FR2684543A1 - Ligament artificiel, notamment pour la cheville. - Google Patents

Abstract

Il s'agit d'un ligament artificiel (20), du genre comportant, aux extrémités d'un corps allongé (22), une tête d'arrêt (23), propre à sa fixation à un premier os (12), et un anneau (24), propre à sa fixation à un deuxième os (16). Suivant l'invention, la tête d'arrêt (23) a une forme appropriée à son ancrage en incrustation au sein même de l'os (12) concerné, à la manière d'un "inlay". Application, notamment, aux chevilles.

Description

"Ligament artificiel, notamment pour la cheville"
La présente invention concerne d'une manière générale les plasties ligamentaires.

Ainsi qu'on le sait, les ligaments sont des faisceaux de fibres, qui, arrangés en cordon ou bandellette, ont notamment à charge, indépendamment d'un rôle proprioceptif, de maintenir convenablement en contact les unes avec les autres les extrémités articulaires de certains os, pour stabiliser dans certaines directions les articulations correspondantes, et ainsi s'opposer, en se tendant et en se détendant, à un débattement trop important des constituants de ces articulations pouvant conduire à leur luxation.

C'est le cas, notamment, du genou, et c'est le cas, également, de la cheville.

Dans la cheville, trois faisceaux ligamentaires s'étendent en éventail à compter de la pointe de la malléole externe du péroné.

Il y a le faisceau antérieur, qui relie cette pointe au col de l'astragale, il y a le faisceau moyen, qui la relie au calcanéum, et il y a le faisceau postérieur, qui la relie à l'arrière de l'astragale.

Toute lésion éventuelle commence au faisceau antérieur pour aller vers le faisceau postérieur.

Dès qu'elle affecte le faisceau moyen, la question se pose d'une éventuelle intervention chirurgicale.

En effet, lorsque le pied est en équin, ce faisceau moyen est le gardien de la stabilité latérale, du fait que la pince malléolaire est alors lâche, et, s'il est sérieusement affecté, il peut en résulter une instabilité chronique, susceptible de conduire à des entorses à répétition.

A ce jour, les plasties correspondantes sont usuellement autologues.

Elles procèdent en effet, soit d'une simple suture des tissus ligamentaires lésés, soit d'une utilisation des tendons avoisinants, au prix, dans ce cas, d'un laçage relativement difficile à effectuer et d'une inévitable atteinte au rôle spécifique des tendons utilisés.

Dans le cas du genou cependant, il est connu de remplacer par des ligaments artificiels les ligaments croisés lorsque ceux-ci sont trop profondément affectés.

Les ligaments artificiels alors mis en oeuvre comportent, aux extrémités d'un corps allongé, en pratique un simple cordon, d'une part, une tête d'arrêt, qui est propre à leur fixation à l'un des deux os à relier, et, d'autre part, un anneau, qui est propre à leur fixation à l'autre de ceux-ci.

En pratique, le corps allongé s'étendant à travers le premier de ces os à la faveur d'un perçage dûment foré à cet effet dans celui-ci, la tête d'arrêt ne constitue à ce jour qu'une simple garde, qui, disposée en T à l'extrémité de ce corps allongé, sous la forme générale d'une olive, s'étend pour l'essentiel à l'extérieur de 1 ' os, pour arrêter l'ensemble par rapport à celui-ci.

Tout au plus l'os concerné est-il légèrement fraisé en surface pour y déterminer de manière plus précise la position de cette tête d'arrêt.

Il va de soi que, si elle est acceptable pour un genou, la saillie que fait alors à la surface de l'os une telle tête d'arrêt n'est pas concevable pour la cheville.

La présente invention a d'une manière générale pour objet une disposition permettant au contraire la mise en oeuvre d'un ligament artificiel dans ce cas et susceptible en outre de conduire à d'autres avantages.

De manière plus précise, elle a pour objet un ligament artificiel du genre comportant, aux extrémités d'un corps allongé, une tête d'arrêt propre à sa fixation sur un premier os et un anneau propre à sa fixation sur un deuxième os, ce ligament artificiel étant d'une manière générale caractérisé en ce que sa tête d'arrêt a une forme appropriée à son ancrage en incrustation au sein même de l'os concerné, à la manière de ce qui est communément appelé un "inlay" dans d'autres techniques.

Par exemple, et préférentiellement, au lieu de s'étendre en T sous la forme d'une olive, cette tête d'arrêt est piriforme, en allant en s'amenuisant en direction du corps allongé qu'elle équipe.

Quoi qu'il en soit, dûment incrustée dans l'os concerné, elle ne fait avantageusement pas saillie sur celui-ci.

En outre, par sa forme propre, cette tête d'arrêt se prête avantageusement à une implantation et à une orientation plus précisément conformes aux critères anatomiques à respecter.

Enfin, elle conduit avantageusement à un ancrage de qualité.

Cet ancrage se trouve même renforcé sous les effets d'éventuelles tractions.

En effet, intervenant au sein même du tissu osseux, ces tractions sont susceptibles de conduire avantageusement, suivant un processus connu par lui-même, à une densification de ce tissu osseux, en favorisant l'intervention d'ostéoblaste.

Les caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront d'ailleurs de la description qui va suivre, à titre d'exemple, en référence aux dessins schématiques annexés sur lesquels
la figure 1 est une vue partielle en perspective d'une articulation au sein de laquelle est mis en oeuvre un ligament artificiel suivant l'invention ;
la figure 2 est, à échelle supérieure, une vue en coupe longitudinale, suivant la ligne II-II de la figure 1, de l'un des os concernés par ce ligament artificiel
la figure 3 est, à échelle encore supérieure, une vue en élévation de ce ligament artificiel
la figure 4 en est une vue en coupe longitudinale, suivant la ligne IV-IV de la figure 3
les figures 5A, 5B, 5C, 5D sont des vues partielles en coupe longitudinale, qui, analogues à celle de la figure 2, illustrent diverses phases successives de la mise en place, dans l'os concerné, du ligament artificiel suivant l'invention ;
les figures 6A, 6B, 6C sont des vues partielles en élévation de cet os illustrant diverses phases successives de la préparation préalable de celui-ci ;
la figure 7 est une vue partielle en perspective, vu de dessous, d'un outil susceptible d'être mis en oeuvre lors de cette préparation
la figure 8 est une vue en élevation qui, analogue à celle de la figure 3, se rapporte à une variante de réalisation du ligament artificiel suivant l'invention.

Les figures 1 et 2 illustrent, à titre d'exemple, l'application de l'invention à une cheville 10, au traitement de laquelle l'invention est d'ailleurs plus particulièrement destinée.

Sur ces figures 1, 2, on reconnaît de manière schématique, en 11 le tibia, en 12 le péroné, avec, à son extrémité, sa malléole externe 13, en 14 l'astragale dont la tête 15 est pincée entre le tibia 11 et le péroné 12, et, en 16, le calcanéum.

On reconnaît, également, en 18, le faisceau ligamentaire antérieur, qui relie la malléole externe 13 au col de l'astragale 14, et, en 19, le faisceau ligamentaire postérieur, qui relie conjointement cette malléole externe 13 à l'arrière de l'astragale 14.

Il s'agit, ici, de remplacer par un ligament artificiel 20 le faisceau ligamentaire qui, intermédiaire entre les deux précédents, relie la malléole externe 13 au calcanéum 16.

Le ligament artificiel 20 ainsi mis en oeuvre comporte, de manière connue en soi, aux extrémités d'un corps allongé 22, d'une part, une tête d'arrêt 23, propre à sa fixation sur un premier des os à relier, en l'espèce le péroné 12, et, d'autre part, un anneau 24 propre à sa fixation sur le deuxième de ces os, en l'espèce le calcanéum 16.

Suivant l'invention, la tête d'arrêt 23 a une forme qui, suivant des modalités décrites plus en détail ultérieurement, est appropriée à son ancrage en incrustation au sein même du péroné 12, au niveau de la malléole externe 13 de celui-ci.

Dans les formes de réalisation représentées, la tête d'arrêt 23 est piriforme, en allant en s'amenuisant en direction du corps allongé 22 qu'elle équipe.

Autrement dit, elle est de forme globalement conique, et sa pointe est dirigée vers le bas.

Elle peut être de révolution, ou être plus ou moins aplatie.

Corollairement, le corps allongé 22 est filiforme.

Par exemple, et tel que représenté, il s'agit d'un cordon dûment tressé, qui, pour son amarrage à la tête d'arrêt 23, enserre en boucle celle-ci suivant un méridien, la tête d'arrêt 23 présentant, suivant ce méridien, pour la retenue latérale de ce corps allongé 22, une rainure 25 plus ou moins accentuée.

Quant à l'anneau 24, il est formé d'un seul tenant par le corps allongé 22 dans la forme de réalisation représentée, ce corps allongé 22 étant refermé sur lui-même en boucle à son extrémité opposée à la tête d'arrêt 23.

Bien entendu, tant la tête d'arrêt 23 que le corps allongé 22, et donc aussi l'anneau 24, sont réalisés en un matériau biocompatible et résistant.

Il s'agit par exemple de la matière synthétique de type acrylique connue sous la désignation commerciale "DACRON".

Mais il peut également s'agir d'un polyester.

Quoi qu'il en soit, la longueur hors tout du ligament artificiel 20 ainsi réalisé est comprise entre 1,5 et 2,5 cm, en étant préférentiellement de l'ordre de 2 cm, et le diamètre de son corps allongé 22 est compris entre 4 et 8 mm, en étant par exemple de l'ordre de 6 mm.

Bien entendu, ces valeurs numériques ne sont ici données qu'à titre d'exemple, et elles ne doivent en rien être considérées comme limitatives de l'invention.

Pour la mise en oeuvre du ligament artificiel 20 suivant l'invention il peut être procédé comme suit.

Tout d'abord, et suivant des modalités décrites plus en détail ultérieurement, il est pratiqué une fenêtre 28 dans la partie corticale 29 de l'os de la malléole externe 13, figure 5A.

Ensuite, figure 5B, il est pratiqué, à l'aide d'une curette, une logette 30 dans la partie médullaire de cet os, à la pointe de la malléole externe 13.

Enfin, à l'aide d'une mèche, il est foré, de bas en haut, au niveau de la pointe de la malléole externe 13, un perçage 32, en faisant déboucher celui-ci dans la logette 30 précédente.

Il suffit, ensuite, d'introduire par le bas dans ce perçage 32, figure 5D, un fil de traction 33 muni à son extrémité d'un anneau 34 permettant d'y atteler le ligament artificiel 20 à poser, puis de tirer l'ensemble vers le bas, suivant la flèche F de la figure 5D, jusqu'à ce que, comme indiqué à la figure 2, la tête d'arrêt 23 de ce ligament artificiel 20 vienne se bloquer, pointe en bas, dans la logette 30 en remplissant au moins partiellement la pointe de la malléole externe 13 au contact de la partie corticale 29 de celle-ci.

Par une cheville à expansion 35, le ligament artificiel 20 est alors ancré par son anneau 24 dans le calcanéum 16.

Pour pratiquer la fenêtre 28 dans la partie corticale 29 de l'os de la malléole externe 13, il peut également être procédé comme suit.

Tout d'abord, figure 6A, il est foré, à l'aide d'une mèche de petit diamètre, deux séries de trous 36, dont quatre sont disposés au sommet d'un rectangle, et dont les deux autres sont disposés au milieu des deux grands côtés, horizontaux, de ce rectangle.

A l'aide d'un ciseau 38, qui appartient au matériel ancillaire associé, et dont le tranchant 39 a en plan une forme en H correspondant au rectangle précédent, il est pratiqué une coupe 40, suivant les grands côtés de ce rectangle et la médiane reliant leurs milieux, au droit des trous 36 prédécents, figure 6B.

I1 suffit, ensuite, pour obtenir la fenêtre 28 recherchée, de dégager, à l'aide d'une lame, les deux volets 41 délimités par la coupe 40 ainsi effectuée.

Ces volets 41 pourront utilement être remis en place après la pose du ligament artificiel 20, tel que schématisé en trait mixte sur la figure 2.

Dans la variante de réalisation représentée sur la figure 8, la tête d'arrêt 23 du ligament artificiel 20 est surmoulée sur son corps allongé 22, et il en est de même de son anneau 24.

La présente invention ne se limite d'ailleurs pas aux formes de réalisation décrites et représentées, mais englobe toute variante d'exécution et/ou de combinaison de leurs divers éléments.

En outre son domaine d'application n'est pas limité aux chevilles, mais s'étend au contraire aussi bien à d'autres articulations.

Claims (6)

REVENDICATIONS

1. Ligament artificiel du genre comportant, aux extrémités d'un corps allongé (22), une tête d'arrêt (23) propre à sa fixation sur un premier os (12) et un anneau (24) propre à sa fixation sur un deuxième os (16), caractérisé en ce que la tête d'arrêt (23) a une forme appropriée à son ancrage en incrustation au sein même de l'os (12) concernée.

2. Ligament artificiel suivant la revendication 1, caractérisé en ce que sa tête d'arrêt (23) est piriforme, en allant en s'amenuisant en direction du corps allongé (22) qu'elle équipe.

3. Ligament artificiel suivant l'une quelconque des revendications 1, 2, caractérisé en ce que son corps allongé (22) est filiforme.

4. Ligament artificiel suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que sa tête d'arrêt (23) est surmoulée sur son corps allongé (22).

5. Ligament artificiel suivant l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que son anneau (24) est surmoulé sur son corps allongé (22).

6. Ligament artificiel suivant l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que le matériel ancillaire qui lui est associé pour sa mise en oeuvre comporte un ciseau (38) dont le tranchant (39) a en plan une forme en

H.