Liquide destiné à l'usinage des matériaux métalliques par voie électrolytique Dans l'usinage des métaux par voie électrolytique, on réalise une dissolution anodique de la pièce à usi ner en interposant un film d'électrolyte entre une électrode-outil constituant la cathode et la pièce à usiner constituant l'anode, en faisant passer entre ces deux électrodes un courant de haute densité qui peut atteindre, par exemple, plusieurs centaines d'ampères par cm2. La distance séparant les électrodes est com prise entre quelques microns et quelques dixièmes de millimètres.
Le film d'électrolyte est en mouvement relatif par rapport à la pièce à usiner et sa vitesse moyenne peut atteindre plusieurs dizaines de mètres par seconde. Dans certains cas, notamment pour l'af fûtage et la rectification électrolytique, l'électrode-ou- til est animée d'un mouvement relatif rapide par rap port à la pièce à usiner, souvent à une vitesse de plusieurs mètres à la seconde, ce qui entraîne le film d'électrolyte. Dans d'autres cas, l'électrolyte est in jecté sous pression entre les deux électrodes qui, dans ce cas, peuvent être stationnaires (usinage électroly tique statique).
Les électrolytes utilisés jusqu'à présent pour l'usi nage électrolytique présentent divers inconvénients qui ont freiné la diffusion de ce procédé. En premier lieu, ils deviennent rapidement corrosifs et détériorent les parties métalliques des machines exposées au li quide d'usinage.
Divers sels ont été utilisés pour constituer l'élec trolyte, mais au cours de l'usinage, il se forme sou vent à la cathode des ions OH- libres qui modifient la composition et les propriétés d'usinage de l'élec trolyte. Finalement, la dissolution anodique est essen tiellement réalisée par l'action des ions OH-. Il en résulte que la composition initiale de la solution n'avait que peu d'influence sur les propriétés de l'électrolyte après un certain temps d'usinage et qu'une dissolution anodique au moyen d'anions autres que le radical OH\ ne pouvait jouer un rôle prépon dérant, même si ces anions étaient en majorité dans le liquide avant l'usinage.
Or la dissolution anodique par action des ions OH- rend difficile, dans plusieurs applications, un usinage précis, car une dissolution anodique peut se faire sur des parties de la pièce qui sont relativement éloignées de l'électrode-outil.
Enfin, les liquides connus utilisés étaient, ou deve naient, rapidement très corrosifs.
En résumé, les électrolytes connus présentent tous les inconvénients suivants, à des degrés plus ou moins forts
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a) <SEP> Ils <SEP> sont <SEP> corrosifs <SEP> ;
<tb> b) <SEP> ils <SEP> rendent <SEP> souvent <SEP> difficile <SEP> un <SEP> usinage <SEP> précis <SEP> ;
<tb> c) <SEP> leur <SEP> composition <SEP> varie <SEP> au <SEP> cours <SEP> de <SEP> l'usinage, <SEP> ce
<tb> qui <SEP> entraîne <SEP> des <SEP> modifications <SEP> de <SEP> leurs <SEP> propriétés
<tb> d'usinage, <SEP> telles <SEP> que <SEP> vitesse <SEP> d'enlèvement <SEP> de <SEP> la
<tb> matière <SEP> et <SEP> état <SEP> de <SEP> la <SEP> surface. <SEP> Ces <SEP> propriétés <SEP> ne
<tb> peuvent <SEP> donc <SEP> pas <SEP> être <SEP> maintenues <SEP> à <SEP> leur <SEP> valeur
<tb> optimum;
<tb> d) <SEP> les <SEP> électrolytes <SEP> atteignent, <SEP> au <SEP> cours <SEP> de <SEP> l'usinage,
<tb> un <SEP> pH <SEP> élevé, <SEP> ce <SEP> qui <SEP> les <SEP> rend <SEP> dangereux <SEP> pour
<tb> l'opérateur. La présente invention a pour objet un liquide destiné à l'usinage des matériaux métalliques par voie électrolytique remédiant aux inconvénients pré cités. Ce liquide est caractérisé en ce qu'il est consti tué par une solution aqueuse saline comportant au moins un sel alcalin, de l'acide orthophosphorique et/ou de l'acide borique.
La présence d'au moins un des sels de l'acide phosphorique (H3PO4) ou de l'acide borique (H3BO3) dans la solution permet de tamponner l'électrolyte, c'est-à-dire de le stabiliser au voisinage d'un pH dé terminé en empêchant la formation abondante d'ions OH- libres, permettant ainsi d'utiliser avec profit l'action dissolvante à l'anode de divers anions.
Ces derniers peuvent être choisis, d'après la composition métallique de la pièce à usiner, parmi les anions suivants: N02-, N03-, Cl-, C10-, C103---, S04--, C104-, P04___ CO3--, HCO3COO-, SiO3--, B03 --, Cr2O3-, Cr3O4. Ces anions sont introduits de préférence dans la solution sous forme de sels alcalins. Les sels alcalins de l'acide ortho- phosphorique sont, par exemple, NaH2p04 (phos phate monosodique), Na2HPO4 (phosphate disodique) ou le Na3PO4 (phosphate trisodique).
Les sels de l'acide borique sont, par exemple, le métaborate de soude NaBO2 ou le tétraborate de soude Na2B4O7 dont une forme hydratée cristallisée est le borax. Dans les deux cas, Na pourrait être rem placé par K.
Le liquide selon l'invention peut contenir un mélange de plusieurs de ces 5 sels dans une propor tion déterminée notamment par le pH auquel on désire réaliser l'usinage. Le liquide peut éventuelle ment contenir aussi un mélange d'un ou plusieurs de ces 5 sels avec l'acide orthophosphorique et/ou avec l'acide borique.
On peut obtenir le liquide en dissolvant dans l'eau les sels ci-dessus ou les produire dans la solu tion en neutralisant les acides phosphoriques et/ou borique par une base alcaline. Inversement, on pour rait ajouter un acide à la solution pour modifier la composition du mélange des sels ci-dessus.
A titre d'exemple non limitatif, le liquide d'usi nage suivant, absolument non corrosif, a permis d'usi ner des pièces en carbure de tungstène (W) à des vitesses de 600 à 900 mm3/min pour une surface d'électrodes de 1 cm2 sous 200 à 300 A/cm2 et avec un état de surface compris entre 5 et 25 microinches RMS. Le liquide est obtenu par mélange de borax, de phosphate monosodique et de nitrite de soude.
La concentration de ces trois constituants n'est pas criti que et était, dans l'exemple choisi, de
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borax <SEP> <B>.........</B> <SEP> .<B>....................</B> <SEP> .<B>....</B> <SEP> __... <SEP> 0,03 <SEP> mole/litre
<tb> phosphate <SEP> monosodique <SEP> 0,03 <SEP> mole/litre
<tb> nitrite <SEP> de <SEP> soude <SEP> <B>... <SEP> .......</B> <SEP> .. <SEP> 0,50 <SEP> mole/litre Le pH est alors maintenu pendant tout l'usinage à une valeur comprise entre 8,5 et 10.
II en résulte que la concentration en ions OH- est absolument négligeable devant celle des anions NO.- qui assurent efficacement la dissolution anodique du liant métalli que (par exemple du cobalt) de la pièce de carbure de W. Un pH supérieur à 10 indique que le liquide d'usinage doit être changé.
On peut donner l'exemple suivant d'un électro lyte convenant bien pour l'usinage des aciers
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phosphate <SEP> disodique <SEP> . <SEP> .. <SEP> ..... <SEP> 0,04 <SEP> mole/litre
<tb> nitrate <SEP> de <SEP> sodium <SEP> ............ <SEP> ... <SEP> 0,20 <SEP> mole/litre
<tb> chlorure <SEP> de <SEP> sodium <SEP> ........... <SEP> ... <SEP> 0,20 <SEP> mole/litre Cet électrolyte permet d'obtenir de bons résultats, le pH étant maintenu entre 8,5 et 10. Dans ce cas, les anions actifs sont N03- et Cl-.