Le sucre dur est fabriqué de diverses fagons à partir d'une masse de cristaux de sucre obtenue par cristallisation d'une solution de sucre en cuisant celle-ci dans des chaudières à vide travaillant d'une façon intermittente., La masse cuite résultant d'une opération est constituée par un mélange des cristaux de sucre formés et de la liqueur mère (sirop) et forme une charge. Celle-ci est placée dans un centrifuge dans lequel le sirop est séparé et les cristaux de sucre purifiés ensuite en les lavant avec une solution de sucre, de l'eau ou de la vapeur (clairgage). A partir de la masse cristalline ainsi obtenue, on prépare du sucre compact, généralement sous forme de morceaux cubiques ou parallélépipédiques appelés cubes; et parmi les divers procédés utilisables, on peut citer le procédé Adant et le procédé à la presse.
Lorsqu'on prépare du sucre en cubes, il est souhaitable d'éviter autant que possible le bris des cristaux de sucre et d'obtenir néanmoins une certaine densité apparente recherchée des morceaux de sucre finale. On accorde en général une grande importance à leur aspect extérieur et celui-ci est moins beau lorsque les cristaux sont brisés dans une plus ou moins grande mesure, les cubes de sucre prenant alors un aspect plus ou moins poudreux- et terne. On apprécie aussi la capacité des morceaux de sucre à supporter des fatigues mécaniques pendant leur fabrication et leur distribution, cette résistance dépendant de leur densité apparente et augmentant avec celle-cio D'autres propriétés du morceau de sucre dépendent de sa densité apparente, et en premier lieu la rapidité avec laquelle il se désagrège et se dissout dans l'eau dans certaines conditions données.
Une plus grande densité apparente donne une faible vitesse de dissolution. Enfin, l'aspect extérieur dépend aussi de la densité apparente. Une plus forte densité apparente donne aux morceaux de sucre un aspect plus compact.
On cherche donc à préparer des morceaux dont les .cristaux, ne soient pas, tout au moins apparemment, brisés, en même temps qu'à obtenir une densité apparente élevée. On ne peut évidemment y arriver que si la masse de sucre cristallisée possède une grande compacité naturelle. On sait par expérience que la compacité qu'on peut obtenir avec les matières pulvérulen. tes et cristallines en général, varie avec la grosseur moyenne des grains de la matière et de l'écart des grosseurs de grain par rapport à la grosseur moyenne. On constate que ces conditions sont aussi valables pour les masses de sucre cristallisé, qu'elles soient humides ou sèches. Pour pouvoir agir sur la compacité maximum de la masse de sucre cristallisé, on doit par conséquent régler la valeur moyenne de la grosseur des cristaux et la distribution des grosseurs de -cristal.
Il est également bien connu qu'on peut préparer à partir de corps solides par broyage, tamisage et mélange des masses granuleuses présentant toute granulométrie voulue. Pour des raisons qui seront expliquées plus loin, ces procédés connus ne peuvent cependant pas être appliqués à la solution du problème dont il est question ici et qui consiste à préparer une masse de cristaux de sucre intacts ayant la granulométrie voulue.
Pour résoudre ce problème on utilise selon l'invention les circonstances suivantes:
Le tassement naturel le plus dense d'une masse de sucre cristallisé dépend de la grosseur moyenne des cristaux mais surtout de la distribution des grosseurs de cristal. Il est par conséquent nécessaire de pouvoir régler celle-ci pour agir aussi favorablement que possible sur la compacité ou la densité apparente des morceaux de sucre fabriqués avec la masse de cristaux. Alors que la grosseur moyenne des cristaux peut être assez facilement modifiée au cours de la cristallisation du sucre dans les appareils
à cuire dans le vide en faisant varier le temps de cuisson ou le processus de cuisson, l'écart moyen par rapport à la grosseur moyenne des cristaux reste au contraire sensiblement constant et indépendant de cette dernière
et ne peut ainsi être influencé en aucune mesure en changeant le processus de cuisson. L'écart moyen par rapport à la grosseur de cristal moyenne est
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faible pour donner à la masse de sucre cristallisé le degré de compacité naturelle le plus favorable à la fabrication des cubes. Lorsqu'on forme des cubes de sucre à partir de la masse (humide) de cristaux (par vibration ou compression) les cubes prennent soit un bel aspect mais une densité apparen-
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sus de la limité déterminée naturellement un moins bel aspect. Dans le procédé Adant, la faible compacité de la masse cristalline préparée de la manière normale est augmentée en effectuant une forte baisse de température. On peut préparer en laboratoire en mélangeant des masses de sucre cristallisé ayant différentes grosseurs moyennes de cristal, des masses cristallines qui présentent n'importe quel pourcentage moyen d'écart par rapport à la grosseur de cristal moyenne, et déterminer par des essais quel est l'écart moyen le plus favorable, c'est-à-dire qui présente la distribution la plus favorable des grosseurs de cristal.
Ce travail de laboratoire ne peut cependant pas être transporté dans le domaine industriel et cela en raison des difficultés techniques que l'on rencontre pour préparer des mélanges homogènes en grandes quantités sans que les cristaux soient exposés à des fatigues mécaniques qui les endommagent.
On évite ces difficultés selon l'invention en reproduisant le procédé de laboratoire à l'échelle industrielle sous une forme modifiée,
qui consiste à amener différentes masses cuites au cours de la cristallisation du sucre à des grosseurs moyennes de cristal déterminées à l'avance et à mélanger entre elles avant la centrifugation les charges de ces masses cuites différentes dans des proportions prédéterminées telles que la masse
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te le pourcentage d'écart moyen le plus favorable déterminé à l'avance par rapport à la grosseur de cristal moyenne.
La demanderesse a constaté qu'il est très simple de donner aux masses cuites la grosseur moyenne de cristal de sucre prédéterminée désirée et de mélanger les charges, qui diffèrent sensiblement entre elles par la grosseur moyenne de leurs cristaux, de telle fagon que la charge mélangée soit homogène et présente la constitution recherchée. Ceci est effectué très simplement en pratique en faisant passer en proportions prédéterminées du poste d'ébullition dans le bac de régularisation pourvu d'agitateurs, qui est toujours nécessaire entre les chaudières de cuisson à fonctionnement intermittent et les centrifuges -:également à fonctionnement intermittent, les charges différant les unes des autres dans une mesure prédéterminée par
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précité qui est nécessaire pour maintenir les cristaux en suspension dans
la liqueur mère (sirop) jusqu'à la centrifugation s'est montré efficace également pour permettre de rendre rapidement homogène le mélange des charges qui diffèrent par la grosseur moyenne des cristaux. On constate que le traitement ultérieur du mélange de charges par centrifugation du sirop puis lavage des cristaux (clairgage) avec une solution de sucre, de l'eau ou de la vapeur dans le centrifuge peut être exécuté de la manière habituelle. Dans le cas où la préparation d'une des charges comprises dans le mélange ou éventuellement la préparation de toutes les charges ont eu lieu à une température supérieure à la température de centrifugation désirée, le refroidissement nécessaire peut aussi etre effectué de la manière habituelle.
Enfin, on peut régler la pureté et la teneur en humidité du sucre centrifugé final avec la sûreté voulue en contrôlant la durée de la centrifugation et le clairgage à l'aide des procédés et dispositifs habituels.
Le procédé décrit s'applique en premier lieu à la préparation d'une masse humide de sucre cristallisé destinée à la fabrication de sucre en morceaux de première qualité par le procédé à vibration. On peut cependant obtenir aussi au moyen du procédé de l'invention des avantages impor tants dans la fabrication de sucre en morceaux par le procédé à la presse et le procédé Adant. Dans la fabrication à la presse l'application du procédé de l'invention permet d'obtenir un produit de plus bel aspect que les cubes comprimés obtenus habituellement jusqu'à présent. Il en résulte aussi que les propriétés des cubes comprimés dépendent moins de la teneur en humidité de la matière initiale.
L'influence de l'humidité de la matière initiale a souvent créé des difficultés que l'invention permet maintenant de supprimer ou de réduire., Il faut aussi tenir compte du fait que les propriétés de séchage du cube comprimé sont améliorées. L'expérience a en effet montré qu'un cube comprimé sèche d'autant plus mal que la masse cristalline a été davantage écrasée., Grâce au degré naturel de compacité plus élevé de la masse cristalline préparée selon l'invention les cristaux ne nécessitent plus qu'un faible ou moindre broyage pour obtenir la densité apparente et la cohésion voulues d'un cube comprimé et ainsi le temps de séchage est réduit, ce qui procure une économie.
Enfin, dans la préparation de morceaux par le procédé Adant,
on peut compter que le procédé de l'invention permette d'obtenir la résistance et la densité apparente voulue des morceaux de sucre, sans que la température de la charge doive être élevée autant que précédemment. Les mor ce aux peuvent prendre un très bel aspect, mais le procédé est coûteux d'une part parce qu'il est laborieux et d'autre part parce qu'il est basé sur le coulage de la masse cristalline avec une proportion de sirop relativement forte et à température élevée suivi du refroidissement, la compacité de la masse cristalline étant augmentée par le sucre du sirop qui cristallise lors du refroidissemento La température élevée cause une légère décomposition et coloration du sucre et la possibilité d'abaisser cette température constitue par conséquent un avantagée