Procédé et machine pour le brunissage des objets, tels que des couverts en métal argenté ainsi que pour le polissage d'objets analogues en métal brut. Le brunissage des objets tels que notam ment des couverts en métal argenté se fait généralement soit à la main, soit au tonneau. Le premier de ces procédés permet d'obte nir un finissage satisfaisant, mais présente l'inconvénient de nécessiter une main-d'#u- rre nombreuse, par suite de son faible ren dement, et coûteuse.
Le second procédé, qui consiste à placer les objets à traiter dans un tonneau mis en mouvement et contenant ;les billes métalliques, ne donne.que des ré sultats médiocres nécessitant un finissage à la main et entraîne fréquemment une défor mation des objets qu'il faut ensuite redres ser.
Ce qui fait la perfection du travail de brunissage à la main c'est que l'outil à bru nir, fortement appuyé sur l'objet, reçoit un petit mouvement de va-et-vient et qu'il peut être conduit par la, main dans toutes les régions dé la surface à brunir. L'invention a pour objet un procédé mé canique -de brunissage et de polissage qui réalise sensiblement les mêmes conditions .de travail, et une machine pour son application.
Ce procédé est caractérisé par le fait que l'objet à brunir ou à polir est soumis à l'action d'une molette tournante, en matière propre à l'opération envisagée, qui est munie d'arêtes de travail obliques qui seules sont en contact avec l'objet.
Il est facile de comprendre que losqu'un objet est appuyé sur le dessus d'une telle molette en rotation, son point de contact avec l'arête oblique de travail se déplacera. à peu près suivant une parallèle à l'axe de la mo lette; le point travaillant effectuera donc sur la. surface à brunir ou polir le même mouvement de va-et-vient que l'outil de bru nissage manié à la main, et on obtiendra par suite un travail présentant le même degré de perfection. Naturellement chaque mollette et ses arêtes de travail devront avoir une forme appropriée à celle de la surface au travail de laquelle cette molette est destinée. Cette forme sera, aisée à. déterminer dans chaque cas.
De plus, pendant la rotation de la mo lette, l'objet à travailler, qui est appuyé élas- tiquement contre la molette peut être dé placé à. peu près perpendiculairement à l'axe de la molette de façon que celle-ci vienne travailler successivement toutes les sections transversales de cet objet; en même temps il peut être ;déplacé dans le plan ver tical et orienté autour d'un axe horizontal, de façon à amener devant la molette suc cessivement toutes les régions de la surface en les lui présentant à peu près en position tangente.
L'invention comporte également, pour la mise en ouvre du procédé décrit ci-dessus, une machine plus spécialement destinée au brunissage des couverts. Dans cette machine, la pièce à brunir est maintenue par un dis positif qui la présente automatiquement avec la pression voulue aux molettes en rotation destinées à en travailler les différentes par ties. 'Une telle machine brunit de 20 à 40 pièces à l'heure, et plusieurs machines peu vent être surveillées par un même ouvrier non spécialisé. Le brunissage à la main exige au contraire ;des ouvrières spécialisée par un long apprentissage, et chaque ouvrière peut brunir au maximum deux douzaines de couverts par jour. On voit que l'économie ainsi réalisée est considérable.
A titre d'exemple, on a. décrit ci-dessous et représenté au dessin annexé diverses for mes -de molettes et une forme de réalisation de la. machine.
La fig. 1 représente une molette pour pièces fortement concaves, et la fim. 2 repré sente le développement indéfini des arêtes de cette molette; .
La fia. 3 représente en deux positions de rotation différentes une molette pour brunir les dents de fourchettes et là fig. 4 repré sente le développement indéfini de ses arêtes; La fig. 5 représente en deux positions de rotation différentes une molette pour brunir l'intérieur des cuillers et la fig. 6 représente le développement indéfini de ses arêtes; La fig. 7 représente en deux positions de rotation différentes une molette pour brunir le dos des cuillers et la fig. 8 représente le développement indéfini de ses arêtes;
Les fig. 9, 10 et 11 représentent la ma chine à brunir les couverts, respectivement en vue en bout, en élévation latérale et en plan.
La molette des fi-. 1 et 2 est consti- tuée par un noyau cylindrique, portant un renflement torique dont on a, conservé seule ment les parties 1 comprises entre deux arê tes de travail croisées contenues à. peu près dans deux plans obliques également incli nés en sens inverses sur le plan médian Si l'on applique sur cette molette une sur face concave dont la concavité est plus pro fonde que la hauteur de la convexité des par ties toriques 1, la molette ne la touchera. que par ses arêtes de travail.
Pendant la rota tion, les points de travail des deux arêtes se déplaceront d'un mouvement de va-et- vient du plan médian de la. molette vers ses extrémités, la tranche transversale @de la sur face concave située devant la molette sera ainsi soumise à un travail de brunissage, et en faisant avancer progressivement la pièce transversalement à l'axe de la. molette, on la brunira d'un bout à l'autre.
La molette des fig. 3 et 4 est de forme approximativement cylindrique. Elle com porte deux arêtes de travail obliques 4 qui sont en relief par rapport à la'surface :3. Ces deux arêtes partent d'un point commun de la section médnane de la molette et aboutis sent à ses bords en -des points situés sensi blement sur la. même génératrice que le point de départ.
Cette molette est destinée au brunissage des dents de fourchettes. Lorsque la molette touche la fourchette par le point de départ des deux arêtes, dont le profil est visible sur la figure de droite, @ ce bec s'insère entre les deux dents milieu ,de<B>là,</B> fourchette et en bru- nit les surfaces intérieures, puis les deux arêtes s'écartent un peu et brunissent le des sous de ces deux dents milieu, puis les deux points de travail -des deux arêtes deviennent assez écartés pour que ces deux arêtes, dont l'obliquité par rapport aux dents de la four chette est faible,
s'insèrent un instant entre les deux dents milieu et les deux dents ex trêmes pour brunir l'intérieur de ces inter valles, puis s'écartant encore, les deux points travailants brunissent le dessous des deux dents extrêmes, et enfin ils atteignent les surfaces extérieures de ces deux dents extrêmes.
Les molettes des fig. 5, 6 et 7, 8 sont destinées au brunissage du creux et du dos des cuillers ou d'objets analogues. La molette représentée en fig. 5, 6 a la forme d'une sorte d'ovoïde de révolution dont la parti: médiane serait. conservée entre deux arêtes de travail obliques partant d'un point de la section médiane, divergeant pro- grewsivement, puis se rapprochant brus quement pour se rejoindre à peu près à leur point de départ; le reste de l'o voïde, à l'extérieur des arêtes est évidé.
On voit que si l'on pose sur cette molette une surface concave dont la concavité est plus grande que la. saillie de la molette entre les arêtes, seules les arêtes toucheront cette sur face. Cette molette est montée de préférence sur un axe engagé dans les trous excentrés 5. 6; cette excentration a pour but d'éviter de donner à la. cuiller un mouvement d'os cillation trop prononcé suivant qu'elle repose par son milieu sur la. partie rapprochée des deux arêtes, ou par ses bords sur leur partie écartée.
De même la molette représentée en fig. 7 et 8 a à peu près la forme d'un cylin dre dans lequel tout le long de la circonfé rence médiane aurait été creusée une rainure partant d'une largeur nulle allant en s'élar gissant jusqu'aux bords puis en se rétrécis sant de nouveau jusqu'à zéro en rejoignant à peu près son point de départ. On voit que si l'on pose sur cette molette @ une surface convexe dont la convexité est plus faible que la profondeur de la rainure, elle ne touchera la molette que sur les arêtes de travail qui sont formées par les bords de la rainure.
La machine représentée aux fig. 9 à 11 comporte essentiellement une table 10 sur laquelle est monté un portique 11 entre les montants duquel sont disposées les molettes ,de travail qui, dans, l'exemple représenté, sont destinées au brunissage d'une cuiller et comprenant à la partie inférieure une mo lette 5 pour le travail de l'intérieur de la cuiller et à la partie supérieure une molette 8 pour le travail du dos de la cuiller.
La molette 5 est montée sur un axe 12, solidaire d'un arbre transversal 13 sur l'ex trémité duquel est calé un pignon conique 14 engrenant avec un second pignon conique 15 solidaire d'un pignon 16 engrenant avec un pignon de commande 17 monté sur un ar bre 18. Cet arbre peut être mis en mouvement au moyen d'un embrayage 19 commandé par le bouton de manoeuvre 20 (fig. 11), par l'intermédiaire de la tringle 21 et du renvoi de sonnette 22 pivoté en 23.
Sur l'arbre 13 est calé un pignon droit 24 engrenant avec un autre pignon 25 monté sur un arbre 26 qui entraine par l'intermé diaire de deux joints à la cardan 27, 28 et d'une tige 29 un bout id'arbre 30 sur lequel est montée une molette supérieure .8. Cette molette est solidaire d'un cadre 31, disposé à l'intérieur du portique 11, cadre sur lequel appuie un ressort 32 dont la pression ' peut être relachée au moyen d'une manette à came 33.
On voit que de cette façon la molette su périeure peut prendre toutes les dispositions par rapport à la molette inférieure et que la cuiller à traiter est maintenue avec la pres sion voulue entre les deux molettes.
Bien entendu le bout d'arbre 30 passe dans des boutonnières appropriées des pieds du portique 11, de même que l'arbre 12 tra verse des boutonnières ménagées dans les cô tés du cadre 31.
La cuiller est d'autre part maintenue par sa spatule dans -des mâchoires 34 (fig. 10 et 11) dont le serrage et le idesserrage sont commandées par un levier à came 35. Ces mâ- choirs portent une queue '36 pouvant pivoter autour d'un axe horizontal 37 porté par une tige 38 qui peut coulisser dans un bloc 39 et être calée par une vis 40. Le bloc<B>S</B>9 peut lui-même coulisser en hauteur dans un so cle 41 et être bloqué au moyen d'une vis de serrage 42.
Le socle 41 est porté par un cha riot 43 coulissant dans des glissières appro priées de la. table 10. Ce chariot est solidaire d'une pièce 44 formant écrou sur une tige filetée 45 parallèle à la table 10 et sur l'ex trémité de laquelle est calée une roue @den- tée 46 engrenant avec une vis sans fin 47 montée sur l'arbre 48 qui est mis en marche au moyen de l'embrayage 19.
Une butée 49 avec des tampons 50 per mettent de faire varier l'inclinaison du por tique de manière que la molette puisse sui vre exactement la forme de la cuiller. Le portique est soumis à l'action d'un ressort de rappel 51.
On voit donc, en même temps que les mo lettes 5 et 8 tournent, la cuiller se déplace automatiquement par rapport à elles. Lorsque le corps<B>de</B> la cuiller est ainsi terminé, on peut, pour travailler le manche, soit changer les molettes, soit de préférence, pour éviter le démontage, enlever la. cuiller en desser rant le ressort 32 au moyen du levier 3,3 et la porter sur une autre machine munie de molettes appropriées. On peut ainsi, en dis posant autant de machines qu'il y a de par ties nécessitant des. outils différents, arri ver à. un débit horaire très considérable.
Bien entendu, le mode d'exécution de la machine qui vient d'être décrit n'a. été @d1onné qu'à titre d'exemple et il pourrait y être ap porté de nombreuses modifications de détail sans sortir de l'esprit de l'invention: c'est ainsi par exemple que la tige filetée 45 pour rait être remplacée par une biellette et la roue dentée 46 par une came, une manivelle ou un excentrique.
Le chariot et par suite les pièces à. traiter portées par lui seraient alors soumis à un mouvement de va-et-vient â la vitesse désirée, pendant que les molettes seraient animées d'un mouvement de rota tion très lent, grâce à une démultiplication appropriée, obtenue en remplaçant les pi- gnons coniques 15 et 17 par des vis sans fin et les pignons coniques 14 et 16 par des roues dentées correspondantes.