Métier à tisser sans navette La présente invention a pour objet un métier à tisser sans navette dans lequel le fil de trame est inséré dans la foule par une aiguille transversale portant près de son extrémité une languette d ao- crochage relevée en direction de l'arrière de
l'ai- guille pour amener le fil à un organe préhenseur durant le mouvement de recul de l'aiguille dans la foule.
Dans le brevet suisse NI, 321477, la titulaire â. décrit un métier de ce type dans lequel le fil de trame est inséré parc une aiguille présentant une forme de cornière, au moins dans sa partie antérieure,
et dont les deux ailes se rejoignent en pointe à l'extrémité avant, l'aile horizontale portant près de cette extré mité unie languette d'accrochage du fil de trame relevée en direction de l'arrière de l'aiguille!,
cette languette coopérant avec un organe préhenseur du fil de trame, constitué par une pince élastique dis posée sous ladite languette, et avec un organe de sectionnement de ce fil,
de -telle manière que celui- ci soit entraîné en duite simple à la suite de l'ai- guille durant le mouvement de recul de celle-ci hors de la foule.
Ce métier donne de bons résultats, mais le ré- glage d'une pince élastique s'avère délicat et parfois instable.
Pour que le fil se coince bien dans un tel genre de pince il faut en effet qu'il soit assez forte ment tendu en travers de celleici. Or, au contraire, pour que le fil de trame se dépose bien régulièrement dans la foule sans risque de glisser dans la pince, il faut que sa tension de dévidage soit modérée.
De ce fait la marge de réglage dont on dispose devient parfois très étroite, et le moindre à-coup dans le dévidage du fil provoque des glissements et risque de produire une duite incomplète par un lâcher prématuré du fil. En outre, avec dés fils de trame élastiques et ner- vdux,
il est essentiel que le pas se referme sur la duite avant que celle-ci ne soit lâchée par l'aiguille, à défaut de quoi le fil, non maintenu, prebdrait une forme sinueuse et donnerait lieu à des défauts.
Or la portion du fil de trame voisine de l'extrémité pin- cée par raiguille ne peut être emprisonnée dans la foule, puisque l'extrémité de l'aiguille maintient les fils de chaîne écartés.
Cette portion fait donc res sort et se vrille d'ans la foule à l'instant de l'ouver ture de la pince en donnant naissance à des défauts sur legs bords.
Pour éviter cet inconvénient on est amené à n'ouvrir la pince que lorsque l'aiguille est totalement sortie hors de la foule, mais cette dispo sition provoque une dépense exagérée de fil de trame, chaque duite dépassant outre mesure sur le bord du tissu.
L'invention vise à remédier aux inconvénients qui précèdent et, à cet effet, 11e métier qui en fait l'objet est caractérisé par le fait que l'organe préhenseur de l'aiguille est constitué par une pince comportant un mors fixe formé par la base même de la languette d'accrochage du fil et un,
mors mobile à commande mécanique disposé au-dessous de cette languette.
Dans une première forme d'exécution le mors inférieur mobile de la pince est porté par un axe longitudinal oscillant supporté par l'aiguille et qui est commandé, par l'intermédiaire de rampes, lors du déplacement même de l'aiguille. Dans une forme d'exécution préférée,
l'axe en question est soumis à l'action d'un retsisort qui tend à fermer la pince, et il est solidaire d'un doigt radial qui coopère avec des rampes fixes, lesquelles assurent au passage du doigt l'ouverture de la pince à l'encontre du ressort.
Le mors inférieur mobile est avantageusement logé dans l'épai'sseurc même de l'aile horizontale de l'aiguille au voisinage dé la pointe de celle-ci. Comme on le comprend aisément, cette com- mande positive de l'organe préhenseur permet une souplesse considérable dans le réglage et la marche du métier.
La pince peut saisir et serrer le fil' de trame dès le début de la course de l'aiguille, la sépa ration d'avec la duite précédente (coupure du fil) devant, bien entendu, avoir lieu aussitôt.
Mais on peut également agencer les rampe,. fixes de telle manière que la pince ne se serre qu'après un certain trajet de l'aiguille dans le pas.,
le fil coulissant ainsi entres les mors de cette pince pendant la première partie dé la course de l'aiguille. En pareil cas il con vient évidemment que les dispositifs de coupe du fil ne fonctionnent qu'à Pinstant où
celui-ci est serré. L'aiguilles tire alors avec elle d'une part le brin du fil qui vient de la bobine de réserve, d'autre part un brin mort dont la longueur est égale à la distance qui séparait la pince du dispositif de coupe à l'instant du serrage de la pince. En réglant la,
rampe d'ouver ture en fin de course pour que la pince s'ouvre avec une avance appropriée, on peut obtenir que ce brin mort soit déplié par l'aiguille danse la foule à la fin de sa course, <B>ce</B> qui peut comporter des avantages avec certaines trames.
Dans une autre forme d'exécution l'aiguille est formée par une cornière dont l'aile verticale se ter mine obliquement un peu en arrière de l'extrémité antérieure de l'aile horizontale de manière à ména ger tout à fait à la pointe de l'aiguille et un peu en avant de la pince,
une partie plate sur laquelle les fils de chaîne peuvent commencer à se refermer avant même que l'aiguille ne soit entièrement .sortie du pas,
en pinçant ainsi la duite que l'aiguille dépose dans 1a foule et en empêchant la portion d'extrémité de cette duite de se vriller sur elle-même à l'instant où 1a pince de l'aiguille s'ouvre en- la libérant.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple; une forme - d'exécution du métier faisant l'objet de rinvention.
La fig. 1 en est une vue partielle en plan dans la position la. plus avancée de l'aiguille tire-trame: La fig. 2 est une vue en perspective à plus grande échelle de la pointe de cette aiguille- pendant son mouvement de recul à travers la foule. .
La fig. 3 est la vue en, plan correspondante avec arrachement partiel pour permettre d'apercevoir le détail d'un mors mobile d'une pince et d'une fenêtre clans laquelle il joue.
Les fig. 4 à 6 sont des coupes respectivement suivant IV-IV, V-V et VI-VI de la fig. 3.
La fig. 7 est une vue en perspective à grande échelle montrant l'extrémité arrière de l'aiguille et les pièces du métier destinées à coopérer avec cette extrémité.
La fig. 8 est une vue en coupe verticale sché matique montrant un dispositif de coupe du fil de trame.
.-La-fig. 9 est une vue semblable à celle de la fig. 1, mais montrant les pièces. au début de la course de retour de l'aiguille. . La fig. 10 montre de même les pièces<I>vers</I> la fin du mouvement de retour de l'aiguille.
La fig. 11 montre le côté du métier comportant la réserve de trame après le retour de l'aiguille et le coup de battant.
Le métier à tisser représenté est du genre dans lequel une nappe de fils de chaîne provenant d'une ensouple est divisée en deux par un dispositif de for mation de la foule en vue de l'insertion de duites successives entre les deux nappes élémentaires, la distribution des fils de chaîne dan:
. ces deux nappes variant pour chaque duite. Le serrage de la duite au fond du pas est assuré par un peigne et un battant. Tous. ces divers dispositifs étant en eux-mêmes con nus, on a seulement représenté aux fig. 1, 9, 10 et 11, les fils de chaîne 1 au voisinage d'un bord (bord gauche en fig. 1, 9 et 11, bord droit en fig. 10)
de l'ensemble des deux nappes élémentaires de ces fils, et le tissu 2 formé par l'association de ces fils de chaîne 1 avec les duites successives convenablement serrées les, unes contre .les autres.
3 représente la réserve de fil de trame à partir de laquelle il con vient de tirer les duites, étant entendu que chacune d'elles doit être constituée par un fil. simple et non pas par un fil double.
On appellera ci-après avant du métier l'extrémité vers laquelle s'enroule le tissu, l'arrière étant l'extrémité comportant l'ensouple. On appellera côté gauche et côté droit les, côtés qui se trouvent respectivement à gauche et à droite d'un observateur se tenant en face de l'avant du métier et regardant celui-ci.
Le passage du fil de trame dans, la foule est assuré par une aiguille 4, delongueur légèrement supérieure à la largeur du tissu 2, et dont rextré- mité arrière (extrémité droite en fig. 1, 9, 10 et 11)
est enfilée sur un goujon vertical 5 animé d'un mou vement de va-et-vient transversalement au tissu par tout dispositif de commande approprié, non détaillé,
par exemple par un système de manivelle et de le viers amplificateurs. L'aiguille 4 se présente sous la forme générale â'une cornière avec une aile hori- zontale et une aile verticale disposée à l'arrière de l'aile horizontale par rapport au
métier, et elle est convenablement guidée dans sa traversée de la foule, par exemple par le moyen d'un chemin de glissement prévu sur le battant à la façon connue pour les na vettes classiques.
Le goujon de commande 5 peut suivre le mouvement longitudinal du battant, ou bien il peut se déplacer dans un plan transversal fixe, auquel cas on a soin que l'aiguille dégage entière ment le battant à la fin;
de son mouvement de retour, ainsi qu'on le comprend aisément. Le travail de l'ai- guille 4 consiste à avancer à vide dans la foule (fig. 1), à prélever le fil de trame à partir de la réserve 3 (fig. 9),
puis à reculer en emmenant avec elle ce fil de trame convenablement séparé de la duite pré cédente (fig. 10), après quoi la. duite est serrée par le battant ou équivalente le pas se referme.
Ainsi que le montrent les vues de détail des fig. 2 à 6, l'aile horizontale 4a de l'aiguille. 4 est ren- forcée en épaisseur vers sa pointe, comme indiqué en 4b, l'extrémité de cette partie surépaissie affec- tant une conformation effilée, pour mieux assurer sa pénétration dans la foule sans risque .
d'interférer avec les fils de chaîne. La partie 4b ainsi surépaissie se raccordé à l'arrière avec la partie d'épaisseur nor male 4a de ladite aile horizontale par un épaulement transversal particulièrement visible en fig. 3.
D'autre part, dans l'aile horizontale précitée est découpée une fenêtre rectangulaire 4c allongée suivant la longueur de. l'aiguille, et dont la partie la, plus en avant inté- resse la partie surépaissie 4b dans laquelle elle dé coupe une sorte d'entaille.
La partie surépaissie 4b se prolonge en- direction de l'arrière<B>de</B> l'aiguille 4 par une languette 4d de forme générale triangulaire relevée obliquement.
La face supérieure de la languette 4d se raccorde avec la face supérieure de la partie surépaissie 4b et l'épaisseur de cette languette est suffisamment. fai ble pour que sa face inférieure reste notablement au- dessus du plan horizontal de la face supérieure de la partie non épaissie de l'aile horizontale 4a, com me montré en fig. 5.
La base de cette languette 4d s'étend en largeur depuis le bord de l'aile 4a jus qu'au bord longitudinal de la fenêtre 4c le plus voi sin de ran:gle de la cornière constituant l'aiguille.
L'épaulement formant raccord entre la partie surépaissie <I>4b</I> et la partie non surépaissne <I>4a</I> de l'aile horizontale de l'aiguille 4 comporte un trou borgne indiqué en 4e en fig. 3 et 5 et dans ce trou borgne est montée à rotation l'extrémité 6a,
conve nablement réduite en diamètre pour former pivot, d'une tige 6 qui s'étend longitudinalement dans l'an gle dièdre formé par les deux ailes de l'aiguille 4.
L'autre extrémité 6b de la tige 6, également confor mée en pivot, est engagée à frottement doux dans un petit palier tubulaire 7 (fig. 7) monté de façon amovible dans un dé 8 porté par l'aile horizontale 4a au voisinage de l'extrémité arrière de l'aiguille, dé d'ans lequel ledit palier est fixé par une vis poin- teau 9.
Sur la partie de la tige 6 voisine de l'extré mité 6a, c'est-à-idire de la pointe de l'aiguille, est fixé, par exemple par soudure, un bras plat 10 qui s'engage entre l'aile horizontale 4a et la languette 4d, comme montré fig. 5,
et qui se recourbe à 900 sur champ dans la fenêtre 4c de manière que son extrémité 10a puisse jouer le rôle de mors mobile en coopération avec la base horizontale de la lan guette 4d jouant le rôle de mors fixe (fig. 3 à 6). Comme montré, cette extrémité 10a du bras 10 est rainurée longitudinalement.
La tige 6 porte, au voisinage immédiat de son extrémité 6b, soit donc vers l'arrière de l'aiguille 4, un doigt radial 11 auquel est accrochée l'une dés extrémités 12a (fig. 7) d'un ressort de torsion 12 monté sur ladite tige et dont l'autre extrémité 12b porte contre l'aile 4a.
L'agencement est tel que d'une part le ressort 12 tende à appliquer l'extrémité 10a du bras 10, ou mors mobile, contre la base de la languette 4d, ou mors fixe,
d'autre part qu'à la posi- tion de - contact de ces deux mors le doigt 11 soit vertical ou voisin de la verticale.- On notera qu'en fig. 4, 5 et 6 le mors 10a a été supposé ouvert à l'encontre die l'action du ressort 12 pour la clarté du dessin.
Sur le côté droit du métier est fixée une tige transversale 13 (fig. 1, 7, 9 et 10) sur laquelle- sont montés deux manchons coulissants 14 et 15 suscep- tibles d'être bloqués en position par des vis 16 et 17.
Chaque manchon: 14 ou 15 porte une rampe, respec tivement 18 ou 19, propre à coopérer avec l'extrémité du doigt 11 dans le mouvement transversal de l'ai- guille 4, de manière à faire tourner la tige 6 d'un petit angle à l'encontre du ressort 12.
La rampe 18 est- agencée de manière à agir en fin de course d'aller de cette aiguille et la rampe 19 en fin de course de retour.
Le fil de trame provenant de la bobine de réserve 3 passe dans une filière verticale 20 (fig. 1, 6, 9, 11) disposée sur 1e côté gauche - du métier, au-delà du bord du tissu 2 et à une position telle que lorsque l'aiguille 4 arrive à sa position la plus- en avant,
cette filière se présente près de l'aile verticale 4 f de la cornière constituant cette aiguille, avec son extré- mité inférieure immédiatement au-dessus- de l'aile horizontale 4a,
comme l'indique le tracé en traits interrompus en fig. 6.
L'aile verticale 4f précitée de l'aiguille 4 s'abaisse progressivement notablement en arrière -de la pointe extrême de cette aiguille,
de manière - à disparaître à une certaine distance de cette pointe en ménageant une partie entièrement plane dont l'étendue longi- tudinale a été indiquée en A en fig. 4.
Le métier comporte encore des dispositifs con nus de coupe du fil de trame entre les duites succes- sives. Ces dispositifs comportent un couteau 21' (fig. 8) à tranchant oblique,
monté à l'extrémité supé- rieure- d'une tige 22 mobile verticalement dans un guide 23 fixé au battant 24; cette tige étant attelée en 25 par son extrémité inférieure à un -levier 26 pivoté en 27 et actionné par une -came 28.
On: s'ar range pour que le point d'articulation; 25 entre<B>là</B> tige 22 et le levier 26 se trouve au voisinage <B>de</B> l'axe d'oscillation du battant afin que 1e mécanisme ne soit pas,
exagérément affecté par le mouvement de celui-ci. Le couteau 21 ainsi commandé peut être disposé en tout point approprié au voisinage immé- diat du bord du tissu le plus voisin <B>de</B> la réserve 3, par exemple à l'un des emplacements indiqués en B et C en fig. 9, l'important étant seulement que ce couteau:
rencontre le fil de trame à un moment ap proprié et le coupe en raison de son déplacement vertical sous l'effet de la came 28.
Au lieu d'utiliser un couteau positivement com mandé par le mécanisme du métier, on peut égale ment, à la façon connue, prévoir sur l'aiguille elle- même une arête coupante contre laquelle le fil de trame se coupe de lui-même.
Une telle arête doit être disposée sur le bord vertical le plus en avant (par rapport au métier) de l'épaulement qui sépare la partie surépaissie 4b de la partie à épaisseur nor male 4a de l'aile horizontale de l'aiguille, soit au point schématiquement indiqué en D dans 1a vue en plan de fig. 9, référence qu'on a reportée en fig. 2, 3,
5 et 6 pour une meilleure compréhension de l'agencement envisagé.
Pour exposer le fonctionnement du métier sus- décrit, on supposera qu'au départ d'un cycle de mar che on se trouve à la position correspondant à fig. 11, c'est-à-dire avec l'aiguille entièrement revenue en arrière (à droite du métier dans l'exemple repré senté)
en dégageant ainsi le tissu dont la dernière duite 29 vient d'être serrée dans le pas par le coup de battant à la, façon classique. Le pas, est alors refermé.
On notera que la dernière duite 29 est située sensiblement en avant de la filière 20 à travers la quelle passe le fil de trame provenant de la bobine de réserve 3, laquelle filière est elle-même en avant de ladite bobine.
Le fil de trame qui constitue cette duite a été tiré de la bobine 3 et n'a pas encore été coupé, de telle sorte que la duite 29 est solidaire d'un brin de fil 30 qui s'étend entre son extrémité gauche et l'extrémité inférieure de la filière 20.
Une fois la duite serrée, le battant revient en ar riéré en même temps que le pas se rouvre avec une nouvelle foule suivant l'armature de tissage choisie.
A ce moment l'aiguille avance de droite à gau che, sa pointe traversant entièrement le pas pour venir dépasser au-delà du bord gauche de la chaîne, comme montré fig. 1.
Ainsi qu'on peut le voir dans cette figure, l'aile verticale 4f de l'aiguille se trouve dans un. plan. transversal situé légèrement en arrière de la filière 20 par laquelle passe le fil provenant de la bobine 3 constituant la réserve de trame.
En outre l'avance de l'aiguille est telle que l'extrémité de la lan guette 4d se trouve au-delà de la filière 20 après être passée sous le brin de fil 30 qu'elle a simplement sou levé au passage en raison de sa faible inclinaison, le dit brin étant retombé sur l'aile 4a derrière la lan guette.
D'autre part, un peu avant la. fin du mou vement d'avance de l'aiguille, le doigt 11 a rencon tré la rampe 18, ce qui, par- la tige 6, a eu pour effet d'abaisser le mors mobile 10a, c'est-à-dire d'ou vrir la pince agencée à l'extrémité antérieure de l'aiguille.
L'aiguille commence alors à reculer. Dans ce mouvement le brin 30 commence à glisser sur l'aile 4a en passant en:
toute certitude sous la. languette 4d (puisque la filière 20 débouche contre le bord de cette languette à un niveau nettement inférieur à celui de la pointe de la languette)
jusqu'à venir buter contre l'épaulement qui forme limite transversale entre la partie antérieure surépaissie 4b et 1e reste 4a dé l'aile horizontale. La fig. 2 montre bien la disposition que prend ainsi le brin de fil 30à mesure qu'il se tend sous l'effet du recul de l'aiguille. Il des cend d'abord verticalement en se recourbant <RTI
ID="0004.0142"> contre l'arête supérieure de l'épaulement qui limite la partie surépaissie 4b (point D en fig. 6), se replie autour de l'arête inférieure du bord de la languette 4d (point E), puis revient horizontalement. Tous les angles étant arrondis, le fil peut glisser,
ce glissement déterminant ainsi un appel de fil à partir de la bobine 3. Bien entendu à la bobine 3 sont associés. les freins appropriés pour assurer au fil une tension minimum convenable.
Mais à un moment déterminé au début de la course de recul de l'aiguille (position de fig. 9), alors que le fil 30 commence à être tendu, deux actions se produisent simultanément ou à peu près simul tanément,
suivant les cas et les réglages. D'une part le couteau 21 est actionné par la came 28 afin de couper le brin de fil 30 entre la duite 29 et l'aiguille (en l'un des points tels que B et C compris entre ces deux organes)
. D'autre part le doigt 11 quitte la rampe 18 et par suite le ressort 12 provoque la fer- meture de la pince formée par la base de la lan- guette 4d et l'extrémité rainurée 10a du bras 10.
Le fil se trouve ainsi énergiquement pincé et sa rete nue est d'autant mieux assurée que l'un au moins dés mors qui 1e serrent est rainuré.
Lorsque la coupure du fil est assurée par une arête tranchante disposée au point D susdécrit, cette coupe se produit automatiquement un court instant après la fermeture de 1a pince qu'on doit alors, néces- sairement fermer aussitôt que le fil est engagé au fond:
de la pince. En effet, en raison de cette ferme ture le fil 30 ne peut pas glisser et sa partie com prise entre l'extrémité de la duite 29 et la pince se tend. aussitôt,
ce qui a pour effet d'appliquer le fil contre l'arête coupante avec une pression suffisante pour assurer son découpage. Dans ce cas. évidem ment l'aiguille n'entraîne pas de brin mort avec elle.
L'aiguille continue ainsi à reculer en entraînant le fil de trame qui .se dévide de la bobine 3 et qui se déposer d'ans le pas. Quand sa pointe arrive au voisinage immédiat du bord droit de la chaîne (fig. 10), le doigt 11 rencontre la rampe 19 et la pince est à nouveau ouverte.
Le fil, libéré, recommence alors à glisser sous la languette 4d et son ,extrémité se dépose régulièrement dans la foule.
Bien entendu, les choses sont réglées de manière que l'extrémité du fil de trame 30 ainsi déposé dépasse le dernier fil de chaîne d'une quantité appropriée.
Le battant frappe alors et l'on revient à la posi tion de départ de fig. 11.
Ainsi qu'on l'a exposé plus haut, grâce à la com mande positive du pinçage du fil, on est assuré d'un entraînement correct de la trame dans la foule, sans aucun risque de glissement dans le dispositif préhen seur, même avec des fils grossiers et raides, par exem ple tels: que les fils de jute.
D'autre part, on dispose d'une extrême souplesse dans la marche du métier en ce sens qu'on peut régler ,exactement comme on le désire l'instant où le fil est pincé. On conçoit aisé ment que ce pinçage peut avoir lieu quand l'aiguille a déjà parcouru une distance notable dans son mou vement de recul, ce qui, pour une position détermi- née du dispositif de coupe,
permet de régler exacte ment la longueur du brin. de fil libre que l'aiguille entraîne avec elle (brin référencé 32 en fig. 2).
De même, on peut régler exactement l'instant d'ouver ture de la pince pour que ce brin 32, glissant dans la pince ouverte, se dépose dans la foule en dépas- sant le bord de la chaîne exactement de la quantité voulue.
Le pinçage positif du fil permet encore de se dispenser de tout dispositif de coupe dans le cas de fils de trame relativement fins et peu tenaces,
avec lesquels le brin 30 de fig. 9 se rompt de lui-même sous l'effet de la traction aussitôt que la pince de l'aiguille est refermée, ce qui procure une simplifi cation considérable du métier.
Il est d'autre part important de noter que cette commande positive de pinçage du fil est obtenue par des moyens extrêmement simples et précis, sans dis- positifs de manchons coulissants, renvois de mouve- ment compliqués, etc.
Enfin, grâce à la conformation particulière de l'aile verticale 4f et à la présence vers la pointe de l'aiguille de la partie entièrement plane A de fig. 4, si les choses sont agencées de manière que le pas se referme un peu avant que l'aiguille ne soit entiè rement sortie d e la foule,
les derniers fils de chaîne glissent alors sur le bord de l'aile 4f et viennent s'appliquer sur la partie plane A en pinçant légère ment l'extrémité du fil de trame 3,
laquelle est ainsi empêchée de revenir en arrière et de se vriller par élasticité à l'instant où la pince s'ouvre.
Une telle disposition est particulièrement avantageuse avec des fils nerveux, dont l'extrémité a tendance à se recro- queviller dès qu'elle n'est plus tendue en donnant ainsi naissance à des défauts- sur le bord du tissu.