Disjoncteur à gaz comprimé comprenant au moins un contact tubulaire L'invention est relative à un disjoncteur à gaz comprimé comprenant deux contacts cylindriques alignés, dont au moins l'un est tubulaire; et une paire d'écrans de guidage du jet de gaz de soufflage, ces écrans étant disposés autour des contacts.
Parmi les problèmes qui se posent dans la cons truction des disjoncteurs à gaz comprimé, deux revêtent une importance particulière: la tension disruptive entre les contacts en position d'ouverture et l'écoulement des gaz de soufflage d'une manière assurant le maximum d'efficacité du fluide extincteur.
La tension disruptive entre les contacts est déterminée par la tension d'essai de la chambre. Elle détermine, à son tour, la course du ou des con- tacts mobiles. Comme on s'efforce de maintenir cette course aussi réduite que possible, on prévoit des écrans, en général métalliques, qui entourent les contacts en position d'ouverture et rendent le champ électrique entre eux aussi uniforme que possible. Ces écrans déterminent, en position de fer meture des contacts, un espace annulaire par lequel s'écoule le gaz de soufflage au moment de la sépa ration des contacts.
L'épaisseur de cet espace annu laire joue un rôle important dans l'écoulement du gaz et l'on s'efforce de lui donner une valeur assu rant un maximum d'efficacité du soufflage de l'arc. Il se trouve que, pour les hautes tensions, la dis tance d'isolement déterminée par la tension d'essai et l'épaisseur optimale de l'espace annulaire sont assez voisines de sorte que l'on ne rencontre pas de difficultés particulières dans le choix des dimen sions appropriées pour l'une et pour l'autre.
Par contre, pour les disjoncteurs à très haute tension, constitués par plusieurs chambres de coupure, on est amené, 'afin de tenir leur nombre aussi réduit que possible, à imposer aux chambres une con- trainte diélectrique très élevée, ce qui conduit à prévoir des distances d'isolement entre contacts ou verts aussi longues que cela est compatible avec la course du ou des contacts mobiles. Dans ce cas, les écrans forment un espace annulaire dont l'épais seur est considérablement supérieure à celle exi gée par un bon écoulement du gaz et une efficacité optimale du soufflage. On est donc obligé d'adopter des solutions de compromis.
La présente invention a pour but d'éviter la nécessité d'un compromis et de permettre le choix d'une distance d'isolement et d'un espace annulaire de soufflage assurant des conditions optimales de fonctionnement.
A cet effet, on rend variable la distance entre les écrans de guidage du jet de gaz de soufflage. Le disjoncteur suivant l'invention est caractérisé en ce qu'il est agencé de telle manière que, pendant le mouvement d'ouverture du disjoncteur, dans un pre mier temps les écrans se rapprochent, les contacts restant fermés, dans un deuxième temps les con tacts se séparent et, dans un troisième temps, les écrans reprennent leur position relative initiale.
Dans une forme d'exécution de l'invention, les deux contacts peuvent être mobiles et l'un des deux écrans peut être disposé sur l'un des contacts, l'au tre écran étant fixe. Les contacts peuvent être agencés de telle manière qu'à partir du moment où est donné l'ordre d'ouverture du disjoncteur, ils se déplacent d'abord dans une même direction avant de se séparer. Après avoir effectué une certaine course, le premier contact continue son mouvement tandis que le deuxième, qui porte l'écran mobile, marque un certain temps d'arrêt pour revenir en suite à sa position initiale.
Pendant la première phase du mouvement, c'est-à: dire jusqu'à l'arrêt du deuxième contact, c'est ce dernier qui chasse le pre- mier contact vers sa position d'ouverture. La course du deuxième contact peut être telle que l'écran fixe, qui, d'une manière connue, entoure le premier con tact dans sa position d'ouverture, délimite avec l'écran mobile, au moment où les deux contacts se séparent,
un espace annulaire par lequel le gaz comprimé emmagasiné dans la chambre s'écoule dans des conditions qui assurent un soufflage de l'arc avec un maximum d'efficacité. En fin de course de retour du deuxième contact, la distance d'isole ment entre les deux écrans correspond à la valeur nécessaire pour la tenue de la tension d'essai.
On sait que l'évacuation des gaz ionisés produits par l'arc peut être obtenue par des soupapes qui, pendant un certain temps, mettent à l'air libre l'in térieur des contacts creux. Selon une forme d'exé cution de l'invention, on peut utiliser une soupape qui commande l'évacuation des gaz à travers le deuxième contact également pour commander le mouvement de ce contact.
La figure unique du dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'invention. Dans cette figure, on a représenté schématique ment et en coupe axiale un disjoncteur comprenant une chambre d'extinction d'arc qui se trouve tou jours sous pression. Dans cette figure, 11 désigne un corps en matière isolante constituant l'enceinte de ladite chambre et qui, par une conduite 12, est relié à un réservoir d'air comprimé 13. La chambre est fermée à sa partie supérieure par un couver cle 14 et à sa partie inférieure par une cloche 15. Solidaire du couvercle 14 est un cylindre 16 dans lequel se déplace un piston 17.
Sur le cylindre 16 est monté un écran fixe 18. Le piston 17 est destiné à entraîner, à un moment donné, un premier con tact mobile 19 qui, est creux et débouche dans une cavité 33, fermée par un clapet 34 qui peut la mettre à l'air libre. Sur le contact 19 est fixé un man chon 20. Sur ce manchon agit, d'une part, un res sort 30 qui prend appui sur le piston 17 et, d'autre part, un second ressort 31 qui prend appui sur le couvercle 14.
Le premier contact mobile 19 coopère avec un deuxième contact mobile 23, également creux, qui porte à son extrémité inférieure un cla pet 25. Ce clapet est actionné par un piston 26 qui coulisse dans un cylindre 27 et sur lequel agit un ressort 2$. Le contact 23 est muni, au vosinage du clapet 25, d'orifices d'échappement 24. Sur le deuxième contact mobile est fixé un écran 29 qui se trouve à une distance a de l'écran fixe 18.
Le clapet 25 est commandé par un relais pneuma tique à temporisation 37, 38, 39, 40 par l'intermé- diaire du piston 26. Des, valves pneumatiques telles que 42, 43 peuvent mettre en comunication l'in térieur de la chambre 11 et l'intérieur du cylindre 16 par des conduites 44 et 45 et mettre à l'air libre l'intérieur du cylindre 16 par les conduites 44.
Le clapet 34 est commandé par un relais pneumatique à temporisation 46, 47 par l'intermédiaire du pis ton 36. L'ensemble des valves et des relais pneu- matiques est commandé, à partir d'un poste de com mande, par l'intermédiaire d'une conduite 48.
Le disjoncteur décrit fonctionne comme suit Lorsque le disjoncteur est en position de ferme ture, les contacts 19 et 23 se trouvent dans la posi tion indiquée sur la figure. Lorsque le disjoncteur est en position d'ouverture, le premier contact mobile 19 se trouve retiré entièrement à l'intérieur de l'écran 18 tandis que le deuxième contact 23 se trouve dans la position indiquée sur le dessin. L'in térieur de la chambre 11, constamment en commu nication directe avec le réservoir 13, est toujours sous pression. Pour ouvrir le disjoncteur, on envoie de l'air comprimé dans la conduite 48. Dans un pre mier temps, cet air agit sur les pistons 26 et 36 et, de plus, soulève les clapets des valves pneu matiques 42, 43 de leur siège.
L'air comprimé pénè tre dans le cylindre 27, et le piston 26; en même temps qu'il soulève le clapet 25 de son siège, pousse le deuxième contact 23 vers le haut. Celui-ci pousse le premier contact 19 dans la même direction. L'intérieur de la cloche 15 et de l'espace 33 sont mis à l'air libre. Les clapets des valves pneumatiques 42, 43 ont obstrué les conduits 45 et mis à l'air libre l'intérieur du cylindre 16. L'air comprimé, dans la chambre de coupure, peut maintenant agir sur le piston 17.
Si nous désignons la distance entre les écrans 18 et 29, en position de fermeture de la cham bre, par a et la course qu'effectue le deuxième contact 23, par b , le piston 17 agira sur le man chon 20 après avoir effectué la course b plus une course supplémentaire de compression du res sort 30.A cet instant, et ayant acquis une certaine vitesse, il entraîne le contact 19 et provoque une séparation brusque des deux contacts 19 et 23 car le contact 23 s'est arrêté, retenu par le piston 26.
La distance entre les deux écrans, au moment de la sépa ration des contacts et de la naissance de l'arc de rupture, est donc de a-b. Les deux écrans détermi nent donc à ce moment un espace annulaire de souf flage d'une épaisseur a-b par lequel l'air comprimé présent dans la chambre s'engouffre dans les deux contacts creux, refroidit l'arc dans des conditions optimales et-entraîne les gaz ionisés d'abord respec tivement dans la cloche 15 et l'espace 33, ensuite dans l'atmosphère.
Après un certain temps corres pondant à celui nécessaire à l'extinction de l'arc, les relais 37, 38, 39, 40 et 46, 47, dont de fonctionnement est connu et ne sera pas décrit plus en détail, ferment l'arrivée de l'air comprimé par la conduite 48 et met tent en même temps à l'air libre les cylindres 27 et 36. Le piston 26 poussé par le ressort 28 et, en conséquence, le deuxième contact 23 reviennent à leur position initiale, de sorte que les écrans repren nent leur position relative initiale. 31 en est de même pour le piston 36 et le clapet 34 qui ferment à nou veau l'espace 33.
L'intérieur du cylindre 16 est tou jours à l'air libre, ce qui permet au piston 17 de continuer sa course jusqu'à ce que le contact 19 se trouve à l'intérieur de l'écran 18. La chambre étant complètement fermée par les clapets 25 et les cla pets des valves pneumatiques 42, 43, la pression se rétablit rapidement. La distance entre les écrans est à nouveau égale à a .
Pour fermer les contacts, il suffit de mettre la conduite 48 à l'air libre. Les clapets des valves pneumatiques 42, 43 reviennent à leur position initiale, l'air comprimé pénètre par les conduits 44 et 45 dans le cylindre 16, la pression se rétablit sur les deux faces du piston 17 et le ressort 31 entraîne maintenant le contact 19 dans sa position de fermeture.
On reconnaît que la construction décrite permet de donner indépendamment à la course b du con tact 23 et à la distance a entre les écrans les valeurs qui assurent un soufflage d'efficacité maxi mum, et à la distance d'isolement, la valeur exigée par la tension d'essai de la chambre.