FLAN NON COMPLEXE THERMOFORMABLE NOTAMMENT DESTINE A LA REALISATION D'UN TAPIS D'HABITACLE DE VEHICULE AUTOMOBILE
La présente invention concerne un flan non complexé thermoformable, notamment destiné à la réalisation d'un tapis d'habitacle de véhicule automobile et son procédé de fabrication.
Les tapis d'habitacle ont, dans les véhicules automobiles, deux fonctions. La première fonction est évidemment celle de conférer au sol de l'habitacle l'aspect souhaité. Mais la fonction d'isolant acoustique est tout aussi essentielle.
En effet, le plancher du véhicule, recouvert du tapis, est une des zones générant le plus de bruit dans l'habitacle. A l'avant, dans sa partie remontante, il sépare l'habitacle du compartiment moteur et, dans sa partie horizontale, il sépare cet habitacle de la chaussée.
Les tapis d'habitacle sont donc réalisés de manière à présenter l'esthétique souhaitée, mais également à former un écran acoustique efficace. A cet effet, ils sont généralement constitués d'une moquette au dos de laquelle est appliquée une enduction de haute densité (dit masse lourde), ce composite étant disposé sur une mousse synthétique.
L'ensemble se comporte vis-à-vis des vibrations du plancher métallique comme un ressort, la mousse, associé à une pièce d'inertie, la moquette enduite. Il en résulte un amortissement de ces vibrations et donc un effet de réduction du bruit. La difficulté réside dans le fait que le tapis est d'une seule pièce et qu'il est surfaciquement homogène. Il présente donc la même masse par unité de surface dans chacune de ses zones.
Or, chaque zone de plancher qu'il recouvre n'irradie pas la même énergie acoustique en direction de l'habitacle. A titre d'exemple, la zone avant séparant l'habitacle du compartiment moteur est particulièrement génératrice de bruit. Inversement, la zone située sous les sièges est déjà isolée acoustiquement par ces sièges eux-mêmes.
De même, dans les véhicules à propulsion arrière possédant un "tunnel" central dans lequel est logée la transmission, la zone axialement centrale est beaucoup plus bruyante que les zones latérales.
Il en résulte que l'on charge le plancher de l'habitacle de masses qui, en certains de ses emplacements, sont inutiles. Or, la réduction des masses est un impératif de plus en plus recherché dans le domaine de la construction automobile. La présente invention vise à pallier ces inconvénients, et plus particulièrement à fournir des tapis d'habitacle de véhicules automobiles qui soient plus légers, tout en étant aussi efficace sur le plan de l'isolation acoustique.
A cet effet, l'invention a tout d'abord pour objet un flan non complexé thermoformable, notamment destiné à la réalisation d'un tapis d'habitacle de véhicule automobile, comprenant une moquette enduite sur son envers d'une enduction formant masse lourde, caractérisé par le fait que ladite enduction possède une masse surfacique inhomogène sur l'envers de ladite moquette. Ainsi, l'invention permet d'adapter localement la masse du tapis d'habitacle à l'énergie acoustique qu'il est destiné à absorber. En particulier, il devient possible de disposer d'un tapis possédant une masse importante dans sa partie avant, tout en étant allégé dans sa partie arrière. Il est également possible de disposer d'un tapis plus lourd dans sa partie la plus proche du plan axial du véhicule.
C'est la raison pour laquelle la masse de l'enduction peut être modulée de l'avant vers l'arrière du véhicule ou de son plan axial vers ses zones latérales.
De façon avantageuse, la modulation de la masse de l'enduction résulte d'une variation de son épaisseur.
On peut ainsi appliquer la même enduction sur toute la surface de la moquette, mais faire en sorte que l'épaisseur de cette enduction soit variable selon son emplacement, que ce soit transversalement ou longitudinalement. Par ailleurs, on connaît actuellement, pour l'essentiel, deux catégories de procédés de réalisation de tapis d'habitacle de véhicule automobile.
Dans un premier cas, la masse lourde est contrecollée. Ces procédés présentent l'inconvénient d'être coûteux.
Dans le deuxième cas, qui est celui visé ici, la masse lourde est directement appliquée à l'état pâteux sur l'envers de la moquette, puis elle est polymérisée pour donner un flan non complexé thermoformable.
La présente invention a donc également pour objet un procédé de ce type, de fabrication d'un flan tel que décrit ci-dessus, caractérisé par le fait qu'il comprend les étapes consistant réaliser une moquette, et à enduire de façon inhomogène l'envers de cette moquette d'une enduction formant masse lourde.
L'enduction est appliquée de façon inhomogène dans sa composition, dans sa masse, ou dans son épaisseur.
Dans un premier mode de mise en œuvre de ce procédé, l'enduction est appliquée par pulvérisation, par exemple à partir d'au moins une buse dont les déplacements sont commandés numériquement.
Dans ce premier cas, le procédé peut être mis en œuvre sur un moquette préalablement thermoformée, par exemple après enduction de latex.
Dans un autre mode de mise en œuvre, l'enduction est appliquée à la racle sur une table d'enduction, ou par extrusion.
Dans ce cas, la racle peut être formée avec un profil variable ou être commandée en hauteur. En variante, la table d'enduction est remplacée par un rouleau qui peut être formé avec une section transversale variable, et/ou une circonférence à rayon variable.
On décrira maintenant, à titre d'exemples non limitatifs, des modes de réalisation particuliers de l'invention, en référence aux dessins schématiques annexés dans lesquels:
- la figure 1 est une vue de coté illustrant un procédé d'enduction aussi bien selon l'art antérieur que selon l'invention;
- la figure 2 est une vue en perspective montrant le procédé d'enduction selon l'invention; - la figure 3 montre en perspective un flan thermoformable obtenu par le procédé selon l'invention;
- le figure 4 est une vue en perspective d'un exemple de tapis d'habitacle obtenus par thermoformage d'un flan du type de celui de la figure 3;
- la figure 5 illustre une variante du procédé de la figure 2; et
- la figure 6 illustre un autre mode de mise en œuvre de l'invention.
On voit à la figure 1 une machine d'enduction de moquette avec sa table d'enduction 1 et sa racle 2. La moquette 3 défile sur la table 1 dans le sens de la flèche 4, avec ses poils 5 en dessous et son envers 6 tourné vers le haut.
Le produit d'enduction est alimenté par un conduit 7 en amont de la racle dans le sens du défilement, et forme, contre cette racle, un boudin 8. Dans le cas de la réalisation d'une masse lourde, le produit d'enduction est une pâte constituée d'un mélange de résine PVC, d'un plastifiant et d'une charge, notamment de baryte. Cette enduction peut ainsi atteindre une densité de 2,4.
Du produit d'enduction est entraîné par la moquette 3 sous la racle pour former un film 9 qui constitue la masse lourde. La racle possède un profil et une souplesse adaptée à la nature de l'enduction et à l'épaisseur du film que l'on souhaite obtenir, cette épaisseur étant elle-même fonction de la masse surfacique que l'on veut donner au tapis.
Comme montré à la figure 2, la racle possède, selon l'invention un profil variable, ici en décrochement dans sa partie centrale. Le décrochement 10 forme une surépaisseur d'enduction dans une bande centrale 11 de la moquette en défilement.
Il est en outre possible de monter la racle 2 sur des vérins 12 commandés de toute manière convenable de manière à la rendre mobile en hauteur. On peut ainsi former non seulement des bandes où l'enduction a une épaisseur variable, mais des rectangles.
On peut même réaliser la racle en plusieurs parties mobiles indépendamment les uns des autres pour disposer du plus grand nombre de possibilités.
La figure 3 montre un flan 13 obtenu par ce procédé. On voit que ce flan forme d'une part des bandes 14, 14', et d'autre part des rectangles 15,
15'...
Après thermoformage et découpe, un flan tel que 13 peut donner un tapis d'habitacle du type de celui de la figure 4. Ce tapis 16 forme trois bandes longitudinales, deux 17 et 17' au dessous des sièges du véhicule, de masse surfacique inférieure à celle de la bande centrale 18 qui recouvre le
tunnel. En outre, les parties arrière 19 et 19' des bandes latérales ont une masse surfacique inférieure à celle des parties avant qui séparent l'habitacle du compartiment moteur.
A la figure 5, la table d'enduction a été remplacé par un rouleau 20. C'est ici le rouleau qui comporte une rainure annulaire, ou zone de moindre diamètre 21 au fond de laquelle sera appliquée la moquette en défilement, avec pour résultat une épaisseur d'enduction accrue sur la bande correspondante.
Bien entendu, le rouleau pourrait comporter des rainures axiales, ou une circonférence de rayon variable, pour former non pas des bandes mais des rectangles.
Dans la figure 6, le produit d'enduction n'est plus appliquée à la racle, mais par pulvérisation. Le produit d'enduction est pulvérisé sur la moquette 22 par une buse 23 dont l'ouverture et les déplacements sont commandés par une commande numérique 24. On observera que ce mode de mise en œuvre permet de donner aux zones de différentes masses surfaciques, toutes formes souhaitées, et non plus seulement des rectangles ou des bandes.
On observera que l'on peut aussi procéder par distribution d'enduction par extrusion.