Elément pour la constitution d'un chemin de roulement pour véhicule
La présente invention est relative à un élément pour la constitution d'un chemin de roulement pour véhicule, devant circuler sur un terrain meuble, comme cela se rencontre sur la plupart des chantiers de travaux publics et de construction.
Un tel élément trouve également une application importante dans la constitution de pistes provisoires pour aérodromes, ces pistes devant servir à la circulation de véhicules ou même à ratterrissage d'avions.
Conformément à l'invention, l'élément est constitué par une tôle nervurée rendue rugueuse au moins sur son dessus, la tôle formant à une extrémité des pattes percées de lumières, et, entre ces pattes, des piquets s'étendant à angle droite par rapport au plan de l'élément qui est muni, à son autre extrémité, de broches inclinées alignées avec les lumières desdites pattes, de sorte que deux éléments assemblés, en engageant les broches de l'un dans les lumières des pattes de l'autre et en enfonçant tant lesdites broches que lesdits piquets dans le sol, se verrouillent mutuellement.
Des formes de réalisation de l'objet de l'invention sont représentées, à titre d'exemples, au dessin annexé.
La fig. 1 est une perspective d'un chemin de roulement;
la fig. 2 est une perspective à plus grande échelle, illustrant un mode d'exécution d'un des éléments constitutifs du chemin de roulement de la fig. 1;
la fig. 2a est une vue schématique montrant une variante de réalisation et de mise en place de l'élément;
la fig. 3 est une élévation, partie en coupe, montrant comment les éléments sont assemblés pour former le chemin de roulement;
la fig. 4 est une coupe partielle illustrant une variante;
les fig. 5 et 6 sont des plans correspondant à la fig. 4 et montrant deux modes d'exécution du développement apparaissant à cette dernière figure.
Comme le montre la fig. 1, il s'agit d'établir des chemins de roulement 1 et 2 pouvant être distants l'un de l'autre comme représenté ou, au contraire, disposés les uns contre les autres pour former une nappe continue permettant le roulement de véhicules, même de véhicules lourds, sur des terrains non préparés, éventuellement très meubles.
Les chemins de roulement sont constitués à partir d'éléments, tous identiques entre eux, du genre de ceux représentés à la fig. 2 où chaque élément 3, 3a est constitué par une plaque en tôle emboutie formant, par exemple, des ondulations 4 séparées les unes des autres par des parties planes 5. Il est avantageux que le sommet des ondulations 4 soit percé de trous 6 bordés de collets 7.
La forme représentée au dessin doit, toutefois, n'être considérée que comme un exemple. En effet, tant les ondulations 4 que les parties planes 5 ne sont pas en soi nécessaires, l'essentiel étant que chaque élément 3 présente une surface rugueuse pour que les pneus des véhicules ne risquent pas de glisser et que l'élément soit en soi très rigide, de sorte que de nombreuses formes peuvent convenir.
A une extrémité, chaque élément présente des pattes 8 dans lesquelles sont pratiquées des lumières 9 qui peuvent être indifféremment circulaires, ovales, ou rectangulaires, etc. Outre les pattes 8 qui s'étendent horizontalement, on prévoit de munir chaque élément de piquets verticaux 10 qui sont formés, par exemple, par pliage ou, au contraire, qui sont rapportés par soudure audit élément. A l'opposé des piquets 10, I'élément 3 est muni de broches 11 par exemple analogues auxdits piquets mais s'étendant de façon inclinée vers l'extérieur de l'élément 3. Il a été trouvé avantageux de réaliser les broches 11 pour qu'elles présentent une forme galbée par exemple en segment courbe dont la concavité est dirigée vers l'extérieur de l'élément 3. Le dessin montre que les broches 11 sont alignées avec les lumières 9 des pattes 8.
Pour constituer un chemin de roulement, on enfonce tout d'abord en terre les broches 11 d'un premier élément, qui est présenté de façon inclinée par rapport au sol, puis ensuite, en rabattant ledit élément vers le sol, on enfonce les piquets 10. Comme cela est montré pour l'élément 3a des fig. 2 et 3, on introduit ensuite les broches 11 du second élément dans les lumières 9 de celui qui vient d'être posé, puis on enfonce les piquets 10 de ce second élément et ainsi de suite. On voit par le dessin que du fait de l'inclinaison desdites broches 11, l'arrachement par rapport au sol des piquets 10 est rendu impossible, deux éléments consécutifs s'interverrouillant en surface et s'ancrant mutuellement à l'intérieur du sol.
La mise en place de chaque élément est facilitée lorsque les broches 1 1 sont courbes car l'engagement de ces dernières dans le sol comme représenté à la fig. 2a, permet d'assurer presque automatiquement l'engagement complet sans ameublissement du sol des broches 1 1 dans le sens de la flèche f1 et simultanément le rabattement de l'élément 3 dans le sens de la flèche f, jusqu'à l'enfoncement des piquets 10 dans le sol, ces piquets étant ensuite verrouillés en surface et ancrés à l'intérieur du sol par l'engagement et la pénétration des broches 1 1 de l'élément suivant et ainsi de suite.
Il y a lieu de prévoir que les lumières 9 soient de dimensions très sensiblement plus grandes que celles des broches 11. De cette façon, deux éléments consécutifs peuvent être disposés en formant un petit angle l'un par rapport à l'autre, mais du fait de la longueur faible de chaque élément, longueur qui est en général inférieure au mètre, il devient par ce moyen possible d'établir des chemins de roulement courbes sans qu'il en résulte aucune complication dans la réalisation de chacun des éléments.
Les éléments constitutifs d'un chemin de roulement peuvent être réutilisés indéfiniment. En effet, il est facilement possible de démonter le chemin de roulement en opérant de façon à retirer tout d'abord l'élément posé en dernier lieu, puis celui qui le précède et ainsi de suite.
Il est à remarquer aussi que l'interverrouillage des éléments fait qu'aucun élément, exception faite pour le dernier mis en place, ne peut être arraché du chemin constitué de sorte que tout risque d'endommagement du chemin de roulement est ainsi écarté. En outre, on voit que si un ou plusieurs éléments du chemin de roulement se trouvent placés sur des parties de terrain particulièrement meuble, l'interverrouillage qui existe entre ces éléments fait qu'ils constituent en quelque sorte un pont puisque ces éléments sont reliés par leurs broches 11 et pattes 8 respectives, ce qui fait que des efforts verticaux appliqués à un élément peuvent être ainsi transformés en efforts de traction appliqués sur les autres éléments se trouvant en amont et en aval de la zone faible.
Pour permettre un stockage facile des éléments constitutifs d'un chemin de roulement et aussi dans une certaine mesure pour faciliter leur mise en place, il est quelquefois avantageux, comme le montrent les fig. 4 à 6, de constituer chaque élément 3 en deux parties 31 et 32 séparées l'une de l'autre, de préférence au niveau d'une partie plane 5, les deux parties 31, 3, étant reliées par des anneaux 12, comme montré aux fig. 4 et 5, ou par un fer rond 13 enroulé en hélice à la façon d'un ressort, comme montré à la fig. 6, les extrémités de ce fer étant repliées ainsi que cela est figuré en 14 et 15, pour empêcher qu'ils puissent être démontés.
La constitution des éléments en deux parties permet aussi de faciliter la formation de chemins de roulement courbes car il est avantageux que les trous 16 dans lesquels sont passés soit les anneaux 12, soit le fer en hélice 13, soient sensiblement plus grands que le diamètre en section desdits anneaux ou dudit fer. Puisque chaque élément est ainsi articulé, ils peuvent être facilement gerbés pour être stockés ou transportés dans un véhicule.