Appareil pour l'encollage d'un ensemble de fils textiles La présente invention se rapporte à un appareil pour l'encollage d'un ensemble de fils textiles. Le terme fil utilisé dans la présente description en globe tous les types de brins flexibles obtenus à par tir de produits naturels, artificiels ou synthétiques, et notamment les fils formés de filaments continus ou discontinus, des types monofilamenteux ou multifila- menteux.
L'appareil selon l'invention est caractérisé en ce qu'il comprend des moyens pour appliquer un apprêt à cet ensemble de fils, un dispositif pour diviser cet ensemble en plusieurs nappes de fils, des moyens pour sécher partiellement l'apprêt sur ces nappes pendant qu'elles sont séparées et former sur les fils de chaque nappe une couche superficielle sensible ment non collante d'apprêt sensiblement sec, des organes pour réunir ces nappes de fils et des moyens pour sécher complètement l'apprêt sur les nappes de fils réunies.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'appareil faisant l'objet de l'invention.
La fig. 1 en est une vue en élévation ; la fig. 2 est une coupe horizontale partielle par la ligne 2-2 de la fig. 1 ; la fig. 3 est une coupe verticale partielle par la ligne 3-3 de la fig. 1.
L'appareil représenté est utilisé pour traiter un ensemble 11 de fils comprenant un grand nombre de fils continus sensiblement parallèles ou des fils à filaments discontinus en fibres naturelles, telles que du coton ou similaire, ou des fils à filaments con tinus en une composition synthétique, telle que le Nylon , comme il sera décrit ci-après. Toutefois, il y a lieu de remarquer que cet appareil est utili sable pour l'encollage de n'importe quel type de fil pouvant être encollé. L'ensemble 11 est constitué de plusieurs nappes 12, que l'on a représentées séparées de l'ensemble 11 sur la fig. 1, ainsi qu'il sera expliqué plus loin.
Chaque nappe individuelle 12 est de pré férence déroulée d'une ensouple convenablement supportée ou d'un autre dispositif similaire, toutes ces ensouples étant agencées de façon bien connue dans un dispositif de support approprié, tel qu'un râtelier (non représenté). Chaque nappe 12 est dé roulée de son ensouple respective et toutes ces nappes (sept sur la fig. 1) sont réunies et superposées à l'aide d'un dispositif convenable quelconque, de façon à constituer l'ensemble 11.
Afin d'encoller l'ensemble 11 des fils, une cuve 13 est remplie jusqu'au niveau désiré avec un apprêt liquide 14, pouvant être par exemple une solution d'empois d'amidon ou autre. On fait passer l'en semble des fils 11 autour d'un rouleau de guidage 15 maintenu dans le liquide 14 et, pendant leur pas sage dans la cuve, les fils s'imprègnent du liquide d'apprêt. En sortant du bain 14, l'ensemble 11 passe entre deux rouleaux essoreurs 16, qui éliminent des fils l'excès de liquide d'apprêt.
On sait que l'apprêt absorbé par les fils au cours d'une opération d'encollage est ensuite séché de façon à former un enduit protecteur sur toute la sur face extérieure des fils auxquels il donne une résis tance à l'abrasion suffisante pour leur permettre de subir les divers traitements textiles ultérieurs, tels que le tissage ou autre auxquels ils sont soumis. Dans une encolleuse courante, on effectue cette opé ration de séchage de l'apprêt en faisant passer l'en semble des fils 11 autour de plusieurs rouleaux de séchage, tels que les rouleaux 17 représentés sur la fig. 1.
Ces rouleaux de séchage 17 sont généralement disposés en deux rangées supérieure et inférieure sur un bâti 18, et sont chauffés intérieurement par tout moyen approprié, par exemple à la vapeur ou autre- ment. L'ensemble des fils 11 est ainsi séché progres sivement de sorte qu'il sort de l'encolleuse avec les fils encollés entièrement secs.
Comme il a déjà été dit, les fils encollés de cette façon ont tendance à adhérer les uns aux autres après le séchage, si bien que, quand on les sépare, non seulement l'apprêt s'écaille ou se détache sur des parties de la longueur des fils, mais aussi les fibres extérieures des fils à fibres discontinues sont redressées et forment une surface duveteuse, tandis que les filaments des fils à fibres continues ont ten dance à passer d'un fil au fil adjacent.
Dans le cas d'un fil à filaments continus en ma tière telle que le Nylon ou une matière similaire, une torsion supplémentaire effectuée au moyen d'une opération onéreuse de retordage permettait de ré soudre partiellement le problème du transfert des filaments d'un fil à un autre, mais avait pour effet d'accroître le prix de revient du tissu.
Par contre, l'appareil représenté et décrit permet de former une couche d'apprêt protecteur aussi bien sur des fils à filaments continus qu'à filaments discontinus, couche présentant une grande uniformité et supprimant pra tiquement les problèmes du redressement des fila ments discontinus et celui du transfert des fila ments continus.
A cet effet, cet appareil comprend un dispositif 19 assurant la division en nappes séparées 12 de l'ensemble des fils 11 quittant le bain d'apprêt 14 à l'état mouillé, ainsi que le séchage partiel de ces nappes. De préférence, on divise l'ensemble 11 en nappes 12 ayant la composition qu'elles avaient avant d'avoir été réunies pour former cet ensemble 11. Les fils de chaque nappe sont ensuite séchés partielle ment jusqu'à présenter une couche superficielle ou extérieure d'apprêt non collante, de sorte que lors qu'on réunit de nouveau ces nappes pour reformer l'ensemble 11, on peut procéder au séchage complet de la couche d'apprêt sans être gêné par la question du collage mutuel des fils, dont il a été question plus haut.
L'ensemble 19 de division et de séchage com prend un bâti de support 22 formé par deux élé ments sensiblement parallèles 23 supportés à chaque extrémité par des montants 24, 26. Comme on le voit sur la fig. 3, ces montants 24, 26 supportent des rouleaux de guidage tournant librement 27 et 28, respectivement, sur lesquels passe l'ensemble des fils 11, comme montré sur la fig. 1.
Pour diviser l'ensemble 11 en nappes indivi duelles 12 et permettre à ces nappes de progresser à l'état divisé, des colonnes de support 29 sont fixées sur les éléments 23 du bâti et sont agencées de façon à maintenir des tiges diviseuses 31. Ces colon nes 29 sont espacées le long de chacun des éléments 23 et peuvent être réglées verticalement pour mainte nir les tiges 31 dans les positions indiquées sur la fig.1.
Ainsi, on peut ouvrir l'ensemble 11 en nappes individuelles 12, dont chacune passe au-dessus ou au-dessous d'une des tiges diviseuses 31, comme il est représenté de façon à maintenir ces nappes sépa- rées les unes des autres pendant un temps limité. Comme il a déjà été dit, chaque nappe 12 est consti tuée par plusieurs brins de fils sensiblement parallèles. Une telle nappe susceptible d'être traitée dans l'ap pareil de la fig. 1, peut par exemple comprendre environ 600 brins de fil de Nylon à filaments continus espacés latéralement pour que la nappe ait une largeur d'environ 137 cm.
Des moyens permettent d'effectuer un séchage partiel des nappes 12 qui sont encore à l'état mouillé et séparées. Comme il est montré plus clairement sur la fig. 2, des moyens de chauffage, tels que plu sieurs lampes de quartz à forte intensité 32, sont montés entre les éléments 23 du bâti, de façon à transmettre de la chaleur aux nappes de fil séparées 12. Par suite de la chaleur rayonnée par les lampes de qûartz 32, l'apprêt des nappes 12 est partiellement séché de façon à former une couche d'apprêt super ficielle pratiquement non collante sur les fils com posant ces nappes.
Dans un mode de réalisation pré féré, dix de ces lampes de quartz sont montées sui vant la disposition de la fig. 2, c'est-à-dire en quatre rangées parallèles, de manière à obtenir un chauffage uniforme des nappes aussi bien latéralement que dans le sens d'avancement des fils. Ces lampes de quartz sont aisément disponibles dans le commerce et elles forment l'un des moyens de chauffage pos sibles convenant à l'appareil décrit. Après que les nappes 12 ont dépassé les lampes 32, elles sont réu nies à nouveau et passent ensemble sur un rouleau 33 avant d'être séchées complètement comme il sera expliqué ci-après.
Avec l'appareil représenté, l'ensemble des fils 11 est imprégné d'apprêt dans le bain 14 et passe d'abord sur un ou plusieurs rouleaux de séchage 17 avant d'atteindre la partie 19 de l'appareil où l'en semble est divisé en nappes et partiellement séché sous forme de nappes séparées. Cependant, l'en semble 11 pourrait passer directement des rouleaux d'essorage 16 au rouleau 27 et de là dans l'ensemble 19 de division et de séchage, car l'obtention de la couche superficielle non collante d'apprêt sur les fils composant les nappes 12 pourrait être assurée uni quement par exposition aux lampes 32.
Cependant, quand on désire obtenir une grande vitesse d'encollage, ce qui implique une vitesse de déplacement élevée de l'ensemble 11, la capacité des lampes 32 peut ne pas être suffisante pour produire le séchage voulu, compte tenu de l'espace limité qu'offrent les appareils de ce genre. En conséquence, on fait d'abord passer l'ensemble des fils 11 sur les rouleaux sécheurs 17a et 17b et sur le rouleau de renvoi 34, de manière à obtenir un séchage partiel de l'apprêt sur les fils pendant que les nappes forment encore un ensemble, c'est-à-dire avant la division de cet ensemble en nappes.
Il va de soi que ce séchage préliminaire sur les rouleaux 17a et 17b est limité, de façon que l'en semble 11 reste sensiblement humide, ou en d'autres termes, dans un état tel que les fils individuels puissent être facilement séparés sans qu'il se pro duise d'adhérence entre les fils adjacents encollés et partiellement secs.
Après être passé sur le rouleau 27, l'ensemble 11 est conduit à l'autre extrémité du bâti 22 où il subit un changement de direction en passant sur le rouleau 28, après quoi il est divisé en nappes 12 par les tiges diviseuses 31. Les nappes 12 passent ensuite au-dessus des lampes 32 et elles sont suffisamment séchées par celles-ci pour former la couche super ficielle non collante d'apprêt sur les fils de chaque nappe 12. Après cette opération de séchage, les nappes 12 sont réunies et passent sur le rouleau 33, qui est monté sur les éléments 23 du bâti.
En quit tant le rouleau 33, l'ensemble reformé 11 passe sur un ou plusieurs rouleaux de séchage 17 montés dans le bâti 18, de la manière connue, pour compléter le séchage de l'apprêt sur les fils composant l'ensemble 11. Dans l'appareil représenté, il y a cinq rouleaux de séchage 17, mais il va de soi que l'appareil peut comporter n'importe quel nombre de rouleaux, sui vant les besoins, pour réaliser le séchage des fils.
Après séchage, l'ensemble 11 passe sur un rou leau de guidage 35 et reçoit une couche de cire lors qu'il passe sur un rouleau appliqueur 36 partiellement immergé dans un bain de cire 37. On peut ensuite faire avancer l'ensemble 11 d'une manière quel conque et le faire passer dans un peigne ou un appa reil similaire (non représenté) qui sépare les fils individuels. Aucune adhérence entre les fils ou entre les nappes n'est plus possible, car chaque fil indi viduel est maintenant enduit d'une couche uniforme protectrice d'apprêt. Les fils de l'ensemble 11 sont ensuite enroulés sur un support, tel qu'une ensouple de métier à tisser ou similaire.
L'appareil représenté comprend encore une hotte 38, qui est d'usage courant sur les encolleuses, afin d'aspirer les matières volatiles produites, telles que la vapeur d'eau pouvant se former pendant l'encol lage. Par ailleurs, on peut aussi concentrer quelque peu la chaleur des lampes 32, pour accélérer la vi tesse de séchage, au moyen d'un dispositif réfléchis sant approprié, tel qu'un réflecteur courbe 39 ou un organe similaire qui renvoie la chaleur engendrée par les lampes vers les nappes de fil.
De plus, s'il semble nécessaire d'éviter tout séchage préliminaire de l'ap prêt avant que l'ensemble 11 n'ait été divisé en nappes, on peut placer au-dessus des lampes 32 un écran en amiante 41 ou autre, comme il est montré sur la fig. 1, qui empêche que la chaleur ne soit rayonnée sur l'ensemble 11 pendant qu'il passe au- dessus des lampes.
On voit que grâce à l'appareil représenté on a la possibilité d'appliquer sur une ou plusieurs nappes de fils une couche uniforme d'apprêt en vue d'ob tenir des fils qui peuvent être tissés en un tissu de haute qualité avec un minimum de difficultés de fabrication. La couche d'apprêt protège entièrement le fil et maintient les filaments continus ou discon tinus dont le fil est formé à l'intérieur de la surface de cette couche. L'adhérence entre fils adjacents pendant le séchage de l'apprêt est supprimée de même que les problèmes délicats qui en découlent, tels que le redressement des fibres discontinues superficielles et le transfert des filaments continus d'un fil à un autre.
Grâce à l'appareil représenté, on peut encoller avec succès, d'une manière très effi cace, des fils à filaments continus formés d'une com position synthétique telle que le Nylon ou des matières analogues ne présentant qu'une torsion de fabrication. Les fils encollés dans ledit appareil four nissent au tissage un rendement qui approche de 100 % d'une façon constante. De plus, dans les appareils d'encollage classiques les vitesses d'encol lage étaient assez réduites et ne dépassaient guère 23 mètres/minute,
tandis que l'appareil représenté permet d'obtenir des vitesses d'encollage allant de 46 à 70 mètres/minute et même plus.