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DISPOSITIF DE TRANSFERT D'ELEMENTS CONTENUS DANS UN LIQUIDE
DESCRIPTION
DOMAINE TECHNIQUE
L'invention concerne un dispositif permettant le transfert collectif et simultané de micro-quantités de liquide. En particulier, l'invention concerne un dispositif permettant de transférer des éléments, par exemple des éléments biologiques, contenus dans un liquide.
ETAT DE LA TECHNIQUE ANTERIEURE
Avant l'apparition des puces à ADN, la fixation de sondes sur un support était largement utilisée, notamment dans le domaine du diagnostic. Les deux principaux types de supports utilisés dans ce domaine étaient le plastique et la nitrocellulose. L'inconvénient de ces supports est qu'ils ne permettent pas l'immobilisation d'un grand nombre de sondes à leur surface.
L'émergence de nouvelles applications telles que le séquençage génomique, les tests ADN en biologie, le bio terrorisme ou agroalimentaire a nécessité le développement de supports de grande capacité, l'objectif étant d'obtenir le nombre le plus élevé possible de sondes différentes sur une surface la plus petite possible.
Pour atteindre cet objectif, les chercheurs ont décidé d'utiliser les techniques développées par la
micro électronique pour la fabrication de circuits intégrés en silicium afin de réaliser des supports en silicium, ou en verre, de très petites dimensions. Les supports ainsi réalisés forment des biopuces ou micro systèmes à multi points d'analyses et de dimensions micrométriques. De plus, en utilisant du silicium, on peut intégrer des circuits de multiplexage, d'adressage ou de lecture à l'intérieur de ces micro-systèmes.
En utilisant les techniques de la micro électronique, on peut par exemple réaliser des puces structurées en silicium comprenant plusieurs milliers de cuvettes de quelque dizaine de micromètres, dans lesquelles on va fixer des sondes biologiques (voir le document [1] ) . On peut aussi réaliser des microsystèmes biologiques de petites dimensions, comme par exemple des microcanaux dans lesquels les fluides biologiques vont pouvoir se déplacer, ou des microchambres de réactions ou micro-cuvettes dans lesquelles on va pouvoir réaliser des réactions biologiques ou chimiques avec des volumes contrôlés de liquide.
Ces micro-systèmes présentant des micro¬ réservoirs ou micro-cuvettes sont très utilisés car ils permettent d' immobiliser un grand nombre de sondes différentes sur une très petite surface. L'inconvénient de ces micro-systèmes est que le remplissage des micro¬ cuvettes est difficile.
Le remplissage des micro-réservoirs d'une biopuce peut être réalisé par des robots équipés de têtes piézoélectriques qui délivrent des micro gouttes de liquide à l'intérieur des micro-cuvettes du micro système. Ces robots peuvent également prélever du
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liquide présent dans les micro-cuvettes d'une biopuce. Cela est particulièrement utile lorsqu' on veut étudier des procédés biologiques ou biochimiques en prélevant une partie du liquide contenu dans des micro-cuvettes, par exemple lorsqu'on veut réaliser un contrôle qualité d'un procédé biologique ou biochimique à une étape précise dudit procédé, lorsqu'on veut conserver des échantillons de liquide à une étape du procédé, ou encore lorsqu'on veut dupliquer le remplissage d'un micro système en un grand nombre de micro systèmes remplis de manière identique.
Comme chaque micro-cuvette contient une infime quantité de solution (quelques pL à quelques nL) , le prélèvement est possible si on utilise une pipette ayant un embout spécialement conçu pour s'adapter à la forme de la micro-cuvette. Mais lorsqu'on désire réaliser ce prélèvement sur des centaines de micro-cuvettes, aucun robot de dispense actuellement sur le marché ne peut effectuer le prélèvement de manière collective. Par ailleurs, pour certaines applications, notamment des applications de type biologiques ou de cinétiques chimiques, il est important de pouvoir prélever rapidement le liquide contenu dans les micro-cuvettes avant que celui-ci ne s'évapore. Or, à l'échelle du nano-litre, évaporation est rapide. Cela exclut donc l'utilisation des robots actuellement disponibles sur le marché.
Il existe des systèmes de transfert qui permettent le transfert collectif de liquide. Ces systèmes sont équipés de faisceaux de capillaires qui viennent chacun déposer du liquide dans une micro-
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cuvette (voir les documents [2] et [3] ) . Ces dispositifs à faisceaux de capillaires sont adaptés pour prélever ou distribuer collectivement du liquide dans des biopuces comprenant quelques dizaines de micro-cuvettes. Mais lorsque le nombre de cuvettes augmente et dépasse plusieurs centaines et que les dimensions des cuvettes diminuent, il devient également impossible d'utiliser ces dispositifs munis de faisceaux de capillaires pour effectuer le transfert collectif de liquide. Pour réaliser le transfert collectif de liquide dans les micro-cuvettes d'une biopuce, on pourrait penser utiliser un système équipé de faisceaux de capillaires de tailles micrométriques. Le problème est que, du fait de la dimension des capillaires, la quantité de liquide qu'ils prélèvent devient tellement faible que évaporation à l'intérieur des capillaires est très rapide. L'éjection du liquide contenue dans chaque capillaire devient alors difficile à réaliser. En effet, le liquide prélevé étant évaporé, les éléments biologiques contenu dans le liquide vont s'adsorber sur la paroi du capillaire.
Pour limiter l'adsorption de ces éléments sur les parois ou pour faciliter leur désorption, on peut préalablement recouvrir chimiquement les parois des capillaires avec un silane, ou physiquement avec des matériaux tels que le téflon ou le parylène. L'inconvénient de ces traitements est qu'ils sont lourds et dépendent de la nature hydrophobe/hydrophile du solvant, de l'élément biologique à transférer et de la paroi considérée.
Pour faciliter la désorption des éléments adsorbés sur les parois des capillaires, on peut également utiliser des ultrasons. Le risque est de perturber le liquide contenu dans les cuvettes ou de casser les éléments biologiques contenus dans les micros capillaires.
EXPOSÉ DE I/ INVENTION
Le but de l'invention est de fournir un dispositif qui permette de transférer collectivement et de manière simultanée des micro-quantités de liquide, sans être gêné lors de la décharge des liquides prélevés .
Ce but est atteint par un dispositif de transfert de micro-quantités de liquide, comprenant au moins un élément de prélèvement et de transfert d'une micro-quantité de liquide, des moyens étant prévus pour éliminer, après le transfert du liquide, des résidus laissés par le liquide sur une surface dudit élément, caractérisé en ce que lesdits moyens sont constitués d'une couche sacrificielle formée sur ladite surface et destinée à être au moins partiellement éliminée sous l'action d'au moins un moyen permettant de restituer ou de récupérer au moins une partie desdits résidus laissés par le liquide.
L'élimination au moins partielle de la couche sacrificielle peut se faire par décomposition ou par mise en solution.
On entend par micro-quantités de liquides des quantités de l'ordre du pico-litre (pL) à quelques nano-litres (nL) .
Selon une première variante, l'élément de prélèvement et de transfert d'une micro-quantité de liquide est une micropipette. On entend par
« micropipettes » des colonnes percées d'un trou axial et de section de dimension micrométrique.
Selon une deuxième variante, l'élément de prélèvement et de transfert d'une micro-quantité de liquide est une micro-tige pleine recouverte d'une couche métallique. La micro-tige pleine est une colonne ayant une section (ou diamètre) de dimension micrométrique.
Avantageusement, la couche sacrificielle est en un matériau soluble. Avantageusement, ledit matériau soluble est choisi parmi le sucre, le gel d'agarose, un polymère, une résine ou le PVA. En fait, on peut utiliser tout matériau similaire pouvant être dissous dans un solvant adéquat. La couche en sucre peut par exemple être réalisée à partir de saccharose, de glucose ou de tréhalose. Ces matériaux sont cités à titre d'exemple ; ils sont intéressants car ils sont couramment utilisés dans la fabrication des biopuces.
De plus, leur dissolution se fait dans des solvants
(eau, éthanol...) non agressifs pour les éléments biologiques . Avantageusement, la couche sacrificielle est en un matériau décomposable par électrolyse. Avantageusement, la couche sacrificielle est en un matériau métallique.
Le choix des matériaux constituant la couche sacrificielle est fait en fonction de leur capacité à faciliter la désorption des résidus (par
exemple des éléments biologiques) adsorbés sur la couche sacrificielle, de leur indépendance vis-à-vis de la nature hydrophobe/hydrophile du liquide à prélever (dans lequel les résidus, ici des éléments biologiques, sont en solution), de l'élément biologique à prélever et de la paroi considérée de l'élément de prélèvement et de transfert.
Avantageusement, le moyen permettant de restituer ou de récupérer au moins une partie des résidus laissés par le liquide est un solvant choisi parmi de l'eau, de l'eau chaude ou une solution contenant de l'alcool. Ces solvants sont choisis car ils sont peu ou pas agressifs pour les éléments biologiques . Avantageusement, le moyen permettant de restituer ou de récupérer au moins une partie des résidus laissés par le liquide est une électrolyse. L' électrolyse est particulièrement adaptée dans le cas où la couche sacrificielle est une couche métallique.
L'invention concerne également les procédés suivants .
Selon une première variante, l'invention concerne un procédé de prélèvement de micro-quantités de liquide à l'aide du dispositif de transfert comportant des micropipettes, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
- aspiration des micro-quantités de liquide dans la au moins une micropipette,
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- séchage du dispositif pour provoquer évaporation desdites micro-quantités de liquide prélevées sous forme de résidus.
Selon une deuxième variante, l'invention concerne aussi un procédé de prélèvement de micro¬ quantités de liquide à l'aide du dispositif de transfert comportant des micro-tiges, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
- plonger les micro-tiges du dispositif dans le liquide à transférer,
- appliquer un champ électrique entre une électrode plongée dans le liquide à transférer et chaque micro¬ tige pour attirer des résidus chargés présents dans le liquide. Enfin, l'invention concerne un procédé de décharge des résidus adsorbés sur la couche sacrificielle du dispositif selon l'invention, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
- plonger les éléments de prélèvement et de transfert d'une micro-quantité de liquide dans un solvant et éliminer au moins une partie de la couche sacrificielle à l'aide d'un moyen permettant de restituer ou de récupérer au moins une partie des résidus laissés par le liquide, - récupérer la solution comprenant le solvant et les résidus désabsorbés.
Avantageusement, le solvant et le moyen permettant de restituer ou de récupérer au moins une partie des résidus laissés par le liquide peuvent être identiques.
Avantageusement, le moyen permettant de restituer ou de récupérer au moins une partie des résidus laissés par le liquide peut être une électrolyse.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages et particularités apparaîtront à la lecture de la description qui va suivre, donnée à titre d'exemple non limitatif, et accompagnée des dessins annexés parmi lesquels :
- les figures IA à ID représentent les étapes d'un procédé de prélèvement d'un liquide à l'aide d'un dispositif de transfert comportant des micropipettes, - les figures 2A à 2D représentent les étapes d'un procédé de prélèvement d'un liquide à l'aide d'un dispositif de transfert comportant des micro-tiges.
On précise que, pour des soucis de clarté, ces figures ne représentent qu'une partie du dispositif selon l'invention, à savoir une seule micropipette ou micro-tige plongée dans une seule micro-cavité ou cavité.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
Pour illustrer l'invention, nous allons décrire le mode de réalisation d'un dispositif de transfert selon l'invention comportant des micropipettes en oxyde de silicium et une couche sacrificielle déposée sur la paroi interne de ces micropipettes. On commence par réaliser des trous dans
l'épaisseur d'un substrat de silicium selon un agencement régulier. On peut par exemple réaliser entre plusieurs dizaines et plusieurs milliers de trous, ou bien avoir une densité de trous comprise entre 1000 et 30000 par cm2 de plaque de silicium. Ces trous traversants peuvent être réalisé à l'aide d'un laser, d'une gravure plasma profonde du substrat ou de toute autre technique similaire. Puis, on réalise l'oxydation du substrat de silicium afin d' obtenir une couche d'oxyde de silicium sur les parois des trous et sur les faces du substrat de silicium. Cette étape d'oxydation du substrat peut par exemple être réalisée dans un four d'oxydation. Puis on effectue la gravure chimique ou plasma d'une des faces du substrat afin d' ôter la couche d'oxyde de silicium formée à l'étape précédente sur ladite face. Puis, on réalise la gravure chimique du silicium révélé à l'étape précédente de façon à dégager des tubes qui vont constituer les micropipettes. La gravure du silicium se prolonge jusqu'à ce qu'on atteigne une hauteur de micropipette satisfaisante. Enfin, la paroi interne des capillaires du dispositif est recouverte d'une couche sacrificielle. La couche sacrificielle recouvre au moins les parties de la paroi interne de la micropipette destinées à recevoir le liquide à prélever. Les parois extérieures des micropipettes peuvent également être recouvertes d'une couche sacrificielle.
La couche sacrificielle peut être une couche poreuse ou une couche métallique. Elle peut être obtenue par trempage des micropipettes dans une
solution contenant les éléments constitutifs de la couche dissous dans un solvant. Par exemple, pour obtenir une couche sacrificielle poreuse, on peut faire aspirer aux micropipettes une solution sucrée contenant du saccharose, du glucose ou du tréhalose. La couche sacrificielle peut également être obtenue en réalisant un dépôt physique, chimique ou électrochimique d'un métal (par exemple par pulvérisation ou évaporation d'or, de cuivre, de nickel, de chrome, d'aluminium...), d'un polymère, ou de composés minéraux (silice, nitrure de silicium...) . Les parois des micropipettes pourront par exemple être recouvertes d'un gel d' agarose ou d'un polymère tel qu'une résine photosensible ou du PVA. Il est à noter qu'un traitement physique ou chimique peut être nécessaire à la formation complète de la couche, par exemple un traitement thermique ou une insolation aux ultraviolets.
Dans cet exemple, la couche sacrificielle est obtenue en trempant les capillaires dans une solution de saccharose à 10% en poids. Le remplissage des micropipettes peut par exemple être réalisé par capillarité. Puis, on place le dispositif dans une étuve à 5O0C afin que la solution soit évaporée. Le saccharose est préférentiellement sur les parois internes, mais il peut être également sur les parois externes des capillaires.
Le dispositif ainsi réalisé est ensuite utilisé pour transférer 5 μL d'une solution contenant des oligonucléotides à la concentration de 40 μM. Les 5 μL de liquide à prélever peuvent par exemple se situer dans les micro-cuvettes d'un microsystème (par exemple
une biopuce) . On place dans ce cas les micropipettes du dispositif de transfert selon l'invention dans les micro-cuvettes ou micro-réservoirs du microsystème contenant les liquides à prélever et on réalise le remplissage des micropipettes par capillarité, par pompage, par chocage ou tout autre moyen similaire connu de l'homme du métier. Le dispositif de transfert sera de préférence réalisé de manière à ce que chaque micropipette ne puisse être reçues simultanément que par une seule micro-cuvette de la biopuce : chaque micropipette aspire ainsi le liquide contenu dans une seule micro-cuvette.
Les 5 μL de liquide peuvent être aspirés dans chaque capillaire à l'aide d'une pompe ou par capillarité. Si on utilise une pompe, on fera attention à ne pas aspirer un volume plus important que le volume interne du capillaire ; en effet, le liquide aspiré doit rester dans le capillaire. Dans la figure IA, on peut voir une micropipette 1, comportant des parois 2 en oxyde de silicium dont la surface interne est recouverte d'une couche sacrificielle 3, qui est plongée dans une micro-cuvette 4 comprenant un liquide 6 comportant des éléments biologiques 5. Puis, on place le dispositif rempli dans une étuve à 5O0C afin que la solution aspirée s'évapore et les éléments biologiques se déposent sur la couche sacrificielle : les éléments biologiques 5 sont adsorbés sur les parois internes de la micropipette, c'est-à-dire sur la couche sacrificielle 3 (figure IB) . Pour récupérer le liquide 6 prélevé (ou plus particulièrement, les éléments biologiques 5
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présents dans le liquide prélevé) , on peut dissoudre la couche sacrificielle 3 afin de remettre en solution les éléments biologiques présents sur les parois des micropipettes. Le dispositif de transfert est alors disposé au dessus d'un dispositif présentant des micro¬ réservoirs afin de récupérer le liquide contenu dans chaque micropipette.
Pour dissoudre la couche sacrificielle, différentes techniques peuvent être utilisée comme par exemple la dissolution de la couche dans un solvant déterminé. Si la couche est en sucre, on peut utiliser de l'eau ; si la couche est en PVA ou en gel d'agarose, on pourra utiliser de l'eau chaude ; si la couche est en résine, on utilisera de préférence une solution contenant de l'alcool ; si la couche sacrificielle est métallique, elle peut être dissoute par électrolyse par exemple.
Dans cet exemple, la couche sacrificielle 3 est obtenue à partir d'une solution de saccharose à 10% en poids. Pour la dissoudre, on peut donc utiliser de l'eau 16. Les micropipettes 1 du dispositif sont donc plongés dans un ependorf 14 (ayant un diamètre de 5 mm et une contenance maximale de 150 μL) rempli de 50 μL d'eau (figure IC) . Les micropipettes 1 vont aspirer l'eau 16 contenue dans ependorf 14. La couche sacrificielle 3 sur laquelle sont fixées les éléments biologiques 5 va se dissoudre au contact de l'eau. Le liquide 17 ainsi produit contenant le solvant 16
(l'eau), les éléments biologiques prélevés 5 et les éléments constituant la couche sacrificielle 3 sont libérés dans ependorf 14. On notera que la couche
sacrificielle 3 peut être dissoute de manière totale (comme dans la figure ID) ou partielle. En effet, comme les éléments biologiques sont adsorbés à la surface de la couche sacrificielle, celle-ci n'a pas besoin d'être entièrement détruite (ici, dissoute) pour remettre en solution les éléments fixés sur sa surface.
Pour mettre en évidence les avantages de la présence de cette couche sacrificielle, on dose les quantités d'éléments chimiques obtenus lorsqu'ils sont prélevés avec un dispositif de transfert ayant des micropipettes avec et sans couche sacrificielle. Pour doser les éléments contenus dans le liquide recueilli, on peut utiliser un spectrophotomètre UV. La longueur d'onde de fonctionnement du spectrophotomètre est choisie selon la nature des éléments biologiques que l'on souhaite doser.
Dans le cas présent, on règle le spectrophotomètre à 260 nm car l'on veut doser des oligonucléotides qui adsorbent à cette longueur d'onde. Les mesures ont été effectuées en double exemplaires afin de déceler une éventuelle erreur de mesure. Les résultats de ces mesures sont présentés dans le tableau 1 suivant :
Tableau 1
On constate grâce à ces résultats qu'environ 40% d' oligonucléotides supplémentaires sont remis en solution lorsqu'on utilise un dispositif dont les capillaires comportent une couche sacrificielle. L'invention consiste à utiliser une couche intermédiaire entre la paroi de la micropipette et la solution à prélever. Après évaporation partielle ou totale du liquide prélevé, les éléments biologiques ou biochimiques contenus dans le liquide prélevé vont s'adsorber sur cette couche intermédiaire. Cette couche est ensuite dissoute dans une cuvette réceptrice. La dissolution de la couche va permettre de libérer en solution les éléments biologiques ou biochimiques qui se sont adsorbés sur la couche sacrificielle. D'après les résultats comparatifs obtenus, on peut conclure que la présence de la couche sacrificielle permet de limiter, voir d'annuler les interactions qui auraient lieu entre les éléments biologiques compris dans le liquide prélevé et les parois des capillaires s'il n'y avait pas de couche sacrificielle et de remettre en solution ces éléments biologiques.
Un autre exemple de réalisation et d'utilisation du dispositif de transfert est présenté ci-dessous. Dans cet exemple, le dispositif de transfert comporte des colonnes, appelées micro-tiges, de taille micrométrique, fabriqués en silicium et recouvertes d'une couche métallique dont l'épaisseur est comprises entre 100 nm et quelques micromètres. On peut, comme dans l'exemple précédent, réaliser entre plusieurs dizaines et plusieurs milliers de micro-
tiges, ou bien avoir une densité de micro-tiges comprise entre 1000 et 30000 par cm2 de la plaque de silicium. Ici, la couche sacrificielle, dont l'épaisseur est comprises entre 100 nm et quelques micromètres, est déposée sur la surface externe des micro-tiges. Cette configuration particulière du dispositif de transfert ne permet pas de récupérer une quantité identique de liquide entre les différentes micro-tiges, mais elle permet de concentrer les espèces biologiques que l'on va fixer sur la couche sacrificielle. En effet, en utilisant un champ électrique, on va pouvoir attirer les éléments biologiques ou biochimiques chargés électriquement compris dans le liquide. Par exemple, les ADN, les ARN et les bactéries, qui possèdent des charges électriques non nulles, vont être attirés sur les micro-tiges du dispositif par application d'un champs électrique.
On va à présent réaliser des mesures sur un dispositif de transfert comportant des micro-tiges métallisées recouvertes d'un gel d'agarose.
Le dispositif de transfert comprend par exemple des micro-tiges fabriquées à partir d'un substrat de silicium et recouvertes d'une couche de platine. Le dispositif peut être obtenu par gravure des micro-tiges dans une plaque de silicium, par exemple par gravure plasma. Puis, les micro-tiges sont métallisées par pulvérisation ou évaporation d'une cible métallique.
On dépose sur les micro-tiges métalliques une couche de gel d'agarose à 1% pour réaliser la couche sacrificielle. Cette couche peut être obtenue
par trempage dans une solution contenant 1% d'agarose. L'épaisseur de la couche varie entre 0,1 micromètre et quelques micromètres.
Une fois recouvertes d'une couche sacrificielle 23 (film d'agarose), les micro-tiges 21 (constituées d'un cœur 22 en silicium recouvert d'une couche métallique 24) sont plongées dans une solution 26 contenant des oligonucléotides 25 à la concentration de 40 μM. On applique un champ électrique entre une électrode (non représentée) plongée dans la solution 26 contenant les oligonucléotides 25 et chaque micro-tige 21 recouverte du gel d'agarose 23 (figure 2A) . Les oligonucléotides 25 sont attirés vers les micro-tiges 21 et s'adsorbent sur la couche sacrificielle 23 (figure 2B) . Enfin, les micro-tiges 21 du dispositif de transfert sont plongées dans un ependorf 14 rempli de 50 μL d'eau chaude 36 (figure 2C) .
On précise que dans les deux exemples cités, les micro-cuvettes ont été remplacées par des ependorfs afin de faciliter les expériences. Dans le cadre général du brevet, on pourra utiliser des micro¬ cuvettes à la place des ependorfs pour pouvoir récupérer des éléments contenus dans des micro-cuvettes distinctes . Dans la figure 2D, l' ependorf contient la solution 37 qui comprend notamment l'eau chaude 36 et les oligonucléotides 25. Cette solution 37 peut ensuite être dosée au spectrophotomètre UV. Le spectrophotomètre est réglé pour émettre une longueur d'onde à 260 nm car les éléments que l'on souhaite
doser (les oligonucléotides) adsorbent à cette longueur d' onde.
Les résultats de ces mesures, réalisées en double exemplaires, sont présentés dans le tableau 2 suivant :
Tableau 2
On constate grâce à ces résultats que l'absorbance mesurée est plus élevée quand les micro- tiges sont munies d'une couche sacrificielle. Le fait de mettre un gel d' agarose sur la surface des micro¬ tiges permet donc de remettre plus d' oligonucléotides en solution.
BIBLIOGRAPHIE
[1] Brevet FR 2 823 999, « Dispositif miniature de séparation et d'isolement d'objets biologiques et utilisations ».
[2] Demande US 2002/0006359 Al, « Microplate sample and reagent loading System ».
[3] Brevet GB 2 353 093, « Liquid sample handling or transfering device ».