Verres, vitrocéramiques et céramiques d'aluminates transparents
DOMAINE DE L'INVENTION
La présente invention concerne de nouvelles compositions de verres transparents, de vitrocéramiques ainsi que de céramiques transparentes ou translucides, leur procédé de fabrication et leurs utilisations.
ARRIERE PLAN DE L'INVENTION
En raison de leur caractère cristallin, les céramiques et vitrocéramiques présentent des propriétés optiques qui les rendent particulièrement intéressantes par rapport aux verres correspondants. Par ailleurs, les applications en optique exigent l'utilisation de céramiques transparentes ou au moins translucides, caractéristique pré-requise pour de bonnes propriétés optiques. Les longueurs d'onde d'intérêt sont celles du spectre de la lumière visible, c'est-à-dire comprises entre 400 nm et 800 nm.
Cependant, s'il est facile d'obtenir des verres transparents, l'obtention de matériaux transparents ou au moins translucides complètement (céramiques) ou partiellement (vitrocéramiques) cristallisés est beaucoup plus difficile.
Des compositions de matériaux cristallisés transparents ou translucides ont été décrites dans l'art antérieur, cependant ceux-ci correspondent essentiellement soit à des monocristaux, soit à des céramiques nanocristallisées. Les procédés de fabrication des monocristaux, souvent basés sur la méthode Czochralski, requièrent des temps de fabrication allant de plusieurs jours à plusieurs semaines et des températures d'élaboration supérieures à 1500°C pour les oxydes habituellement utilisés. Les cristaux ainsi obtenus ont une taille de l'ordre de quelques centimètres. Les procédés de fabrication des céramiques nanocristallisées font en général intervenir des particules nanométriques, coûteuses à fabriquer à partir de précurseurs. Les particules subissent une étape de pressage, puis une étape de frittage à une température souvent supérieure à 1500°C. Lors de cette étape de frittage a lieu la croissance des cristaux. La maîtrise de cette étape est particulièrement critique, puisqu'il est nécessaire
en général de conserver des cristaux de taille nanométrique, habituellement inférieure à 100 nm (inférieure à la limite basse de la longueur d'onde visible), pour conserver la transparence. Si la croissance cristalline est trop importante, on obtient des céramiques opaques. Ces monocristaux et céramiques nanocristallisés, très adaptés pour des applications haute performance telles que des applications LASER, ont un coût de fabrication bien trop élevé pour des applications plus usuelles, par exemple pour l'affichage, l'éclairage ou l'imagerie médicale.
Il existe donc un besoin pour de nouvelles céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides, qui allient de bonnes caractéristiques optiques, telles que la luminescence par exemple, à un procédé de fabrication relativement peu coûteux tel qu'un procédé verrier suivi d'un recuit du verre.
Le brevet US 3,635,739 décrit des vitrocéramiques transparentes ou translucides composées de 4 à 15% en poids de BaO, de 35 à 45 % en poids de CaO et de 35 à 45 % en poids de A1203, obtenues par recuit d'un verre ayant la composition indiquée précédemment, comprenant en outre de 5 à 15 % en poids d'un oxyde servant de catalyseur de nucléation, tels que Zr02 et/ou V2Os et/ou de Ta203. Ces vitrocéramiques sont cristallisées à plus de 50% en poids, et généralement à plus de 75% en poids.
Il est à noter que la composition de ces céramiques est telle que la stœchiométrie en CaO est au moins 2 fois supérieure à la stœchiométrie en BaO.
Contrairement au brevet US 3,635,739 qui présente des vitrocéramiques à base d'aluminates de calcium, le demandeur a trouvé de manière surprenante de nouvelles compositions à base d'aluminate de baryum et/ou de strontium, avec une teneur en CaO très inférieure à celle du baryum/strontium, voire nulle, permettant l' obtention de céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides possédant des cristaux de taille micrométrique. Il semblerait en effet que les céramiques et vitrocéramiques selon l'invention aient des caractéristiques optiques isotropes, et/ou que la différence d'indice de réfraction entre les cristaux et la phase vitreuse soit suffisamment faible pour que le matériau ait de bonnes propriétés de transparence.
Les céramiques et vitrocéramiques selon l'invention peuvent être facilement obtenues à l'aide d'un procédé verrier peu coûteux, impliquant une étape de recuit d'un verre de composition correspondante à base d'aluminate de baryum et/ou de strontium.
BREVE DESCRIPTION DE L'INVENTION Un obj et de la présente invention concerne donc des verres transparents à base d'aluminate de baryum et/ou de strontium.
Un autre objet de la présente invention concerne des vitrocéramiques transparentes ou translucides à base d'aluminate de baryum et/ou de strontium.
Un autre obj et de la présente invention concerne des céramiques transparentes ou translucides à base d'aluminate de baryum et/ou de strontium.
Un autre objet de la présente invention concerne un procédé de fabrication verrier de céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides à base d'aluminate de baryum et/ou de strontium incluant une étape de recuit d'un verre ayant la composition correspondante. Un autre objet de l'invention concerne l'utilisation de céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides à base d'aluminate de baryum et/ou de strontium pour la fabrication de matériaux optiques de type luminescents (fluorescents, phosphorescents) ou scintillateurs.
Un autre obj et de l'invention concerne l'utilisation d'un verre selon la présente invention pour l'inscription laser.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
Figure 1 : Céramiques de BaAl407 élaborées à partir de verres de formule (BaO)33.3(Al203)66.7 et (BaO)3s(Al203)65 avec des températures de recuit différentes. Figure 2 : Microstructure d'une céramique transparente de BaAl 07 par Microscopie électronique à balayage (grossissement : χ 2000)
Figure 3 : Bande d'émission d'une céramique de BaAl407 dopée à l' europium. L' axe des abscisses représente la longueur d'onde (en nm) et l'axe des ordonnées représente l'intensité (en 107 u.a.). La longueur d'onde d'excitation (XeXCi) est donc de 365 nm.
Figure 4 : Schéma d'un lévitateur aérodynamique équipé de deux lasers C02 Figure 5 : Schéma décrivant les étapes de fabrication d'un verre par lévitation aérodynamique : un mélange d'oxyde subit une fusion au laser C02 pour conduire à un mélange d'oxyde fondu, qui conduit au verre après une trempe rapide.
DEFINITIONS
Par « verre », on entend au sens de la présente invention un solide inorganique amorphe, tel un liquide figé. Le solide n'est pas obtenu sous forme de poudre.
Par « céramique », on entend au sens de la présente invention un matériau inorganique poly-cri stallin constitué de cri staux de taille micrométrique, avec un taux de cristallisation compris entre 98% et 100%, c'est-à-dire que entre 98% et 100% en poids du matériau est cristallin. Ce matériau n'est pas obtenu sous forme de poudre. Par « vitrocéramique », on entend au sens de la présente invention un matériau inorgani que constitué d ' un mél ange de verre et de cri staux, avec un taux de cristallisation compris entre 5% et 98%, c'est-à-dire que entre 5% et 98% en poids du matériau est cristallin. Les cristaux sont donc englobés dans une matrice de verre. Ce matériau n'est pas obtenu sous forme de poudre. Par « taille micrométrique », on entend au sens de la présente invention une taille comprise entre 1 μπι et 100 μπι.
Par « transparent », on entend au sens de la présente invention que l ' on peut voir à travers l e m atéri au . C ette noti on qualitative de transp arence e st préci sée quantitativement le cas échéant par une mesure de transmission lumineuse spéculaire. Le protocole de mesure de la transmission spéculaire consiste à mesurer l'intensité lumineuse selon l ' axe du rayon lumineux incident. Un matériau peut être considéré comme transparent (pour les applications en luminescence ou scintillation) lorsque sa transmission lumineuse spéculaire est supérieure ou égale à 30%.
Par « translucide » on entend au sens de la présente invention que le matériau transmet la lumière mais qu'il n'est pas possible de voir les objets au travers du matériau. Cette notion de translucidité est précisée le cas échéant par une mesure de transmission lumineuse totale. Le protocole de mesure de la transmission totale consiste à mesurer l'intensité lumineuse (spéculaire + diffusée) selon un angle solide de 180°.
Dans la description de la présente invention, les termes « matériau » ou « matériaux » désignent les verres transparents, céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides de la présente invention.
Dans la description de la présente invention, les nombres x, y et z (relatifs à la composition de référence de formule 1) représentent des proportions molaires. Partout ailleurs, à moins qu'il n' en soit indiqué autrement, les pourcentages exprimés représentent des pourcentages massiques et sont exprimés par rapport à la masse totale de l'élément de référence. Par exemple, lorsqu'il est indiqué qu'une composition ou mélange comprend 10% d'un composé donné, il est entendu que la composition ou le mélange comprend 10% en masse de ce composé par rapport à la masse totale de cette composition ou de ce mélange.
Un procédé de préparation de céramiques et/ou vitrocéramiques incluant une étape de recuit d'un verre est désigné dans la présente description par le terme « procédé verrier ». Par « recuit d'un verre », on entend un traitement thermique de ce verre permettant de le faire cristalliser de manière contrôlée.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION Verre, vitrocéramique et céramique
Les matériaux de la présente invention sont préparés à partir des mêmes matières premières. Typiquement, les céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides de la présente invention sont préparées par recuit d'un verre, elles ont donc la même constitution que le verre dont elles dérivent.
Le matériau selon la présente invention comprend au moins 60%, tel que de 60% à 100%), de préférence de 75% à 100%>, en masse, par rapport à la masse totale du matériau, d'une composition de formule I suivante :
(M10)x(M20)y((M3)203) z(Al203)ioo-x-y-z (I)
où
Mi représente un élément choisi parmi Ba et/ou Sr, et M2 représente un élément choisi parmi Mg ou Ca, et x et y représentent des nombres tels que 30< x+y <80, et y est compris entre 0 et 10%> de x, et
M3 représente un élément choisi parmi B, Ga ou In, et z représente un nombre compris entre 0 et 10% de (100-x-y). à l'exclusion des matériaux comprenant 100%> massique d'une composition de formule :
avec M représentant un élément Ba ou Sr et x représentant un nombre compris entre 55 et 75, lorsque le matériau est un verre transparent.
En effet, ces dernières compositions ont été divulguées par Licheron et al {Journal of Non-Crystalline Solids 2011, 357, 2796-2801).
Lorsque le matériau est un verre, il comprend en outre des dopants.
Les compositions de formule (I) conduisant aux matériaux de la présente invention peuvent, pour certaines, présenter des analogies (par exemple une forte teneur en alumine, en baryum et/ou strontium) avec des compositions conduisant à des matériaux destinés à des applications très différentes. Par exemple, les aluminates d'alcalino- terreux constituent une base commune à de nombreux matériaux : verres pour fibres de verres, matériaux réfractaires, ciments, mortiers, etc., sans pour autant conduire aux matériaux de la présente invention. Les matériaux de la présente invention présentent des caractéristiques différentes.
Tout d' abord, les matériaux de la présente invention sont transparents. Cette caractéristique est nécessaire pour permettre l'emploi des matériaux de la présente invention en optique. Les matériaux réfractaires, ciments, mortiers préparés à partir des mêmes matières premières que les matériaux de la présente invention ne sont pas transparents.
Les verres de la présente invention étant destinés au domaine de l ' optique, ils contiennent en outre des dopants (terres rares ou éléments de transition), leur conférant des propriétés optiques spécifiques (luminescence en particulier).
Les céramiques et vitrocéramiques de la présente invention se distinguent des matériaux obtenus par frittage par leur densité : la densité des céramiques et vitrocéramiques de la présente invention est la densité théorique (absence de porosité). Par densité théorique, on entend la densité calculée à partir des données cristallographiques (structure et paramètres de maille) en l'absence de porosité. L'utilisation d'un procédé verrier permet d'obtenir un matériau de densité théorique (absence de porosité). Au contraire, les matériaux obtenus par frittage (incluant un pressage) ont souvent une porosité résiduelle (et donc une densité inférieure à la densité théorique) qui réduit la transparence.
Les céramiques et vitrocéramiques de la présente invention, c'est-à-dire obtenues par un procédé verrier, ont des joints de grains très fins, de l'ordre du nanomètre (observation au microscope électronique en transmission). Typiquement, la majorité des joints de grains, c'est-à-dire au moins 90% des joints de grains, mesurent moins de 10 nm. La cristallisation des verres de l'invention conduit à ces joints de grains très fins. Les joints de grains très fins limitent la diffusion et permettent donc de conserver une bonne transparence.
Les céramiques et vitrocéramiques de la présente invention, c'est-à-dire obtenues par un procédé verrier, présentent une structure polycristalline dans laquelle les cristaux ont une taille micrométrique. Elles se distinguent ainsi des céramiques polycristallines nanométriques ou des monocristaux employés en optique.
Enfin, les céramiques et vitrocéramiques de la présente invention, c'est-à-dire obtenues par un procédé verrier, présentent une structure polycristalline dans laquelle les cristaux présentent un caractère isotrope avec une faible biréfringence (indices optiques très
proches pour les différents axes cristallographiques) même s'ils ne sont pas de structure cubique (orthorhombique pour BaAl4Ov). On peut ainsi éviter la contrainte d'une taille de grain nanométrique difficile à maîtriser au niveau du procédé (cas des céramiques nanométriques): les céramiques de l'invention présentent des grains plus gros (taille mi crométri que) moins contraignants pour l e procédé, et restent néanmoins transparentes.
La préparation des céramiques et vitrocéramiques de la présente invention par un procédé verrier associé au choix des compositions de formule (I) confère à ces matériaux des propriétés remarquables : une bonne transparence liée au procédé (absence de porosité et joints de grains très fins) et aux compositions des céramiques (grains isotropes à faible biréfringence), de bonnes propriétés optiques ajustables en fonction de la présence et du choix des dopants, la possibilité d' obtenir des formes variées et des dimensions importantes grâce au procédé (coulée dans un moule), enfin un coût beaucoup plus faible que les matériaux optiques analogues (monocristaux et nanocéramiques transparentes) grâce à un procédé peu coûteux.
Ainsi, la présente invention concerne tout particulièrement des céramiques ou vitrocéramiques transparentes ou translucides comprenant au moins 60% massique, par rapport à la masse totale de la céramique, d'une composition de formule I suivante:
(M10)x(M20)y((M3)203) z(Al203)ioo-x-y-z (I) où
Mi représente un élément choisi parmi Ba et/ou Sr, et M2 représente un élément choisi parmi Mg ou Ca, et x et y représentent des nombres tels que 30< x+y <80, et y est compris entre 0 et 10% de x, et
M3 représente un élément choisi parmi B, Ga ou In z représente un nombre compris entre 0 et 10% de (100-x-y), susceptibles d'être obtenues par un procédé verrier.
Le matériau de la présente invention comprend en complément de la composition de la formule (I) des éléments additifs conventionnels en technique verrière et/ou optique. Ces éléments additifs conventionnels sont bien connus de l'homme du métier.
Par « en complément » tel qu'utilisé dans la description de la présente invention, il est entendu une quantité d'éléments additifs suffisante pour atteindre les 100% en masse pour le matériau de référence. Ainsi le matériau de la présente invention peut comprendre jusqu'à 40%, ou jusqu'à 25%, en masse d'éléments additifs conventionnels par rapport à la masse totale du matériau.
Dans un mode de réalisation, le matériau peut comprendre en complément de la composition de formule (I) du di oxyde de silicium (Si02) ou du di oxyde de bore (B203). Du dioxyde de bore peut être ajouté à la composition de formule (I) même si celle-ci renferme déjà du bore. En effet, le dioxyde de bore ajouté à la composition de formule (I) joue un rôle différent : il intervient en tant qu' oxyde formateur aidant à la vitrification et pas en tant que substitut de l'aluminium dans la structure du matériau. Ainsi, dans ce mode de réalisation, le matériau peut comprendre jusqu'à 40%, ou jusqu'à 25%), en masse de Si02 ou de B203. L'ajout de Si02 ou de B203 permet d'abaisser significativement la température de fusion des éléments constitutifs du matériau et permet ainsi une vitrification plus facile.
Des verres transparents, céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides ont été obtenus à partir d'un mélange comprenant 63% d'une composition de formule (I) dans laquelle Mi=Sr, x=50, y=0 et z=0 et 37% de Si02. Ces verres, céramiques et vitrocéramiques présentent la formule suivante : SrAl2Si208. D'autres exemples de verres transparents, céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides incluent les matériaux obtenus à partir d'un mélange comprenant 72%, 87.3% d'une composition de formule (I) dans laquelle Mi=Sr, x=50, y=0 et z=0 et respectivement 28% et 12.7% de Si02.
Des verres transparents, céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides ont été obtenus à partir d'un mélange comprenant 68% d'une composition de formule (I) dans laquelle Mi=Ba, x=50, y=0 et z=0 et 32% de Si02. Ces verres, céramiques et vitrocéramiques présentent la formule suivante : BaAl2Si208. D' autres exemples de verres transparents, céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides
incluent les matériaux obtenus à partir d'un mélange comprenant 76.1%, 81%, 85.1%> d'une composition de formule (I) dans laquelle Mi=B a, x=50, y = 0 et z=0 et respectivement 23.9%, 19%, 14.9% de Si02.
Dans un autre mode de réalisation, le matériau peut comprendre en complément de la composition de formule (I) un mélange d'éléments additifs choisis parmi les oxydes formateurs du type Si02, oxyde de bore (B203) et oxyde de phosphore (P2Os), les oxydes modificateurs alcalins du type oxyde de sodium (Na20) et oxyde de potassium (K20), et éventuellement les dopants. Ainsi, dans ce mode de réalisation, le matériau peut comprendre jusqu'à 40%, ou jusqu'à 25%, en masse d'un mélange d'éléments additifs choisis parmi les oxydes formateurs du type Si02, oxyde de bore (B203) et oxyde de phosphore (P2Os), les oxydes modificateurs alcalins du type oxyde de sodium (Na20) et oxyde de potassium (K20), et éventuellement les dopants. Dans un mode de réalisation, le mélange d'éléments additifs comprend au moins 5% de Si02, de préférence plus de 15% de Si02, jusqu'à 15% de B203 (de 0 à 15% de B203), jusqu'à 10% de P205 (de 0 à 10% de P205), jusqu'à 5% de Na20 (de 0 à 5% de Na20) et jusqu'à 5%) de K20 (de 0 à 5% de K20). De manière adaptée, un ou plusieurs dopants, peut/peuvent être ajouté(s) au mélange. Les dopants sont typiquement utilisés pour faire varier les propriétés optiques des verres, vitrocéramiques et céramiques. Par exemple, il est connu qu'un dopage par des éléments appartenant au groupe des terres rares, par exemple l' europium divalent, permet de choisir le domaine spectral d' émission. L'élément dopant, sa concentration et son degré d'oxydation sont choisis en fonction des propriétés optiques recherchées pour le matériau. Les dopants sont généralement choi si s parmi l es terres rares, de préférence l es lanthanides . Encore plus avantageusement, les dopants sont choisis parmi le scandium, Tyrtrium, le lanthane, le cérium, le praséodyme, le néodyme, le samarium, l ' europium, le gadolinium, le terbium, le dysprosium, l'holmium, l'erbium, le thulium, l'ytterbium, le lutétium et leurs mélanges. L'europium et le cérium sont préférés mais l'homme de l'art peut être amené à réaliser un codopage avec plusieurs terres rares en fonction des propriétés optiques visées. Les dopants peuvent également être choisis parmi les éléments de transition (par exemple Cr, Mn, Fe, Co, Ni etc.). Quand ils sont présents, les dopants peuvent représenter jusqu'à 5% molaire par rapport à x. Ainsi, le matériau comprend
moins de 5% en masse de dopants. Les verres, céramiques et vitrocéramiques dont la composition est choisie parmi les compositions de formule (SrO)x(Al203)ioo-x dopées avec du cérium ou de l'europium ou leurs mélanges possèdent des propriétés de luminescence particulièrement avantageuses. Des verres transparents, céramiques et vitrocéramiques transparentes ou translucides ont été obtenus à partir d'un mélange comprenant 64.4% d'une composition de formule (I) dans laquelle Mi=Ba, x=50, y=0 et z=0 et 30.3% de Si02 et 5.3% de Na20.
Dans le mode de réalisation comprenant un mélange d'éléments additifs en complément de la composition de formule (I), l'addition d'au moins 15% de Si02 permet de baisser significativement la température de fusion des éléments constitutifs du matériau et permet ainsi d'introduire favorablement des oxydes volatils à haute température, tels que les oxydes de bore, de phosphore, de sodium et de potassium. Le mélange d'oxydes formateurs et modificateurs de type alcalin permet d' amener la température de fusion des éléments constitutifs du verre dans le domaine thermique classique des fours verriers (1500-1600°C). De plus, cette addition d' éléments vitrificateurs permet d'éviter une cristallisation accidentelle du verre lors de son refroidissement. La cristallisation doit s'effectuer de manière parfaitement contrôlée lors du traitement de recuit du verre.
En règle générale, pour des pourcentages en Si02 supérieurs à 15%, de meilleurs résultats en terme de transparence/ translucidité sont obtenus lorsque les proportions des différents éléments constitutifs du verre, de la céramique ou de la vitrocéramique sont stœchiométriques. Ainsi, le verre, la céramique ou la vitrocéramique de la présente invention peut comprendre au moins 60% en masse d'une composition de formule (I) et jusqu'à 40%) d'éléments additifs tels que décrits ci-dessus dans lequel ou laquelle les proportions des différents éléments sont stœchiométriques.
Dans un mode de réalisation, le matériau de la présente invention comprend au moins 75%) en masse d'une composition de formule (I) et le complément en éléments additifs conventionnels. Les éléments additifs sont dans les proportions suivantes :
- jusqu'à 25%) de Si02, de préférence au moins 5% de Si02;
- jusqu'à 15% de B203 (de 0 à 15% de B203) ;
- jusqu'à 10% de P205 (de 0 à 10% de P205) ;
- jusqu'à 5% de Na20 (de 0 à 5% de Na20) ;
- jusqu'à 5% de K20 (de 0 à 5% de K20).
Dans un mode de réalisation préféré, le matériau de la présente invention comprend au moins 85%, tel que de 85% à 100 %, de préférence de 95% à 100%, massique, par rapport à la masse totale du matériau, d'une composition de formule I suivante :
(M10)x(M20)y((M3)203) z(Al203)ioo-x-y-z (I) où
Mi représente un élément choisi parmi Ba et/ou Sr, et M2 représente un élément choisi parmi Mg ou Ca, et x et y représentent des nombres tels que 30< x+y <80, et y est compris entre 0 et 10% de x, et M3 représente un élément choisi parmi B, Ga ou In, et z représente un nombre compris entre 0 et 10% de (100-x-y). à l'exclusion des matériaux comprenant 100% massique d'une composition de formule :
avec M représentant un élément Ba ou Sr et x représentant un nombre compris entre 55 et 75, lorsque ledit matériau est du verre transparent.
Le matériau de ce mode de réali sation préféré comprend en complément de la composition de la formule (I) des éléments additifs conventionnels, c'est-à-dire jusqu'à 15%), ou jusqu'à 5%, en masse d'éléments additifs conventionnels.
Ainsi, dans un mode de réalisation, le matériau peut comprendre en complément de la composition de formule (I) du Si02 ou du B203. Ainsi, dans ce mode de réalisation, le matériau peut comprendre jusqu'à 15%, ou jusqu'à 5%, en masse de Si02 ou de B203. L'ajout de Si02 peut s'avérer intéressant sur le plan économique. L'addition de Si02 ou de B203 offre la possibilité d' élaborer les verres à des températures plus basses de quelques centaines de degrés (pour les compositions les plus riches en oxydes formateurs) par rapport aux autres compositions. Ainsi, les verres peuvent être élaborés
à des températures d'environ 1700°C au lieu de 2000°C ce qui permet de faire appel à des procédés de fusion classiques. Dans des modes de réalisation particuliers, le matériau comprend 90%, ou 92% ou 98% d'une composition de formule (I) et respectivement 10%, ou 8% ou 2% de Si02 ou de B203. Dans un autre mode de réalisation, le matériau peut comprendre en complément de la composition de formule I un mélange de Si02 et de B203. Ainsi le matériau peut comprendre entre 0 et 15% en masse, avantageusement entre 2 et 15% en masse, encore plus avantageusement entre 2 et 10% d'un mélange de Si02 et de B203. Avantageusement, le matériau peut comprendre entre 0 et 10% en masse, de préférence entre 2 et 8% en masse de Si02 et entre 0 et 5% en masse, de préférence entre 1 et 9% en masse de B203. L' addition de ces oxydes permet d' élaborer les verres à des températures plus basses.
Dans un autre mode de réalisation, le matériau peut comprendre en complément de la composition de formule (I) du Si02 et/ou du B203 et un ou plusieurs dopants. Les dopants sont tels que décrits ci-dessus. Ainsi, dans ce mode réalisation, le matériau peut comprendre jusqu'à 15%, ou jusqu'à 5%, en masse d'un mélange comprenant du Si02 et/ou du B203 et un ou plusieurs dopants, les dopants représentant moins de 5% en masse de la composition totale du matériau.
Dans des modes de réalisations particuliers de l'invention, le matériau choisi parmi une céramique ou une vitrocéramique comprend 100% en masse d'une composition de formule (I).
Dans les différentes modes de réalisation décrits ci-dessus, la composition de formule (I) peut être telle que :
- x et y représentent avantageusement des nombres tels que 30<x+y<50, encore plus avantageusement tels que 30< x+y <45 ; et/ou
- y est un nombre compris entre 5 et 10% de x, avantageusement égal à 10% de x ; ou
- y est un nombre compris entre 0 et 5% de x, avantageusement égal à 0 ; et/ou z est avantageusement un nombre compris entre 0 et 5% de (100-x-y) ; et/ou - M2 représente l'élément Mg ; ou
- M2 représente l'élément Ca ; et/ou
- M3 représente avantageusement l'élément B ; et/ou
z est égal à 0.
La composition de formule (I) peut également être telle que décrite ci-dessous. Ainsi, selon un mode de réalisation préféré de l'invention, la composition de formule (I) est telle que Mi représente Ba et x et y représentent des nombres tels que 30< x+y <50, encore plus avantageusement tels que 31<x+y<38.
De préférence, la composition (I) est choisie parmi les compositions de formule la : (BaO)x(Al203)ioo-x (la)
avec x tel que 30<x<80, avantageusement tels que 30< x <45 ou 50< x <80, encore plus avantageusement tel que 31<x<38.
Selon un autre mode de réalisation préféré, la composition de formule (I) est telle que Mi représente Sr et x et y étant des nombres tels que 30<x+y<50, encore plus avantageusement tels que 30<x+y<45, encore plus avantageusement tel que 36<x+y<41.
De préférence, la composition (I) est choisie parmi les compositions de formule Ib : (SrO)x(Al203)ioo-x (Ib)
avec x représentant un nombre tel que 30<x<50, encore plus avantageusement tel que 30<x <45, encore plus avantageusement tel que 36<x<41. Selon un autre mode de réalisation particulier, la composition de formule (I) est choisie parmi les compositions de formule (le) :
avec Mi représentant un élément Ba ou Sr et x représentant un nombre compris entre 50 et 75. Une composition de formule (I) particulièrement avantageuse est la composition de formule Sr3Al206, ce qui correspond à la formule : [(SrO)75(Al203)25] .
D' autres compositions de formule (I) avantageuses incluent les compositions de formule BaAl204, BaAl407, Sr3Al206, Sr3Ga206 et SrAl204.
Vitrocéramique et modes de réalisation particuliers
D an s l e s m o d e s d e réali sation précédemment décrits, la vitrocéramique peut comprendre de manière préférée: - une composition de formule (I) telle que Mi représente Ba et x et y sont des nombres tels que 30< x+y <80, encore plus avantageusement tels que 30<x+y<80, encore plus avantageusement tels que 30< x+y <45 ou 50< x+y <80, encore plus avantageusement tel que 30<x+y<40 ou 60<x+y<80 ; ou
- une composition de formule (I) choisie parmi les compositions de formule la :
(BaO)x(Al203)ioo-x (la)
avec x représentant un nombre tel que 30<x<80, avantageusement tel que 30<x<80, encore plus avantageusement tels que 30< x<45 ou 50< x<80, encore pl u s av antageu sem ent tel qu e 3 0<x<40 ou 60<x< 80 , enc ore p lu s avantageusement tel que 31<x<38 ou 61<x<76, encore plus avantageusement tel que 3 Kx<38 ; ou
- une composition de formule (I) telle que Mi représente Sr et x et y étant des nombres tels que 30<x+y<80, encore plus avantageusement tels que 30<x+y<80, encore plus avantageusement tels que 30<x+y<45 ou 48<x+y<80, ou encore tels que 30<x+y<45 ou 52<x+y<80, encore plus avantageusement tel que 36<x+y<41 ou 54<x+y<76 ; ou
- une composition de formule (I) choisie parmi les compositions de formule Ib :
(SrO)x(Al203)ioo-x (Ib)
avec x représentant un nombre tel que 30<x<80, encore plus avantageusement tel que 30<x <45 ou 48<x <80, ou encore tels que 30<x<45 ou 52<x<80, encore plus avantageusement tel que 36<x<41 ou 54<x<76, encore plus avantageusement tel que 54<x<76.
Ces compositions de formule (I) préférées peuvent également être avantageusement employées pour préparer des vitrocéramiques telles que décrites ci-dessous, c'est-à-dire des vitrocéramiques comprenant au moins 85% d'une composition de formule (I).
Dans un aspect, la présente invention concerne tout particulièrement une vitrocéramique transparente ou translucide comprenant au moins 85%, tel que de 85% à 100%, de préférence de 95 à 100%, massique, par rapport à la masse totale de la vitrocéramique, d'une composition de formule I suivante :
(M10)x(M20)y((M3)203) z(Al203)ioo-x-y-z (I) où
Mi représente un élément choisi parmi Ba et/ou Sr, et M2 représente un élément choisi parmi Mg ou Ca, et x et y représentent des nombres tels que 30< x+y <80, et y est compris entre 0 et 10% de x, et
M3 représente un élément choisi parmi B, Ga ou In z représente un nombre compris entre 0 et 10% de (100-x-y).
Avantageusement, x et y sont des nombres tel s que 30< x+y <80, encore plus avantageusement tels que 30< x+y <45 ou 48< x+y <80.
Dans la pratique, les inventeurs ont constaté que les vitrocéramiques pour lesquelles x et y sont des nombres tel s que 30< x+y <45 ou 48< x+y <80 sont non seulement translucides, mais également transparentes.
Les vitrocéramiques comprenant une composition (I) choisie parmi les compositions de formule Ib :
(SrO)x(Al203)ioo-x (Ib)
avec x représentant un nombre tel que 30<x<80, encore plus avantageusement tel que 30<x <45 ou 48<x <80, encore plus avantageusement tel que 36<x <41 ou 48<x <76, encore plus avantageusement tel que 48<x<76, présentent des propriétés optiques particulièrement intéressantes, notamment en termes de luminescence.
Des vitrocéramiques préférées peuvent être obtenues à partir des verres de composition de formule (le) :
(M10)x(Al203)ioo-x (le)
avec Mi représentant un élément Ba ou Sr et x représentant un nombre compris entre 50 et 75, avantageusement par recuit.
Dans un mode de réalisation préféré de l 'invention, la composition de la phase cristallisée de la vitrocéramique est choisie parmi les compositions de formule BaAl204, BaAl407, SrAl204 et Sr3Al206.
La vitrocéramique de la présente invention comprend si nécessaire en complément de la composition de formule (I), (la), (Ib) ou (le) des éléments additifs conventionnels tels que décrits ci-dessus pour atteindre les 100% massique.
Tout particulièrement, la vitrocéramique peut comprendre jusqu'à 15% de Si02 et/ou de B203 et éventuellement des éléments dopants.
Avantageusement, la vitrocéramique peut comprendre entre 0 et 5% molaire d'un dopant par rapport à x. Les dopants sont tels que décrits ci-dessus, de préférence ils sont choisis parmi les terres rares, de préférence les lanthanides. Les dopants peuvent également être choisis parmi les éléments de transition (par exemple Cr, Mn, Fe, Co, Ni etc.). Les dopants représentent moins de 5% en masse par rapport à la masse totale de la vitrocéramique. Les vitrocéramiques dopées à l'europium et au cérium présentent ainsi des propriétés de luminescence et en particulier de phosphorescence particulièrement avantageuses. Par analogie avec les monocristaux de formule SrAl204 qui sont d' ailleurs connus comme les meilleurs matériaux phosphorescents à l ' état monocristallin à ce jour, les céramiques et vitrocéramiques de formules SrAl204 et Sr3Al206 dopées à l'europium sont particulièrement préférées pour leurs propriétés de phosphorescence.
Dans certains modes de réalisation, la vitrocéramique de la présente invention comprend 100% en masse de la composition de formule (I), (la), (Ib) ou (le).
Le taux de cristallisation de la vitrocéramique selon l'invention est avantageusement compris entre 50% et 98%, c'est-à-dire qu'entre 50% et 98% en poids du matériau est cristallin. De préférence, les cristaux constituant les vitrocéramiques selon l'invention ont une taille comprise entre 1 et 5 μτη.
Les vitrocéramiques selon l ' invention sont transparentes ou translucides. Elles présentent avantageusement une valeur de transmission lumineuse normale supérieure à 50%.
Céramique et modes de réalisation particuliers La présente invention concerne tout particulièrement une céramique transparente ou translucide comprenant au moins 85%, tel que de 85% à 100%>, de préférence de 95% à 100%), massique, par rapport à la masse totale de la céramique, d'une composition de formule (I) suivante :
(M10)x(M20)y((M3)203) z(Al203)ioo-x-y-z (I) où
Mi représente un élément choisi parmi Ba et/ou Sr, et M2 représente un élément choisi parmi Mg ou Ca, et x et y représentent des nombres tels que 30< x+y <80, et y est compris entre 0 et 10%> de x, et M3 représente un élément choisi parmi B, Ga ou In z représente un nombre compris entre 0 et 10% de (100-x-y).
Avantageusement, x et y sont des nombres tel s que 30< x+y <80, encore plus avantageusement tels que 30< x+y <45 ou 48< x+y <80, ou tels que 30< x+y <45 ou 52< x+y <80. La céramique peut comprendre de manière préférée des compositions de formule (I) telles que décrites en relation avec les vitrocéramiques de la présente invention.
De préférence, les cristaux constituant les céramiques selon l'invention ont une taille comprise entre 1 et 5 μιη.
Des céramiques préférées peuvent être obtenues à partir des verres de composition de formule (le) suivante:
(M10)x(Al203)ioo-x (le)
avec Mi représentant un élément Ba ou Sr et x représentant un nombre compris entre 50 et 75, avantageusement par recuit.
Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, la composition de la céramique visée correspond à l'une des formules suivantes : BaAl204, BaAl 07, SrAl204 et Sr3Al206.
La céramique de la présente invention comprend en complément de la composition de formule (I) ou (le) des éléments additifs conventionnels tels que décrits ci-dessus. Tout particulièrement, la céramique peut comprendre jusqu'à 15% de Si02 et/ou de B203 et éventuellement des éléments dopants. Avantageusement, la céramique peut comprendre entre 0 et 5% molaire d'un dopant par rapport à x. Les dopants sont tels que décrits ci-dessus, de préférence ils sont choisis parmi les terres rares, de préférence les lanthanides ou parmi les éléments de transition.
Le taux de cristallisation de la céramique selon l'invention est compris entre 98% et 100%), c'est-à-dire qu'entre 98%> et 100%> en poids du matériau est cristallin. Les céramiques selon l'invention sont transparentes. Elles présentent avantageusement une valeur de transmission lumineuse normale supérieure à 40%.
Procédés de fabrication des céramiques ou vitrocéramiques
La présente invention concerne également un procédé de fabrication d'une céramique ou vitrocéramique transparente ou translucide par un procédé verrier. Comme indiqué précédemment, le procédé verrier utilisé dans la présente invention inclut une étape de recuit d'un verre (traitement thermique du verre permettant de le faire cristalliser de manière contrôlée). Le verre est préparé par fusion des matières premières entrant dans sa composition conduisant à un liquide, suivi d'une solidification de ce liquide. Ainsi, le procédé verrier utilisé dans la présente invention comprend une étape de fabrication d'un verre transparent, suivie d'une étape de recuit du verre. L'étape de fabrication du verre comprend une étape de fusion des matières premières, suivie de leur solidification.
La présente invention concerne un procédé de fabrication d'une céramique ou vitrocéramique transparente ou translucide selon l'invention comprenant les étapes de :
1 - fabrication d'un verre transparent comprenant au moins 60%, tel que de 60 à 100%, de préférence au moins 75%, massique, par rapport à la masse totale du verre, d'une composition de formule I suivante:
(M10)x(M20)y((M3)203) z(Al203)ioo-x-y-z
où
Mi représente un élément choisi parmi Ba et/ou Sr, et M2 représente un élément choisi parmi Mg ou Ca, et x et y représentent des nombres tels que 30< x+y <80, et y est compris entre 0 et 10% de x, et
M3 représente un élément choisi parmi B, Ga ou In z représente un nombre compris entre 0 et 10% de (100-x-y), le complément étant tel que décrit ci-dessus ;
2 - recuit de ce verre à une température comprise entre 900°C et 1200°C pendant un temps compris entre 15 min et 24 h, préférentiellement entre 15 min et 5 h 30, préférentiellement entre 30 min et 4 h ou entre 1 h et 2 h.
Le verre est obtenu par fusion des poudres d'oxydes de départ à une température comprise entre 1500°C et 2200°C. Lorsque le verre comprend au moins 15% de Si02, tel que de 15% à 40% ou de 20% à 40%, le verre peut être obtenu par fusion des poudres d' oxydes de départ à des températures typiquement employées dans les procédés d'élaboration verriers classiques, soit à une température comprise entre 1500°C et 1700°C. La température de fusion sera adaptée en fonction du pourcentage massique d'oxydes formateurs et d'oxydes modificateurs. Lorsque la fusion est réalisée entre 1500°C et 1700°C, elle peut être réalisée dans des fours en briques réfractaires chauffés au gaz. De préférence, le procédé ne comprend pas de traitement de nucléation.
Dans un mode de réalisation particulier, le procédé de fabrication d'une céramique ou vitrocéramique transparente selon l'invention comprend les étapes de :
1 - fabrication d'un verre transparent comprenant au moins 85% massique, par rapport à la masse totale du verre, d'une composition de formule I suivante:
(M10)x(M20)y((M3)203) z(Al203)ioo-x-y-z
où Mi représente un élément choisi parmi Ba et/ou Sr, et
M2 représente un élément choisi parmi Mg ou Ca, et x et y représentent des nombres tels que 30< x+y <80, et y est compris entre 0 et 10% de x, et M3 représente un élément choisi parmi B, Ga ou In z représente un nombre compris entre 0 et 10% de (100-x-y),
2 - recuit de ce verre à une température comprise entre 900°C et 1200°C pendant un temps compris entre 15 min et 24 h, de préférence entre 1 5 mi n et 4 h, préférentiellement entre 30 min et 2 h.
Il est à noter que, de préférence, ce procédé ne comprend pas de traitement de nucléation.
Le verre est obtenu par fusion des poudres d'oxydes de départ à une température comprise entre 1600°C et 2200°C.
L'homme de l'art saura adapter la température de fusion nécessaire pour l'obtention du verre en fonction du pourcentage massique d'oxydes formateurs introduits pour former le verre. Par exemple, pour des teneurs en oxydes formateurs de verre comprises typiquement entre 10% massique et 15% massique par rapport à la masse totale des éléments constitutifs du verre, la température de chauffe sera choisie dans une plage basse comprise de préférence entre 1600°C et 1900°C, encore plus préférentiellement entre 1600°C et 1800°C. En revanche, pour des teneurs en oxydes formateurs de verres, typiquement comprises entre 0% massique et 5% massique par rapport à la masse totale des éléments constitutifs du verre, la température de chauffe sera choisie dans une plage haute comprise de préférence entre 1900°C et 2200°C, encore plus préférentiellement entre 2000°C et 2100°C.
Le chauffage a lieu de préférence dans un four à très haute température de type autocreuset à paroi froide (mélange d'oxydes non fondu au contact de la paroi refroidie à l'eau) pour éviter les problèmes de corrosion et de pollution du mélange à très haute température. Le système de chauffage préconisé est l'arc électrique, éventuellement l'induction directe dans le mélange d'oxydes fondus (conducteurs électriques à haute température). Un autre procédé est également envisageable pour la production de quantités relativement faibles de matériau (quelques kg par jour) : un creuset en iridium chauffé par induction.
L'ajout de 15 % d'oxydes formateurs de verre peut permettre de descendre la température d'élaboration de 300°C environ (autour de 1700°C), ce qui donne accès à des processus d'élaboration verriers plus classiques (four en réfractaire chauffé au gaz par exemple). En revanche, des phases (de silicates dans le cas de la silice, de borates dans le cas de l ' oxyde de bore) peuvent apparaître dans les vitrocéramiques et céramiques au-delà de 15% de Si02, risquant de diminuer les performances optiques des aluminates de baryum et/ou de strontium selon l'invention. Afin d'éviter cet éventuel problème, les proportions des différents éléments constitutifs du verre, de la céramique ou de la vitrocéramique peuvent être choisies de manière à être stœchiométrique.
Le mélange en fusion est ensuite coulé dans un moule et refroidi.
Les verres sont maintenus à la température de croissance cristalline pendant une durée plus longue pour l'obtention de céramiques que pour l'obtention de vitrocéramiques. Ainsi, le matériau vitreux a le temps de cristalliser à plus de 98%, c'est-à-dire que plus de 98%) en poids du matériau est cristallin. Lors de la fabrication des vitrocéramiques, on ne laisse pas au matériau vitreux le temps d'atteindre un taux de cristallisation de 98%. Ainsi, de préférence le procédé selon l'invention ne fait pas intervenir d' étape de nucléation. Il ne nécessite donc pas non plus l'utilisation de catalyseurs de nucléation. Le procédé selon l'invention est donc plus simple et moins coûteux que le procédé décrit dans US 3,635,739.
L'homme de l'art saura adapter le temps de recuit de manière à obtenir des céramiques ou vitrocéramiques transparentes ou translucides.
Pour l' obtention d'une vitrocéramique, le temps de croissance cristalline est de préférence compris entre 15 min et 2 h, de préférence entre 15 min et 1 h.
Pour l'obtention d'une céramique, le temps de croissance cristalline est de préférence compris entre 15 min et 24h, plus préférentiellement entre 15 min et 4 h, encore plus préférentiellement entre 30 min et 2 h.
Le four utilisé pour l'étape de recuit est de préférence un four classique à convection et/ou équipé de résistances chauffantes.
Ainsi, les céramiques et vitrocéramiques selon l'invention sont susceptibles d' être obtenues par recuit d'un verre selon l'invention, à une température comprise entre 900°C et 1200°C pendant un temps compris entre 15 min et 24 h, de préférence entre 15 min et 5h30 ou entre 30 min et 4 h, ou entre 1 h et 2 h. De préférence, le procédé ne fait pas intervenir d'étape de nucléation.
Les céramiques transparentes et vitrocéramiques transparentes préparées par un procédé verrier peuvent être mises en forme très facilement. En effet, le procédé verrier employé pour leur fabrication permet de réaliser, par coulée dans un moule, des pièces de formes très variées et de grandes dimensions. Il est impossible d'obtenir une telle variété de formes par les techniques d' élaboration de monocristaux ou des céramiques poly cristallines nanométriques ultra-denses pour l'optique (obtenues par frittage sous haute pression et haute température). En effet, le procédé de frittage utilisé nécessite une étape de pressage (sous pression élevée), incompatible avec l'obtention de formes variées (les formes classiques obtenues sous presse étant de type cylindrique ou parallélépipédique) .
Utilisation des céramiques, vitrocéramiques et verres La présente invention concerne enfin l 'utilisation d'une céramique ou d'une vitrocéramique ou d'un verre selon l'invention pour la fabrication de matériel pour l'optique.
Notamment, les matériaux scintillateurs trouvent des applications dans le domaine de l'imagerie médicale ou dans le domaine de la physique des hautes énergies. Il existe
également des applications nécessitant des performances moins élevées dans le domaine de la détection (par exemple en géologie). Les matériaux luminescents (fluorescents ou phosphorescents) trouvent des applications dans le domaine de l' éclairage et de l ' affi chage, par exempl e il s peuvent être utili sés dan s des LED (di odes électroluminescentes).
Les céramiques et vitrocéramiques selon l'invention sont intéressantes d'une manière générale pour la conversion de particules et rayonnements ionisants (électrons, gamma, X....) en émission UV - visible. Dans le cas des scintillateurs, ces céramiques transparentes peuvent intervenir par exemple en imagerie médicale (dopage au cérium pour des scintillations dites "rapides" pour la détection simultanée d'événements) ou pour la physique des hautes énergies (particules et rayonnements ionisants).
Il est à noter que plus le matériau est cristallisé, plus les raies de la lumière émise (longueurs d'onde spécifiques) sont fines. Cela signifie que les céramiques ont des performances optiques supérieures pour certaines applications qui demandent des raies fines, notamment pour les matériaux scintillateurs.
Cependant, certaines applications ne nécessitent pas une très bonne résolution des raies mais plutôt une intensité lumineuse suffisamment forte. C'est le cas notamment pour l'affichage ou l'éclairage. Les vitrocéramiques sont alors parfaitement adaptées.
Selon un mode de réalisation, les céramiques et vitrocéramiques selon l'invention sont utilisées pour la fabrication de matériel d'imagerie médicale. En effet, la présence de baryum dans la composition est un élément favorable à l'absorption des rayonnements comme les rayons X. De préférence, pour la fabrication de matériel médical sont utilisées les céramiques selon l'invention.
Selon un autre mode de réalisation de l'invention, elles sont utilisées pour la fabrication de matériel pour l'éclairage ou pour l'affichage.
Un cas particulier est l'utilisation d'un verre de l'invention pour l'inscription laser. Un balayage laser (parfaitement contrôlé par un programme de pilotage) peut induire in situ une cristallisation ponctuelle (sous l'impact du rayonnement et de échauffement local produit par le laser). Cette technique permet de faire un marquage du verre par contraste entre le verre et les points de vitrocéramique.
Exemples
Les exemples qui suivent sont destinés à illustrer plus en détails la présente invention, mais ne sont en aucun cas limitatifs.
Des verres d'aluminates de baryum et de strontium ont été préparés par fusion dans un levitateur aérodynamique des mélanges d'oxydes: (BaO)x(Al203)ioo-x et (SrO)x(Al203)ioo-x respectivement. Ont été étudiés en particulier les domaines tels que 32 < x < 37 et 62 < x < 76 lorsque Mi représente Ba, 37 < x < 40 et 55 < x < 76 lorsque Mi représente Sr. Les verres d'aluminates d'alcalino-terreux ont été fabriqués dans un lévitateur (1) aérodynamique (voir figure 4) équipé de deux lasers C02 (2). Le lévitateur (1) aérodynamique est équipé de trois pyromètres optiques (λ= 0.85μπι (3) et λ= 5μπι (4)), (3 et 4), d'un système de refroidissement (5), d'un flux de gaz ascendant (6), d'un analyseur d'oxygène (7) et d'une caméra CDD (8). Le procédé fait intervenir les étapes suivantes :
- Mélange des poudres d'oxydes d'alcalino-terreux, d'aluminate et d'autres oxydes.
- Compression du mélange à l'aide d'une pastilleuse. Un petit morceau (de l'ordre de quelques centaines de mg) de la pastille obtenue est placé dans la buse conique (9) du lévitateur. - Irradiation de l'échantillon (10) par le haut et par le bas grâce aux deux lasers C02 (2) afin de fondre le mélange d'oxydes. Un flux de gaz ascendant (l'argon dans ce cas) (6) permet de faire léviter le mélange liquide formé.
- Coupure instantanée des deux lasers. L'évolution de la température du matériau durant la trempe est suivie par pyrométrie optique. Un verre de forme sphérique est obtenu. Ces différentes étapes sont illustrées par la figure 5. Les poudres d' oxyde sont mélangées. Le mélange d'oxyde (11) est fondu au moyen de lasers C02 (a). Le mélange d'oxyde fondu subit une trempe rapide (b) pour conduire à une verre (13). Le verre obtenu après l'étape de trempe est parfaitement transparent.
Elaboration des céramiques transparentes :
Les céramiques transparentes d'aluminates de baryum selon l'invention ont été obtenues après recuit.
Les céramiques de BaAl407 élaborées à partir de verres de formule (BaO)33.3(Al203)66.7 et (BaO)35(Al203)ô5 se présentent sous deux formes différentes, appelées phase (I) et phase (II), en fonction du temps et de la température de recuit.
Par exemple pour la composition vitreuse (BaO)33.3(Al203)66.7, un recuit à 1000°C, pendant lh, donne une vitrocéramique de BaAl 07 (I). Pour un temps de recuit plus long cette phase se transforme progressivement en BaAl 07 (II). Pour un recuit de 2h00, les deux phases coexistent. Pour 24h de recuit la phase BaAl 07 (I) est complètement transformée en BaAl 07 (II).
Des expériences ont montré que recuire à des températures supérieures à 1300°C entraine la décomposition de la phase de BaAl 07 en BaAl204 et BaAli20i9 et la perte de la transparence. Mesure de la transmission spéculaire:
La transmission spéculaire (T) est définie comme étant égale à I/I0 avec I0 l'intensité de l'onde incidente et I l'intensité de l'onde transmise. L'intensité I est toujours inférieure à Io, car une partie de l'onde incidente est non transmise en raison de la réflexion, de l'absorption et de la diffusion par l'échantillon. Les échantillons étudiés doivent être polis de façon à avoir deux faces parallèles, dépourvues de rayures.
La transmission des céramiques d'aluminates de baryum selon l'invention a été mesurée pour une longueur d' onde de 633nm, générée par un laser HeNe. De plus, la transmission de ces matériaux a été mesurée en fonction de la longueur d'onde, dans le domaine spectral 250-800 nm, en utilisant un spectrophotomètre double faisceaux Varian Cary 5000.
La transparence de ces céramiques a été quantifiée en mesurant leur transmission à 633 nm. Le tableau 1 présente les intensités incidentes (Io), les intensités transmises (I) et leur transmission (T).
Tableau 1 : Valeurs moyennes de transmission des céramiques de BaAl407 (I) et (II) élaborées à partir des verres de (BaO)33.3(Al203)66.7 et (BaO)3s(Al203)65 (épaisseur=2mm).
Exemples de céramiques transparentes
Les céramiques exemplifiées dans le tableau 2 ont été préparées tel que décrit ci-dessus. Les températures de fusion et de recuit et la durée de recuit sont telles qu'indiquées dans le tableau 2. Les céramiques obtenues sont transparentes (TP) ou translucides (TL).
Composition Eléments Recuit
Fusion Céramique Phases
de formule I vitrificateurs T (°C)
T (°C) obtenue cristallisées
(% en masse) (% en masse) t (h)
BaAl204 Si02 1100 BaAl204+BaAl2
1700 TP
(85.1) (14.9) lh30 Si208
BaAl204 Si02 1100 BaAl2Si208
1700 TP
(81) (19) 2h + autre phase
BaAl204 Si02 1100 BaAl2Si208
1750 TP
(76.1) (23.9) 5h + autre phase
BaAl204 Si02 1100
- 1800 TP BaAl2Si208
(68) (32) lh30
BaAl204 Si02 (30.3) 1100
1550 TL BaAl2Si208
(64.4) Na20 (5.3) lh30
840
Sr3Al206 - - 2000 TP Sr3Al206
5h
750
Sr3Ga206 - - 2000 TP Sr3Ga206
2h
1000 Aluminosilicate
TP
SrAl204 Si02 4h30 de Sr
1750
(87.3) (12.7) Aluminosilicate
1000 opaque
de Sr
25h
SrAl204 Si02 1100
1700 TP SrAl2Si208
(72) (28) 3h30
SrAl204 Si02 1100
1700 TP SrAl2Si208 (63.1) (36.9) 4h
Tableau 2 : Céramiques transparentes ou translucides