Machine pour rectifier, à l'aide d'une meule, une chambre, notamment. une chambre à cartouches de canon. La présente invention a pour objet une machine pour rectifier, à l'aide d'une meule, une chambre, notamment une chambre à car touches de canon, formée d'au moins deux portions de surface de révolution ayant un axe commun et se coupant dans un plan per pendiculaire à cet axe.
Cette machine se caractérise, suivant l'in vention, par le fait que la meule a des sur faces actives semblables à celles à, rectifier et est soumise à un mouvement d'avancée parallèle à son axe tel que, pour un réglage donné, elle atteigne toujours la même posi tion extrême par rapport à la surface à rec tifier, la susdite machine comprenant en outre un système d'affûtage de la meule pro pre, une fois que la meule a été ramenée dans une position de repos, à maintenir in variables la position du plan d'intersection des surfaces de ladite meule par rapport à l'axe de cette dernière, ainsi que l'angle que forment entre elles lesdites surfaces de révo lution.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'objet de l'invention.
La fig. 1 montre, en coupe axiale, une chambre à cartouches d'un canon, destinée à être rectifiée au moyen d'une meule, elle- même représentée en élévation latérale.
La fig. 2 est une coupe selon la ligne II-II à la fig. 1.
Les fig. 3 à 5 représentent, également de -façon schématique, respectivement en coupe longitudinale selon la ligne III-III à la fig. 4, en coupe transversale selon la ligne IV-IV de la fig. 3 et en vue en plan avec partie arrachée, une machine pour recti fier la chambre à cartouches d'un canon: Lés fig. 6 et 7, enfin, représentent, à plus grande échelle, respectivement en vue en plan -et en vue de côté avec parties coupées, un dispositif d'affûtage comporté par la sus dite machine.
La machine suivant les fig. 1 à 7 sert à rectifier les parois de la chambre à cartou ches 1 d'un canon 2 (par exemple d'un ca non automatique de petit calibre), lesdites parois étant constituées, par exemple encore, par deux nappes tronconiques<I>A</I> et<I>B</I> d'an gles au sommet différents se raccordant dans un plan P.
Il est nécessaire, pour que la cartouche de l'obus s'emboîte bien dans son logement (con dition indispensable pour l'obtention de ca dences de tir élevées), que les parois de la chambre 1 soient usinées avec une grande précision et, notamment, que l'angle a formé par les génératrices des nappes A et B ait exactement la valeur requise.
Pour arriver à ce résultat, on effectue, à l'intérieur de la chambre 1, des passes de rectification à l'aide d'une meule 3 que l'on amène à être tangente intérieurement, c'est- à-dire par un contact linéaire, aux surfaces à rectifier, le canon 2 étant animé d'un mou vement de rotation en sorte que toutes les génératrice des nappes<I>A</I> et<I>B</I> de la susdite chambre 1 soient touchées successivement par la meule 3.
Cette meule 3 est constituée de deux par ties, savoir, une partie cylindrique AI et une partie tronconique B, dont les génératrices d'un même profil forment entre elles l'angle a en question.
On s'arrange en outre pour que l'axe X X' de la meule (parallèlement auquel s'effectuent les passes de rectification) et l'axe<I>Y Y'</I> du canon forment entre eux un angle ,B égal à la moitié de l'angle au som met de la nappe tronconique A en sorte que la meule 3 puisse demeurer tangente à la dite nappe, par sa partie A,, pendant toute la durée d'une passe de rectification.
La machine devant permettre de produire les déplacements relatifs appropriés de la meule 3 par rapport au canon 2 (déplacements que l'on supposera dans ce qui suit, à titre d'exemple, être obtenus par une avancée du porte-meule par rapport au support de ca- non) est établie de façon que, pour un réglage donné de la machine, la course d'avancée de la meule 3 soit toujours constante et telle qu'en fin de course de ladite meule la par tie Bi de cette dernière soit tangente à la nappe B, c'est-à-dire que le point d'inter section 0, des génératrices travaillantes des nappes A1 et B,
de la meule vienne coïncider avec le point d'intersection 0 des génératrices de contact des nappes A et B de la chambre à cartouches 1. D'autre part, la machine com porte un dispositif d'affûtage de la meule 3 tel qu'il permette, une fois ladite meule dé gagée, de lui conserver un même profil par enlèvement de matière selon une direction perpendiculaire à celle de son axe.
On conçoit que, de cette façon, il sera pos sible, tout en affûtant fréquemment la meule 3, d'effectuer un grand nombre de passes de rectification successives sans avoir à modifier le réglage de la machine en ce qui concerne la course d'avancée de ladite meule.
En effet, les opérations d'affûtage de la meule 3 par enlèvement de matière selon une direction perpendiculaire à son axe ne modi fieront pas la position du plan de raccorde ment P, des nappes A1 et B, dont les profils successifs ont été représentés en traits inter rompus sur la fig. 1, les susdites opérations ayant seulement pour effet de rapprocher le point 0, de l'axe X-X' (positions figurées en 0', et 0", pour les profils après affûtage représentés). En outre, après affûtage, les nouvelles nappes de la meule 3 formeront toujours entre elles le même angle a.
Il sera donc possible, en faisant subir à ladite meule un déplacement tel que le plan P, glisse sur lui-même, de ramener l'un des points 0', ou 0", en coïncidence avec le point 0" c'est-à-dire de rétablir exactement le pro fil travaillant de la meule dans la position qu'il avait avant l'opération d'affûtage. La course d'avancée de la meule n'ayant pas changé, on pourra réaliser, après affûtage, une opération de rectification identique à la pré cédente.
Pratiquement, on donnera à la meule un déplacement relatif complémentaire en sorte qu'elle attaque à nouveau, si cela est néces saire, les parois A et B, mais en fin de la nouvelle passe de rectification, le point 0,, (avec lequel coïncident les points 0', ou 0",) viendra bien coïncider avec le point 0 de raccordement des génératrices rectifiées, comme au cours de la passe précédente, et l'angle<I>a</I> formé par les nappes<I>A</I> et B ne sera pas modifié.
On pourra alterner ainsi les opérations de rectification de la chambre 1 et d'affû tage de la meule 3 jusqu'à usure complète de cette dernière.
Il y a lieu de noter que la mise en aeuvre de tels moyens de rectification implique l'utilisation d'un système de contrôle permet tant à l'opérateur de se rendre compte si la meule 3 a bien le profil voulu et si la cham bre 1 présente ou non les cotes requises.
Ce système de contrôle comprend, d'une part, un tampon tronconique ayant exacte ment les dimensions à attribuer à la chambre 1 et portant un repère permettant de con trôler son enfoncement, ce tampon étant des tiné à être engagé de temps à autre dans la chambre à cartouches en cours de rectifica tion et, d'autre part, un canon identique aux canons à usiner (que l'on qualifiera dans ce qui suit de faux canon) un secteur, par exem ple de 90 , étant enlevé dans ce faux canon au droit de la chambre à cartouches en sorte que cette dernière soit rendue visible de l'ex térieur et que l'opérateur puisse vérifier si la meule utilisée pour la rectification ale profil voulu, c'est-à-dire si tout son profil porte bien contre les nappes de la susdite chambre à cartouches.
Les opérations de contrôle à réaliser sont alors les suivantes: Avant de monter une meule sur la ma chine l'opérateur vérifiera sur le faux canon si elle a le profil convenable, et, s'il n'en est pas ainsi, il l'affûtera comme indiqué. précédemment jusqu'à ce que la ligne brisée de son profil puisse venir s'appliquer, sur toute sa longueur, contre la paroi de la cham bre à, cartouches du susdit faux canon.
Il ef fectuera alors une première passe de rectifi- cation à la suite de laquelle il vérifiera, avec le tampon, les dimensions de la chambre à cartouches en cours de rectification. Si cela est nécessaire (c'est-à-dire si le repère porté par le tampon ne coïncide pas avec un re père déterminé porté par le canon) il effec tuera une nouvelle passe de rectification après avoir éventuellement affûté la meule et vérifié à nouveau son profil après affû tage.
Il recommencera ces opérations jusqu'à ce qu'il puisse constater, à l'aide du tam pon, que la chambre à cartouches a bien les dimensions requises.
En ce qui concerne ladite machine dans son ensemble, à l'exception du système d'af fûtage, elle est établie de façon que le sup port 4 du canon 2 puisse prendre par rap port au bâti 5 de la machine, d'une part, un mouvement de pivotement permettant d'amener l'axe du canon à former, avec l'axe de la meule, l'angle P désiré, et, d'autre part.
un mouvement de basculement permettant de dégager rapidement le canon du champ d'action de ladite meule en vue de procéder aux opérations de contrôle à l'aide du tam. pon, ce mouvement de basculement étant limité par une butée micrométrique, réglable, dont il sera plus explicitement parlé ci- après, qui permette d'amener le canon, après chaque passe de rectification, dans une posi tion pour laquelle la chambre 1 soit atta quée, de la quantité convenable, par la meule 3 au cours de la passe suivante.
A cet effet et pour ce qui est tout d'abord du support 4, celui-ci est éta bli de façon que le canon 2 puisse tourillon- ner librement dans des paliers 4, et 42 et qu'en outre ledit canon occupe toujours la même position axiale par rapport audit sup port; ce pourquoi le canon 2 prend appui, d'une part, par un épaulement 2, se trouvant du côté de la meule 3, contre le palier 4, et, d'autre part, par un épaulement 22, contre une butée à bille 6 maintenue élastiquement par un ressort 7 prenant lui-même appui contre un couvercle 8 et tendant à appliquer l'épaulement 2, contre le palier 4,.
Le susdit support 4 tourillonne autour d'axes 9, sur une platine 10, en sorte que le dit canon puisse être écarté de la trajectoire de la meule 3. Pour assurer l'entraînement en rotation du canon 2, il est prévu un sys tème de commande qui est constitué par une partie conique du susdit canon, sur lequel est emmanché un pignon denté 11 solidaire en rotation d'un manchon cannelé 12 monté tourillonnant sur le support 4 et portant à sa périphérie un pignon 13 commandé par un arbre moteur 14, par l'intermédiaire d'un pignon 15 et d'un pignon hélicoïdal 16 mon tés coaxialement aux axes de tourillonnement 9 du support 4.
La platine 10 pivote autour d'un axe 17 porté par le bâti 5 de la machine, ce afin de permettre de faire former par l'axe du canon 2 et l'axe de la meule 3, l'an gle B approprié au type des cartouches uti lisées par le canon 2, des moyens de repère constitués ici par une broche 18 susceptible de traverser la platine 10 par des orifices 19 et de venir s'engager dans des orifices cor respondants ménagés dans la partie supé rieure du bâti 5, étant prévus qui permettent de bloquer ladite platine, par rapport audit bâti, dans les positions correspondant à di verses valeurs de l'angle ,B, c'est-à-dire à la rectification de chambres à cautouches des tinées à recevoir différents types de cartou ches.
Pour permettre. à l'opérateur de manou- vrer cet ensemble, c'est-à-dire de faire bas culer le support 4 autour des axes 9, il est prévu un système de commande que l'on choi sit de préférence du type à dépassement, en sorte qu'une fois écarté de sa position active ledit support demeure dans sa nouvelle po sition, ledit système de commande étant cons titué, à, cet effet, par un levier 20 articulé sur un bossage du support 4 et relié par une biellette 21 à la platine 10, un ressort 22 étant prévu qui tend toujours à fermer l'an gle formé par ledit levier et ladite biellette.
Pour régler l'épaisseur de matière enle vée au cours de chaque passe de rectifica tion, il est prévu, enfin, un dispositif de bu tée micrométrique permettant de fixer la, po sition extrême dans laquelle le support 4 peut être ramené, par basculement autour des axes 9, lorsqu'on désire effectuer une passe de rectification, ce dispositif compre nant une vis 23 portée par le support 4 et propre à. venir buter, par sa pointe, contre une surface dressée 101 de la platine 10, ladite vis étant commandée par un système démul tiplicateur 24, 25 asservi à un bouton molleté 26 mobile devant une échelle graduée, par exemple en centièmes de millimètre.
Pour ce qui est alors des mécanismes d'entraînement de la meule 3, ceux-ci sont constitués de façon que ladite meule puisse être, d'une part, entraînée en rotation et, d'autre part, déplacée prallèlement à son axe jusqu'à une position d'avancée extrême cons tante pour un réglage donné de la machine comme expliqué précédemment. A cet effet, la meule 3 est montée, en bout, sur une pièce porte-meule 27 (par exemple par un assem blage à cône morse) montée tourillonnante sur un support 28 et entraînée en rotation par une poulie 29 elle-même montée coulis sante sur l'extrémité cannelée 271 de ladite pièce 27.
Le support 28 est monté de façon qu'il puisse coulisser sur une platine 30, parallèlement à l'axe de la meule, des moyens de réglage comprenant un ensemble vis 31 écrou 32 étant prévus qui permettent de dé placer à volonté ledit support par rapport à la platine 30, laquelle est elle-même montée coulissante, selon la même direction, sur le bâti 5 de la machine.
Pour commander les déplacements de l'ensemble de la platine 30 et du porte- meule 27, contre l'action d'un ressort de rap pel 33, il est prévu un système cinématique aproprié comprenant une came circulaire 34 coagissant, par son flanc, avec un doigt à galet 35 porté par la platine 30, ladite came 34 étant solidaire d'un tambour 36 calé sur un arbre 37 entraîné lui-même en rotation, par l'intermédiaire d'une roue hélicoïdale 38 et d'une vis sans fin 39 par un arbre moteur 40 portant une poulie d'entraînement 41.
Entre la poulie 41 et l'arbre moteur 40 est intercalé un sytéme à crabots 42 permettant de découpler ces deux éléments en agissant sur un levier 43 contre l'action d'un ressort 44, l'arbre 40 pouvant alors être entraîné à la main à l'aide d'une manivelle 45.
En ce qui concerne enfin le système d'affûtage de la meule 3, il est établi, comme déjà indiqué, de façon qu'il permette de con server le profil de ladite meule par enlève ment de matière selon une direction perpen diculaire à celle de son axe. A cet effet, ce système est monté sur le support 28 du porte- meule 27 et comporte, comme représenté à la fig. 1, des outils, par exemple des dia mants 46 et 47, portés respectivement par des pièces porte-outils 48 et 49, animées de mouvements tels que les pointes des susdits diamants décrivent des droites formant entre elles un angle a et se coupant toujours dans le plan P,
. quelle que soit l'amplitude du mouvement d'avancée donné à l'ensemble des susdites pièces porte-outils par rapport à la meule à affûter.
Un système d'affûtage satisfaisant à ces conditions est représenté aux fig. 6 et 7. Les pièces porte-outils 48 et 49 sont cons tituées par des sortes de coulisseaux montés dans des glissières 50 et 51 (formant entre elles un angle égal à a) ménagées dans une sorte de tablette 52, articulée, selon un axe 53, sur un chariot 54 susceptible d'être dé placé, par rapport à un socle 54', à l'aide d'une vis micrométrique 55 commandée par un bouton moleté 55' selon une direction perpendiculaire à l'axe de la meule 3, le bas- culement de la tablette 52 autour de son axe 53 permettant d'écarter les outils d'affûtage de la susdite meule.
Un système de commande est prévu pour produire des déplacements conjugués des pièces porte-outils 48 et 49, système de com mande comprenant une biellette 56 articu lée autour d'un axe 57 sur la tablette 52 et munie d'une manette de commande 58 atta quant ladite biellette par l'intermédiaire d'un téton excentré 59 propre à coagir avec un oeil allongé 60 ménagé dans le corps de la biellette, cette dernière portant des doigts 61 et 62 s'engageant dans des encoches 63 et 64 ménagées respectivement dans les coulis- seaux 43 et 49.
Le socle 54' est susceptible d'être déplacé, par rapport au bâti 5, selon une direction parallèle à l'axe de la meule 3, à l'aide d'une vis de réglage 65, en sorte qu'on puisse amener le point d'intersection des trajectoires des outils 46 et 47 à se trou ver dans le plan de raccordement Pl des deux parties A1 et B, de la meule 3.
Ensuite de quoi, on dispose, pour recti fier la chambre 1, d'une machine dont la 'mise en oeuvre s'opère de la façon suivante: On commence par monter, sur le support de canon 4 convenablement orienté, un faux canon et l'on vérifie si l'avancée de la meule 3 est telle qu'elle assure la coïncidence des points 0 et 0,. (voir schéma de la fig. 1). S'il n'en était pas ainsi on réglerait en con séquence, à l'aide de la vis 31, la position du support 28. On vérifie également, au cours de cette opération, le profil de la meule 3. Si cette dernière doit être affûtée, on règle de façon convenable, à l'aide de la vis 65, la position- du socle 54'.
L'avancée et le pro fil de la meule 3 ayant été ainsi réglés et vérifiés, on remplace le faux canon par un canon à rectifier et l'on effectue une passe de rectification. On fait ensuite basculer le support 4 et l'on examine, à l'aide du tam pon, le résultat obtenu; si cela est nécessaire, on ramène le support 4 en position de tra vail et on effectue une nouvelle passe- de rectification après avoir réglé la vis micro métrique 23 de façon que la meule 3 attaque à nouveau les parois de la chambre 1 d'une quantité convenable.
Enfin, de temps à au tre, l'opérateur vérifiera le profil de la meule 3 à l'aide du faux canon et, s'il y a lieu, il affûtera ladite meule après avoir réglé l'a vancée du chariot porte-outil 54 à l'aide de la vis micrométrique 55.