PROCEDE ET DISPOSITIF DE TRAITEMENT D'EFFLUENTS PROVENANT NOTAMMENT D'UNE AHIE DE CARENAGE
La présente invention concerne un procédé et un dispositif de traitement d'effluents, un procédé de pré-traitement des boues issues d'une unité de traitement d'effluents dudit dispositif.
Elle se rapporte plus particulièrement au traitement sur site des effluents et des boues issues de stations de carénage, et des stations de carénage équipées de dispositifs de traitement correspondants. Actuellement, les déchets transportés: sur l'eau sont évacués dans une unité de traitement, telle qu'un séparateur destiné au traitement de l'eau chargée, notamment en hydrocarbures ou en boues. Ces séparateurs comprennent généralement un conteneur de séparation présentant une forme cylindrique, un orifice d'entrée de l'eau chargée et un orifice de sortie. II est nécessaire de purger régulièrement le conteneur du séparateur afin de conserver toute l'efficacité à une telle unité de traitement, à l'aide d'un véhicule de transport spécial désigné par le terme d'hydrocureuse permettant d'aspirer les boues et les évacuer en zone de traitement, par exemple une décharge.
Cette opération de curage est facturée à l'industriel en fonction du poids des déchets qui est constitué d'environ 95 % d'eau.
Une telle opération s'avère donc récurrente dans le "temps et coûteuse. L'un des buts de l'invention est de proposer un pré-traitement des boues issues d'une unité de traitement afin de réduire la fréquence du transfert de ces boues vers leur zone de traitement et par voie de conséquence de réduire le coût de traitement de ces déchets.
A cet effet, la présente invention a pour objet un procédé de pré-traitement des boues issues d'une unité de traitement, caractérisé en ce qu'on effectue périodiquement et successivement les opérations suivantes : a) on transfère, éventuellement par des moyens du type aspiration et refoulement, les boues contenues dans l'unité de traitement dans une cuve fermée
par un couvercle, de préférence amovible ou ouvrable, et munie d'un moyen de séparation par gravité de la partie liquide retenue dans les boues dans le fond de la cuve, et éventuellement d'évents, b) on laisse les boues se déshydrater naturellement par evaporation jusqu'à ce qu'elles atteignent la consistance d'une matière solide, c) si la couche de boues est suffisamment mince pour permettre une déshydratation correcte, en fonction de la hauteur de la cuve, on reprend l'étape a) ; d) si la couche de boues est trop épaisse, on vidange, par l'intermédiaire d'au moins une vanne, l'eau retenue dans le fond de la cuve, éventuellement vers l'unité de traitement des boues, ou de décantation tel le débourbeur séparateur hydrocarbure ; e) on transfère le contenu de la cuve dans un véhicule de collecte spécial, puis on remet la cuve en service. Un tel procédé permet avantageusement de réduire le volume d'eau des boues et de limiter les déplacements d'un véhicule spécial de collecte de ces boues.
Le procédé peut comprendre une étape de vidange de la cuve simultanément ou successivement à l'étape a), b) et/ou c). La présente invention a également pour objet un procédé de traitement d'effluents provenant d'une aire de carénage comprenant une étape de récupération et de traitement des effluents dans une unité de traitement pour séparer les effluents en effluents purifiés et en boues, caractérisé en ce qu'il comprend une étape de pré-traitement des boues issues de ladite unité de traitement, consistant à effectuer périodiquement et successivement les opérations définies précédemment. Selon un mode de réalisation, l'étape de traitement des effluents comprend une étape de décantation des effluents" récupérés dans une cuve de décantation, et éventuellement une étape de filtration des boues soutirées de la cuve de décantation.
Un autre objet de la présente invention concerne une cuve pour la mise en œuvre des procédés ci-dessus, caractérisée en ce qu'elle comporte un couvercle de teinte sombre permettant d'augmenter sous l'action du soleil la température à l'intérieur de la cuve. Suivant quelques dispositions intéressantes, cette cuve est munie :
- de moyens de préhension pour sa manipulation par des moyens de levage disposés sur un véhicule de collecte ;
- d'un moyen de séparation par gravité de la partie liquide retenue dans les boues dans le fond de la cuve constitué de deux plaques perforées entre lesquelles est interposée une feuille réalisée en un non.tissé ;
- d'une cuve réalisée dans un matériau adapté aux acidités des boues stockées, de préférence, en fibre de verre et résine. .
Un autre objet de la présente invention concerne un dispositif de traitement d'effluents provenant d'une aire de carénage comprenant une unité de traitement pour traiter les effluents afin de les séparer en effluents purifiés et en boues, caractérisé par le fait qu'il comprend en outre une cuve de séchage de boues telle que définie précédemment.
Selon un mode de réalisation, l'unité de traitement comprend une cuve tampon de récupération des effluents provenant d'une aire de carénage, et des moyens de transfert des effluents contenus dans la cuve tampon vers une cuve de décantation munie de moyens de soutirage pour récupérer les boues en vue de leur transfert dans ladite cuve de séchage.
Avantageusement, le dispositif de traitement comprend des moyens de détection d'un niveau maximal et/ou d'un niveau minimal dans la cuve tampon pour commander lesdits moyens de transfert. La cuve tampon peut comprendre une entrée de récupération des effluents munie d'une cloison siphoïde, précédée d'un système dégrilleur/surverseur. Selon un mode de réalisation, le dispositif de traitement comprend un système de traitement physico-chimique intercalé entre la cuve tampon et la cuve de décantation pour coaguler et/ou floculer les effluents.
Le dispositif de traitement peut comprendre en outre un système de filtration, par exemple de type sac de filtration monté sur un chariot à roulettes, pour recevoir les boues issues de la cuve de décantation avant leur transfert vers la cuve de séchage. Un autre objet de la présente invention concerne une station de carénage, notamment pour bateau de plaisance, comportant une aire de collecte des eaux de carénage associée à une unité de traitement, cette unité de traitement étant associée éventuellement par l'intermédiaire de moyens d' aspiration/refoulement à une cuve telle que décrite ci-dessus. Selon un mode de réalisation, la station comprend une unité de traitement telle que définie précédemment. Selon un mode de réalisation, l'aire de collecte est constituée d'une multicouche réalisée en géotextile, résistant aux ultraviolets et aux hydrocarbures, disposée sur une surface plane, d'une pluralité de dalles juxtaposées permettant la circulation de véhicules légers entre lesquelles sont disposés des caillebotis formant ainsi des canaux pour la récupération des eaux chargées raccordées à l'unité de traitement, et d'un cadre fixé au sol en forme de plan incliné permettant l'accès des véhicules.
Un autre objet de la présente invention concerne une station de carénage comprenant une cale de carénage à surface inclinée, dont les eaux de carénage ne sont à ce jour pas traitées et/ou récupérées, caractérisée en ce qu'elle comprend des moyens de récupération d'effluents disposés dans la partie inférieure de la cale de carénage pour récupérer les effluents pollués provenant de l'aire de carénage définie sur la surface inclinée de la cale en amont desdits moyens de récupération par rapport à la direction de la pente de la cale, et des moyens de transfert pour transférer les effluents pollués récupérés vers l'unité de traitement d'un dispositif de traitement apte à séparer les effluents pollués en effluents purifiés et en boues.
L'aire de carénage peut être délimitée latéralement, au moins d'un côté, par une bordure ou tous types de caniveaux.
Selon un mode de réalisation, la station de carénage comprend en outre des moyens de rinçage disposés en amont de l'aire de carénage et aptes à libérer de
l'eau pour rincer l'aire de collecte de ladite cale, après les opérations de carénage, et éventuellement avant les opérations de carénage. Selon un mode de réalisation, les moyens de rinçage comprennent une cuve alimentée en eau traitée par l'unité de traitement. Les moyens de récupération peuvent comprendre un bac de récupération comportant une face amont ouverte disposée transversalement à la direction de la pente de la cale, des moyens de transfert de type aspiration/refoulement étant prévus pour transférer les effluents dudit bac de récupération vers l'unité de traitement, par exemple disposée sur le quai équipé de ladite cale de carénage. Avantageusement, l'entrée amont dudit bac de récupération est équipée d'un système de dégrillage pour éviter les risques de colmatage de la pompe de transfert, ledit système pouvant comprendre un ou plusieurs paniers amovibles munis de grilles de fond aptes à s'emboîter côte à côte dans le bac de récupération le long de sa face amont. Avantageusement, ledit bac comprend une paroi aval équipée de moyens de vidange.
Selon un mode de réalisation, la station de carénage comprend un système de commande, comportant un détecteur de marée, pour commander automatiquement les moyens de rinçage en fonction du niveau de la mer par rapport au moyen de récupération. Avantageusement, ledit système de commande est apte à commander, en fonction du niveau de la mer, un système d'alimentation en eau pour nettoyeurs haute pression et/ou des moyens d'alarme sonore et ou . visuelle, et/ou les moyens de vidange du bac de récupération.
Pour limiter les risques d'incidents sur l'aire de carénage lors des opérations de rinçage, le système de commande comprend avantageusement des moyens de détection de présence, tels que une ou plusieurs caméras de type caméra Web reliées à un écran de visualisation ou un système d'alarme volumétrique, pour détecter tout individu ou animal sur l'aire de carénage. Le système de commande peut en outre être contrôlé à distance, par exemple par téléphone portable, pour libérer l'eau sur l'aire de carénage.
Selon un mode de réalisation, la station de carénage avec cale comprend un dispositif de traitement tel que défini précédemment.
Les caractéristiques de l'invention mentionnées ci-dessus, ainsi que d'autres, apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante d' exemples de réalisation, en se référant aux dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 est une vue de dessus d'une station de carénage selon un premier mode de réalisation, équipée de moyens de traitement des boues issues des travaux de carène ;
- la figure 2 est une vue en coupe, à plus grande échelle de l'aire de carénage selon la figure 1, et
- la figure 3 est une vue détaillée de la cuve de pré-traitement des boues de la figure 1 ;
- la figure 4 est une vue schématique en coupe d'une station de carénage selon un deuxième mode de réalisation ; et, - la figure 5 est une vue schématique en perspective d'une station de carénage selon un troisième mode de réalisation.
On peut voir à la figure 1, une station de carénage, notamment pour bateau de plaisance comportant une aire de collecte des eaux de carénage ou aire de carénage 1 associée par l'intermédiaire d'une canalisation 3 à un dispositif de traitement des eaux de carénage 30 comprenant une unité de traitement 2, et une cuve de pré-traitement des boues, appelée également cuve de séchage des boues.
Cette aire de collecte 2, représentée à la figure 2, est avantageusement constituée :
- d'un multicouche réalisé en géotextile, résistant aux ultraviolets et aux hydrocarbures, disposé sur une surface plane 5 du port assurant ainsi une barrière contre toutes infiltrations d'hydrocarbures sous cette surface 5,
- d'une pluralité de dalles 6 juxtaposées, réalisées par exemple en béton armé, permettant la circμlation de véhicules légers entre lesquelles sont disposés des caillebotis formant ainsi des canaux pour la récupération des eaux chargées raccordées à l'unité de traitement 2, et
- d'un cadre 9 fixé au sol en forme de plan incliné permettant l'accès des véhicules.
On notera que cette aire de carénage comporte, par exemple, à sa périphérie des nettoyeurs haute pression, non représentés, mis à la disposition des utilisateurs.
Cette unité de traitement 2 est constituée d'un séparateur comprenant de manière générale un conteneur de séparation ou cuve de décantation présentant une forme cylindrique, un orifice d'entrée 10 de l'eau chargée relié à l'aire de carénage 1 par ladite canalisation 3 et un orifice de sortie 11 relié, par exemple, au réseau des eaux usées de la ville, par l'intermédiaire également d'une canalisation.
Le conteneur du séparateur 2 est associé par l'intermédiaire de moyens d'aspiration/refoulement 12, constitué de préférence par une motopompe, à une cuve 13 de pré-traitement des boues de carénage afin de déshydrater celles-ci avant leur évacuation sur une zone de traitement. Cette cuve de pré-traitement 13 comporte, comme visible en détail à la figure 3, un couvercle amovible 14 de teinte sombre permettant d'augmenter sous l'action du soleil la température à l'intérieur de la cuve 13, des évents 15 et un moyen de séparation .16 par gravité de la partie liquide retenue dans les boues dans le fond de la cuve 13. II convient de noter que les évents 15 sont, de préférence, agencés sur le couvercle 14 de la cuve 13.
Cette cuve 13 est réalisée, par exemple, en fibre de verre et résine, en PVC ou encore en inox® marine afin de résister aux acidités des boues stockées dans celle-ci. Ce moyen de séparation 16 est disposé horizontalement à une distance de l'ordre de 15 centimètres du fond de la cuve formant ainsi un compartiment 17 pour 1 ' eau s ' évacuant des boues .
Ce compartiment 17 est pourvu d'un orifice de vidange 18 obstrué par au moins une vanne, non représentée, et relié par exemple à l'unité de traitement 2. Selon un mode de réalisation préférentielle, le moyen de séparation 16 agencé à
l'intérieur de la cuve 13 est constitué de deux plaques perforées entre lesquelles est interposée une feuille réalisée en un non tissé assurant ainsi une pré-filtration des eaux issues des boues.
Afin d'assurer le transfert du contenu de la cuve 13 vers un véhicule spécial de collecte, les parois latérales de ladite cuve 13 sont munies de moyens de préhension 19 aptes à coopérer avec des moyens de levage classiques disposés sur les véhicules de collecte de déchets. .
De tels moyens de préhension 19 offrent l'avantage de permettre une manipulation aisée de la cuve 13, par un uniq •sue opérateur. Le fonctionnement de la cuve 13 de pré-traitement des boues 20 va maintenant être décrit en liaison avec son application à une station de carénage.
Les eaux de carène, chargées de sable, particules de peinture anti-salissures, d'hydrocarbures et huiles moteur, solvants, poussières de ponçage et/ou macrodéchets tels coquillages et algues, sont évacuées vers une unité de traitement 2, désignée couramment par le terme de séparateur.
Lorsque l'on estime que le séparateur 2 doit être vidangé, on transfert, par une motopompe 12 les boues 20 contenues dans l'unité de traitement dans la cuve de pré-traitement 13.
Les boues 20 ainsi refoulées dans la cuve 13 viennent se plaquer contre la plaque constituant le moyen de séparation 16. Les parties liquides des boues passent au travers de la feuille en non tissée du moyen de séparation et sont stockées dans un compartiment 17 en dessous de la partie solide des boues 20.
On laisse les boues 20 se déshydrater naturellement par evaporation, pendant plusieurs mois, jusqu'à ce qu'elles atteignent la consistance d'une matière solide. Le phénomène d'évaporation est accentué par l'action du soleil qui agit sur le couvercle 14 de la cuve, formant ainsi un « four solaire » afin d'accélérer le processus de déshydratation des boues.
Lorsque le volume à l'intérieur de la cuve 13 constitue une couche de boues suffisamment mince par rapport à la hauteur de la cuve pour permettre Une
déshydratation correcte, on peut ré-introduire un autre contenu de l'unité de traitement 2.
Dans le cas contraire, la personne en charge de la gestion de la station, vidange, par l'intermédiaire d'au moins une vanne, l'eau retenue dans le fond 17 de la cuve 13 vers une unité detraitement 2 des boues, et fait appel à un véhicule de collecte afin d'acheminer les boues 20 ainsi déshydratées vers une zone de traitement, telle qu'un centre d'incinération.
Le transfert du contenu de la cuve 13 dans un véhicule de collecte spécial, est facilité par l'agencement des moyens de préhension 19 permettant ainsi de transférer rapidement le contenu de la cuye 13 et également de la remettre en service rapidement.
Selon une variante de réalisation, on comprend que la cuve 13 peut également être remplacée par une nouvelle cuve 13 afin de permettre notamment le remplacement de la feuille de filtration associée au moyen de séparation 16. On notera, en outre, que le volume de la cuve est variable selon le domaine d'application. Ainsi, il est possible pour des cuves de faible dimension d'agencer sous la cuve 13 des roulettes afin de permettre le déplacement manuellement de ladite cuve 13 pour les opérations de collecte.
On comprend à la lecture de la description ci-dessus que la cuve 13 selon l'invention et la station de carénage équipée d'un tel procédé de pré-traitement des boues permettent de résoudre, d'une part, le problème du rejet des eaux dans les ports et, d'autre part, de réduire le coût du traitement de ces boues. Ce résultat est obtenu par la mise en œuvre d'un matériel relativement simple à réaliser, peu onéreux et d'un fonctionnement très simple. La figure 3 représente une station de carénage selon un deuxième mode de réalisation comprenant une aire de carénage 101 associée à un dispositif de traitement des eaux de carénage 130 qui comporte une unité de traitement 102 et une cuve de séchage de boues 113. L'unité de traitement 102 comprend, reliés en série, une cuve tampon 131 raccordée au réseau de canaux 101a de l'aire de carénage pour récupérer les eaux de carénage, un système de traitement physico-
chimique 132, une cuve de décantation des boues 133, et un système de filtration des boues 134.
La cuve tampon 131 est formée d'un bac enterré 135 recouvert par une dalle en béton 136 affleurant le sol et munie de trappes d'accès 137. Le bac comprend un orifice d'entrée équipé d'une cloison siphoïde 138 et connecté au réseau de canaux par l'intermédiaire d'un système dégrilleur/déverseur 139 permettant de retenir les macro-déchets et de réguler le débit d'effluents en direction de la cuve tampon. Le système dégrilleur/déverseur comprend un bac 1391 muni d'une entrée connectée au réseau de canaux 101a et disposée au dessus d'une grille 1392, une sortie 1393 disposée sous la grille et connectée à l'orifice d'entrée de la cuve tampon par une canalisation 1394, et une canalisation de surverse séparée de ladite sortie 1393 par une cloison de séparation 1398.
Des moyens de transfert sont prévus pour transférer le contenu de la cuve de tampon vers le système de traitement physico-chimique permettant notamment la séparation des métaux lourds dissous. Ces moyens de transfert comprennent une pompe pneumatique 140 alimentée en air comprimé par un compresseur électrique 141 et munie d'un conduit d'aspiration 142 dont l'extrémité équipée d'une crépine est disposée au fond de la cuve tampon 131, et un conduit de refoulement 143 débouchant dans la partie supérieure d'une première cuve de coagulation 144 du système de traitement physico-chimique. La cuve tampon est munie sur sa paroi interne de deux capteurs de niveau, un premier capteur 145 dont le signal commande le démarrage de la pompe 140, et un deuxième capteur 146 disposé en dessous du premier capteur, dont le signal commande l'arrêt de la pompe. La cuve de coagulation 144 est munie d'un système d'agitation 147 et est alimentée en produit coagulant depuis une cuve de réserve 148 raccordée par exemple au conduit de refoulement 143 par une conduite 149 munie d'une pompe 150. La cuve de coagulation peut en outre être alimentée en produit neutralisant pour ajuster le pH lors de l'opération de coagulation, à partir d'une cuve de réserve 151, par une conduite 152 munie d'une pompe 153. La cuve de
coagulation comprend en partie supérieure une canalisation de trop-plein ou de surverse 154 connectée à une deuxième cuve de floculation 155, également équipée d'un système d'agitation 156 et alimentée en produit floculant à partir d'une cuve de réserve 159 raccordée à la canalisation de surverse 154 par une conduite 160 munie d'une pompe 161. Cette cuve de floculation présente en partie supérieure une canalisation de surverse 162 apte à verser par gravité le trop-plein de la cuve de floculation dans une cuve de décantation 133. Pour faciliter leur nettoyage, les cuves de coagulation et de floculation 144, 155 sont avantageusement équipées de vannes de purge 164 reliées à la conduite de surverse 162 de la cuve de floculation.
La cuve de décantation 133 présente une forme cylindro-conique et est munie dans sa partie conique inférieure d'une vanne de soutirage 165 pour le retrait des boues vers le système de filtration 134. La paroi interne de la cuve de décantation est munie d'un déflecteur tronconique 166. La canalisation de surverse 162 de la cuve de floculation débouche dans un tube axial 167 de la cuve de décantation dont l'extrémité inférieure est disposée au-delà du déflecteur conique.
Le système de filtration 134 comprend au moins un sac de filtration 168, tel qu'un sac appelé classiquement « big bag », porté par un châssis porteur 169, qui est de préférence monté sur roulettes, au dessus d'un bac inférieur 170. Le sac de filtration présente par exemple un pouvoir de coupure de 80 à 130 μm et est destiné à recevoir les boues soutirées de la cuve de décantation, ainsi que le trop- plein s 'écoulant par une canalisation de trop-plein 163 de la cuve de décantation. Le bac inférieur est relié par une canalisation 171 à un système de filtration sur substrat 172 pour l'élimination des métaux lourds et des hydrocarbures, dont la sortie est par exemple connectée au réseau d'eaux usées. Un tel système de filtration sur substrat peut être utilisé en combinaison avec le système de traitement physico-chimique ou en remplacement de ce dernier.
Tel que représenté schématiquement sur la figure 4, la cuve de décantation 131 est montée sur un support 172 disposé sur le sol à proximité de la cuve
tampon, le système de traitement physico-chimique étant monté au-dessus de la cuve de décantation.
L'unité de traitement comprend en outre un système de commande représenté schématiquement sous la référence 173, auquel sont connectés les deux capteurs de niveau 145, 146, le compresseur 141, les différentes pompes 140, 150, 153, 161, les systèmes d'agitation 147, 156, les vannes de purges 164 et la vanne de soutirage 165. Les cuves de réserve 148, 149 et 151 peuvent comprendre des capteurs de niveau reliés au système de commande 173 pour déclencher une alarme visuelle et/ou sonore lorsque le remplissage desdites cuves est nécessaire. La cuve de séchage des boues 113 se différencie structurellement de celle décrite précédemment en référence à la figure 3 par le fait qu'elle comprend un couvercle 114 ouvrable, de teinte foncé, qui repose sur le bac 121 de la cuve par l'intermédiaire de montants 122, de manière à définir un espacement 115 entre le couvercle et le bac formant un évent d'aération. Le couvercle comprend une paroi supérieure 114a horizontale entourée de quatre parois latérales 114b, 114c. La paroi supérieure est montée fixe sur le bac par l'intermédiaire des montants 122, en définissant ledit espacement entre le bord libre des parois latérales et le bord supérieur du bac. Deux parois latérales 114b opposées verticales, de forme trapézoïdale, sont montées fixes sur la paroi supérieure. Les deux autres parois latérales 114c sont montées pivotantes sur la paroi supérieure par leur bord supérieur et reposent sur les bords inclinés des parois trapézoïdales, pour former des battants d'accès à l'intérieur de la cuve. Par ailleurs, dans ce mode de réalisation, la cuve de séchage n'est pas connectée par des moyens de type pompe, le transfert des boues depuis l'unité de traitement s 'effectuant manuellement avec les sacs de filtration. La cuve de séchage des boues est avantageusement disposée sur l'aire de carénage 101 de sorte que l'eau s'évacuant des boues soit récupérée dans la cuve tampon, l'orifice de vidange 118 déversant par exemple directement dans l'un des canaux de l'aire de collecte.
Une description du fonctionnement de la station de carénage de la figure 4 va à présent être effectuée.
Les eaux de carénage sont récupérées dans la cuve tampon 113. Les macrodéchets filtrés par le système dégrilleur sont retirés manuellement et placés dans la cuve de séchage. Lorsque le niveau de la cuve tampon atteint le premier capteur, la pompe de transfert 140, par exemple calibrée à lm3/h, est activée et transfère les eaux récupérées en direction de la cuve de coagulation. Lorsque le niveau de la cuve tampon atteint le deuxième capteur 145, la pompe est arrêtée de manière à éviter le pompage de la couche d'hydrocarbure présente en surface. La couche d'hydrocarbure sera avantageusement adsorbée au moyen de pavés adsorbants placés dans la cuve tampon par les trappes et retirés périodiquement pour être jetés dans la cuve de séchage. La cuve tampon permet ainsi de séparer une partie des hydrocarbures des eaux de carénage. Lorsque le débit d'effluents entrant dans la cuve tampon est supérieur au débit de la pompe, notamment en cas de pluies décennales, la cuve se remplit. Si le niveau de la cuve atteint la canalisation 1394, les effluents provenant alors de l'aire de carénage passent par dessus la cloison de séparation 1396 et sont évacués directement dans le réseau d'eaux usées par la canalisation de surverse 1395, la cloison siphoïde 138 retenant les flottants dans la cuve tampon.
Les eaux de carénage aspirées depuis la cuve tampon sont soumises à une coagulation puis une floculation dans le système de traitement physico-chimique puis à une décantation dans la cuve de décantation 133. A chaque mise en marche de la pompe de transfert 140, le système de commande activera simultanément les pompes 156, 153 et 161 pour alimenter les cuves de décantation et de floculation en produits coagulant, neutralisant et floculant. Les boues décantées sont soutirées régulièrement du fond de la cuve de décantation dans le sac de filtration 168. Lorsque le sac de filtration est rempli, ce dernier est vidé manuellement dans la cuve de séchage de boues. L'eau traitée sortant de la cuve de décantation par la canalisation de trop-plein 163, passe à travers le sac de filtration puis le système de filtration sur substrat avant d'être renvoyée vers le réseau d'eaux usées.
L'utilisation du sac de filtration entre la cuve de décantation et la cuve de séchage permet de limiter davantage la teneur en eaux des boues transférées dans la cuve de séchage et donc d'augmenter l'efficacité de cette dernière.
La figure 4 illustre un troisième mode de réalisation d'une station de carénage, dans lequel l'aire de carénage 201 est formée, non pas sur un terre-plein sensiblement horizontal comme dans les deux premiers modes de réalisation, mais sur la surface inclinée 280a d'une cale de carénage ou de mise à l'eau 280, dont la partie supérieure débouche sur un quai ou terre plein 282 sensiblement horizontal.
Le dispositif de traitement 230 comprend un bac de récupération des eaux de carénage 285 disposé sur la partie inférieure de la cale, l'aire de carénage 201 étant définie entre ledit bac de récupération et l'extrémité supérieure 280b de la cale. Dans l'exemple illustré, l'aire de carénage est délimitée latéralement dans le sens de la pente, d'un côté par une bordure 286 fixée ou formée sur la cale, sensiblement parallèlement à la direction de la pente, telle qu'une barre de béton, et de l'autre coté par une paroi inclinée 282b du quai reliant la surface horizontale supérieure 282a du quai à la surface inclinée de la cale. L'aire de carénage s'étend seulement sur une partie de la largeur de la cale pour conserver une zone réservée à la mise à l'eau d'embarcations. L'aire de carénage peut bien entendu être délimitée latéralement par une bordure de chaque côté. Le bac de récupération 285 présente une forme parallélépipédique, avec une paroi de fond reposant sur la cale et une paroi supérieure 285a reliées de manière étanche par une paroi aval 285b et deux parois latérales 285c. Le bac présente une face amont 285d ouverte pour la récupération des eaux de carénage, munie d'un système de dégrillage. Avantageusement, le système de dégrillage comprend des grilles formant le fond de paniers amovibles emboîtés cote à cote dans le bac de récupération le long de sa face amont ouverte. Bien que non représenté sur la figure, le bac de récupération s'étend avantageusement de la paroi inclinée 282b à la bordure 286. La paroi aval 285b est munie de vannes de purge 287, par exemple au nombre de trois, telles que des vannes à manchon cylindrique deformable elastiquement. Avantageusement, une jauge d'echouage 298 est
disposée le long de la paroi inclinée 282b du quai, à proximité du bac de récupération 285, pour indiquer la hauteur d'eau au dessus dudit bac de récupération.
Des moyens de transfert sont prévus pour transférer le contenu du bac de récupération vers l'unité de traitement 202 disposée sur le quai. Ces moyens de transfert comprennent une pompe pneumatique 287, par exemple calibrée à 30m3/h, avec un conduit d'aspiration 288 connecté au bac de récupération au niveau de sa paroi aval 285b et un conduit de refoulement 289 relié à l'unité de traitement. Dans ce mode de réalisation, l'unité de traitement comprend un premier bloc A comprenant une cuve tampon annulaire 231, par exemple en matériau plastique, tel que du polyéthylène traité anti-ultraviolet, entourant une cuve de décantation 233 cylindro-conique, et un deuxième bloc B comprenant un ou plusieurs sacs de filtration montés sur des chariots à roulettes, le système de commande du dispositif de traitement, un compresseur pour l'alimentation en air comprimé de la pompe pneumatique 287, ainsi que d'une pompe de transfert du contenu de la cuve tampon vers la cuve de décantation tel que décrit précédemment. La cuve de décantation est connectée par une conduite de soutirage 290 pour transférer par gravité les boues du décanteur vers les sacs de filtration, les eaux filtrées par les sacs étant rejetées par une conduite 291 vers 1 ' aire de carénage 201.
Le dispositif de traitement comprend une cuve de rinçage 292, par exemple de 10m3, disposée sur le quai à l'extrémité supérieure 280b de la cale et connectée à une conduite de trop-plein 293 de la cuve de décantation pour récupérer par gravité les eaux traitées par la cuve de décantation. La cuve comprend en partie inférieure une trappe de vidange ou trappe chasse d'eau 294 apte à libérer rapidement sur l'aire de carénage une quantité importante d'eau contenue dans la cuve. La trappe de vidange peut être commandée manuellement ou en automatique par le système de commande. En variante, la cuve est disposée sur le terre-plein, à proximité de l'unité de traitement, et est munie d'une rampe de
buses, éventuellement amovible, disposée transversalement en amont de l'aire de carénage.
Un capteur de marée 295, tel qu'un capteur à ultrasons disposé le long d'une paroi verticale 282c du quai, est en outre prévu pour détecter la présence d'eau en aval du bac de récupération, le signal du capteur étant utilisé par le système de commande pour commander l'ouverture de la trappe de vidange 294 de la cuve de rinçage, les vannes de purges 287, la condamnation/décondamnation du système d'alimentation en eau 296 de nettoyeurs haute pression, ainsi qu'une alarme sonore et/ou visuelle 297, par exemple disposée sur le haut de la cuve de rinçage. Bien entendu, l'unité de traitement peut comprendre un système traitement physico-chimique et une unité de filtration comprenant un système de filtration sur substrat, tel que décrit précédemment dans le deuxième mode de réalisation.
Le dispositif de traitement comprend une cuve de séchage de boues 213 analogue à celle décrite précédemment en référence à la figure 4, disposée sur le terre plein à proximité de l'unité de traitement. Les eaux contenues dans le fond de la cuve de séchage pourront avantageusement être réorientées vers l'aire de carénage 201.
Le dispositif de traitement peut avantageusement fonctionner à l'eau de mer, les nettoyeurs haute pression étant alimentés par un système d'alimentation en eau de mer.
Une description détaillée du. fonctionnement de la station de carénage va à présent être effectuée. Lorsque la marée descend au-delà du bac de récupération 285, le système de commande déclenche, sur réception du signal correspondant du détecteur de marée 295, l'alarme sonore et/ou visuelle 297 indiquant aux personnes de libérer l'aire de carénage, puis commande l'ouverture des vannes de purge 285 pour vider le bac de récupération, ainsi que l'ouverture de la trappe de vidange 294 pour chasser notamment les éventuels algues et/ou débris amenés sur l'aire de carénage par la dernière marée. Les paniers amovibles du système de dégrillage sont vidés, puis les vannes de purges 285 sont refermées. Le système de commande déclenche alors l'ouverture du système d'alimentation en eau des
nettoyeurs haute pression 296 et l'arrêt de l'alarme. Les opérations de carénage des bateaux 300 échoués sur l'aire de carénage peuvent alors commencer. Les eaux de lavage, polluées par les impuretés générées par les opérations de carénage, ruissellent sur la cale et sont récupérées dans le bac de récupération. Lorsque la marée remonte et atteint le détecteur de marée 295, le système de commande coupe le système d'alimentation en eau 296 et déclenche l'alarme 297 pour indiquer aux personnes la fin des opérations de carénage et l'obligation de quitter l'aire de carénage 201. La trappe chasse d'eau de la cuve est ensuite ouverte pour rincer la cale des impuretés rest •éses sur l'aire de carénage, les eaux de rinçage, représentant par exemple un volume de 3 à 5 m3, étant recueillies dans le bac de récupération. Les macro-déchets, tels que algues et coquillages, récupérés dans les paniers amovibles sont transférés dans la cuve de séchage de boues, préalablement ouverte en soulevant les parois latérales pivotantes.
Simultanément aux opérations de carénage et/ou à l'opération de rinçage de la cale, la pompe 287 est mise en marche pour transférer les eaux de lavage et les eaux de rinçage contenues dans le bac de récupération vers la cuve tampon 231 de l'unité de traitement. Le contenu de la cuve tampon est pompé vers la cuve de décantation 233 et le trop plein de la cuve de décantation se déverse dans la cuve de rinçage 292 pour être recyclé. Les boues décantées dans le fond de la cuve de décantation sont transférées régulièrement dans les sacs de filtrations, dont le contenu est versé régulièrement dans la cuve de séchage de boues, tel que décrit précédemment.
Ainsi, dans ce mode de réalisation, les eaux de rinçage et de carénage sont récupérées dans le bac de récupération, traitées par l'unité de traitement et recyclées en direction de la cuve de rinçage. Les eaux traitées peuvent également être réutilisées par les nettoyeurs haute pression destinés au carénage.
Dans une variante de réalisation, le système de commande comprend des moyens de détection de présence, tels que des caméras de type webcam reliées à un écran de contrôle, disposé par exemple dans des locaux éloignés de l'aire de carénage, ou un système d'alarme volumétrique, pour détecter tout individu ou
animal sur l'aire de carénage avant l'ouverture de la trappe de vidange de la cuve de rinçage. Après avoir vérifier l'absence d'individu sur l'écran de contrôle, l'opérateur déclenche l'ouverture de la trappe pour les opérations de rinçage, manuellement ou à distance, sur réception par le système de commande d'un signal émis par exemple par téléphone portable. Dans le cas d'un système d'alarme volumétrique, le système de commande déclenchera automatiquement l'ouverture de la trappe en l'absence de mouvement détecté sur l'aire de carénage. Bien que l'invention ait été décrite en liaison avec différents modes de réalisation particuliers elle comprend tous les équivalents techniques des moyens décrits. .
Ainsi, concernant la cuve de séchage de boues, il est possible d'agencer une ventilation mécanique du type ventilateur électrique, pour forcer la circulation de l'air par les évents 15. Par ailleurs, il pourrait être prévu des moyens de transfert automatique des boues des moyens de filtration, par exemple, de type sac de filtrations vers la cuve de séchage et/ou d'agencer la cuve de séchage de boues en dessous desdits moyens de filtration pour permettre un transfert par gravité des boues.
En outre, elle peut s'appliquer à d'autres domaines d'application que les aires de carénages décrits de manière non limitative.