enregistrement d'informations audio et/ou optiques par suite d'une part, de leur faible biréfringence (faible indice de double réfraction) et d'autre part, de leur haute fluidité qui permet, notamment, l'obtention de disques par des techniques classiques de moulage par injection ou par injection-compression et une duplication précise des « pits » (cavités à géométrie réduite) des matrices. Les disques audio et/ou optiques, principalement les DVDs, doivent présenter une parfaite planéité pour permettre une lecture convenable des informations enregistrées. Ces disques peuvent être soumis, lors de leur stockage, à des conditions de température et d'humidité qui peuvent être élevées. Si la stabilité thermique du matériau polymère n'est pas suffisante, on peut observer une déformation des disques qui deviennent illisibles. II a à présent été trouvé des matériaux à base de polymère (méth)acrylique thermoplastique qui présentent une stabilité thermique et/ou mécanique améliorée, et qui permettent la fabrication de disques moulés pour supports d'enregistrement d'informations audio et/ou optiques, résistant aux conditions de température du stockage.
La présente invention a donc pour objet des disques moulés pour supports d'enregistrement d'informations audio et/ou optiques, obtenus en associant par l'intermédiaire d'un adhésif, deux disques moulés formés d'un matériau comprenant en poids: (a) 60 à 100% de copolymère méthacrylique formé, en poids, de:
- 51 à 99% de motif (1) dérivé du monomère methacrylate de méthyle,
- de 1 à 49% de motifs (2) choisis parmi les motifs (i) dérivés des monomères acide acrylique et/ou acide méthacrylique, éventuellement associés à des motifs anhydride cyclique dérivés de ces acides, lesdits motifs (i) étant éventuellement combinés au motif (ii) dérivé du monomère alpha-méthyl styrène, et
- de 0 à 10% de motifs (3) dérivés d'au moins un comonomere à insaturation monoethylenique copolymérisable avec le monomère methacrylate de méthyle, et
(b) 0 à 40% d' au moins un composé modifiant choc ; l'un au moins de ces deux disques étant métallisé.
Le matériau comprend, de préférence, 70 à 90% de copolymère méthacrylique (a) et 10 à 30% d' au moins un composé modifiant choc (b).
Le copolymère méthacrylique (a) comprend, de préférence, 70 à 97 % en poids de motif (1) dérivé du monomère methacrylate de méthyle, 3 à 30 % de motifs (2) et 0 à 6% de motifs (3) dérivés d'au moins un comonomere à insaturation monoethylenique copolymérisable avec le monomère methacrylate de méthyle .
Le ou les comonomère(s) à insaturation monoethylenique copolymérisable(s) avec le monomère methacrylate de méthyle est (sont) notamment choisi(s) parmi les monomères acryliques, méthacryliques, maléimides, styrène et anhydride maléique. Comme monomères acryliques, on peut citer les acrylates d'alkyle dans lesquels le groupe alkyle a de 1 à 10 atomes de carbone (comme l'acrylate de méthyle, l'acrylate d'ethyle, l'acrylate de n-butyle, de 2-éthylhexyle, d'isobutyle), les acrylates d'hydroxyalkyle ou d'alkoxyalkyle, dans lesquels le groupe alkyle a de 1 à 4 atomes de carbone, i'acrylamide, l'acrylonitrile. On utilise, de préférence, un acrylate d'alkyle ayant de 1 à 4 atomes de carbone.
Comme monomères méthacryliques, on peut citer les méthacrylates d'alkyle dans lesquels le groupe alkyle a de 2 à 10 atomes de carbone (comme le methacrylate d'ethyle,
d'isobutyle, de butyle secondaire, de butyle tertiaire), le methacrylate d'isobornyle, le méthacrylonitrile, les méthacrylates d'hydroxyalkyle ou d'alcoxyalkyle dans lesquels le groupe alkyle a de 1 à 4 atomes de carbone.
Comme monomères maléimides, on peut citer l'aryl-maléimide et le N-alkyl- maléimide dans lequel le groupe alkyle a de 1 à 10 atomes de carbone.
Les motifs (2) sont formés par des motifs (i), ou par des motifs (i) et (ii). Lorsque les motifs (2) sont formés par des motifs (i) et (ii), ils comprennent, de préférence, 3 à 97% de motifs (i) et de 3 à 97% de motif (ii). Les motifs (i) comprennent, de préférence, en poids, 10 à 100% de motifs dérivés des monomères acide acrylique et/ u méthacrylique et 0 à 90% de motifs anhydride dérivés de ces acides.
Les motifs anhydrides dérivant des acides acrylique et/ou méthacrylique ont la formule suivante :
dans laquelle le symbole R est un atome d'hydrogène ou un groupe méthyle.
Les motifs anhydride du copolymère (a) peuvent être obtenus par chauffage du copolymère de methacrylate de méthyle et d'acide acrylique ou méthacrylique à une température supérieure à 150°C.
Le copolymère méthacrylique (a) a, en général, une masse molaire moyenne en masse (Mw), mesurée par chromatographie d'exclusion sterique en utilisant des étalons d'homopolymère de methacrylate de méthyle pour la calibration, de préférence comprise entre 50000 et 200000 g/mol, de préférence 60000 et 150000 g/mol.
Les matériaux à base de copolymère méthacrylique utilisables dans les disques moulés tels que CD ou DVD selon l'invention, peuvent comprendre, en outre, au moins un composé modifiant choc (b) (appelé aussi additif renforçateur choc). Ce composé modifiant choc a, de préférence, une dimension moyenne comprise entre 10 et 200nm, de préférence comprise entre 40 et 150nm.
Ces additifs "renforçateurs choc" sont des produits à base de matières élastomères. Ces additifs renforçateurs choc sont généralement des substances polymères ayant une structure à plusieurs couches, l'une au moins étant constituée par une phase élastomère. Etant donné que c'est la phase élastomère contenue dans l'additif qui confère la résistance au choc, cet additif est ajouté à la matière thermoplastique fragile pour avoir une proportion convenable de l'élastomère.
Le composant renforçateur choc (aussi appelé modifiant choc), utile dans l'invention, peut être constitué par un copolymère séquence comprenant au moins une séquence élastomère résultant de la polymérisation de monomères comme le butadiène, substitué ou non, les acrylates d'alkyle ou d'aralkyle. Ce peut être ainsi particulièrement un copolymère biséquencé, comme le poly (butadiène-bloc-méthacrylate de méthyle) ou un copolymère triséquencé comme le poly (styrène-bloc-butadiène-bloc-méthacrylate de méthyle) dans lesquels la phase élastomère polybutadiène représente jusqu'à 50 % environ en poids de la masse du copolymère séquence. La séquence butadiène peut être non hydrogénée, partiellement ou totalement hydrogénée. Ce peut être aussi un poly (methacrylate de méthyle -bloc- acrylate de butyle -bloc- methacrylate de méthyle), des copolyétheresteramides à séquences polyamides et polyéthers, des copolymères à séquences polyesters et polyéthers.
Le composant renforçateur choc peut aussi être une substance polymère ayant une structure à plusieurs couches, l'une au moins étant constituée par une phase élastomère. Ces substances polymères peuvent ainsi être des particules obtenues par coagulation, par séchage, par pulvérisation ou atomisation d'un latex élastomère. La fabrication de tels latex, utilisés pour le renforcement au choc de matrice thermoplastiques, est bien connue de l'homme de l'art. On sait notamment qu'en modifiant les conditions de fabrication de ces latex, on peut agir sur leur morphologie et, par voie de conséquence, sur leur aptitude à améliorer la résistance au choc et sur leur aptitude à maintenir les propriétés optiques de la matrice à renforcer.
Les différentes morphologies de latex élastomère connues à ce jour pourront être utilisées sans inconvénient dans le cadre de la présente invention. En particulier, on pourra utiliser un latex de morphologie "mou-dur" dont la première phase (ou cœur) est élastomère et dont la phase finale "dure" (ou couche externe) est un thermoplastique fragile. On peut obtenir ces latex en deux étapes, par exemple, dans une première étape, par la
polymérisation en émulsion, en milieu aqueux, en présence d'un amorceur engendrant des radicaux libres et d'un agent émulsifiant, d'au moins un monomère (dit "mou", c'est-à-dire un monomère conduisant à un polymère ayant une température de transition vitreuse inférieure à 25°C) devant constituer la phase élastomère, choisi par exemple parmi des monomères comme le butadiène, substitué ou non, et les acrylates d'alkyle ou d'aralkyle dans lesquels le groupe alkyle a de 1 à 15 atomes de carbone et, dans une deuxième étape, par la polymérisation aussi en émulsion, en présence du polymère de la première étape, d'au moins un monomère devant constituer une phase "dure" compatible avec le polymère thermoplastique fragile (matrice) dont on veut améliorer la résistance au choc. Ce ou ces monomères (dits "durs", c'est-à-dire des monomères conduisant à un polymère ayant une température de transition vitreuse supérieure ou égale à 25°C) peuvent être choisis par exemple parmi les méthacrylates d'alkyle dans lesquels le groupe alkyle comprend de 1 à 4 atomes de carbone, les monomères vinylaromatiques comme le styrène et les styrènes substitués, les monomères acrylonitrile et méthacrylonitrile. La phase "dure" peut aussi être obtenue à partir d'un mélange de monomères dur(s) précédents ( en quantité majoritaire) et de comonomère(s) à insaturation éthylénique, comme un acrylate d'alkyle inférieur ou l'acide (méth)acrylique.
Eventuellement, la polymérisation des monomères ne constituant pas la phase finale "dure" pourra être effectuée en présence d'autres monomères polyfonctionnels à insaturations éthyléniques copolymérisables avec ceux-ci, en particulier des monomères de reticulation et/ou de greffage. Le polymère constituant la phase "dure" finale peut être formé en présence de monomère de reticulation. Comme monomères de reticulation bien connus que l'on peut utiliser, on peut citer les polyacrylates et les polyméthacrylates de polyols, tels que les diacrylates et les diméthacrylates d'alkylène glycol ; comme monomères de greffage utilisables, on peut citer les esters d'allyle, tels que l'acrylate et le methacrylate d'allyle.
Ainsi, comme décrit au FR-A-2092389, la phase élastomère peut être préparée à partir d'un mélange comprenant en poids, au moins 50 % d'acrylate d'alkyle ou d'aralkyle dans lequel le groupe alkyle a de 1 à 15 atomes de carbone, 0,05 à 5,0 % d'un monomère de reticulation, 0,05 à 5 % de monomères de greffage, 0 à 10 % d'un monomère hydrophile (tel que amides et esters alkyliques hydroxylés d'acide méthacrylique, l'acide (méth)acrylique), le reste étant éventuellement constitué par d'autres monomères
copolymérisables à insaturation éthylénique (tel que le styrène) ; la phase thermoplastique fragile finale, polymérisée en présence de la phase élastomère, peut être obtenue à partir d'un mélange de monomères comprenant au moins 50 % en poids de methacrylate d'alkyle, la phase élastomère et la phase thermoplastique présentant un degré minimal de rattachement chimique de 20 % environ.
On pourra aussi utiliser un latex de morphologie "dur-mou-dur", dont la première phase (cœur ou noyau), non élastomère, est polymérisée à partir des monomères pouvant constituer la matière (co)polymère méthacrylique à renforcer (a) ou la phase finale "dure" mentionnée précédemment, dont la phase intermédiaire est élastomère, obtenue par exemple à partir des monomères dits "mous" mentionnés précédemment, et dont la phase finale est formée à partir de monomères utilisables pour la matière (co)polymère méthacrylique (a) ou la phase finale "dure" mentionnée précédemment. En particulier, convient un latex tel que décrit dans le brevet US 3793402 qui est formé (1) d'un cœur non élastomère constitué par un copolymère obtenu à partir de 80 à 100 % en poids d'au moins un monomère dit "dur", comme un methacrylate d'alkyle (alkyle en Cl-4), styrène, (méth)acrylonitrile éventuellement associé (0-30 % en poids) à un ou plusieurs comonomères à insaturation éthylénique, comme un (méth)acrylate d'alkyle inférieur (alkyle en Cl-4) et l'acide (méth)acrylique, 0 à 10 % en poids d'un monomère polyfonctionnel de reticulation et 0 à 10 % en poids d'un monomère de greffage, tels que ceux mentionnés précédemment, (2) d'une couche intermédiaire élastomère, formée en présence du polymère (1), à partir de 50 à 99,9 % en poids de monomère(s) butadiène, substitué ou non et/ou acrylate d'alkyle dans lequel le groupe alkyle a de 1 à 8 atomes de carbone, de 0 à 49,9 % en poids de comonomère(s) à insaturation éthylénique tels que des (méth)acrylates d'alkyle inférieur (alkyle en Cl-4), l'acide (méth)acrylique et le styrène, de 0 à 5 % en poids d'un monomère polyfonctionnel de reticulation et de 0,05 à 5 % en poids d'un monomère de greffage, tels que ceux mentionnés précédemment et (3) d'une couche externe dite "dure" ou de compatibilisation formée, en présence des polymères (1) et (2), à partir de monomères "durs" (methacrylate d'alkyle en Cl-4, styrène, (méth)acrylonitrile) éventuellement associés (0-30 % en poids) à des comonomères à insaturation éthylénique comme un (méth)acrylate d'alkyle inférieur (alkyle en Cl-4). En particulier, les différentes phases, cœur (1), couche intermédiaire (2) et couche externe (3) représentent,
respectivement, en poids, 10 à 40 %, 20 à 60 % et 10 à 70 % de la masse totale du copolymère de composite tricouches ou (triphasés).
On peut aussi utiliser un produit de morphologie mou/dur/mou/dur comme il est décrit dans le document EP-B-270865 qui comprend (1) un noyau central à base d'un élastomère réticulé intimement mélangé à une résine thermoplastique (co)polymère méthacrylique, (2) une première couche éventuelle de ladite résine greffée sur le noyau central, (3) une deuxième couche d' élastomère réticulé greffé sur ladite première couche ou sur ledit noyau et (4) une troisième couche de résine greffée sur ladite deuxième couche d'élastomère réticulé. D'autres morphologies utilisables sont celles, plus complexes, décrites dans les brevets US-A-4052525 et FR-A-2446296.
Le composant renforçateur choc (b) utilisé dans l'invention se présente, avantageusement, sous forme d'un copolymère composite multi-couches.
Le matériau à base de copolymère méthacrylique peut aussi contenir des additifs usuels, tels que lubrifiant, stabilisant UV, en quantité de 0% à 1% en poids par rapport au poids total du matériau.
Le matériau à base de copolymère méthacrylique, tel que défini précédemment, peut se trouver sous forme de perles ou de granulés permettant la fabrication des disques moulés par injection ou par injection-compression. Le matériau à base de copolymère méthacrylique peut être formé uniquement par le copolymère méthacrylique (a). Ce copolymère (a) peut alors être obtenu par tout procédé connu, par exemple par polymérisation en suspension, émulsion ou en masse. Il peut se trouver sous forme de granulés, de poudre ou de perles.
Les perles sont obtenues par le procédé bien connu de polymérisation en suspension aqueuse du ou des monomère(s) en présence d'un amorceur soluble dans le ou les monomères et d'un agent de suspension. Des granulés peuvent être obtenus à partir de ces perles qui sont fondues en extrudeuse pour former des joncs ; ceux-ci sont ensuite découpés en granulés.
La poudre peut être obtenue par le procédé bien connu de polymérisation en émulsion du ou des monomère(s) en présence d'un amorceur soluble dans l'eau et d'un agent émulsifiant. Les granulés peuvent être obtenus à partir de cette poudre qui est fondue en extrudeuse pour former des joncs ; ceux-ci sont ensuite découpés en granulés.
Les granulés peuvent aussi être préparés par polymérisation en masse, procédé bien connu, consistant à polymériser le ou les monomère(s) ou bien un sirop de prépolymère dissous dans le ou les monomère(s), en présence d'un amorceur. Le polymère obtenu est forcé en fin de ligne dans une filière pour obtenir des joncs qui sont découpés ensuite en granulés
Pour les polymérisations en suspension, émulsion et en masse, on peut aussi utiliser un agent de transfert de chaîne pour contrôler la masse molaire du polymère et, éventuellement d'autres additifs usuels.
Le matériau à base de copolymère méthacrylique tel que défini précédemment peut aussi contenir un composé (b) modifiant choc. Le matériau peut alors être obtenu par mélange à chaud des granulés et/ou de la poudre et/ou des perles de copolymère méthacrylique (a) et d'au moins un composé modifiant choc (b) et, éventuellement d'autres additifs tels que des lubrifiants, stabilisants UV. Ce mélange peut être réalisé dans tout dispositif approprié, par exemple en extrudeuse, généralement à une température de l'ordre de 220°C. Le mélange se trouve alors sous forme de granulés qui peuvent être utilisés pour fabriquer des disques moulés.
Les disques moulés peuvent être obtenus, par tout procédé connu et en particulier, par moulage par injection ou par injection-compression des granulés et/ou de perles dans une presse à injecter à une température d'au moins 250°C comme il est décrit dans la demande WO 98/57799.
Ces disques moulés peuvent servir à fabriquer les disques pour supports d'enregistrement d'informations audio et/ou optiques, selon l'invention (comme les DVD et les CD). Ces disques DVD sont typiquement obtenus en associant, par l'intermédiaire d'un adhésif, un premier disque moulé métallisé par pulvérisation cathodique et un deuxième disque moulé, éventuellement métallisé.
L' exemple suivant illustre l'invention.
L'évaluation de la résistance à la température des disques lors du stockage a été réalisée par analyse dynamique mécanique (DMA : Dynamic Mechanical Analysis). Les tests thermomécaniques ont été réalisés en multifréquence à l'aide d'une géométrie de torsion rectangulaire sur le rhéomètre Ares de la société Rheometrics.
Pour ces tests, on a utilisé des éprouvettes obtenues de la manière suivante :
Des granulés du matériau à base de copolymère méthacrylique ont été moulés par compression à l'aide d'une presse à plateaux chauffants. Une plaque de 2 mm d'épaisseur a été obtenue après chauffage à 190°C pendant 10min, puis pressage à 200 bars pendant 2 min, puis refroidissement à la température ambiante. Des barreaux de dimension 40 x 5 x 2 mm ont été ensuite découpés dans les plaques.
Les tests ont été réalisés entre 20°C et 150°C, à une vitesse de chauffe de 2°C/min et pour une gamme de fréquence de sollicitation comprise entre 0,1 Hz et 10 Hz.
On a évalué la résistance au stockage de la manière suivante :
Les tests thermomécaniques ont permis de mesurer le module élastique (ou module de conservation) G' et le module visqueux (ou module de perte) G" en fonction de la température et de la fréquence.
Pour l'évaluation de la résistance au stockage, on a choisi un module élastique G' de référence d'une valeur de 800 MPa et on détermine la température limite pour laquelle G' est supérieur ou égal à 800 MPa. La résistance au stockage d'un matériau est d'autant meilleure que la température limite est plus élevée.
Afin d'étudier le comportement au stockage des différents matériaux, on a calculé les courbes G' en fonction de la température (G' =f(T)) à une fréquence de 10"4 Hz à partir des courbes G', G" = f(T) à 1Hz à l'aide du logiciel Orchestrator disponible sur le rhéomètre Ares.
Sur la courbe G"=f(T) à 1Hz, on a relevé la température correspondant à la valeur maximale de G", que l'on a appelé T(maχ G")-
Ensuite, on a récupéré toutes les courbes de G' aux différentes fréquences (entre 0,1Hz et 10Hz) entre T(maχG »)+2°C et la température maximale du test (150°C).
A l'aide d'Orchestrator, on a construit la courbe maîtresse à partir des courbes précédentes en prenant T(maX G")+20C comme température de référence et on a ainsi calculé, grâce aux facteurs de shift d'Orchestrator, les coefficients Cl et C2 de l'équation WLF (Williams Ladel Ferry - équivalence fréquence - température).
A partir de la courbe expérimentale G'(T, 1 Hz), on a ainsi calculé la courbe G'(T, 10"4 Hz) à l'aide de la relation :
G'(T, 10"4 Hz) = G'(T+ΔT, 1 Hz)*(273+T)/(273+T+ΔT) Avec ΔT = -C2 * log(a)/(log(a)+Cl) et log(a) = 4 (4 décades de différence en fréquence, entre 10"4 Hz et 1 Hz)
On a alors tracé la courbe G' = f(T) pour une fréquence de 10"4 Hz et déterminé sur le graphique la température limite pour laquelle G' était supérieur ou égal à 800 MPa.
Les courbes correspondantes, établies pour les matériaux des exemples 1 et 2, sont rassemblées sur la figure 1 ci-jointe.
Exemple 1 : témoin
On a utilisé des granulés du copolymère methacrylate de méthyle - acrylate d'ethyle (90%/10% en poids) ayant une masse molaire moyenne en masse de 78000g/mol. On a évalué la résistance au stockage suivant le test décrit précédemment. La température limite était de 67°C.
Exemple 2 : selon l'invention
On a utilisé des granulés du copolymère methacrylate de méthyle - acide méthacrylique - anhydride méthacrylique (93,4%/2,9%/3,7% en poids) ayant une masse molaire moyenne en masse de 85000g/mol.
On a évalué la résistance au stockage suivant le test décrit précédemment. La température limite était de 74°C.