L'invention est relative à un dispositif d'éjection de fagot dans une fardeleuse, par exemple de buches, de piquets ou de branches. Elle concerne plus particulièrement les fardeleuses utilisées en forêt pour former des fagots de buches, ces fagots ayant en général, mais de manière non 5 obligatoire, un volume d'une stère ou d'une demie stère. Après leur abattage, les arbres destinés à fournir du bois de chauffage sont ébranchés, débités en rondins, ayant en général une longueur d'un mètre, puis fendus pour former des buches. La technique ancestrale consistant à empiler les buches le long des 10 chemins forestier, en attendant leur reprise par grappin et transport jusqu'à une zone de séchage et de stockage protégée des intempéries, est peu à peu remplacée par une mise immédiate en fagots, pouvant aisément être transportés au lieu de séchage et de stockage par des engins agricoles standards. 15 La mise en fagots est réalisée par une fardeleuse, également dénommée fagoteuse ou fagotière. Cet appareil comprend sur un châssis, portable ou déplacable, un panier qui, sensiblement semi cylindrique avec ouverture vers le haut, est destiné à recevoir les buches, disposées parallèlement à son axe longitudinal et engagées par l'une des ses extrémités. Quand le niveau 20 supérieur des buches empilées parvient au niveau supérieur du panier constituant gabarit et, en conséquence, quand le volume de référence du gabarit est atteint, les buches sont cerclées par au moins un lien placé sur la longueur des buches et dont les extrémités sont attachées manuellement ou mécaniquement. 25 Le fagot ainsi obtenu doit être retiré du panier pour libérer ce dernier et permettre la réalisation d'un nouveau fagot. Dans la plupart des machines actuelles, cette extraction est réalisée en faisant pivoter le panier, autour d'une articulation horizontale du châssis qui le porte, jusqu'à ce que la gravité permette au fagot de s'échapper 30 transversalement par l'ouverture du panier, débouchant alors sur le coté. Selon la taille du panier, son pivotement est assuré soit par une commande manuelle, intégrant ou non des moyens mécaniques multiplicateurs d'effort, soit par des moyens hydrauliques dont l'énérgie est, par exemple, prélevée sur le groupe hydraulique du tracteur portant l'appareil. La nécessité de parvenir à une éjection certaine du fagot, pour éviter toute intervention humaine, dangereuse en raison de la masse de ce fagot, oblige à donner au panier une course angulaire importante, par exemple de l'ordre de 100 à 120 dégrés. Pour parvenir à cette course, il faut surélever le panier et son niveau de chargement par le personnel, ce qui a pour conséquence d'augmenter la fatigue de ce dernier et les risques d'accidents par accumulation de fatigue en fin de journée de travail . La présente invention à pour objet de remédier à ces inconvénients en fournissant un dispositif d'éjection automatique de chaque fagot formé dans le panier, dispositif qui non seulement garantit l'éjection du fagot hors du panier, mais aussi permet de maintenir le niveau de chargement dans des limites ergonomiques, sans conséquences pour le personnel de manutention des buches. Elle concerne plus particulièrement les fardeleuses comprenant : - un panier de forme générale sensiblement semi cylindrique, porté par un châssis au moyen d'une articulation horizontale, - et des moyens pour faire pivoter le panier dans les deux sens entre • une position de chargement, dans laquelle l'ouverture du panier débouche vers le haut, • et une position d'extraction, dans laquelle la dite ouverture débouche latéralement et son bord le plus bas forme déversoir. Selon l'invention, le dispositif d'éjection est constitué par une nappe d'éjection disposée contre le fond intérieur du panier et dont une extrémité est accrochée au bord formant déversoir, alors que son autre extrémité est accrochée dans le panier à un organe filaire ou mécanique de mise en tension, tel que câble, biellettes, chainette, sangle, feuillard, le dit organe filaire ou mécanique sortant à l'extérieur du panier, étant accroché à une partie fixe du châssis et ayant une longueur définie de manière que, lors du pivotement du panier vers sa position d'extraction du fagot, le brin disposé dans le panier forme, avec la nappe d'éjection, une paroi transversale exerçant sur le fagot une force transversale le chassant vers l'extérieur. Avec cet agencement, l'éjection du fagot s'effectue automatiquement et de manière certaine, sans aucun risque de coincement dans le panier et sans qu'il soit nécessaire de procéder à une intervention humaine. De plus, le fond du panier peut être abaissé verticalement, ce qui facilite son chargement et réduit la fatigue du personnel. Dans une forme d'exécution, la nappe d'éjection est formée par les deux brins d'un câble formant un V dont les extrémités sont accrochées aux 5 extrémités du bord du panier formant déversoir et dont la pointe est accrochée à l'organe de mise en tension. Cette réalisation est la plus simple, la moins couteuse et la plus facile à remplacer, en cas d'usure de la nappe par frottement contre les buches. Dans une autre forme d'exécution, la nappe d'éjection est constituée par 10 une nappe de mailles, d'étoffe ou d'un treillis souple, dont les bords longitudinaux, parallèles à l'axe de pivotement du panier, sont renforcés par une barre rigide servant à leur accrochage, respectivement, au bord formant déversoir et à l'organe de mise en tension. Dans une autre forme d'exécution, la nappe d'éjection est constituée par 15 un ensemble mécanique composé de biellettes articulées entre elles dont le mouvement, lorsque le panier bascule, exerce sur le fagot une force transversale le chassant vers l'extérieur Avantageusement, l'organe de mise en tension est accroché à un élément de la fardeleuse avec interposition d'un moyen, manuel ou motorisé, 20 d'assistance au tirage. Dans une forme de réalisation, le moyen d'assistance au tirage est constitué par un vérin hydraulique dont l'alimentation est commandée automatiquement dès que la rotation du panier permet l'éjection du fagot. Cet aménagement, ajoute en fin de basculement du panier une action 25 dynamique qui permet d'éjecter le fagot, plus tôt et plus vite, car avec plus d'énergie. D'autres caractéristiques et avantages ressortiront de la description qui suit en référence au dessin schématique annéxé montrant une forme de réalisation du dispositif d'éjection dans le cas de son application à un appareil 30 de fardelage. Figure 1 est une vue en plan par-dessus d'un appareil à fardeler ; Figures 2 et 3 sont des vues de coté et en coupe brisée selon II-II de figure 1, quand l'appareil à fardeler est, respectivement, au repos en attente de chargement et après chargement et dans la phase d'éjection du fagot.
Dans la forme d'exécution représentée la fardeleuse comprend : - un châssis 2, formé par deux longerons 3 reliés par des traverses 4, un panier 5 de réception des buches 6 et formé par des arceaux, respectivement, extrêmes 7a et centraux 7b, reliés par des traverses, respectivement, de bordure 8a et 8b et de renfort du fond 8c. Le panier 5 présente une forme générale semi cylindrique dont l'axe longitudinale est transversal. II est obturé à l'une de ses extrémités par une tôle de fond 9, formant butoir de positionnement des buches 6. Il est lié au châssis 2 par des goussets 10 solidaires d'un arbre transversal 12. Ce dernier est monté libre en rotation dans des paliers 13 du châssis et dans des paliers 14 d'une structure de roulement 15 portant des roues 16. Dans la forme d'exécution représentée les mouvements du panier 5, entre sa position de chargement montrée à la figure 2 et sa position d'extraction, montrée à la figure 3, sont commandés par un vérin 17a-17b dont le corps 17a est articulé en 18 dans une chape 19 du châssis 3 et dont la tige 17b est articulée en 20 sur l'un des goussets 10. Comme le montre plus en détail la figure 2, l'alimentation du vérin est assurée par des conduits hydrauliques 22û23 reliés à un distributeur 24, lui-même alimenté par des conduits 25-26 connectés au groupe hydraulique d'un véhicule forestier, tracteur ou autre. Enfin et toujours de façon connue, le panier 5 constitue gabarit de formation d'un fagot de volume déterminé et est associé à des moyens de cerclage du fagot. Dans la forme d'exécution représentée ces moyens de cerclage comprennent un arbre 27 qui, équipé de picots 28 aptes à coopérer avec un lien de cerclage, est monté en rotation dans des paliers 29 portés par la traverse 8b du panier. L'arbre 27 est solidaire d'une roue coopérant avec un cliquet anti retour, non représentés. Les liens de cerclage 30 sont en général constitués par une corde en 30 fibres synthétiques, sont au nombre de deux par fagot et sont disposés plus près des extrémités du fagot que l'un de l'autre. Les liens de cerclage 30 sont posés au fond du panier avant chargement des buches 6, puis sont passés autour de celles-ci quand le volume de référence est atteint, par exemple quand toute buche ajoutée dépasserait vers l'extérieur de la tôle extrême 9. C'est à ce moment que les moyens de cerclage sont utilisés pour serrer les liens de cerclage autour du fagot. Dans la forme représentée, la rotation de l'arbre 27 générant une traction sur chacun des liens 30 est assurée par un moteur hydraulique 32 alimenté à travers un distributeur 33, lui-même relié, par des conduits non représentés, au groupe hydraulique du véhicule forestier. Selon l'invention, la fardeleuse comprend aussi un dispositif d'éjection du fagot comprenant une nappe N et un organe filaire de mise en tension de celle ci.
Dans la forme d'exécution représentée, la nappe N est délimitée par les deux branches 40a et 40b d'un câble formant un V et disposé contre le fond du panier. Les extrémités des branches du V sont accrochées en 41 au bord formant déversoir du panier et en particulier aux extrémités latérales de sa traverse 8a, tandis que sa pointe passe dans une boucle 42a ménagée à l'extrémité d'un organe filaire de mise en tension, tel qu'un câble 42. Ce câble 42 sort du panier 5 par le bord qui est opposé à celui formant déversoir et, en particulier, par sa traverse 8b, pour venir s'accrocher sur un anneau 43 du châssis 2. La longueur du câble 42 est définie de manière que - quand le panier est en position de chargement, avec son ouverture débouchant vers le haut, comme montré à la figure 2, les deux brins 40a et 40b du câble et le câble 42 délimitant la nappe N d'éjection viennent sans tension contre la face interne du fond du panier et que, quand le panier est en position d'extraction du fagot, avec son ouverture débouchant latéralement d'un coté, comme montré à la figure 3, ces câbles 40 et 42 soient en tension, s'étendent transversalement dans le panier et, en formant une paroi qui, en venant en appui contre le fagot, exerce sur lui une force transversale F le chassant vers l'extérieur du panier. Grâce à cet agencement, l'éjection du fagot est automatique et certaine et peuvent être réduites, d'une part, la course angulaire du panier et, d'autre part, la position verticale de son fond quand il est en position de chargement. Le câble 42 de mise en tension est équipé de moyens de réglage de sa longueur, par exemple pour compenser ses variations de longueur avec les variations de température et/ou d'humidité.
Dans une variante de réalisation, ce câble 42 de mise en tension est accroché au châssis 2 avec interposition d'un moyen d'assistance au tirage tel qu'un vérin hydraulique 44, représenté en traits mixtes à la figure 3. Ce vérin est alimenté en fin de cycle de basculement du panier pour générer la force d'éjection F dès que le fagot peut sortir du panier par la seule aide de cette force F. La commande de l'alimentation du vérin 44 dans le sens du tirage du câble 42 est déclenchée par un capteur, non représenté, détectant la position angulaire du panier lors de son basculement. Dans d'autres formes d'exécution du dispositif d'éjection, la nappe est constituée par une nappe réelle réalisé en mailles entrecroisées de fils ou brins, métalliques ou synthétiques, en textile naturel ou composite, renforcé ou non par des fibres, ou par un treillis. Dans ces réalisations les bords de la nappe qui sont parallèles à l'axe de rotation du panier sont renforcés par des barres rigides servant à leur accrochage, respectivement, au panier et au câble de mise en tension. Dans une autre forme d'exécution, la nappe d'éjection est constituée par un ensemble mécanique composé de biellettes articulées entre elles, liées au bord formant déversoir et attelées au brin de mise en tension. Comme dans les autres formes d'exécution, lorsque le panier bascule la nappe exerce sur le fagot une force transversale chassant ce fagot vers l'extérieur. Enfin, l'invention, qui concerne le dispositif d'éjection du fagot, est indépendante de la structure portant le panier 5, de sorte que le châssis 2 peut, en remplacement de la structure porteuse 15 à roues 16, être équipé du dispositif d'attelage trois points utilisé dans l'agriculture, et représenté en 50 à la figure 2, ou être associé à tout autre moyen de portage, porté ou tiré par un véhicule, tel qu'un tracteur forestier ou agricole. Bien entendu, le dispositif d'éjection qui a été décrit dans le cas de son application aux fagots de buches s'applique aussi aux fardeleuses formant des fagots, ballots ou bottes de tous autres objets longiformes, tels que piquets ou branches, mais aussi mâts, manches, tubes et tuyaux.