Réservoir de stockage de produits liquides
La présente invention a pour objet un réservoir de stockage de produits liquides à doubles parois. Le secteur technique de l ' invention est le domaine de la réalisation de réceptacles pour l'emmagasinage et le stockage de matériaux, dont en particulier les liquides.
Une des applications principales de l 'invention est le stockage d'engrais liquides mais également de tout produit polluant, nocif, répugnant, etc .. et non sous pression, tel que dans le domaine du phytosanitaire, des désherbants, etc..
A ce jour et pour de tels types de produits, il est en effet utilisé des citernes ou autres réservoirs de forme générale cylindrique de révolution, à paroi simple, que l'on pose dans une benne ou un bac de récupération de fuites éventuelles, avec des vannes de remplissage situées à l 'extérieur de la paroi de la citerne et une vidange placée à sa partie inférieure pour récupérer le liquide par gravité.
De tels dispositifs ne sont pas très sécurisants, occupent un volume au sol assez important et ne respectent pas les différentes dispositions légales pour la protection de l'environnement.
En effet, les engrais en particulier, du fait de leur composition à base de nitrate, phosphate et azote, sont très polluants, avec une densité de 1,4 à 1,5 : en cas de fuite ou de renversement sur le sol, ces liquides pénètrent très rapidement dans celui-ci et vont s'écouler dans la partie basse des nappes phréatiques où il est alors très difficile de les localiser et de les récupérer pour traitement. Il y a donc nécessité et obligation de disposer d'une capacité de rétention pour tout réservoir de liquide susceptible de créer une pollution des eaux ou des sols.
Pour répondre en partie à ces critères, il existe différents types de réservoirs à doubles parois dont certains ont pu faire l'objet de demandes de brevets, tels que :
- la demande de brevet FR 2.336.318, sous priorité allemande et publiée en juin 1977, décrit un réservoir de stockage enterré à doubles
parois pour liquides constituant un danger pour les eaux souterraines, tels que le fioul : il s'agit d'un réservoir de stockage dont les parois sont en matière de préférence thermodurcissable, de forme générale cylindrique de révolution et comportant entre ses parois un espace de contrôle de fuites rempli d'une matière perméable telle que du béton de résine synthétique ; de tels réservoirs sont assez volumineux par rapport à leur capacité de stockage et ne disposent d'aucune possibilité de récupérer le liquide qui aurait franchi la première paroi et qui remplirait ainsi l'espace rempli de ladite matière perméable. Deux autres demandes de brevets, la demande FR 2.362.059 publiée en février 1978 et la demande FR 2.594.098 publiée en août 1988, décrivent des conteneurs pour le stockage ou le transport, l 'une pour le ramassage de lait, l'autre pour des produits agressifs ou spéciaux, grâce également à une double enveloppe, mais toujours séparée par une couche de matériaux de remplissage, de forme générale cylindrique de révolution et dont les vannes sont situées à la partie supérieure, donc difficilement accessible, empêchant également un empilage des réservoirs les uns sur les autres.
Or, le problème posé est de pouvoir réaliser des réservoirs de stockage de produits liquides polluants tels que des engrais, avec une capacité de rétention apte à recueillir ce liquide en cas de fuite de la cuve recueillant celui-ci, et que l'on doit alors pouvoir contrôler et récupérer ; le volume de stockage doit être maximum par rapport à l'encombrement extérieur et on doit pouvoir empiler plusieurs réservoirs au moins quand ils sont vides pour réduire l 'encombrement au sol ; de plus, du fait que de tels réservoirs sont entreposés dans des lieux où peuvent passer des engins mobiles qui risquent d'accrocher les vannes au passage, celles-ci doivent pouvoir être protégées et comporter tout dispositif évitant d'inverser et de se tromper entre les systèmes de remplissage ou de vidange, tout en étant facilement accessibles.
Une solution au problème posé est un réservoir de stockage de produits liquides à doubles parois, dont la forme tant intérieure qu'extérieure est un parallélépipède rectangle, les parois intérieures et
extérieures sont planes, métalliques, étanches et fixées de part et d'autre de l'ossature métallique qui est logée au moins pour le fond et les faces latérales dans l 'espace délimité par les doubles parois ; ses organes de remplissage et de vidange sont situés à l'intérieur du volume parallélépipédique du réservoir et comportent au moins des vannes de raccordement pour le remplissage et la vidange, fixées dans une alvéole faisant donc appendice à l'intérieur de la cuve de stockage, et accessible et ouverte sur une face latérale du réservoir et comportant également une double paroi. Dans des modes préférentiels de réalisation, ladite alvéole est fermée par deux portes correspondant chacune à une fonction de remplissage et de vidange respectivement et ledit réservoir de stockage comporte quatre oreilles de levage fixées à l'extérieur de ses quatre angles supérieurs, lesquelles oreilles épousent la forme de chaque angle et constituent autour de celui-ci une butée faisant saillie au-dessus de la surface supérieure.
Le résultat est un nouveau type de réservoir de stockage à doubles parois pour des produits liquides, répondant au problème posé et offrant des possibilités nouvelles dans leur utilisation. En effet, la réalisation en doubles parois étanches constitue en fait deux cuves dont celle externe enveloppe complètement, au moins dessous et latéralement, celle intérieure de stockage proprement dite : son volume est donc en fait supérieur à celui de celle-ci, laquelle enveloppe externe constitue bien alors une capacité de rétention conforme à la réglementation française suivant en particulier l'Arrêté ministériel du 1er mars 1993 relatif aux prélèvements et à la consommation d'eau ainsi qu'aux rejets de toute nature des installations classées pour la protection de l'environnement, soumises à autorisation, qui exige que tout stockage d'un liquide susceptible de créer une pollution des eaux ou des sols doit être associé à une capacité de rétention dont le volume doit être au moins égal à 100 % de la capacité du réservoir.
De plus, de par sa forme parallélépipédique, il offre bien le volume maximum disponible par rapport à l ' encombrement extérieur et sa base plane permet de le poser sans nécessiter d'autres supports, alors que sa face supérieure également plane et ne comportant aucun organe de remplissage et de vidange ni autre appendice, peut recevoir d'autres réservoirs de stockage empilés les uns sur les autres, puisqu'également à leur partie inférieure, il ne comporte aucun piquage de vidange, contrairement à beaucoup de réservoirs actuels.
Les organes de remplissage et de vidange étant groupés à hauteur d'homme et placés à l ' intérieur du volume, sont protégés par celui-ci et ne peuvent donc pas être accrochés par un engin qui passerait à proximité ; de plus, l 'alvéole recevant lesdits organes pouvant être fermée par des portes verrouillables, on peut en contrôler l 'utilisation et avec des conceptions particulières de leviers de vannes interdire par exemple toute fermeture de porte si lesdites vannes ne sont pas fermées.
Sa construction entièrement métallique et soudée assure toute garantie, moyennant bien sûr des calculs de résistance des matériaux connus et non explicités ici puisque réalisables par tout homme du métier qui détermine les échantillonnages dimensionnels et qualitatifs des tôles et profilés utilisés et nécessaires pour cela, ainsi que le traitement des surfaces nécessaire pour résister aux types de produits à stocker.
Les dimensions de tels réservoirs parallélépipédiques peuvent être choisies conformément aux dimensions standard de conteneurs routiers européens par exemple, afin d'en faciliter le transport à vide pour les amener en tous lieux où ils recevront le produit à stocker.
On pourrait citer d'autres avantages de la présente invention, mais ceux cités ci-dessus en montrent déjà suffisamment pour en prouver la nouveauté et l'intérêt. La description et les figures ci-jointes représentent un exemple de réalisation de l'invention, mais n'ont aucun caractère limitatif : d'autres réalisations sont possibles, dans le cadre de la portée et de l'étendue de
cette invention, en particulier en changeant le type d'ossature interne séparant les doubles parois.
La figure 1 est une vue perspective de l'ossature d'un réservoir de stockage suivant l 'invention. La figure 2 est une vue externe d'un réservoir de stockage suivant l'invention.
La figure 3 est une vue perspective éclatée partielle d'un réservoir suivant l'invention, avec en particulier ses circuits de remplissage et de vidange. La figure 4 est une vue perspective externe de deux réservoirs tels que celui de la figure 2, empilés l 'un au-dessus de l'autre.
La forme, tant intérieure qu'extérieure, dudit réservoir de stockage de produits liquides est un parallélépipède rectangle dont les dimensions extérieures hors tout peuvent être celles des dimensions standard de conteneurs de type routier français et européen, soit une largeur de 2 438 millimètres, une hauteur de 2 591 millimètres et différentes longueurs de 2 240, 3 160, 6 058, 8 960, 12 116 millimètres correspondant à un volume utile de stockage dans la cuve interne dudit réservoir correspondant, respectivement de 10 m , 15 m , 30 m , 45 m et 60 m3
Les parois intérieures 2 et extérieures 1 sont métalliques, soudées en continu pour constituer deux cuves étanches emboîtées l'une dans l'autre, et fixées de part et d'autre de l'ossature 3 métallique telle que celle représentée sur la figure 1 , et qui est logée alors dans l'espace 21 des doubles parois comme représenté sur la figure 2, en traits pleins pour les parois extérieures et en traits pointillés pour les parois intérieures délimitant ainsi la cuve de stockage proprement dite : le fond 12 de la paroi extérieure peut être une tôle lisse de 3 millimètres, les parois latérales extérieures l t peuvent être des tôles également de 3 millimètres d'épaisseur et nervurées comme les parois latérales des conteneurs connus de transport de produits secs à portes à ouverture totale latérale, ces nervures permettant de mieux résister au chocs latéraux éventuels ; la paroi supérieure 13 peut être simple puisqu'il n 'y
a pas nécessité en cet endroit où il ne peut pas y avoir rétention de liquide, de double paroi et est alors fixée sur l'un des côtés de l'ossature 3, de préférence le côté extérieur, avec une épaisseur de 2 millimètres.
La paroi inférieure intérieure 22 constituant le fond de la cuve de stockage proprement dite, ainsi que les parois latérales intérieures 2 , peuvent être d'épaisseur de 4 millimètres.
Suivant le mode de réalisation de la figure 1 , l'ossature métallique 3 comprend quatre poteaux d'angles et huit lisses formant les cadres supérieur et inférieur 4 : ces poteaux et lisses sont réalisés avec la même section de profilé, soit par exemple un tube carré de 120 millimètres de côté et d'épaisseur 4 millimètres, dont les dimensions extérieures, soit e = 120 millimètres, sont au moins égales et de préférence supérieures à l'épaisseur e' de l 'espace 21 laissé entre les doubles parois 1 , 2 qui y sont soudées à leur périphérie. Par ailleurs, pour rigidifier et tenir lesdites doubles parois, l'ossature métallique 3 comporte en outre des membrures 5 de liaison, les unes parallèles aux poteaux d'angles 42 pour les faces latérales et reliant les cadres supérieur et inférieur, et d'autres parallèles au plus petit côté des faces supérieure et inférieure dans lesquelles elles sont situées : leurs dimensions externes de section de profilé sont inférieures à celles des poteaux et des lisses 4 et elles reçoivent en appui les parois externes 1 et internes 2 qui les prennent en sandwich ; l'espace 21 a alors exactement pour épaisseur « e' », la hauteur du profilé de ces membrures 5 qui y sont également soudées au moins pour les parois externes 1 , tel que par point et bouchonnage de l 'extérieur une fois assemblées ; les parois internes 2 étant soudées préalablement contre les membrures 5 avant la pose des parois externes.
Lesdites membrures 5 peuvent être réalisées en poutres de type HEA de 100 millimètres de hauteur entre les semelles, ce qui détermine une épaisseur « e' » de l'espace 21 entre les doubles parois 1 , 2 de 100 millimètres également.
Ledit réservoir de stockage possède à sa surface supérieure et débouchant sur sa paroi supérieure 13 un trou d'homme 20 ou trappe de
visite dont le cadre support est situé à l 'intérieur du volume dudit réservoir pour que la partie supérieure de la trappe d'accès ne dépasse pas de ladite surface supérieure.
Pour renforcer également les doubles parois du fond, celui-ci peut comporter une lisse longitudinale, croisant perpendiculairement en leur milieu les membrures 5 du fond, comme représenté sur la figure 1.
Quatre oreilles ou pattes de levage 7 sont fixées à l 'extérieur des quatre angles supérieurs du réservoir, lesquelles oreilles épousent la forme de chaque angle et constituent autour de celui-ci une butée faisant saillie au-dessus de la surface supérieure 13 : de telles oreilles de levage 7 permettent ainsi d'une part la manutention par le dessus avec des élingues à partir d'un portique ou autre grue de levage desdits réservoirs, et d'autre part du fait de leur disposition particulière dans les angles, de recevoir les angles inférieurs d'un autre conteneur similaire qu'on voudrait empiler par dessus, tel que représenté sur la figure 4.
D' autres oreilles de levage peuvent être également rajoutées le long des parois externes latérales 1 . et dépassant également de la paroi supérieure 13 si nécessaire pour le levage des réservoirs longs ; de même, sous le fond 1 ou en profitant de la double épaisseur du double fond, on peut réaliser respectivement des surélévations ou des alvéoles permettant de pouvoir y glisser des systèmes de levage par dessous tels que par fourches.
Suivant la représentation de la figure 3, les organes de remplissage et de vidange sont situés à l'intérieur du volume parallélepipedique du réservoir et comportent au moins des vannes 10 de raccordement fixées dans une alvéole 6 accessible et ouverte sur une face latérale du réservoir, soit de préférence l'une des plus petites dans le cas d'un parallélépipède rectangle. Ladite alvéole 6 est fermée de l'extérieur par deux portes verrouillables 85 et 82 correspondant chacune à une fonction respectivement de remplissage et de vidange : ainsi, l 'utilisation d'un tel réservoir peut être personnalisée en disposant de clés spécifiques, d'une
part plusieurs identiques pour accéder à la partie vidange par les exploitants qui viennent prendre du liquide stocké dans la cuve et d'autre part une autre pour la Société livrant ledit liquide et qui est alors la seule à pouvoir accéder à la partie remplissage ; une telle disposition interdit également toute fausse manoeuvre et la possibilité de concevoir des leviers interdisant toute fermeture de porte quand les vannes ne sont pas fermées, complète les mesures de sécurité pour les utilisateurs ; de tels dispositifs de vannes ne sont pas spécifiquement représentés sur la figure 3 mais peuvent être réalisés par tout homme du métier. De plus, chaque vanne 10 peut être spécifique et comporter des raccords détrompeurs personnalisés, afin d'être utilisable par un seul type d'utilisateurs et/ou de société de livraison disposant de raccords compatibles, ce qui permet à chacun de bien contrôler l'usage et le type de produit qui peut être stocké dans ledit réservoir. Le circuit de remplissage 12 à partir de la vanne de remplissage correspondante, débouche à la partie supérieure 18 intérieure du réservoir et comporte un clapet anti-retour 14 : le remplissage se fait alors en « pluie » par le haut de la cuve de stockage, alors que la vidange se fait par aspiration à travers un tube plongeur dont l'extrémité est située dans une cuvette de puisage 16 réalisée à travers et en dessous de la paroi interne 22 du fond de la cuve de stockage où cette cuvette 16 débouche, et dans l'espace e' du double fond. Ledit circuit de vidange 13 comporte également un clapet anti-retour 14 et au moins une partie en forme de col de cygne 17 tournée vers la partie supérieure dudit réservoir nécessitant une bonne aspiration pour pouvoir puiser le liquide dont on veut se servir, ce qui est une sécurité d'utilisation supplémentaire. Cette disposition en col de cygne assure également une sécurité en cas de rupture de la vanne 10 de vidange.
Chaque circuit de remplissage 12 et de vidange 13 respectivement, comporte un robinet de purge 11 pour récupérer tout liquide restant dans les tuyauteries après utilisation de celles-ci.
Un ou plusieurs évents 15 de la cuve de stockage et de la double paroi sont également réalisés en partie supérieure du réservoir et débouchent latéralement pour ne pas dépasser de la paroi supérieure 13.
Ledit réservoir comporte également à sa partie inférieure une vanne de contrôle 19 et de vidange de la double paroi, afin de pouvoir déceler puis récupérer tout liquide qui aurait pu y couler en cas de défaillance des parois de la cuve intérieure de stockage.