Bobinoir à fil croisé.
On sait qu'une bobine croisée, qui est produite sur
un bobinoir à tambour fendu ou également sur des machines
à guide-fil animé d'un mouvement de va-et-vient, est toujours un peu plus étroite que la course proprement dite
du tambour fendu ou du guide-fil. Ceci provient du fait
que le point où le fil est animé d'un mouvement de guidage
de va-et-vient et le point où le fil s'envide sur la bobine
sont plus ou moins éloignés l'un de l'autre.
La figure 1 du dessin annexé permet de se rendre compte que le fil quittant le tambour \ parcourt, dans chaque cas suivant la position du conducteur de fil 3, un trajet plus ou moins grand jusqu'à ce qu'il s'envide tangentiellement sur la bobine croisée. Suivant la position du conducteur de fil dans chaque cas, le fil se pose au point de renversement suivant un arc plus ou moins plat sur la bobine,
bien que le guidage à fente du tambour possède des endroits de renversement relativement courts. Ce phénomène a pour conséquence une accumulation de fil sur les bords de la bobine. Dans le cas de bobines fermes, on le remarque du fait que les bords de la bobine font saillie et qu'ils sont plus facilement endommagés lors de la marche folle sur le tambour ; de plus, les bords saillants forment un obstacle
à une bonne levée des bobines au-dessus de la tête. Dans
des bobines croisées destinées à la teinturerie, oe phénomène de production de bords durs est encore plus désagréable. En effet, pour pouvoir teindre les bobines avec sûreté même sur les bords, il faut bobiner les bobines selon une mollesse plus grande que cela est nécessaire autrement. Mais des bobines de ce genre ne sont pas aussi bien appropriées pour la continuation du traitement et les opérations subséquentes, parce qu'elles s'écrasent très fortement et se rebobinent mal.
On s'est en conséquence toujours efforcé d'éviter autant que possible les bords durs. Un des moyens les plus connus pour cela est le tambour croisé double à points de renversement décalés, les points de renversement des fentes étant décalés de quelques millimètres. Le fil est déplacé sur la bobine comme la figure 4 l'indique schématiquement. Le but visé n'est toutefois pas tout-à-fait atteint, car il se forme deux bords nettement délimités, ce qui présente également des inconvénients dans les bobines un peu plus fermes, qui sont encore susceptibles aussi d'être teintes. Ce décalage des points de renversement, qui n'est possible que dans des tambours croisés doubles, n'est pas possible pour des tambours croisés simples qu'utilisent les machines à grand débit.
On a aussi proposé de décaler le déplacement du fil par un petit déplacement latéral des tambpurs, ce qui est possible il est vrai en soi, mais très difficile à réaliser de façon irréprochable, car la masse qui a un poids considérable ne peut que difficilement être animée d'un mouvement rapide de va-et-vient dans les machines longues. De plus, le tambour animé d'un mouvement de va-et-vient exerce aussi une poussée latérale sur la bobine, ce qui fait que les paliers de sa broche sont sollicités et que les couches de fils mêmes sont également facilement déplacées.
La figure 1 représente un dispositif qui permet d'ob- tenir un déplacement quelconque des couches de fil, tous les inconvénients mentionnés dans ce qui précède étant supprimés. Comme on l'a indiqué au début, la largeur réelle de la bobine dépend de la position du conducteur de fil 3.
Dans le cas d'une position à faible distance de ce conducteur de fil, la bobine devient plus large que lorsque le conducteur de fil est éloigné davantage. Conformément à l'invention (comme. le montre la fig, 1) le conducteur de fil 3 est constamment animé d'un mouvement d'avancement
et de recul par, rapport à la bobine, par exemple par une bielle de poussée 5 accouplée à un petit levier oscillant 4,
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de telle façon que sa distance augmente puis diminue pas
à pas autrement dit par reprises à la cadence de l'achèvement des couches de fil successives superposées. Le fil s'envidant sur la bobine est donc déplacé sur la bobine
de la manière illustrée dans la figure 5. Comme on peut le voir, les bords extrêmes sont déplacés en continu, de sorte qu'il ne se forme pas de bords nettement prononcés
(comme ceux que montrent les figures 3 ou 4) mais que la suraccumulation des quantités de fil est distribuée uniformément sur toute la largeur du déplacement.
Une bobine même relativement ferme faite avec ce dispositif peut être pénétrée et traversée de façon irréprochable même sur les bords par le liquide de teinture. Dans le cas de bobines fermes, le déplacement du fil évite la formation des bords durs, de même qu'elle rend l'endommagement impossible en cas de marche folle et rend par contre possible un retrait irréprochable. En outre, une autre influence plus favorable se manifeste dans la bobine. Comme
on le sait, il se produit de temps en temps, lorsque le rapport du croisement est dans une relation déterminée avec le diamètre de la bobine un enroulement de courte durée en forme de ruban des spires du fil, qui se manifeste sur les bords sous la forme de bourrelets saillants. Par le déplacement continu du fil sur les bords, qui s'exerce aussi
un peu vers le milieu de la bobine, cette formation de ruban ou bande, si elle n'est pas complètement supprimée, est toutefois interrompue et la formation de bourrelets ne se manifeste plus sur les bords. Un autre avantage obtenu
avec le déplacement du fil réalisé par le mouvement du conducteur de fil c'est qu'au commencement du bobinage (voir fig. 1) c'est-à-dire au moment où le conducteur de fil ne touche pas encore le fil s'envidant, il ne se produit pas de déplacement et que le déplacement du fil ne se produit
que lentement au fur et à mesure de l'accroissement du diamètre. La bobine reçoit de ce fait un bon fond. Dans le cas de bobines molles utilisables pour des travaux de teinture, cet enroulement initial empêche que les bobines deviennent trop lâches sur les bords contre la douille ou tube et que
le liquide de teinture cherche à se frayer un passage par
les parties plus lâches à travers la douille perforée et traverse à l'extérieur sans pénétrer le,.bobine régulièrement.
Le mode de fonctionnement ressort clairement de ce qui
a été dit dans ce qui précède, de même que le mode de réalisation de principe. Le mouvement du levier 4 est imprimé par manivelle ou excentrique à l'extrémité de l'ensemble
de la machine et l'amplitude de ce mouvement peut être réglée, ce qui permet de faire varier la grandeur du déplacement
du fil.
A noter d'ailleurs que les conducteurs de fil coulissants sont connus en soi ; par exemple, dans les bobinoirs
à fil croisé comportant des tambours fendus, les conducteurs de fil sont constamment tirés en arrière au fur et à mesure de l'accroissement du diamètre, parce que par suite de la fausse disposition des points de rotation la bobine frapperait autrement contre le conducteur de fil lors de l'accroissement du diamètre de la bobine. De même, des conducteurs
de fils disposés mobiles ont été reliés avec un dispositif d'arrêt en vue de débrayer la bobine, Ces dispositifs ont par conséquent un autre but que l'objet de l'invention.
REVENDICATIONS
1. Bobinoir à fil croisé comportant un tambour fendu et un conducteur de fil, dans lequel les couches de fil sont enroulées selon une largeur changeante, caractérisé en ce que le conducteur de fil est constamment animé d'un mouvement d'avancement et de recul par rapport à la bobine, de telle manière que sa distance augmente puis diminue
pas à pas à la cadence de l'achèvement des couches de fil successives superposées.