NOUVEAUX DERIVES PEPTIDIQUES, COMPOSITIONS ET UTILISATIONS DANS UN TRAITEMENT THERAPEUTIQUE DE L'INFECTION PAR UN HERPESVIRUS
La présente invention concerne de nouveaux peptides dérivés de la lactoferrine (Lf), des anticorps et des compositions pharmaceutiques les comprenant ainsi que des kits et des méthodes de criblage de molécules actives, en particulier de molécules ayant une activité dans le traitement des infections provoquées par un herpesvirus. L'invention se rapporte également à des constructions génétiques, cellules et compositions utiles notamment pour la mise en œuvre de telles méthodes de criblage, par exemple des cellules génétiquement modifiées pour surexprimer une partie de la lactoferrine, ainsi que les procédés de préparation desdites cellules. L'invention peut être mise en oeuvre pour l'identification de composés actifs ou utilisables comme têtes de séries pour le développement de médicaments destinés à la prise en charge de pathologies provoquées par une infection virale, un cancer (par exemple le sarcome de Kaposi), les lymphomes primaires d'effusion (PEL), la maladie de Castleman (MCD), etc.
L'invention est basée notamment sur la mise en évidence et la caractérisation du rôle de la lactoferrine dans le mécanisme d'infection et en particulier d'adhésion cellulaire des herpesvirus et notamment sur la capacité de cette protéine, lorsqu'elle est surexprimée, de sensibiliser les cellules à l'infection virale.
L'invention repose sur l'identification de fragments de la lactoferrine capables de lier les herpesvirus et également sur l'obtention de vecteurs particuliers permettant l'expression d'une partie de la lactoferrine, de préférence de tout ou partie de la séquence localisée dans la portion Ala606-Glu679 de la forme mature de la lactoferrine humaine (Lfh), ainsi que sur des lignées cellulaires génétiquement modifiées, contenant le plasmide d'expression d'une partie de la séquence peptidique de la lactoferrine.
La lactoferrine (protéine de 78 kDa représentant moins de 5% des protéines de la salive) est une protéine de liaison du fer qui faciliterait l'absorption de ce dernier et régulerait la croissance et la différenciation cellulaire. Lf est par ailleurs connue
pour interagir dans la salive avec des microorganismes et interviendrait dans la lutte antimicrobienne. L'activité antimicrobienne de la lactoferricine, dérivée de la lactoferrine, suscite beaucoup d'intérêt. Récemment, une activité anïï-Helicobacter pylori a été démontrée chez l'homme après ingestion de composants de yaourt.
Les inventeurs se sont plus particulièrement intéressés à l'action anti-virale potentielle de la lactoferrine laquelle est capable de lier de nombreux herpesvirus, notamment le virus HSV-I1 le virus HSV-II, le cytomégalovirus (CMV), les virus HHV, en particulier le virus HHV-8, etc.
II existe de façon très inhabituelle pour un herpesvirus une hétérogénéité de la diffusion de l'HHV-8 avec une prévalence faible de 0 à 5% en Europe du nord, pouvant s'élever jusqu'à 30%, dans les zones du sud de la méditerranée où la proportion de Sarcome de Kaposi (SK) est élevée. Le taux d'infection peut dépasser les 50% en Afrique tropicale où l'on retrouve les formes endémiques d'un SK très agressif. De plus, au sein d'une population VIH+, l'infection par le virus HHV-8 est significativement plus importante et est déterminante dans l'apparition du SK. En effet, 30-40% d'une population homosexuelle masculine VIH+ est infectée par le HHV-8 aux USA et en Europe du Nord où l'incidence de l'infection par HHV-8 dans la population générale est faible.
L'herpès virus 8 humain (HHV-8 ou KSHV) est un rhadinovirus appartenant à la famille des Herpesviridae et à la sous-famille des gammaherpesvirinae. Il a été récemment caractérisé comme étant le γ2-herpes virus 8. Le HHV-8 est appelé également KSHV pour Kaposi's sarcoma-associated herpesvirus à cause de la détection de son ADN dans toutes les formes épidémiologiques de SK. Il est constitué d'un génome d'ADN double-brins dont la séquence nucléotidique (environ 140 kb) a été déterminée à partir de biopsies de SK et PEL (Genbank n°
KSU75698).
Le HHV-8 est ainsi communément détecté dans toutes les formes épidémiologique de SK mais également dans les lymphomes primaires d'effusion (PEL) ou lymphome des séreuses et dans certaines formes de syndromes
lymphoprolifératifs multifocaux identifiés sous le nom de maladie de Castleman (MCD).
Le HHV-8 humain infecte les cellules lymphoïdes et endothéliales. In vivo, on le retrouve dans les « spindle cells » caractéristiques du SK, dérivant de cellules endothéliales et, dans le cadre du MCD, dans les cellules de type plasmoblastiques du manteau folliculaire qui présentent une restriction de l'expression des chaînes légères lambda.
Le mode de transmission du HHV-8 fait l'objet de nombreuses questions et la transmission par la voie sanguine apparaît, à ce jour, peu probable ou faible. La forte prévalence du HHV-8 dans les populations homosexuelles masculines, suggère un mode de transmission par voie sexuelle. Cependant, la prévalence également importante de SK chez les enfants provenant de régions où l'infection par le HHV-8 est endémique, indique une possible autre voie de transmission par contact rapproché, principalement par la salive. En effet, des études sur une population présentant un SIDA associé à un SK ont montré que le virus HH V-8 est plus communément retrouvé dans la salive (en particulier au niveau de l'oropharynx) que dans les sécrétions génitales avec une charge virale salivaire élevée et qu'une exposition à de la salive infectée par le HHV-8 pouvait être un facteur de risque dans la transmission de ce virus. Les inventeurs ont récemment démontré, sur une population VIH+ et VIH- avec ou sans SK, qu'il existait une compartimentalisation de l'infection par HHV-8 orale et sanguine avec un niveau d'infection et de production virale différent entre ceux-ci. La présence importante de virus HHV-8 dans la salive n'est pas corrélée avec une charge virale élevée dans les cellules mononuclées sanguines (PBMCs) ni même avec l'état d'avancement du SK. En revanche, la charge virale retrouvée dans les cellules amygdaliennes est très proche de celle retrouvée dans les PBMCs, suggérant, comme indiqué ci-dessus, un possible rôle de réservoir et de relargage du virus de la zone oro-pharyngée.
A ce jour, les traitements antirétroviraux actifs sur le VIH ont transformé le pronostic du Sarcome de Kaposi, leur bénéfice dans la maladie de Castleman
restant, dans la majorité des cas, faible. La charge virale HHV-8 reste inchangée et seule une chimiothérapie dont l'efficacité reste médiocre est actuellement envisageable pour le traitement de cette maladie. Si l'implication des groupements héparan sulfate (HS) semble être importante dans le processus de reconnaissance des cellules cibles par le HHV-8 et par les autres herpesvirus, notamment ceux mentionnés ci-dessus, la spécificité exacte de reconnaissance reste à déterminer et les récepteurs cellulaires membranaires in situ, impliqués dans l'adhésion desdits virus, ne sont pas connus. De même, les mécanismes moléculaires exacts responsables de la capture desdits virus dans la salive ne sont pas connus.
Les molécules de surface cellulaire ayant la propriété de lier les particules virales (récepteurs viraux), sont un des déterminants essentiels dans la sélection de l'hôte et de la cible tissulaire par les virus. L'infection d'une cellule par les herpesvirus fait intervenir deux étapes. La première est considérée comme une étape initiale permettant un attachement rapide du virus sur la membrane de la cellule cible. Elle est suivi par une seconde étape de liaison correspondant à une stabilisation et à un renforcement de l'attachement, conduisant à la pénétration du virus dans la cellule.
L'adhésion de HHV-8 se caractérise par une interaction initiale impliquant un premier récepteur sensible à l'héparine tandis que la pénétration du virus dans la cellule semble liée à un autre récepteur non inhibé par l'héparine. Le HHV-8 exprime plusieurs glycoprotéines d'enveloppe (les glycoprotéines gB, gH, gM, gL et K8.1 sont spécifiquement retrouvées dans le HHV-8), codées à partir de la séquence d'ADN de 137 kb qui contient de 80 à 90 cadres ouverts de lecture (ORF). Jusqu'à présent, seule l'implication de trois glycoprotéines de surface virales dans le processus de reconnaissance a pu être démontrée.
Les inventeurs ont pour la première fois mis en évidence la reconnaissance spécifique de la lactoferrine humaine par les herpesvirus et notamment par le HHV-8 et l'implication, dans ce processus, de la partie C-terminale non glycosylée de la glycoprotéine Lf, plus précisément d'un peptide non glycosylé de 8kDa
(environ 75 acides aminés) localisé en position Ala606-Glu679 de la forme mature de la Lfh (Accession # AY137470.1). Un criblage préliminaire de 80 individus indique par ailleurs qu'environ 10% des individus non infectés par HHV-8 possèdent un Lf non reconnu par le virus suggérant la présence de modifications localisées sur le site de liaison, plus vraisemblablement de modifications post- traductionnelles.
Un premier objet de l'invention concerne donc un peptide ou polypeptide, caractérisé en ce qu'il présente une séquence partielle d'au moins 5, de préférence d'au moins 10 acides aminés successifs de la séquence localisée dans la portion Ala606-Glu679 de la forme mature de la lactoferrine humaine, encore plus préférentiellement d'au moins 20, d'une manière encore plus préférée d'au moins 30 ou d'au moins 40 acides aminés successifs, et d'au plus 650 acides aminés successifs, de préférence moins d'environ 200 acides aminés, avantageusement moins d'environ 100 acides aminés, encore plus avantageusement moins d'environ 60 acides aminés. Selon un autre mode préféré de réalisation de l'invention le peptide ou polypeptide comprend moins de 45 acides aminés successifs de la séquence localisée dans la portion Ala606-Glu679 de la lactoferrine humaine.
L'invention concerne également un acide nucléique destiné à être utilisé pour la préparation par ingénierie génétique d'un tel peptide ou polypeptide comportant la séquence (SEQ ID NO : 1) :
gct aga agc tgc cat ctt gcc atg gcc ccg aat cat gcc gtg gtg tct cgg atg gat aag gtg gaa cgc ctg aaa cag gtg ctg ctc cac caa cag gct aaa ttt ggg aga aat gga tct gac tgc ccg gac aag ttt tgc tta ttc cag tct gaa ace aaa aac ctt ctg ttc aat gac aac act gag tgt ctg gcc aga ctc cat ggc aaa aca aca tat gaa
ou une séquence partielle de celle-ci comportant au moins 4 nucléotides, de préférence au moins 20 nucléotides.
L'invention concerne également un vecteur comprenant tout ou partie d'un tel acide nucléique. Un aspect particulier de l'invention porte également sur des virus et bactéries recombinant(e)s ou sur des vecteurs viraux codant une partie de la lactoferrine, de préférence tout ou partie de SEQ ID NO :2, i.e., tout ou partie de :
arsch lamapnhaw srmdkveήk qvllhqqakf gmgsdcpdk fclfqsetkn llfndntecl arlhgktty.
Elle concerne par ailleurs un anticorps dirigé contre tout ou partie d'un peptide ou polypeptide tel que décrit ci-dessus.
Un autre objet de l'invention concerne un kit comportant un peptide ou polypeptide tel que décrit ci-dessus et permettant de diagnostiquer, chez un être humain ou un mammifère, une infection par un herpesvirus.
L'invention concerne en outre une nouvelle approche thérapeutique qui consiste à bloquer l'infection virale à un stade précoce en inhibant l'adhésion des herpesvirus sur leurs cellules cibles, par exemple par saturation desdits virus à l'aide d'une partie de la lactoferrine, de préférence à l'aide d'un peptide ou polypeptide tel que défini ci-dessus.
Un objet de l'invention concerne ainsi une composition pharmaceutique, par exemple une composition susceptible de prévenir ou traiter une infection provoquée par un herpesvirus, comprenant un peptide, un polypeptide, un acide nucléique ou un vecteur selon l'invention et un adjuvant acceptable sur le plan pharmaceutique.
Un autre objet de l'invention concerne l'utilisation d'un peptide, d'un polypeptide, d'un acide nucléique ou d'un vecteur selon l'invention pour la préparation d'une composition pharmaceutique destinée à prévenir ou à traiter une infection provoquée par un herpesvirus, choisi par exemple parmi les virus HSV-I, HSV-II, CMV et HHV, en particulier HHV-8.
L'invention concerne également une méthode pour la sélection, l'identification ou
la caractérisation de composés mimant l'action du peptide ou polypeptide selon l'invention de séquence SEQ ID NO : 2, i.e., capables de lier un herpesvirus, par exemple le HHV-8, qui comprend : la mise en contact d'un composé test avec ledit herpesvirus, en présence d'une partie de la lactoferrine, de préférence de tout ou partie du fragment de la lactoferrine correspondant à SEQ ID NO :2, et la détermination du déplacement de la liaison de tout ou partie de la lactoferrine audit herpesvirus par ledit composé test.
L'invention se rapporte aussi à des constructions génétiques, cellules et compositions utiles pour la mise en œuvre de telles méthodes de criblage ainsi que les procédés de préparation desdites cellules.
L'invention concerne également l'utilisation d'un composé identifié à l'aide d'une méthode telle que décrite ci-dessus pour la préparation d'une composition destinée à prévenir ou à traiter une infection provoquée par un virus, en particulier un herpesvirus, ou par une bactérie.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
Les inventeurs sont parties de la constatation que la grande variabilité antigénique des virus contraste avec la conservation des sites de liaison de ceux-ci sur leurs récepteurs ou sur les analogues desdits récepteurs, qui peuvent être utilisés comme cibles pour l'élaboration de nouveaux traitements.
Un premier objet de l'invention concerne donc un peptide ou polypeptide, caractérisé en ce qu'il présente une séquence partielle d'au moins 5, de préférence d'au moins 10 acides aminés successifs de la séquence localisée dans la portion Ala606-Glu679 de la forme mature de la lactoferrine humaine, encore plus préférentiellement d'au moins 20, d'une manière encore plus préférée d'au moins 30 ou d'au moins 40 acides aminés successifs et d'au plus 650 acides aminés successifs, de préférence moins d'environ 200 acides aminés, avantageusement moins d'environ 100 acides aminés, encore plus avantageusement moins
d'environ 60 acides aminés. Selon un autre mode préféré de réalisation de l'invention le peptide ou polypeptide comprend moins de 45 acides aminés successifs de la séquence localisée dans la portion Ala606-Glu679 de la lactoferrine humaine. Les inventeurs ont constaté qu'un peptide ou polypeptide tel que défini ci-dessus était capable de réagir avec un herpesvirus et pouvait être utilisé dans le cadre de la préparation d'une composition pharmaceutique susceptible de prévenir ou traiter une infection provoquée par un herpesvirus.
L'invention concerne également un acide nucléique destiné à être utilisé pour la préparation par ingénierie génétique d'un tel peptide ou polypeptide comportant la séquence : SEQ ID NO : 1 ou une séquence partielle de celle-ci comportant au moins 4 nucléotides, de préférence au moins 20 nucléotides, encore plus préférentiellement au moins 100 nucléotides ou au moins 200 nucléotides.
L'invention propose également une nouvelle méthode de criblage de molécules actives, en particulier de molécules ayant une activité anti-rétrovirale (mimant l'action du peptide ou polypeptide selon l'invention de séquence SEQ ID NO :2), basées sur l'utilisation, en présence de tout ou partie de la lactoferrine, en particulier de tout ou partie de SEQ ID NO :2, d'un virus cible de cette dernière comme cible moléculaire.
Il s'agit d'une méthode pour la sélection, l'identification ou la caractérisation de composés inhibiteurs de l'infection virale, mimant l'action du peptide ou polypeptide selon l'invention, Le., capables de lier un herpesvirus, qui comprend : la mise en contact d'un composé test avec ledit herpesvirus, en présence d'une partie de la lactoferrine, de préférence de tout ou partie du fragment de la lactoferrine correspondant à SEQ ID NO :2, éventuellement, la détermination de la liaison dudit composé test avec ledit herpesvirus, et la détermination du déplacement de la liaison de la partie de la lactoferrine audit herpesvirus par ledit composé test, i.e. la mise en évidence de la capacité du composé test à rentrer en compétition ss/ec cette dernière pour
lier ledit rétrovirus.
Une telle méthode est utile pour identifier des composés actifs dans le traitement des pathologies liées à une infection provoquée par un herpesvirus tels qu'un cancer tel que le SK (HHV-8), les lymphomes primaires d'effusion (PEL / HHV-8), la maladie de Castleman (MCD / HHV-8), etc.
L'invention concerne également une méthode pour la sélection, l'identification ou la caractérisation de virus capables de lier un peptide ou un polypeptide selon l'invention, qui comprend : la mise en contact d'un virus avec ledit peptide ou polypeptide ou avec la lactoferrine entière, la détermination de la liaison dudit virus avec ledit peptide ou polypeptide ou avec ladite lactoferrine entière.
L'invention se rapporte aussi à des constructions génétiques, cellules (par exemple des cellules endothéliales ou des cellules de type plasmoblastique), et compositions utiles pour la mise en œuvre de telles méthodes de criblage ainsi que les procédés de préparation desdites cellules.
Lactoferrine
La présente invention repose notamment sur l'identification du rôle de la lactoferrine dans le processus d'infection virale, sur la caractérisation des régions actives de la lactoferrine et des mécanismes qui sous-tendent le rôle de cette dernière, ainsi que sur l'exploitation de cette molécule dans un but thérapeutique.
Au sens de la présente invention, la lactoferrine désigne un polypeptide comprenant la séquence primaire en acides aminés SEQ ID NO : 3, ou un fragment ou variant fonctionnel de celle-ci.
Séquence SEQ ID NO :3 :
mklvflvllf Igalglclag rrrrsvqwct vsqpeatkcf qwqmmrrvr gppvscikrd spiqciqaia enradavtld ggfiyeagla pyklrpvaae vygterqprt hyyavawkk ggsfqlnelq glkschtglr rtagwnvpig tlrpflnwfg ppepieaava rffsascvpg adkgqfpnlc rlcagtgenk cafssqepyf sysgafkclr dgagdvafir estvfedlsd eaerdeyell cpdntrkpvd kfkdchlarv pshavvarsv ngkedaiwnl Irqaqekfgk dkspkfqlfg spsgqkdllf kdsaigfsrv ppridsglyl gsgyftaiqn Irkseeevaa rrarwwcav geqelrkcnq wsglsegsvt cssasttedc ialvlkgead amsldggyvy tagkcglvpv laenyksqqs sdpdpncvdr pvegylavav vrrsdtsltw nsvkgkksch tavdrtagwn ipmgllfπqtf gsckfdeyfs qscapgsdpr snlcalcigd eqgenkcvpn sneryygytg afrclaenag dvafvkdvtv Iqntdgnnne awakdlklad fallcldgkr kpvtearsc/? lamapnhaw srmdkveήk αyllhααakf qmσsdcpdk fclfαsetkn llfndntecl arlhαkttve kylgpqyvag itnlkkcsts plleaceflr k
Le terme « fragment » désigne typiquement un peptide ou polypeptide comprenant de 5 à 200 acides aminés consécutifs de la SEQ ID NO : 3, préférentiellement de 5 à 150, encore plus préférentiellement de 5 à 100. Des exemples particuliers de fragments sont des polypeptides de 5 à 80 acides aminés, préférentiellement de 15 à 40 acides aminés. Préférentiellement, les fragments comprennent un domaine fonctionnel, i.e., un domaine capable de lier un herpesvirus, de préférence la séquence SEQ ID NO : 2 :
arsch lamapnhaw srmdkveύk qvllhqqakf grngsdcpdk fclfqsetkn llfndntecl arlhgktty
Le terme « variant fonctionnel » englobe les variants naturels, notamment ceux résultant de polymorphisme(s), épissage(s), variation(s) entre espèces, etc. Ce terme inclut également des variants synthétiques, notamment des polypeptides comprenant une séquence dérivée de la séquence SEQ ID NO : 2 par une ou plusieurs mutations, délétions, substitutions et/ou additions d'un ou plusieurs résidus. Préférentiellement, un variant synthétique comporte 75% d'homologie de séquence primaire avec la séquence SEQ ID NO : 2, plus préférentiellement, au moins 85%. Les fragments ou variants peuvent en outre comporter des régions hétérologues ajoutées ou des modifications chimiques, enzymatiques, immunologiques, etc. De telles modifications peuvent permettre par exemple de
faciliter la production ou la purification d'une partie de la lactoferrine, d'améliorer sa stabilité, d'augmenter son activité, etc.
Le terme « gène lactoferrine » désigne généralement toute portion du génome codant la lactoferrine telle que définie ci-avant.
Le terme « construction génique » ou « acide nucléique recombinant » désigne généralement tout acide nucléique codant un polypeptide tel que défini ci-avant. Il peut s'agir d'un ADN ou d'un ARN, par exemple d'un ADN génomique, d'un ADNc, d'un ARNm, d'un ADN synthétique ou semi-synthétique. Ceux-ci peuvent être obtenus par clonage à partir de banques ou plasmides, ou par synthèse, ou par toute autre technique connue de l'homme de l'art.
Dans un mode de réalisation particulier de l'invention, la construction génique est un acide nucléique comprenant la séquence SEQ ID NO : 1 , un fragment de celle- ci ou toute séquence s'hybridant avec l'une des séquences mentionnées ci- dessus dans des conditions de stringence modérée et codant une partie de la lactoferrine.
Des conditions de stringence modérées sont bien connues de l'homme du métier. Il s'agit, à titre d'exemple, des conditions suivantes : incubation à 42°C pendant 12 heures dans un milieu comprenant 50% formamide, 5 X SSPE, 5 X Denhardt's solution, 0,1% SDS.
Typiquement, l'acide nucléique utilisé pour la recombinaison (acide nucléique recombinant) ou la construction génique comporte, outre une région codant une partie de la lactoferrine, une ou des régions de régulation de la transcription, typiquement un promoteur et/ou un terminateur transcriptionnel. Ces régions régulatrices sont généralement choisies en fonction de l'hôte cellulaire considéré. Préférentiellement, il s'agit de régions régulatrices fonctionnelles dans les cellules de mammifères. A titre d'exemples on peut citer des promoteurs constitutifs ou régulés, inductibles ou non, sélectifs de tissus ou ubiquitaires, forts ou faibles,
comme par exemple des promoteurs d'origine virale (par exemple : CMV, LTR, SV40) ou provenant de gènes cellulaires.
Dans un mode de réalisation particulier de l'invention, la construction génique utilisée est un acide nucléique comprenant la séquence SEQ ID NO : 1 , un fragment de celle-ci ou toute séquence s'hybridant avec celle-ci dans des conditions de stringence modérée. Dans un mode plus spécifique, la construction génique utilisée est un acide nucléique comprenant une séquence codant un polypeptide de séquence SEQ ID NO :2 ou un fragment de ce dernier, liée de manière opérationnelle à un promoteur transcriptionnel ou un fragment de celle-ci.
L'invention concerne par ailleurs un anticorps dirigé contre tout ou partie d'un peptide ou polypeptide tel que décrit ci-dessus.
Cellules génétiquement modifiées
Les cellules peuvent être toute cellule cultivable, une cellule hôte procaryote, une cellule hôte eucaryote, de préférence de mammifère, par exemple humaine. Il peut s'agir de cellules primaires ou de lignées établies. De préférence, les cellules hôtes sont des cellules endothéliales, des cellules lymphoïdes, des cellules de type plasmoblastique du manteau folliculaire, notamment celles qui présentent une restriction de l'expression des chaînes légères lambda, etc. D'autres cellules de mammifères susceptibles d'être utilisées peuvent être des cellules embryonnaires ou des cellules telles que les cellules CHO, des fibroblastes, Vero, etc. De manière encore plus préférée, notamment pour produire (en vue d'isoler) un peptide selon l'invention, les cellules hôtes sont des cellules procaryotes, en particulier des bactéries choisies par exemple parmi E. coli BL21 et DH5α, ou des levures. Il peut également s'agir d'une cellule végétale ou d'une cellule d'insecte.
Un objet particulier de l'invention réside donc dans une cellule génétiquement modifiée, caractérisée en ce qu'elle comprend un acide nucléique recombinant codant une partie de la lactoferrine, de préférence une partie de SEQ ID NO : 3.
L'acide nucléique recombinant présent dans les cellules permet à ces cellules d'exprimer tout ou partie de la lactoferrine, ou de sur-exprimer tout ou partie d'un tel récepteur, lorsque les cellules possèdent déjà un niveau basai d'expression. Ainsi, dans le cas des cellules endothéliales ou des cellules de type plasmoblastiques du manteau folliculaire qui présentent une restriction de l'expression des chaînes légères lambda, l'acide nucléique permet généralement aux cellules de sur-exprimer la lactoferrine, c'est-à-dire de produire la lactoferrine à un niveau supérieur à celui observé dans les mêmes cellules en l'absence de construction d'acide nucléique recombinant. Le terme sur-expression désigne généralement une expression augmentée notamment d'un facteur 2, plus généralement d'un facteur 3, idéalement d'un facteur 5 au moins. Les cellules sont préférentiellement des cellules de mammifères, en particulier des cellules humaines. Il est entendu que des cellules d'autres espèces peuvent être utilisées, comme par exemple des cellules de souris, rat, singe, hamster, etc.
Un objet particulier de la présente invention concerne donc une cellule, notamment une cellule endothéliale ou lymphoïde ou une bactérie E. coli, génétiquement modifiée sur-exprimant tout ou partie de la lactoferrine, de préférence tout ou partie de SEQ ID NO : 2. Le terme génétiquement modifié indique que la cellule (ou un ancêtre de celle-ci) a été modifiée pour contenir un acide nucléique recombinant codant ledit récepteur.
Typiquement, l'acide nucléique recombinant ou la construction génique comporte, outre une région codant tout ou partie de la lactoferrine, une ou des régions de régulation de la transcription, typiquement un promoteur et/ou un terminateur transcriptionnel, tels que définis ci-avant. L'acide nucléique peut être présent ou incorporé dans un vecteur plasmidique, viral, etc. Des vecteurs d'expression susceptibles d'être utilisés dans le cadre de l'invention sont par exemple les systèmes vecteur Gateway® T7 et pRSET compatibles avec un système d'expression procaryote. L'acide nucléique peut être intégré au génome des cellules ou rester sous forme extra-chromosomique (réplicative ou non).
L'invention a également pour objet un procédé de préparation de cellules recombinantes exprimant tout ou partie de la lactoferrine, notamment une cellule endothéliale, lymphoïde, une bactérie génétiquement modifiées sur-exprimant tout ou partie de la lactoferrine ou un acide nucléique recombinant tels que définis ci- dessus. Le procédé de l'invention comprend, de manière générale, l'introduction d'un acide nucléique recombinant tel que défini ci-avant codant tout ou partie de la lactoferrine dans une cellule hôte. Les cellules hôtes peuvent être toute population de cellules telle que décrite ci-avant, il s'agit de préférence de cellules telles que mentionnées ci-dessus, notamment les lignées cellulaires PBMC (Peripheral Blood Mononuclear CeIIs) ou DMVEC (Dermal Microvascular Epithelial CeIIs).
Selon un premier mode de réalisation préféré de l'invention, les cellules recombinantes sont obtenues par transfection de cellules hôtes au moyen d'un vecteur plasmidique comprenant une construction génique comprenant la séquence SEQ ID NO : 1 , ou un fragment de cette dernière. Avantageusement, la transfection est réalisée en présence d'une seconde construction génique codant un gène de sélection ou de résistance, et les cellules sont sélectionnées sur la base de l'expression dudit gène de sélection ou de résistance ainsi que de l'acide nucléique codant tout ou partie de la lactoferrine.
Au sens de l'invention, le terme « transfection » désigne, de manière générale, toute technique permettant le transfert d'un acide nucléique dans une cellule. Il peut s'agir de techniques chimiques, physiques, biologiques, etc. A titre d'exemple, on peut citer l'électroporation, la précipitation au phosphate de calcium, l'utilisation d'agents facilitant la transfection, comme par exemple de lipides, polymères, peptides, etc., ou encore l'emploi de techniques physiques telles que le « gène gun », l'utilisation de projectile, le bombardement, etc. Selon un autre mode préféré de réalisation du procédé de l'invention, l'acide nucléique est introduit dans les cellules par infection au moyen d'un vecteur viral comprenant ledit acide nucléique. Selon un mode particulièrement préféré de mise en œuvre de l'invention, l'introduction est réalisée en utilisant un virus recombinant comprenant l'acide nucléique recombinant codant tout ou partie de la lactoferrine,
de préférence tout ou partie de SEQ ID NO : 2, et, le cas échéant, un gène de sélection ou de résistance (« infection »).
Différents types de virus recombinants peuvent être employés, comme par exemple des rétrovirus, des adénovirus, des AAV (Adenovirus Associated Virus), des virus de l'herpès, des baculovirus modifiés, etc. Les virus recombinants préférés sont les adénovirus et les rétrovirus recombinants.
Un objet particulier de la présente invention réside dans une population de cellules comprenant un acide nucléique recombinant codant tout ou partie de la lactoferrine, de préférence tout ou partie de SEQ ID NO :2.
Selon un mode particulier de mise en œuvre de l'invention, la préparation (e.g., transfection, infection) des cellules, par exemple des cellules endothéliales, des cellules lymphoïdes ou des bactéries, par exemple des bactéries E. coli, est effectuée avec une construction génique qui comporte, outre une région codant un peptide actif, par exemple tout ou partie de SEQ ID NO : 2, une ou des régions de régulation de la transcription, typiquement un promoteur et/ou un terminateur transcriptionnel. Selon un mode préféré de l'invention, il s'agit de régions régulatrices fonctionnelles dans les cellules de mammifères. A titre d'exemples non limitatifs on peut citer des promoteurs constitutifs ou régulés, inductibles ou non, sélectifs de tissus ou ubiquitaires, forts ou faibles, comme par exemple des promoteurs d'origine virale (par exemple : 11, CMV, LTR, SV40) ou provenant de gènes cellulaires.
Selon un mode particulier de mise en œuvre de l'invention, la préparation (e.g., transfection) des cellules (e.g., PBVC, DMVEC, etc.) est effectuée avec une construction génique selon l'invention qui comporte, outre une région codant un peptide actif, i.e., un peptide capable de lier un herpesvirus, par exemple un fragment de SEQ ID NO : 2. Selon un autre mode particulier, la préparation est réalisée avec une séquence comprenant la séquence SEQ ID NO : 1.
Pour la préparation des cellules recombinantes de l'invention par ingénierie génétique, les cellules hôtes peuvent être mises en contact avec le gène codant tout ou partie de la lactoferrine ou l'acide nucléique recombinant ou le vecteur ou le virus dans toute condition appropriée, puis les cellules recombinantes sont 5 récupérées. La mise en contact peut être réalisée dans tout support adapté et dans tout milieu de culture approprié au type cellulaire (par exemple : DMEM, RPMI1 etc.).
Dans un mode de réalisation particulier, après l'infection ou la transfection, les 10 lignées stables de cellules en culture sont sélectionnées. Les cellules génétiquement modifiées préférées présentant une sur-expression du gène codant tout ou partie de la lactoferrine sont des lignées stables.
Méthodes de Criblage
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La présente invention a aussi pour objet des méthodes d'identification, de sélection, de caractérisation ou d'optimisation de composés, mimant ou favorisant l'action des peptides ou polypeptides selon l'invention, capables de diminuer
; l'infection virale. Ces méthodes peuvent être réalisées en tests cellulaires ou in
20 vitro, par exemple par des tests de liaison. Ces méthodes utilisent essentiellement un fragment de la lactoferrine, de préférence un fragment de SEQ ID NO : 2 (ou un acide nucléique correspondant) comme cible moléculaire.
; Dans un premier mode de mise en œuvre, la présente invention a pour objet une
25 méthode d'identification, de sélection, de caractérisation ou d'optimisation de composés capables de moduler l'infection virale, caractérisée en ce que (i) on met en contact un composé à tester avec des cellules (de préférence des cellules eucaryotes, par exemple lymphoïdes ou endothéliales, par exemple issues des
: lignées lymphoïdes PBMC ou DMVEC) telles que définies ci-dessus,
30 éventuellement en présence d'un fragment de la lactoferrine, de préférence un fragment de SEQ ID NO : 2, (ii) on mesure ou on détermine l'infection virale desdites cellules et (iii), de préférence, on compare cette infection à l'infection des mêmes dites cellules en l'absence dudit composé à tester.
L'infection virale est de préférence provoquée par un herpesvirus, par exemple par HSV-I, HSV-il, CMV ou HHV, en particulier HHV-8.
De préférence, les cellules sont des cellules telles que décrites ci-avant (sur- )exprimant tout ou partie de la lactoferrine, de préférence tout ou partie de SEQ ID NO :2.
La mesure de l'infection virale peut être réalisée par détermination de l'expression d'au moins un marqueur spécifique du virus responsable de l'infection, de préférence d'un marqueur choisi dans le groupe comprenant par exemple : les antigènes de surface K8.1 ainsi que les antigènes nucléaires de latence LANA.
L'invention concerne également une méthode pour la sélection, l'identification ou la caractérisation de composés mimant l'action d'un peptide selon l'invention, i.e., capables de lier un herpesvirus, par exemple le HHV-8, qui comprend : la mise en contact d'un composé test avec ledit herpesvirus, en présence d'une partie de la lactoferrine, de préférence de tout ou partie du fragment de la lactoferrine correspondant à SEQ ID NO :2, et - la détermination du déplacement de la liaison de ladite partie de la lactoferrine audit herpesvirus par ledit composé test.
Les méthodes de l'invention sont remarquables en ce qu'elles permettent d'identifier des composés capables de diminuer l'infection virale tels que des composés constituant des mimétiques d'un fragment actif de la lactoferrine, i.e., d'une partie de la Lf capable de lier un herpesvirus, e.g., le peptide de séquence SEQ ID NO :2. Ainsi, elles permettent notamment d'identifier des composés capables de diminuer l'infection virale et constituant des inhibiteurs de la pénétration cellulaire, des mimétiques ou des agonistes de la lactoferrine.
Selon des mises en œuvre particulières, la méthode de l'invention permet :
- d'identifier des composés capables de diminuer la pénétration cellulaire du virus et constituant des mimétiques ou des agonistes de la lactoferrine,
- d'identifier des composés capables d'augmenter la pénétration cellulaire du virus constituant des antagonistes de la lactoferrine,
- d'identifier, en présence d'activateur de la lactoferrine, des composés capables de réduire la pénétration cellulaire du virus.
On entend par activateur, e.g. agoniste, ou inhibiteur, e.g., antagoniste, de la lactoferrine un composé qui active ou inhibe la liaison de ladite lactoferrine à l'herpesvirus, en particulier au HHV-8, respectivement.
Le composé test peut être d'origine et de nature variées. Il peut s'agir de composés isolés, d'extraits biologiques, de molécules organiques ou inorganiques, de banques de molécules (synthétiques, peptides, acides nucléiques, etc.) ou de microorganismes, etc.. Le composé test peut être mis en contact avec la construction d'acide nucléique ou les cellules sur (ou dans) tout support approprié et notamment sur une plaque, dans un tube ou une flasque, une membrane, etc. Généralement, la mise en contact est réalisée dans une plaque multipuits ce qui permet de conduire, en parallèle, des essais nombreux et variés. Parmi les supports typiques on trouve des plaques de microtitration et plus particulièrement des plaques de 96 ou 384 puits (ou plus). Selon le support et la nature du composé test, des quantités variables de cellules peuvent être utilisées lors de la mise en œuvre des méthodes décrites. De manière classique, 103 à 106 cellules sont mises en contact avec un type de composé test, dans un milieu de culture approprié, et de manière préférentielle entre 104 et 105 cellules. La quantité (ou la concentration) de composé test peut être ajustée par l'utilisateur selon le type de composé (sa toxicité, sa capacité de pénétration cellulaire, etc.), le nombre de cellules, la longueur de la période d'incubation, etc. Généralement, les cellules sont exposées à des quantités de composés test qui varient de 1nM à 1mM. Il est bien sûr possible de tester d'autres concentrations sans dévier de la présente invention. Chaque composé peut de plus être testé en parallèle, à différentes concentrations. Par ailleurs, différents adjuvants et/ou vecteurs et/ou
produits facilitant la pénétration des composés dans les cellules peuvent, en outre, être utilisés si nécessaire. Le contact peut être maintenu par exemple entre quelques minutes et plusieurs heures ou jours, particulièrement entre 5 et 72 heures, généralement entre 12 et 48 heures.
Thérapie
L'invention concerne en outre une nouvelle approche thérapeutique qui consiste à bloquer l'infection virale à un stade précoce en inhibant l'adhésion des herpesvirus sur leurs cellules cibles.
Un objet de l'invention réside ainsi dans l'utilisation d'une partie de la lactoferrine, de préférence de tout ou partie de la séquence SEQ ID NO : 2, ou d'un composé mimant son action, identifié, sélectionné, caractérisé ou optimisé selon un procédé décrit ci-avant pour la préparation d'une composition ou d'un médicament destiné à la mise en œuvre d'une méthode de traitement thérapeutique ou prophylactique du corps humain ou animal, notamment au traitement curatif ou préventif de pathologies induites par une infection virale, notamment un cancer tel que le sarcome de Kaposi (SK), les lymphomes primaires d'effusion (PEL), la maladie de Castleman (MCD), etc.
Un autre objet de l'invention réside dans un procédé de préparation d'un médicament comprenant (i) une étape de sélection d'un composé capable de diminuer l'infection virale, telle que décrite ci-avant, et (ii) la mise en contact d'un composé sélectionné, ou d'un analogue de celui-ci, avec un véhicule acceptable sur le plan pharmaceutique.
Un autre objet de l'invention réside dans un procédé de préparation d'un composé actif sur l'infection virale, comprenant (i) une étape de sélection d'un composé capable de diminuer l'infection virale, telle que décrite ci-avant, et (ii) la synthèse du composé sélectionné, ou d'un analogue de celui-ci.
Un autre aspect de l'invention concerne l'utilisation de composés actifs pour la mise en œuvre de méthodes de traitement thérapeutique ou prophylactique du corps humain ou animal. Il s'agit notamment de composés tels que définis ci- dessus capables de mimer l'action d'un fragment actif de la lactoferrine, Le., d'un fragment capable de lier un herpesvirus, e.g., de tout ou partie du fragment de séquence SEQ ID NO :2.
Un objet de l'invention concerne aussi une composition pharmaceutique, par exemple une composition capable de prévenir ou de traiter l'infection provoquée par un herpesvirus, comprenant un peptide ou polypeptide selon l'invention et un adjuvant acceptable sur le plan pharmaceutique.
Un autre objet de l'invention concerne l'utilisation d'un peptide ou polypeptide selon l'invention pour la préparation d'une composition pharmaceutique destinée à prévenir ou à traiter une infection provoquée par un herpesvirus, tel que par exemple HSV-I, HSV-II, CMV ou HHV, en particulier HHV-8.
De manière préférée, le peptide ou polypeptide exprimé ou présent dans la composition pharmaceutique selon l'invention reconnaît un herpesvirus, tel que par exemple HSV-I, HSV-II, CMV ou HHV, en particulier le HHV-8.
Un autre objet de l'invention concerne une méthode de traitement d'une infection provoquée par un herpesvirus, choisi par exemple parmi les virus HSV-I, HSV-II, CMV et HHV, en particulier HHV-8, comprenant l'administration, à un sujet susceptible de présenter une telle infection, d'une composition pharmaceutique selon l'invention comprenant un peptide ou polypeptide selon l'invention et un adjuvant acceptable sur le plan pharmaceutique.
Les expressions « traitement » ou « traiter », au sens de l'invention, incluent les traitements thérapeutique et prophylactique. Ainsi, la composition peut être utilisée aux premiers stades de la maladie, avant l'infection ou ses premiers signes, ou à un stade plus avancé de la maladie.
Un autre objet de l'invention concerne un kit comportant ledit peptide ou polypeptide selon l'invention et un autre composant destiné à déceler le complexe comportant ce peptide ou polypeptide et au moins un anticorps fixé de manière spécifique sur lui. Le composant en question peut être un anti-anticorps ou un 5 autre anticorps dirigé contre ledit peptide ou polypeptide selon l'invention. Le composant et/ou le peptide ou polypeptide selon l'invention peuvent être marqués.
D'autres aspects et avantages de la présente invention apparaîtront à la lecture des exemples qui suivent et des dessins en annexe, fournis à titre illustratif et non 10 limitatif, dans lesquels :
la figure 1 illustre la liaison du virus HHV-8 entier à la salive humaine.
(A) La salive clarifiée de patients infectés par le VHSK (25μg de protéines par puit) a été immobilisée toute la nuit à 37°C sur une plaque de 96 puits et mise en
15 présence de différentes concentrations (de 0.01 à 16 μg/ml) de sondes de HHV-8 biotinylé pendant 2 heures à température ambiante. Les particules biotinylées liées de HHV-8 ont été détectées à l'aide d'un complexe peroxydase-streptavidine tel que décrit dans la partie matériels et méthodes. Les résultats correspondent à
: la moyenne de trois échantillons différents testés trois fois. Les protéines de la
20 salive (50 mg des protéines totale par ligne) provenant de patients infectés par le
VHSK (lignes 2-9) ont été séparées sur gel SDS-PAGE 10% et transférées sur une membrane de nitrocellulose comme décrit dans la partie matériels et méthodes. Les protéines ont été détectées par coloration au bleu de Coomassie
; (B). L'activité de liaison de HHV-8 a été détectée avec du HHV-8 biotinylé (0.1
25 mg/ml) (C) et des particules concentrées de HHV-8 (D) comme décrit dans la partie matériels et méthodes. La ligne 1 contient des marqueurs de masse moléculaire. Les flèches indiquent la position de la bande de 78 kDa.
la figure 2 montre l'identification de la protéine d'intérêt après une séparation par 30 électrophorèse en deux dimensions (2DE).
De la salive clarifiée humaine (300 mg de protéine) a été séparée dans une première dimension par IEF dans une zone de pH variant de 10 à 3. La seconde dimension a été réalisée par SDS-PAGE 10%. (A) les protéines ont été détectées
_
22
par coloration à l'argent. (B) L'activité de liaison de HHV-8 a été détectée à l'aide HHV-8 biotinylé comme décrit dans la partie matériel et méthodes. Ligne 1 , marqueurs de masse moléculaire ; ligne 2, échantillon séparé seulement par SDS- PAGE (1 DE) (50 μg de protéine) ; ligne 3, échantillon après 2DE. La flèche indique le spot qui a été prélevé par MALDI-ToF.
la figure 3 illustre le spectre MALDI-TOF obtenu pour les spots d'intérêt. Des masses de peptides monoisotopique ont été utilisées pour chercher dans les bases de données de protéines afin de repérer et d'identifier le spot correspondant à la protéine d'intérêt.
la figure 4 illustre la liaison de HHV-8 à la lactoferrine humaine (Lfh) après clivage protéolytique.
La Lfh a été soumise à un traitement par l'endoprotéinase V8. Les échantillons non traités (ligne 2) et traités (ligne 3) ont été analysés sur un gel à 10-20% de SDS-Tricine et transférés sur une membrane de nitrocellulose comme décrit dans la partie matériels et méthodes. Les fragments de protéines et peptides ont été détectés par coloration au bleu de Coomassie (A). Les activités de liaison ont été détectées à l'aide de lectine végétale ConA biotinylée (B) et de HHV-8 biotinylé (C). Les lignes 1a et 1b correspondent à des standards de masse moléculaire Mark12 (Invitrogène) et à des standards de masses moléculaires biotinylées (Sigma), respectivement. Les flèches indiquent la position du peptide de 8 kDa. * correspond à une reconnaissance non spécifique.
D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à la lecture des exemples qui suivent qui reflètent les travaux mis en œuvre par les inventeurs pour aboutir à la conception et à la mise en oeuvre de l'invention.
MATERIELS ET METHODES
Collecte des échantillons. La population étudiée est composée de patients en consultation générale à l'hôpital et de patients infectés ou non par le HHV-8 et le VIH en consultation de routine. Un personnel spécialisé a obtenu un
consentement écrit pour chacun d'entre eux. Les échantillons salivaires ont été collectés à partir de 76 individus non stimulés dans un tube plastique stérile et dilués au 1 :2 avec du tampon phosphate (PBS) froid et stérile. Les échantillons salivaires sont clarifiés par centrifugation à 7 000 x g pendant 20 min à 4°C et le surnageant est conservé à -2O0C avant analyse. Les échantillons de sang (20 ml) sont collectés sur tube EDTA et centrifugés à 2 500 x g pendant 30 min sur Ficoll Hypaque. Le plasma est aliquoté en tube de 15 ml et conservé à -800C jusqu'à ce qu'il soit analysé.
Lignée cellulaire et production virale. La lignée cellulaire lymphoblastoïde BC- 3 (ATCC CRL-2277)35 est maintenue en routine dans le milieu RPMI complémenté avec de la glutamine 2 mM, du sérum de veau fœtal inactivé 10%, des antibiotiques (Sigma Chemical Co., St. Louis, Mo), dans un incubateur à 37°C en atmosphère enrichie à 5% en CO2. Après 4 jours d'induction par le TPA à 2 ng/ml concentration finale, le surnageant de culture est centrifugé à 2 000 x g pendant 10 min pour enlever les cellules et les débris cellulaires. Le surnageant contenant le virus est filtré sur filtre 0,45 μm et centrifugé à 46 000 x g pendant 3 h à 4°C. Le culot contenant les particules HHV-8 est repris dans du PBS froid et stérile et centrifugé à nouveau dans les mêmes conditions. Les particules virales HHV-8 sont reprises dans 2 ml de PBS froid et stérile pour obtenir la préparation virale concentrée qui est quantifiée par l'utilisation de la PCR en temps réel selon la méthode décrite plus bas. La valeur caractéristique obtenue à partir de 1 ,1 litre de culture cellulaire BC-3 est de 3,4. 104 copies d'ADN de HHV-8/ ml de préparation virale concentrée avant purification selon la méthode décrite plus bas.
Purification et marquage du HHV-8. Un gradient continu de 24 à 42% de Nycodenz dans le phosphate de potassium 1 mM est réalisé selon la méthode décrite par Akula et al.. Les particules HHV-8 sont purifiées par ultracentrifugation à 70 000 x g pendant 2 h à 4°C dans un rotor Backman SW28 selon la méthode décrite par Lake and Hutt-Fletcher. Les fractions (500 μl) sont collectées à partir du haut du tube et analysées pour la présence des particules virales par l'utilisation de la PCR en temps réel. Les fractions contenant les particules virales sont collectées à l'interface 34-36% du gradient, rassemblées et dialysées contre
Ie PBS pour enlever le Nycodenz. La valeur caractéristique obtenue est de 2,8. 106 copies d'ADN de HHV-8/ ml de préparation virale purifiée. La concentration protéique est estimée par la méthode de Lowry avec la sérum albumine bovine utilisée comme standard selon la méthode décrite par Peterson. Le HHV-8 biotinylé est préparé en accord avec la méthode décrite par Harlow and Lane. Brièvement, la préparation de virus purifié est incubée à température ambiante pendant 4 h sous agitation avec la biotine-NHS dans un rapport de 250 μg de biotine-NHS pour 1 mg de protéine. La réaction est arrêtée par l'addition de NH4CI 1 M. L'excès de biotine est enlevé par dialyse contre le PBS à 4°C. La préparation de virus biotinylé est conservée à -8O0C avant utilisation.
PCR quantitative en temps réel. Pour déterminer le nombre de molécules d'ADN viral dans les préparations de HHV-8, la technique de PCR quantitative en temps réel est réalisée selon la méthode décrite par Lallemand ef al.. Brièvement, 50μl de chaque fractions sont incubés à 37°C pendant 1 h en présence de 100 unités de DNase pour éliminer les particules virales dépourvues d'ADN. La réaction est arrêtée par incubation à 65°C pendant 10 min. L'ADN est extrait par l'utilisation du kit QIAamp Blood (Qiagene SA, Courtaboeuf, France) et soumis au test de PCR quantitative en temps réel combinant la quantification simultanée des ADN du HHV-8 et du gène de l'albumine. Le test est réalisé par l'utilisation de la méthodologie par fluorescense TaqMan sur le système ABI Prism 7700 Séquence Détection (PE Applied Biosystems, Forster City, California, USA). Les contrôles négatifs sont inclus dans tous les tests et analysés en parallèle, ils correspondent à deux réactions qui ne contiennent pas d'ADN.
Détection sérologique des anticorps anti-HHV-8. Les anticorps dirigés contre les antigènes nucléaires de latence (LANA) du HHV-8 sont détectés dans les sérum des individus par un test d'immunofluorescence (IFA) sur la lignée cellulaire lymphoblastoïque BC-3. Le test d'IFA est réalisé par dilution du sérum à tester au 1 :100ème selon la méthode décrite par Milliancourt ef al.. Une lecture en double aveugle est effectuée et les échantillons montrant une réactivité spécifique à la dilution de 1 :100eme sont considérés comme positifs pour les anticorps anti-HHV-8.
Test de contact direct. L'activité de liaison du HHV-8 peut être détectée par l'utilisation d'un test de contact direct viral (ou virus overlay assay, VOA). Brièvement, la salive est diluée dans le tampon carbonate-bicarbonate 50 mM, pH 9,6 à une concentration de 25 μg de protéines/ puit et immobilisée sur plaque de polystyrène 96 puits pendant 18 h à 37°C. Les puits sont lavés 3 fois par 0,2 ml de PBS contenant 0,05% de Tween 20 (PBS-Tween). Le virus HHV-8 biotinylé (0,1 ml d'une concentration allant de 0,1 à 10 μg/ml dans le PBS-Tween) est ajouté dans les puits et incubé à température ambiante pendant 1 h. Les puits sont lavés 3 fois par 0,2 ml de PBS-Tween. Le complexe streptavidine-peroxidase (0,1 ml à 0,5 μg/ml dans le PBS-Tween) est ajouté dans les puits et incubé à température ambiante pendant 1 h. Après lavage, la peroxidase liée est détectée par le substrat chromogénique 2,2'-azino-bis(3-ethyl-benzthiazoline-6-sulfonic acid) dans le citrate de sodium 50 mM (pH 5,0).
Pour identifier les molécules impliquées dans l'activité de liaison du HHV-8, les protéines salivaires (50 μg) sont séparées par électrophorèse en gel de polyacrylamide 10% en conditions dénaturantes (SDS-PAGE) et transférées sur membrane de nitrocellulose (0,45 μm) selon la méthode décrite par Towbin et al.. La membrane est saturée pendant 18 h à 4°C dans le tampon PBS contenant BSA 5%, Tween-20 0,05% (tampon PBT). L'activité de liaison est détectée par incubation de la membrane avec 20 ml de PBT contenant le HHV-8 biotinylé (0,1 μg/ml) pendant 2 h à température ambiante et par 2 ml de PBT contenant les particules HH V-8 concentrées non marquées pendant 4 h à 37°C. L'excès de virus est éliminé par 3 lavages avec le PBT. Les particules HHV-8 biotinylées sont détectées par incubation de la membrane avec le complexe peroxidase- streptavidine (20 ml à 0,5 μg/ml dans PBT) pendant 1 h à température ambiante. Après lavages, l'activité peroxydase est détectée par l'utilisation du substrat 3,3'- diaminobenzidine en présence de CoCI2 et de H2O2. Les particules HHV-8 non marquées sont détectées par incubation de la membrane avec l'anticorps monoclonal de souris dirigé contre la glycoprotéine d'enveloppe K8.1A/B (10 μg/ml) pendant 18 h à température ambiante. La membrane est lavée 3 fois dans le PBT et les anticorps de souris sont détectés par incubation de la membrane pendant 45 min à température ambiante avec les anticorps polyclonaux de lapin couplés à la peroxidase et dirigés contre les IgG de souris. Après lavages,
l'activité peroxidase est détectée comme décrit plus haut. Les contrôles négatifs utilisant le conjugué peroxidase-streptavidine, l'anticorps anti-K8.1 et l'anti-lgG seuls sont réalisés en parallèle.
Analyse par électrophorèse tridimensionnelle. Un gradient de pH 10-3 immobilisé sur un gel de 13 cm (strip IPG) (Amersham-Bioscience, Sweden) est réhydraté à 200C pendant 13 h avec 250 μl de solution IEF [urée 8 M, CHAPS 2% (wt/vol), tampon IPG pH 3-10 0,5% (vol/vol), bleu de bromophénol 0,002%] contenant 200 μg de protéines de salive clarifiée. La résolution isoélectrophorétique est réalisée en 4 étapes, 1 h à 200 V, 1 h à 500 V, 30 min à 8000 V dans un mode plateau et 2 h 30 à 8000 V dans un mode gradient par l'utilisation du système Ettan IPGphor (Amersham-Pharmacia, Sweden). Pour la seconde dimension, le strip IPG est équilibré pendant 30 min dans la solution [urée 6 M, glycérol 30% (wt/vol), Tris-HCI 0,05 M, SDS 2% (wt/vol), bleu de bromophénol 0,002%, DTT 100 mM] et pendant 30 min dans la solution [urée 6 M, glycérol 30% (wt/vol), Tris-HCI 0,05 M, SDS 2% (wt/vol), bleu de bromophénol 0,002%, iodoacétamide 400 mM]. Le strip IPG est alors déposé sur le gel SDS- PAGE 10%. Deux gels sont développés en parallèle pendant 6 h à 70 mA à intensité constante. Dans le premier gel, les protéines sont détectées par coloration par le nitrate d'argent sans l'étape glutaraldéhyde. Le spot d'intérêt est détecté dans le second gel par l'utilisation du test VOA. Le gel coloré par le nitrate d'argent et la membrane de nitrocellulose sont juxtaposés et le spot d'intérêt est prélevé à partir du gel.
Caractérisation de la protéine d'intérêt par MALDI-ToF. Les films matriciels à évaporation rapide sont produits selon la méthode décrite par Vorm et al. par l'utilisation d'une solution saturée d'acide 4-hydroxy-α-cyanocinnamique (Sigma, St. Louis, MO) diluée dans l'acétone. Le spot de la protéine d'intérêt est soumis à une digestion trypsique. La solution peptidique est déposée sur le film matriciel et séchée à température ambiante. L'échantillon déposé est lavé avec de l'eau pure et inséré dans le spectrophotomètre de masse MALDI (Applied Biosystems, Voyager DE super STR) équipé d'un laser N2 à 337 nm. La calibration interne des spectres est réalisée par l'utilisation d'une auto-digestion de la trypsine porcine.
Les masses peptidiques sont comparées dans les banques de données SWISS- PROT et Genpept.
Western-blot. Les échantillons protéiques salivaires et la lactoferrine humaine commerciale (Lfh) sont séparés par SDS-PAGE 10% et transférés sur membrane de nitrocellulose. La membrane est saturée pendant 18 h à 4°C dans le tampon
PBT et incubée à température ambiante pendant 1 h avec l'anticorps polyclonal de lapin anti-Lfh dilué au 1 :1000eme dans le même tampon. Après lavages, les anticorps sont détectés par incubation de la membrane 30 min à température ambiante avec l'anticorps polyclonal de chèvre couplé à la peroxidase anti-lgG de lapin dilué au 1 :5000 dans le PBT. Après lavages, l'activité peroxidase est détectée comme décrit précédemment.
Traitement par l'endoglycosidase. La Lfh commerciale purifiée (500 μg; Sigma) est dénaturée à 1000C pendant 5 min dans le tampon de digestion (phosphate de sodium 20 mM, EDTA 50 mM, SDS 1%) et dégradée par la PNGase F (N- glycanase) de Flavobacterium meningosepticum recombinée dans Escherichia coli (80 mU; Prozyme, Inc., San Leandro, CA) dans un volume final de 532 μl, pendant 40 h à 37°C. La réaction enzymatique est arrêtée par le mélange de l'échantillon avec le tampon d'échantillon d'électrophorèse et dénaturation à 1000C pendant 3 min. La Lfh déglycosylée est testée pour sa capacité à être reconnue par le HHV-8 biotinylé dans le test de contact direct. L'efficacité de la déglycosylation est contrôlée par la diminution de la masse moléculaire apparente déterminée après séparation en gel d'électrophorèse coloré par le bleu de Coomassie et par réaction avec la lectine végétale RCA-I (Vector Laboratories, Inc., Burlingame, Calif.) dans un test de contact direct. Brièvement, la Lfh déglycosylée et non déglycosylée sont séparées par électrophorèse et transférées sur membrane de nitrocellulose. Après saturation de la membrane avec 20 ml de tampon [BSA 0,5%, NaCI 0,15 M, CaCI2 0,1 mM, MnCI2.4H2O 0.01 mM, HEPES-Na+ 0.01 M (pH 7.5)] (HEPES-BSA) pendant 18 h à 4°C, l'activité de liaison est détectée par incubation de la membrane pendant 1 h à température ambiante avec 20 ml de HEPES-BSA contenant 0,2 μg/ml des lectines végétales RCA-I et ConA biotinylées. L'excès de lectine végétale est enlevé par 3 lavages
de 15 min chacuns avec 20 ml de HEPES-BSA. Les lectines végétales biotinylées liées sont détectées par incubation pendant 1 h à température ambiante de la membrane avec le complexe peroxidase-streptavidine (20 ml à 0.5 μg/ml). La membrane est lavée 3 fois et l'activité peroxidase est détectée comme décrit plus haut.
Traitement protéolytique. La Lfh commerciale purifiée (500 μg) est digérée par l'endoprotéase V8 GIu-C de Staphylococcus aureus (50 μg; Roche Diagnostics GmbH, Mannheim, Germany) dans le tampon de réaction NH4CO3 25 mM (pH 7,8) dans un volume final de 250 μl par incubation à 27°C pendant 18 h. La réaction enzymatique est arrêtée par le mélange de l'échantillon avec le tampon d'échantillon d'électrophorèse et dénaturation à 1000C pendant 3 min. Les fragments peptidiques obtenus sont séparés par électrophorèse en gel de gradient 10-20% SDS-Tricine, transférés sur membrane de nitrocellulose et de PVDF. Les fragments peptidiques transférés sur PVDF sont détectés par coloration par le bleu de Coomassie, les peptides transférés sur nitrocellulose sont testés pour leur capacité à être reconnus par le HHV-8 dans le test de contact direct. Les glycopeptides sont détectés par réaction avec la lectine végétale biotinylée ConA comme décrit plus haut.
Séquençage de l'extrémité N-terminale. La détermination de l'extrémité N- terminale est réalisée sur 20 μg de mélange peptidique déposé par piste. Après séparation électrophorétique, le mélange peptidique est transféré sur une membrane PVDF dans le tampon [méthanol 10%, l'acide 3-(cyclohexylamino)-1 - propanesulfonique 10 mM (pH 11 ,0)]. Les peptides sont détectés par coloration par le bleu de Coomassie à 0,1% (wt/vol) dans le méthanol 50% pour visualiser la bande de 8 kDa qui est alors découpée. Plusieurs bandes sont prélevées à partir de la même membrane et le matériel est soumis au mircoséquençage par la méthode d'Edman dans le séquenceur de protéine 494HT (Procise Applied Biosystems, Foster City, CaMf.).
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