EP0271527B1

EP0271527B1 - Mecanisme a pedale pour instruments a clavier

Info

Publication number: EP0271527B1
Application number: EP87903703A
Authority: EP
Inventors: Denis De La Rochefordiere
Original assignee: Individual
Current assignee: Individual
Priority date: 1986-06-06
Filing date: 1987-06-03
Publication date: 1991-10-30
Anticipated expiration: 2007-06-03
Also published as: KR950011961B1; EP0271527A1; FR2599880B1; FR2599880A1; DE3774248D1; WO1987007746A1; JP2681275B2; JPH01500301A; ATE69116T1; KR880701432A; US4852445A

Description

La présente invention a pour objet un procédé musical pour instruments à clavier et à cordes frappées ou instruments similaires, ainsi qu'un mécanisme à pédale adapté à ce procédé.
Par instruments similaires, on entend par exemple les instruments électroniques simulant le son des instruments à cordes traditionnels.
Avec les instruments existants, le musicien a le choix entre :

jouer en "détaché", auquel cas l'émission de chaque note cesse dès que le doigt relâche la touche,
jouer avec dépression de la pédale forte, auquel cas chaque note jouée continue de résonner après que le doigt ait relâché la touche,
jouer avec utilisation de la pédale tonale, lorsqu'elle existe, auquel cas un accord plaqué peut être conservé en "mémoire" si l'on déprime cette pédale tonale, et résonner en même temps que des notes détachées jouées ensuite.

Les possibilités de la pédale forte et de la pédale tonale sont cependant limitées. Comme on vient de le dire, la pédale tonale ne peut conserver qu'un accord en mémoire. Les limites de la pédale forte ressortent, quant à elles, des exemples musicaux donnés ci-après en référence aux figures 1 et 2.
A la figure 1, on voit qu'à chaque blanche de la basse correspond un accord arpégé. Toutes les notes font partie de l'harmonie ; si l'on utilise la pédale forte comme indiqué par la lettre P, il n'en résulte aucune dissonance.
Par contre, si l'on se réfère à la figure 2, on voit qu'il y a bien un accord à chaque mesure, mais les broderies indiquées par ↗ créent des dissonances insurmontables si la pédale forte est actionnée. Pour éviter de telles dissonances, on n'a le choix qu'entre deux solutions, ou jouer sans pédale forte, ou actionner huit fois la pédale forte par mesure, ce qui donnerait un piètre résultat.
La présente invention a pour but d'offrir de nouvelles possibilités de jeu et d'écriture.
Cet objectif est atteint en ce sens que selon l'invention, on interrompt l'effet de la pédale forte à l'égard de notes sur le point d'être jouées tout en conservant cet effet à l'égard des notes venant d'être jouées.
Dans le cas des instruments électroniques, les moyens utilisés pour la mise en oeuvre de ce procédé peuvent revêtir la forme d'une mémoire dont la réalisation pratique est à la portée de l'homme de l'art s'inspirant de ce qui est connu en matière de pédale tonale.
Dans le cas des instruments traditionnels, la solution pratique est mécanique.
Ces instruments traditionnels comprennent un jeu de cordes susceptibles d'être frappées chacune par un marteau actionné par une touche, chaque corde étant équipée d'un étouffoir qui, en position non sollicitée, est en appui contre la corde et l'empêche de vibrer et qui, en position sollicitée, est écarté de la corde, la sollicitation des étouffoirs étant soit globale sous l'effet d'une barre commune, dite barre de forte, actionnée par une pédale de forte, soit individuelle sous l'effet d'une cuiller commandée par chaque touche.
Avec de tels instruments, le musicien a la possibilité :

soit de ne faire vibrer que la corde correspondant à la touche déprimée, l'étouffoir de ladite corde s'en écartant pour la laisser vibrer tant que le doigt est appuyé sur la touche et revenant en place dès que la touche est relâchée, tandis que toutes les autres cordes sont empêchées de vibrer par leurs étouffoirs respectifs,
soit, en déprimant la pédale de forte, à permettre la vibration non seulement de la corde correspondant à la touche déprimée, vibration qui se prolonge après que le doigt ait relâché la touche, mais encore celle des cordes basses qui vibrent par sympathie avec la corde correspondant à la touche déprimée.

Selon l'invention, chaque étouffoir est individuellement soumis à un couple séparable de moyens de sollicitation dont l'un dépend d'une barre harmonique et dont l'autre dépend de l'étouffoir et il est prévu une pédale dite harmonique qui actionne la barre harmonique pour écarter l'ensemble des étouffoirs de l'ensemble des cordes, la dépression simultanée de la pédale harmonique et d'une touche provoquant la séparation du couple de moyens de sollicitation en rapport avec l'étouffoir qui équipe la corde correspondant à cette touche.
Ainsi, lorsque la pédale harmonique est actionnée, la corde correspondant à une touche ne vibre que pendant la durée de l'appui sur cette touche, l'étouffoir étouffant la note jouée en laissant sonner les harmoniques des cordes basses, générées par sympathie. Cela permet de jouer pédale harmonique enfoncée une phrase complète d'une même harmonie sans relever la pédale à chaque broderie, tout en respectant les articulations musicales.
Cela ressort de la figure 3 où les notes indiquées sont des broderies ou des notes de passage qui ne font pas partie des trois ou quatre notes constituant l'accord. Juste après l'émission, elles sont gommées par l'étouffoir et l'harmonique résiduelle est insignifiante. L'utilisation de la pédale harmonique dans cet extrait n'empêchera pas la basse d'être détachée ou piquée.
Dans les pianos existants, chaque étouffoir est porté par un support d'étouffoir.
Dans une forme d'exécution pratique de l'invention, la barre harmonique est montée rotative autour de son axe longitudinal et chaque couple de moyens de sollicitation comprend un sillet d'échappement saillant à la périphérie de la barre harmonique et susceptible de venir en et hors de prise avec un ressort d'échappement dépendant du support d'étouffoir, la pédale harmonique provoquant par l'intermédiaire de la barre harmonique, desdits sillets et desdits ressorts, la sollicitation globale des supports d'étouffoirs, tandis que la sollicitation individuelle de chaque support d'étouffoir par la cuiller correspondante sous l'effet de la dépression d'une touche, provoque, lorsque la pédale harmonique est déprimée, la séparation entre le sillet et le ressort du support d'étouffoir correspondant à ladite touche, sans que le relâchement ultérieur de cette touche rétablisse la venue en prise dudit sillet et dudit ressort.
Si la pédale harmonique peut être un pédale ajoutée au jeu existant sur les pianos (pédale de forte, pédale sourdine, pédale tonale), il est tout à fait préférable que la pédale de forte et la pédale harmonique ne soient qu'une seule et même pédale mixte susceptible d'être déprimée à mi-course ou totalement déprimée, la semi-dépression de la pédale correspondant à la position harmonique, pour laquelle les supports d'étouffoirs restent accessibles aux cuillers lorsque les touches sont actionnées, alors que la dépression complète de la pédale, correspond à la position pédale forte, pour laquelle ladite barre de forte empêche le retour des supports d'étouffoirs vers les cordes.
On comprend donc, qu'en position pédale harmonique on obtiendra la séparation des organes de sollicitation de chaque étouffoir après dépression de la touche correspondante, et donc l'étouffement de la note jouée, tandis qu'en position pédale forte, les étouffoirs restent décollés des cordes même après que les touches correspondantes aient été déprimées.
La pédale mixte est déplaçable depuis sa position déprimée pédale forte vers sa position semi-déprimée pédale harmonique : dans ce cas, toutes les notes jouées en position forte restent en résonance au moment où l'on passe en position harmonique, créant ainsi un effet de pédale tonale, avec toutefois un avantage sur les pédales connues ; alors que celles-ci ne peuvent garder "en mémoire" que les touches enfoncées au moment de l'action, la fonction tonale selon l'invention permet de garder en résonance tout un arpège, toute une série de deux, trois ou cinq accords.
L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description ci-après faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :

la figure 4 représente schématiquement la configuration du mécanisme selon l'invention au repos, appliqué à un piano droit,
la figure 5 represente la même configuration qu'à la figure 4 mais avec appui de la pédale mixte en position harmonique, sans dépression de la touche,
la figure 6 représente la même configuration qu'à la figure 5 mais avec dépression de la touche,
la figure 7 représente la phase suivant celle illustrée à la figure 6, lorsque la touche est relâchée,
la figure 8 représente la même configuration qu'à la figure 5 mais avec appui de la pédale mixte en position forte, sans dépression de la touche.

Si l'on se réfère à la figure 4, on voit une touche 1 de piano actionnant par l'intermédiaire d'un mécanisme 2 approprié une cuiller 3 susceptible de venir en contact avec un support d'étouffoir 4 monté pivotant autour d'un axe 5. Le support d'étouffoir 4 est pourvu d'un étouffoir 6 qui est représenté en contact avec une corde 7. Le support d'étouffoir est réuni par un collier 8 à l'une des extrémités d'une barrette 13 dont l'autre extrémité porte un ressort d'échappement 9. Le ressort d'échappement 9 est adapté à coopérer avec un sillet d'échappement 10 monté à la périphérie d'une barre "harmonique" 11 susceptible d'un mouvement de rotation, dans un sens et dans l'autre, autour de son axe longitudinal. Il est en outre prévu une barre de "forte" 12 susceptible d'un mouvement de translation vers et à l'écart du support d'étouffoir 4. Une pédale mixte, non représentée, ayant une position déprimée à mi-course dite "semi-déprimée" et une position totalement déprimée dite "déprimée", est adaptée à actionner la barre harmonique 11 en position semi-déprimée et la barre de forte 12 en position déprimée.
Si l'on se réfère à la figure 5, on voit que par suite de la semi-dépression de la pédale (position harmonique), la barre harmonique 11 a tourné d'un angle α selon la flèche F1 en amenant le sillet d'échappement 10 au contact du ressort d'échappement 9 qu'il déforme vers le bas. Celui-ci a donc subi une poussée qu'il a transmise à la barrette 13 et au support d'étouffoir 4 qui a pivoté autour de son axe 5. L'étouffoir 6 s'est par suite décollé de la corde 7.
Si l'on en vient à la figure 6 où la touche 1 est déprimée alors que le mécanisme était tel qu'à la figure 5, la cuiller 3 vient appuyer sur le support d'étouffoir 4 et le fait davantage pivoter autour de son axe 5 au point que le ressort d'échappement 9 s'écarte du sillet d'échappement 10 et reprend, selon F2, sa position de repos.
On comprend que, dès qu'on relâchera la touche 1 (figure 7), la cuiller 3 ne maintiendra plus le support d'étouffoir dans la position représentée à la figure 6 et l'étouffoir 6 reviendra en contact contre la corde 7 en l'empêchant de vibrer. Le retour de l'étouffoir en position de repos entraîne le passage du ressort d'échappement 9 au-dessus du sillet d'échappement 10. Il va de soi que seule la cuiller 3 correspondant à la touche 1 actionnée a provoqué le passage du ressort au-dessus du sillet. Les autres cuillers 3a, 3b, 3c ... sont restées dans la position de la cuiller 3 à la figure 5 et, par suite, les ressorts 9a, 9b, 9c ... sont restés en contact avec les sillets 10a, 10b, 10c ... de sorte que les étouffoirs 6a, 6b, 6c ... sont restés décollés des cordes 7a, 7b, 7c ... même après que la touche 1 ait été relâchée. Les éléments identifiés par les lettres a, b, c ne sont pas représentés aux dessins, ils sont simplement cités pour la compréhension.
Si l'on se réfère maintenant à la figure 8, on voit que, sous l'effet de la dépression totale de la pédale (position de forte), la barre 12 s'est déplacée selon la flèche F3 vers le support d'étouffoir 4 et elle l'a fait davantage pivoter. Simultanément, la dépression totale de la pédale a entraîné la rotation de la barre harmonique dans le sens de la flèche F4. En position forte, si l'on déprime puis relâche la touche 1, l'étouffoir 6 reste à l'écart de la corde 7.
Il est bien entendu que l'invention n'est pas limitée aux formes d'exécution décrites et représentées, et en particulier, bien que l'on se soit référé ci-dessus à un piano droit, elle est évidemment transposable aux pianos à queue.
Les applications musicales sont très importantes et variées :

musique contrapuntique : la pédale harmonique passionnera les débats relatifs au style et à l'interprétation,
musique romantique : elle permettra d'ajouter un plan sonore supplémentaire, à savoir le jeu articulé de la fonction harmonique par dessus les effets de résonance de la pédale forte,
transcriptions au piano d'oeuvres anciennes : on redécouvrira avec intérêt nouveau les transcriptions d'oeuvres d'orgue pour piano,
ouverture d'une voie différente, perspectives d'écritures nouvelles pour le piano.

On comprend que l'invention est applicable à des instruments existants : pour ce faire, la barre de forte d'origine est connectée à la barre harmonique prévue dans la structure selon l'invention, et la pédale de forte d'origine est remplacée par la pédale mixte selon l'invention.

Claims

1. Procédé musical pour instruments à clavier et à cordes frappées traditionnels, tels que piano, ou pour instruments électroniques à clavier simulant le son desdits instruments traditionnels, du type comprenant, dans le cas des instruments traditionnels, un jeu de cordes (7) susceptibles d'être frappées chacune par un marteau actionné par une touche (1), chaque corde (7) étant équipée d'un étouffoir (6) qui, en position non sollicitée, est en appui contre la corde (7) et l'empêche de vibrer et qui, en position sollicitée, est écarté de la corde (7), la sollicitation des étouffoirs (6) étant soit globale sous l'effet d'une barre commune, dite barre de forte (10), actionnée par une pédale de forte, soit individuelle sous l'effet d'une cuiller (3) commandée par chaque touche (1) et, dans le cas des instruments électroniques, des moyens électroniques équivalents commandés par clavier et pédale de forte via un programme, caractérisé en ce que, dans le cas des instruments traditionnels, chaque étouffoir (6) est individuellement soumis à un couple séparable de moyens de sollicitation (9, 10) dont l'un (10) dépend d'une barre harmonique (11) et dont l'autre (9) dépend de l'étouffoir (6) et en ce qu'une pédale dite harmonique actionne la barre harmonique (11) pour écarter l'ensemble des étouffoirs (6) de l'ensemble des cordes (7), la dépression simultanée de la pédale harmonique et d'une touche (1) provoquant la séparation du couple de moyens de sollicitation (9, 10) en rapport avec l'étouffoir (6) qui équipe la corde (7) correspondant à cette touche (1), et en ce que, dans le cas des instruments électroniques, ledit programme comporte des instructions équivalentes soumises à l'action de ladite pédale harmonique, de telle manière que, dans les deux cas, l'on puisse interrompre l'effet de la pédale de forte à l'égard des notes sur le point d'être jouées tout en conservant cet effet à l'égard des notes venant d'être jouées.

2. Mécanisme à pédale pour assurer que l'on puisse interrompre l'effet de la pédale de forte à l'égard des notes sur le point d'être jouées tout en conservant cet effet à l'égard des notes venant d'être jouées, pour instruments de musique à cordes frappées, tels que pianos, du type comprenant un jeu de cordes (7) susceptibles d'être frappées chacune par un marteau actionné par une touche (1), chaque corde (7) étant équipée d'un étouffoir (6) qui, en position non sollicitée, est en appui contre la corde (7) et l'empêche de vibrer et qui, en position sollicitée, est écarté de la corde (7), la sollicitation des étouffoirs (6) étant soit globale sous l'effet d'une barre commune, dite barre de forte (10), actionnée par une pédale de forte, soit individuelle sous l'effet d'une cuiller (3) commandée par chaque touche (1), caractérisé en ce que chaque étouffoir (6) est individuellement soumis à un couple séparable de moyens de sollicitation (9, 10) dont l'un (10) dépend d'une barre harmonique (11) et dont l'autre (9) dépend de l'étouffoir (6) et en ce qu'il est prévu une pédale dite harmonique qui actionne la barre harmonique (11) pour écarter l'ensemble des étouffoirs (6) de l'ensemble des cordes (7), la dépression simultanée de la pédale harmonique et d'une touche (1) provoquant la séparation du couple de moyens de sollicitation (9, 10) en rapport avec l'étouffoir (6) qui équipe la corde (7) correspondant à cette touche (1).

3. Mécanisme selon la revendication 1 dans lequel chaque étouffoir (6) est porté par un support d'étouffoir (4), caractérisé en ce que la barre harmonique (11) est montée rotative autour de son axe longitudinal et en ce que chaque couple de moyens de sollicitation comprend un sillet d'échappement (10) saillant à la périphérie de la barre harmonique (11) et susceptible de venir en et hors de prise avec un ressort d'échappement (9) dépendant du support d'étouffoir (4), la pédale harmonique provoquant par l'intermédiaire de la barre harmonique (11), desdits sillets (10) et desdits ressorts (9), la sollicitation globale des supports d'étouffoirs (4), tandis que la sollicitation individuelle de chaque support d'étouffoir (4) par la cuiller (3) correspondante sous l'effet de la dépression d'une touche (1), provoque, lorsque la pédale harmonique est déprimée, la séparation entre le sillet (10) et le ressort (9) du support d'étouffoir (4) correspondant à ladite touche (1), sans que le relâchement ultérieur de cette touche (1) rétablisse la venue en prise dudit sillet (10) et dudit ressort (9).

4. Mécanisme selon la revendication 2, caractérisé en ce que la pédale de forte et la pédale harmonique ne sont qu'une seule et même pédale mixte susceptible d'être déprimée à mi-course ou totalement déprimée, la semi-dépression de la pédale correspondant à la position harmonique, pour laquelle les supports d'étouffoirs (4) restent accessibles aux cuillers (3) lorsque les touches (1) sont actionnées, alors que la dépression complète de la pédale correspond à la position pédale forte, pour laquelle ladite barre de forte empêche le retour des supports d'étouffoirs (4) vers les cordes (7).