SYSTEME DE MESURE DE L'EPAISSEUR D'UNE COUCHE DE GOMME
D'UN PNEUMATIQUE
Domaine de l'invention [0001] La présente invention est relative à un système de mesure de l'épaisseur d'une couche de gomme et plus particulièrement à la mesure de l'épaisseur de gomme restante d'une bande de roulement d'un bandage pneumatique.
État de la technique
[0002] De manière connue, la bande de roulement d'un bandage pneumatique, qu'il soit destiné à équiper un véhicule de tourisme, poids lourd, Génie Civil ou autre..., est pourvue d'une sculpture comprenant notamment des éléments de sculpture ou blocs élémentaires délimités par diverses rainures principales, longitudinales, transversales ou encore obliques, les blocs élémentaires pouvant en outre comporter diverses incisions ou lamelles plus fines. Les rainures constituent des canaux destinés à évacuer l'eau lors d'un roulage sur sol mouillé et définissent les bords d'attaque des éléments de sculpture.
[0003] Quand un bandage pneumatique est neuf, la bande de roulement a sa hauteur maximale. Cette hauteur initiale peut varier en fonction du type de bandage pneumatique considéré ainsi que de l'usage auquel il est destiné ; à titre d'exemple, les bandages pneumatiques « hiver » ont généralement une profondeur de sculpture supérieure à celle de bandages pneumatiques « été ». Lorsque le bandage pneumatique s'use, la hauteur des blocs élémentaires de la sculpture diminue et la raideur de ces blocs élémentaires augmente. L'augmentation de raideur des blocs élémentaires de sculpture entraîne une diminution de certaines performances du bandage pneumatique, telle l'adhérence sur sol mouillé. De plus, les capacités d'évacuation d'eau diminuent fortement lorsque la profondeur des canaux des sculptures diminue.
[0004] Il est donc souhaitable de pouvoir suivre l'évolution de l'usure de la bande de roulement d'un bandage pneumatique.
[0005] Un tel suivi est usuellement réalisé par observation visuelle de la bande de roulement par l'usager ou un garagiste avec ou sans une mesure effective avec une jauge
de profondeur. Mais cette observation n'est pas très aisée à réaliser notamment sur les pneumatiques arrière d'accès plus difficile et n'est pas non plus très précise.
[0006] De nombreuses propositions ont été faites pour automatiser la mesure de la profondeur de sculptures de pneumatiques. De tels dispositifs peuvent être disposés sur le sol de roulage des véhicules. Ces dispositifs fonctionnent usuellement selon deux techniques, soit à base de systèmes optiques avec des caméras ou des lasers, soit à base de courants de Foucault.
[0007] Les systèmes à base de systèmes optiques sont coûteux, doivent être encastrés dans le sol de roulage et nécessitent une maintenance régulière. Les mesures sont de plus perturbées par des salissures et la présence ou des projections d'eau, de boue, de neige, etc.
[0008] Les documents US 7,578,180 B2 et WO 2008/059283 proposent des systèmes de mesure de l'épaisseur de la bande de roulement d'un pneumatique, comportant des capteurs sensibles aux courants de Foucault générés par un champ magnétique d'excitation dans l'armature de sommet du pneumatique. Ces systèmes sont disposés sur un sol de roulage.
[0009] Ces systèmes de mesures ne sont cependant pas totalement satisfaisants parce qu'ils sont sensibles à la conductivité électrique du sommet des bandages pneumatiques et que celle-ci évolue d'un bandage pneumatique à l'autre mais aussi en fonction de l'usage de ceux-ci. On constate une précision et une sensibilité des mesures insuffisantes. Description brève de l'invention
[0010] L'invention a pour objet un système de mesure de l'épaisseur d'une couche de matériau caoutchouteux d'un pneumatique, la couche comportant une face liée à une armature adjacente réalisée avec au moins un matériau de perméabilité magnétique supérieure à la perméabilité magnétique de l'air et une face libre en contact avec l'air, et le système comprenant un boîtier avec une face d'application destinée à être en contact avec la face libre de la couche et un capteur placé dans le boîtier capable de mesurer la distance d entre la face liée et la face libre de la couche de matériau caoutchouteux. Ce système est caractérisé en ce que, le capteur comportant une source de champ magnétique alternatif et un élément sensible adjacent, la source est une bobine et l'élément sensible est un capteur dont le signal de sortie est fonction du niveau du champ d'induction magnétique local et en
ce que la fréquence et la puissance d'excitation de la bobine source sont telles que le champ d'induction magnétique augmente entre l'armature adjacente et la bobine source, lorsque la distance d diminue.
[0011] Le capteur du système de mesure selon un objet de l'invention a l'avantage de fonctionner en mode reluctant, donc avec, à puissance donnée, une fréquence d'excitation de la bobine plus faible que dans le cas d'un capteur similaire fonctionnant dans un mode sensible aux courants de Foucault. Il est à noter que dans le cas des armatures usuelles de sommet de pneumatiques, constitué de renforts métalliques noyés dans un matériau caoutchouteux peu conducteur, on ne détecte pas ou seulement de faibles courants de Foucault dans ces conditions opératoires.
[0012] Par ailleurs, la mesure en mode reluctant met à profit la perméabilité magnétique de l'armature adjacente et on constate que cela offre une grande sensibilité des mesures à toute variation de la distance d.
[0013] De préférence, l'élément sensible est un capteur choisi dans le groupe des capteurs à effet Hall, magnéto résistif.
[0014] Les capteurs à effet Hall mettent à profit une propriété des semi-conducteurs qui, lorsqu'ils sont traversés par un courant et qu'on leur applique un champ magnétique perpendiculaire au sens de déplacement dudit courant, voient apparaître une tension proportionnelle au champ magnétique appliqué, mesurable dans le sens de ce champ. La mesure de cette tension, permet alors d'estimer l'intensité du champ magnétique dans lequel baigne le semi-conducteur.
[0015] Les capteurs magnéto résistifs mettent à profit la propriété qu'ont les semiconducteurs de présenter une résistance qui évolue lorsqu'ils sont soumis à un champ magnétique. En soumettant un tel matériau à un courant électrique connu et en mesurant la tension aux bornes de ce matériau, il est alors possible d'estimer l'intensité du champ magnétique dans lequel baigne le matériau magnéto résistif.
[0016] Selon un mode de réalisation préférentiel, l'élément sensible est disposé entre la bobine source et la face d'application du boîtier.
[0017] Dans ce mode de réalisation, le champ d'induction magnétique mesuré par l'élément sensible augmente lorsque la distance d diminue.
[0018] Dans un autre mode de réalisation, la bobine source est positionnée entre l'élément sensible et la face d'application.
[0019] Dans ce mode de réalisation, le champ d'induction magnétique mesuré par l'élément sensible diminue lorsque la distance d diminue. [0020] L'élément sensible et la bobine source peuvent aussi être disposées de façon adjacente et sensiblement à la même distance de la face d'application du boîtier.
[0021] Dans ce mode de réalisation, le champ d'induction magnétique mesuré par l'élément sensible diminue aussi lorsque la distance d diminue.
[0022] Selon un mode de réalisation avantageux, la bobine source est disposée autour, ou est entourée par, un matériau à haute résistivité électrique et haute perméabilité magnétique.
[0023] La présence de ce matériau à haute résistivité électrique et haute perméabilité magnétique, tel une ferrite, a l'avantage de localiser les lignes de champ magnétique et ainsi de réaliser une mesure d'épaisseur de couche plus localisée. [0024] Préférentiellement, pour tous les modes de réalisation avec un matériau à haute résistivité électrique et haute perméabilité magnétique, le capteur de l'élément sensible est placé à l'extrémité de l'une des branches du matériau à haute résistivité électrique et haute perméabilité magnétique.
[0025] La ferrite peut être de forme variée, notamment en forme de U. Dans ce cas, la bobine d'excitation ou bobine source est alors préférentiellement disposée autour de l'une des branches latérales du U.
[0026] Alternativement, la bobine source peut être disposée autour du fond du U de la ferrite.
[0027] Dans ce mode de réalisation, la portée du capteur peut être améliorée simplement en augmentant la distance entre les deux extrémités du U.
[0028] On peut également augmenter cette portée en augmentant la section des pôles constitués par les deux barres parallèles de la ferrite en forme de U.
[0029] Selon un autre mode de réalisation, la bobine source est disposée autour d'un matériau à haute résistivité électrique et haute perméabilité magnétique en forme de E.
[0030] Dans ce mode de réalisation, la bobine source est avantageusement disposée autour de la barre centrale du E. [0031] Dans ce mode de réalisation, la portée du capteur peut être améliorée simplement en augmentant la distance entre la barre centrale du E et les deux barres externes de celui- ci.
[0032] On peut également augmenter cette portée en augmentant la section des pôles constitués par les trois barres parallèles de la ferrite en forme de E. [0033] Dans ce mode de réalisation utilisant une ferrite en forme de E, il est également possible de disposer un élément sensible à l'extrémité de chaque pôle extérieur faisant face à l'armature adjacente. De cette façon on peut réaliser des mesures en deux points, à l'aide d'une unique source de champ magnétique.
[0034] Selon un troisième mode de réalisation, la bobine source est disposée autour d'un matériau à haute résistivité électrique et haute perméabilité magnétique, le matériau présentant un axe de symétrie et selon toute coupe axiale une forme de E.
[0035] Dans ce mode de réalisation dit « en pot », la bobine source est avantageusement disposée autour de l'axe central du matériau à haute résistivité électrique et haute perméabilité magnétique, et l'élément sensible est disposé à l'extrémité de l'axe central du pot.
[0036] Dans ce mode de réalisation, la portée du capteur peut être améliorée simplement en augmentant le diamètre externe de la structure en pot, de sorte que la distance entre le pôle central et le pôle externe soit plus important.
[0037] On peut également augmenter cette portée en augmentant la section des deux pôles de la structure en pot.
[0038] Ce mode de réalisation axisymétrique présente l'avantage d'être insensible à l'orientation des câbles métalliques constituant l'armature adjacente. Le capteur est donc insensible à l'anisotropie de cette couche adjacente.
[0039] Selon des modes de réalisations très préférentiels, on peut utiliser plusieurs éléments sensibles adjacents à la bobine source, connectés les uns aux autres, de sorte que la différence de champ d'induction magnétique captée par l'association des différents éléments sensibles est faible ou nulle en l'absence d'armature adjacente, et non nulle en présence d'une armature adjacente.
[0040] Ce mode de réalisation a l'avantage d'améliorer la sensibilité du capteur, de simplifier l'électronique de pilotage et de mesure associée et d'en diminuer le coût.
[0041] Selon un mode de réalisation particulier, le matériau à haute résistivité électrique et haute perméabilité magnétique a une forme de H. [0042] De préférence, le H est disposé dans le boîtier avec les branches latérales normales à la face d'application du boîtier.
[0043] Comme précédemment, on peut augmenter la portée du capteur en augmentant la distance entre les deux barres latérales du H ou en augmentant la section des pôles constitués par ces deux barres latérales. [0044] Alors la source peut être une bobine disposée autour de la barre centrale du H.
[0045] La source peut aussi comporter deux bobines disposées chacune autour d'une branche latérale du H, de préférence de part et d'autre de la branche centrale du H.
[0046] La source peut aussi comporter quatre bobines disposées chacune autour d'une demi branche latérale du H. [0047] Dans ce cas particulier d'une ferrite en forme de H, le capteur de l'élément sensible peut comporter deux capteurs disposés chacun à une extrémité d'une même branche latérale du H. Le capteur de l'élément sensible peut aussi comporter deux capteurs disposés chacun sur une branche latérale distincte du H, de part et d'autre de la branche centrale. Il est aussi possible d'utiliser quatre capteurs disposés chacun à chaque extrémité de chaque demi-branche latérale du H.
[0048] En l'absence de couche adjacente, i.e. en conditions libres, le champ d'induction magnétique local mesuré d'une part par le ou les capteurs positionnés aux extrémités supérieures du H est égal au champ d'induction magnétique local mesuré, d'autre part, par
le ou les capteurs positionnés aux extrémités inférieurs des pôles du H. La différence de signal de sortie entre ces capteurs est donc faible ou nulle.
[0049] En connectant avantageusement ces différents capteurs de l'élément sensible les uns aux autres, on peut donc fonctionner en mode différentiel, avec un mode commun faible ou nul. Cela offre l'avantage d'améliorer la sensibilité de la mesure, de simplifier l'électronique de pilotage et de mesure associée et d'en diminuer le coût.
[0050] Dans le cas de mesures effectuées sur une bande de roulement de bandage pneumatique, les deux branches du H (ou pôles) sont de préférence placées selon la direction de roulage et chaque branche verticalement, la mesure est alors une mesure moyenne de la distance entre le capteur et l'armature de la couche adjacente, liée à la distance entre les deux branches du H.
[0051] Dans tous les modes de réalisation, la source peut comporter une ou plusieurs bobines.
[0052] La bobine source est alimentée par une source électrique alternative, avantageusement de fréquence inférieure à 500 kHz, on limite alors très fortement la génération de courants de Foucault dans l'armature adjacente de la couche. Par ailleurs, en dépassant une fréquence de 10 kHz, on s'affranchit des bruits classiques mesurés par une antenne en champ proche.
[0053] D'autre part, plus on augmente la fréquence d'alimentation pour un courant donné, plus on améliore la résolution temporelle de la mesure.
[0054] Par ailleurs, l'augmentation de la fréquence permet de diminuer le temps de mesure ce qui a un impact favorable sur la consommation électrique de l'ensemble.
[0055] On a constaté qu'il est avantageux d'utiliser une fréquence d'alimentation comprise entre 40 et 150 kHz. [0056] Ces limitations de fréquence permettent de limiter les courants de Foucault susceptibles de prendre naissance dans les renforts métalliques de l'armature du pneumatique.
[0057] De préférence, le système de mesure comporte un dispositif de mesure de l'amplitude du signal aux bornes du ou des capteurs de l'élément sensible.
[0058] Pour ce faire on peut alimenter la bobine source au moyen d'un courant sinusoïdal stationnaire connu, ce qui permet de fixer de façon répétable le champ d'induction magnétique mesurable dans le voisinage du capteur, et on peut utiliser un dispositif de mesure de l'amplitude de la tension aux bornes du ou des capteurs constituant l'élément sensible.
[0059] Ce dispositif de mesure d'amplitude de la tension aux bornes de l'élément sensible peut mesurer en continu la tension ou utiliser un système de démodulation d'amplitude.
[0060] Le système de mesure est avantageusement disposé dans un boîtier non conducteur électrique et dont les matériaux ont une susceptibilité magnétique nulle ou suffisamment faible pour être assimilable à l'air ou le vide.
[0061] De préférence, la bobine source ayant un axe de sensibilité et le boîtier ayant une face d'application contre la face libre de la couche dont l'épaisseur est à mesurer, la face d'application du boîtier est normale ou parallèle à l'axe de sensibilité de la bobine source selon le mode de réalisation.
[0062] Le boîtier peut être un boîtier portatif.
[0063] Dans ce cas, le système de mesure selon un objet de l'invention peut être appliqué à la mesure de l'épaisseur de matériau caoutchouteux d'un flanc ou d'une gomme intérieure d'un pneumatique. Cette mesure peut être réalisée lors de la fabrication du pneumatique ou après la fin de celle-ci.
[0064] Le boîtier peut aussi être apte à être disposé sur ou encastré dans un sol de roulage.
[0065] Dans ce cas, le système de mesure est de préférence appliqué à la mesure de l'épaisseur de matériau caoutchouteux restante d'une bande de roulement d'un pneumatique.
[0066] Bien entendu, chaque bobine source du système de mesure selon un objet de l'invention peut être constituée d'une pluralité de bobines connectées en série ou en parallèle.
[0067] De préférence, lorsque les bobines utilisées sont des bobines plates, chacune des bobines source peut être réalisée sous forme de pistes conductrices enroulées en forme de spirales sur un support PCB ou plastronique.
[0068] Un support plastronique fait référence à une technologie qui permet l'impression de pistes conductrices et la fixation de composants électroniques directement sur des pièces plastiques obtenues par injection.
[0069] L'invention s'applique particulièrement aux pneumatiques comportant des renforts métalliques dans leur sommet et/ou leurs nappes carcasses tels ceux destinés à équiper des véhicules à moteur de type tourisme, SUV {"Sport Utility Vehicles"), comme des véhicules industriels choisis parmi camionnettes, « Poids-lourd » - c'est-à-dire métro, bus, engins de transport routier (camions, tracteurs, remorques), véhicules hors-la-route tels qu'engins de génie civil -, autres véhicules de transport ou de manutention.
Description des Figures
[0070] Les figures annexées illustrent plusieurs modes de réalisation d'un système de mesure selon un objet de l'invention en prenant comme exemple principal son application à la mesure de l'épaisseur de bandes de roulement de pneumatiques :
- la figure 1 est une vue en perspective d'un véhicule dont un pneumatique passe au- dessus d'un boîtier comportant un système de mesure selon un objet de l'invention ;
- la figure 2 présente un boîtier avec un système de mesure ;
- la figure 3 présente une coupe d'un bandage pneumatique en contact avec le boîtier du système de mesure ;
- la figure 4 présente le principe de fonctionnement d'un système de mesure dans le cas d'une bobine à air, en l'absence (a) et en présence (b) d'une plaque métallique ;
- la figure 5 présente de façon schématique un exemple de fonctionnement du système de mesure dans le cas d'une bobine d'excitation avec une ferrite en forme de U ;
- la figure 6 présente un mode de réalisation alternatif du système de la figure 5 ;
- la figure 7 présente un deuxième mode de réalisation avec une ferrite en forme de E ;
- la figure 8 présente un troisième mode de réalisation avec une ferrite en forme de pot ;
- la figure 9 présente un mode de réalisation avec une ferrite en forme de H ; et
- la figure 10 présente schématiquement une structure de l'électronique d'un système de mesure.
Description détaillée de l'invention
[0071] La figure 1 présente un véhicule 5 dont le pneumatique 8 roule sur un boîtier 6 comportant un système de mesure de l'usure. La figure montre un véhicule de tourisme mais un tel système de mesure est aussi utilisable pour tout autre véhicule, tel un poids- lourd ou un car. La mesure de l'épaisseur restante de matériau caoutchouteux de la bande de roulement du pneumatique 8 est faite lorsque le pneumatique roule au-dessus du boîtier 6 sans qu'il soit nécessaire d'arrêter le véhicule ou de démonter le pneumatique du véhicule.
[0072] La figure 2 illustre un boîtier 12 selon l'un des objets de l'invention. Celui-ci se présente comme un ensemble portatif qui peut être déposé sur un sol de roulage. Il a une section droite sensiblement trapézoïdale. Le boîtier comprend deux portions inclinées, une rampe d'accès 15 et une rampe de sortie 16. Entre les deux se trouve une portion 18 sensiblement horizontale. La portion 18 du boîtier 12 protège un capteur ou une rangée de capteurs 50 destinés à réaliser les mesures de distance. La base 20 du boîtier est placée contre le sol de roulage et procure à celui-ci la stabilité nécessaire pendant le fonctionnement du système. Le boîtier 12 comporte aussi une électronique 40 avec une source d'énergie qui alimente en courant alternatif les capteurs 50. Les mesures sont faites lorsque l'aire de contact du pneumatique repose sur la portion horizontale 18. Cette portion horizontale est la face d'application du boîtier contre la surface de la bande de roulement du pneumatique. Le boîtier 12 est réalisé en un matériau non conducteur dont les propriétés magnétiques sont assimilables à celles de l'air pour ne pas perturber les mesures.
[0073] Selon d'autres modes de réalisation, le boîtier peut être encastré dans un sol de roulage ou de dimensions et de poids approprié pour pouvoir être appliqué contre un flanc ou une gomme intérieure d'un pneumatique.
[0074] La mesure de l'épaisseur restante de matériau caoutchouteux d'une bande de roulement d'un pneumatique est illustrée à la figure 3. Cette figure présente une coupe partielle d'un pneumatique 8 en appui sur la face d'application 18 d'un boîtier 12. Le pneumatique 8 comprend notamment une bande de roulement 80 avec des sculptures 82,
une armature de sommet 84 constituée de deux ou plus nappes de renforts métalliques (non représentées), et de flancs 86. Le boîtier 12 comprend une face d'application 18, une base 20 et une rangée de capteurs 50. La surface de roulage 88 de la bande de roulement 80 est en appui contre la face d'application 18 du boîtier 12. [0075] Les capteurs 50 mesurent, comme il sera expliqué ci-dessous, la distance Dl qui les sépare de l'armature métallique 84 du sommet du pneumatique 8. Dl a trois composantes. Deux de ces composantes sont fixes, la distance D2 qui sépare le fond des sculptures 82 de l'armature 84, et la distance D3 qui sépare les capteurs 50 de la face d'application 18 du boîtier 12. Une composante est variable avec le degré d'usure de la bande de roulement, c'est d qui correspond à l'épaisseur restante de la bande de roulement. On a : d = D\ - D2 - D2>
[0076] La distance D2 peut être connue à partir de l'identification du type de pneumatique mesuré. Cette identification peut être manuelle ou automatique, par exemple en récupérant des données d'identification inscrites dans un transpondeur tel un RFID incorporé dans la structure du pneumatique.
[0077] La figure 4 illustre le principe de fonctionnement du capteur d'un système de mesure selon un objet de l'invention.
[0078] A la figure 4(a) est représenté une bobine à air 10 avec un axe de symétrie et de sensibilité A. Lorsque les bornes de la bobine sont alimentées par un courant alternatif, les lignes de champ magnétique 54 émises par ce dispositif s'étendent dans l'air tout autour de la bobine tel que schématisé à la fig. 4 (a).
[0079] Si on approche de ce dispositif une armature métallique 14, bonne conductrice de champ magnétique et mauvaise conductrice électrique, telle une nappe sommet d'un pneumatique constituée de renforts métalliques parallèles noyés dans deux couches de matériau caoutchouteux peu conducteur, les lignes de champ vont naturellement chercher à passer par cette armature métallique plutôt que dans l'air, car l'air a une reluctance supérieure à celle de l'armature métallique. On observe une localisation des lignes de champ magnétique 54 à travers l'armature métallique 14.
[0080] Il en résulte que dans la zone située entre la bobine 10 et l'armature métallique, le champ d'induction magnétique va augmenter.
[0081] On peut ainsi obtenir une mesure de la variation de position de l'armature métallique 14 relativement à la bobine 10 par une mesure du champ d'induction local entre la bobine 10 et l'armature métallique 14. Ceci peut se faire au moyen d'un capteur sensible au champ d'induction magnétique local 53, tel un capteur à effet Hall, magnéto résistif.
[0082] La figure 5 présente un exemple schématique de fonctionnement d'un mode de réalisation d'un système de mesure dans le cas d'une bobine d'excitation et d'une ferrite en forme de U. [0083] La couche 21 dont on veut mesurer l'épaisseur d comporte une couche de matériau caoutchouteux 24 adjacente à une armature 22 constituée de renforts dont la perméabilité magnétique est supérieure à la perméabilité magnétique de l'air tels que ceux usuellement utilisés pour des nappes carcasses ou des nappes sommet de pneumatiques, notamment poids-lourd. [0084] Le boîtier 12 du système de mesure comporte un capteur 50 qui comporte une bobine d'excitation 10 disposée autour de l'une des branches latérales 36 d'une ferrite 30 en forme de U et un capteur à effet Hall 56. Le capteur 56 est placé à l'extrémité de la branche latérale 36 de la ferrite 30. La présence de la ferrite 30 permet de localiser la circulation des lignes de champ magnétique à travers elle et ainsi de localiser la zone de mesure. Les deux barres du U sont éloignées d'une distance 11.
[0085] Le boîtier 12 a sa face d'application 18 en appui contre la face libre 26 de la couche 21.
[0086] Selon une caractéristique essentielle du système de mesure, la fréquence et la puissance d'excitation de la bobine d'excitation 10 sont telles que le champ d'induction magnétique entre les extrémités des pôles de la ferrite 30 et l'armature adjacente 22 augmente lorsque la distance d diminue.
[0087] Le mode de fonctionnement du capteur est ainsi un mode reluctant donc lié à la perméabilité magnétique des différentes parties du circuit magnétique.
[0088] La perméabilité magnétique du matériau caoutchouteux est très inférieure à celle de l'armature adjacente qui est elle-même inférieure à celle de la ferrite.
[0089] En conséquence, la reluctance de la couche 24 de matériau caoutchouteux est très supérieure à celle de l'armature adjacente 22 qui est elle-même supérieure à celle de la ferrite 30. Cela implique que la variation de champ d'induction magnétique mesurée aux extrémités de la ferrite 30 est principalement liée à la variation de la distance d, épaisseur de la couche de matériau caoutchouteux parce que toute variation de la reluctance de l'armature adjacente liée par exemple au nombre de renforts ou à leur construction n'a qu'une influence mineure sur la précision de la mesure. La précision et la sensibilité d'un tel capteur en mode reluctant sont donc bonnes. La portée du capteur est liée à la distance 11, distance entre les deux barres du U, et à la section des pôles constitués par ces deux barres parallèles.
[0090] Les figures 6 à 9 présentent des modes de réalisation alternatifs de capteurs.
[0091] A la figure 6, le capteur 60 comprend une ferrite 64 en forme de U, une bobine d'excitation 62 disposée autour de la barre centrale du U et un capteur à effet Hall 56 placé à l'extrémité de l'une des branches latérales du U..
[0092] A la figure 7, le capteur 70 comprend une ferrite 74 en forme de E, une bobine 72 disposée autour de la barre centrale du E et un capteur à effet Hall 56 placé à l'extrémité de l'une des branches latérales du E. [0093] A la figure 8, le capteur 90 comporte une ferrite 94 en forme de pot avec un axe de symétrie et une barre centrale disposée sensiblement selon cet axe de symétrie et une bobine d'excitation 92 disposée autour de la barre centrale du pot. Il comporte aussi un capteur à effet Hall 56 disposé à proximité de l'extrémité de la barre centrale de la ferrite 94. La figure 8(a) présente une vue en perspective du capteur et la figure 8(b) une coupe selon l'axe de symétrie.
[0094] Cette structure en pot présente l'avantage d'être insensible à l'anisotropie de l'architecture métallique interne au pneumatique. Ceci est vrai car le capteur à effet Hall est positionné à l'extrémité de la barre centrale du pot et que selon toute coupe axiale, le système de mesure est axisymétrique.
[0095] La figure 9 présente un autre mode de réalisation d'un capteur 95. Ce capteur comprend une bobine d'excitation 96 disposée autour de la barre centrale d'une ferrite 97 en forme de H. Il comprend aussi deux capteurs à effet Hall 56 et 57 disposés chacun à une extrémité de la barre latérale 98 de la ferrite 97. Les deux capteurs ont le même signal de mesure en conditions libres. La différence des deux signaux est donc nulle dans ces conditions. Cela permet d'annuler totalement ou presque totalement le mode commun et d'améliorer la sensibilité du capteur. La distance à mesurer est alors reliée à cette différence par une loi non linéaire.
[0096] La figure 10 montre un exemple de la structure de l'électronique permettant la mesure d'épaisseur d'une couche de gomme de pneumatique, dans le cas d'un capteur constitué d'une bobine source 102 et d'un élément sensible 103 constitué d'un unique capteur de mesure du champ d'induction magnétique local, ou de plusieurs capteurs connectés entre eux.
[0097] Cette électronique est constituée d'un « module capteur » 100 et d'une « carte mère » 120. Elle permet donc de réaliser une mesure d'épaisseur de couche en un unique point.
[0098] Pour étendre le principe de ce schéma à un système constitué d'une multiplicité de capteurs, il suffit d'utiliser plusieurs « modules capteurs » tous reliés à la même « carte mère ». [0099] En mode reluctant, le champ d'induction magnétique mesuré par l'élément sensible 103, placé entre l'armature d'une couche adjacente et la bobine source, augmente lorsque la distance d entre le capteur et l'armature adjacente, constituée de câbles métalliques de pneumatique, diminue. Cette électronique a donc pour but de mesurer la valeur de cette tension U, aux bornes de l'élément sensible, afin de pouvoir déduire cette distance entre le capteur et l'armature de la couche adjacente.
[00100] Outre la bobine source 102 et l'élément sensible 103, le « module capteur » 100 est constitué, entre autre, d'un amplificateur en courant 104, piloté par un oscillateur 106 dont la fréquence est imposée par une base de temps 107. Les amplificateur, oscillateur et base de temps font partie du « module capteur ». Le courant généré par l'amplificateur 104 injecté dans la bobine source 102 est pris comme référence de phase (φ=0).
[00101] La tension U, de phase φ non nulle par rapport au courant I, prélevée aux bornes de l'élément sensible 103, est d'abord amplifiée par l'amplificateur 108 puis injectée dans un double démodulateur 110, de même que le signal de sortie de l'oscillateur 106.
[00102] En sortie du démodulateur 110, on trouve les signaux X et Y qui représentent les deux composantes complexes décrivant la tension aux bornes de l'élément sensible, telles que :
dans laquelle K est un facteur lié à l'amplification présente le long de la chaîne électronique.
[00103] Les deux signaux X et Y sont ensuite filtrés par les filtres 112 et numérisés au moyen de convertisseurs analogique/numérique (ADC) 114, puis injectés dans le microcontrôleur 122 de la « carte mère » 120.
[00104] Le microcontrôleur 122 déduit de X et Y la valeur de la tension U aux bornes de l'élément sensible 103 en utilisant la formule ci-dessus.
[00105] La carte mère est également munie de plusieurs blocs fonctionnels additionnels : · une mémoire 124 afin de permettre l'enregistrement des mesures réalisées par le capteur constitué de la bobine source 102 et de l'élément sensible 103 ;
• un décodeur RFID 126 qui permet l'identification du pneumatique, au moyen d'une antenne 128, lorsque cela peut se faire en mettant à profit la présence de RFID incorporé dans la structure du pneumatique ;
· un module de communication sans fil 130 qui permet l'envoi des informations à distance, via une antenne supplémentaire 132 ; et
• une alimentation 134 distribuant le courant nécessaire à l'ensemble du système, à partir d'une batterie 136.
[00106] L'ensemble a la capacité à réaliser des mesures nombreuses sur des pneumatiques, sans changement de batteries, ce qui confère au système une autonomie de plusieurs années sans intervention humaine.