Procédé de traitement d'un signal d'un dispositif de mesure de pression au sein d'un moteur à combustion interne
L'invention concerne un procédé de traitement d'un signal d'un dispositif de mesure de pression au sein d'un moteur à combustion interne.
Un moteur à combustion interne comporte de manière classique des cylindres dans lesquels coulissent des pistons définissant chacun une chambre de combustion dans laquelle du carburant et du comburant sont introduits afin de réaliser la combustion du mélange. Le moteur permet la transformation de l'énergie dégagée par cette combustion en énergie mécanique.
Il est connu d'équiper des moteurs à combustion interne de dispositifs de mesure de pression comprenant des capteurs de mesure de pression et de l'électronique associée, mesurant la pression au sein des chambres de combustion des cylindres. La valeur de cette pression permet à un système électronique du type calculateur électronique moteur (ou ECU : « Engine Control Unit » en anglais), embarqué dans un véhicule automobile équipé d'un tel moteur à combustion interne, d'ajuster au mieux les paramètres de réglages dudit moteur tels que les paramètres d'injection de carburant ou de post traitement des émissions polluantes.
De tels capteurs de mesure de pression peuvent être des capteurs piézoélectriques qui, par l'intermédiaire des variations des charges électriques de l'élément sensible piézo-électrique soumis à une pression, fournissent de manière relative une indication de la pression régnant dans le cylindre. Le capteur de mesure de pression fournit alors une tension représentative de ces variations de pression. Généralement, le signal de tension fourni par ce type de capteurs de mesure de pression devrait sensiblement avoir la forme d'une droite de valeur constante (par exemple y = 0 volts) et répétable sur laquelle- viennent s'intercaler périodiquement des pics de tension représentant les pics de pression qui se déroulent à l'intérieur de la chambre de combustion lors des phases de compression et de combustion dans la chambre de combustion du cylindre.
Cependant, ce signal de tension est sujet à des bruits et dérives dus, entre autres, aux phénomènes de pyroélectricité et/ou de vibrations subis par ledit capteur de mesure de pression. Le signal délivré par le capteur de mesure de pression est donc différent de la courbe réelle de la pression régnant à l'intérieur de la chambre de combustion du cylindre. En dehors des pics de pression, il n'a pas la forme d'une droite de valeur constante et répétable mais au contraire, il a sensiblement la forme d'une droite ayant une pente (c'est-à-dire dont les valeurs dérivent dans le temps), créant un décalage ou dérive (appelé « offset » en anglais) par rapport à une valeur de référence. Ceci est illustré à la figure 1A. Le signal SB de pression selon l'unité de temps t, est bruité et il
dérive selon une droite de pente A, créant ainsi un décalage ou dérive (offset) par rapport à une valeur de référence VREF qui évolue selon le temps t, de valeur B à t = 0 et de valeur B' à tO (cf. figure 1A). Le signal SB peut donc être assimilé à une alternance de phases dites « de plateau » SP1, SP2, SP3, pendant lesquelles la tension est décalée par rapport à une valeur de référence VREF et évolue selon une fonction de pente A sensiblement linéaire en fonction du temps, et de pics de tension P1 , P2, P3 représentatifs des pics de pression de combustion.
Afin que le signal de pression fourni par de tels capteurs de mesure de pression soit utilisable, un traitement du signal est donc nécessaire. En l'occurrence le dispositif de mesure de pression comprend un filtre et un algorithme visant à supprimer cette dérive, appelé aussi algorithme de correction d'« offset » qui sont appliqués au signal de tension. Le filtre permet d'éliminer les bruits du signal et l'algorithme de correction de dérive permet de recentrer la valeur de référence de la pression, en dehors des pics de pression, à une valeur de référence VREF constante et répétable. Ce filtre et cet algorithme de correction de dérive sont intégrés dans une unité de traitement, faisant partie du dispositif de mesure de pression, et située dans un circuit intégré dédié appelé « ASIC » (« Application Spécifie Integrated Circuit », en anglais) associé et relié au capteur de mesure de pression. Le filtre et la correction de dérive permettent, à partir du signal ainsi traité, de déterminer de manière précise la valeur de la pression à l'intérieur de la chambre de combustion du cylindre et donc d'ajuster en proportion les paramètres de réglage de fonctionnement du moteur à combustion interne.
Un tel procédé est connu de l'art antérieur. Par exemple, il est connu d'utiliser un filtre de Kalman reposant sur une méthode récursive de correction d'erreur entre un signal et sa prédiction atténuée par un gain. La prédiction du signal est alors calculée à partir du signal filtré et corrigé à l'instant de mesure précédent. Plus particulièrement et selon le document FR 2 938 645 A1 , il est connu d'utiliser deux filtres de Kalman : un filtre de Kalman dit « rapide » c'est-à-dire comportant des gains de pente et de constante de valeurs élevées pour les points appartenant aux pics de pression, et un filtre de Kalman dit « lent », c'est-à-dire comportant des gains de pente et de constante de valeurs faibles pour la détermination de la dérive du signal, c'est-à-dire de l'offset pendant les phases de plateaux. Le procédé décrit dans FR 2 938 645 A1 corrige alors chaque point en fonction de leur appartenance ou non aux pics de pression détectés selon le filtre de Kalman rapide et selon la valeur de l'offset déterminé selon le filtre de Kalman lent. Cependant, les inconvénients d'un tel procédé de traitement du signal sont les suivants :
- puisque chaque point du signal est traité par un calcul complexe utilisant un filtre de Kalman, un tel procédé de traitement du signal est lourd et utilise une taille importante de la mémoire de l'ASIC,
- ce procédé est difficile à calibrer, puisqu'il comporte quatre variables à paramétrer : un gain de pente et de constante pour le filtre de Kalman rapide et un autre gain de pente et un autre gain de constante pour le filtre de Kalman lent,
- en dessous de 1000 tours/min de régime moteur, le signal traité issu de ce procédé de traitement est déformé de manière non négligeable et donc difficilement exploitable.
Ceci est illustré à la figure 1 B. Le signal de pression traité SK selon le procédé de traitement de signal décrit dans FR 2 938 645 A1 , a une valeur de référence de pression VREF constante, et ne dérive plus dans le temps t. Cependant, ce procédé de traitement de signal crée, après le pic de pression PK, entre les instants tO et t1 , une sous estimation Su de la valeur de la pression régnant dans le cylindre par rapport à la courbe réelle SR.
L'invention propose donc de pallier ces inconvénients et propose un procédé de traitement du signal permettant de corriger la dérive du signal n'engendrant pas de déformation dans le signal traité, facile à mettre en œuvre et à calibrer et nécessitant une taille réduite de mémoire par rapport au procédé de l'art antérieur.
L'invention propose un procédé de traitement d'un signal d'un dispositif de mesure de pression au sein d'un moteur à combustion interne, ledit dispositif comprenant :
- un capteur de mesure de pression fournissant en sortie un signal de tension, représentatif de la pression au sein du moteur à combustion interne, le signal comprenant des phases dites « de plateau » pendant lesquelles la tension évolue selon une fonction sensiblement linéaire en fonction du temps, et des pics de tension, représentatifs des pics de pression de combustion,
- une unité de traitement reliée audit capteur de mesure de pression.
Selon un premier mode de réalisation, le procédé comprend les étapes suivantes :
I. Acquisition des valeurs du signal de pression par l'unité de traitement, II. Détection par l'unité de traitement des pics de tension du signal, représentatifs des pics de pression de combustion.
Le procédé se caractérise en ce qu'il comprend en outre les étapes suivantes :
III. Calcul par l'unité de traitement d'une première durée entre un premier instant correspondant à un premier pic de pression de combustion et un deuxième
instant correspondant à un deuxième pic de pression de combustion, consécutif au premier pic de pression de combustion,
IV. Calcul par l'unité de traitement d'un instant de début de correction définit par :
tcl = tl + xl * Dt1
Avec :
tc1 : instant de début de correction,
t1 : deuxième instant correspondant à un deuxième pic de pression de combustion,
Dt1 : première durée entre un premier instant (tO) correspondant à un premier pic de pression de combustion (PO) et un deuxième instant (t1 ) correspondant à un deuxième pic de pression de combustion (P1 ),
tc2 : instant de fin de correction,
et x1 première constante de valeur variant entre 0, 1 et 0,9.
V. Mesure par l'unité de traitement d'une valeur du signal à l'instant de début de correction,
VI. Correction par l'unité de traitement du signal, à partir de l'instant de début de correction par rapport à une valeur de référence et obtention d'un premier signal traité tel que :
S = SB— V0FF1 + VREF
Avec SB : signal en sortie du capteur de mesure de pression,
VoFFi : valeur du signal à l'instant de début correction (tci),
VREF : valeur de référence.
Selon un deuxième mode de réalisation, les étapes I à VI sont répétées, et :
- lors de l'étape III : calcul par l'unité de traitement d'une deuxième durée entre le deuxième instant correspondant au deuxième pic de pression de combustion et un troisième instant correspondant à un troisième pic de pression de combustion, consécutif au deuxième pic de pression de combustion,
- lors de l'étape IV : Calcul par l'unité de traitement d'un deuxième instant de début de correction définit par :
tc2 = t2 + x2 * Dt2
Avec :
tc2 : deuxième instant de début de correction,
t2 : troisième instant correspondant à un troisième pic de pression de combustion,
Dt2: deuxième durée entre le deuxième instant et le troisième instant ,
et x2 une deuxième constante de valeur variant entre 0,1 et 0,9.
- lors de l'étape V : Mesure par l'unité de traitement d'une deuxième valeur du signal au deuxième instant de début de correction, et calcul par l'unité de traitement d'une pente, définie par :
Avec V0FF2 : valeur du signal au deuxième instant de début de correction,
tc2 : deuxième instant de début de correction,
- lors de l'étape VI : correction du signal par l'unité de traitement, à un instant donné i, situé après le deuxième instant de début de correction et obtention d'un deuxième signal traité tel que :
S'(i) = 5(0 - -A * i
Avec S'(i) : deuxième signal traité à l'instant t,
S (i) : premier signal traité à l'instant t.
Dans un autre mode de réalisation la valeur de la deuxième constante x2 est égale à la valeur de la première constante x1.
Dans un mode de réalisation préférentiel du procédé de traitement selon l'invention :
- l'étape II consiste en la dérivation du deuxième ordre des valeurs du signal par rapport à une unité de temps, et obtention d'un signal dérivé, tel que :
_ dsB 2 avec SD : signal dérivé,
- l'étape III consiste en :
• la détection par l'unité de traitement de deux instants consécutifs, un premier instant et un deuxième instant correspondants au passage des valeurs du signal dérivé en dessous d'un seuil,
• le calcul par l'unité de traitement d'une durée entre le premier instant et le deuxième instant.
Judicieusement, la valeur du seuil est déterminée de telle sorte qu'au premier instant et au deuxième instant la valeur du signal est sensiblement maximale.
Avantageusement, le signal est un signal filtré et échantillonné par rapport au temps.
Préférentiellement, la valeur de la première constante x1 est déterminée à un régime moteur maximal, par exemple de 5000 tours /min. Alternativement la valeur de la première constante x1 est comprise entre 0,4 et 0,7.
D'autres objets, caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description qui va suivre à titre d'exemple non limitatif et à l'examen des dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1a, déjà expliquée précédemment, représente le signal en sortie du capteur sans procédé de traitement du signal,
- la figure 1 b, déjà expliquée précédemment, représente le signal traité par le procédé de traitement du signal de l'art antérieur,
- la figure 2 représente le premier signal traité par le procédé de traitement du signal selon l'invention,
- la figure 3 représente le deuxième signal traité par le procédé de traitement du signal selon l'invention,
- la figure 4 est une vue schématique représentant le dispositif de mesure de pression cylindre selon l'invention,
la figure 5 représente en haut de la figure, le signal en sortie du capteur sans procédé de traitement du signal et en bas de la figure, le signal à l'étape III du procédé de traitement du signal selon un mode préférentiel de réalisation de l'invention.
Comme illustré à la figure 4, le dispositif de mesure de pression DP selon l'invention comprend un capteur de mesure de pression 800 relié à une unité de traitement 500.
Comme illustré à la figure 4, le signal SB en sortie du capteur de mesure de pression 800 est acquis et traité par l'unité de traitement 500 intégrée dans un circuit intégré (ASIC, non représenté à la figure 4) afin de délivrer un signal traité S. Cette unité de traitement 500 comprend généralement :
- un amplificateur de charges 100,
- un convertisseur analogique/numérique 201 , relié à l'amplificateur de charges 100 et relié
d'une part à :
• des moyens de filtrage 300 permettant de filtrer les bruits présents sur le signal SB, reliés à un convertisseur numérique/analogique 202, lui-même relié à l'amplificateur de charge 100. Les moyens de filtrage 300 filtrent les bruits présents sur le signal SB en ajoutant ou en enlevant des charges de compensation au signal SB en entrée de l'amplificateur de charges 100,
et d'autre part à :
• des moyens de traitement du signal 400, comprenant généralement un algorithme de correction de dérive, relié à un convertisseur numérique/analogique 203, délivrant un signal traité S à un calculateur électronique (non représenté).
Cette unité de traitement 500 est connue de l'homme du métier et ne sera pas plus détaillée ici.
Comme expliqué précédemment, le signal SB provenant du capteur de pression 800 peut être assimilé à une alternance de phases dites « de plateau » SP1, SP2, SP3 (cf. figure 1A) pendant lesquelles la tension est décalée par rapport à une valeur de référence VREF et évolue selon une fonction de pente A sensiblement linéaire en fonction du temps, et de pics de tension P1 , P2, P3 représentatifs des pics de pression de combustion (cf. figure 1A).
Selon l'art antérieur, l'algorithme de correction de dérive comprend en outre un algorithme de détection des pics de tension représentatifs des pics de pression de combustion.
Cette détection est nécessaire afin de distinguer les valeurs de tension appartenant aux phases dites de plateau, des valeurs de tension appartenant aux pics de pression de combustion. En effet, la détermination de la dérive du signal n'est possible que pendant les phases de plateau, les valeurs anormalement élevées des pics de pression de combustion ne permettant pas la détermination de la dérive.
Cet algorithme de détection des pics de tension représentatifs des pics de pression de combustion est basé par exemple, sur l'évolution de la pente du signal d'un instant de mesure t au suivant t+1. Toute pente anormalement et soudainement élevée est alors significative d'un début de pic de pression de combustion. Bien sûr, d'autres algorithmes de détection des pics de tension du signal sont possibles et connus de l'homme du métier et ne seront pas plus détaillés ici.
Afin d'améliorer cette détection, il est connu de filtrer au préalable, le signal
SB, en utilisant un filtre passe bas afin d'ôter des perturbations et bruits potentiels. Il est aussi connu de l'échantillonner à une fréquence moins élevée que la fréquence
d'acquisition du signal en sortie du capteur 800 par l'unité de traitement 500. Cet échantillonnage permet de réduire la taille mémoire de l'ASIC dédiée au procédé de traitement du signal SB. Le filtre et l'échantillonnage peuvent être réalisés par les moyens de filtrage 300.
L'invention propose un procédé de traitement du signal SB du dispositif de mesure de pression DP. Ce procédé se présente sous la forme d'un algorithme pouvant être intégré, par exemple, et de manière non limitative dans les moyens de traitement du signal 400 décrits ci-dessus.
Le procédé de traitement du signal SB vise à corriger la dérive du signal par rapport à la valeur de référence VREF-
Selon l'invention, les valeurs du signal SB sont d'abord acquises par l'unité de traitement 500 (étape I) et les pics de tension du signal SB représentatifs de pics de pression de combustion sont détectés (étape II). Comme expliqué précédemment, ces deux étapes sont connues de l'art antérieur.
Selon un premier mode de réalisation de l'invention, l'étape suivante
(étape III) consiste au calcul d'une première durée Dt1 entre un premier instant tO correspondant à un premier pic de pression de combustion P0 et un deuxième instant t1 correspondant à un deuxième pic de pression de combustion P1 , consécutif au premier pic de pression de combustion P0.
L'invention propose alors de calculer (étape IV) un instant de début de correction tci , du signal SB définit par :
tcl = tl + xl * Dtl
Avec x1 une première constante de valeur variant entre 0,1 et 0,9.
L'instant de début de correction tc1 est donc situé après le deuxième pic de pression de combustion P1. En choisissant de façon adéquate la valeur de la première constante x1 , l'instant de début de correction commence pendant une phase de plateau du signal SB avant un troisième pic de combustion P2 (cf. Figure 2).
Ainsi, selon l'invention, la première durée Dt1 calculée entre deux pics de pression de combustion consécutifs, un premier pic de pression de combustion P0 et un deuxième pic de pression de combustion P1 est utilisée afin de corriger le signal SB après le deuxième pic de pression de combustion P1 et ceci indépendamment de l'évolution du régime moteur.
L'invention est basée sur la première hypothèse suivante: la valeur du régime moteur est supposée être quasi constante entre trois pics de pression de combustion successifs (P0, P1 , P2). Ainsi, l'hypothèse fondamentale de l'invention consiste à supposer que la valeur du régime moteur entre le deuxième pic de pression de
combustion P1 et le troisième pic de pression de combustion P2, est égale à la valeur du régime moteur entre le premier pic de pression de combustion PO et le deuxième pic de pression de combustion P1 . Par conséquent, la première durée Dt1 calculée entre les deux premiers pics de pression de combustion (PO, P1 ) peut donc être utilisée pour estimer la durée entre le deuxième pic de pression de combustion P1 et le pic de pression de combustion suivant, c'est-à-dire le troisième pic de pression de combustion P2. En d'autres termes, cela permet d'identifier la phase de plateau entre ces deux pics de combustion, là ou une correction est possible. Ceci est expliqué plus loin.
L'invention se distingue donc des procédés de traitement du signal de l'art antérieur, dans lesquels, la valeur instantanée du régime moteur était prise en compte à chaque point du signal lors de la correction du signal SB audit point.
Cependant, en réalité, la première durée Dt1 entre les deux pics de pression (PO, P1 ) varie en fonction du régime moteur. Cette première durée Dt1 est minimale pour un régime moteur maximal. Judicieusement, l'invention propose donc de fixer la valeur de la première constante x1 à un régime maximal du moteur afin de s'assurer que l'instant de début de correction tci ainsi déterminé se situe bien dans une phase de plateau du signal SB pour tout régime moteur inférieur au régime maximal et qu'il ne se situe pas soit dans la fin du deuxième pic de pression de combustion P1 , soit dans le début du troisième pic de pression de combustion P2. Par exemple, l'invention propose selon un mode de réalisation préférentiel, de fixer la valeur de la première constante x1 entre 0,4 et 0,7 ou alternativement de fixer sa valeur à un régime moteur N de valeur maximale N = 5000 tours/min.
Lors de l'étape suivante, l'invention propose de mesurer la valeur du signal VoFFi à l'instant de début de correction tc (étape V) et de corriger le signal SB à partir de l'instant de début de correction tci par rapport à une valeur de référence VREF afin d'obtenir un premier signal traité S tel que :
S = SB— V0FF1 + VREF
La valeur de référence VREF pouvant être égale à zéro.
L'invention repose donc sur une 2ème hypothèse: la dérive du signal SB est en majeure partie due à des phénomènes thermiques (pyroélectricité) d'une inertie relativement lente. Ainsi, il est possible de n'utiliser qu'une seule valeur de signal V0FFI mesurée à l'instant de début de correction tel et de corriger à partir de cette valeur, l'ensemble des points du signal SB se situant après l'instant de début de correction tc1 , qu'ils appartiennent à une phase de plateau ou à un pic de combustion.
Il est donc primordial que l'instant de début de correction tel calculé à l'étape IV se situe dans une phase de plateau entre deux pics de pression de combustion, afin que la valeur du signal V0FFI mesurée au même instant soit représentative de la dérive du signal SB et non d'un pic de pression de combustion. C'est pour cette raison, que la valeur de la première constante x1 doit être choisie de manière judicieuse (comme expliqué précédemment), afin que l'instant de début de correction tel se situe toujours dans une phase de plateau et ceci quelque soit la valeur du régime moteur.
La figure 2 représente selon le temps t, le signal traité S. Ce signal traité S dans son ensemble ne dérive plus. La pente du signal dans son ensemble est égale à zéro. Cependant, les valeurs corrigées se situant après l'instant de début de correction tc , évoluent selon une fonction linéaire de pente A.
Dans un deuxième mode de réalisation de l'invention, cette pente A est aussi corrigée (cf. figures 3 et 5).
Dans ce deuxième mode de réalisation de l'invention, les étapes I à IV sont répétées entre le deuxième pic de pression P1 et le troisième pic de pression P2.
Ainsi :
- lors de l'étape III : l'unité de traitement 500 calcule une deuxième durée Dt2 entre le deuxième instant t1 correspondant au deuxième pic de pression de combustion P1 et un troisième instant t2 correspondant à un troisième pic de pression de combustion P2, consécutif au deuxième pic de pression de combustion P1 ,
- lors de l'étape IV : l'unité de traitement 500 calcule un deuxième instant de début de correction tC2 définit par :
tc2 = t2 + x2 * Dt2
Avec :
tc2 : deuxième instant de début de correction,
t2 : troisième instant correspondant au troisième pic de pression de combustion,
Dt2: deuxième durée entre le deuxième instant t1 et le troisième instant t2,
et x2 deuxième constante de valeur variant entre 0,1 et 0,9.
- lors de l'étape V : L'unité de traitement 500 mesure une deuxième valeur du signal V0FF2 au deuxième instant de début correction tc2, et calcule une pente A, définie par :
^ _ (VQFF2 VQFFI)
(tc2 ~ tel)
Avec V0FF2 : la valeur du signal au deuxième instant de début correction tc2,
tC2 : deuxième instant de début de correction,
- lors de l'étape VI : le signal SB est corrigé par l'unité de traitement 500, à un instant donné /', situé après le deuxième instant de début de correction tc2 afin d'obtenir un deuxième signal traité S' tel que :
S'(i) = S(Q - A * i
Avec S'(i) : le deuxième signal traité à l'instant i,
S (i) : le premier signal traité à l'instant i.
Le deuxième instant de début de correction tc2 se situe donc dans la phase de plateau après le troisième pic de pression de combustion P2.
On aura compris que la valeur de la pente A ne peut être calculée qu'après le troisième pic de pression de combustion P2, c'est-à-dire après deux mesures de durée (Dt1 , Dt2). Le calcul de la pente A n'est pas possible dès le deuxième pic de pression de combustion P1.
Dans un mode de réalisation particulier, la valeur de la deuxième constante x2 est égale à la valeur de la première constante x1.
De même, pour ce deuxième mode de réalisation, il est considéré que la valeur de la pente A calculée entre le deuxième pic de pression de combustion P1 et le troisième pic de pression de combustion P2 est identique à celle entre le troisième pic de pression de combustion P2 et le pic de pression de combustion suivant. Comme expliqué précédemment, cette pente A est due à des phénomènes thermiques relativement lents, et l'hypothèse est émise que la pente n'évolue pas entre deux cycles successifs. Un cycle étant définis par deux pics de pression de combustion consécutifs séparés par une phase de plateau.
Ainsi, la valeur de la pente A calculée entre deux pics de pression consécutifs (P1 , P2), plus précisément à partir des données sur trois cycles consécutifs, est utilisée pour corriger le signal SB se situant après le troisième pic de pression, selon l'équation :
S'(i) = S(Q - A * i
La figure 3 représente selon le temps t, le deuxième signal traité S'. Les valeurs du signal SB pendant les phases de plateau (après le deuxième instant de début de correction tC2) ont une valeur constante et répétable à la valeur de référence VREF et
n'évoluent plus selon une fonction linéaire de pente A. La détermination de la pente A sur trois cycles consécutifs permet donc d'obtenir des phases de plateaux horizontaux, de valeur constante.
Dans un mode de réalisation préférentiel de l'invention, la détection des pics de pression de combustion (étape II) ainsi que le calcul de la durée entre deux pics de pression consécutifs (étape III) sont réalisés de la façon suivante :
l'étape II consiste en une dérivation du deuxième ordre des valeurs de tension du signal S
B par rapport à une unité de temps t, afin d'obtenir un signal dérivé S
D, c'est-à-dire :
- l'étape III consiste en :
• la détection de deux instants consécutifs, un premier instant tO, (ou respectivement un deuxième instant t1 ) et un deuxième instant t1 (ou respectivement un troisième instant t2) correspondants au passage des valeurs du signal dérivé SD en dessous d'un seuil S1 ,
• le calcul d'une durée (Dt1 , Dt2) entre le premier instant tO et le deuxième instant t1 (respectivement entre le deuxième instant t1 et le troisième instant t2).
Cette détection des pics de pression de combustion s'applique aussi au calcul de la deuxième durée Dt2 entre le deuxième instant t1 et le troisième instant t2. La figure 5 représente selon le temps t, le signal dérivé SD, obtenu à l'étape II, ainsi que les instants tO, t1 de passage des valeurs du signal dérivé SD en dessous du seuil S1.
Le seuil S1 est déterminé, de manière judicieuse, de telle sorte qu'au premier instant tO, au deuxième instant t1 et au troisième instant t2, la valeur du signal SB est sensiblement maximale, cependant située après le pic de pression. Les instants tO, t1 , t2 correspondent ainsi à des instants situés immédiatement après des pic de pression de combustion (PO, P1 , P2). En effet le seuil S1 doit être fixé de manière à distinguer des points situés avant un pic de pression des points situés après un pic de pression. Comme illustré à la figure 5, le seuil S1 est de valeur relativement basse et permet donc de détecter des points situés juste après un pic de pression.
Le procédé de traitement du signal selon l'invention permet donc d'obtenir un signal traité (S ou S') représentatif de la pression régnant dans la chambre de combustion d'un cylindre, ne présentant pas, après le pic de pression une sous estimation
de la valeur de la pression régnant dans le cylindre, ne demandant pas de calculs complexes nécessitant une taille mémoire importante dans l'ASIC associé audit capteur, comme c'est le cas pour l'art antérieur, et facile à mettre en œuvre, puisqu'il suffit de calibrer une fois pour toutes la valeur des constantes x1 et x2.
Bien sûr, l'invention ne se limite pas aux modes de réalisation décrits, donnés uniquement à titre d'exemple non limitatif.