Procédé de fabrication de pierres d'horlogerie
Les procédés de fabrication employés pour l'obtention de pierres d'horlogerie (levées, ellipses, pierres à trou, contre-pivots) reposent actuellement sur l'utilisation de pierres synthétiques, en particulier de rubis et de spinelles. Ces matières brutes se présentent sous la fonne d'une poire plus ou moins régulière. Par des opérations successives de sciage au moyen de scies diamantées, on débite à partir de la matière brute des parallélépipèdes qui servent d'ébauches pour Ba fabrication des pierres.
Le principal inconvénient de ce procédé de fabrication réside dans le fait de la petitesse des ébauches obtenues, dont le volume est de l'ordre du millimètre cube.
Les chemins de scies présentent un volume beaucoup plus grand que celui des ébauches obtenues. Le déchet de matière brute est donc considérable et est encore augmenté par le fait de la forme plus ou moins régulière de la matière brute. Or, comme il s'agit d'une matière première relativement coûteuse et que l'utilisation de diamant pour le sciage est assez considérable, il y aurait avantage à partir d'une matière première dont la forme permette de réduire les sciages et par conséquent les déchets.
La présente invention vise à remédier aux inconvénients susmentionnés. Elle a pour objet un procédé de fabrication de pierres d'horlogerie, qui est caractérisé en ce qu'on utilise comme matière brute des fils profilés, composés d'au moins un oxyde métallique cristallin, le profil correct étant obtenu par filage à travers une filière dont les dimensions tiennent compte du retrait subi par le fil lors du frittage ultérieur, les ingrédients étant préalablement mélangés de façon à obtenir, par adjonction d'eau, une pâte de viscosité appropriée pour permettre le passage de celle-ci à travers la filière, en ce qu'on fritte lesdits fils et les tronçonne pour obtenir des ébauches de pierres d'horlogerie, puis en ce qu'on soumet ces ébauches à au moins une opération de finition.
On a déjà proposé, il est vrai, un procédé pour fabriquer des pierres en corindon, suivant lequel on mélange avec de l'eau des substances à l'état colloïdal, comprenant de l'alumine, de la silice, de l'hydroxyde de magnésium, de l'hydroxyde de fer et de l'hydroxyde de titane, de manière à former une masse analogue à une pâte, on sèche cette masse, la réduit en poudre et confectionne les articles désirés, on chauffe ces articles à une température comprise entre 1500 et 18000 C et maintient cette température pendant une durée d'une à quatre heures. Les pierres ainsi obtenues sont vitreuses à cassure conchoidale. Or, c'est exactement le contraire de ce que la titulaire a cherché à réaliser, à savoir une céramique ayant une certaine porosité. Ce produit, testé durant plus de 5 ans, a donné d'excellents résultats dans la montre.
D'autre part, on connaît également un procédé de fabrication de tiges ou de tubes obtenus en chassant une pâte dans une filière: le fil est ensuite séché, fritté et tronçonné à des longueurs déterminées. En revanche, dans le procédé selon l'invention, on utilise des céramiques extrudées pour la fabrication de pierres d'horlogerie.
Enfin, on a proposé un procédé de fabrication d'objets par frittage d'un oxyde d'aluminium. On mélange l'oxyde d'aluminium à un liant plastique, par exemple du polystyrène, et l'on fait passer la masse dans des orifices, le dernier passage pouvant servir à la formation desdits objets. Au contraire, dans le procédé selon l'invention, la matière de départ ne contient pas de matière plastique, car une telle matière donnerait une porosité exagérée au produit, qui deviendrait ainsi impropre à l'emploi envisagé.
Dans le but d'obtenir de façon plus directe et moins onéreuse des ébauches de pierres d'horlogerie, la présente invention fait appel à des techniques utilisées dans l'industrie de la céramique à base d'oxyde métallique.
Ces techniques font appel à une préparation adéquate de la poudre de base utilisée qui est composée d'oxydes métalliques cristallins (par exemple de l'oxyde d'aluminium de phase a) purs ou mélangés, auxquels est éventuellement ajouté un liant pour favoriser le filage et le frittage ultérieurs. Les ingrédients sont mélangés de façon à obtenir, par adjonotion d'eau, une pâte de viscosité appropriée pour permettre le passage de celle-ci à travers une filière de forme appropriée. Les dimensions de la filière tiennent compte du retrait subi par le fil lors du frittage ultérieur. La pâte est chassée sous pression à travers la filière et l'on obtient à la sortie de celle-ci un fil profilé. Ce dernier est ensuite séché, puis soumis à une opération de frittage à haute température.
L'objet de la présente invention est la mise en oeuvre du procédé décrit ci-dessus pour obtenir des fils profilés composés d'un ou plusieurs oxydes métalliques frittés, à partir desquels il sera possible d'obtenir par simple tronçonnage des ébauches de pierres d'horlogerie, qui seront ensuite soumises à au moins une opération de finition pour les amener à l'état désiré.
L'invention offre une grande simplification du procédé de fabrication classique d'ébauches de pierres d'horlogerie, plusieurs opérations de sciage à l'aide d'outils diamantés étant ainsi supprimées. En outre, on a une meilleure utilisation de la matière brute, donc moins de déchets.
On peut se demander si la matière ainsi obtenue par frittage présente les caractéristiques indispensables aux fonctions que doivent remplir les pierres d'horlogerie et si des inconvénients majeurs ne sont pas à craindre. Des essais pratiques reposant sur plusieurs années montrent que si la composition et les conditions de fabrication des ébauches sont tenues dans les limites définies, les céramiques obtenues par frittage présentent les caractéristi- ques tant physiques que chimiques désirables pour la pierre d'horlogerie.
Les pierres d'horlogerie obtenues par le procédé selon l'invention sont opaques. De préférence, elles sont colorées en rouge, pour leur donner l'apparence du rubis.
REVENDICATION I
Procédé de fabrication de pierres d'horlogerie, caractérisé en ce qu'on utilise comme matière brute des fils profilés, composés d'au moins un oxyde métallique cristallin, le profil correct étant obtenu par filage à travers une filière dont les dimensions tiennent compte du retrait subi par le fil lors du frittage ultérieur, les ingrédients étant préalablement mélangés de façon à obtenir, par adjonction d'eau, une pâte de viscosité appropriée pour permettre le passage de celle-ci à travers la filière, en ce qu'on fritte lesdits fils et les tronçonne pour obtenir des ébauches de pierres d'horlogerie, puis en ce qu'on soumet ces ébauches à au moins une opération de finition.
SOUS-REVENDICATIONS
1. Procédé selon la revendication I, caractérisé en ce qu'on ajoute à l'oxyde métallique un liant destiné à favoriser le filage et le frittage ultérieurs.
2. Procédé selon la revendication I, caractérisé en ce que la pâte est chassée sous pression à travers la filière.
3. Procédé selon la sous-revendication 2, caractérisé en ce que le fil est séché avant d'être fritté.
REVENDICATION II
Pierre d'horlogerie obtenue par le procédé selon la