Dispositif pour provoquer l'arrêt,<B>-</B>en au moins un point précis de sa course, d'un organe mobile de machine entraîné par une broche filetée L'invention a pour objet un dispositif pour provoquer l'arrêt, en au moins un point précis de sa course, d'un organe mobile de machine entraîné par une broche filetée coopérant avec un écrou solidaire dudit organe mobile.
La machine peut être, par exemple, un tour parallèle et le dispositif selon l'invention est destiné à provoquer l'arrêt, en au moins un point précis de sa course, de la coulisse, de ce tour en vue de déterminer avec précision la plongée finale de l'outil dans une opération de filetage, de tournage ou de chariotage.
On connaît déjà des dispositifs de ce genre, constitués par une butée que l'on peut bloquer à tout emplacement désiré de la glissière sur laquelle se déplace la coulisse. Lorsqu'on fait avancer celle- ci, à la main, au moment où elle entre en contact avec la butée précitée, on sent une résistance, on arrête le mouvement et la coulisse devrait alors occuper la position désirée. Malheureusement, cette position n'est souvent pas déterminée avec toute la précision désirable. En effet, de telles butées ne possèdent pas de moyen de repérage précis de leur position le long de la glissière.
En général, pour régler une telle butée, on commence par la desserrer, puis au moyent du volant à vernier de commande manuelle de la coulisse, on fait avancer cette dernière qui pousse la butée devant elle. On apprécie donc la position de la butée au moyen du vernier du volant de commande d'avance manuelle de la cou lisse. Ceci présente plusieurs inconvénients : en effet, la précision des verniers habituels de ces commandes n'atteint pas celle avec laquelle on aurait besoin de régler une telle butée.
De plus, la butée agit sur la coulisse dont le mouvement est très démul tiplié par rapport au mouvement du volant à main, de sorte qu'on ne sent pas avec précision le moment où la coulisse entre en contact avec la butée. Par ailleurs, étant donné cette démultiplication de la commande manuelle, il peut arriver qu'on déplace légèrement la butée dont la position sur la glissière n'est pas déterminée avec précision, mais simplement par la friction due à son serrage. Enfin, il peut arriver aussi que la butée bouge légèrement pendant qu'on la serre en place, ce qui introduit une nouvelle source d'erreur.
Le dispositif qui fait l'objet de la présente invention a pour but de remédier aux inconvénients précités.
Il est caractérisé en ce qu'il comporte deux organes immobilisés axialement qui sont coaxiaux à ladite broche et dont deux surfaces respectives voisines sont définies par la révolution de deux génératrices parallèles autour de l'axe de ladite broche, l'un des organes coaxiaux étant solidaire de la broche, alors que le second organe coaxial est déplaçable angulairement et immobilisable dans une position angulaire déterminée par un organe de réglage, et un organe d'arrêt disposé entre lesdites surfaces dont l'une est munie d'au moins une butée qui provoque l'arrêt de la broche, dans un sens de rotation,
lorsque cette butée vient en contact avec ledit organe d'arrêt.
On voit que, grâce à un tel dispositif le point précis d'arrêt de l'organe mobile ne peut pas se modifier en service, ni même en course de mise en place ; - le réglage de ce point peut se faire directement, avec une grande précision par des moyens micrométriques et cela d'une façon absolu ment indépendante en soi, sans la moindre servitude, avec le mécanisme de commande manuelle par exemple ; il est donc possible, entre autres, de le déplacer d'une quantité bien définie, aussi petite soit- elle, à un stade quelconque de l'opération d'usinage ;
- la butée agit sur un élément du mécanisme à commande manuelle, c'est-à-dire sur un élément soumis à de faibles efforts et, par conséquent, dans les conditions les plus favorables à l'obtention d'un arrêt précis de l'organe mobile ; enfin, puisqu'elle est escamotable, on peut, à tout moment, la mettre hors de service ou la déplacer d'une grande quantité, rapidement, sans être obligé d'actionner le dispositif de réglage micrométrique sur une grande distance.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution du dispositif objet de l'inven tion.
La fig. l est une coupe verticale d'un tour équipé du dispositif d'arrêt de la coulisse, la coupe étant effectuée suivant un plan perpendiculaire à l'axe du banc du tour en dehors du traînard, et le dispositif d'arrêt étant représenté en coupe axiale.
La fig 2. montre, à plus grande échelle, le dispositif d'arrêt représenté en coupe à la fig 1. La fig. 3 est une coupe suivant la ligne III-III de la fig. 2.
La fig. 4 est une vue analogue à celle de la fig. 3, la vis sans fin étant débrayée.
La fig. 5 est une coupe suivant la ligne V-V de la fig. 2, et la fig. 6 est une vue de face suivant la ligne VI-VI de la fig. 2.
Le tour représenté à la fig. 1 comporte un banc 1 sur les glissières 2 et 3 duquel se déplace un traînard 4. Une coulisse 5 peut se déplacer sur le traînard 4, dans une direction transversale au banc 1, soit sous l'action d'un mécanisme à commande ma nuelle, soit sous l'action d'un mécanisme à comman de automatique. Dans les deux cas, les déplacements de la coulisse sur le traînard sont assurés par la rotation d'une vis sans fin 6a qui est en prise avec un écrou 5a solidaire de la coulisse et qui est solidaire d'une tige 6 montée de façon à pouvoir tourner sans déplacement axial dans le traînard 4.
On peut déplacer la coulisse sur le traînard, à la main, au moyen d'une manivelle 7 fixée sur une extrémité de la tige 6, et, automatiquement, au moyen d'une transmission (non représentée) qui entraîne aussi la tige 6 en rotation, sous le contrôle d'un levier à main 34.
Un dispositif d'arrêt de la coulisse, en au moins un point précis de sa course sur le traînard, com porte deux organes rotatifs 8 et 9 montés coaxiale ment sur la tige 6. L'organe 9 est rendu solidaire de la tige 6 par une clavette 11, tandis que l'organe 8 est monté fou sur un manchon 10 également rendu solidaire de la tige 6 par la même clavette 11.
L'amplitude du mouvement relatif de rotation des deux organes 8 et 9 est limitée par une bille 15 logée, par moitiés, dans une rainure radiale 13 de l'organe 8 et dans une rainure en spirale 14 de l'organe 9 ; le mouvement relatif prend fin lorsque la bille atteint l'une ou l'autre des deux extrémités 16 et 17 de la rainure en spirale. L'organe 8 est taillé en roue dentée 18 avec laquelle peut entrer en prise une vis sans fin 19 solidaire d'un axe 22 qui tourillonne dans deux paliers 20 et 21 solidaires d'un support 26 capable de pivoter autour d'un axe 27 solidaire du traî nard 4.
L'axe 22 de la vis sans fin porte un bouton 23 muni d'un tambour gradué 24 mobile devant un index 25 fixé sur le traînard. On peut amener la vis sans fin 19 en prise avec la roue dentée 18 (fig. 3) ou, au contraire, la débrayer de celle-ci (fig. 4) au moyen d'une manette 30 montée sur le traînard, à proximité de la manivelle 7, et qui est solidaire d'un plateau 29 qui porte un ergot 28 monté excentriquement et logé dans une lumière de forme allongée 31 du support 26.
Pour empêcher la mise en service simultanée du dispositif d'arrêt précis de la coulisse et de l'avance automatique de celle-ci et éviter une détérioration de la machine par la continuation de l'avance auto matique au-delà de la fin de course prévue par le dispositif d'arrêt, un dispositif de sûreté comporte un bras 32 solidaire du support 26 et est muni d'un ergot 33, tandis que le levier 34 de contrôle de l'avance automatique porte un contre-ergot 35.
La disposition est telle que, d'une part, lorsque la vis sans fin 19 est en prise avec la roue 18, on ne peut pas actionner le levier 34 de mise en marche de l'avance automatique de la coulisse, car l'ergot 33 empêche le contre-ergot 35 de se déplacer dans le sens correspondant, et, d'autre part, lorsque l'avance automatique est embrayée, le contre-ergot 35 se trouve en regard de l'ergot 33 et empêche celui-ci de se déplacer dans le sens qui permettrait au support 26 d'osciller pour mettre la vis sans fin en prise avec la roue 18.
Le fonctionnement du dispositif décrit est le suivant Lorsqu'on utilise le dispositif d'arrêt précis de fin de course de la coulisse en commande manuelle, le levier 34 de contrôle d'avance automatique est dans la position d'arrêt et la vis sans fin 19 est en prise avec la roue dentée 18 (position représentée sur la fig. 3). L'organe 8 est immobilisé en rotation par la vis sans fin 19 qui forme, avec la roue dentée 18, un couple irréversible.
Si l'on fait tourner la manivelle 7 à la main, on entraîne la vis 6a en prise avec l'écrou 5n et l'on fait avancer la coulisse 5, jusqu'au moment où la bille 15, qui se déplace radialement dans la rainure 13 de l'organe 8, vient en prise avec l'une des extrémités de la rainure en spirale 14 creusée dans l'organe 9. A partir de ce moment, on ne peut plus continuer à faire tourner la manivelle et la coulisse occupe, sur le traînard, une position parfaitement définie, déterminée par le dispositif d'arrêt dont la butée est constituée par le filet de la vis sans fin 19.
Si l'on désire modifier l'emplacement de cette fin de course de la coulisse, on peut faire tourner la vis sans fin 19 au moyen du bouton 23. Le tambour gradué 24 et l'index 25 permettent de connaître; avec précision, l'angle dont on fait tourner la vis et, par conséquent, de faire avancer ou reculer la position limite de la coulisse sur le traînard d'une distance également très précise.
Etant donné le caractère d'irréversibilité de la vis sans fin 19, aucune erreur n'est à craindre par déplacement involontaire de la butée, celle-ci étant déterminée par l'emplacement des filets de ladite vis sans fin.
En fin de travail, on peut dégager l'outil par plusieurs tours de manivelle 7, sans pour cela dérégler la position fixée par le réglage micromé trique obtenu par le bouton 23. Pour refaire une légère passe, on tourne le bouton 23 de la profon deur de la passe à effectuer, et l'on fait avancer la coulisse jusqu'à sa nouvelle fin de course ainsi déterminée.
La position de la coulisse 5, donnée par la butée micrométrique, est très précise, puisque cette butée agit sur des organes soumis directement à l'effort appliqué à la manivelle 7 et non pas à la fin de la chaîne cinématique de commande de la coulisse où ledit effort est multiplié. En particulier, la torsion de la tige 6 n'intervient pas dans le positionnement de la coulisse.
En variante, au lieu de faire buter la bille contre les extrémités de la rainure en spirale, on pourrait placer, dans cette rainure, des pions de butée, en des points prédéterminés de ladite rainure. Par ailleurs, au lieu de disposer la bille entre deux plateaux, on pourrait la placer entre deux tambours cylindriques coaxiaux disposés l'un autour de l'autre.