Fil destiné à la fabrication de fourrures artificielles La présente invention concerne un fil textile destiné à la fabrication des fourrures artificielles à partir de peluche.
Les poils des fourrures naturelles étant inégaux, on reproduit cette inégalité, dans des imitations, en tissant des peluches avec des fils constitués de fibres discon tinues.
La difficulté dans l'imitation des fourrures, telles que le vison, le phoque, le rat d'Amérique ou autres, est tic reproduire la juste proportion entre les poils courts. constituant le duvet, et les poils plus longs et plus gros de longueurs variables. constituant les poils. On est arrivé à imiter plus ou moins bien les fourrures comptant une proportion relativement faible de poils longs, par rap port au duvet, mais on n'est pas encore arrivé à imiter correctement les fourrures comportant une proportion élevée de poils longs et gros, comme le phoque par exemple.
En effet, pour arriver à réaliser les peluches présen tant une importante densité de poils longs. gros et iné gaux, constituant les poils, et des poils courts et fins, constituant le duvet, on utilise un fil composé de deux ou trois sortes de fibres telles que - de grosses fibres discontinues fixées, c'est-à-dire dont la longueur ne varie pratiquement pas lors des traite ments ultérieurs ; on prend par exemple des fibres acryliques de 25 deniers environ ; - des fibres moins grosses discontinues fixées. par exemple des fibres acryliques de 15 deniers environ ;
- des fibres fines discontinues rétractables lors d'un traitement ultérieur, par exemple des fibres de 3 deniers à base de chlorure de vinyle ou vinylidène, que l'on désigne parfois du terme général de chlo rofibres , ou encore de fibres acryliques ou autres matières synthétiques ou artificielles qui ont la pro priété de se rétracter. Les deux premières sortes de fibres sont destinées à constituer les poils ; la dernière constituera le duvet. Les proportions de ces différentes fibres sont choisies suivant la fourrure à imiter.
Lors du tissage de la peluche, les pompons sont cou pés à une hauteur déterminée. Le traitement ultérieur comporte généralement successivement un passage à - l'ébouriffeuse qui défrise les pompons avec des char dons métalliques et qui élimine certaines fibres non tenues dans la contexture de la toile de fond ; - l'autoclave, à température déterminée, qui provoque la rétraction des fibres rétractables ; cette rétraction peut ne pas être uniforme pour chaque fibre ; - la brillanteuse qui parallélise les fibres et leur donne ' le lustre de la fourrure.
Toutefois, pour que l'imitation soit bonne, il faut qu'à l'origine les pompons soient très denses pour qu'on ne puisse pas les distinguer dans le tissu traité. Pour cela. il faut partir du fil le plus fin possible, qui devrait être plus fin que 15 000 mètres au kilogramme. Or, il est impossible de fabriquer un fil aussi fin avec une propor tion importante de grosses fibres discontinues et possé dant une solidité suffisante le rendant apte au tissage.
En effet, le meilleur titrage obtenu avec des fibres discon tinues d'environ 15 à 25 deniers, mélangées dans une proportion de la moitié avec des fibres fines, ne permet trait pas d'obtenir un titrage plus fin que 18 000 mètres au kilogramme pour le fil simple qui doit être doublé, car il pourrait se rompre au tissage, ce qui amène un titrage final de 9000 mètres au kilogramme.
On a utilisé des fils constitués de fines fibres discon tinues rétractables et de grosses fibres continues non rétractables en misant sur le fait que les fils constitués de fibres continues ont une résistance bien plus élevée que les fils constitués de fibres discontinues. Mais les imitations de fourrures réalisées avec ces fils possèdent tous leurs poils longs ou jars de même longueur ; cette régularité n'existant pas dans les fourrures naturelles, l'imitation est mauvaise.
De telles imitations de fourrures ont été décrites dans le brevet des 8ats-Unis No 3013325 du 19 décembre <B>1961,</B> dans le brevet français No<B>1135123</B> du 4 novembre 1965 et dans le brevet français No 1181787 du 20 août 1957. Ces brevets décrivent tous des tissus à poils fabri qués à l'aide de fils comportant de grosses fibres conti nues non rétractables et de fines fibres discontinues rétractables.
Ainsi, dans le brevet des Etats-Unis N 3013325 du 19 décembre 1961, il est indiqué que le fil contient des fibres continues non rétractables et des fines fibres dis continues rétractables de manières différentes. Comme les fibres non rétractables doivent constituer les gros poils de la fourrure, ou jars, ces fibres sont nécessaire ment grosses. Ces grosses fibres, constituant les jars, sont toutes au même niveau dans le tissu terminé et ne sont pas susceptibles de constituer une imitation satis faisante de la fourrure.
Ainsi, dans le brevet français No 1135123 du 4 novembre 1965, il est spécifié que les fibres continues non rétractables constituent les jars. Elles sont, par con séquent, obligatoirement les plus grosses et on obtient les mêmes inconvénients qui viennent d'être cités.
Ainsi, dans le brevet français N,, 1181787 du 20 août 1957, il est spécifié que les fibres les moins contracta- bles sont des monofilaments qui sont nécessairement gros pour constituer les jars. On obtient également les mêmes inconvénients.
Pour renforcer le fil simple de 18 000 mètres au kilo gramme obtenu à partir de fibres discontinues de 15 à 25 deniers afin de le rendre apte au tissage, on peut l'en coller. Mais après le tissage, il est nécessaire d'enlever le produit d'encollage du pompon par un bain qui altère le tissu et rend l'opération onéreuse.
L'invention a pour but de remédier à ces inconvé nients en proposant un fil suffisamment fin et résistant, contenant les proportions optima de grosses et fines fibres discontinues, destiné à réaliser la meilleure imita tion de la fourrure, en particulier des fourrures à pro portion élevée de poils par rapport au duvet.
Le fil retordu à titrage plus fin ou égal à 15 000 mè tres au kilogramme, suivant l'invention, est caractérisé en ce qu'il est formé par un retord de deux fils simples a) l'un étant constitué de fibres discontinues se compo sant : - soit de grosses fibres non rétractables des tinées à former les poils<U>longs,</U> et de fines fibres rétractables destinées à former le duvet de la four rure. - soit de grosses fibres non rétractables des tinées à former l'essentiel du poil de la fourrure b) l'autre étant constitué d'un petit nombre de fibres continues à haute résistance qui sont soit fines et rétractables. soit grosses et non rétractables.
L'invention est illustrée par les deux exemples sui vants Exemple <I>l</I> Pour fabriquer un fil destiné à réaliser des imitations de fourrure à proportion moyenne de duvet, on retord un fil de fibres discontinues de 18 000 mètres au kilo gramme, avec un fil de fibres continues de 90 000 mètres au kilogramme. Le fil de 18 000 mètres au kilogramme, constitué des fibres discontinues, a la composition suivante - 40% de fibres acryliques de 25 deniers non rétrac- tables, - 20% de fibres acryliques de 15 deniers non rétrac- tables, - 40% de chlorofibres de 3 deniers rétractables.
Le fil de<B>90000</B> mètres au kilogramme est constitué de 20 fibres ou brins continus de 5 deniers en chloro- fibres rétractables.
Le fil retordu avec ces deux fils simples fait 15 000 mètres au kilogramme. I1 est suffisamment fin pour assurer une forte densité de pompons dans la peluche. Il contient en poids 50 % de grosses fibres discontinues non rétractables et 50 % de fines fibres rétractables dont 33,3 % de fibres discontinues et 16,7 % de fibres conti nues. Ces fibres continues assurent la solidité de ce fil relativement fin qui sera alors apte au tissage.
Ce fil peut être utilisé comme indiqué dans l'exemple du brevet suisse M, 462064.
<I>Exemple 2</I> Pour fabriquer un fil destiné à réaliser des imitations de fourrure à proportion élevée de poils par rapport au duvet, on retord un fil de fibres discontinues de<B>18</B> 000 mètres au kilogramme, avec un fil de fibres continues de<B>90000</B> mètres au kilogramme.
Le fil de 18 000 mètres au kilogramme a la même composition que celui de l'exemple précédent.
Le fil à<B>90000</B> mètres au kilogramme est constitué de 4 brins ou fibres continues de 25 deniers en poly amide ou autre matère textile non rétractable.
Le fil retordu obtenu avec ces deux fils simples fait 15 000 mètres au kilogramme et sera suffisamment solide pour le tissage grâce aux fibres continues. Il contient en poids 33,3 % de fibres discontinues rétractables et 66,7 % de grosses fibres non rétractables dont 50 % de fibres discontinues et<B>16,7</B> % de fibres continues.
De même que dans l'exemple précédent, lorsque la peluche est traitée. les 16,7 % de grosses fibres continues non rétractables formant partiellement des poils seront bien toutes de même lonzueur mais ceci n'apparaîtra pas dans la fournire car elles seront noyées dans<B>50%</B> de grosses fibres discontinues formant les poils de lon- .-ueurs inégales.
¯ On pourra varier les proportions, les qualités, les natures et les teintes des différentes fibres pour réaliser toute une gamme de fils fins répondant aux exigences de la fabrication d'imitations fidèles de toutes espèces de fourrures.
Ce fil est non seulement destiné au tissage de peluche en double pièce. mais il présentera les mêmes avantages apportés par sa solidité, pour une finesse donnée et la composition indiquée, dans le tricotage ou tout autre procédé de fabrication de tissu à poil imitant une four ni re.