Procédé de taillage des limes et machine pour la mise en ouvre de ce procédé. Les limes sont jusqu'ici obtenues par déformation du métal, en pratiquant, à la main ou à la machine, à l'aide d'un burin, des encoches dans une barre d'acier non trempé, ou encore par impression à l'aide de cylindres gravés. Or, les encoches ainsi réalisées présentent le grave défaut d'être très fragiles du fait que le burinage modifie l'état molé culaire du métal à l'endroit où, précisément, il devràit être particulièrement résistant.
Cet inconvénient se trouve encore aggravé du fait que, d'une part, la température de chauffe émousse la coupe et que, d'autre part, la trempe déforme généralement l'outil. La pré sente invention a pour premier objet un pro cédé de taillage des limes permettant d'élimi ner complètement ces divers inconvénients. Ce procédé est caractérisé par le fait que l'opé ration est exécutée par meulage de barreaux dans la masse, après la trempe.
L'invention a, en outre, pour objet une machine pour la mise en #uvre de ce procédé. Cette machine est caractérisée par le fait que des moyens sont prévus pour,disposer les bar reaux d'acier trempé devant servir à la fabri cation des limes côte à côte sur un chariot dé plagable alternativement., de faon que ces barreaux soient, soumis, sur toute leur lon gueur, à l'action d'une meule qui, dans un mouvement ,d'aller du chariot, taille toutes leurs dents en une seule fois, tandis que :dans le mouvement de retour, elle les affûte.
Le procédé ci-dessus défini permet d'obte nir des limes pouvant être de toute forme désirée et se caractérisant par la constance et la résistance à l'usure de leur taille. Il sera possible, en outre, de réaliser des limes sur lesquelles les dentures de chaque face se cor respondent entre elles, les saillies avec les saillies et les :creux avec les creux, de ma nière à présenter des arêtes coupantes aux angles. Ces limes présentent, en outre, l'avan tage considérable de pouvoir être réaffûtées aussi souvent que cela est nécessaire.
Dans la .description qui va suivre et qui se réfère aux dessins annexés, on exposera, à titre d'exemple, :des formes d'exécution du procédé et de la machine objets de l'invention. Dans les dessins annexés: La fig. 1 est une vue en coupe-élévation latérale de la machine.
La fig. 2 en est une vue de face.
La fig. 3 est une vue :de :détail, à, plus grande échelle, montrant .la meule au travail en position de ,défonçage.
La fig. 4 est une vue analogue à la fig. 3, montrant ila meule au travail en position .d'af fûtage.
La fig. 5 représente une meule -et sa mo lette pour l'usinage de limes plates effilées à leurs extrémités.
La fig. 6 représente un plateau magnéti que utilisé pour maintenir sous la meule des limes plates.
La fig. 7 montre un système .de montage pour limes triangulaires ou en forme de cou teau. Les fig. 8, 9 et 10 représentent un dispo sitif se montant sur la machine pour l'usinage des limes demi-rondes, la fig. 8 en étant une vue en plan, la fig. 9 une vue en élévation et la fig. 10 une vue en coupe suivant la ligne A -B de la fig. 9.
La fig. 11 représente quatre limes demi rondes -assemblées sur leur mandrin d'usinage. La fig. 12 est une vue en coupe de ce mandrin et de ses quatre limes.
La fig. 13 représente une variante :de la machine pour l'usinage des limes cylindriques. La fig. 14 est une vue -de détail, à 90" de la précédente, du dispositif entraîneur.
Enfin, les fig. 15, 16, 17, 18, 19 et 20 re présentent respectivement des limes plate, à couteau, triangulaire, carrée, demi-ronde et cylindrique obtenues par le procédé suivant l'invention.
La machine représentée en fig. 1 et 2 se compose essentiellement des organes suivants: un bâti 1 présente, d'une part, un support ponté 2, et, d'autre part, une coulisse à queue d'aronde 3 dans laquelle se :déplace, à l'aide d'une vis à épaulement 4 terminée par un volant 5, le :chariot 6 présentant un écrou 7 en prise avec la vis 4. Sur le chariot 6 est fixé le plateau magnétique 8 à l'aide des boulons 9; le courant arrive au plateau 8 par les fils 10 (fig. 6).
Dans le mode d'exécution repré senté aux fig. 1, 2 et 6, qui est relatif à l'usi nage des limes plates, les barreaux d'acier trempé 11 destinés à, être taillés sont disposés sur le plateau 8 suivant un angle correspon dant à l'inclinaison des dents; ils sont. main tenus par exemple, s'ils sont de forme rectan gulaire, à l'aide :des règles 12, 13 vissées dans le plateau pas .les vis 14. Si, au contraire, on désire réaliser des limes plates effilées à leurs extrémités, les barreaux 11' (voir également fig. 6) seront arrêtés par les vis 15.
Il est à remarquer d'ailleurs que les règles 12, 1.3, tout comme les vis 15, servent uniquement à main tenir les barreaux dans un plan parallèle au plateau 8, l'adhérence :des barreaux au pla teau étant réalisée par l'effet d'aimant de celui-ci. Au-dessus des barreaux 11 petit tourner la meule<B>1.6,</B> calée sur l'axe 17 qui porte une pou lie d'entraînement 18. Cet arbre est porté par les deux supports 19 et 20 solidaires d'un cha riot 21. coulissant. dans une glissière à queue d'aronde 22 taillée dans le support ponté 2 du bâti 1.
La meule 16 est, sur son axe, pres sée entre .les plaques 23 et 24 et contre la pla que 23 appuie l'extrémité d'une douille à vo, lant 25, dont la surface extérieure filetée se visse dans un taraudage interne dit support 20. Une vis 26 rend solidaire axialement la douille 25 et la. meule 16.
Le chariot 21 présente sur sa face posté rieure (fi,. 1) un écrou 27 dans lequel est engagée une vis à. épaulement 28 sur laquelle est calé le volant 29 servant à la manoeuvre en hauteur du chariot 21. Sur celui-ci peut se déplacer en hauteur un autre chariot 30 portant :des paliers 31. et. 32 dans lesquels tourne .librement l'axe 33 portant la molette 34 susceptible de venir s'appliquer contre la meule 16. Le chariot 30 présente un support fileté 35 dans lequel s'engage une vis 36, épaulée contre le support 37, solidaire du cha riot 21, et terminée par un volant 38 qui per met de commander les :déplacements en hau teur :du .chariot porte-molette 30.
Le fonctionnement de cette machine est le suivant I.1 faut tout d'abord préparer la meule 16 à l'aide :de la. molette 34 qui, comme on l'a dit, porte .des rainures circulaires présentant la même section que les dents à produire sur la lime. A cet effet, l'opérateur met en rotation la. meule 16, puis il applique sur elle la mo lette 34 en agissant progressivement sur le volant 38; les parties saillantes de la molette, entraînée en rotation par la. meule, attaquent les grains d'émeri de eelle=ci. Au bout de quel ques tours, la meule est suffisamment taillée et on éloigne .la molette en agissant sur le volant 38.
En tournant le volant 29, on règle alors la profondeur de passe de la. meule, de façon que celle-ci attaque suffisamment les barreaux 11. Tout est ainsi prêt pour l'opé ration d'usinage proprement dite. Pour pro céder à cette opération, le chariot. 6 étant à fond-de course avant, et .les barreaux 11 dis posés sur le plateau 8, on met la meule 16 en rotation et on agit sur le volant 5, de manière à imprimer un mouvement. de translation au chariot qui se déplace sous la meule en en traînant les barreaux 11 qui sont attaqués par la meule: on obtient alors le résultat repré senté en fig. 3.
Lorsque, à fin de course aller du chariot 6, la passe de défonçage est termi née, l'opérateur agit sur le volant 25, de ma nière à visser la douille qui en est solidaire dans le support 20: la meule 16 est alors, avec son axe, légèrement décalée vers la gauche de la fig. 2. On tourne alors le volant 5 en sens inverse de ce qui avait été fait précédemment, de manière à impartir au chariot 6 son mouve ment de retour: pendant ce déplacement, la meule procède à l'affûtage des dentures faites sur les barreaux pendant le mouvement aller (fig. 4). Cette opération est nécessaire, car l'impression de la meule ne peut, lors de l'opé ration de défonçage, donner une coupe par faite aux dents de lime: la perfection du tran chant, est obtenue par cette passe -',affûtage.
Si l'on veut usiner des limes plates effilées à leurs extrémités, on utilisera une molette 34' (fig. 5) épousant la forme .des courbes à tail ler sur le champ des barreaux 11". Cette mo lette imprimera donc une meule à profil con cave, telle que 16'.
Dans le cas où les limes à usiner doivent avoir un profil triangulaire (fig. 7) ou en lame de couteau, on -dispose les barreaux 11"' dans un support 39, en acier de préférence, présentant des entailles 40 de forme appro priée pour recevoir les barreaux. Ce support 39 est placé sur le plateau 8 dont l'action ma gnétique assurera la fixation dudit support. A chaque passe, on assurera l'usinage de l'une des faces es barreaux, qui seront ensuite dé placés pour présenter une autre de leurs faces à la meule.
Lorsqu'on désire obtenir des limes demi rondes, l'usinage de la face plate se fera à l'aide de -la machine représentée en fig. 1 et 2. Pour usiner la face ronde, on adjoindra à cette machine le dispositif spécial représenté en fig. 8, 9, 10 et 11, qui permet. de tailler les dentures en hélice, dont la pente peut être réglée à volonté.
Ce dispositif est constitué par un support universel 41 en forme de dièdre droit fixé sur le chariot 6 par un pivot 42 et des boulons 43 engagés dans des lumières 44 et 45, ce qui per met, par pivotement autour de 42, d'obtenir ; un réglage angulaire .du support 41 et des organes qu'il supporte. La partie verticale 41' du support . 41 présente un alésage 46 dans lequel pivote un téton 47 solidaire de la cou lisse 48 qui peut être plus ou moins inclinée, (fig. 9), grâce aux vis 49 et 50 engagées dans les lumière cireulaires 51 et 52.
La coulisse 48 est fermée par la butée 53, fixée par les vies 54, et dans .laquelle tourne la vis 55 qui com porte un épaulement 56, et se termine exté-, rieurement par le volant 57. Cette vis 55 passe dans l'alésage d'un pignon 58 qu'elle entraîne en rotation, par suite de la coopération -'une rainure 59 avec la clavette 58'. Celle-ci tourne dans le palier 60 du chariot porte-pièce 61 qui porte, d'autre part, un écrou 62 en prise avec la vis 55.
Le pignon 58 engrène avec un pignon 63 tourillonnant dans un palier 64, porté par le chariot 61, et arrêté par un écrou 65. Une ela- vette 66 solidarise le pignon 63 avec, un man drin porte-limes 67 supporté à l'une de ses extrémités par le palier 64 et à l'autre extré mité par un palier démontable 68, également. porté par le chariot 61, une douille 69 et un écrou 70 maintenant axialement le mandrin.
Celui-ci est conçu de manière à pouvoir supporter quatre barreaux en vue de l'obten tion simultanée de quatre limes demi-rondes coniques (fig. 11 et 12) par exemple. A cet effet, il présente la forme d'un tronc de pyra mide à quatre faces, comportant, à son extré mité du côté ,de la petite base, une cuvette cir culaire 72 recevant les extrémités des bar reaux 71. L'autre extrémité -du mandrin 67 est filetée et reçoit un écrou 73, formant éga lement cuvette, destinée à maintenir les autres extrémités des barreaux.
Au-delà du filetage, le mandrin se termine par une partie décolle tée 74 qui tourillonné dans la douille 69, pou vant elle-même tourner dans le support 68. Ainsi qu'on le voit en fig. 8, les support 64 et 68 sont décalés en hauteur, de manière que les génératrices du cône parfait formé par les quatre barreaux 71 portés par le mandrin 67 soient parallèles à la vis 55 et à la coulisse 48 et que, par suite, la meule 75 puisse tailler les limes 71 sur toute leur longueur au fur et à mesure -de l'avancement du chariot 61. On remarquera, d'autre part, que la meule 75, qui remplace la meule 16 dans les supports 19 et 20, est plus étroite que celle-ci.
Cela est, en effet, nécessaire, car les dents des quatre limes 71 sont engendrées hélicoïdalement sous l'ac tion combinée de la vis 55, du pignon 58 et de la roue d'entraînement 63 qui entraîne héli- coïdalement le mandrin 67, tandis que le cha riot 61 et la coulisse 48 sont inclinés suivant l'angle de l'hélice.
Le fonctionnement, de ce dispositif est le suivant: La meule 75 avant été imprimée de la faon exposée pour la meule 7.6 à l'aide d'une molette appropriée, l'opérateur met en place le mandrin 67 avec ses barreaux 71., puis règle la. profondeur .de la passe, -c'est à-dire la profondeur de pénétration de la lime dans les barreaux, en agissant sur le volant 5 qui permet d'avancer contre la meule le cha riot 6 avec tout le dispositif qu'il porte. L'opé rateur met alors en route la meule 75 et .agit sur le volant<I>57, de</I> manière à faire avancer le chariot 61 vers la .meule; le mandrin 67 avec les barreaux qu'il porte est entraîné dans ce mouvement.
Mais en même temps la vis 55 fait tourner le pignon 58 qui, par l'in termédiaire du pignon 63 et .de la clavette 66, fait également tourner autour de son axe le mandrin 67. Grâce à .ce double mouvement, la meule 75 usine à la fois sur toute leur lon gueur les quatre barreaux 71 portés par le mandrin 67 en y imprimant des dentures héli coïdales. Ce mouvement se poursuit jusqu'à. ce que l'écrou 62 .arrive à proximité de la. meule. A ce moment, l'opérateur cesse d'agir sur le volant 57 et, à l'aide du volant 25, place la meule en position d'affûtage. Puis, il reprend le volant 57 qu'il manoeuvre en sens inverse, faisant reculer le chariot 61; le mandrin 67 tourne également en sens inverse et l'opéra- tion est arrêtée lorsque l'écrou 65 arrive à proximité de la meule.
Les limes portées par le mandrin sont alors complètement usinées sur leur face ronde et il suffit de dévisser l'écrou-cuvette 73 pour les enlever et les rem placer par d'autres barreaux en vue d'une nouvelle opération.
On opérerait de même, avec le même dis positif, pour l'exécution de limes rondes, sauf que celles-ci seraient présentées à la meule pa rallèlement à leur axe.
Si -celles-ci sont cylindriques, on suppri mera le mandrin 67 (fig. 13 et. 14), et le bar reau 76 est maintenu en place entre une vis 77, disposée dans le palier 68 et terminée par une pointe 78 pénétrant dans une cavité de l'extrémité du barreau, et un logement fe melle 79 (fig. 14) ménagé dans la douille 63' du pignon 63, logement. dans lequel s'encastre l'extrémité, taillée en forme clé tronc de pvra- mide 80, du barreau.
Les limes obtenues à l'aide du procédé et de la. .machine suivant l'invention peuvent avoir les formes les plus diverses. On a. repré senté en fig. 1.5 une lime plate, en fi-.<B>16</B> une lime en forme -de couteau, en fi-. 17 une lime triangulaire, en fig. 18 une lime carrée, en fig. 19 une lime demi-ronde et en fi-. 20 une lime ronde.
Ces limes pourront, lorsque leur forme le permet, être munies à l'une de leurs extrémités d'un trou fileté 81, ainsi que cela est repré senté en fig. 20 pour la lime ronde, ce trou pouvant recevoir un manche 82. Dans le cas des limes rondes, usinées à l'aide du dispositif représenté en fig. 13, ce trou fileté pourra recevoir à. l'extrémité la pointe de la vis 77 pendant l'usinage.
Les limes dont la forme ne permettrait pas le perçage du trou 81, ce qui est le cas, par exemple, des limes demi-rondes, pour raient comporter à une extrémité une tige file tée 83 (fig. 19) rapportée par soudure ou<B>dé-</B> colletée -dans la masse du barreau, destinée à recevoir le manche.
On pourrait d'ailleurs, à l'aide du procédé et du dispositif ci-dessus décrits, réaliser des, limes rondes et demi-rondes à, denture circu- laire, perpendiculaire à l'axe de la lime. Il suffirait pour cela d'imprimer au barreau une simple rotation devant la meule, sans mouve ment d'avance.
L'un des avantages du procédé et des dis positifs décrits réside dans la possibilité de faire concorder les dents des limes carrées ou prismatiques (fig. 15 à 18) sur les différentes faces, de manière que les creux des dents, d'une part, et leurs saillies, .d'autre part, for ment une ligne continue autour de la lime: on obtient ainsi des arêtes coupant d'une façon parfaite.