DISPOSITIF DE CONTROLE POUR VEHICULE AUTOMOBILE ET PROCEDE DE
COMMANDE
La présente invention concerne un dispositif de contrôle pour véhicule automobile et un procédé de commande dudit dispositif de contrôle.
Depuis ces dernières années, les voitures sont devenues plus faciles à manipuler avec l'apparition de nouvelles technologies émergentes (par exemple direction assistée, ABS, régulateur de vitesse, radar de recul etc.). Paradoxalement toutefois, le nombre de fonctions à contrôler pendant la conduite a lui aussi beaucoup augmenté. Ceci peut induire une certaine complexité liée à la mauvaise connaissance de l'utilisation de ces fonctionnalités et à leur diversité. La voiture est devenue un véritable espace de vie, perçue comme un centre de communication personnel et interconnecté : avec par exemple le lecteur MP3, le GPS, la connexion avec les téléphones portables.
L'introduction de ces nouvelles fonctions se traduit par une augmentation du nombre de boutons sur le tableau de bord d'un cockpit de voiture. Cependant, le nombre de boutons ne peut pas être augmenté à l'infini, du fait notamment de la complexité engendrée, de l'espace limité, de l'accessibilité ou de la charge cognitive. De plus, l'interaction du conducteur avec les systèmes embarqués dans la voiture peut reproduire une situation de surcharge attentionnelle dans laquelle le conducteur peut ne pas traiter au mieux toutes les informations de la tâche de conduite, se traduisant par des erreurs et un temps de détection plus long.
Une possibilité est de centraliser les boutons en les remplaçant par un écran tactile. Ceci permet de continuer à augmenter le nombre des fonctions, celles-ci devenant programmables et reconfigurables et exposées de façon temporaire ou permanente selon le contexte ou la fonction activée. L'écran inclut ainsi une possibilité de multifonctionnalité, tout en dématérialisant les boutons et en étant personnalisable. De plus, les écrans présentent trois autres avantages majeurs : ils permettent d'une part une interaction directe (la co-implantation de l'affichage et de saisie), d'autre part ils sont souples (l'affichage peut être facilement configuré pour un certain nombre de fonctions), et enfin ils sont intuitifs (méthode d'interaction familière comme par exemple « pointer »).
Cependant, contrairement au cas d'un bouton-poussoir, lorsque le conducteur interagit avec un écran tactile, il ne reçoit aucune rétroaction liée directement à son action sur l'interface, autre que le simple contact de son doigt s'écrasant sur l'écran.
Afin de compenser la perte d'informations causée par la substitution d'interfaces mécaniques classiques par des écrans tactiles, il est prévu l'ajout d'un retour, tel que haptique, pour fournir une rétroaction du système à l'utilisateur. Ce retour permet d'éviter l'ambiguïté possible de la prise en compte de l'action de l'utilisateur par le système, susceptible de favoriser l'apparition de situations dangereuses. Il doit cependant en outre éviter de surcharger les voies visuelles et auditives déjà très sollicitées par la tâche de conduite. En effet, l'utilisation d'écrans tactiles dans un véhicule automobile ne doit pas gêner l'attention du conducteur.
Un but de la présente invention est de fournir un dispositif de contrôle et un procédé de commande dudit dispositif de contrôle, qui améliore le ressenti de l'utilisateur, sans gêner la conduite, qui soit bien perçu et apprécié par les utilisateurs, et qui puisse être discriminable des autres signaux pour une application d'écrans tactiles respectant les contraintes automobiles.
A cet effet, la présente invention a pour objet un dispositif de contrôle pour véhicule automobile comportant :
une surface tactile comportant un capteur de contact apte à mesurer une pression d'appui sur la surface tactile pendant une durée prédéterminée, et un module de retour sensitif configuré pour générer un retour sensitif en réponse à un contact de la surface tactile,
caractérisé en ce que le module de retour sensitif est configuré pour déterminer le profil du retour sensitif à générer en fonction de la variation de pression d'appui mesurée sur la surface tactile pendant la durée prédéterminée.
Contrairement à une situation dans laquelle un même retour sensitif serait généré à l'utilisateur alors même qui réaliserait un appui fort, moyen ou faible, le dispositif de contrôle proposé améliore l'impression d'appui en faisant correspondre le profil du retour sensitif avec la variation de la pression d'appui. Des retours sensitifs distincts sont générés selon que la variation de pression d'appui est forte, moyenne ou faible. Le retour sensitif peut ainsi être différent pour un même utilisateur à chacune de ses actions selon la force exercée sur la surface tactile.
On peut prévoir en outre que :
- le module de retour sensitif soit configuré pour évaluer la vitesse de variation de la pression d'appui et pour déterminer le profil du retour sensitif généré en fonction de la variation de la pression d'appui et en fonction de la vitesse de variation de la pression d'appui pendant la durée prédéterminée,
- le module de retour sensitif soit configuré pour déterminer l'accélération de
variation de la pression d'appui et pour déterminer le profil du retour sensitif généré en fonction de la variation de la pression d'appui et en fonction de l'accélération de variation de la pression d'appui pendant la durée prédéterminée.
La correspondance entre le ressenti et l'appui est encore améliorée lorsque le profil du retour sensitif est basé sur un couple de paramètres représentatifs de la pression d'appui. Le profil du retour sensitif est par exemple basé sur le couple de paramètres défini par la variation de pression d'appui et la vitesse de variation de la pression d'appui ou sur le couple défini par la vanation de pression d'appui et l'accélération de variation de la pression d'appui. Un appui sec et fort provoque ainsi un retour sensitif distinct d'un appui lent et faible ou d'un appui sec et faible ou encore d'un appui lent et fort.
Selon un exemple de réalisation, le retour sensitif comporte au moins deux composantes choisies parmi une vibration, un son et une représentation visuelle. En effet, un retour sensitif comportant au moins deux composantes de modalités sensorielles différentes présente l'avantage que pour l'utilisateur, la présentation d'une des composantes va entraîner l'activation de l'autre. Par exemple, la présentation d'une amorce visuelle préalablement associée à une composante sonore, facilite le traitement perceptif de cibles sonores pour l'utilisateur, la simple présentation de la composante visuelle réactivant la composante sonore associée.
Les différentes composantes du retour sensitif sont par exemple générées de manière à être perçues avec un décalage temporel. La composante visuelle est par exemple générée de manière à être perçue avant les composantes sonores et/ou de vibration. La composante de vibration est par exemple générée de manière à être perçue avant la composante sonore. Par exemple pour cela, les générations des différentes composantes du retour sensitif sont décalées dans le temps. Cette désynchronisation des perceptions des composantes du retour sensitif permet de mieux reproduire les décalages temporels de retours tactiles, auditifs ou visuels pouvant exister pour des boutons mécaniques classiques, qui sont liés à leur fonctionnement mécanique.
Selon un exemple de réalisation, le module de retour sensitif comporte une bibliothèque de retours sensitifs répertoriés au moins en fonction de la pression d'appui.
Selon un autre exemple de réalisation, le module de retour sensitif est configuré pour déterminer le profil du retour sensitif à partir d'une loi de commande préprogrammée au moins en fonction de la variation de la pression d'appui.
L'invention a aussi pour objet un procédé de commande d'un dispositif de contrôle pour
véhicule automobile tel que décrit précédemment dans lequel un retour sensitif est généré en réponse à un contact de la surface tactile caractérisé en ce que le profil du retour sensitif généré est déterminé en fonction de la variation de la pression d'appui mesurée sur la surface tactile pendant une durée prédéterminée.
Selon un exemple de réalisation du procédé de commande, on détermine la vitesse de variation de la pression d'appui et le profil du retour sensitif généré est également déterminé en fonction de la vitesse de variation de la pression d'appui pendant la durée prédéterminée.
Selon un autre exemple de réalisation du procédé de commande, on détermine l'accélération de variation de la pression d'appui et le profil du retour sensitif généré est également déterminé en fonction de l'accélération de variation de la pression d'appui pendant la durée prédéterminée.
Selon un exemple de réalisation du procédé de commande:
- un premier retour sensitif est généré pour une variation de pression d'appui inférieure à 1 , 2N,
- un deuxième retour sensitif est généré pour une variation de pression d'appui comprise entre 1 , 2 N et 1 , 5N, et
un troisième retour sensitif est généré pour une variation de pression d'appui supérieure à 1 , 5N; le premier, le deuxième et le troisième retour sensitifs étant distincts les uns des autres.
Selon un exemple de réalisation du procédé de commande, on modifie le profil d'un retour sensitif de type vibratoire en modifiant la valeur d'au moins un paramètre choisi parmi l'amplitude, la durée, l'accélération et la fréquence de la vibration.
Le premier, le deuxième et le troisième retour sensitifs sont par exemple des vibrations, au moins un paramètre choisi parmi l'amplitude, la durée et l'accélération, présente une valeur qui augmente avec l'augmentation de la variation de pression d'appui.
Selon un exemple de réalisation du procédé de commande:
on mesure une augmentation de la pression d'appui sur une durée prédéterminée et on génère un retour sensitif d'appui dont le profil est fonction de la variation de la pression d'appui mesurée,
- puis, lorsque la pression d'appui mesurée cesse d'augmenter et décroît, on mesure une diminution de la pression d'appui sur une durée prédéterminée et on génère un retour sensitif de relâché dont le profil est fonction de la variation de la pression d'appui mesurée.
Ainsi, on simule le « poussé-relâché » d'un bouton mécanique. En outre, le retour sensitif d'appui peut être différent du retour sensitif de relâché, selon les intensités et le cas échéant, selon les vitesses de l'appui pour l'actionnement d'un bouton de type touche.
Le procédé de commande prévoit par exemple une durée de temporisation pour laquelle on ne génère pas de retour sensitif après la génération du retour sensitif d'appui. On simule ainsi une sensation de butée de l'enfoncement.
Selon un autre exemple, on génère un retour sensitif de butée après la génération du retour sensitif d'appui. Le retour sensitif de butée, intermédiaire entre le retour sensitif d'appui et le retour sensitif de relâché, permet de reproduire la sensation mécanique de butée perçue lorsqu'une touche atteint sa butée.
En outre, on peut prévoir de ne pas générer de retour sensitif tant que la pression d'appui mesurée cesse d'augmenter et décroît avec une variation de pression d'appui inférieure à un seuil de variation de pression prédéterminé après la génération du retour sensitif d'appui. En effet, lorsque le doigt de l'utilisateur reste appuyé sur la surface tactile en exerçant une faible variation de pression, même après une durée de temporisation, l'utilisateur doit garder le contrôle du relâché et donc ne pas activer une fonction sans le vouloir si celle-ci est prise en compte au relâché et si la variation de pression d'appui est insuffisante.
La durée prédéterminée pendant laquelle on mesure la variation de pression d'appui est par exemple inférieure à 30 millisecondes.
DESCRIPTION SOMMAIRE DES DESSINS
D'autres avantages et caractéristiques apparaîtront à la lecture de la description de l'invention, ainsi que sur les figures annexées qui représentent un exemple de réalisation non limitatif de l'invention et sur lesquelles :
La figure 1 représente un exemple de dispositif de contrôle pour véhicule automobile,
là figure 2 représente un retour vibratoire en fonction du temps (courbe 2) mis en correspondance avec la pression d'appui d'un utilisateur sur la surface tactile en fonction du temps (courbe 1), et
la figure 3 illustre un procédé de commande d'un dispositif de contrôle.
Sur ces figures, les éléments identiques portent les mêmes numéros de référence.
DESCRIPTION DÉTAILLÉE
La figure 1 représente un dispositif de contrôle pour véhicule automobile 1 , par exemple agencé dans un tableau de commande du véhicule.
Le dispositif de contrôle 1 comporte une surface tactile 2 et un module de retour sensitif 4 configuré pour générer un retour sensitif en réponse à un contact de la surface tactile 2 par un doigt ou tout autre moyen d'activation (par exemple un stylet) d'un utilisateur ayant par exemple modifié ou sélectionné une commande.
La surface tactile 2 est par exemple celle d'un écran tactile. Un écran tactile est un périphérique d'entrée permettant aux utilisateurs d'un système d'interagir avec celui-ci grâce au toucher. Il permet l'interaction directe de l'utilisateur sur la zone qu'il veut sélectionner pour des utilisations diverses comme par exemple, la sélection d'une adresse de destination ou d'un nom dans un répertoire, les réglages du système de climatisation, l'activation d'une fonction dédiée, la sélection d'une piste parmi une liste, ou d'une manière générale le défilement parmi une liste de choix, la sélection, la validation, et l'erreur.
La surface tactile 2 comporte une plaque portant un capteur de contact apte à mesurer une pression d'appui sur la surface tactile pendant une durée prédéterminée.
Le capteur de contact est par exemple un capteur de pression, tel qu'utilisant la technologie FSR pour « Force Sensing Resistor » en anglais, c'est-à-dire utilisant des résistances sensibles à la pression. La technologie SFR présente une très bonne résistance et robustesse, tout en ayant une résolution élevée. De plus, elle est très réactive et précise, tout en étant relativement stable dans le temps. Elle peut avoir une durée de vie assez longue, et est utilisable avec tout type de moyen d'activation, à un coût relativement faible.
Selon une conception de la technologie FSR, le capteur fonctionne en mettant en contact deux couches conductrices par exemple par l'action du doigt. Une des réalisations consiste à recouvrir une dalle de verre d'une couche d'encre conductrice, sur laquelle est superposée une feuille de polyester souple, elle-même recouverte sur sa face interne d'une couche d'encre conductrice. Des plots isolants et transparents isolent la dalle de la feuille polyester. L'activation sur la surface tactile produit un léger enfoncement de la couche polyester, qui vient en contact avec la couche conductrice de la dalle de verre. Le contact local des deux couches conductrices entraîne une modification du courant électrique appliqué sur la dalle, correspondant à un gradient de tension.
Selon un autre exemple, le capteur de contact comprend des couches semi-conductrices
souples prises en sandwich entre par exemple une couche conductrice et une couche résistive. En exerçant une pression ou un glissé sur la couche FSR, sa résistance ohmique diminue permettant ainsi, par application d'une tension électrique adaptée, de mesurer la pression appliquée et / ou la localisation de l'endroit où la pression est exercée.
Selon un autre exemple, le capteur de contact est basé sur une technologie capacitive.
Le retour sensitif est par exemple un retour haptique, on désigne par « haptique », un retour par le toucher. Ainsi, le retour haptique est par exemple un signal vibratoire ou vibrotactile. Dans ce cas, le module de retour sensitif 4 comporte au moins un actionneur 3 relié à la plaque de la surface tactile 2, pour générer une vibration en fonction d'un signal issu du capteur de contact. La vibration est par exemple dirigée dans le plan de la surface tactile 2 ou orthogonalement au plan de la surface tactile 2 ou encore dirigée selon une combinaison de ces deux directions.
Le retour haptique est un signal vibratoire tel qu'une vibration produite par un signal de commande sinusoïdal ou par un signal de commande comportant un ou une succession de puises, envoyé à l'actionneur 3. Dans le cas de plusieurs actionneurs, ces derniers sont agencés sous la surface tactile 2, dans différentes positions (au centre ou sur un côté) ou dans différentes orientations (dans la direction de l'appui sur la surface ou dans un autre axe).
Selon un exemple de réalisation, l'actionneur 3 repose sur une technologie similaire à celle du Haut-Parleur (en anglais : « Voice Coil »). Il comporte une partie fixe et une partie mobile en translation dans un entrefer de la partie fixe par exemple de l'ordre de 200μηη, entre une première et une deuxième position, parallèlement à un axe longitudinal de la partie mobile. La partie mobile est par exemple formée par un aimant mobile coulissant à l'intérieur d'une bobine fixe ou par une bobine mobile coulissant autour d'un aimant fixe, la partie mobile et la partie fixe coopérant par effet électromagnétique. Les parties mobiles sont reliées à la plaque de manière que le mouvement des parties mobiles engendre le mouvement en translation de la plaque pour générer le retour haptique au doigt de l'utilisateur. Cette technologie est facilement contrôlable et permet de déplacer de fortes masses, comme celle d'un écran, à diverses fréquences et respecte les contraintes automobiles très strictes que sont un faible coût, une bonne résistance aux variations de températures importantes, et une facilité de mise en place.
Le module de retour sensitif 4 est configuré pour déterminer le profil du retour sensitif à générer en fonction de la pression d'appui mesurée sur la surface tactile 2 pendant une durée prédéterminée. Le profil du retour sensitif définit la forme générale du retour sensitif, c'est-à-dire son allure ou l'ensemble des paramètres permettant de le caractériser.
Ainsi, en cours d'utilisation, la pression d'appui sur la surface tactile 2 est mesurée. Lorsqu'une variation de pression d'appui devient détectable, on mesure la pression d'appui sur une durée prédéterminée dt, par exemple en faisant la moyenne de la pression d'appui sur la durée prédéterminée dt.
En outre, afin d'éviter que l'utilisateur perçoive un décalage entre son appui et le ressenti, la durée prédéterminée dt est de préférence inférieure à 30 millisecondes, telle que de l'ordre de 20 millisecondes.
Puis, on détermine le profil du retour sensitif à générer en fonction de cette variation de pression d'appui mesurée, à partir par exemple d'une bibliothèque de retours sensitifs répertoriés en fonction de la variation de pression d'appui. On sélectionne ainsi le profil du retour sensitif parmi plusieurs profils de retour sensitifs préenregistrés dans la bibliothèque. Selon un autre exemple, on détermine le profil du retour sensitif à partir d'une loi de commande préprogrammée permettant par exemple de calculer un paramètre du profil en fonction de la variation de pression d'appui ou de transformer la variation de pression d'appui en un retour sensitif.
Par exemple, un premier retour sensitif est généré pour un appui faible correspondant à une variation de pression d'appui inférieure à 1 , 2N, un deuxième retour sensitif est généré pour un appui moyen correspondant à une variation de pression d'appui comprise entre 1 , 2N et 1 , 5N, et un troisième retour sensitif est généré pour un appui fort correspondant à une variation de pression d'appui supérieure à 1 , 5N. Le premier, le deuxième et le troisième retour sensitifs sont distincts les uns des autres.
Par exemple, on modifie le profil du retour sensitif en modifiant la valeur d'au moins un paramètre choisi parmi l'amplitude, la durée, l'accélération et la fréquence de la vibration. La valeur de ces paramètres augmente par exemple avec l'augmentation de la variation de pression d'appui.
On prévoit par exemple que le premier, le deuxième et le troisième retour sensitifs sont des vibrations et qu'au moins un paramètre choisi parmi l'amplitude, la durée et l'accélération présentent des valeurs qui augmentent avec l'augmentation de la variation de pression d'appui.
Par exemple, l'amplitude du premier retour vibratoire présente une valeur inférieure à l'amplitude du deuxième retour vibratoire, l'amplitude du deuxième retour vibratoire étant inférieure à l'amplitude du troisième retour vibratoire. Ces trois profils de retours sensitifs sont pas exemple stockés en mémoire dans une bibliothèque en correspondance avec les variations de pression d'appui correspondantes.
Selon un exemple de réalisation, le module de retour sensitif 4 est configuré pour évaluer la vitesse de variation de la pression d'appui et pour déterminer le profil du retour sensitif généré en fonction de la variation de pression d'appui et en fonction de la vitesse de variation de la pression d'appui pendant la durée prédéterminée.
Selon un autre exemple de réalisation, le module de retour sensitif 4 est configuré pour déterminer l'accélération de variation de la pression d'appui et pour déterminer le profil du retour sensitif généré en fonction de la variation de pression d'appui et en fonction de l'accélération de variation de la pression d'appui pendant la durée prédéterminée.
La correspondance entre le ressenti et l'appui est encore améliorée lorsque le profil du retour sensitif est basé sur un couple de paramètres représentatifs de la variation de la pression d'appui. Le profil du retour sensitif est par exemple basé sur la variation de pression d'appui et sur la vitesse de la variation de la pression d'appui ou sur la variation de pression d'appui et sur l'accélération de la variation de la pression d'appui. Un appui sec et fort provoque ainsi un retour sensitif distinct d'un retour lent et faible ou d'un appui sec et faible ou encore d'un appui lent et fort.
Le retour sensitif dont le profil est fonction de la variation de la pression d'appui mesurée sur la surface tactile 2 pendant la durée prédéterminée dt est par exemple généré après le franchissement d'un seuil. Ce seuil permettant le déclenchement de la génération du retour sensitif peut être un seuil de variation de la pression d'appui, de vitesse ou d'accélération de variations de pression d'appui ou encore par exemple de variation de l'aire de contact du doigt.
Le retour sensitif comporte par exemple au moins deux composantes choisies parmi une vibration, un son et une représentation visuelle. Un retour sensitif comportant au moins deux composantes de modalités sensorielles différentes, présente l'avantage que pour l'utilisateur, la présentation d'une des composantes va entraîner l'activation de l'autre. Par exemple, la présentation d'une amorce visuelle préalablement associée à une composante sonore, facilite le traitement perceptif de cibles sonores pour l'utilisateur, la simple présentation de la composante visuelle réactivant la composante sonore associée.
En outre, on peut prévoir de générer les différentes composantes du retour sensitif de manière qu'elles soient perçues avec un décalage dans le temps, par exemple en décalant dans le temps leur génération respective. Ainsi, les différentes composantes du retour sensitif ne sont pas nécessairement perçues simultanément. Par exemple, lorsque l'utilisateur cesse d'appuyer sur la surface tactile 2, on peut générer un changement d'état visuel perceptible presqu'immédiatement tandis que le son peut être généré par exemple avec un décalage par
rapport au changement d'état visuel de manière à n'être perçu qu'après que le doigt ait quitté la surface tactile 2. Cette désynchronisation des perceptions des composantes du retour sensitif peut correspondre comme sur un bouton poussoir classique au délai nécessaire à la remontée de la touche enfoncée vers son état de repos et au bruit qui en découle.
Ainsi, contrairement à une situation dans laquelle un même retour sensitif serait généré à l'utilisateur alors même qui réaliserait un appui fort, moyen ou faible, le dispositif de contrôle 1 proposé améliore l'impression d'appui en faisant correspondre le profil du retour sensitif avec la variation de pression d'appui. Des retours sensitifs distincts sont générés selon que l'appui est fort, moyen ou faible.
Les figures 2 et 3 illustrent un exemple de réalisation du procédé de commande du dispositif de contrôle dans lequel le retour sensitif comporte au moins un retour vibratoire simulant le « poussé-relâché » d'un bouton de type touche.
Comme décrit précédemment, dans une première étape 101 , la pression d'appui (courbe 1) sur la surface tactile 2 est mesurée. Lorsqu'une variation de pression d'appui devient détectable, on mesure la pression d'appui sur une première durée prédéterminée dt1 , telle que de l'ordre de 20 millisecondes.
Puis, on détermine le profil d'un retour sensitif d'appui R1 à générer en fonction de cette variation de pression d'appui mesurée, à partir par exemple d'une bibliothèque de retours sensitifs répertoriés en fonction de la pression d'appui ou encore, à partir d'une loi de commande préprogrammée en fonction de la pression d'appui.
Comme décrit précédemment, on prévoit par exemple pour le retour sensitif d'appui R1 de générer une première vibration pour une pression d'appui inférieure à 1 , 2N, une deuxième vibration pour une pression comprise entre 1 , 2N et 1 , 5N, et une troisième vibration pour une pression d'appui supérieure à 1 , 5N. On prévoit par exemple que la durée de la vibration varie avec la pression d'appui mesurée. Ainsi, une première vibration présente une durée inférieure à la durée de la deuxième vibration et la durée de la deuxième vibration est inférieure à l'amplitude de la troisième vibration.
La vibration du retour sensitif d'appui R1 dont le profil est fonction de la variation de la pression d'appui mesurée sur la surface tactile 2 pendant cette première durée prédéterminée dt1 (courbe 2) est par exemple générée après que la pression d'appui ait franchi un premier seuil de pression S1. Le retour sensitif d'appui R1 perçu par l'utilisateur peut alors être différent selon qu'il a appuyé fortement ou non sur la surface tactile 2.
En outre, la détermination du retour sensitif d'appui R1 peut également être déterminée
-l ien fonction d'un deuxième paramètre, tel que la vitesse de variation de pression d'appui ou l'accélération de variation de la pression d'appui. Ainsi, le retour sensitif d'appui R1 peut varier en fonction de la valeur de ce deuxième paramètre.
La vibration est par exemple produite par un signal de commande sinusoïdal envoyé à l'actionneur 3. La vibration ressentie s'étend sur la durée de vibration Dv (courbe 2), supérieure à la durée du signal de commande.
Dans une deuxième étape 102, selon un premier exemple, on prévoit une durée de temporisation Da, au minimum de l'ordre de 20ms entre la génération des deux signaux de commande des retours sensitifs d'appui et de relâché, pendant laquelle aucun retour sensitif n'est généré. Ainsi, dans l'exemple, aucun signal de commande n'est envoyé à l'actionneur 3 après celui générant le retour sensitif d'appui R1 pendant une durée de temporisation Da de 20ms, soit une durée Da' d'environ 10ms à partir de la fin de la vibration de la surface tactile 2 du retour sensitif d'appui R1. On simule ainsi une sensation de butée d'enfoncement.
Selon un deuxième exemple, on génère un retour sensitif de butée après la génération du retour sensitif d'appui R1 , par exemple à la fin de la vibration de la surface tactile 2 du retour sensitif d'appui R1 et/ou après le franchissement d'un seuil de pression, pour simuler la sensation de butée d'enfoncement entre la génération des retours sensitifs d'appui et de relâché. Le retour sensitif de butée permet ainsi de reproduire la sensation mécanique perçue lorsqu'une touche enfoncée atteint sa butée mécanique.
On peut également prévoir de ne pas générer de retour sensitif tant que la pression d'appui mesurée cesse d'augmenter et décroît avec une variation de pression d'appui inférieure à un seuil de variation de pression prédéterminé après la génération du retour sensitif d'appui R1. En effet, lorsque le doigt de l'utilisateur reste appuyé sur la surface tactile 2 en exerçant une faible variation de pression, même après une durée de temporisation Da, l'utilisateur doit garder le contrôle du relâché et donc ne pas activer une fonction sans le vouloir si celle-ci est prise en compte au relâché et si la variation de pression d'appui est insuffisante.
Simultanément, on poursuit la mesure de la pression d'appui sur la surface tactile 2.
Lorsque la pression d'appui cesse d'augmenter et décroît suffisamment, on mesure une diminution de la pression d'appui sur une deuxième durée prédéterminée dt2, pouvant être différente de la première durée prédéterminée dt1.
Puis, on détermine le profil du retour sensitif de relâché R2 à générer en fonction de cette pression d'appui mesurée, à partir par exemple d'une bibliothèque de retours sensitifs répertoriés en fonction de la pression d'appui ou encore, à partir d'une loi de commande
préprogrammée en fonction de la pression d'appui.
On prévoit par exemple de générer une vibration dont l'amplitude est fonction de la vitesse de la diminution de la pression d'appui. On peut prévoir en outre que la vibration du retour sensitif de relâché R2 présente une amplitude inférieure à l'amplitude de la vibration du retour sensitif d'appui R1 , ce qui permet de copier davantage l'effet d'un bouton existant.
Dans une troisième étape 103, la vibration du retour sensitif de relâché R2 dont le profil est fonction de la variation de la pression d'appui mesurée sur la surface tactile 2 pendant cette deuxième durée prédéterminée dt2 (courbe 2) est générée par exemple après que la baisse de pression d'appui ait franchi un deuxième seuil de pression S2.
En outre, le retour sensitif de butée ou l'écoulement de la durée de temporisation Da, ne conditionnent pas nécessairement l'émission du retour sensitif de relâché R2. En effet dans certains cas, un retour sensitif de relâché R2 peut être généré alors que le retour sensitif de butée n'a pas encore été émis ou avant l'écoulement de la durée de temporisation Da, par exemple parce que la pression d'appui a cessé d'augmenter et décru suffisamment avant la fin de la vibration de la surface tactile 2 du retour sensitif d'appui R1. En effet, sur un bouton mécanique, on peut activer et désactiver une fonction sans avoir atteint la butée mécanique du bouton.
Selon un exemple de réalisation, la durée totale du retour sensitif comportant la première durée prédéterminée dt1 , la durée de vibration Dv, les durées des retours sensitifs d'appui et de relâché R1 , R2 et la durée de temporisation Da ou le retour sensitif de butée, est courte, c'est- à-dire inférieure à 200 ms et de préférence comprise entre 70 et 200ms, telle que comprise entre 110 et 140 ms. Les signaux courts sont en effet mieux perçus par l'utilisateur. La fréquence de la vibration de la surface tactile 2 est par exemple comprise entre 60 et 200Hz, telle que 120Hz.