SYSTEME D'AHMES AUTOMATISE POUR LA DEFENSE DE ZONE
L'invention a pour objet un système d'armes automatisé assurant la défense d'une zone, notamment contre des véhicules blindés . Le système est plus précisément constitué d'un ensemble d'armes, également appelées mines, comportant chacune un projectile à tir indirect.
La mission que se propose de remplir le système selon l'invention est la suivante : former un système constitué d'une pluralité de mines, susceptibles de dialoguer entre elles ; le système doit être déployable rapidement ; une fois initialisé, il doit être capable d'assurer une veille de durée donnée et, pendant celle-ci, de détecter la présence de cibles dans la zone surveillée, de les localiser et de les attaquer, le tout en tir indirect pour des raisons de camouflage, interdisant ainsi le passage dans une zone donnée . De plus, dans une variante, le système est optimisé pour l'attaque simultanée de cibles selon une tactique d'embuscade, c'est-à-dire de frappe massive par surprise .
A cet effet, chacune des mines comporte notamment une rampe de lancement, un projectile contenant une charge militaire, des moyens d'initialisation qui assurent notamment la mise en position de la rampe de lancement et des moyens de détection de cible . Selon un mode de réalisation, la détection d'une cible a pour effet le lancement du projectile dans la direction de la cible . La mine comporte des moyens pour que le projectile soit lancé en auto-rotation autour de son axe longitudinal et conserve sur sa trajectoire une attitude de vol constante. Le projectile comporte des moyens de détection de la cible, rigidement fixés par rapport au projectile et caractérisés par une grande directivité selon un faisceau incliné par rapport à l'axe de rotation, qui effectue ainsi un
balayage du sol en bandes (hyperboles) successives. La charge militaire est par exemple du type à noyau formé par explosif . La détection de la cible entraîne la mise à feu de la charge militaire. L'axe de celle-ci fait avec l'axe longitudinal du projectile un angle déterminé pour que l'empreinte au sol soit maximum et en tenant compte des valeurs désirées pour l'angle d'attaque de la cible (de préférence par le toit) .
D'autres objets, particularités et résultats de l'invention ressortiront de la description suivante, illustrée par les dessins annexés qui représentent :
- la figure 1, les différentes étapes du fonctionnement du système d'armes selon l'invention ;
- les figures 2a à 2d, différentes phases d'une des étapes de la figure 1 ;
- la figure 3, un mode de réalisation du projectile utilisé dans le système d'armes selon l'invention ;
- les figures 4a et 4b, des schémas relatifs à la trajectoire du projectile utilisé dans le système d'armes selon l'invention. Sur ces différentes figures, les mêmes références se rapportent aux mêmes éléments .
La figure 1 représente donc les différentes étapes du fonctionnement du système selon l'invention. Le système selon l'invention est constitué d'une pluralité d'armes appelées mines ; chacune des mines comporte notamment des moyens de détection de cibles et des moyens de lancement d'un projectile dans la direction de la cible.
Le fonctionnement de ce système commence par une première étape, repérée 1, de dépose des mines sur un terrain déterminé à partir duquel sera assurée la défense de la zone considérée. Selon la mission fixée, la dépose des mines doit pouvoir être très rapide . Elle s'effectue par tout moyen connu :
pose manuelle, largage à partir d'un véhicule terrestre ou aérien (hélicoptère ou vecteur-cargo transporteur) .
La phase suivante est une phase d'initialisation repérée 2, et qui se déroule en plusieurs étapes : successivement le déploiement de chacune des mines (étape 21) puis, dans un mode préféré, l'étalonnage des conditions locales d'environnement de chacune des mines (étape 22) .
Dans une variante de réalisation, chacune des mines comporte des moyens permettant son activation et son inhibition à distance. La phase 2 comporte alors une étape supplémentaire d'activation (non représentée sur la figure 2) . Cette phase d'activation/inhibition peut être répétée plusieurs fois pendant le temps d'utilisation du système et pour un relevage éventuel.
Les figures 2a à 2d représentent les différentes phases de l'étape 21 de déploiement d'une mine .
Sur la figure 2a, on a représenté une mine 6 telle que larguée sur un sol S , qui peut n'être pas plan.
La mine comporte une rampe de lancement, par exemple u e rampe G3 dans laquelle est disposé le projectile (non visible sur la figure) , des bras de relèvement 62, repliés le long de la rampe, le tout étant recouvert dans ce mode de réalisation d'une coiffe 60 de protection, éjectable . Cette coiffe peut être avantageusement utilisée pour adjoindre des moyens de portage (poignée par exemple) ou de dépose (frein aérodynamique ou pyrotechnique par exemple) . La rampe est encore entourée par une bague 61 formant ceinture, dont le rôle est précisé ci-après .
La figure 2b représente le début de la phase de déploiement de la mine, la coiffe 60 ayant été éjectée .
Sur cette figure, on retrouve la rampe 63, le projectile maintenant visible, repéré 7, et les bras de relèvement 62. Le projectile 7 comporte par exemple dans sa partie avant des tuyères propulsives 71, dont le rôle est
précisé plus loin. La mine 6 comporte un moteur (non visible) utilisé notamment pour conférer à la bague 61 un mouvement vers le bas de la rampe 63 (flèches 66) , écartant ainsi les bras de relèvement 62 (flèches 64) , les bras 62 ayant à cet effet une partie inférieure biaise de sorte que le mouvement de la ceinture force l'écartement de ceux-ci. Ce mouvement se poursuit jusqu'à faire basculer et maintenir de façon stable la mine dans la position sensiblement verticale, projectile vers le haut, comme illustré sur la figure 2c. A ce moment, des moyens mécaniques (non représentés) assurent l'échappement de la ceinture du dispositif moteur et son blocage .
Il est à noter que ce mouvement est sans contrainte de temps et peut être très démultiplié : de la sorte, il ne nécessite pas une puissance importante comparativement à la masse de la mine.
En outre, si le nombre minimum de bras (62) nécessaires est de trois, il peut être avantageux d'en disposer davantage, six par exemple, pour que la mine puisse se relever même sur un sol très inégal. Ils peuvent alors former l'envelop- ,pe de la mine.
Sur la figure 2c on a donc illustré la mine en position verticale, la ceinture 61 étant en position basse, maintenant les bras 62 écartés et dégageant la plate-forme de lancement du projectile 7 ; cette dernière est constituée par un socle, masqué sur la figure par la ceinture 61, dans lequel sont disposés les moyens de détection, de commande, et d'alimentation de la mine, une pièce 65 mobile en rotation autour de l'axe AA de la mine, analogue à la circulaire d'une tourelle, et une pièce 66 formant affût pour la rampe 63. Le processus comporte alors de préférence une étape de mise à la verticale de l'axe AA de la mine. A cet effet, les bras de relèvement 63 sont montés sur un plateau (non visible sur la figure) , lui-même relié au socle de la mine par des moyens de réglage ; la mine comporte alors en outre un capteur
de verticale et des moyens moteurs agissant sur les moyens de réglage .
La phase suivante, illustrée sur la figure 2d, consiste à opérer le basculement de la rampe de lancement 63, d'axe ZZ, d'un angle θ par rapport à un axe horizontal HH normal à l'axe AA de la mine, qui sera l'angle de site de tir du projectile . L'angle θ est déterminé en opérant un compromis entre la portée du projectile, le temps de parcours et la nécessité de dégager la trajectoire du projectile du relief local ; il est par exemple compris entre 40 et 50° .
L'inclinaison de la rampe 63 est par exemple obtenue par excentrement de son axe de pivot 67 sur l'affût 66 par rapport à son centre de gravité, permettant, après dé verrouillage, une motricité et une stabilisation de la rampe par gravité .
Le projectile étant ainsi prêt à être lancé, le système selon l'invention procède ensuite à l'étalonnage (étape 22) de l'environnement, notamment des conditions locales de propagation . A cet effet, chaque mine comporte un ou plusieurs détecteurs, qui peuvent ou non être les mêmes que ceux qui sont utilisés dans les phases ultérieures du fonctionnement du système .
Selon un mode de réalisation, l'étalonnage est pratiqué à l'aide de charges pyrotechniques déposées sur le terrain suivant une géométrie donnée ; la pose s'effectue soit manuellement, soit de préférence automatiquement, chaque mine comportant alors à cet effet une charge pyrotechnique éjectée lors de cette étape .
L'initialisation étant ainsi achevée, chacune des mines du système se trouve maintenant en position veille : phase 3 de la figure 1.
Durant cette veille, des détecteurs portés par la plate-forme de lancement de chacune des mines ont pour fonction de détecter l'irruption de cibles dans la zone surveillée et de
fournir un signal d'alarme destiné à faire passer la mine dans la phase de détection de cible (phase 4, figure 1) . Les capteurs utilisés à cet effet sont par exemple acoustiques omnidirectionnels et/ou sismiques. L'alimentation en énergie des mines est telle que la veille puisse être assurée pendant une durée prédéfinie, par exemple de l'ordre de la dizaine de jours .
Lors de la phase 4 de détection de cible, des capteurs assurent la localisation de la cible, après une étape éventuelle d'identification de son type. La localisation comporte une évaluation de la distance de la cible et au moins du sens de la vitesse de défilement (ou vitesse tangentielle) de la cible pour permettre le tir en direction de la cible future. Les capteurs utilisés peuvent être de plusieurs types et les informations qu'ils fournissent peuvent être superposées et corrélées pour améliorer leur capacité de discrimination.
Selon un premier mode de réalisation, ces fonctions sont assurées par des capteurs acoustiques et/ou sismiques, qui peuvent être ou non les mêmes que ceux utilisés lors de la phase de veille .
Selon d'autres modes de réalisation, qui peuvent être utilisés cumulativement avec le précédent pour affiner les mesures, la détection est effectuée à l'aide de magnétomètres ou de capteurs radiométriques, le système comportant alors des émetteurs disposés sur le terrain et un récepteur porté par chaque mine ; l'information de détection est dans ce cas portée par la variation des conditions de propagation dues à la cible . Les émetteurs sont avantageusement disposés sur les mines voisines .
Les mines peuvent encore comporter, de la même manière, des capteurs hyperfréquences et/ou infrarouges. Dans ce cas, les capteurs devant être en vue directe de la cible, la mine comporte un mât télescopique érigé lors de la phase d'initialisation et arrêté de manière que le capteur, monté
tournant en haut du mât, affleure les obstacles et masques proches .
Chaque mine calcule alors, à l'aide de moyens électroniques de calcul et à partir des mesures effectuées par le ou les capteurs, les éléments nécessaires de trajectoire de la cible ou des cibles, le gisement optimum de pointage de sa rampe lanceuse et l'instant optimum de lancement du projectile .
De préférence, la mine est programmée pour ne tirer son projectile que lorsque la vitesse de défilement de la cible est suffisamment faible par rapport à la largeur de l'empreinte et le temps de parcours du projectile (c'est-à-dire la distance mine -cible) .
La phase suivante est l'engagement d'une cible (phase 5 figure 1) qui se décompose en plusieurs étapes, tout d'abord une étape 51 de lancement du projectile.
La rampe 63 (figure 2) étant orientée au gisement précédemment calculé par la rotation de la circulaire 65 sous l'action du moteur de la plate-forme, qui peut avantageusement être le même que celui qui actionne la ceinture 61, le propulseur du projectile est mis à feu et ce dernier est lancé avec le site θ sur une trajectoire T.
Dans une variante de réalisation, l'énergie initiale de propulsion est fournie au projectile 7 par la plate -forme de lancement, par effet canon, de type mortier.
La stabilité du projectile 7 sur sa trajectoire est assurée par rotation de celui-ci autour de son axe longitudinal ZZ, confondu avec l'axe de lancement ainsi que, de préférence, par une géométrie extérieure et un centre de masse ajustés de manière à minimiser, à toute incidence, le moment aérodynamique de tangage . Cet effet d 'autorotation est obtenu soit à l'aide de rayures de la rampe 63, soit à l'aide d'une orientation convenable des jets de gaz produits par le propulseur du projectile et issus des tuyères 71.
La figure 4a est un schéma illustrant la trajectoire du projectile 7 ainsi que sa position à différents instants .
Il apparaît que, du fait de sa stabilisation par rotation, le projectile 7 garde une attitude constante sur sa trajectoire T, c'est-à-dire que son axe ZZ reste parallèle à lui-même . Cette étape de vol du projectile constitue la deuxième étape (52) de la phase d'engagement (5) .
La dernière étape (53) de la phase d'engagement est la mise à feu de la charge militaire contenue dans le projectile . " Avant d'en indiquer le déroulement, on décrira tout d'abord la figure 3, qui représente schématiquement un mode de réalisation du projectile 7.
Le projectile 7 se compose d'un carénage 70 sensible¬ ment cylindrique, d'axe ZZ portant sur sa partie avant les tuyères 71. Celles-ci font par exemple un angle donné avec l'axe
ZZ du projectile (angle non représenté sur la figure 3) , afin d'assurer l'auto-rotation de ce dernier autour de l'axe ZZ . En outre les tuyères sont de préférence disposées à l'avant du projectile afin de limiter les réactions parasites sur la plate -forme de lancement. Les tuyères sont au minimum au nombre de deux dans ce mode de réalisation, mais leur nombre est de préférence supérieur de manière à moyenner les dissymétries éventuelles de construction . A l'intérieur du carénage 70 et derrière les tuyères 71 est disposée la charge militaire, repérée 8 ; elle est constituée par exemple par une charge à noyau, c'est-à-dire une charge explosive 81 revêtue sur sa face avant d'une couche métallique concave 80 qui, sous l'effet de l'explosion, forme un noyau éjecté à grande vitesse selon l'axe longitudinal YY de la charge 8. Le projectile 7 comporte encore des moyens de détection de cible, constitués par exemple par des moyens électromagnétiques actifs et/ou passifs, dans les bandes de fréquences infrarouges et millimétriques ; on a représenté, à titre d'exemple, des moyens de détection infrarouge 91, ainsi qu'une antenne 90, disposée par exemple devant le revêtement 80 ; l'antenne est alors réalisée par
exemple en un matériau très léger de façon à ne pas perturber le noyau de la charge militaire, tel que mousse expansée recouverte d'une métallisation de surface . Le projectile comporte encore des moyens de mise à feu de la charge 8 et, éventuellement, des masses d'équilibrage propres à symétriser sa répartition inertielle selon les besoins de stabilité, non représentés . On a également illustré sur la figure 4a la verticale par un axe VV.
La figure 4b est un schéma en perspective illustrant la trajectoire et le mode de balayage du terrain par les moyens de détection du projectile 7.
Sur la figure 4b, on a représenté un repère orthonormé OVRH, l'axe OV représentant la verticale et le plan OHR l'horizontale, l'axe OR portant la projection au sol de la trajectoire T du projectile 7.
On a représenté également un faisceau 92 de détection, d'axe BB voisin de l'axe YY de la charge 8, émis et/ou reçu par les moyens de détection du projectile 7 et dont le déplacement est solidaire de celui du projectile . Le projectile 7 étant en rotation autour de son axe ZZ, il apparaît que le faisceau 92 décrit un cône dont la trace sur le sol est repérée 93. Du fait du mouvement combiné de translation et de rotation du projectile, le sol est balayé en bandes parallèles les unes aux autres et parallèles à la trace 93. La courbe 93 est l'intersection d'un cône par un plan c'est-à-dire, dans le cas général, une hyperbole . La largeur de la bande entourant la trace 93 est bien entendu fonction de la largeur du faisceau 92 qu'il est préférable de choisir relativement fin pour améliorer la précision de la détection. La distance entre les traces 93 successives est fonction de la vitesse du projectile 7 sur sa trajectoire T et de sa vitesse angulaire autour de son axe ZZ. La vitesse angulaire étant constante et la projection au sol de la vitesse du projectile l'étant approximativement, le pas des traces 93 est sensiblement constant. Ces différents paramètres
sont choisis pour que sensiblement la totalité de la zone survolée soit effectivement balayée, compte-tenu de la vitesse de rapprochement de la cible .
Lorsque le faisceau 92 identifie une cible, les moyens de détection adressent un signal aux moyens de mise à feu de la charge 8 ; le noyau formé à partir du revêtement 80 est alors éjecté selon l'axe YY.
Il est à noter que l'axe de détection BB doit être légèrement en avance par rapport à l'axe de tir, qui est l'axe YY de la charge militaire, c'est-à-dire passer avant l'axe YY sur une cible, pour permettre l'analyse et le traitement des signaux de détection.
Par ailleurs, plus le faisceau 92 s'incline par rapport au plan vertical OVR, plus l'axe YY de la charge militaire s'éloigne du plan vertical et plus l'efficacité de la charge contre une cible diminue . Cela conduit à définir une zone E d'efficacité au sol du projectile 7, appelée empreinte, et illustrée sur la figure 4b, la zone E présentant une forme lancéolée avec une largeur variable, proportionnelle à l'altitude de la trajectoire . L'angle que fait l'axe de la charge (YY) avec l'axe longitudinal (ZZ) du projectile est déterminé pour que la surface de l'empreinte soit maximum pour un angle d'attaque de la cible aussi proche que possible de la verticale (par exemple la verticale ± 30°) . Dans une variante de réalisation, le projectile comporte en outre des moyens d'inhibition du tir lorsque, du fait de l'autorotation, l'axe YY de la charge ne coupe pas l'empreinte E. Cela est réalisé par exemple par création de créneaux temporels pendant lesquels le tir est interdit (ou autorisé) , en utilisant par exemple la modulation des signaux de détection sur le sol due aux variations cycliques de distance et d'orientation par rapport à la verticale .
On a décrit ci-dessus une mine fonctionnant de façon autonome jusqu'au lancement du projectile qu'elle contient. Dans
une variante préférentielle de réalisation du système selon l'invention, les mines sont munies de moyens leur permettant de dialoguer entre elles .
Le système comporte alors une pluralité de mines, de préférence au moins quatre ou cinq, déposées sur le sol de sorte à être distantes les unes des autres : typiquement, de quelques centaines de mètres si la zone surveillée par chaque mine est du même ordre de grandeur . Dans le cas où le système est formé d'un plus grand nombre de mines, celles-ci peuvent être réunies en groupes de quelques unités (4 ou 5 par exemple) dialoguant uniquement entre unités d'un même groupe .
Les mines comportent de plus un émetteur récepteur assurant le dialogue, par exemple sous forme de liaisons radios codées et intermittentes . Elles comportent également chacune une horloge et des moyens de synchronisation des horloges entre elles . La gestion des échanges se fait selon une procédure prédéfinie : par exemple, émission omnidirectionnelle selon un ordre et une durée donnés . La procédure de communication retenue peut, ou non, comporter la désignation d'une mine maîtresse, organisant les échanges, et le remplacement de celle-ci en cas de non fonctionnement. La phase d'initialisation peut encore comporter une phase d'affectation d'un identifi¬ cateur à chacune des mines .
Dans une variante de réalisation, la pluralité de mines susceptibles de dialoguer est utilisée pour former une ou plusieurs bases télémétriques (acoustiques, sismiques) , de grandes dimensions par rapport à celles de la zone surveillée, ce qui permet d'améliorer le pouvoir séparateur des capteurs et/ou de s'affranchir de la présence de masques sur le terrain, susceptibles de provoquer des échos parasites . A cet effet, lors de la phase d'initialisation et de première activation, il est prévu une étape supplémentaire de localisation, pour chaque mine, des autres mines du système . Cette localisation peut être réalisée par exemple à l'aide d'un marqueur acoustique lancé verticalement par chacune des mines . La distance entre les mines
et leur position angulaire est alors déduite du temps de propagation de l'onde sonore émise par le marqueur, entre celui-ci et chacune des mines. De préférence, l'onde sonore émise par chaque marqueur a une signature particulière ou est codée, de façon à faciliter son identification. Le fait de faire tirer un marqueur par chacune des mines introduit une redondance permettant d'améliorer la précision des mesures .
La possibilité de communication entre les mines permet également, lorsque plusieurs cibles se présentent en même temps dans la zone surveillée, l'affectation de chaque cible à une mine précise.
A cet effet, chaque mine est munie de moyens de mémorisation, contenant les informations permettant une caractérisation suffisante de la surface de son domaine global d'intervention, de la surface de l'empreinte de son projectile, de la trajectoire type de celui-ci et d'une référence orientée des angles de gisement. Ces informations sont fournies à la mine dès la fabrication et, en partie, juste avant la dépose, par incorporation par exemple d'une carte mémoire d'identification pouvant comporter plusieurs options. A la fin de la phase d'initialisation, les moyens de mémorisation contiennent en outre la position des autres mines du système et, par suite, les zones de recouvrement des aires d'interception de chaque mine relativement à l'angle de gisement de la rampe de lancement en phase de veille.
En phase de veille, lorsque la présence d'une ou plusieurs cibles est détectée, chacune des mines émet, selon la procédure de communication programmée, des informations sur l'identification de chaque cible (le cas échéant) , ainsi que sur l'angle de gisement et le spectre de la cible. A réception de ces informations, chaque mine effectue un traitement, du type élimination des échos parasites, classement des angles de gisement par spectre, permettant la localisation des cibles et leur affectation et la détermination de l'instant d'engagement, selon des critères prédéfinis.
Dans un mode de réalisation, chaque mine, après avoir mesuré les directions des cibles qu'elle a détectées, communique ces directions aux autres mines . Chacune des mines, recevant ces informations de direction et connaissant par ailleurs la position des autres mines, calcule la position des cibles, choisit pour elle-même la cible la plus proche et effectue cette affectation pour chacune des autres mines . Chaque mine en déduit le nombre d'engagements possibles et le compare à un seuil prédéfini, identique pour toutes les mines . Lorsque le seuil est atteint, chaque mine concernée tire son projectile . On obtient de la sorte un tir simultané, décidé de façon autonome par chaque cible .
Cette approche globale de l'engagement permet de réaliser un tir massif et simultané avec un effet de surprise selon une tactique d'embuscade . Dans ce mode de fonction¬ nement, le tir de chaque mine est différé jusqu'à ce qu'une fraction optimale des cibles présentes dans la zone couverte par le groupe de mines soit engagée .
De plus, la possibilité de communication permet d'accroître, par processus d'inhibition réciproque, la fiabilité de la commande à distance d'inhibition-activation, c'est-à-dire la sécurité d'emploi du système . A cette fin, selon un mode de réalisation, chaque mine ne déclenche son tir qu'après réception d'une confirmation d'activation d'une proportion prédéfinie des autres mines du groupe.
La description faite ci-dessus l'a été à titre d'exemple non limitatif et différentes variantes de réalisation peuvent être apportées sans sortir du cadre de l'invention.
C'est ainsi notamment que les mines du système peuvent comporter les dispositifs usuels de sécurité, notamment les dispositifs interdisant leur relevage (par explosion de la charge par exemple) ou les dispositifs assurant leur autodestruction, en fin de la durée de veille maximum prévue
par exemple. C'est ainsi également que la phase de veille n'est pas indispensable au fonctionnement du système, celui-ci pouvant passer directement de la phase d'initialisation à la phase de détection.