Implant hydraulique
DOMAINE TECHNIQUE DE L'INVENTION
[0001] La présente invention concerne un implant hydraulique pour fistule artérioveineuse d’un patient hémodialysé, comprenant au moins un ballonnet gonflable.
ETAT DE LA TECHNIQUE ANTERIEURE
[0002]0n observe depuis plusieurs années un important accroissement du nombre de patients devant subir des traitements de dialyse. Dans une grande majorité de cas, les traitements se déroulent de façon convenable, Toutefois, malgré les progrès effectués, les traitements de dialyse restent des sources récurrentes de nombreuses difficultés pouvant sérieusement affecter la santé ou la qualité de vie des patients. Le fait de piquer les aiguilles de dialyse de façon régulière dans les mêmes vaisseaux est une des causes importantes de difficultés.
[0003] Pour fiabiliser ou sécuriser les zones d’introduction des aiguilles, différents types d’implants ont été développés, afin soit de protéger les vaisseaux, soit pour agir sur le niveau du flux sanguin, par exemple pour éviter des flux trop faibles, voire nuis ne permettant pas une dialyse dans de bonne conditions, ou trop élevés, également non souhaitables pour les patients car entraînant soit une augmentation du débit cardiaque trop important, soit un vol sanguin déviant la quasi totalité du flux sanguin dans la fistule artério-veineuse et conduisant à une diminution de vascularisation du membre en aval.
[0004] On connaît ainsi différents types de dispositifs. Par exemple, le document US2004138684 décrit un implant constitué d’un manchon rigide en deux parties articulées entre elles grâce à une charnière, disposé autour du vaisseau. Il comprend une ou plusieurs membranes gonflables. Lorsqu’elles sont gonflées, les membranes permettent de resserrer la veine et de l’aplatir afin de servir de valvule veineuse. Un réservoir placé à proximité permet de gonfler et dégonfler les membranes par pression hydraulique. Pour servir de valvule, les membranes sont gonflées et dégonflées au besoin. Le vaisseau est pincé par les membranes pour
remplir le rôle de valvule veineuse. Le système présente toutefois certaines imperfections. Par exemple, les parois latérales de la bague en matériau rigide sont susceptibles d’endommager les tissus environnants. La jonction des deux parties de la bague crée une zone non gonflée lorsque la bague est refermée. Cette zone crée une irrégularité au niveau du serrage qui peut générer un aplatissement ou écrasement non souhaitable du vaisseau, De plus, le tube de gonflage agencé de façon perpendiculaire à la paroi de la bague crée une surépaisseur susceptible d’endommager les tissus. Ce dispositif n’a pas été conçu pour réduire un débit de fistule artério-veineuse du dialysé et est incompatible avec une implantation sous- cutanée au risque d’ulcérer la peau avec des complications infectieuses.
[0005] Le document EP1830905 décrit un procédé de création d’une fistule artérioveineuse et de contrôle du flux. Le contrôle du flux est effectué par un manchon gonflable implanté autour de la veine, à proximité de la fistule. Lorsque le manchon est gonflé, il permet de comprimer le vaisseau autour duquel il est placé. Le flux est contrôlé en fonction du degré de gonflage du manchon. Le manchon est fixé autour de la veine à l’aide d’une suture. La fermeture par suture crée une zone sans gonflage risquant d’aplanir le vaisseau. L’absence de protection latérale présente un risque pour les tissus de part et d’autre de la bague. Le tube de gonflage agencé perpendiculairement à la paroi de la bague est susceptible d’endommager les tissus environnants.
[0006] Le document JPS6173668 décrit une bague comprenant un élément gonflable. La bague est disposée autour du vaisseau et fermée grâce à un bourrelet situé à chacune des extrémités. La fermeture est mise en oeuvre en attachant les bourrelets l’un à l’autre. L’élément gonflable est gonflé afin d’écraser le vaisseau pour augmenter la pression du flux. De façon préférentielle, plusieurs chambres sont prévues. Le tube de gonflage agencé perpendiculairement à la paroi de la bague crée une zone de surépaisseur susceptible d’endommager les tissus environnants. La fermeture de la bague contre le vaisseau par jonction de deux chambres séparées crée une interruption de la zone gonflée susceptible d’affecter, voire de bloquer, le flux du vaisseau. L’absence de protection latérale présente un risque pour les tissus de part et d’autre de la bague.
[0007] Le document WO98/08466 décrit un appareil pour régler le flux sanguin à travers une greffe comprenant un ballon disposé contre la surface extérieure de la greffe par une gaine rigide. Lorsque le ballon est gonflé, il provoque une constriction de la circulation sanguine à travers la greffe. Le ballon est agencé latéralement contre le vaisseau et exerce une pression latérale contre ce dernier. Un tel écrasement du vaisseau est susceptible d’affecter, voire de bloquer, le flux du vaisseau.
[0008] On constate donc que les dispositifs connus de gonflage avec manchons présentés ci-dessus ne permettent pas de mettre en oeuvre un contrôle du flux de manière précise ou optimale.
[0009] Pour pallier ces différents inconvénients, l’invention prévoit différents moyens techniques.
EXPOSE DE L'INVENTION
[0010] Tout d’abord, un premier objectif de l’invention consiste à prévoir un implant hydraulique pour fistule artérioveineuse d’un patient hémodialysé permettant de contrôler le débit sanguin de façon précise et reproductible afin de diminuer voire de supprimer pour le patient tout risque de complication lié à un hyper débit d’abord vasculaire, ou à un vol vasculaire.
[0011] Un autre objectif de l’invention consiste à pouvoir modifier le débit dans la fistule artério-veineuse à volonté de façon simple en fonction des besoins du patient et en limitant les risques notamment infectieux.
[0012] Un autre objectif de l’invention consiste à prévoir un implant hydraulique permettant de conserver ses caractéristiques fonctionnelles tant que la fistule artério-veineuse fonctionne.
[0013] Un autre objectif de l’invention consiste à prévoir un implant hydraulique favorisant une constriction uniforme et régulière du vaisseau autour duquel il est disposé afin de garantir une fiabilité du débit.
[0014]Un autre objectif de l’invention consiste à prévoir un implant hydraulique sans risque pour les tissus environnants.
[0015] Encore un autre objectif de l’invention consiste à prévoir un implant hydraulique amovible et non délabrant.
[0016] Encore un autre objectif de l’invention consiste à prévoir un implant hydraulique permettant de contenir la dilatation de la veine sur laquelle il est positionné.
[0017] Enfin un autre objectif de l’invention consiste à prévoir un implant hydraulique n’étant pas en contact direct avec le sang pour limiter les diverses complications telles qu’une thrombose, une infection ou autre de l’abord vasculaire.
[0018] Pour ce faire, l’invention prévoit un implant hydraulique pour fistule artério veineuse destiné à être enroulé autour d’un vaisseau sanguin de périmètre PV connu et lié à la fistule, ledit implant comprenant :
i) une membrane externe de maintien non gonflable et non élastique enroulable autour d’un axe A-A correspondant à l’axe d’un vaisseau sanguin à entourer avec l’implant ;
ii) au moins un ballonnet monopièce gonflable de forme allongée selon un axe B-B transversal à l’axe A-A, ledit ballonnet étant fixé sur la face interne de la membrane externe ;
iii) de chaque côté du ballonnet, la membrane externe se prolonge pour former une ailette allongée et coaxiale au ballonnet ;
iv) un tunnel de gonflage en communication fluidique avec le ballonnet et connectable à un module de gonflage de ballonnet ;
v) la largeur des ailettes étant au moins égale à 0,5 fois la largeur du ballonnet et plus préférentiellement au moins une fois la largeur du ballonnet ;
dans lequel la longueur LG du ballonnet, de la membrane externe et des ailettes est prévue afin de correspondre avec le périmètre PV du vaisseau à entourer avec l’implant.
[0019] La membrane externe souple et non élastique procure un support pour le ou les ballonnets, et forme une enveloppe externe permettant, après enroulement de l’implant autour d’un vaisseau, de maintenir le diamètre externe de l’implant et d’assurer une expansion des ballonnets vers le vaisseau, pour réduire son diamètre de façon uniforme sur l’ensemble du périmètre. Les ailettes assurent une fonction similaire de part et d’autres des ballonnets, pour éviter tout débordement d’un ballonnet ou d’une partie d’un ballonnet hors de la zone de serrage du vaisseau. Les ballonnets monopièces, ou continus, assurent un gonflage et un serrage homogènes sur tout le périmètre du vaisseau.
[0020] De manière avantageuse, l’implant est disponible selon une pluralité de longueurs LG standardisées en fonction d’une pluralité de valeurs standardisées de périmètres PV de vaisseaux sanguins susceptibles d’être entourés avec un implant.
[0021] L’implant est préférentiellement conçu pour réaliser un enroulement ajusté autour du vaisseau. Pour permettre de choisir un implant de longueur adaptée, on peut effectuer une mesure ou évaluation de dimension par exemple au moyen d’une échographie pré-chirurgicale (ou tout autre moyen de visualisation) permettant d’évaluer le diamètre, et donc le périmètre du vaisseau concerné. On choisit ensuite un implant de longueur adapté parmi les longueurs standard disponibles. Les longueurs disponibles vont de quelques millimètres (par exemple 3 mm ou plus) à quelques centimètres (par exemples 1 , ou 2 ou 3 ou plus cm).
[0022] Cette architecture confère des zones de protection de chaque côté du ballonnet et évite que ce dernier, en gonflant, puisse venir en contact avec un vaisseau ou une autre partie du corps et ainsi provoquer une éventuelle lésion. En outre, les ailettes permettent de séparer le ballonnet des tissus environnants et évite les risques de trauma sur ces tissus. Ces ailettes permettent en outre, en s’étendant en couverture de chaque côté de la veine, d’éviter que le ballonnet une fois gonflé ne puisse s’étendre de chaque côté de la membrane, conduisant à une perte de pression au contact de la veine, ne permettant plus de maintenir une pression circonférentielle satisfaisante pour en réduire le débit et rendant le dispositif inopérant et non contrôlable.
[0023] En fonction des besoins, les ailettes sont de même largeur ou de largeurs différentes.
[0024] Selon un mode de réalisation avantageux, la longueur du ballonnet et des ailettes correspond au moins au périmètre d’un vaisseau à entourer. Les ailettes sont de préférence, mais non obligatoirement, de la même longueur que le ballonnet. Cette caractéristique permet de s’assurer que l’implant entoure bien la totalité, sans zone d’interruption, sans obstacle, et permet ainsi d’éviter d’aplanir le vaisseau. En exerçant une force de serrage uniforme sur toute la circonférence du vaisseau, le ballonnet permet de bien maîtriser le flux sanguin. La régularité du serrage évite de créer des zones d’irritations. D’autre part, le ballonnet de préférence monopièce et sans discontinuité contribue à bien répartir l’effort de serrage.
[0025] De manière avantageuse, le tunnel de remplissage est parallèle à l’axe A-A. Cet agencement, de sorte que le tunnel et le vaisseau entouré par l’implant soient parallèles, facilite l’implantation du dispositif dans un volume réduit et évite d’affecter les organes au voisinage de l’implant. Cette configuration permet par ailleurs d’éviter toute zone de surépaisseur au niveau de l’épiderme du patient.
[0026] De manière avantageuse, le ballonnet et les ailettes définissent un plan B-B, le tunnel de remplissage étant coplanaire avec le plan B-B et perpendiculaire à l’axe B-B.
[0027] Différentes tailles de ballon sont avantageusement prévues afin de s’adapter au mieux aux différents diamètres de la veine de la fistule artério-veineuse du patient.
[0028] Cette architecture permet d’aligner le tube d’approvisionnement dans le plan principal de l’implant, et d’éviter de créer d’éventuelles surépaisseurs dans une zone du corps où l’espace disponible est minime. Toute surépaisseur risquerait de soulever, voire de percer la peau du porteur de l’implant. Cette caractéristique permet d’obtenir un dispositif ergonomique. L’absence de coude et/ou protubérance
au niveau des embranchements entre les différentes parties de l’implant permet d’éviter l’endommagement des tissus et tout risque de perforation de l’épiderme.
[0029] Selon un autre mode de réalisation avantageux, des pattes axiales de fixation agencées dans le prolongement des ailettes du côté opposé au tunnel sont adaptées pour coopérer avec des fentes transversales agencées dans les ailettes, au voisinage du tunnel. Cette mise en œuvre est simple, et permet une mise en place intuitive et rapide de l’implant en garantissant que le ballon est bien positionné sur toute la circonférence de la veine afin d’obtenir une pression homogène lors du gonflage.
[0030]Selon un autre mode de réalisation avantageux, l’implant comprend un ou plusieurs capteurs de flux sanguin, agencé pour permettre une mesure du flux sanguin à travers un vaisseau autour duquel l’implant est entouré. La présence d’un ou plusieurs capteurs de flux sanguin permet d’effectuer un contrôle du niveau du flux sanguin dans le vaisseau au moment du gonflage du ballonnet, permettant ainsi d’ajuster le niveau de gonflage en fonction du niveau du flux sanguin souhaité.
[0031] De manière avantageuse, le ballonnet est monopièce. Le serrage s’effectue de façon circonférentielle tout autour du vaisseau, sans discontinuité ou variation de pression. Cette caractéristique permet d’éviter tout écrasement de tout ou partie du vaisseau.
[0032] De manière avantageuse, le ballonnet est un ballonnet principal, et l’implant comprend au moins un ballonnet secondaire disposé entre le ballonnet principal et une ailette. On prévoit de préférence deux ballonnets secondaires, soit un de chaque côté du ballonnet principal. Le ou les ballonnets secondaires peuvent être en communication fluidique avec le ballonnet principal, pour permettre le gonflage de ces derniers à une pression identique à celle du ballonnet principal. En variante, les ballonnets secondaires sont connectables à un système de gonflage distinct de celui du ballonnet principal. Ce mode de réalisation permet en outre d’obtenir un niveau de précision supplémentaire dans le contrôle du flux sanguin. Cette architecture permet par exemple de prévoir un niveau de serrage progressif entre le ballonnet
principal, avec serrage plus élevé et en se dirigeant vers les ballonnets secondaires, de serrage plus faible, puis vers les ailettes, sans serrage autre que celui conféré au moment de l’installation.
[0033] Selon un mode de réalisation avantageux, le matériau du ou des ballonnets est non élastique.
[0034] Selon un autre mode de réalisation avantageux, le matériau des ailettes et de la membrane recouvrant le ballon sur sa face externe est non élastique afin de concentrer la pression au gonflage sur le côté interne de l’implant, au contact de la veine. Cette caractéristique du matériau des deux éléments permet d’éviter toute déperdition de la force exercée en serrage lors du gonflage du ballonnet. Le contrôle du niveau de serrage est ainsi particulièrement précis.
[0035]Selon un mode de réalisation avantageux, l’implant comprend également au moins une bande de localisation, visible par un moyen de détection externe (par exemple lors d’examens en radiologie).
[0036] L’invention prévoit également un système d’implant hydraulique comprenant un implant hydraulique tel que préalablement décrit, et un module de gonflage comprenant une chambre implantable comportant un réservoir de fluide de gonflage et une membrane d’injection conçue pour permettre le remplissage du réservoir à l’aide d’aiguilles traversant la membrane. Le gonflage du ballonnet par un fluide incompressible assure qu’une pression constante est exercée à la périphérie du vaisseau. Cette architecture permet de prévoir un circuit de gonflage du ballonnet entièrement fermé, sans contact du liquide de remplissage avec les tissus du receveur de l’implant. Le système avec implant et module de gonflage peut être mis en place avec le réservoir dégonflé, puis gonflé après installation, en introduisant la juste quantité de fluide de gonflage requise. Le risque infectieux est très limité grâce au système prévu en circuit fermé et à l’absence de contact direct avec le sang du patient. L’utilisation d’un fluide neutre assure une sécurité supplémentaire en cas de fuite. Par « fluide neutre » on entend un fluide sans danger pour l’organisme.
[0037]La mise en œuvre de l’implant est de préférence effectuée plusieurs jours après la chirurgie afin de permettre une parfaite cicatrisation cutanée. Sous contrôle de techniques d’imageries telles qu’une écho-doppler par exemple, le ballon est gonflé en injectant du liquide par la chambre implantable à l’aide d’une aiguille. Le volume injecté est fonction de la réduction du flux souhaité dans la fistule. Une fois le débit adapté obtenu l’aiguille est retirée de la chambre implantable qui garantit l’étanchéité et le maintien de la pression dans le système.
DESCRIPTION DES FIGURES
[0038]Tous les détails de réalisation sont donnés dans la description qui suit, complétée par les figures 1 à 9, présentées uniquement à des fins d’exemples non limitatifs, et dans lesquelles :
la figure 1 illustre un exemple de réalisation d’un implant hydraulique ;
la figure 2 illustre un autre exemple de réalisation d’un implant hydraulique ; la figure 3 illustre de façon schématique un exemple d’implantation d’un système d’implant avec l’implant hydraulique en position ouverte ;
la figure 4 illustre de façon schématique un exemple d’implantation d’un système d’implant avec l’implant hydraulique en position fermé ;
les figures 5 à 7 illustrent un exemple de mise en place d’un implant, avec des coupes axiales en mode non gonflé et gonflé aux figures 5 et 6, et en coupe transversale à la figure 7.
les figures 8 et 9 illustrent une exemple de mise en place d’un implant sans ailette, en coupe axiale et mode non gonflé à la figure 8, et coupe axiale en mode gonflé à la figure 9.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L’INVENTION
IMPLANT
[0039] Les figures 1 et 2 illustrent des exemples de réalisation d’implants hydrauliques 1 pour fistule artérioveineuse. L’implant hydraulique 1 comprend au moins un ballonnet 2 gonflable allongé, orienté selon un plan B-B. Avant installation, à plat, le ballonnet 2 définit un plan B-B. Au moins une ailette 5 est prévue d’un côté du ballonnet. A plat, avant installation, l’ailette est coplanaire avec le ballonnet. Tel qu’illustré, on prévoit de préférence une ailette 5 de chaque côté du ballonnet 2. La
longueur du ballonnet, et aussi préférentiellement celle des ailettes, sont prévues afin de correspondre avec le périmètre du vaisseau sur lequel l’implant sera fixé. Une légère surlongueur produisant un chevauchement est préférentiellement choisie plutôt qu’une longueur trop courte qui ne permettrait pas de bien entourer le vaisseau. Dans l’exemple illustré à la figure 1 , les ailettes 5 axiales s’étendent parallèlement par rapport au plan B-B. La largeur La des ailettes 5 est préférentiellement au moins égale à 0,5 fois la largeur Lb du ballonnet 2 et plus préférentiellement à au moins une fois la largeur Lb du ballonnet tel qu’illustré à la figure 1. Les ailettes 5 et le ballonnet 2 sont de longueurs sensiblement égales. Cette longueur correspond au moins au périmètre du vaisseau à entourer. Les ailettes 5 forment une enveloppe autour du ballonnet 2 afin de maintenir et de concentrer la pression exercée par le ballonnet 2, lorsqu’il est gonflé, essentiellement autour du vaisseau. La pression sur le vaisseau est ainsi exercée de façon circonférentielle, continue et uniforme. En entourant totalement le vaisseau grâce à la longueur adaptée du ballonnet 2 et des ailettes 5 et en faisant joint entre les deux extrémités du ballonnet 2 et des ailettes 5, on assure une application uniforme de la pression sur tout le périmètre du vaisseau.
[0040]Afin de rendre l’implant le moins agressif possible en regard du vaisseau entouré et des tissus environnants, le ballonnet est avantageusement monopièce. Par ballonnet monopièce, on entend un ballonnet formant une chambre continue sur toute sa longueur, pour éviter de former des discontinuités contre le vaisseau sanguin lors du gonflage. En variante, les ailettes sont venues de matière avec le ou les ballonnets. Le ou les matériaux utilisés pour le ou les ballonnets et les ailettes sont non élastiques. Dans l’exemple de la figure 2, le ballonnet 2 est un ballonnet principal, et deux ballonnets 10 secondaires sont disposés entre le ballonnet 2 principal et les ailettes 5. On prévoit de préférence deux ballonnets secondaires, soit un de chaque côté du ballonnet principal. Pour assurer le gonflage du ballonnet principal 2 et des ballonnets secondaires 10, deux variantes sont possibles. Dans un premier cas, le ou les ballonnets secondaires 10 sont en communication fluidique avec le ballonnet principal. Tous les ballonnets 2 et 10 sont alors à iso pression. Dans le second cas, les ballonnets secondaires 10 sont connectables à un système de gonflage distinct de celui du ballonnet principal. On peut alors gonfler les
ballonnets secondaires avec une pression différente de celle du ballonnet principal. Encore en variantes, d’autres ballonnets sont encore ajoutés afin d’augmenter les possibilités de réglage.
[0041] Le ou les ballonnets sont de préférence fabriqués à l’aide de tissus constitués de fibres de polytétrafluoroéthylène (PTFE) étiré, comme par exemple un tissu commercialisé sous la marque goretex. Les ailettes sont réalisées en matériau souple, tissé ou non. Tous les matériaux utilisés sont biocompatibles pour la fonction d’implant. L’implant comporte avantageusement des perforations latérales 16 facilitant la fixation aux tissus environnants.
[0042]Tel qu’illustré dans l’exemple de la figure 2, l’implant peut être pourvu d’une ou plusieurs bandes 17 de localisation, visibles avec un détecteur externe. Ces bandes permettent par exemples de bien situer l’implant lors d’un examen en radiologie. Dans l’exemple illustré, deux bandes de localisation sont prévues sur les deux bords de l’implant de façon à bien identifier la zone précise où se dernier est implanté.
GONFLAGE
[0043] Par « gonflage » on entend une action permettant d’augmenter le volume d’un ou plusieurs ballonnets en injectant un fluide ou un gaz. L’implant 1 comprend par ailleurs un tunnel 3 de gonflage, auquel un module 4 de gonflage peut être connecté, afin d’assurer le gonflage du ballonnet. Le tunnel 3 est avantageusement parallèle à l’axe A-A du vaisseau à entourer, dans le même plan B-B que le ballonnet 2 et les ailettes 5. La pression de gonflage du ou des ballons peut varier entre 0 et 150 mmHg, et plus préférentiellement de 50 à 90 mmHg.
[0044] Dans les exemples des figures 1 et 2, le tunnel 3 est agencé à une des extrémités du ou des ballonnets et des ailettes. Au moins une communication fluidique est assurée entre le ballonnet et le tunnel afin de permettre la circulation du fluide de gonflage. Cette communication fluidique est assurée par exemple par un micro tube ou une micro-ouverture reliant le tunnel au ballonnet. En variante, le tunnel n’est pas agencé en extrémité, mais sépare le ballonnet 2 et les ailettes en
deux parties, égales ou non. Ce mode de réalisation peut faciliter la mise en place de l’implant dans certain cas. Un tel mode de réalisation permet par exemple de réaliser un gonflage uniforme. Les extrémités servent uniquement au verrouillage/fermeture du système et le tunnel d’alimentation est placé à un endroit moins contraignant ne gênant pas la fermeture.
[0045] Les figures 8 et 9 illustrent un exemple d’un implant sans ailette, en situation non gonflé à la figure 8 et gonflé à la figure 9. On observe que le ballonnet, soumis aux contraintes de l’enveloppe externe d’un part et du vaisseau d’autre part, tend à se gonfler à l’extérieur de la surface de l’enveloppe externe. Un tel agencement ne permet pas de garantir une bonne implantation. Le flux du vaisseau n’est pas bien maîtrisé. Le ballonnet peut par ailleurs affecter les organes au voisinage de l’implant.
[0046] Les figures 5 à 7 illustrent un exemple d’implantation favorable, avec un implant selon l’invention, pourvu d’une membrane 18 externe de maintien en matériau non élastique formant des ailettes 5 de part et d’autre du ballonnet 2. La figure 5 illustre l’implant 1 avant gonflage. Les figures 6 et 7 illustrent l’implant gonflé. On observe que la membrane 18 de maintien et les ailettes 5 assurent un maintien du ballonnet dans la zone interne de la membrane externe. La répartition des forces contre le vaisseau est ainsi bien uniforme tant le long de l’axe A-A du vaisseau que circonférentiellement, sur l’ensemble du périmètre du vaisseau. La figure 7 illustre le maintien des deux extrémités de l’implant par les pattes 6 insérées dans les fentes 7, assurant un contact des deux extrémités du ballonnet, de façon à bien entourer le vaisseau et exercer un effort uniforme sur l’ensemble de sa périphérie.
SURVEILLANCE DU FLUX SANGUIN
[0047]Tel qu’illustré dans l’exemple de la figure 2, l’implant peut comprendre un capteur 14 de flux sanguin, agencé pour permettre une mesure du flux sanguin à travers un vaisseau autour duquel l’implant est entouré Cette mesure de flux peut être automatisée en couplant le capteur à un système électronique automatisé ou semi automatisé permettant de faire varier la pression dans le ballon afin d’adapter le flux sanguin dans la fistule aux valeurs souhaitées en fonction des circonstances.
Ce système peut être contrôlé à distance. Ce ou ces capteurs de type connu est conçu pour transmettre un signal à un dispositif de lecture de flux agencé à proximité du patient lors de l’implantation. La surveillance en temps réel du niveau du flux lors du gonflage du ballonnet est particulièrement avantageuse, et permet ainsi d’ajuster le niveau de gonflage en fonction du niveau du flux sanguin souhaité.
FIXATION
[0048] La fixation de l’implant 1 hydraulique de manière jointive lorsqu’il est disposé sur le vaisseau est assurée par un ensemble de pattes 6 axiales de fixation couplées à des fentes 7 transversales. Dans les exemples illustrés aux figures 1 et 2, trois pattes 6 axiales de fixation sont agencées dans le prolongement des ailettes 5 et du ballonnet 2, du côté opposé au tunnel 3. Trois fentes 7 transversales complémentaires aux pattes 6 axiales de fixation sont agencées dans les ailettes 5 et le ballonnet 2 à proximité du tunnel 3. Dans ces exemples, la fente 7 et la patte 6 axiale de fixation au niveau du ballonnet 2 sont agencées de telle sorte qu’elles n’altèrent en rien les caractéristiques techniques du ballonnet 2. Dans l’exemple illustré à la figure 1 , les pattes 6 axiales de fixation disposent d’encoches agencées de telle sorte que le ballonnet 2 fait joint autour du vaisseau lorsque l’implant 1 hydraulique est positionné et fermé. La figure 2 illustre un autre exemple de type de fixation au niveau des pattes 6 axiales de fixation. Dans cet exemple, les pattes 6 axiales disposent d’au moins une cannelure 9, ici au nombre de quatre, permettant plusieurs niveaux de positionnement autour du vaisseau, afin de s’adapter à divers cas d’implantation. En variante, on prévoit des éléments de fixation disposés uniquement sur les ailettes, pour ainsi libérer le ou les ballonnets. Encore en variante, on utilise un seul élément ou patte de fixation pour une plus grande facilité de mise en place.
[0049] La figure 7 illustre un exemple d’implant mis en place autour d’un vaisseau de façon à bien l’entourer. La figure montre une patte 6 fixée à travers une fente 7 pour maintenir l’implant bien enroulé autour du vaisseau. On observe la longueur LG de l’implant adaptée pour permettre un enroulement ajusté autour d’un vaisseau 31 de périmètre PV.
[0050]Tel qu’illustré, la figure 1 présente également un module 4 de gonflage. Le module 4 de gonflage et l’implant préalablement décrit forment ensemble un système d’implant hydraulique.
[0051]Tel qu’illustré, le module 4 de gonflage du ballonnet 2 est en communication fluidique avec le ballonnet 2 par l’intermédiaire du tunnel 3. Le module 4 de gonflage comprend une chambre 12 implantable. La chambre 12 implantable est de préférence en titane afin de favoriser la biocompatibilité et la durabilité.
[0052] La chambre 12 implantable comporte un réservoir 15 de fluide de gonflage et une membrane 13 d’injection. La membrane 13 d’injection est conçue de préférence en matériau étanche, élastique, assurant l’étanchéité malgré des introductions et retraits répétés d’aiguilles à travers celle-ci. Le réservoir 15 de fluide de gonflage est en communication fluidique avec le tunnel 3 de remplissage par l’intermédiaire d’un tube 11 de gonflage, connectable au tunnel 3 de gonflage. La capacité du réservoir de la chambre implantable est de quelques millilitres. Le réservoir sert d’interface entre le ballon et la seringue de gonflage initialement remplie de liquide. Ce liquide est injecté dans la chambre au moyen d’une aiguille. En variante, la seringue est couplée à un manomètre de pression. Dans une autre variante, le gonflage est effectué par un gaz, de préférence inerte, ou de l’air, par exemple à l’aide d’une pompe connectable à la chambre 12.
IMPLANTATION
[0053] Les figures 3 et 4 illustrent un exemple d’implantation d’un système d’implant tel que préalablement décrit dans le but d’optimiser et pérenniser les traitements de dialyse d’un patient. Un implant 1 est mis en place (figure 3) puis enroulé autour d’un vaisseau veineux (figure 4) au niveau de l’anastomose artério-veineuse de la fistule 32 permettant de relier l’artère 30 et la veine 31 du patient. L’implant est refermé autour de la veine 31 à l’aide des pattes de fixation. Il peut être fixé à la veine ou à l’artère par tout moyen chirurgical adapté pouvant utiliser non exclusivement les perforations latérales des ailettes. Un tube 11 de gonflage est connecté au tunnel de gonflage 3 et mis en place jusqu’à un module 4 de gonflage. Le module 4 est implanté par exemple en position reculée du bras, dans une zone peu sujette aux
coups susceptibles d’endommager le module, et pour bénéficier d’une zone avec plus d’espace disponible. Une fois les sutures effectuées et le bras recousu, le ou les ballonnets sont gonflés en injectant un fluide de gonflage par l’entremise du module 4. L’aiguille d’une seringue de remplissage est piquée dans la membrane 13, et le fluide injecté graduellement. Tel que préalablement décrit, une mesure du flux sanguin est avantageusement effectuée grâce au capteur de flux 14 prévu sur l’implant. Le praticien peut ainsi procéder à un gonflage exactement ciblé sur le débit sanguin qu’il souhaite pouvoir maintenir dans la veine, au niveau de la fistule.
[0054] Lorsqu’un traitement de dialyse est effectué, de façon classique, l’appareil de dialyse 20 est relié au patient par deux aiguilles plantées dans la veine 31 de la fistule du patient. Le sang à traiter est prélevé au moyen de l’aiguille veineuse reliée à une tubulure 21 jusque dans la machine de dialyse 20 et le sang purifié est restitué au patient au moyen de la tubulure 22 et de l’aiguille 23 pour retourner. Le système d’implant mis en place permet alors, au besoin, de réguler le débit de sang dans la fistule, au besoin, par exemple pour prévoir un débit optimal lors d’une phase de dialyse. L’implant permet en dehors des phases de dialyse, de limiter le débit sanguin de la fistule pour éviter les complications liées à l’hyper débit comme par exemple l’insuffisance cardiaque, et être augmenté, pendant la phase de dialyse pour permettre une meilleure qualité de dialyse. L'implant permettrait aussi en régulant le débit dans la fistule de limiter ou de faire disparaître tout syndrome de vol en redistribuant une partie du flux sanguin dans l’artère du patient en aval de l’anastomose de la fistule. Ces réglages peuvent être effectués manuellement ou de façon automatique.
Numéros de référence employés sur les figures Implant hydraulique
Ballonnet principal
Tunnel de gonflage
Module de gonflage implantable
Ailettes
Pattes de fixation
Fentes de fixation
Encoches
Cannelures
Ballonnets secondaires
Tube de gonflage
Chambre
Membrane
Capteur de flux sanguin
Réservoir
Perforations latérales
Bande de localisation
Membrane externe de maintien (non élastique)
Appareil de dialyse
Tubulure ou branchement pour dialyse flux entrant de sang non traité Tubulure ou branchement pour dialyse flux sortant de sang traité Artère
Veine
Fistule