Appareillage pour donner une déformation permanente à un fil textile Quand ils sont transformés en articles tex tiles, par tricotage, tissage ou autrement, les fils textiles en général, et les fils à fibres conti nues en particulier, présentent l'inconvénient d'être relativement plats , sans tenue et peu élastiques.
C'est pourquoi, en vue de nombreuses appli cations, cet état de choses est amélioré en don nant aux fils et, en conséquence, aux articles qui en seront faits, plus d'élasticité, de gonflant et de tenue.
Ce résultat est communément obtenu en donnant aux fils une forte torsion, de l'ordre, par exemple, de 2.000à 3.000 tours au mètre.
Ces fils prennent alors le nom de fils crêpe .
Mais si ce résultat est facilement obtenu avec certains fils, tels que : la soie, la rayonne viscose ou la laine, au contraire, il ne l'est pas dans les conditions de travail usuelles avec certains autres fils tels que ceux en rayonne acétate ou ceux à base de superpolyamide. On dit que ces fils ne crêpent pas.
On a essayé de faire crêper les fils de cette nature en leur donnant une torsion dans des conditions particulières, ou, sans les surtordre, en leur imprimant un profil sinusoïdal ou héli coïdal.
Il est évident que ce profil hélicoïdal, ana logue à celui du tire-bouchon ou de l'hélice, déforme le fil dans les trois dimensions de l'es pace et donne de meilleurs résultats que la forme sinusoïdale ne le déformant que dans le plan.
Divers moyens ont été préconisés pour ob tenir des fils à profil hélicoïdal, mais ils sont coûteux et n'ont jamais donné, pratiquement, de résultats intéressants.
Un moyen commode et peu onéreux con siste à déformer le fil en l'enroulant au moins une fois sur un support et à fixer la déforma tion produite par cet enroulement pendant qu'elle se produit.
L'invention a pour objet un appareillage donnant une déformation permanente à un fil textile. Il est caractérisé en ce qu'il comporte des supports de départ et d'arrivée du fil, des moyens pour torsader ce fil entre lesdits sup ports ainsi qu'un moyen de chauffage placé dans la zone où le fil est torsadé.
Le dessin schématique annexé représente, à titre d'exemple, plusieurs formes d'exécution de cet appareillage.
La fig. 1 est une vue en perspective d'un fil ayant subi une déformation permanente. Les fig. 2 à 5 montrent quatre formes d'exé cution de l'appareillage.
La fig. 6 montre, en perspective, un don neur de fil que peut comprendre l'une ou l'au tre de ces formes d'exécution. Dans l'appareillage montré en fig. 2, 2 est un brin de fil à déformer provenant d'un sup port 3 de départ ; 4 sont des barbins et rou lettes de guidage ; 5 une zone dans laquelle le fil est torsadé à l'intérieur d'une enceinte de fixage et 6 un support d'arrivée du brin déformé 2a. Dans cet appareillage, le brin 2 est enroulé autour du brin 2a d'un même -fil.
Au lieu d'être enroulé sur lui-même, le fil, à déformer peut être enroulé autour d'un autre fil devant subir une déformation analogue. Un moyen de chauffage est placé dans la zone d'en roulement pour fixer d'une façon permanente la déformation momentanée du fil.
Avec l'appareillage montré en fig. 3, on peut, par exemple, déformer deux fils 8 et 9 de polyhexaméthylène adipamide 75 deniers formés chacun de 23 brins et tordus à 200 tours au mètre à droite. Il comprend pour cha cun de ces fils une bobine respectivement 11 et 12 placées toutes deux verticalement sur une planche 13 au niveau du sol.
En quittant leur bobine, les deux fils pas sent chacun dans un tendeur à grille, respecti vement 10 et 14, placé au-dessus de chacune d'elles et dans leur axe.
Les deux fils 8 et 9 passent ensuite dans un barbin unique 15 situé légèrement au-dessus des tendeurs et à égale distance de chacun d'eux.
Enroulés l'un autour de l'autre, ils passent ensemble dans un deuxième barbin 16 placé verticalement au-dessus du premier, puis sont enroulés séparément sur d'eux bobines à joues 17 et 18 tournant à une même vitesse de 15 mètres à la minute.
Entre les deux barbins 15 et 16 est disposée une résistance électrique 19 en forme de spi rale, formant un cylindre chauffé à environ 1000 C, traversé par les deux fils au moment où ils sont enroulés l'un sur l'autre.
La déformation en spirale, impartie à cha cun des fils au moment où ils s'enroulent l'un autour de l'autre, est fixée par la chaleur et est imprimée définitivement à chacun des deux fils recueillis sur les supports d'arrivée 17 et 18.
L'appareillage montré en fig. 4 comporte, pour torsader un fil 22 défilé d'une bobine 23, un support 25 ayant approximativement la forme d'une aiguille dont le diamètre est, de préférence, d'un ordre de grandeur sensiblement égal au diamètre du fil lui-même. Cette aiguille peut être immobile ou tourner sur elle-même autour de son axe ; elle. peut être lisse ou rai nurée en forme d'hélice ; dans ce cas, elle peut être, de préférence, au pas de la déformation à produire sur le fil qui, ainsi, sera guidé. Cette aiguille peut aussi être tenue à une ou à ses deux extrémités.
Cet appareillage comporte un tendeur à grille 24 pour régulariser la tension du fil, avant qu'il n'entoure le support 25 rainuré hélicoïda- lement par une encoche en forme de pas de vis 26 ou.de spirale régulière qui en fait de nombreuses fois le tour.
Ce support 25 tourne librement autour de ses deux extrémités montées, perpendiculaire ment à l'axe, sur deux petits roulements.
Les couronnes extérieures de ces deux rou lements sont solidarisées par leur montant mé tallique 27 avec une plaque chauffante 28 dont la température est maintenue telle que l'axe au tour duquel s'enroule le fil 22 garde une tem pérature de 160 C.
Le fil 22, entraîné à une vitesse régulière est reçu par un support d'arrivée 30, en pas sant de préférence par un donneur de fil non représenté, du type de celui représenté en fig. 6 par exemple.
L'appareillage représenté en fig. 5 permet de traiter trois fils 33, 34 et 35 de polyhexa- méthylène adipamide de 15 deniers mono- filament sans torsion. Chacun de ces fils est enroulé sur une bobine de filature 36, 37, 38.
Ces trois bobines sont placées sur un même plan horizontal. Chacun des fils sortant de ces trois bobines est guidé par un barbin 39, 40 ou 41 placé au-dessus de chaque bobine, et passe sur un rouleau mouilleur 42 tournant dans un bac 43 contenant de l'eau ; puis, au moyen d'un même barbin, les trois fils sont réunis et tordus de 40 tours sur<B>1</B>1/2 cm. Au sortir d'un autre barbin commun, chacun des trois fils est entraîné séparément par un don neur de fil 44, 45 ou 46 qui l'appelle à une vi tesse de 10 mètres minute, puis reçu sur une bobine 47, 48 ou 49.
Pendant qu'ils sont liés ensemble par la torsion, ces trois fils frottent sur un tube de verre cylindrique 50 de 4 cm de diamètre, con tenant des résistances électriques qui portent sa température extérieure à 150o C.
La déformation du fil devant être fixée par un moyen thermique, ce support peut être lui- même la source ou le véhicule de la chaleur. Si le support est mobile autour de son axe, il peut être entraîné en rotation par le frottement du fil ou par un agent moteur étranger.
Lorsque le fil arrive sur son support avec une tension non négligeable, la pression des spires de fils les unes contre les autres détruit partiellement la déformation qui vient de lui être donnée. Pour y remédier, on préconise d'entraîner chaque fil en le faisant passer, après la fixation permanente de la déformation, sur les rouleaux d'un donneur de fil (fig. 6).
Ce donneur de fil peut être d'un type clas sique tel que ceux utilisés pour délivrer le fil dans les machines assembleuses-retordeuses. Il peut être formé d'un ou plusieurs rouleaux 51 et 52 tournant à une vitesse donnée et sur les quels le fil 53 fait un nombre de tours suffi sant pour que sans possibilité de glissement, ou avec un glissement très faible et constant, il soit entraîné à la vitesse périphérique des rouleaux.
En sortant du donneur de fil, le fil est re cueilli sans aucune tension sur un support 54. Dans certains cas, on peut utiliser pour l'avancement du fil deux donneurs de fil dis posés un avant et un après la zone de défor mation du fil.
Le nombre de tours, par lequel chaque fil est enroulé autour de lui-même, ou d'un ou plusieurs autres fils ou d'une aiguille, dépend de la longueur sur laquelle la torsade a lieu. Il dépend aussi d'autres facteurs tels que : nature et grosseur du fil, nombre de fils assemblés en semble.
En principe, une torsion plus faible donne des effets moins prononcés, une torsion plus forte, des effets meilleurs, mais de plus grandes difficultés d'exécution.
A titre d'exemple, on peut indiquer que de bons résultats ont été obtenus avec des torsions de l'ordre de 1.500 tours au mètre sur deux fils en matière synthétique à brins continus de 100 deniers chacun, la torsade ayant une longueur de 10 à 50 mm.
Sur tout leur parcours, et entre autres à cha que extrémité de la zone où on les torsade, les fils sont de préférence maintenus en place par des guide-fils,-barbins ou roulettes.
Avec les appareillages décrits, on obtient des résultats particulièrement intéressants avec les fils qui se laissent fixer facilement et en par ticulier les fils thermoplastiques.
Les fils, ainsi soumis à cette déformation permanente, peuvent être des fils à une torsion nulle ou négligeable, par- exemple la torsion reçue par le fil à la filature, mais ils peuvent également avoir subi, au préalable, une torsion même forte. Ce peut être aussi des fils retors, composés à la rigueur de fils de grosseur ou nature différentes.
Exceptionnellement, les divers fils, destinés à être torsadés entre eux sur quelques centi mètres, peuvent aussi être des fils de grosseur ou nature différentes. _ Les appareillages décrits permettent dans tous les cas de mouler le fil à déformer au moins une fois sur un support, de le tirer par une ex trémité, l'autre étant libre quand il est ainsi enroulé, et de fixer toute déformation produite par cet enroulement à l'endroit et au moment où elle se produit.