<B>Procédé de préparation d'une matière huileuse riche en</B> insaponifiable à partir d'une huile végétale ou animale Une des premières opérations du raffinage indus triel des huiles végétales et animales consiste à les libérer des produits acides en effectuant une neutrali sation au moyen d'une solution alcaline et en entraî nant dans l'eau les savons ainsi formés. On obtient ainsi des pâtes de neutralisation, un sous-produit d'une valeur commerciale faible, mais qui contient une petite fraction de l'insaponifiable contenu dans l'huile de départ.
La présente invention a pour objet un procédé de préparation d'une matière huileuse riche en insaponi- fiable à partir d'une huile végétale ou animale, qui se distingue des procédés connus par le fait que dans une première phase d'opérations on neutralise l'huile au moyen d'une solution aqueuse alcaline, avec adjonction de produits qui favorisent l'effet d'entraî nement et d'addition de la fraction insaponifiable afin d'augmenter la concentration de cette fraction insa- ponifiable dans le mélange colloïdal alcalin et sépare enfin la suspension ainsi formée,
puis dans une deuxième phase d'opérations on ajoute à la pâte de neutralisation, jusqu'à sa coagulation, des sels miné raux et un solvant organique des graisses, dont la solubilité dans l'eau est suffisante pour assurer le contact de la solution saline avec le savon en suspen sion dans le mélange, isole ensuite la masse de savon granuleuse et solide ainsi formée, puis extrait cette masse avec un solvant organique et enfin après réu nion des extraits ainsi obtenus avec la première sus pension séparée de la pâte de neutralisation on isole la matière huileuse riche en insaponifiable par évapo ration de ces solutions.
Il a été trouvé que la concentration en insaponi- fiable des pâtes de neutralisation est fonction de la qualité et de la composition du mélange obtenu, et qu'il est possible d'augmenter, dans de très fortes pro portions, la quantité d'insaponifiable total entraîné dans ces pâtes, si on réalise au cours de la neutrali sation un très bon contact entre la solution neutrali sante et l'huile brute à neutraliser.
Dans ces condi- tions on arrive à entraîner environ 60 à 70 % de l'insaponifiable total contenu dans les huiles brutes sans augmenter toutefois dans une proportion appré ciable les pertes en huile neutre.
Les pâtes de neutra lisation qui sont en fait un mélange intime légère ment alcalin subissent ensuite un traitement qui pro voque leur floculation, afin de permettre d'en extraire aisément, au moyen d'un solvant approprié, une matière huileuse très riche en insaponifiable qui peut être ensuite concentrée par des méthodes conven tionnelles.
L'exécution de ce procédé peut être illustrée sché matiquement en deux phases distinctes Dans la première phase la fraction insaponifiable est concentrée dans le mélange colloïdal alcalin en favorisant l'effet d'entraînement des composants et la formation du mélange colloïdal par addition d'un sel de métal ou de métalloïde lourd du groupe II de la classification périodique des éléments, dans une quan tité correspondant à celle juste nécessaire à la stabili sation de l'émulsion, par exemple C12Mg, C12Ca, C12Zn, etc., et accessoirement de substances tensio- actives, judicieusement choisies,
en proportion relati vement faible pour ne pas entraîner un excès de lipi des, par exemple des alkyl sulfates, des alkyl sulfo- acétates, etc. ; soit d'une certaine proportion de sol vant organique émulsionnable, soluble dans l'eau et stable en milieu alcalin, par exemple des alcools méthylique, éthylique et supérieurs, méthyl-éthyl- cétone, éther isopropylique, etc. ; soit d'un mélange de ces différents facteurs.
Ces opérations d'émulsifi- cation peuvent être favorisées par les procédés physiques habituellement mis en oeuvre dans de pareils cas.
On laisse ensuite sédimenter le mélange ainsi obtenu, ce qui peut être facilité par centrifugation. Dans ces conditions la suspension ainsi séparée contient pratiquement 70 % de la fraction insaponi- ffable de l'huile initiale, sans destruction sensible de ses différents constituants.
Dans la deuxième phase le mélange colloïdal pré cédemment préparé et constituant la pâte de neutra lisation est traité de manière à obtenir une coagula tion de la suspension afin de permettre son extraction par des solvants organiques. A cet effet, les pâtes de neutralisation sont additionnées de sels de métaux des premier et deuxième groupes de la classification périodique des éléments, par exemple CINa, C12Ca, SO4Ca, C03Ca, etc., en quantité suffisante pour pro voquer le relargage du savon présent dans le milieu.
Cette opération est exécutée en présence d'une quan tité restreinte d'un solvant organique des graisses, dont la quantité dissoute dans l'eau est suffisante pour activer le contact de la solution saline avec le savon en suspension dans le mélange, comme par exemple, l'alcool éthylique, le méthyl-isobutyl-carbinol, l'acé tone, le méthyl-éthyl-cétone, les éthers éthyliques, iso- propylique, des solvants chlorés, etc.
Le relargage du savon contenu dans la micelle colloïdalle peut aussi être obtenu par adjonction progressive d'alcali sans agitation jusqu'à un pH voisin de 8,5 à 9,5 où on voit apparaître une masse granuleuse qui se décentre. Ce premier traitement provoque la formation d'une masse de savon granuleuse et solide qu'on isole et qu'on réextrait plusieurs fois de suite au moyen d'une nouvelle quantité du même solvant ou éventuellement d'un autre solvant choisi parmi ceux indiqués ci-des sus.
Ces opérations peuvent être effectuées à froid ou à chaud dans un extracteur.
La première suspension organo-aqueuse séparée de la pâte de neutralisation et les solutions extractives contenant la majeure partie de la fraction insaponi- fiable sont mélangées puis évaporées à la pression ordinaire ou sous pression réduite soit après traite ment ou non par une très faible proportion d'une solution aqueuse saturée de sels minéraux (ClNa par exemple) afin d'éliminer l'alcali qui peut être gênant en présence de certains solvants (acétone par exem ple), soit après séchage ou non en présence d'un composé absorbant l'eau.
Ces différentes opérations peuvent être exécutées à l'abri de l'air, en présence d'antioxydants et de gaz inertes, dans le but d'obtenir un meilleur rendement en tocophérol.
On obtient ainsi par cette seconde phase d'opéra tions un résidu qui, selon les huiles de départ utilisées, est plus ou moins riche en tocophérol et phytostérols. Le pourcentage d'extraction de ces différents compo- sés se situe autour de 60 à 70 % de la teneur initiale en ces
composés de l'huile de départ. Le mode opératoire décrit dans cette deuxième phase peut d'ailleurs être appliqué directement aux pâtes de neutralisation industrielles telles qu'elles existent dans le commerce. Le rendement en fraction insaponifiable est dans ce cas évidement plus faible et certains des éléments présents dans celui-ci sont partiellement détruits, en particulier le tocophérol.
Le procédé objet de la présente invention est en outre illustré par les exemples suivants. <I>Exemple 1</I> Traitement <I>d'une huile brute de maïs</I> 7 kg d'huile brute de maïs titrant 1,67 % en insa- ponifiable total, 3,9 mg/,or de tocophérol et 1,32 0/0 en phytostérols,
sont émulsionnés dans un appareil rotatif avec 1 litre d'une solution de soude caustique à 15 % contenant 0,2 % de teepol (Alkyl sulfate de sodium) et 0,125 litre d'acétone. Après formation de l'émulsion, on effectue la séparation de l'huile par centrifugation.
On retrouve ainsi 6 kg d'huile neutre titrant 0,55 % en insaponifiable total, 1,1 mg/g de tocophérol et 0,4 % en phytostérols.
La pâte de neutralisation placée dans un malaxeur est alors additionnée de 80 g de chlorure de sodium et de 0,750 litre d'acétone. Après apparition du savon solide, on filtre et cette phase hydroacétonique est traitée avec<B>0,100</B> litre d'une solution saturée de chlo rure de sodium. Le savon est à nouveau extrait, dans un extracteur continu, par 1 litre d'acétone.
L'évapo ration de ces différents extraits acétoniques fournit 305 g d'une huile titrant: 24,7 0110 en insaponifiable total (rendement 64 0/0), 54 mg/g de tocophérol (ren- dement 61 % et 20,5 % en phytostérols (rendement 67 0/0). Il reste en outre une poudre sèche de savon résiduel.
<I>Exemple 2</I> <I>Traitement d'une huile de soja</I> 10 kg d'huile de soja, titrant 1,35 % en insaponi- fiable,
sont émulsionnés en présence de 1 litre d'une solution de soude caustique à 15 % contenant 10 g de chlorure de calcium comme stabilisant d'émulsion et de 0,5 litre d'alcool éthylique. L'émulsion hydroalcoo- lique obtenue est séparée de l'huile neutre par centri fugation.
On récupère ainsi 8,8 kg d'huile neutralisée et une fraction alcaline liquide qui peut être utilisée pour une deuxième opération de neutralisation. Cette phase hydroalcoolique est alors violemment agitée en présence de 50 g de chlorure de calcium et de 2 litres d'éther isopropylique. On sépare alors par centrifu gation d'une part un savon, que l'on extrait ensuite en continu avec de l'éther isopropylique, et d'autre part une phase éthérée, que l'on peut débarrasser de l'eau et évaporer.
Le rendement en insoponifiable est de 61 % au cours de cette opération.