. ANCRAGE POUR BETON ARME
La présente invention a pour objet un ancrage destiné en particulier, mais non exclusivement, aux panneaux et aux tuyaux en béton armé.
Les ancres classiques à cône d'arrachement ne conviennent pas pour la manutention des panneaux préfabriqués minces. En effet, le cône d'arrachement est insuffisant pour résister aux efforts générés lors de la levée du panneau . Il faut donc relier l'ancre et les fers de renfort qui sont inclus dans le moule avant coulée du béton.
Un premier objet de l'invention est de proposer de nouvelles possibilités de fixation pour des ancres quelconques: ancre à cône d'arrachement, a adhérence, à oeil, etc. et de permettre le positionnement , en un endroit quelconque approprié, d'une ancre dans un panneau de béton de faible épaisseur, quelle que soit la répartition des armatures dans ce panneau.
On sait , par ailleurs que les tuyaux en béton armé sont utilisés pour les conduits de grandes dimensions et certains sont coulés avec des armatures internes longitudinales et circulaires ou hélicoïdales, soudées et régulièrement réparties dans la paroi du tuyau. Pour la manutention de tels tuyaux dont le diamètre est important, il est souhaitable de disposer d'ancrages permettant la levée et le transport à l'aide d'engins tels que des grues. De tels ancrages, utilisés lors de la pose, évitent l'emploi de pinces ou elingues de manutention susceptibles d'altérer la surface externe des tuyaux. En particulier, les ancres dites à oeil, dans lesquelles un orifice permet le passage d'une armature, sont difficilement utilisables .
Un second objet de l'invention est de remédier à ce problème.
Un autre problème qui se pose avec la béton est celui de sa porosité . On sait que le béton n'est pas naturellement étanche de sorte que du liquide sous pression peut suinter, d'où les traces de rouille des armatures qui apparaissent sur certains ouvrages. Au bout d'un certain temps, l'ancrage, peut être atteint par les liquides et s'oxyder. Cette porosité résulte notamment de fissures se
produisant, lors du séchage du béton ,par développement de tensions internes. Or, il est nécessaire que des tuyaux destinés au transport de liquides qui peuvent être dangereux soient étanches. A cet effet, il est connu de prévoir un revêtement interne du tuyau mais ces revêtements se dégradent avec le temps et seul le béton doit assurer l'étanchéité.
Un troisième objet de l'invention est d'éviter la formation de fissures.
Selon la présente invention, l'ancre pour béton armé , comprenant une tête d'ancrage présentant des moyens de liaison avec un engin de levage et une tige est caractérisée en ce qu'elle se termine, à sa partie inférieure par un corps fendu longitudinalement suivi d'un pied de dimension transversale supérieure à celle de la tige.
Ainsi, l'ancre selon l'invention peut être aisément positionnée sur une armature qu'elle chevauche et, après coulée, présenter les caractéristiques d'une ancre à cône d'arrachement en raison des dimensions de son pied parallèle à la surface. Bien entendu, l'ancre est solidarisée de l'armature qu'elle chevauche ou d'armatures adjacentes par une ou des ligatures ou des ressorts ou clips.
Selon une autre caractéristique de la présente invention, l'ancre pour béton armé , comprenant une tête d'ancrage présentant des moyens de liaison avec un engin de levage, une tige et un corps fendu longitudinalement , se terminant par un pied faisant saillie à la partie inférieure de la tige est caractérisée en ce que le corps présente au moins une oreille latérale en saillie conformée avec des gorges à section semi circulaire pouvant recevoir des fers de liaison avec les armatures.
Dans le cas où l'ancre doit reposer sur une armature, la fente est d'une largeur sensiblement égale au diamètre des armatures. Mais, l'ancre peut être positionnée entre les armatures et bien entendu même lorsqu'il n'y a pas d'armatures. La tête d'ancre peut être quelconque, à condition de pouvoir être saisie par un engin de levage. Il peut s'agir soit d'une tête cylindrique, d'une douille ou tige filetée, soit d'un simple trou dans une tige plate.
Selon une autre caractéristique de l'invention, un ressort de maintien est monté entre la base de l'ancre et au moins une armature .
Ainsi, l'ancre est positionnée par exemple sur une armature longitudinale et maintenue, lors de la coulée du béton, par action du ressort qui est comprimé entre, d'une part, le pied ou le corps de l'ancre et, d'autre part , une ou deux armatures circulaires adjacentes.
Selon encore une autre caractéristique de l'invention, dans le cas d'utilisation dans des tuyaux, un écran perforé est interposé entre l'intérieur du tuyau et l'ancre. L'écran peut être relié audit ressort de maintien , et entourer au moins partiellement le pied de l'ancre.
On a en effet observé que, en raison des fissures se produisant lors du séchage du béton, la liaison béton-métal forme un conduit de suintement du liquide provoquant l'oxydation des pièces métalliques et notamment des ancres. La présente invention repose sur l'idée que l'introduction d'un écran empêche le liquide de passer de l'intérieur du tuyau à l'extérieur de celui-ci, en direction radiale, au niveau des ancrages en transformant les fissures en micro fissures.
Cet écran est, de préférence constitué par des mailles de fil d'acier constituant un grillage à mailles fines ou des trous percés dans une plaque dont les diamètres sont sensiblement égaux à la granulométrie du béton. Il se crée ainsi une zone de micro fissures etanches, qui évite la formation de fissures non etanches.
Selon encore une variante de l'invention, l'ancre peut être montée, non pas sur les armatures, mais sur un écarteur reposant sur le fond du coffrage, lors de la coulée du tuyau. L'ancrage est ainsi indépendant de la présence ou non d'armatures.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la description qui va suivre , de modes particuliers de réalisation donnés à titre d'exemples non limitatifs, en regard des figures qui représentent :
- la figure 1 , une vue en élévation d'une ancre selon l'invention;
- la figure 2, la même ancre en position sur une armature;
- la figure 3, une vue en élévation d'une ancre à oreilles selon l'invention;
- la figure 4, la même ancre en vue par-dessus coupée selon la ligne IV-IV de la fig.3;
- la figure 5 une ancre selon l'invention montée sur une armature;
- la figureθ le même montage que celui de la fig.5, vu de coté:
- la figure 7, une vue par-dessus;
- la figure 8, une première variante de montage; - Les figures 9 et 10, le montage d'armatures sur l'ancre , respectivement en vue de face et en vue par-dessus.
Sur la figure 1 , on voit que l'ancre , à plan de symétrie , comprend une tête sensiblement cylindrique 1 pouvant être saisie par un engin de levage (non représenté), au moyen d'un équipement approprié. Au-dessous de la tête 1 s'étend une tige cylindrique 2 de longueur variable en fonction de l'ancrage à réaliser se poursuivant par un corps 3 qui, selon une caractéristique de l'invention présente une fente 9 destinée à recevoir une armature qu'elle enfourche au moyen de la dite fente. Le corps 3 se termine par un pied 4 qui est de diamètre supérieur à ceux de la tête et de la tige et qui est destiné à provoquer la formation d'un cône d'ancrage lorsqu'une force est exercée sur l'ancre.
La figure 2 représente la même ancre en position à l'intérieur d'un moule de coulée de béton ( non représenté). Comme indiqué précédemment, l'ancre 1 chevauche l'armature longitudinale "B". Mais, elle pourrait éventuellement pivoter lors de la coulée ce qui nuirait à la qualité de l'ancrage. Pour prévenir un tel basculement, un ressort 12 est disposé entre le pied 4 et les armatures circulaires "A". Pour éviter la corrosion de l'ancre 1 par les liquides pouvant suinter à travers le béton, on prévoit, avantageusement, au-dessous de l'ancre un écran 13 qui, dans l'exemple représenté entoure le pied de l'ancre et est relié par ses bords 14 aux points de contact entre le ressort 12 et les armatures circulaires A. Tout autre moyen de fixation peut, bien entendu être utilisé.
L'écran est constitué par un tamis dont la maille permet le passage du béton liquide, c'est à dire est adapté à la granulométrie du granulat qui est mélangé avec du ciment et du sable très fin. . Dans l'exemple représenté, l'écran 3 est
plat, mais il peut prendre toute autre forme et envelopper plus ou moins l'ancre. L'ancre peut, par ailleurs être protégée de l'humidité extérieure par un bouchon préfabriqué de ciment collé dans la réservation entourant la tête (non représenté).
Le ressort 12 est monté en compression entre la surface supérieure du pied 4 et deux armatures circulaires A adjacentes et disposées de part et d'autre de l'ancrage. Le ressort 12 s'appuie d'une part sur la surface 4 et, d'autre part .contre la face inférieure des armatures A. Ainsi, il exerce par son élasticité une pression permanente sur la surface 4 ce qui maintient l'ancre verticale, à encontre de toute sollicitation soit verticale, soit latérale. Le ressort 12 est constitué de deux boucles formées à partir d' un seul fil élastique . Les deux extrémités de ce fil ne sont pas soudées ce qui permet un montage facile sur le pied de l'ancre. Comme indiqué précédemment, l'ancre peut être positionnée sur une armature longitudinale et travailler au cône d'arrachement. Toutefois, il est possible de monter une telle ancre , soit entre les armatures et sans contact avec celles-ci , soit en l'absence d'armatures., l'ancre pouvant également travailler par adhérence sur le béton un écarteur étant dans ce cas monté dans le fond du coffrage.
Sur la figure 3, on voit l'ancre , à plan de symétrie dans un second mode de réalisation. Conformément à une caractéristique de l'invention, deux oreilles 5 font saillie à partir du corps 3 et présentent en haut et/ou en bas des gorges 6 permettant de fixer l'ancre, soit sur un fer, soit sous un autre fer.
La figure 4 est une vue en coupe selon le ligne IV-IV de la figure 1. Elle permet de voir que le pied 4 fait saillie au-delà du corps 3 pour créer un cône d'arrachement important puisque c'est la forme et la surface du pied de l'ancre qui déterminent le volume du cône d'arrachement ou de rupture .
Les figures 5 à 7 représentent, en vue de face , de coté et de dessus, une ancre selon l'invention, en position sur une armature B, reliée à deux armatures A perpendiculaires à l'armature B. L'ancre chevauche l'armature B par insertion dans la fente 9 . Mais ce montage ne présente pas la stabilité nécessaire pour un maintien satisfaisant lors de la coulée du béton. Aussi, elle est reliée par des fils d'acier F, travaillant en flexion-compression, dont le
diamètre peut être de 2,5 à 3,5 mm, par exemple, aux armatures perpendiculaires A, les armatures A et B constituant, très fréquemment un treillis (sinon, il faut les ligaturer). Les fils de positionnement F, au moment du levage contribuent, par adhérence sur le béton à augmenter la capacité d'ancrage. Les fils F suppriment les règles ou supports s'appuyant sur les bords du coffrage, servant à maintenir ou à suspendre l'ancre d'où une économie d'investissement et suppression d'un temps de main d'oeuvre important avant chaque opération de bétonnage et de démoulage.
La figure 7 représente un premier montage possible en vue par-dessus correspondant à l'exemple de la figure 3. Deux fils F prennent appui dans les gorges 6 des oreilles 5 , passent sous deux armatures A parallèles. Dans ce cas, l'ancre est maintenue par l'armature B par les fils F qui prennent appui dans les gorges 6 et sous les armatures A. Comme représenté en traits pointillés, on peut n'utiliser qu'un seul fil F1 replié en épingle à cheveux relié par ses deux extrémités sur une seule armature A. L'effort de flexion sur les fils maintient l'ancre en position.
La figure 8 représente une autre variante en vue par dessus. Dans ce cas, L'épingle à cheveux est positionnée entre deux armatures parallèles A1 et A2. Le fil F passé sous les oreilles 5 , sous l'armature A1 et sur l'armature A2. Il est ligaturé en 8 sur les armatures A et en 18 sur les oreilles 5.
Comme indiqué précédemment, l'ancre peut être positionnée sur une armature longitudinale et travailler au cône d'arrachement. Toutefois, il est possible de monter une telle ancre , soit entre les armatures et sans contact de l'ancre avec celles-ci , soit en l'absence d'armatures., l'ancre pouvant également travailler directement avec des armatures adhérant sur le béton.
Les oreilles 5 prévues pour la fixation de l'ancre peuvent également servir à positionner des fers d'armatures utilisant le principe de l'ancrage par adhérence si l'on désire augmenter la capacité d'ancrage.
Les figures 9 et 10 représentent schématiquement une ancre selon l'invention avec des armatures complémentaires C utilisant uniquement l'adhérence sur le béton.
Des oreilles 5 telles que celles qui viennent d'être décrites peuvent être utilisées avec des ancres quelconques. Dans ce cas, elles sont avantageusement montées sur une pièce de forme appropriée qui puisse se fixer sur l'ancre.
Il va de soi que de nombreuses variantes peuvent être apportées, notamment par substitution de moyens techniques équivalents, sans sortir pour cela du cadre de l'invention.