Pavage. L'invention a pour objet un pavage, ca ractérisé par le fait qu'il est composé -de pa vés identiques, chaque pavé portant des par ties saillantes qui interfèrent avec des parties correspondantes du ou des pavés voisins, .cep parties saillantes étant disposées de telle fa çon, qu'une fois le pavage en place, chaque pavé ne puisse être déplacé verticalement ni dans un sens ni dans l'autre, ni basculer d'aucune façon.
On a constaté que, pour établir une chaus sée destinée à supporter une circulation in tense, le pavé demeure à l'heure actuelle le meilleur revêtement. Toutefois, s'il n'est pas établi sur une fondation répartissant d'une manière uniforme sur le sous-sol les efforts que les véhicules exercent en quelques points de la surface de la route, le meilleur pavage existant se détériore encore trop rapidement.
Or, une fondation parfaitement monolithe présente des inconvénients, car tous les maté riaux ne se prêtent pas également bien à son établissement et, en outre, dans les agglo- rnérations, elle risque @de s'opposer à un accès facile aux multiples canalisations souterraines. On a donc cherché à réaliser des pavés qui, étant liés les uns aux autres, n'exigent plus nécessairement la présence d'une telle fonda tion et, jusqu'à présent, trois types ont été préconisés.
Dans le premier type, les divers .éléments qui constituent la chaussée sont reliés au moyen de boulons, clavettes, goupilles, rivets, etc., mais :ces pièces accessoires de liaison, en dépit -d'un usinage soigné qui augmente le prix de revient du pavage, sont fatalement détériorées par les intempéries et ne se pré- tent plus alors à. un démontage facile du re vêtement. Aussi, dans les deuxième et troi sième types de pavage, il n'est plus fait usage des organes spéciaux précédents et la liaison entre les éléments ne résulte plus que de leur forme géométrique.
Dans le deuxième type, des languettes ou tenons, d'une part, des rai nures et mortaises, d'autre part, sont disposés sur les faces verticales en contact des pavés voisins; mais l'importance des tenons et des mortaises, indispensable pour que les liaisons soient efficaces, conduit à augmenter l'épais seur des pièces et, surtout si le matériau uti lisé est onéreux, le prix du pavage, .déjà élevé en raison -des frais d'usinage, se trouve exa gérément accru. Dans le troisième type -de pavage,
ces derniers inconvénients sont ex trêmement réduits, mais au détriment .de la liaison qui n'est plus alors qu'incomplète; en effet, si on considère deux pavés voisins de ce système, chacun d'eux possède une face non verticale qui vient prendre appui sur la face correspondante, parallèle, du second pavé; l'un des pavés est ainsi empêché par l'autre de se déplacer, par exemple -de haut en bas, mais rien ne s'oppose à son mouve ment dans le sens contraire.
Suivant la présente invention, au con traire, les pavés ont une forme telle qu'il en résulte une liaison parfaite entre deux élé ments jointifs quelconques de la chaussée, c'est-à-dire une liaison qui s'oppose à leur -dé placement vertical, aussi bien vers le haut que vers le bas.
Cette liaison parfaite entre deux pavés jointifs quelconques peut être obtenue, soit directement, soit indirectement.
Dans la liaison directe, chacun des deux pavés jointifs possède au moins une face non verticale qui appuie sur une face parallèle de l'autre pavé et au moins une autre face non verticale qui se trouve au-dessous d'une autre face du second pavé (étant bien entendu que tout système d'encastrement du genre tenon et mortaise n'est pas considéré).
Dans la liaison indirecte, il est nécessaire de considérer au moins trois pavés, jointifs deux à deux, et deux solutions sont alors pos sibles. La première consiste à établir la liai son directe précédente entre le premier et le deuxième pavés, et entre le deuxième et le troisième; de .ce fait, il -est évident que tout déplacement relatif du premier et du troi sième pavés est rendu impossible, même s'il n'existe entre ces pavés aucune liaison élé mentaire.
La deuxième solution consiste en ce que le premier pavé prend appui sur le deuxième, le deuxième sur le troisième et le troisième sur le premier, de sorte que tout mouvement relatif vertical du premier et du troisième pavés est impossible. On remarque, -en effet, que si le premier pavé appuie sur le deuxième et le deuxième sur le troisième, le premier s'oppose ainsi, par l'intermédiaire du second, au mouvement de bas en haut du troisième, et si, en outre, le troisième s'appuie directement sur le premier, son mouvement vers le bas est également impossible.
On voit facilement qu'il en est alors de même entre le premier et le deuxième pavés et entre le deuxième et le troisième.
Ces liaisons permettent donc d'obtenir un corps de chaussée continu et possédant toutes les qualités d'une chaussée monolithe, - bien qu'étant essentiellement -d'un montage et d'un démontage faciles. En outre, la facilité de mise en place et la simplicité -du pavage ré sultent du fait que les pavés sont tous sem blables entre eux pour un type de chaussée donné.
L'invention sera d'ailleurs mieux comprise à l'aide des dessins annexés, sur lesquels on a représenté, purement à titre d'exemple, deux formes d'exécution du pavage suivant l'in vention.
La fig. 1 est une vue en perspective d'un pavé suivant une première forme d'exécution; La fig. 2 montre, en plan, l'assemblage de quatre pavés de ce type; La fia,. $ est une vue en perspective d'un pavé suivant une deuxième forme d'exé cution; La fig. 4 est une vue en plan de quatre de ces derniers pavés.
Dans la forme d'exécution suivant les fig. 1 et 2, chaque pavé se compose de deux parallélépipèdes superposés et faisant corps, dont les grands axes horizontaux sont per pendiculaires l'un par rapport à l'autre et les centres -de gravité alignés sur une même ver ticale. En se référant à la fig. 2, on voit que les pavés<I>A</I> et B, A et<I>C, B</I> et<B><I>D,</I></B> #C <I>et D</I> sont reliés entre eux directement d'une façon par faite.
Par contre, les pavés<I>A</I> et<I>D</I> et B et C ne sont reliés qu'indirectement. - Le pavé de la fig. 3 comporte une plaque hexagonale régulière 3 munie, sur sa face in férieure, d'ailes verticales 4 rayonnant de son centre et dépassant ses bords. Ces ailes, au nombre .de trois, sont ,disposées suivant trois apothèmes de l'hexagone et forment en tre elles des angles de 120 ; elles viennent s'engager sous la plaque hexagonale 3 des pa vés voisins. L'assemblage .de ces pavés est un exemple d'une liaison indirecte.
Le pavé représenté sur les fig. 3 et 4 pré sente -de nombreux avantages. Il permet tout d'abord de réaliser une liaison extrêmement efficace entre les éléments de la chaussée qui demeure cependant facilement démontable. La forme hexagonale .de la partie supérieure des pavés conduit à une excellente répartition des efforts tangentiels des véhicules; ces ef forts sont, en effet, transmis aux bordures de la chaussée et la formation des ondulations est rendue de ce fait presque impossible. En fin, la plaque supérieure étant renforcée par les ailes verticales, son épaisseur peut être sensiblement réduite.
Les pavés de ce type peuvent être posés simplement sur une couche de sable, maintenue en place par les ailes verticales. Les bordures peuvent être consti tuées en béton ou en toute autre matière.
Il doit être bien entendu que les deux modes de réalisation précités ne sont donnés qu'à titre d'exemple et que l'invention vise, dans toute sa généralité, le pavage nouveau constitué par -des pavés dont les formes per mettent la réalisation des liaisons décrites.
Les pavés peuvent être réalisés en une matière quelconque, telle que du bois, du mé tal, etc., et ils peuvent être homogènes ou hé térogènes. La partie supérieure du pavage pourra être munie de stries ou non; elle pourra être utilisée directement comme sur face de roulement ou recouverte d'un revête ment quelconques.
Enfin, bien que la raison -d'être princi pale du pavage décrit .soit de permettre la suppression de la fondation monolithe, il doit être bien entendu que le pavage peut, éven tuellement, être disposé sur une couche infé- rieure plus ou moins résistance assimilable à une fondation.