La présente invention concerne un détecteur de température à
action brusque et irréversible. Elle s'applique notamment à un dispositif de
déconfinement permettant d'éviter l'explosion d'une charge confinée dans
une enceinte (propulseur ou charge explosive d'une munition) en présence
d'incendie.
Sous l'emprise d'un feu externe, les munitions présentent un
danger de réaction violente. La charge explosive d'une munition ou le
chargement pyrotechnique d'un propulseur risquent d'exploser sous l'effet de
la chaleur externe. A ce danger s'ajoute celui de réaction en chaíne lorsque
plusieurs munitions sont entreposées dans un local de stockage.
Afin de limiter le niveau de réaction des munitions, et donc le
danger associé, on utilise des dispositifs de déconfinement. Le
déconfinement des munitions permet ainsi de protéger les individus et les
biens aux abords d'un local de stockage de munitions (terrestres,
aéroportées, navales), de protéger le local lui-même, et d'éviter les réactions
en chaínes.
Un dispositif de déconfinement comprend généralement un
détecteur de température, ce détecteur étant de type mécanique ou
électronique. Le détecteur permet lorsque la température environnante
dépasse un seuil déterminé d'ouvrir l'enceinte dans laquelle est confinée une
charge explosible. L'ouverture de l'enceinte permet d'éviter l'explosion de la
charge en lui permettant de s'enflammer avant toute élévation de pression.
La mise à feu d'une charge est en effet un moindre risque comparé à son
explosion, car l'incendie peut être maítrisé par des équipes spécialisées à
terre ou en mer dans la lutte contre le feu.
Cependant, les dispositifs de déconfinement connus utilisent une
source d'énergie autonome (électrique) pour détecter la température
environnante. Or les munitions peuvent être stockées pendant de longues
périodes de l'ordre de plusieurs dizaines d'années. Ceci pose un problème
car les sources d'énergies ne sont pas fiables sur d'aussi longues périodes.
Un but de l'invention est d'obtenir un détecteur utilisable dans un
dispositif de déconfinement et présentant un fonctionnement fiable sur une
longue période de temps.
Un tel détecteur peut être utilisé de manière plus générale pour
déclencher à partir d'une température déterminée une action instantanée et
irréversible pour traiter un événement accidentel.
A cet effet, l'invention concerne un détecteur à action brusque et
irréversible, comprenant au moins:
- un premier mécanisme mobile précontraint dans une position initiale,
- un premier matériau sensible à la température, agencé pour maintenir le
premier mécanisme mobile dans sa position initiale, et configuré pour
libérer le premier mécanisme de sa position initiale lorsque la température
du premier matériau atteint une première valeur 1.
Ainsi, le détecteur n'utilisant aucune source d'énergie autre que la
précontrainte d'une pièce mécanique, son fonctionnement est fiable sur une
longue période de temps. Il présente par ailleurs l'avantage d'être simple à
mettre en oeuvre et économique.
Selon un mode de réalisation avantageux, le fonctionnement du
détecteur peut être rendu plus fiable en détectant deux niveaux de
température différents.
Le détecteur selon ce mode de réalisation avantageux comprend
en outre :
- un second mécanisme mobile précontraint dans une position initiale;
- un second matériau sensible à la température, agencé pour maintenir le
second mécanisme dans sa position initiale, et configuré pour libérer le
second mécanisme de sa position initiale lorsque la température du
second matériau atteint une seconde valeur 2, la seconde valeur 2
étant supérieure à la première valeur 1, le premier et le second
mécanisme étant agencés de manière à produire l'action brusque du
détecteur uniquement lorsque le premier et le second mécanisme sont
tous les deux libérés.
Selon un mode de réalisation avantageux, permettant de générer
une action d'amplitude importante, l'action brusque du détecteur est
l'activation d'une charge pyrotechnique. La charge pyrotechnique peut être
un détonateur ou un inflammateur.
Selon un mode de réalisation avantageux, le second mécanisme
comprend un percuteur configuré pour activer la charge pyrotechnique lors
de la libération du second mécanisme si le premier mécanisme a été libéré.
Selon un mode de réalisation avantageux, le détecteur comprend
en outre un barillet agencé dans une première position lorsque le premier
mécanisme est dans sa position initiale, le barillet étant configuré pour
empêcher le percuteur d'activer la charge pyrotechnique lorsque le barillet
est dans sa première position, le barillet étant articulé en rotation pour être
dans une seconde position lorsque le premier mécanisme est libéré, le
barillet étant configuré pour permettre au percuteur d'activer la charge
pyrotechnique lorsque le barillet est dans sa seconde position.
Selon un mode de réalisation avantageux, le premier mécanisme
comprend un verrou agencé pour maintenir le barillet dans sa première
position tant que le premier mécanisme est dans sa position initiale, le barillet
étant précontraint dans sa première position de manière à tourner vers sa
seconde position sous l'effet de ladite précontrainte lorsque le premier
mécanisme est libéré.
L'invention concerne aussi un dispositif de déconfinement
pyrotechnique comprenant au moins un détecteur dont l'action brusque est
l'activation d'un détonateur, et une chaíne de découpe pyrotechnique, dans
lequel le détecteur est agencé de sorte que l'activation du détonateur initie la
chaíne de découpe pyrotechnique.
Selon un mode de réalisation avantageux, la chaíne de découpe
pyrotechnique est un cordeau découpeur, un marteau pyrotechnique ou une
composition de type thermite.
L'invention s'applique à un système comprenant un dispositif de
déconfinement, une enceinte et une charge explosible placée dans
l'enceinte, la chaíne de découpe étant agencée pour fragiliser ou découper
l'enceinte.
Selon un mode de réalisation avantageux, le système comprend
en outre un dispositif d'inhibition présentant une commande, la commande
étant apte à recevoir un ordre externe, le dispositif d'inhibition étant configuré
pour neutraliser le dispositif de déconfinement lorsqu'un ordre externe est
reçu par la commande
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaítront
à la lecture de la description détaillée suivante présentée à titre d'illustration
non limitative et faite en référence aux figures annexées, lesquelles
représentent :
- la figure 1, un exemple de réalisation d'un détecteur selon l'invention,
- la figure 2a, un détail du détecteur représenté sur la figure 1 montrant les
pièces sensibles à la température,
- la figure 2b, une variante de réalisation dans laquelle les pièces
sensibles à la température sont intégrées dans le boítier du détecteur,
- la figure 3, un détail montrant un mode de réalisation avantageux dans
lequel le premier mécanisme est un barillet articulé en rotation,
- la figure 4, une vue en coupe du détecteur dans une première position,
- la figure 5, le détecteur équipé d'accessoires complémentaires,
- les figures 6 et 7, un dispositif de déconfinement d'une enceinte
contenant un matériau explosible,
- les figures 8a et 8b, une section de deux exemples de réalisation d'une
chaíne de découpe pyrotechnique.
On se réfère maintenant aux figures 1 et 2a sur lesquelles est
représenté un exemple de réalisation d'un détecteur de température selon
l'invention. La détection de la température est réalisée au moyen d'au moins
un matériau sensible à la température, répondant à une température
déterminée. Ce matériau peut par exemple changer d'état ou de forme à
cette température déterminée. Par exemple, le matériau utilisé peut être un
matériau eutectique, c'est à dire un matériau qui passe directement de l'état
solide à l'état liquide. On évite ainsi l'emploi de sondes de température ou de
système de détection électronique qui nécessitent une énergie électrique
stockée.
Le détecteur comprend ainsi un premier matériau sensible à la
température. Le premier matériau 10 présente par exemple une forme
sensiblement cylindrique. Le premier matériau 10 est retenu dans un support
11 solidaire du boítier 2 du détecteur 1.
Dans le mode de réalisation représenté aux figures 1 et 2a, le
support est externe au boítier et présente des ouvertures. Cet agencement
externe permet au matériau 10 d'être en contact direct avec la température
externe. Le support comprend des disques 11a, traversés par le premier
matériau 10, ces disques étant reliés entre eux par des ailes 11b.
Comme l'illustre la figure 1, le matériau 10 est par ailleurs fixé à une tige
cylindrique 12. Dans la position initiale (appelée encore position de repos),
représentée à la figure 1, la tige est précontrainte par un ressort 13 tendant à
pousser la tige 12 contre le matériau 10. Le support 11 retient ainsi le
matériau 10 qui travaille en compression.
Lorsque la température du matériau 10 atteint une valeur déterminée 1,
celui-ci passe de l'état solide à l'état liquide sans transition (fusion) sous
l'effet de la chaleur. Le matériau s'écoule alors et libère la tige 12. La tige 12
se déplace alors sous l'effet du ressort 13 vers l'extérieur du boítier.
Ainsi, on génère une action mécanique brusque lors du passage à la
température déterminée 1, cette action mécanique et la détection elle-même
ne nécessitant aucune source d'énergie de type électrique.
Les figures 1 et 2a illustrent une forme particulière de réalisation du détecteur
selon l'invention qui constitue un mode de réalisation préféré. En effet
comme cela a été dit précédemment, ce mode de réalisation présente
plusieurs avantages.
D'une part, du fait du positionnement du matériau 10 à l'extérieur
du boítier et de la structure du support 11, il permet au matériau 10 d'être en
contact direct avec la température ambiante.
D'autre part, la structure du support 11 permet une évacuation
rapide et complète du matériau 10 lorsque celui-ci subit une déformation du
fait de la chaleur. Ce dernier avantage étant particulièrement obtenu dans le
cas d'un matériau eutectique.
D'autre part encore, du fait du fonctionnement en compression du
matériau 10, la libération de la précontrainte appliquée à la tige mobile 12,
lors du changement de forme du matériau 10, se trouve accélérée.
Bien entendu, le détecteur selon l'invention peut néanmoins présenter des
particularités de structures différentes de celles illustrées par les figures 1 et
2a. En particulier, les composants du détecteur peuvent présenter des
formes différentes. Par exemple, le support 11 peut être remplacé par un
support de forme tubulaire perforé de multiples trous traversant, dans lequel
le matériau 10 est maintenu en position (serré), en contact direct avec la
température externe.
On peut par ailleurs remplacer le matériau eutectique d'autres
matériaux sensibles à la température. Par exemple on peut utiliser un alliage
à mémoire de forme qui s'efface à une température déterminée. On peut
aussi utiliser un gaz. Ce gaz peut être enfermé dans une capsule anéroïde
(tel que dans les altimètres), la dilatation du gaz provoquant un mouvement
de translation d'une tige.
Par ailleurs, les composants du détecteur peuvent être agencés
différemment. Par exemple, comme illustré sur la figure 2b, le support 11
peut être placé à l'intérieur du boítier au lieu d'être externe. Le matériau 10
sera alors en contact avec la température interne du boítier.
Les normes militaires imposent de détecter deux évènements
indépendants pour faire fonctionner un dispositif de sécurité et d'amorçage
("safe and arming device" dans la littérature anglo-saxonne). Le détecteur
peut être amélioré pour permettre de répondre à cette exigence, exigence
qui permet de fiabiliser son fonctionnement.
A cet effet, comme l'illustre les figures 2a et 2b le détecteur peut
comporter en outre un second matériau 20 sensible à la température. Le
second matériau 20 présente une forme sensiblement cylindrique. Ce
matériau 20 forme une goupille calibrée travaillant au cisaillement, la goupille
étant retenue par un support 21 solidaire du boítier 2. Dans ce mode de
réalisation, le support 21 et la goupille 21 sont placés à l'extérieur du boítier,
ce qui permet au matériau formant la goupille 21 d'être en contact direct avec
la température externe.
Bien entendu, comme indiqué précédemment, les composants du
détecteur peuvent avoir une forme différente ou être agencés différemment,
tel que représenté notamment à la figure 2b.
La goupille traverse une tige cylindrique 22. Lorsque la tige 22 est
dans sa position initiale (ou position de repos), elle est précontrainte par un
ressort 23 tendant à déplacer la tige vers l'intérieur du boítier.
Lorsque la température du matériau 20 atteint une valeur
déterminée 2, cette valeur étant supérieure à la valeur 1, le matériau
passe de l'état solide à l'état liquide sans transition sous l'effet de la chaleur.
Le matériau s'écoule libérant la tige 22. La tige 22 se déplace sous l'effet du
ressort 23 vers l'intérieur du boítier.
Ainsi, lorsque la température augmente, on libère successivement
et dans un ordre déterminé deux mécanismes mobiles précontraints. Le
mouvement de chaque mécanisme transmet un ordre. Dans ce mode de
réalisation avantageux, les deux mécanismes sont agencés pour produire
l'action brusque du détecteur uniquement lorsque qu'ils sont tous les deux
libérés.
Selon un mode de réalisation avantageux, l'action brusque du
détecteur peut être une activation d'une charge pyrotechnique. La charge
pyrotechnique peut être un détonateur ou un inflammateur. Ceci permet de
disposer rapidement d'une énergie importante à partir d'une énergie
mécanique moyenne ou faible (ressorts précontraints). Ainsi, le détecteur
peut être utilisé dans des applications (militaires ou civiles) où il est
nécessaire de disposer d'une énergie importante lorsque la température
atteint un seuil déterminé.
Par exemple, un détecteur selon ce dernier mode de réalisation
avantageux peut être utile pour activer une vanne hydraulique ou un autre
mécanisme nécessitant une énergie importante. On comprendra que les
modes de réalisations avantageux précédemment décrits (détection de deux
évènements indépendants et activation d'une charge pyrotechnique) sont
indépendant et peuvent être mis en oeuvre séparément.
On décrit maintenant un exemple de réalisation dans lequel les
deux modes de réalisations avantageux sont mis en oeuvre simultanément.
Lorsque l'action brusque du détecteur est l'activation d'un détonateur, le
second mécanisme, libéré en second, est celui qui active le détonateur. Le
premier mécanisme quant à lui inhibe ou autorise l'activation du détonateur
par le second mécanisme. En d'autres termes, le second mécanisme
comprend un percuteur configuré pour activer la charge pyrotechnique lors
de la libération du second mécanisme si le premier mécanisme a été libéré.
Dans l'exemple de réalisation représenté, le percuteur est formé
par la tige 22, dont une extrémité en pointe est destinée à percuter la charge
pyrotechnique lorsque la goupille 20 libère le second mécanisme. Toutefois,
si le premier mécanisme n'a pas été libéré, il fait obstacle à la percussion de
la pointe la charge pyrotechnique.
On peut envisager différentes solutions pour permettre aux deux
mécanismes d'interagir de manière à produire l'action brusque du détecteur
uniquement lorsque les deux mécanismes sont tous les deux libérés. Si on
adopte une solution entièrement mécanique, le premier mécanisme peut
aligner une chaíne pyrotechnique lorsqu'il est libéré, cette chaíne
pyrotechnique pouvant alors être activée par le second mécanisme. Par
exemple, le premier mécanisme peut agir en translation (tiroir coulissant)
pour provoquer l'alignement, la chaíne pyrotechnique étant désalignée
lorsque le premier mécanisme est dans sa position initiale.
On se réfère maintenant aux figures 1, 3 et 4. Selon un mode de
réalisation avantageux, l'interaction entre les deux mécanismes est réalisée
au moyen d'un barillet 30 articulé en rotation. Le barillet peut prendre deux
positions.
La première position du barillet est représentée à la figure 4. Le
barillet est dans cette première position lorsque le premier mécanisme est
dans sa position initiale. Dans cette première position, le barillet empêche le
percuteur 22 d'activer la charge pyrotechnique.
La seconde position du barillet est représentée à la figure 3. Le
barillet est dans cette seconde position lorsque le premier mécanisme est
libéré. Dans cette seconde position, le barillet permet au percuteur 22
d'activer la charge pyrotechnique.
La charge pyrotechnique 31 forme le premier élément (initiateur)
d'une chaíne pyrotechnique 31, 32. La charge 31 peut être placée dans le
barillet lui-même, comme représenté à la figure 3. Selon un autre mode de
réalisation (non représenté), la charge est placée en dehors du barillet, le
barillet étant placé entre le percuteur et la charge, le barillet présentant une
ouverture permettant au percuteur d'atteindre la charge lorsque le barillet est
dans la seconde position.
Ainsi, le passage du barillet de la première à la seconde position
permet d'aligner le percuteur avec la charge 31. D'une manière plus
générale, l'inhibition de l'action du percuteur est causée par le désalignement
d'un élément de la chaíne pyrotechnique 31, 32. Le désalignement est
produit par le barillet lorsque celui-ci est dans la première position.
La rotation du barillet est actionnée par le premier mécanisme. On
peut envisager plusieurs solutions mécaniques pour transformer le
mouvement de translation de la tige 12 en mouvement de rotation du barillet
30, par exemple au moyen d'un système pignon-crémaillère.
Cependant dans un système pignon-crémaillère, il faut disposer
d'une course importante de la tige 12 pour réaliser une rotation d'un angle
suffisant. Si le détecteur doit avoir un encombrement réduit, un tel système
n'est pas envisageable.
On se réfère à la figure 1. Selon un mode de réalisation
avantageux, permettant de réduire l'encombrement du détecteur, le barillet
est maintenu dans sa première position par un verrou 14, le barillet étant
précontraint dans sa première position de manière à tourner vers sa seconde
position sous l'effet de ladite précontrainte lorsque le verrou s'efface. Par
ailleurs, le verrou fait partie intégrante du premier mécanisme, de manière à
s'effacer lorsque le premier mécanisme est libéré. Dans l'exemple de
réalisation représenté, le verrou 14 est placé à une extrémité de la tige 12.
On se réfère maintenant aux figures 6 et 7 sur lesquelles est
représenté un exemple d'application d'un détecteur selon l'invention à un
dispositif de déconfinement pyrotechnique. Le dispositif de déconfinement
comprend une chaíne de découpe pyrotechnique 41 plaquée contre la paroi
d'une enceinte 40. L'enceinte contient une charge explosible 43. On utilise un
détecteur dont l'action est l'activation d'un détonateur 31. Le détonateur 31
est agencé pour initier la chaíne de découpe pyrotechnique. La chaíne de
découpe 41 quant à elle est agencée pour fragiliser ou découper l'enceinte
40.
Si le détecteur est éloigné de la chaíne de découpe, on peut
ajouter une ligne de transmission pyrotechnique 42 de manière à transmettre
l'action du détecteur à la chaíne de découpe.
On se réfère à la figure 8a sur laquelle est représentée une
section d'un exemple de réalisation d'une chaíne de découpe pyrotechnique
41 du type cordeau découpeur. Un cordeau découpeur est une charge
linéaire à effet diédrique (même effet que les charges creuses). Le cordeau
découpeur comprend une enveloppe 50 réalisée en matériau à projeter.
Plusieurs matériaux conviennent pour réaliser l'enveloppe. On utilise de
manière classique un matériau à base de plomb ou d'argent. L'enveloppe
contient un explosif 51. On utilise de manière classique de l'hexogène (connu
sous l'acronyme RDX dans la littérature anglo-saxonne) ou de l'hexa-nitro-stilbène
(HNS). On connaít par exemple des cordeaux de type RDX-Pb ou
encore de type HNS-Ag. L'ensemble de l'enveloppe 50 et de l'explosif 51
peut être lui-même contenu dans un dispositif de protection thermique ou
plus simplement dans une mécanique de maintient.
On se réfère à la figure 9a sur laquelle est représenté un mode de
réalisation alternatif d'une chaíne de découpe pyrotechnique. La chaíne de
découpe représentée sur cette figure est de type marteau pyrotechnique.
Un marteau pyrotechnique comprend une enceinte 52 pouvant
aussi assurer une protection thermique. L'enceinte a sensiblement une forme
en U profilé, formant une cavité dans laquelle est placé un explosif 53. Par
ailleurs, l'enceinte contient une lame 54 permettant de fermer la cavité. La
lame 54 est disposée en regard de l'enceinte 40 à découper, en ménageant
un espace vide 55 entre la lame 54 et l'enceinte 40. La détonation de
l'explosif 53 projette la lame. L'impact de la lame génère une onde de choc
sur la structure de l'enceinte à découper. Le choc est capable d'engendrer
une fissure qui va se propager.
Bien entendu, d'autres solutions peuvent être utilisées pour
réaliser une chaíne de découpe pyrotechnique. On peut citer par exemple
l'utilisation d'une composition de type thermite (non représentée). Une telle
composition est bien connue de l'homme du métier.
On se réfère maintenant à la figure 5 sur laquelle sont représentés
des accessoires complémentaires. On peut adjoindre d'autres barrières ou
éléments sensibles à la température 61 de façon à renforcer les états de
sécurité (plusieurs niveaux d'inhibition) ou la détection. Ces accessoires
peuvent être insérés dans la chaíne pyrotechnique désalignée du détecteur.
L'action des ces accessoires peut être d'origine mécanique ou électronique.
Selon un mode de réalisation avantageux, on peut adjoindre un
dispositif d'inhibition au dispositif de déconfinement, pour inhiber le système
au moment du tir du missile. En effet, les températures en vol libre du missile
(échauffement cinétique d'environ 500°C) sont proches de celles atteintes
lors d'un incendie de fuel. L'inhibition peut être réalisée par un tiroir 60 faisant
partie du détecteur. On peut inhiber l'action du détecteur à plusieurs niveaux.
Par exemple, on peut ajouter des vérins électro-mécaniques 62 permettant
de bloquer le mouvement du barillet en enclenchant un ergot.
Le dispositif d'inhibition présente une commande, la commande
étant apte à recevoir un ordre externe. Le dispositif d'inhibition est configuré
pour neutraliser le dispositif de déconfinement lorsqu'un ordre externe est
reçu par la commande. Dans l'exemple présenté, le dispositif d'inhibition fait
partie intégrante du détecteur et inhibe directement l'action du détecteur.