La présente invention a pour objet un bobinoir simple capable de fonctionner en enrouleur et en dérouleur et comprenant un bâti et des moyens de support et d'entraînement en rotation pour une bobine.
Les bobinoirs de ce genre sont utilisés principalement dans la fabrication et le traitement de câbles isolés. Ils sont toutefois également utilisés dans la fabrication d'autres produits filiformes.
En général, la fabrication des câbles ou autres produits filiformes s'effectue en plusieurs étapes dans des installations différentes.
Lorsqu'il sort de l'une de ces installations, le fil ou le câble qui se trouve à un stade non terminé de sa fabrication est enroulé sur des bobines puis transporté à l'entrée de l'installation suivante d'où il est déroulé et introduit dans cette installation. Jusqu'à maintenant, ces diverses installations étaient équipées de dévidoirs à l'entrée et de bobinoirs à la sortie. Dans le cas où les installations sont prévues pour travailler en continu, il est nécessaire de disposer deux dévidoirs ou dérouleurs à l'entrée et deux bobinoirs ou enrouleurs à la sortie. Ces machines ne sont donc utilisées effectivement qu'à 50% de leur capacité totale.
Par exemple, dans une ligne de production de câbles électriques, une première installation procédera à l'isolation des fils, après quoi, dans une seconde installation, les fils seront toronnés afin de donner le câble brut. Dans une troisième installation, le câble sera recouvert d'une gaine extérieure.
Les longueurs de câble qui pourront être fabriquées d'un seul tenant détermineront les dimensions des bobines, et les dévidoirs et bobinoirs placés à l'entrée et à la sortie des installations seront eux-mêmes conditionnés par les dimensions des bobines. Toutefois, pour certaines exécutions spéciales, il pourra être avantageux d'utiliser des bobines de dimensions non usuelles. Jusqu'à maintenant, il fallait prévoir dans ce but des dévidoirs et des bobinoirs susceptibles de recevoir des bobines de différentes dimensions, ce qui compliquait la fabrication de ces machines et conduisait à une utilisation peu judicieuse du matériel.
Dans certains cas, on utilise comme dévidoir et comme bobinoir des machines de type différent. En effet, une machine utilisée comme bobinoir est équipée d'un dispositif de trancanage alors que ce dispositif n'est pas indispensable sur un dévidoir. Or, les bobinoirs simples de grandes dimensions sont en général équipés d'un dispositif de trancanage lié au bâti. Néanmoins, certains de ces bobinoirs de grandes dimensions peuvent être utilisés alternativement comme dérouleurs ou comme enrouleurs en prévoyant l'arrivée du fil sur une des faces de la machine lorsque celle-ci travaille en enrouleur et son départ sur l'autre face lorsqu'elle fonctionne en dérouleur.
Le but de la présente invention est de créer un bobinoir du genre mentionné au début, permettant d'organiser rationnellement les transferts des produits d'une installation à la suivante, d'améliorer la rentabilité des lignes de production, et de faciliter la manutention des câbles entre les diverses opérations.
Dans ce but, le bobinoir selon l'invention du type mentionné au début est caractérisé en ce que le bâti est équipé d'un train, comprenant au moins une roue escamotable, permettant le déplacement du bobinoir entre deux emplacements de travail alors qu'une bobine pleine est montée sur lesdits moyens de support.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution du bobinoir selon l'invention et deux modes d'utilisation particuliers d'un tel bobinoir.
Les fig. 1, 2 et 3 sont des vues respectivement en élévation dans le sens de la flèche A de la fig. 2, en plan et en élévation dans le sens de la flèche B, de la fig. 2 représentant le bobinoir.
La fig. 4 est une vue schématique en plan illustrant une utilisation du bobinoir, et
la fig. 5 une vue semblable à la fig. 4, illustrant une autre utilisation du bobinoir.
Le bobinoir représenté aux fig. 1, 2 et 3 est une machine de type classique pour grosses bobines à portique. On ne le décrira que brièvement ci-après. Il comporte deux montants I et 2 fixés chacun sur un chariot 3. 4 et reliés par une traverse supérieure 5.
Cette traverse supérieure est solidaire du montant 2 alors que le montant I lui est relié de façon à pouvoir se rapprocher ou s'éloigner du montant 2. Les chariots 3 et 4 sont traversés dans leur longueur par un arbre perpendiculaire à la traverse et qui porte à ses extrémités des galets 6 reposant en position de travail sur deux rails parallèles 7 et 8. A la traverse 5 est relié un dispositif de trancanage 9 dont le montant vertical 10 porte un dispositif 11 de guidage du câble. Ce montant 10 repose normalement sur le sol. Il peut être déplacé le long de la traverse 5 par un dispositif d'entraînement solidaire de cette traverse de façon à guider le câble lors de son enroulement sur une bobine 12 qui est portée entre les tourillons de support 13 et 14 portés eux-mêmes par les montants 1 et 2. Ces tourillons peuvent être déplacés en hauteur le long des montants.
L'un d'eux est équipé d'un moteur d'entraînement permettant de faire tourner la bobine autour de son axe.
Des bobinoirs de ce genre sont déjà connus, de même que l'on connaît un grand nombre de variantes de cette construction. On connaît également des bobinoirs dont le bâti est rigide et porte un dispositif de trancanage suspendu.
Le bobinoir décrit comporte encore un train de déplacement comportant trois roues 15, 16 et 17 montées sur les chariots 3 et 4 de façon à être escamotables. La roue 15 est montée sur le chariot 3. Elle est portée par une plaque 18 montée pivotante autour d'un axe 19 parallèle à l'axe de cette roue, ces axes étant par ailleurs parallèles à la traverse, donc perpendiculaires aux axes des galets 6.
Une vis 20 d'axe vertical équipée d'un volant à manivelle ou un dispositif pneumatique hydraulique ou électrique, s'appuyant sur un appui en porte à faux 49 solidaire du chariot 3, agit sur l'extrémité de la plaque 18 opposée à la roue 15, de sorte qu'en manoeuvrant le dispositif de levage à manivelle ou autre moyen de commande, on peut escamoter la roue 15 ou au contraire l'amener à reposer sur le sol à côté du chariot 3 et soulever ce chariot de façon que les galets s'élèvent au-dessus des rails de guidage. Chacune des roues 16 et 17 est également montée sur une plaque pivotante 21 ou 22 disposée de la même façon que la plaque 18.
Un dispositif de levage comprenant par exemple une vis 23 solidaire d'un volant à manivelle 24 est disposé verticalement, coopère avec un appui 25 qui s'étend en porte à faux vers l'extérieur du chariot 4 et est lié aux deux plaques 21 et 22 de façon à permettre d'escamoter simultanément les deux roues 16 et 17 ou au contraire de soulever le chariot 4 au-dessus du sol. Les trois roues 15, 16 et 17 permettent ainsi de soulever le bobinoir alors même qu'une bobine pleine 12 est supportée par les tourillons 13 et 14. Lors de ce soulèvement, on prendra soin de bloquer le châssis de trancanage 10 afin qu'il soit également maintenu audessus du sol. Le raccordement du bobinoir à une amenée de courant fixe ayant été déconnecté, on voit que l'ensemble du bobinoir peut être déplacé sur les roues 15, 16 et 17.
Il peut donc être véhiculé dans une direction transversale par rapport à celle des rails 7 et 8. Ce déplacement peut être effectué par traction au moyen d'un chariot automoteur quelconque. Il peut également être produit au moyen d'un moteur 26 entraînant en rotation par exemple la roue 15. Ce moteur peut être associé à un accumulateur monté sur le chariot 3, de sorte que le bobinoir est automoteur. Cet accumulateur pourrait être rechargeable lorsque le bobinoir est dans son emplacement de travail et raccordé au réseau.
Aux fig. 4 et 5, on a représenté schématiquement deux modes d'utilisation possibles du bobinoir des fig. 1 à 3. La fig. 4 représente schématiquement l'extrémité côté sortie d'une première installation 27 faisant partie d'une ligne de production et l'extré- mité côté entrée d'une seconde installation 28 faisant partie de la même ligne de production. Le fonctionnement de cette ligne nécessite deux bobinoirs 29 et 30 du genre décrit. Ces deux bobinoirs peuvent être disposés en épi, soit en regard de la fin de la ligne 27, soit en regard du début de la ligne 28. En position de travail, ils sont fixes et fonctionnent soit en bobinoir comme la machine 29, soit en dévidoir comme la machine 30.
On comprend que, lorsque la bobine portée par le bobinoir 29 est pleine et celle qui est portée par le bobinoir 30 est vide, les deux bobinoirs peuvent être soulevés sur leur train de déplacement et déplacés selon les trajets marqués par les flèches 31 et 32 pour venir occuper les positions inverses par rapport à celles qu'ils occupent au début. Dans ces conditions, avec deux bobinoirs seulement on peut assurer un service semi-continu, les interruptions étant de très courte durée.
En revanche, la disposition représentée à la fig. 5 donne la possibilité d'assurer un service absolument continu entre les installations 27 et 28 au moyen de trois bobinoirs 33, 34, 35. En position de travail, les bobinoirs 33 et 35 peuvent se déplacer sur deux rails 36, 37 analogues aux rails 7 et 8. Le bobinoir 34, de son côté, peut se déplacer sur deux rails 38 et 39 qui sont disposés devant l'installation 28 perpendiculairement à la direction de la ligne. Une troisième paire de rails 40 et 41 parallèle aux deux premières est disposée entre celles-ci. De plus, la ligne de production est équipée de deux paires de rails longitudinaux 42, 43 et 44, 45 agencés de façon que les roues 15, 16 et 17 des bobinoirs 33 à 35 puissent être amenées sur ces rails.
Avec trois bobinoirs 33, 34 et 35, il est possible de réaliser un transfert sans interruption du bobinoir 33 au bobinoir 35 au moment où la bobine montée sur le bobinoir 33 est pleine. En effet, les deux bobinoirs 33 et 35 peuvent être disposés côte à côte, comme le montre la fig. 5.
Pendant ce transfert, le bobinoir 34 fonctionne en dévidoir à l'entrée de la ligne 28.
Après le transfert, le bobinoir 33 ou 35 équipé d'une bobine pleine peut être amené à l'emplacement du bobinoir 34 pendant que ce dernier est déplacé sur les rails 38 et 39, comme le montre la flèche 46. Les flèches 47 et 48 donnent les déplacements possibles des bobinoirs 33 et 35. Au moment où la bobine montée sur le dévidoir 34 sera entièrement vide, un des deux bobinoirs 33 ou 35 sera en position pour prendre le relais. Ensuite, le bobinoir 34 pourra être ramené devant la sortie de la ligne 27 en se déplaçant successivement sur les galets de travail (6) et sur les roues (15, 16, 17) du train de déplacement.
L'agencement de la fig. 4 est utilisable quand les trains de déplacement des bobinoirs permettent à ces derniers de rouler directement sur le sol. Les trajets effectués par chaque bobinoir peuvent être variés à l'infini. En fait, on peut également réaliser un transfert continu en utilisant trois bobinoirs de ce type de façon analogue à ce qui est montré par la fig. 5. Inversement,
I'agencement selon la fig. 5 peut aussi être utilisé avec deux bobinoirs seulement pour effectuer un transfert discontinu.
En outre, d'autres agencements du train de déplacement différents de celui qui a été décrit ci-dessus peuvent également servir à équiper des bobinoirs capables de fonctionner en enrouleur et en dérouleur. Comme on l'a vu ci-dessus, l'adjonction d'un train de roulement à un bobinoir simple permet d'augmenter considérablement la rentabilité de la production d'objets filiformes comme des câbles en accélérant la production et en simplifiant le parc de machines, donc en évitant une utilisation partielle du matériel.