FILET DE SECURITE
Domaine technique
La présente invention à trait aux barrières de sécurité utilisées pour la retenue d'objets en mouvement ou le maintien d'objets susceptibles de se mettre en mouvement et concerne en particulier une barrière de sécurité comportant un filet formé de mailles entrelacées.
Etat de la technique
Les barrières de sécurité constituées d'un filet sont de plus en plus utilisées, soit pour retenir des objets en mouvement tels que des rochers qui se détachent d'un flanc de montagne ou des véhicules automobiles qui sont ainsi empêchés de sortir de leur voie de circulation (séparation des deux voies d'une autoroute), soit pour maintenir en place des objets comme c'est le cas de blocs de rocher risquant de se détacher d'un flanc de montagne jouxtant une voie de circulation ou lieu habité.
Les plus connues des barrières de sécurité sont les barrières de protection contre les chutes de rochers qui sont constituées d' un filet tenu par poteaux haubanés en travers de la trajectoire prévisible des rochers sur des terrains en pente. Lors de la chute d'un bloc de rocher, il y a, au moment de l'impact avec le filet, absorption d'une partie de l'énergie du bloc par déformation du filet.
Il est donc nécessaire de disposer de filets déformables appropriés à l'absorption d'énergie cinétique, ce qui est loin d' être le cas des filets comportant simplement des mailles carrées ou rectangulaires. L'idéal est que la déformation du filet permettant l'absorption de l'énergie soit principalement due à la déformation des mailles elles-mêmes.
Un filet répondant à cette exigence a été décrit dans le document EP 0.370.945. Il est constitué de mailles circulaires entrelacées, chaque maille étant entrelacée avec quatre mailles adjacentes. Malheureusement, chaque maille est constituée d'un câble en acier à plusieurs torons se refermant sur lui-même, et dont le point de jonction des deux extrémités du câble est réalisé par une bague ou manchon en aluminium. Cette bague constitue un point faible de la maille dans la mesure où, d'une part, toute la force exercée sur la maille lors de la chute d'un bloc, s'exerce en entier sur la bague qui subit ainsi une force de traction importante, et d'autre part, il y a une probabilité non négligeable que le bloc de rocher vienne écraser la bague lors de l'impact avec le filet. Elle constitue alors un point faible de la maille qui risque de ne pas résister lors de l'impact suivant si elle n'a pas déjà été détruite par le premier impact.
Exposé de l'invention
C'est pourquoi le but de l'invention est de fournir une barrière de sécurité utilisée pour la retenue d'objets en mouvement ou le maintien en place d'objets susceptibles de se mettre en mouvement dont le filet est formé de mailles circulaires déformables ne comportant aucun point de jonction susceptible d'être affaibli ou de se rompre à la suite d'un choc par un objet en mouvement.
L'objet de l'invention est donc une barrière de sécurité comportant un filet composé de mailles circulaires entrelacées les unes avec les autres de telle sorte que chaque maille est entrelacée avec au moins quatre autres mailles adjacentes, chaque maille étant constituée d'un câble composé de n brins torsadés dans lequel un seul toron rebouclé de façon hélicoïdale n fois sur lui-même forme les n brins.
Description brève des figures
Les buts, objets et caractéristiques de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description qui suit faite en référence aux dessins dans lesquels : - la figure 1 est une représentation schématique d'une barrière de sécurité selon l'invention, la figure 2 est une représentation d'une partie du filet selon l'invention montrant les mailles circulaires sans point de jonction entrelacées les unes dans les autres constituant le filet, et la figure 3 est une représentation du câble formant la maille montrant les brins constituant le câble issus d'un toron unique.
Description détaillée de l'invention
Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, une barrière de sécurité utilisée pour la retenue des rochers en montagne, illustrée sur la figure 1, est généralement installée sur un terrain en pente 10 le long d'une courbe de niveau. Un filet à mailles 12 est arrimé au terrain au moyen de deux poteaux 14 et 16 ancrés au sol et maintenus par des haubans ancrés au sol au moyen de plaques d' ancrages ou autres moyens d'ancrage. Le filet 12 qui sert à dissiper l'énergie due à la chute de blocs de rochers est fixé aux deux poteaux grâce à des câbles de bordage ralingues.
Le filet 12 selon l'invention est formé d'une multitude de mailles entrelacées telles qu' illustrées sur la figure 2 qui représente un mode de réalisation préféré de l'invention. Chaque maille telle que la maille 30 est entrelacée avec quatre mailles adjacentes 32, 34, 36 et 38 bien qu'il soit possible que chaque maille soit entrelacée avec un nombre de mailles plus important, par exemple 6 mailles. Chaque maille est circulaire et ne comporte pas de bague de sertissage comme expliqué ci-dessus, contrairement aux mailles décrites dans le
document EP 0.370.845. Les mailles constituant le bord du filet telles que les mailles 40, 42 ou 44 sont entrelacées avec le câble 46 formant la bordure du filet.
De façon générale, le câble constituant la maille illustré sur la figure 3 est constitué de plusieurs brins. Dans un mode de réalisation particulier, le câble est constitué de six brins entourant un espace qui peut être ou non occupé par une âme. Les brins sont torsadés de façon à former chacun une hélice d'un pas déterminé. Dans un câble classique, les brins constituant le câble sont des torons séparés. Mais dans le cadre de l'invention, les six brins sont en fait un seul et même toron qui est rebouclé sur lui-même et a donc une longueur égale à six fois la circonférence de la maille si les deux extrémités du toron sont placées bout à bout comme il est préférable.
Le tressage du câble constituant une maille se fait en torsadant sur lui-même un toron dont la longueur est égale à six circonférences de maille, le toron devant être passé six fois dans chaque maille adjacente, au moment de la construction de la maille, de manière à entrelacer la maille en formation avec les mailles adjacentes.
La construction de la maille peut être réalisée manuellement. L'opérateur ayant à sa disposition un toron d'une longueur égale à 6 fois la circonférence d'une maille, reboucle 3 fois, mais en sens inverse, chacune des deux portions du toron en partant du point milieu. Lorsque chacune des deux portions a été rebouclée 3 fois sur elle-même, la maille comportant 6 brins a été réalisée et l'opérateur dispose des deux extrémités du toron qui, normalement, se juxtaposent parfaitement. Ces deux extrémités placées bout à bout sont alors entrées à l'intérieur du câble de sorte que ce dernier ne laisse apparaître aucun point de discontinuité. Dans une réalisation particulière, il est judicieux de fixer ensemble les deux extrémités du toron de façon à faire
disparaître tout point faible dans la maille. Ceci peut être réalisé en sertissant les deux extrémités juxtaposées du toron dans une bague de sertissage qui peut, comme précédemment, être introduite à l'intérieur du câble par l'opérateur. On voit donc que la maille du filet faisant l'objet de l'invention ne comporte aucune bague de sertissage entre deux extrémités d'un câble formant une maille. Il y a donc continuité du câble tout le long de la maille sans un point faible constitué par une telle bague du fait que cette dernière serait soumise à une force importante qui s'exerce sur la maille lors de la chute d'un rocher et qui, en outre, pourrait être écrasée par le rocher diminuant considérablement la résistance de la maille. Contrairement à la maille classique avec bague, la force subie par la maille lors de la chute d'un rocher, est équilibrée tout le long du câble par la friction qu'exerce le toron sur lui-même.
Bien que le câble constitué de six brins résultant du même toron rebouclé six fois sur lui-même soit le mode de réalisation préféré, le câble pourrait être constitué d'un nombre de brins n différent, les brins étant toujours formés à l'aide d'un toron unique. Mais il va de soi que, moins il y a de brins, moins la force de friction entre brins encaissant la force de traction résultant de la chute d'un rocher est importante. C'est pourquoi, le nombre minimum de brins ne peut pas être inférieur à trois. De même, le nombre de brins constituant le câble ne peut pas être trop important du fait qu'un trop grand nombre de brins torsadés, bien qu'augmentant la force de friction entre brins, aboutit à un câble de trop gros diamètre ce qui diminue la souplesse des mailles. Il ne faut en effet pas perdre de vue que, lors de la chute d'un rocher, une grosse part de l'énergie est dissipée grâce à la souplesse du filet lorsque les mailles perdent leur forme circulaire et prennent plutôt la forme d'une ellipse sous le
choc. Le nombre de brins n est donc de préférence inférieur ou égal à 8.
De préférence, le diamètre des mailles peut être compris entre 200mm et 600mm sans que le maximum en soit limité. A noter qu' il est possible de disposer de rangées dont les mailles sont de diamètre variable selon leur proximité par rapport au câble de bordure. Par exemple, les mailles de la première rangée pourraient avoir un diamètre de 300mm alors que les mailles de la seconde rangée auraient un diamètre de 350mm. Mais dans ce cas, il est nécessaire de ne pas prévoir de maille (c'est à dire laisser une place vide) après chaque séquence de six mailles de la seconde rangée.
Selon l'importance des chutes de rochers qui varie selon le terrain, le diamètre du câble constituant chaque maille peut être différent, un diamètre plus important permettant de dissiper une énergie plus importante qu'un diamètre plus petit. Aussi le diamètre du câble peut être compris de préférence entre 5mm et 20mm.
Selon une caractéristique particulière de l'invention, il est possible de mettre le filet en précontrainte lors de son installation. Ceci est réalisé en appliquant au filet une force de tension dans le sens horizontal et/ou le sens vertical lors de son montage. Cette précontrainte permet d'éviter que la barrière ne soit trop souple. A noter que dans ce cas, les mailles ne sont pas circulaires mais ovales puisqu'elles sont soumises à une force de tension selon une de leurs dimensions.
Selon une caractéristique importante de l'invention, à diamètre de maille égal, le diamètre du câble constituant la maille peut être variable selon son emplacement dans le filet. On constate en effet que les forces exercées sur les mailles sont plus importantes sur le bord du filet, par exemple les mailles 40, 42 et 44 entrelacées avec le câble de bordure 46, que celles qui s'exercent au centre du filet. Il est donc
judicieux de faire croître le diamètre du câble constituant la maille lorsqu'on va du centre du filet vers ses bords. On peut ainsi prévoir un diamètre du câble augmentant de : 12mm au centre à 20mm au bord - 8mm au centre à 16mm au bord 5mm au centre à 12mm au bord. Le matériau utilisé pour les câbles constituant les mailles est de préférence du métal et en particulier de l'acier galvanisé ou inoxydable. Toutefois, il est possible de réaliser le filet en utilisant un matériau constitué de fibres polymères synthétiques, par exemple en polyester ou polyamide et notamment en Kevlar ou Dyneema (marque déposées) .
Bien que l'invention a été décrite dans son application comme barrière de protection dynamique pour retenir des rochers en mouvement sur un flanc de montagne, d'autres applications peuvent être envisagées. Ainsi, dans le domaine de protection dynamique, la barrière de sécurité selon l'invention peut être utilisée comme barrière de protection le long d'un circuit automobile pour empêcher de provoquer des accidents parmi les spectateurs, ou peut être utilisée comme barrière de séparation entre les deux voies d'une autoroute. Dans le domaine statique, une telle barrière peut être utilisée comme barrière de maintien de terrains ou de rochers lorsque ceux-ci risquent de se détacher du flanc d'une montagne, ou encore lors de l'endiguage en mer ou lors de la construction d'une emprise sur la mer. A noter que dans les cas d'utilisation de la barrière comme barrière de maintien, il peut être judicieux de mettre le filet en précontrainte lors de son installation comme expliqué précédemment.